L'oeuvre Fables de Jean de LA FONTAINE
Ecrit par Jean de LA FONTAINE
Date : 1668, 1678, 1694
Citations de "Fables"
Utilisé pour le mot | Citation |
CHASSE | L'aigle donnait la chasse à maître Jean Lapin, Qui droit à son terrier s'enfuyait au plus vite |
CHASSE | Que me faudra-t-il faire ? Presque rien, dit le chien : donner la chasse aux gens Portant bâtons et mendiants, Flatter ceux du logis, à son maître complaire |
CHAT, CHATTE | Un homme chérissait éperdument sa chatte ; Il la trouvait mignonne et belle et délicate Qui miaulait d'un ton fort doux |
CHÂTEAU | Quel esprit ne bat la campagne ? Qui ne fait châteaux en Espagne ? |
CHAT-HUANT | Hier soir sur la brune Un chat-huant s'en vint votre fils emporter |
CHAT-HUANT | Une souris tomba du bec d'un chat-huant |
CHATTEMITE | Un chat faisant la chattemite, Un saint homme de chat, bien fourré, gros et gras |
CHAUD, CHAUDE | Que faisiez-vous au temps chaud ? |
CHAUD, CHAUDE | Arrière ceux dont la bouche Souffle le chaud et le froid |
CHAUDEAU | Là-dessus Son épouse.... Lui présente un chaudeau propre pour Lucifer |
CHAUMINE | Un pauvre bûcheron tout couvert de ramée.... Marchait à pas pesants.... Et tâchait de gagner sa chaumine enfumée |
CHAUVE | Il n'est tête chauve qui tienne |
CHAUVE-SOURIS | Une chauve-souris donna tête baissée Dans un nid de belette.... |
CHAUVE-SOURIS | Je connais maint detteur [débiteur], qui n'est ni souris-chauve, Ni buisson, ni canard, ni dans tel cas tombé... |
CHEF | Notre prince a des dépendants, Qui, de leur chef, sont si puissants, Que chacun d'eux pourrait soudoyer une armée |
CHEMIN | L'ambitieux, ou, si l'on veut, l'avare, S'en va par voie et par chemin |
CHEMIN | Sans oser répliquer, en chemin se remirent |
CHEMIN | Passez votre chemin, la fille, et m'en croyez |
CHEMIN | Jouis. - Je le ferai. - Mais quand donc ? - Dès demain. - Hé ! mon ami, la mort te peut prendre en chemin |
CHEMIN | Ils s'y prirent tous trois par des routes diverses : Tous chemins vont à Rome ; ainsi nos concurrents Crurent pouvoir choisir des sentiers différents |
CHEMINER | Deux mulets cheminaient, l'un d'avoine chargé, L'autre portant l'argent de la gabelle |
CHEMINER | Voyez-vous cette main qui par les airs chemine [la main du semeur qui lance le grain] ? |
CHÊNE | Le chêne un jour dit au roseau : Vous avez bien sujet d'accuser la nature ; Un roitelet pour vous est un pesant fardeau |
CHÈNEVIÈRE | Quand la chènevière fut verte, L'hirondelle leur dit : Arrachez brin à brin Ce qu'a produit ce maudit grain, Ou soyez sûrs de votre perte |
CHER, CHÈRE | Le renard dit au loup : Notre cher, pour tous mets J'ai souvent un vieux coq ou de maigres poulets |
CHERCHEUR, EUSE | Lui dire Tous les noms des chercheurs de mondes inconnus Qui n'en étaient pas revenus |
CHÈRE | Faisant chère et vivant sur la bourse publique |
CHÈRE | La galante fit chère lie |
CHÉRIR | Jamais oeillade de dame, Propos flatteur et gracieux, Mot d'amitié ni doux sourire, Déifiant le pauvre sire, N'avaient fait soupçonner qu'il fût vraiment chéri |
CHÉTIF, IVE | Le monarque lui dit [au cerf] : Chétif hôte des bois, Tu ris ! tu ne suis pas ces gémissantes voix |
CHÉTIF, IVE | .... La chétive pécore S'enfla si bien qu'elle creva |
CHEVALINE | J'ai, dit la bête chevaline, Une apostume sous le pied |
CHEVANCE | En leurs greniers le blé, dans leurs caves les vins : Tout en crève ; comment ranger cette chevance ? |
CHÈVRE | Dès que les chèvres ont brouté, Certain esprit de liberté Leur fait chercher fortune |
CHEZ | .... Heureux qui vit chez soi, De régler ses désirs faisant tout son emploi ! |
CHEZ | Patte blanche est un point Chez les loups, comme on sait, rarement en usage |
CHIAOUX | Le chiaoux, homme de sens, Lui dit : Je sais par renommée Ce que chaque électeur peut de monde fournir |
CHICANER | On en vient au partage, on conteste, on chicane |
CHICHE | Qu'il est chiche ! Belle leçon pour les gens chiches |
CHICHEMENT | Le galant, pour toute besogne, Avait un brouet clair ; il vivait chichement |
CHICORÉE | Le pis fut que l'on mit en piteux équipage Le pauvre potager ; adieu planches, carreaux ; Adieu chicorée et porreaux |
CHIEN, CHIENNE | Ce chien, voyant sa proie en l'eau représentée, La quitta pour l'image et pensa se noyer |
CHIEN, CHIENNE | Une traîtresse voix bien souvent vous appelle ; Ne vous pressez donc nullement ; Ce n'était pas un sot, non, non, et croyez-m'en, Que le chien de Jean de Nivelle |
CHIENNE | Son frère, ayant couru mainte haute aventure, Fut le premier César que la gent chienne ait eu |
CHIFFON | On l'allait consulter sur chaque événement, Perdait-on un chiffon, avait-on un amant |
CHIMÈRE | Les chimères, le rien, tout est bon ; je soutiens Qu'il faut de tout aux entretiens ; C'est un parterre où Flore épand ses biens |
CHIMÉRIQUE | Étant de ces gens-là qui sur les animaux Se font un chimérique empire |
CHOC | Voilà messire Jean Chouart Qui du choc de son mort a la tête cassée ; Le paroissien en plomb entraîne son pasteur |
CHOIR | Un jeune enfant dans l'eau se laissa choir En badinant sur les bords de la Seine |
CHOIX | Celle-ci fit un choix qu'on n'aurait jamais cru, Se trouvant à la fin toute aise et toute heureuse De rencontrer un malotru |
CHÔMER | Nous suons, nous peinons comme bêtes de somme ; Et pour qui ? pour lui seul : nous n'en profitons pas ; Notre soin n'aboutit qu'à fournir ses repas ; Chômons, c'est un métier qu'il veut nous faire apprendre |
CHOQUER | L'oiseau de Jupiter.... Choque de l'aile l'escarbot |
CHOQUER | Un heurt survient : adieu le char ; Voilà messire Jean Chouart Qui du choc de son mort a la tête cassée |
CHOSE | Chose ne leur parut à tous plus salutaire |
CHOSE | Un époux beau, bien fait, jeune et tout autre chose Que le défunt.... |
CHOSE | L'homme au trésor caché, qu'Ésope nous propose, Servira d'exemple à la chose |
CHOSE | Rien n'est plus commun que le nom, Rien n'est plus rare que la chose |
CHOSE | Enfin, si dans mes vers je ne plais et n'instruis, Il ne tient pas à moi, c'est toujours quelque chose |
CHOSE | Qu'est-ce là ? lui dit-il. - Rien. - Quoi ! rien ! - peu de chose |
CHOU | Cet homme, disent-ils, était planteur de choux ; Et le voilà devenu pape ! |
CHOYER | Je t'ai toujours choyé, t'aimant comme mes yeux |
CHUTE | J'avais prévu ma chute en montant sur le faîte |
CI | Point froid et point jaloux : notez ces deux points-ci |
CIEL | Tircis disait un jour à la jeune Amarante : Ah ! si vous connaissiez comme moi certain mal Qui nous plaît et qui nous enchante, Il n'est rien sous le ciel qui vous parût égal |
CIEL | Et qui guide les cieux et leur course rapide ? |
CIERGE | Après que les ruches sans miel N'eurent plus que la cire, on fit mainte bougie ; Maint cierge aussi fut façonné |
CIGALE | La cigale, ayant chanté Tout l'été, Se trouva fort dépourvue, Quand la bise fut venue |
CIGOGNE | Compère le renard se mit un jour en frais, Et retint à dîner commère la cigogne |
CIRCONSPECT, ECTE | Le passereau, moins circonspec, Lui donnait force coups de bec |
CIRCULAIRE | Le temps, qui toujours marche, avait, pendant deux nuits, Échancré selon l'ordinaire De l'astre au front d'argent l'image circulaire |
CIRCULAIRE | Le rat devait aussi renvoyer, pour bien faire, La belle au chat, le chat au chien, Le chien au loup ; par le moyen De cet argument circulaire, Pilpay jusqu'au soleil eût enfin remonté |
CIRCULAIRE | Envoyant de tous les côtés Une circulaire écriture Avec son [de la Majesté lionne] sceau.... |
CIRON | Ils [les Bramins] ont en tête Que notre âme, au sortir d'un roi, Entre dans un ciron ou dans telle autre bête Qu'il plaît au sort : c'est là l'un des points de leur loi |
CISEAU | Un bloc de marbre était si beau Qu'un statuaire en fit l'emplette ; Qu'en fera, dit-il, mon ciseau ? Sera-t-il dieu, table ou cuvette ? |
CISEAU | Cependant un sanglier, monstre énorme et superbe, Tente encor notre archer.... La Parque et ses ciseaux Avec peine y mordaient ; la déesse infernale Reprit à plusieurs fois l'heure au monstre fatale |
CITADELLE | Contre les assauts d'un renard Un arbre à des dindons servait de citadelle |
CITADIN, INE | Moi renoncer aux dons que je viens d'acquérir ! J'ai griffe et dents, et mets en pièces qui m'attaque : Je suis roi : deviendrai-je un citadin d'Ithaque ? |
CITADIN, INE | Le bruit cesse, on se retire : Rats en campagne aussitôt ; Et le citadin [le rat de ville] de dire : Achevons tout notre rôt |
CITÉ | Il vit son éléphant couché sur l'autre rive ; Il le prend, il l'emporte, au haut du mont arrive, Rencontre une esplanade, et puis une cité ; Un cri par l'éléphant est aussitôt jeté ; Le peuple aussitôt sort en armes |
CITER | Là-dessus il cita Virgile et Cicéron, Avec force traits de science |
CITOYEN, ENNE | Les citoyennes des étangs [les grenouilles] |
CITROUILLE | Dieu fait bien ce qu'il fait ; sans en chercher la preuve En tout cet univers et l'aller parcourant, Dans les citrouilles je la treuve : Un villageois considérant Combien ce fruit est gros et sa tige menue : à quoi songeait, dit-il, l'auteur de tout cela ? Il a bien mal placé cette citrouille-là ! Eh parbleu ? je l'aurais pendue à l'un des chênes que voilà |
CIVIL, ILE | Autrefois le rat de ville Invita le rat des champs, D'une façon fort civile, à des reliefs d'ortolans |
CLABAUDER | Voilà maint basset clabaudant ; Voilà notre renard au charnier se guindant |
CLAIR, CLAIRE | Le long d'un clair ruisseau buvait une colombe |
CLAMEUR | Une montagne en mal d'enfant Jetait une clameur si haute Que chacun au bruit accourant Crut qu'elle accoucherait sans faute D'une cité plus grosse que Paris |
CLAMEUR | Les grenouilles, se lassant De l'état démocratique, Par leurs clameurs firent tant Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique |
CLANDESTIN, INE | Un mariage clandestin |
CLARTÉ | Les noms et les vertus de ces clartés errantes Par qui sont nos destins et nos moeurs différentes |
CLASSE | Le possesseur du jardin Envoya faire plainte au maître de la classe ; Celui-ci vint, suivi d'un cortége d'enfants |
CLEF ou CLÉ | Les clefs de meute, parvenues à l'endroit où pour mort le traître se pendit, Remplirent l'air de cris |
CLERC | Un loup quelque peu clerc prouva par sa harangue Qu'il fallait dévouer ce maudit animal |
CLOCHER | .... C'est grand' honte Qu'il faille voir ainsi clocher ce jeune fils |
CLOPIN-CLOPANT | Mes gens s'en vont à trois piés Clopin-clopant comme ils peuvent |
CLOPINER | Quand Vulcain, clopinant, lui vint donner à boire |
CLOS, CLOSE | Dans les visites qui sont faites Le renard se dispense et se tient clos et coi |
COCHE | Six forts chevaux tiraient un coche |
COCHET | Or, c'était un cochet dont notre souriceau Fit à sa mère le tableau |
COEUR | Il ne se forma plus de nouveau sang au coeur ; Chaque membre en souffrit ; les forces se perdirent |
COEUR | Le bon coeur est chez vous compagnon du bon sens |
COEUR | Ah ! si mon coeur osait encor se renflammer ! |
COEUR | Deux démons à leur gré partagent notre vie ; Je ne vois point de coeur qui ne leur sacrifie |
COEUR | Ce discours ébranla le coeur De notre imprudent voyageur ; Mais le désir de voir et l'humeur inquiète.... |
COGNÉE | Un bûcheron perdit son gagne-pain, C'est sa cognée.... |
COI, COITE | Le bon sire le souffre et se tient toujours coi |
COIFFER | Fille se coiffe volontiers D'amoureux à longue crinière |
COLÈRE | La colère du roi, comme dit Salomon, Est terrible, et surtout celle du roi lion |
COLLÉGE | Certain enfant qui sentait son collége, Doublement sot et doublement fripon Par le jeune âge et par le privilége Qu'ont les pédants de gâter la raison |
COLLIER | .... Le collier dont je suis attaché, De ce que vous voyez [le cou pelé] est peut-être la cause |
COLOMBIER | Toute la bande des amours Revient au colombier ; les jeux, les ris, la danse, Ont aussi leur tour à la fin |
COLOSSE | Il jugea qu'à son appétit Dame baleine était trop grosse ; Dame fourmi trouva le ciron trop petit, Se croyant, pour elle, un colosse |
COMBATTANT | La déroute fut entière, Quoi que pût faire Artarpax, Psicarpax, Meridarpax, Qui, tout couverts de poussière, Soutinrent assez longtemps Les efforts des combattants |
COMBATTRE | Deux taureaux combattaient à qui posséderait Une génisse avec l'empire |
COMBIEN | .... Combien en a-t-on vus Qui, du soir au matin, sont pauvres devenus Pour vouloir trop tôt être riches ! |
COMBIEN | Car de combien peut-on retarder le voyage ? |
COMBLER | Prends ton pic, et me romps ce caillou qui te nuit ; Comble-moi cette ornière.... |
COMBUSTION | Quoi qu'il en soit, cet altercas Mit en combustion la salle et la cuisine |
COMME | Une sorte de bras dont il s'élève en l'air Comme pour prendre sa volée |
COMME | Son chien dormait aussi, comme aussi sa musette |
COMME | Comme si d'occuper ou plus ou moins de place Nous rendait, disait-il, plus ou moins importants |
COMME | Voici comme, à peu près, Ésope le raconte |
COMMENCER | Un loup qui commençait d'avoir petite part.... |
COMMENCER | La renommée enfin commença de se plaindre |
COMMENSAL | L'un qui se piquait d'être Commensal du jardin, l'autre de la maison |
COMMENT | Et je sais que de moi tu médis l'an passé. - Comment l'aurais-je fait si je n'étais pas né ? |
COMMERCE | Un trafiquant de Perse, Chez son voisin, s'en allant en commerce, Mit en dépôt un cent de fer un jour |
COMMERCE | Propos, agréables commerces, Où le hasard fournit cent matières diverses ; Jusque-là qu'en votre entretien La bagatelle a part.... |
COMMÈRE | L'onde était transparente ainsi qu'aux plus beaux jours : Ma commère la carpe y faisait mille tours Avec le brochet son compère |
COMMÈRE | Dans le marais entrés, notre bonne commère S'efforce de tirer son hôte au fond de l'eau |
COMMODITÉ | .... Et leurs jambes [des souris] coupées Firent qu'il les mangeait à sa commodité, Aujourd'hui l'une et demain l'autre |
COMMUN, UNE | Le simple sens commun nous tiendrait lieu de code |
COMMUN, UNE | Rien n'est plus commun que ce nom [d'ami], Rien n'est plus rare que la chose |
COMMUN, UNE | Quand il en aurait eu [un sceptre, une couronne], ç'aurait été tout un : Le nez royal fut pris comme un nez du commun |
COMMUNE | La commune s'allait séparer du sénat |
COMPAGNON | Le bon coeur est chez vous compagnon du bon sens |
COMPAGNON | Il pouvait, sans sortir, contenter son envie, Avec ses compagnons tout le jour badiner, Sauter, courir, se promener |
COMPAGNON | Comment, disait-il en son âme, Ce chien, parce qu'il est mignon, Vivra de pair à compagnon Avec monsieur, avec madame, Et j'aurai des coups de bâton ! |
COMPAGNON | En son temps aux souris le compagnon chassa |
COMPARAÎTRE | Jupiter dit un jour : Que tout ce qui respire S'en vienne comparaître aux pieds de ma grandeur |
COMPASSION | Votre compassion, lui répondit l'arbuste, Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci |
COMPÈRE | Compère le renard se mit un jour en frais, Et retint à dîner commère la cigogne |
COMPLAIRE | J'avais prévu ma chute en montant sur le faîte ; Je m'y suis trop complu : mais qui n'a dans la tête Un petit grain d'ambition ? |
COMPLIMENTEUR, EUSE | L'ours, très mauvais complimenteur, Lui dit : viens-t'en me voir.... |
COMPORTER | Je ne vois point de créature Se comporter modérément ; Il est certain tempérament Que le maître de la nature Veut que l'on garde en tout ; le fait-on ? nullement |
COMPRENDRE | Ce temps [de la mort] embrasse tous les temps : Qu'on le partage en jours, en heures, en moments, Il n'en est point qu'il ne comprenne Dans le fatal tribut ; tous sont de son domaine |
COMPTANT | Il avait du comptant, Et partant, Toutes voulaient lui plaire |
COMPTE | Au compte de ces gens, Le marchand à sa peau devait faire fortune |
COMPTE | L'une et l'autre trouva de la sorte son compte |
COMPTER | Et qui, faisant fléchir les plus superbes têtes, Comptera désormais ses jours par ses conquêtes |
COMPTEUR, EUSE | S'il n'avait entendu son compteur à la fin Mettre la clef dans la serrure, Les ducats auraient tous pris le même chemin |
COMPTOIR | La chambre, bien cadenassée, Permettait de laisser l'argent sur le comptoir |
COMPTOIR | le buisson, le canard et la chauve-souris, Voyant tous trois qu'en leur pays Ils faisaient petite fortune, Vont trafiquer au loin, et font bourse commune ; Ils avaient des comptoirs, des facteurs, des agents |
CONCEVOIR | Soit afin que les belettes En [des aigrettes] conçussent plus de peur |
CONCILIATEUR, TRICE | Le conciliateur crut qu'il viendrait à bout De guérir cette folle et détestable envie [de plaider] |
CONCITOYEN, ENNE | Le lièvre et la perdrix, concitoyens d'un champ, Vivaient dans un état, ce semble, assez tranquille |
CONCLURE | La paix se conclut donc ; on donne des otages, Les loups, leurs louveteaux ; et les brebis, leurs chiens |
CONCOURIR | Son fait [d'une devineresse] consistait en adresse ; Quelques termes de l'art, beaucoup de hardiesse, Du hasard quelquefois, tout cela concourait ; Tout cela bien souvent faisait crier miracle |
CONCURRENT, ENTE | Tous chemins vont à Rome ; aussi nos concurrents Crurent pouvoir choisir des sentiers différents |
CONDITION | Tous gens sont ainsi faits ; Notre condition jamais ne nous contente ; La pire est toujours la présente |
CONDUCTEUR, TRICE | Que je ne dise rien qui doive être repris |
CONDUIRE | Aucun chemin de fleurs ne conduit à la gloire |
CONFINER | Il se va confiner aux lieux les plus cachés |
CONFLIT | Le pigeon profita du conflit des voleurs, S'envola, s'abattit auprès d'une masure |
CONFRÈRE | Le médecin Tant-pis allait voir un malade Que visitait aussi son confrère Tant-mieux |
CONFUS, USE | Le corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus |
CONFUSÉMENT | Les oisillons, las de l'entendre, Se mirent à jaser aussi confusément Que faisaient les Troyens, quand la pauvre Cassandre Ouvrait la bouche seulement |
CONJONCTION | Il [le bonheur] dépend d'une conjoncture De lieux, de personnes, de temps, Non des conjonctions de tous ces charlatans |
CONJONCTURE | Il [le bonheur] dépend d'une conjoncture De lieux, de personnes, de temps, Non des conjonctions de tous ces charlatans |
CONNAISSANCE | Qu'est-ce que Jupiter [planète] ? Un corps sans connaissance |
CONNAISSANCE | Il favorise en roi ces hautes connaissances |
CONNAÎTRE | Après qu'on eut bien contesté, Répliqué, crié, tempêté, Le juge, instruit de leur malice, Leur dit : Je vous connais de longtemps, mes amis |
CONQUÊTE | Mais quoi ? Rien ne remplit Les vastes appétits d'un faiseur de conquêtes |
CONQUÊTE | La dernière main que met à sa beauté Une femme allant en conquête, Est un ajustement des mouches emprunté |
CONSCIENCE | Ne nous flattons donc point, voyons sans indulgence L'état de notre conscience |
CONSEILLER, ÈRE | Les conseillers muets dont se servent nos dames |
CONSENTIR | Fait si bien qu'à la fin sa compagne consent De lui prêter sa hutte |
CONSIDÉRÉ, ÉE | Tout bien considéré, je te soutiens en somme Que scélérat pour scélérat, Il vaut mieux être un loup qu'un homme |
CONSIDÉRER | Quiconque en pareil cas se croit haï des cieux, Qu'il considère Hécube, il rendra grâce aux dieux |
CONSIDÉRER | Comme vous êtes roi, vous ne considérez Qui ni quoi ; rois et dieux mettent, quoi qu'on leur die, Tout en même catégorie |
CONSISTER | Son bonheur [d'un sage] consistait aux beautés d'un jardin |
CONSOLATEUR, TRICE | Point du tout ; les consolateurs De ce triste devoir tout au long s'acquittèrent |
CONSOLER | Mais, sitôt qu'elle eut vu cette troupe enragée S'entrebattre elle-même et se percer les flancs, Elle se consola : ce sont leurs moeurs, dit-elle.... |
CONSULTANT | L'ambition, l'envie, avec les consultants, Dans la succession entrent en même temps |
CONSULTÉ, ÉE | L'affaire est consultée ; et tous les avocats, Après avoir tourné le cas En cent et cent mille manières, Y jettent leur bonnet, se confessant vaincus |
CONSULTER | Le sage quelquefois fait bien d'exécuter Avant que de donner le temps à la sagesse D'envisager le fait et sans la consulter |
CONSULTER | Un païen qui sentait quelque peu le fagot, Et qui croyait en Dieu, pour user de ce mot, Par bénéfice d'inventaire, Alla consulter Apollon |
CONTE | Maudit censeur, te tairas-tu ? Ne saurai-je achever mon conte ? |
CONTEMPLER | Pour vous mieux contempler, demeurez au désert ; Ainsi parla le solitaire ; Il fut cru, l'on suivit ce conseil salutaire |
CONTENANCE | Il [le chat] est velouté comme nous [rats], Marqueté, longue queue, une humble contenance |
CONTENTER | Parbleu, dit le meunier, est bien fou du cerveau Qui prétend contenter tout le monde et son père |
CONTENTER | Rien ne la contentait, rien n'était comme il faut : On se levait trop tard, on se levait trop tôt ; Puis du blanc, puis du noir, puis encore autre chose |
CONTENTER | Faites-vous contenter par ce couple céleste |
CONTENTER | Cherchez.... Contentez-vous ; suivez votre humeur inquiète |
CONTER | Si Peau d'âne m'était conté, J'y prendrais un plaisir extrême |
CONTESTANT, ANTE | Aussitôt qu'à portée il vit les contestants.... Grippeminaud.... Mit les plaideurs d'accord en croquant l'un et l'autre |
CONTESTER | La mouche et la fourmi contestaient de leur prix |
CONTESTER | Après qu'on eut bien contesté, Répliqué, crié, tempêté |
CONTEUR, EUSE | L'un d'eux était de ces conteurs Qui n'ont jamais rien vu qu'avec un microscope |
CONTINGENT, ENTE | Payable quand chacune d'elles Ne posséderait plus sa contingente part |
CONTINU, UE | Ce qui nous paraissait terrible et singulier, S'apprivoise avec notre vue, Quand ce vient à la continue |
CONTRADICTION | Quelle que soit la pente ou l'inclination Dont l'eau par sa course l'emporte [le corps d'une femme noyée], L'esprit de contradiction L'aura fait flotter d'autre sorte |
CONTRAIRE | Un certain homme avait trois filles Toutes trois de contraire humeur |
CONTRAIRE | L'autre animal tout au contraire, Bien éloigné de nous mal faire |
CONTRAT | Jupiter y consent ; contrat passé, notre homme.... |
CONTRE | Et contre la fortune ayant pris ce conseil |
CONTREDISANT, ANTE | Quant à l'humeur contredisante, Je ne sais s'il avait raison, Mais que cette humeur soit ou non Le défaut du sexe et sa pente.... |
CONTREDIT | Sans tant de contredits et d'interlocutoires, Et de fatras et de grimoires, Travaillons.... |
CONTREFAIRE | Il ne put du pasteur contrefaire la voix |
CONTREFAIRE | Celle-ci [la chevrette], quittant sa retraite, Contrefait la boiteuse, et vient se présenter |
CONTREFAIRE | Que sert-il qu'on se contrefasse ? Prétendre ainsi changer est une illusion : L'on reprend sa première trace à la première occasion |
CONTRE-PIED | Les gens avaient pris justement Le contre-pied du testament |
CONTRIBUER | Par ce moyen les mutins virent Que celui qu'ils croyaient oisif et paresseux à l'intérêt commun contribuait plus qu'eux |
CONTRIBUTION | Il n'était point d'étang dans tout le voisinage Qu'un cormoran n'eût mis à contribution |
CONVERSER | Nous ne conversons plus qu'avec des ours affreux |
CONVIÉ, ÉE | Venez souper chez moi ; nous ferons bonne vie ; Les conviés sont gens choisis, Mes parents, mes meilleurs amis |
CONVOITEUX, EUSE | Cette part du récit s'adresse aux convoiteux ; L'avare aura pour lui le reste de l'exemple |
CONVOITISE | La convoitise perdit l'un, L'autre périt par l'avarice |
COQ | Deux coqs vivaient en paix ; une poule survint ; Et voilà la guerre allumée |
COQUET, ETTE | Un moineau fort coquet Et le plus amoureux de toute la province Faisait aussi sa part des délices du prince |
COQUET, ETTE | Son rival autour de la poule S'en revint faire le coquet |
COQUET, ETTE | On nous voit tous pour l'ordinaire, Piller le survenant, nous jeter sur sa peau ; La coquette et l'auteur sont de ce caractère |
COR | ... Quand aux bois Le bruit des cors, celui des voix N'a donné nul relâche à la tremblante proie |
CORBEAU | Maître corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage |
CORBEAU | L'oiseau de Jupiter enlevant un mouton, Un corbeau témoin de l'affaire, Et plus faible de reins mais non pas moins glouton, En voulut sur l'heure autant faire |
CORBEAU | ....Un corbeau Tout à l'heure annonçait malheur à quelque oiseau |
CORDE | Commençons dans deux jours, et mangeons cependant La corde de cet arc : il faut que l'on l'ait faite De vrai boyau.... |
CORDE | Quoi ! dit-il, sans mourir je perdrai cette somme ! Je ne me pendrai pas ! Et vraiment si ferai, Ou de corde je manquerai |
CORDEAU | Celui-ci se l'attache [le lacs] et se pend bien et beau ; Ce qui le consola peut-être Fut qu'un autre eût, pour lui, fait les frais du cordeau |
CORDON | La bête scélérate à de certains cordons se tenait par la patte |
CORDONNIER, IÈRE | Lisez mon nom, vous le pouvez, messieurs ; Mon cordonnier l'a mis autour de ma semelle |
CORMORAN | Le cormoran, le bon apôtre, Les ayant mis [les poissons] en un endroit Transparent, peu creux, fort étroit, Vous les prenait sans peine un jour l'un, un jour l'autre |
CORNE | Un lièvre, apercevant l'ombre de ses oreilles, Craignit que quelque inquisiteur N'allât interpréter à cornes leur longueur, Ne les soutînt en tout à des cornes pareilles |
CORNE | Voyant son maître en joie, il [l'âne] s'en vient lourdement, Lève une corne tout usée, La lui porte au menton fort amoureusement |
CORNEMUSE | Sans oublier la cornemuse |
CORNU, UE | Un animal cornu blessa de quelque coups Le lion, qui, plein de courroux.... |
CORPOREL, ELLE | Que dirait ce dernier sur ces exemples-ci ? Que [aux bêtes] la mémoire est corporelle |
CORPS | Son époux en cherchait le corps Pour lui rendre en cette aventure Les honneurs de la sépulture |
CORPS | Ce roi vit un troupeau qui couvrait tous les champs, Bien broutant, en bon corps.... |
CORRIGER | Eh ! la peur se corrige-t-elle ? |
CORROMPRE | Adieu donc ! Fi du plaisir Que la crainte peut corrompre |
CORS | L'animal chargé d'ans, vieux cerf, et de dix cors, En suppose un plus jeune et l'oblige par force.... |
CORSAGE | Triste oiseau le hibou, ronge-maille le rat, Dame belette au long corsage |
CORSAIRE | Un autre, mal pourvu des armes nécessaires, Fut enlevé par des corsaires |
CORTÉGE | Celui-ci vint suivi d'un cortége d'enfants, Voilà le verger plein de gens Pires que le premier |
CORVÉE | Sa femme, ses enfants, les soldats, les impôts, Le créancier et la corvée, Lui font d'un malheureux la peinture achevée |
CÔTE | Tantôt on les eût vus côte à côte nager, Tantôt courir sur l'onde et tantôt se plonger |
CÔTÉ | Tout père frappe à côté |
COTILLON | Légère et court-vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats |
COTILLON | Certaine nièce assez proprette Et sa chambrière Pâquette Devaient avoir des cotillons |
CÔTOYER | Il [le héron] côtoyait une rivière |
COU ou COL | Le héron au long bec emmanché d'un long cou |
COUCHER | .... Vous ennuyez-vous point De coucher toujours seul ? une esclave assez belle Était à mes côtés ; voulez-vous qu'on l'appelle ? |
COUCHER | T'attendre aux yeux d'autrui, quand tu dors, c'est erreur ; Couche-toi le dernier, et vois fermer ta porte |
COUCHETTE | Tout est aux écoliers couchette et matelas |
COUDRE | J'ai suivi leur projet quant à l'événement, Y cousant en chemin quelque trait seulement |
COUP | Le cheval s'approchant lui donne un coup de pied, Le loup un coup de dent, le boeuf un coup de corne |
COUP | Amour est un étrange maître ; Heureux qui peut ne le connaître Que par récit, lui ni ses coups |
COUP | [L'âne] Craignit qu'en perdant un moment Il ne perdît un coup de dent |
COUP | La fortune se plaît à faire de ses coups |
COUP | C'est à ce coup qu'il est bon de partir, Mes enfants.... |
COUP | Un jour le cuisinier ayant bu trop d'un coup.... |
COUP | Et croyant entrer tout d'un coup |
COUP | Ô ma coignée ! ô ma pauvre coignée ! S'écriait-il, Jupiter, rends-la-moi ; Je tiendrai l'être encore un coup de toi |
COUPLE | Certain couple d'amis en un bourg établi |
COUR | Je définis la cour un pays où les gens, Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu'il plaît au prince, ou, s'ils ne peuvent l'être, Tâchent au moins de le paraître |
COUR | Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir |
COUR | Mainte peste de cour fit tant, par maint ressort, Que la candeur du juge, ainsi que son mérite, Furent suspects au prince.... |
COUR | Messieurs les courtisans, cessez de vous détruire ; Faites, si vous pouvez, votre cour sans vous nuire |
COUR | Le loup en fait sa cour, daube au coucher du roi Son camarade absent.... |
COURAGE | Au moins, que les travaux, Les dangers, les soins du voyage Changent un peu votre courage |
COURAGE | La vraie épreuve du courage N'est que dans le danger que l'on touche du doigt |
COURANT, ANTE | Et créer une rente Dès le décès du mort courante |
COURANT, ANTE | Un agneau se désaltérait Dans le courant d'une onde pure |
COURBÉ, ÉE | Un pauvre bûcheron tout couvert de ramée, Sous le faix du fagot aussi bien que des ans Gémissant et courbé, marchait à pas pesants |
COURBER | Quand l'eau courbe un bâton, ma raison le redresse |
COURBER | Vous avez jusqu'ici.... Résisté sans courber le dos ; Mais attendons la fin |
COURBER | L'ombrage n'était pas le seul bien qu'il sût faire ; Il courbait sous les fruits |
COURIR | .... Serviteur au portier, Dit-il, et de courir |
COURIR | Cela dit, maître loup s'enfuit et court encor |
COURIR | Rien ne sert de courir, il faut partir à point ; Le lièvre et la tortue en sont un témoignage |
COURIR | Tu murmures, vieillard ! vois ces jeunes mourir, Vois-les marcher, vois-les courir à des morts, il est vrai, glorieuses et belles, Mais sûres cependant et quelquefois cruelles |
COURIR | Mais, quelques jours après, le dieu l'attrapa bien, Envoyant un songe lui dire Qu'un tel trésor était en tel lieu ; l'homme au voeu Courut au trésor comme au feu |
COURIR | Qui ne court après la fortune ? |
COURIR | Son frère, ayant couru mainte haute aventure, Mis maint cerf aux abois, maint sanglier abattu, Fut le premier César que la gent chienne ait eu |
COURIR | À la fin le pauvre homme S'en courut chez celui qu'il ne réveillait plus |
COURONNE | [Le milan] va tout droit imprimer sa griffe Sur le nez de Sa Majesté ! - Quoi ! sur le nez du roi ! - Du roi même en personne. - Il n'avait donc alors ni sceptre ni couronne ? - Quand il en aurait eu, ç'aurait été tout un |
COURS | Une rivière dont le cours, Image d'un sommeil doux, paisible et tranquille, Lui fit croire d'abord ce trajet fort facile |
COURS | Rien n'eut cours ni crédit |
COURSE | Il renonce aux courses ingrates, Revient en son pays, voit de loin ses pénates, Pleure de joie et dit : heureux qui vit chez soi, De régler ses désirs faisant tout son emploi ! |
COURSE | Eh ! qui guide les cieux en leur course rapide ? |
COURSIER | Un ânier, son sceptre à la main, Menait en empereur romain Deux coursiers à longues oreilles |
COURT, COURTE | On l'eût pris de bien court à moins qu'il ne songeât à l'endroit où gisait cette somme enterrée |
COURT, COURTE | Leur amitié fut courte autant qu'elle était rare : Le sang les avait joints, l'intérêt les sépare |
COURT, COURTE | Il faut qu'avec notre famille Nous prenions dès demain chacun une faucille ; C'est là notre plus court |
COURT, COURTE | Légère et court-vêtue.... |
COURT, COURTE | Sinon, il consentait d'être en place publique Guindé, la hart au col, étranglé court et net |
COURTISAN | Messieurs les courtisans, cessez de vous détruire ; Faites, si vous pouvez, votre cour sans vous nuire ; Le mal se rend chez vous au quadruple du bien |
COURTOIS, OISE | Un âne accompagnait un cheval peu courtois |
COUSIN, INE | Ces animaux vivaient entre eux comme cousins |
COUSSINET | Perrette sur sa tête ayant un pot au lait Bien posé sur un coussinet |
COUSU, UE | Son voisin au contraire, étant tout cousu d'or, Chantait peu, dormait moins encor |
COÛT | Monsieur le mort, j'aurai de vous Tant en argent, et tant en cire, Et tant en autres menus coûts |
COÛTER | En vain nous appelons mille gens à notre aide ; Plus ils sont, plus il coûte, et je ne les tiens bons Qu'à manger leur part de moutons |
COÛTER | Mettez ce qu'il en coûte à plaider aujourd'hui ; Comptez ce qu'il en reste à beaucoup de familles |
COÛTER | L'autre [tonnerre] s'écarte en son cours ; Ce n'est qu'aux monts qu'il en coûte ; Bien souvent même il se perd |
COUVÉE | Achetait un cent d'oeufs, faisait triple couvée |
COUVER | Elle bâtit un nid, pond, couve et fait éclore, à la hâte ; le tout alla du mieux qu'il put |
COUVER | Messire Jean Chouart couvait des yeux son mort, Comme si l'on eût dû lui ravir ce trésor |
COUVERT | Qu'en peu de jours il eut au fond de l'ermitage Le vivre et le couvert : que faut-il davantage ? |
COUVERT | Il entre [dans la rivière], et son cheval le met à couvert des voleurs, mais non de l'onde noire |
COUVERT | Sur un tapis de Turquie Le couvert se trouva mis ; Je laisse à penser la vie Que firent ces deux amis |
CRAINTE | Cet animal est triste, et la crainte le ronge |
CRAINTIF, IVE | Il n'osait voyager, craintif au dernier point |
CRÉATURE | .... Les arbres et les plantes Sont devenus chez moi créatures parlantes |
CRÉDIT | Notre trio [de marchands] poussa maint regret inutile, Ou plutôt il n'en poussa point ; Le plus petit marchand est savant sur ce point : Pour sauver son crédit, il faut cacher sa perte |
CRÉDIT | Quand cette femme aurait dit vrai Dans une chambre tapissée, On s'en serait moqué ; la vogue était passée Au galetas ; il avait le crédit |
CRÉDIT | La fable en son nom la demande ; Vous savez quel crédit ce mensonge a sur nous |
CRÉDULE | Un fol allait criant par tous les carrefours Qu'il vendait la sagesse ; et les mortels crédules, De courir à l'achat.... |
CRÊTE | La gent qui porte crête au spectacle accourut |
CREUSER | .... Les Anglais pensent profondément ; Leur esprit, en cela, suit leur tempérament ; Creusant dans les sujets et forts d'expériences, Ils étendent partout l'empire des sciences |
CREUX, CREUSE | L'aigle avait ses petits au haut d'un arbre creux, La laie au pied, la chatte entre les deux |
CREUX | Trou ni fente ni crevasse Ne fut large assez pour eux ; Au lieu que la populace Entrait dans les moindres creux |
CREVER | .... La chétive pécore S'enfla si bien qu'elle creva |
CREVER | .... L'abondance à pleines mains Verse en leurs coffres la finance, En leurs greniers le blé, dans leurs caves les vins : Tout en crève.... |
CREVER | Ils firent tant Qu'on les vit crever à l'instant |
CRIARD, ARDE | Le roi des dieux ne sait auquel entendre ; Son fils Mercure aux criards vient encor |
CRIER | S'il savait son affaire, Il crierait comme moi |
CRIER | Elle alla crier famine Chez la fourmi sa voisine |
CRIER | À ces mots on cria haro sur le baudet |
CRIER | Ô temps ! ô moeurs ! j'ai beau crier ; Tout le monde se fait payer |
CRIN | Dès que Thétis chassait Phébus aux crins dorés |
CRINIÈRE | Fille se coiffe volontiers D'amoureux à longue crinière [il s'agit du lion et d'amoureux comparables au lion] |
CRISTAL | Dans le cristal d'une fontaine Un cerf se mirant autrefois Louait la beauté de son bois |
CROC | Apprends-moi ton métier, camarade, de grâce ; Rends-moi le premier de ma race, Qui fournisse son croc de quelque mouton gras |
CROC | Bonne chasse, dit-il [le loup en apercevant un cheval], qui t'aurait à son croc |
CROÎT | ....La plupart sont déjà Aussi grandes que leurs mères ; Le croît m'en appartient |
CROQUANT | Passe un certain croquant qui marchait les pieds nus ; Ce croquant par hasard portait une arbalète |
CROQUER | Le monarque des dieux leur envoie une grue Qui les croque, qui les tue, Qui les gobe à son plaisir |
CROQUEUR, EUSE | Un vieux renard.... Grand croqueur de poulets, grand preneur de lapins |
CROTTE | [L'escarbot] Sur la robe du dieu fit tomber une crotte ; Le dieu, la secouant, jeta les oeufs à bas |
CROUPE | L'homme.... mit son fils en croupe |
CRUCHE | Cornes cela ! vous me prenez pour cruche ! Ce sont oreilles que Dieu fit |
CRUEL, ELLE | Le ciel eut pour ses voeux une bonté cruelle |
CUIDER | Tel, comme dit Merlin, cuide engeigner autrui, Qui souvent s'engeigne soi-même |
CUISANT, ANTE | Elle [une fourrure] garantirait des froids les plus cuisants |
CUISINE | Jamais idole, quel qu'il fût, N'avait eu cuisine aussi grasse |
CUISINIER, IÈRE | Un jour le cuisinier, ayant trop bu d'un coup, Prit pour oison le cygne, et, le tenant au cou, Il allait l'égorger, puis le mettre en potage |
CUIT, CUITE | À l'heure dite il courut au logis De la cigogne son hôtesse, Loua très fort sa politesse, Trouva le dîner cuit à point |
CUL ou CU | Qu'on me rende impotent, Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu'en somme Je vive, c'est assez, je suis plus que content |
CULBUTER | Et les petits en même temps, Voletants, se culebutants |
CURE | L'âne, qui goûtait fort l'autre façon d'aller, Se plaint en son patois ; le meunier n'en a cure |
CURE | Tous deux [les médecins] s'étant trouvés différents pour la cure, Leur malade paya le tribut à nature |
CURÉ | Un mort s'en allait tristement S'emparer de son dernier gîte ; Un curé s'en allait gaiement Enterrer ce mort au plus vite |
CURÉE | Il tombe en ce moment, La meute en fait curée ; il lui fut inutile De pleurer aux veneurs à sa mort arrivés |
CURÉE | Eh ! qu'importe quel animal ? Dit l'un de ces mâtins, voilà toujours curée |
CURÉE | [La grenouille] Prétend qu'elle en fera gorge chaude et curée |
CURIEUX, EUSE | Et le cheval qu'à l'herbe on avait mis, Assez peu curieux de semblables amis [le loup et le renard].... |
CURIEUX, EUSE | Vous voulez qu'on évite un soin trop curieux, Et des vains ornements l'effort ambitieux |
CURIOSITÉ | Imprudence, babil et sotte vanité, Et vaine curiosité Ont ensemble étroit parentage ; Ce sont enfants tous d'un lignage |
CUVER | Là les vapeurs du vin nouveau Cuvèrent à loisir |
CUVETTE | Un bloc de marbre était si beau Qu'un statuaire en fit emplette : Qu'en fera, dit-il, mon ciseau ? Sera-t-il dieu, table ou cuvette ? |
CYGNE | Un jour le cuisinier, ayant trop bu d'un coup, Prit pour oison le cygne ; et, le tenant au cou, Il allait l'égorger, puis le mettre en potage ; L'autre, prêt à mourir, se plaint en son ramage |
DAM | Il y [au patibulaire] viendra le drôle ! il y vint à son dam |
DAME | Rien ne pèse tant qu'un secret ; Le porter loin est difficile aux dames ; Et je sais même sur ce fait Bon nombre d'hommes qui sont femmes |
DAME | Du palais d'un jeune lapin Dame belette, un beau matin, S'empara : c'est une rusée |
DAMOISELLE | Damoiselle belette au corps long et fluet.... |
DANDIN | Perrin Dandin arrive, ils le prennent pour juge |
DANGER | Hé ! mon ami, tire-moi du danger, Tu feras après ta harangue |
DANGEREUX, EUSE | Rien n'est si dangereux qu'un ignorant ami ; Mieux vaudrait un sage ennemi |
DANGEREUX, EUSE | Les gens sans bruit sont dangereux ; Il n'en est pas ainsi des autres |
DANS | S'imagina qu'il ferait bien De se pendre.... Dans cette intention, une vieille masure Fut la scène où devait se passer l'aventure |
DANSER | Vous chantiez ; j'en suis fort aise ; Eh bien ! dansez maintenant |
DARD | Voyez si vous romprez ces dards liés ensemble ; Je vous expliquerai le noeud qui les rassemble |
DAUBER | Dans les visites qui sont faites Le renard se dispense et se tient clos et coi ; Le loup en fait sa cour, daube au coucher du roi Son camarade absent.... |
DAUBEUR | Messieurs les courtisans, cessez de vous détruire ; Faites, si vous pouvez, votre cour, sans vous nuire ; Le mal se rend chez vous au quadruple du bien ; Les daubeurs ont leur tour, d'une ou d'autre manière |
DAUPHIN | Un navire en cet équipage Non loin d'Athènes fit naufrage ; Sans les dauphins tout eût péri ; Cet animal est fort ami De notre espèce ; en son histoire Pline le dit ; il le faut croire |
DAVANTAGE | Il m'en souvient bien davantage |
DAVANTAGE | Or bien, sans crier davantage, Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis |
DE | Un saint homme de chat bien fourré, gros et gras |
DE | De bonheur pour ce loup qui ne pouvait crier, Près de là passe une cigogne |
DE | Que ne l'émondait-on sans prendre la cognée ? De son tempérament il eût encor vécu |
DE | Ce chasseur perce donc un gros de courtisans, Plein de zèle, échauffé, s'il le fut de sa vie |
DE | Ordre lui vient d'aller au fond de la Norvége, Prendre le soin d'une maison En tout temps couverte de neige ; Et d'Indou qu'il était on vous le fait Lapon |
DE | Sottes de ne pas voir que le plus grand des soins.... |
DE | Un agneau se désaltérait Dans le courant.... Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? |
DE | .... Et quoique des plus fins, Il n'avait pu donner d'atteinte à la volaille |
DE | Elle [la perdrix] fait la blessée et va traînant de l'aile |
DE | Je devais par la royauté Avoir commencé mon ouvrage : à la voir d'un certain côté, Messer Gaster [l'estomac] en est l'image |
DE | [Il] s'imagina qu'il ferait bien De se pendre et finir lui-même sa misère |
DE | Grenouilles aussitôt de sauter dans les ondes, Grenouilles de rentrer en leurs grottes profondes |
DE | Les médiocres gens Vinrent se mettre sur les rangs ; Elle, de se moquer |
DE | Or d'aller lui dire non, Sans quelque valable excuse, Ce n'est pas comme on en use |
DE | .... Mon voyage dépeint Vous sera d'un plaisir extrême |
DE | Voici de la façon que Descartes l'expose |
DÉBALLER | [Le lion redemandant son paquet dit :] Rendez-moi mon argent, j'en puis avoir affaire ; On déballe.... |
DÉBAT | Petits princes, videz vos débats entre vous ; De recourir aux rois vous seriez de grands fous ; Il ne les faut jamais engager dans vos guerres, Ni les faire entrer sur vos terres |
DÉBATTU, UE | Tout débattu, tout bien pesé, Les âmes des souris et les âmes des belles Sont très différentes entre elles |
DÉBONNAIRE | Il devait vous suffire Que votre premier roi fût débonnaire et doux |
DÉBRIS | Si peu, que la moindre chose De son débris serait cause [serait cause que lui, pot de terre, serait brisé] |
DÉCELER | Mes frères, leur dit-il [le cerf aux boeufs], ne me décelez pas ; Je vous enseignerai les pâtis les plus gras |
DÉCEVOIR | Mais l'ouvrier vous a déçus ; Il avait liberté de feindre ; Avec plus de raison nous aurions le dessus, Si mes confrères [les lions] savaient peindre |
DÉCHARGÉ, ÉE | À la fin, les trésors déchargés sur la plage Le tentèrent si bien qu'il vendit son troupeau, Trafiqua de l'argent, le mit entier sur l'eau |
DÉCHARGER | Mercure, au lieu de donner celle-là [cognée], Leur en décharge un grand coup sur la tête |
DÉCHIRER | Le malheureux lion se déchire lui-même |
DÉCHOIR | L'âge la fit déchoir, adieu tous les amants |
DÉCLAMATEUR | Ainsi parla le boeuf ; l'homme dit : faisons taire Cet ennuyeux déclamateur |
DÉCLARÉ, ÉE | Après mille ans et plus de guerre déclarée, Les loups firent la paix avecque les brebis |
DÉCLARER | Va-t'en, chétif insecte, excrément de la terre ! C'est en ces mots que le lion Parlait un jour au moucheron ; L'autre lui déclara la guerre |
DÉCONFITURE | Un chat.... Faisait de rats telle déconfiture Que l'on n'en voyait presque plus |
DÉCOUDRE | Le sanglier, rappelant les restes de sa vie, Vient à lui [archer], le découd, meurt vengé sur son corps |
DÉCOUVERTE | La feinte est un pays plein de terres désertes ; Tous les jours nos auteurs y font des découvertes |
DÉCRÉPIT, ITE | Un lion décrépit, goutteux, n'en pouvant plus, Voulait que l'on trouvât remède à la vieillesse |
DÉDAIGNER | Gardez-vous de rien dédaigner, Surtout quand vous avez à peu près votre compte ; Bien des gens y sont pris.... |
DÉDAIGNEUX, EUSE | C'était ceci, c'était cela ; C'était tout ; car les précieuses Font dessus tout les dédaigneuses |
DÉDALE | Vouloir tromper le ciel, c'est folie à la terre ; Le dédale des coeurs en ses détours n'enserre Rien qui ne soit d'abord éclairé par les dieux |
DEDANS | Gardez-vous, leur dit-il, de vendre l'héritage Que nous ont laissé nos parents, Un trésor est caché dedans |
DEDANS | Socrate un jour faisant bâtir, Chacun censurait son ouvrage ; L'un trouvait les dedans, pour ne lui point mentir, Indignes d'un tel personnage |
DEDANS | Le sultan dormait lors, et dedans son domaine Chacun dormait aussi |
DÉDUIRE | Dom Bertrand [le singe] gagnerait près de certains esprits ; Les raisons en seraient trop longues à déduire |
DÉDUIT | Il avait dans la terre une somme enfouie, Son coeur avec, n'ayant autre déduit Que d'y ruminer jour et nuit |
DÉFAILLANT, ANTE | Le secret sans doute en est beau Pour la nature défaillante |
DÉFAIRE | Le berger s'en défait [du bon chien], il prend trois chiens de taille à lui dépenser moins, mais à fuir la bataille |
DÉFAUT | Ceux-là sur une erreur, ceux-là sur un défaut |
DÉFENDRE | Je vous défendrais de l'orage |
DÉFENDRE | Défendez-vous [de la mort] par la grandeur, Alléguez la beauté, la vertu, la jeunesse |
DÉFI | Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ; Je m'écarte, je vais détrôner le Sophi |
DÉFIER | Vous, favori ! vous, grand ! défiez-vous des rois ; Leur faveur est glissante, on s'y trompe, et le pire C'est qu'il en coûte cher.... |
DÉFRAYER | Je veux qu'à mon souper celle-ci [la tortue] me défraie |
DÉGÉNÉRER | On eut soin d'empêcher qu'une indigne maîtresse Ne fît en ses enfants dégénérer son sang |
DÉGOURDI, IE | L'animal dégourdi piqua son homme au bras |
DÉGOÛT | Mille dégoûts viendront, dit le prophète ermite ; Il en vint en effet, l'ermite n'eut pas tort ; Mainte peste de cour fit tant par maint ressort Que la candeur du juge, ainsi que son mérite, Furent suspects au prince.... |
DÉGOÛTÉ, ÉE | Le monarque irrité L'envoya chez Pluton faire le dégoûté |
DEGRÉ | Vous qui devez savoir les choses de la vie, Qui par tous ses degrés avez déjà passé, Et que rien ne doit fuir en cet âge avancé |
DÉGUISER | Que sens-tu ? dis-le-moi ; parle sans déguiser |
DÉIFIER | Jamais oeillade de la dame, Propos flatteur et gracieux, Mot d'amitié, ni doux sourire, Déifiant le pauvre sire, N'avaient fait soupçonner qu'il fût vraiment chéri |
DÉITÉ | Elle jura par Pluton Que toute l'engeance humaine Serait bientôt du domaine Des déités de là-bas |
DÉJEUNER | Çà, déjeunons, dit-il : vos poulets sont-ils tendres ? |
DELÀ | .... Les fils vous retournent le champ Deçà, delà, partout.... |
DÉLIBÉRER | Ne faut-il que délibérer, La cour en conseillers foisonne ; Est-il besoin d'exécuter, L'on ne rencontre plus personne |
DÉLICAT, ATE | Les délicats sont malheureux ; Rien ne saurait les satisfaire |
DÉLICATESSE | L'un n'avait en l'esprit nulle délicatesse |
DÉLICATESSE | Sire, dit le renard, vous êtes trop bon roi, Vos scrupules font voir trop de délicatesse |
DÉLOGER | La déesse Discorde ayant brouillé les dieux.... On la fit déloger des cieux |
DÉLOGER | .... Elle sent chaque jour Déloger quelques ris, quelques jeux, puis l'amour |
DÉLOGER | Et les petits en même temps, Voletants, se culebutants, Délogèrent tous sans trompette |
DÉLOGER | Holà ! madame la belette, Que l'on déloge sans trompette ; Ou je vais avertir tous les rats du pays |
DEMANDER | J'ai vu dans le palais une robe mal mise Gagner gros ; les gens l'avaient prise Pour maître tel qui traînait après soi Force écoutants ; demandez-moi pourquoi |
DÉMANTELÉ, ÉE | Le lion consent à cela, Tant son âme était aveuglée ; Sans dents ni griffes, le voilà Comme place démantelée |
DÉMÊLER | Vous avez bien d'autres affaires à démêler que les débats Du lapin et de la belette |
DÉMEMBRER | On écorche, on taille, on démembre Messire loup ; le monarque en soupa, Et de sa peau s'enveloppa |
DÉMETTRE | Il fut démis [de la royauté], et l'on tomba d'accord Qu'à peu de gens convient le diadème |
DEMEURANT, ANTE | Le demeurant des rats tint chapitre en un coin |
DEMEURER | Et faute de servir ce plat [des chardons] Rarement un festin demeure |
DEMI, IE | Croquons-les ; le galant n'en fit pas à demi |
DÉMOCRATIQUE | Les grenouilles, se lassant De l'état démocratique, Par leurs clameurs firent tant Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique |
DÉMON | Deux démons à leur gré partagent notre vie, Et de son patrimoine ont chassé la raison.... J'appelle l'un amour et l'autre ambition |
DENIER | Je crois voir en ceci l'image d'une ville Où l'on met les deniers à la merci des gens ; Échevins, prévôts des marchands, Tout fait sa main.... |
DENT | N'étant point de ces rats qui, les livres rongeants, Se font savants jusques aux dents |
DENT | Au fond d'un antre sauvage Un satyre et ses enfants Allaient manger leur potage Et prendre l'écuelle aux dents |
DENT | Un domestique accourt, l'avertit qu'à la porte Deux hommes demandaient à le voir promptement ; Il sort de table, et la cohorte N'en perd pas un seul coup de dent |
DENT | Si quelqu'un desserre les dents, C'est un sot ; j'en conviens ; mais que faut-il donc faire ? Parler de loin ou bien se taire |
DENT | Il [le rat] fit tant de pieds et de dents Qu'en peu de jours il eut au fond de l'hermitage Le vivre et le couvert |
DENT | Le moins qu'on peut laisser de prise aux dents d'autrui, C'est le mieux.... |
DENT | Le voilà sur les dents |
DÉPECER | Eux venus, le lion par ses ongles compta, Et dit : nous sommes quatre à partager la proie ; Puis en autant de parts le cerf il dépeça |
DÉPENDANT, ANTE | Notre prince a des dépendants Qui, de leur chef, sont si puissants Que chacun d'eux pourrait soudoyer une armée |
DÉPENS | Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute |
DÉPLAIRE | Nuit et jour à tout venant, Je chantais, ne vous déplaise |
DÉPOUILLE | Il est assez de geais à deux pieds comme lui Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui Et que l'on nomme plagiaires |
DÉPOURVU, UE | La cigale.... Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue |
DÉPUTÉ | Le député vint donc, et fit cette harangue : Romains, et vous, sénat assis pour m'écouter.... |
DÉPUTER | Cet homme ainsi bâti fut député des villes Que lave le Danube ; il n'était point d'asiles Où l'avarice des Romains Ne pénétrât alors et ne portât les mains |
DÉPUTER | L'erreur alla si loin qu'Abdère députa Vers Hippocrate, et l'invita à venir rétablir la raison du malade |
DÉPUTER | On court, on s'assemble, on députe à l'oiseau : seigneur Cormoran, D'où vous vient cet avis ? Quel est votre garant ? |
DÉRACINER | Le vent redouble ses efforts Et fait si bien qu'il déracine Celui de qui la tête au ciel était voisine Et dont les pieds touchaient à l'empire des morts |
DERECHEF | Me voilà saisi derechef D'étonnement et d'épouvante |
DERNIER, IÈRE | Mais ce champ ne se peut tellement moissonner Que les derniers venus n'y trouvent à glaner |
DERVICHE ou DERVIS | Qui désigné-je, à votre avis, Par ce rat si peu secourable ? Un moine ? non, mais un dervis ; Je suppose qu'un moine est toujours charitable |
DÈS | Les grands se font honneur dès lors qu'ils nous font grâce |
DÉSACCOUTUMER | En vain de son train ordinaire On le [naturel] veut désaccoutumer : Quelque chose qu'on puisse faire, On ne saurait le réformer |
DÉSALTÉRER | Un agneau se désaltérait Dans le courant d'une onde pure |
DESCENDRE | Tu n'aurais pas à la légère Descendu dans ce puits |
DÉSERT, ERTE | Chiens, chasseurs, villageois s'assemblent pour sa perte.... C'est par là que de loups l'Angleterre est déserte |
DÉSESPÉRÉ, ÉE | Notre désespéré le [trésor] ramasse et l'emporte, Laisse là le licou, s'en retourne avec l'or |
DÉSIGNER | Qui désigné-je à votre avis Par ce rat si peu secourable ? |
DÉSIR | Son miroir lui disait : prenez vite un mari ; Je ne sais quel désir le lui disait aussi |
DÉSIRER | Quatre Mathusalem bout à bout ne pourraient Mettre à fin ce qu'un seul désire |
DESSERRER | Car, lâchant le bâton en desserrant les dents, Elle tombe.... |
DESSERRER | Si quelqu'un desserre les dents, C'est un sot, j'en conviens : mais que faut-il donc faire ? Parler de loin ou bien se taire |
DESSERRER | .... Le cheval lui desserre [au loup] Un coup et haut le pied |
DESSOUS | Ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille, S'écria-t-il de loin au général des chats ; Je soupçonne dessous encor quelque machine |
DESSOUS | Le lièvre était gîté dessous un maître chou |
DESSUS | De tout ce que dessus j'argumente très bien Qu'ici-bas maint talent n'est que pure grimace |
DESSUS | Avec plus de raison nous aurions le dessus, Si mes confrères [les lions] savaient peindre |
DESSUS | Tandis qu'à peine à tes pieds tu peux voir, Penses-tu lire au-dessus de ta tête ? |
DESSUS | Comme un mouton qui va dessus la foi d'autrui |
DESTIN | Qu'au livre du destin les mortels peuvent lire |
DESTINÉE | On rencontre sa destinée Souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter |
DÉTALER | À la porte de la salle Ils entendirent du bruit ; Le rat de ville détale ; Son camarade le suit |
DÉTESTER | Pour venir au chartier embourbé dans ces lieux, Le voilà qui déteste et jure de son mieux |