Définition de CHEMINER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : che-mi-né

DÉFINITIONS

1
Faire du chemin, surtout en ce sens que le chemin est long, pénible, ou qu'on le parcourt lentement. Ils cheminèrent longtemps ensemble.
Voit-on que j'aie besoin de carrosse ou de chaise pour cheminer ?
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Mar. for. 2
Deux mulets cheminaient, l'un d'avoine chargé, L'autre portant l'argent de la gabelle
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. I, 4
2
Sémantique : Par extension.
Voyez-vous cette main qui par les airs chemine [la main du semeur qui lance le grain] ?
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. I, 8
Au détour d'une eau qui chemine à flots purs, sous de frais lilas, Vous avez vu notre chaumine
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Hirond.
Toute nuit enfin se termine ; La mienne seule a ce destin Que d'autant plus qu'elle chemine, Moins elle approche du matin
de François de MALHERBE dans V, 5
Je vis les montagnes abaissées au-dessous de moi ; je vis les vents et les nuées cheminer dessous mes pieds
de Vincent VOITURE dans Lett. 9
3
Sémantique : Fig.
Voyez dans quel sentier la vertu chemine, doublement à l'étroit et par elle-même et par l'effort de ceux qui la persécutent
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Reine d'Anglet.
Celui qui le saurait, l'empêcherait de cheminer [faire sa fortune]
de Jean de LA BRUYÈRE dans VIII
Médina Sidonia était de ces hommes à qui il ne manque rien pour cheminer et arriver dans les cours
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans 81, 49
Cheminer droit, ne point tomber en faute.
L'affaire chemine, va son train. Cela chemine bien.
En parlant d'un ouvrage d'esprit. Ce poëme chemine bien, les diverses parties sont bien disposées, liées habilement.
C'est un style juste et court, qui chemine et qui plaît au souverain degré
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 125
4
Sémantique : Terme de guerre. S'avancer vers une place assiégée, en parlant des mineurs qui travaillent sous terre, ou de l'artillerie et du génie qui poussent en avant leurs travaux.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Cheminanz i passerent e virent le cors jesir à terre
dans Rois, 289
2
XIIIe s.
[Ils] Tant vont et tant cheminent sans longue demoree....
dans Berte, CIV.
Renart prent congié, si s'en part, Si chemine tot un essart
dans Ren. 24608
Proié li a qu'ele li die De lui et de sa compaignie, Quel part il voudront cheminer
de RUTEBEUF dans II, 109
3
XIVe s.
J'aime une fleur qui s'euvre et qui s'encline Vers le soleil, de jour quant il chemine
de MACHAULT dans p. 123
4
XVe s.
Et tant chemina par ses journées que elle s'en vint à Paris
de Jean FROISSART dans I, I, 6
5
XVIe s.
Ainsi comme ilz cheminoient à grands pas, à travers la plaine, vers....
de Jacques AMYOT dans Arist. 43
L'homme ne sçait ny cheminer, ny parler, ny manger, ny rien que pleurer, sans apprentissage
de Michel de MONTAIGNE dans II, 161

ÉTYMOLOGIE

1
Chemin ; bourguign. chemené ; provenç. et espagn. caminar ; portug. caminhar ; ital. camminare.

Synonymes de CHEMINER

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