L'oeuvre Fables de Jean de LA FONTAINE
Ecrit par Jean de LA FONTAINE
Date : 1668, 1678, 1694
Citations de "Fables"
Utilisé pour le mot | Citation |
QUART | Le peu qu'il en restait [de rats] n'osait quitter son trou, Ne trouvant à manger que le quart de son soûl |
QUART | Ce que je sais, c'est qu'aux grosses paroles On en vient, sur un rien, plus des trois quarts du temps |
QUART | L'écornifleur étant à demi-quart de lieue |
QUARTIER | L'attaquer [un chien], le mettre en quartiers, Sire loup l'eût fait volontiers |
QUATRE | Nous sommes quatre à partager la proie |
QUATRIÈME | Si quelqu'une de vous touche à la quatrième [part] |
QUE | L'autre aussitôt de s'excuser, Alléguant un grand rhume ; il ne pouvait que dire Sans odorat.... |
QUE | Disant qu'il ferait que sage De garder le coin du feu |
QUE | Il ne sait que par ouï dire Ce que c'est que la cour, la mer, et ton empire, Fortune.... |
QUE | Et que pourra faire un époux Que vous voulez qui soit jour et nuit avec vous ? |
QUE | Qu'est ceci ? dit-il à son monde ; Je trouve bien peu d'herbe en tous ces râteliers |
QUE | Le héraut du printemps lui [au milan] demanda la vie : Aussi bien, que manger en qui n'a que le son ? |
QUE | Qu'est-ce là ? lui dit-il - Rien. - Quoi ! rien ! - Peu de chose |
QUE | Qu'est-ce que tout cela, qu'un avertissement... ? |
QUE | Que fais-tu, Jupiter, que du haut de la nue Tu n'en perdes la race [des puces], afin de me venger ? |
QUE | Les ruines d'une maison Se peuvent réparer : que n'est cet avantage Pour les ruines du visage ? |
QUE | Il perdit la voix Du moment qu'il gagna ce qui cause nos peines [l'argent] |
QUE | C'est dommage, Garo, que tu n'es point entré Au conseil de celui que prêche ton curé |
QUE | Mais que tous, tant que nous sommes, Nous mentions, grand et petit, Si quelque autre l'avait dit, Je soutiendrais le contraire |
QUE | Il n'est meilleur ami ni parent que soi-même |
QUE | La volatile malheureuse.... Droit au logis s'en retourna : Que bien, que mal elle arriva Sans autre aventure fâcheuse |
QUE | C'est de vous que mes vers attendent tout leur prix.... Eh ! qui connaît que vous les beautés et les grâces ? |
QUE | Détale vite et cours ; Que si ce loup t'atteint, casse-lui la mâchoire |
QUE | C'est de vous que mes vers attendent tout leur prix |
QUE | Ce n'est pas ce qu'on croit que d'entrer chez les dieux : Cet honneur a souvent de mortelles angoisses |
QUE | C'est l'acheter trop cher que l'acheter d'un bien Sans qui les autres ne sont rien |
QUE | Tant c'est chère denrée Qu'un protecteur ! |
QUE | Sur le que si, que non tous deux étant ainsi |
QUEL, QUELLE | Au reste, égalant les plus belles, Et surpassant les plus cruelles, N'ayant trait qui ne plût, pas même en ses rigueurs : Quelle l'eût-on trouvée au fort de ses faveurs ! |
QUELQUE | À quelque temps de là, la cigogne le prie |
QUELQUE | Un loup, quelque peu clerc, prouva par sa harangue Qu'il fallait dévouer ce maudit animal |
QUERELLE | Amour, tu perdis Troie ; et c'est de toi que vint Cette querelle envenimée Où du sang des dieux même on vit le Xanthe teint |
QUERELLEUR, EUSE | Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins, Au dire de chacun étaient le petits saints |
QUÊTE | Ils conviennent de prix et se mettent en quête [de l'ours, pour en avoir la peau] |
QUÊTER | Le lièvre était gîté dessous un maître chou ; On le quête, on le tance.... |
QUEUE | Le malheureux lion se déchire lui-même, Fait résonner sa queue à l'entour de ses flancs, Bat l'air qui n'en peut mais.... |
QUEUE | Oiseau jaloux, Toi.... qui déploies Une si riche queue |
QUEUE | Le serpent a deux parties.... Tête et queue.... ....La tête avait toujours marché devant la queue ; La queue au ciel se plaignit |
QUEUE | Le serpent a deux parties Du genre humain ennemies, Tête et queue.... |
QUI | Deux pivots sur qui roule aujourd'hui notre vie |
QUI | Si le maître des dieux assez souvent s'ennuie, Lui qui gouverne l'univers, J'en puis bien faire autant, moi qu'on sait qui le sers |
QUI | Un loup survint à jeun, qui cherchait aventure |
QUI | Comme eux [Ésope, Homère] ne ment pas qui veut |
QUI | Un loup.... Aperçut un cheval qu'on avait mis au vert ; Je laisse à penser quelle joie : Bonne chasse, dit-il, qui l'aurait à son croc |
QUI | Toi donc, qui que tu sois, ô père de famille ....T'attendre aux yeux d'autrui quand tu dors, c'est erreur |
QUICONQUE | Quiconque, en pareil cas, se croit haï des cieux, Qu'il considère Hécube, il rendra grâce aux dieux |
QUIDAM | L'âne, se prélassant, marche seul devant eux ; Un quidam les rencontre, et dit : est-ce la mode Que baudet aille à l'aise, et meunier s'incommode ? |
QUINTAL | Faut-il que vous trouviez étrange Que les chats-huants d'un pays Où le quintal de fer par un seul rat se mange, Enlèvent un garçon pesant un demi-cent ? |
QUINTESSENCE | Je subtiliserais un morceau de matière, Que l'on ne pourrait plus concevoir sans effort, Quintessence d'atome, extrait de la lumière |
QUIPROQUO | ....Plus je contemple Ces fruits [gland, citrouille] ainsi placés, plus il semble à Garo Que l'on a fait un quiproquo |
QUITTER | Qui n'eût ri ? quant à moi, Je n'en eusse quitté ma part pour un empire |
QUOI | Flatter ceux du logis, à son maître complaire ; Moyennant quoi votre salaire Sera force reliefs de toutes les façons |
QUOI | Est-ce un sujet pour quoi Vous fassiez sonner vos mérites ? |
QUOI | Comme vous êtes roi, vous ne considérez Qui ni quoi.... |
QUOI | Là, cette femme [une devineresse] emplit sa bourse, Et, sans avoir d'autre ressource, Gagne de quoi donner un rang à son mari |
QUOI | Ils trouvaient aux champs trop de quoi |
QUOI | Son pays le crut fou, petits esprits ! mais quoi ! Aucun n'est prophète chez soi |
QUOLIBET | Après maints quolibets coup sur coup renvoyés |
RACAILLE | La racaille dans des trous.... Se sauva sans grand travail |
RACCOURCI, IE | On connaît les premiers [Socrate, Ésope] : quant à l'autre, voici Le personnage en raccourci |
RADOTER | Un octogénaire plantait ; Passe encor de bâtir, mais planter à cet âge ! Disaient trois jouvenceaux enfants du voisinage ; Assurément il radotait |
RADOTER | Quoi ! moi ! quoi ! ces gens-là ! l'on radote, je pense ; à moi les proposer ! hélas ! ils font pitié |
RADOTEUR, EUSE | L'homme.... Dit au serpent : faut-il croire ce qu'elle [la vache] dit ? C'est une radoteuse, elle a perdu l'esprit |
RAGE | Patience et longueur de temps Font plus que force ni que rage |
RAILLER | Cet homme se raillait assez hors de saison |
RAISIN | Certain renard gascon, d'autres disent normand, Mourant presque de faim, vit, au haut d'une treille, Des raisins mûrs apparemment Et couverts d'une peau vermeille |
RAISON | Quand le malheur ne serait bon Qu'à mettre un sot à la raison |
RAISON | Au fils de Jupiter on dit qu'ils se plaignirent, Et n'en eurent point de raison |
RAISON | Tous trois burent d'autant : l'ânier et le grison Firent à l'éponge raison [burent autant que l'éponge, se noyèrent] |
RAISON | La raison du plus fort est toujours la meilleure |
RAISON | Une jeune souris, de peu d'expérience, Crut fléchir un vieux chat, implorant sa clémence, Et payant de raisons le Raminagrobis.... |
RAISONNABLE | Le porc à s'engraisser coûtera peu de son, Il était, quand je l'eus, de grosseur raisonnable |
RAISONNEMENT | L'animal chargé d'ans, vieux cerf, et de dix cors, En suppose un plus jeune, et l'oblige par force à présenter aux chiens une nouvelle amorce ; Que de raisonnements pour conserver ses jours ! |
RAMAGE | Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage |
RAMÉE | Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée |
RAMENER | Et par cet apologue.... [Ménénius] Les ramena dans leur devoir |
RAMINAGROBIS ou ROMINAGROBIS | Or bien, sans crier davantage, Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis ; C'était un chat vivant comme un dévot ermite.... |
RAMINAGROBIS ou ROMINAGROBIS | Une jeune souris, de peu d'expérience, Crut fléchir un vieux chat, implorant sa clémence, Et payant de raisons le Raminagrobis |
RAMPER | C'était un beau sujet de guerre Qu'un logis où lui-même il n'entrait qu'en rampant ! |
RAMURE | Les valets font cent tours, L'intendant même ; et pas un d'aventure N'aperçut ni cor, ni ramure, Ni cerf enfin |
RAPIDE | L'un des deux chevaliers saigna du nez : si l'onde Est rapide autant que profonde, Dit-il.... |
RAPINE | Les Germains, comme eux [Romains], deviendront Gens de rapine et d'avarice |
RAPPORT | Du rapport d'un troupeau dont il vivait sans soins, Se contenta longtemps un voisin d'Amphitrite |
RAPPORT | Et la philosophie Dit vrai quand elle dit que les sens tromperont, Tant que sur leur rapport les hommes jugeront |
RAPPORTER | Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage |
RAPPORTER | Soit fait, dit le reptile |
RAPPORTER | Rapportons-nous, dit-elle, à Raminagrobis |
RAPPORTER | Je me rapporte aux yeux d'une ourse, mes amours |
RAT | Les planches qu'on suspend sur un léger appui, La mort aux rats, les souricières, N'étaient que jeux auprès de lui [un chat] |
RATE | Quelques rates, dit-on, répandirent des larmes |
RATEUSE | C'était un maître rat Dont la rateuse seigneurie S'était logée en bonne hôtellerie |
RATON | Bertrand avec Raton, l'un singe et l'autre chat |
RATOPOLIS | Ils allaient en terre étrangère Chercher quelques secours contre le peuple chat ; Ratopolis était bloquée |
RAVIR | Défendez-vous par la grandeur ; Alléguez la beauté, la vertu, la jeunesse ; La mort ravit tout sans pudeur |
REBATTRE | Hâte-toi, mon ami, tu n'as pas tant à vivre ; Je te rebats ce mot ; car il vaut tout un livre |
REBONDI, IE | La voilà, pour conclusion, Grasse, maflue et rebondie |
REBOURS | Ils usent leurs souliers, et conservent leur âne ! Nicolas, au rebours ; car, quand il va voir Jeanne, Il monte sur sa bête, et la chanson le dit |
REBROUSSER | Peu s'en fallut que le soleil Ne rebroussât d'horreur vers le manoir liquide |
RECEVOIR | Ceci peut s'appliquer à la grandeur royale, Elle reçoit et donne, et la chose est égale |
RECHARGER | C'est, dit-il, afin de m'aider à recharger ce bois |
RÉCHAUFFER | Et, sans considérer quel sera le loyer D'une action de ce mérite, Il l'étend [le serpent engourdi de froid] le long du foyer, Le réchauffe, le ressuscite |
RECHIGNÉ, ÉE | De petits monstres fort hideux, Rechignés, un air triste, une voix de Mégère [les enfants du hibou] |
RÉCIT | Il trouva son sujet plein de récits tout nus |
RECLUS, USE | Les choses d'ici-bas ne me regardent plus ; En quoi peut un pauvre reclus Vous assister ? que peut-il faire Que de prier le ciel qu'il vous aide en ceci ? |
RÉCOMPENSER | C'est la louange, Iris, vous ne la goûtez point ; D'autres propos chez vous récompensent ce point |
RECOURIR | Petits princes, videz vos débats entre vous ; De recourir aux rois vous seriez de grands fous |
RECOURS | Lui qui n'était novice au métier d'assiégeant, Eut recours à son sac de ruses scélérates |
RECOURS | Le maître ne trouva de recours qu'à crier Contre ses gens, son chien : c'est l'ordinaire usage |
RÉCRÉER | Le soleil dissipe la nue, Récrée et puis pénètre enfin le cavalier |
RECUEILLIR | Car, au nom des dieux, je vous prie, Quel fruit de ce labeur pouvez-vous recueillir ? |
RECULONS (À) | Les sages quelquefois, ainsi que l'écrevisse, Marchant à reculons, tournent le dos au port |
RÉCUSABLE | Le récit précédent suffit Pour montrer que le peuple est juge récusable |
REDISEUR, EUSE | Rediseurs, espions, gens à l'air gracieux |
REFROIDIR | L'un [souffler froid] refroidit mon potage ; L'autre [souffler chaud] réchauffe ma main |
REFUGE | N'a - t - on point de présent à faire, Point de pourpre à donner, c'est en vain qu'on espère Quelque refuge aux lois... |
REGAGNER | La rivière devint tout à coup agitée ; à toute peine il [le chien] regagna le bord |
RÉGAL | Le régal fut fort honnête ; Rien ne manquait au festin |
REGARD | Un modeste regard, et pourtant l'oeil luisant [chez le chat] |
REGARDANT, ANTE | Ce n'est pas sur l'habit Que la diversité me plaît ; c'est dans l'esprit : L'une fournit toujours des choses agréables ; L'autre, en moins d'un moment, lasse les regardants |
REGARDER | Sans oser de longtemps regarder au visage Celui qu'elles [les grenouilles] croyaient être un géant nouveau |
REGARDER | Les pas empreints sur la poussière Par ceux qui s'en vont faire au malade leur cour, Tous, sans exception, regardent sa tanière ; Pas un ne marque de retour |
REGARDER | Mes amis, dit le solitaire, Les choses d'ici-bas ne me regardent plus |
RÉGIME | Mais il [le héron] crut mieux faire d'attendre Qu'il eût un peu plus d'appétit : Il vivait de régime, et mangeait à ses heures |
REGINGLETTE | Quand reginglettes et réseaux Attraperont petits oiseaux |
REGISTRE | Comment ranger cette chevance ? Quels registres, quels soins, quel temps il leur fallut ! |
RÈGLE | Votre goût a servi de règle à mon ouvrage |
RÉGLER | Heureux qui vit chez soi, De régler ses désirs faisant tout son emploi ! |
REGRET | J'ai regret, disait-il, à mon premier seigneur |
REGRETTER | Ce qu'on donne aux méchants, toujours on le regrette |
REGRETTER | Le renard seul regretta son suffrage [donné au singe pour être roi], Sans toutefois montrer son sentiment |
REGUINDER | Il [le bouc] descend [dans le puits] ; et son poids, emportant l'autre part [l'autre seau], Reguinde en haut maître Renard |
REHAUSSER | Je [moi mouche] rehausse d'un teint la blancheur naturelle |
RELÂCHE | Quand aux bois Le bruit des cors, celui des voix, N'a donné nul relâche à la fuyante proie |
RELEVÉ, ÉE | Il marchait d'un pas relevé, Et faisait sonner sa sonnette |
RELIEF | Moyennant quoi votre salaire Sera force reliefs de toutes les façons |
RELIEF | Autrefois le rat de ville Invita le rat des champs, D'une façon fort civile, à des reliefs d'ortolans |
RELIQUE | Un baudet chargé de reliques S'imagina qu'on l'adorait ; Dans ce penser il se carrait, Recevant comme siens l'encens et les cantiques |
REMARQUER | ....C'est [l'amour-propre] le père, C'est l'auteur de tous les défauts Que l'on remarque aux animaux |
RÉMINISCENCE | Il semblait qu'il n'agît que par réminiscence, Et qu'il eût autrefois fait le métier d'amant, Tant il le fit parfaitement ! |
REMORDS | Quand le moment viendra d'aller trouver les morts, J'aurai vécu sans soins, et mourrai sans remords |
REMUER | Remuez votre champ dès qu'on aura fait l'oût ; Creusez, fouillez, bêchez.... |
REMUER | Donnez-nous, dit ce peuple, un roi qui se remue |
REMUER | Hercule veut qu'on se remue, Puis il aide les gens |
RENARD | Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris |
RENARD | Je crois voir Annibal, qui, pressé des Romains, Met leurs chefs en défaut ou leur donne le change, Et sait en vieux renard s'échapper de leurs mains |
RENCHÉRIR | Mais sur tout certain Grec renchérit et se pique D'une élégance laconique |
RENCONTRE | Faibles gens, dit le père, il faut que je vous montre Ce que ma force peut en semblable rencontre |
RENCONTRER | On rencontre sa destinée Souvent par des chemins qu'on prend pour l'éviter |
RENDRE | Il pleut, le soleil luit, et l'écharpe d'Iris Rend ceux qui sortent avertis Qu'en ces mois le manteau leur est fort nécessaire |
RENDRE | Le mal se rend chez vous au centuple du bien |
RENDRE | Ce chétif animal [grenouille] Qui voulut en grosseur au boeuf se rendre égal |
RENDU, UE | L'équipage suait, soufflait, était rendu |
RENFLAMMER | Ah ! si mon coeur osait encor se renflammer ! |
RENFORCÉ, ÉE | Que l'on m'amène un âne, un âne renforcé |
RENTRER | Quelque accident fait-il que je rentre en moi-même, Je suis Gros-Jean comme devant |
RÉPARER | Les ruines d'une maison Se peuvent réparer ; que n'est cet avantage Pour les ruines du visage ! |
REPARTIR | Le mari repart, sans songer : Tu ne leur portes point à boire ? |
REPASSER | Creusez, fouillez, bêchez, ne laissez nulle place Où la main ne passe et repasse |
REPLI | Il [le serpent] lève un peu la tête, et puis siffle aussitôt, Puis fait un long repli |
REPLONGER | Le dauphin rit, tourne la tête, Et, le magot considéré, Il s'aperçoit qu'il n'a tiré Du fond des eaux rien qu'une bête ; Il l'y replonge.... |
RÉPONDRE | Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire, Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère, Et tâchez quelquefois de répondre en Normand |
RÉPONS | Le pasteur était à côté, Et récitait, à l'ordinaire, Maints dévotes oraisons.... Et des versets et des répons |
REPOS | Le repos ? le repos, trésor si précieux Qu'on en faisait jadis le partage des dieux |
REPOSER | Chacun se dit ami ; mais fou qui s'y repose |
REPRENDRE | Veuillent les immortels conducteurs de ma langue Que je ne dise rien qui doive être repris ! |
REPRÉSENTER | [Le loup] S'en allait l'emporter [le chien] ; le chien représenta Sa maigreur : jà ne plaise à votre seigneurie De me prendre en cet état-là |
REPU, UE | Eux repus, tout s'endort, les petits et la mère |
RÉPUBLIQUE | Allons, vieillard, et sans réplique ; Il n'importe à la république Que tu fasses ton testament |
RÉPUBLIQUE | Car si le soleil se pique, Il le leur fera sentir ; La république aquatique [les grenouilles] Pourrait bien s'en repentir |
RÉSEAU | Ce réseau me retient ; ma vie est en tes mains |
RÉSISTER | Vous avez jusqu'ici Contre leurs coups épouvantables [des tempêtes] Résisté sans courber le dos |
RÉSOLU, UE | Il retint tout chez lui, résolu de jouir, Plus n'entasser, plus n'enfouir |
RÉSONNER | Le prince aux cris s'abandonna, Et tout son antre en résonna |
RÉSONNER | Le malheureux lion se déchire lui-même, Fait résonner sa queue à l'entour de ses flancs |
RÉSOUDRE | Le marché ne tint pas ; il fallut le résoudre |
RÉSOUDRE | À quoi me résoudrai-je ? il est temps que j'y pense |
RÉSOUDRE | À toute force enfin elle se résolut D'imiter la nature, et d'être mère encore |
RESSEMBLANCE | Même un singe en cette occurrence, Profitant de la ressemblance [avec l'homme], Lui pensa [au dauphin] devoir son salut |
RESSORT | On dirait qu'un esprit anime mille corps ; C'est bien là [à la cour] que les gens sont de simples ressorts |
RESSORT | Ils [les stoïciens] ôtent à nos coeurs le principal ressort, Ils font cesser de vivre avant que l'on soit mort |
RESSUSCITÉ, ÉE | [Le renard] Feignit vouloir gravir, se guinda sur ses pattes, Puis contrefit le mort, puis le ressuscité |
RESSUSCITER | Le pendu [un chat qui semblait pendu et mort] ressuscite, et, sur ses pieds tombant, Attrape les plus paresseuses [souris] |
RESTE | Le sanglier, rappelant les restes de sa vie, Vient à lui [archer], le découd, meurt vengé sur son corps |
RESTE | Hélas ! dirai-je, il pleut : Mon frère a-t-il tout ce qu'il veut, Bon souper, bon gîte et le reste ? |
RETENIR | Quiconque a beaucoup vu Peut avoir beaucoup retenu |
RETIRER | Quoi ! ce n'est pas encor beaucoup D'avoir de mon gosier retiré votre cou ! |
RETORS, ORSE | ....Mais le peuple vautour Au bec retors, à la tranchante serre |
RETOUR | Craignez [Romains].... que.... [le ciel] mettant dans nos mains par un juste retour Les armes dont se sert sa vengeance sévère, Il ne vous fasse en sa colère Nos esclaves à votre tour |
RETOURNER | Le père mort, les fils vous retournent le champ Deçà, delà, partout ; si bien qu'au bout de l'an Il en rapporta davantage |
RETOURNER | Il lui fallut à jeun retourner au logis, Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris |
RETOURNER | Et souvent la perfidie Retourne sur son auteur |
RETRAITE | Si j'osais ajouter au mot de l'interprète, J'inspirerais ici l'amour de la retraite |
RETRAITE | La racaille dans les trous Trouva sa retraite prête |
RETRANCHER | Le Scythe l'y trouva [un sage dans son jardin] qui, la serpe à la main, De ses arbres à fruit retranchait l'inutile, Ébranchait, émondait.... |
RETS | Pendant qu'à la plumer l'autour est occupé, Lui même sous les rets demeure enveloppé |
RÉVEIL | ....à son réveil il treuve L'attirail de la mort alentour de son corps |
RÉVEILLE-MATIN | Le réveille-matin eut la gorge coupée |
REVENDRE | Il [un bûcheron] n'avait pas des outils à revendre ; Sur celui-ci [la cognée] roulait tout son avoir |
REVENIR | Souris de revenir, femme d'être en posture [pour les guetter] |
REVENIR | Chacun a son défaut, où toujours il revient |
REVOLER | Le corbeau donc vole et revole |
REVUE | Mais quoi ! l'homme aux cent yeux n'a pas fait sa revue |
RHINOCÈRE | L'éléphant repartit : quoi ! vous ne savez pas Que le Rhinocéros me dispute le pas, Qu'Éléphantide a guerre avecque Rhinocère ? |
RHUME | L'autre aussitôt de s'excuser, Alléguant un grand rhume : il ne pouvait que dire Sans odorat |
RICHE | Pendant ces derniers temps combien en a-t-on vus Qui du soir au matin sont pauvres devenus, Pour vouloir trop tôt être riches ! |
RIDER | Le moindre vent qui d'aventure Fait rider la face de l'eau Vous oblige à baisser la tête |
RIEN | Voulez-vous que moi, chien, qui n'ai rien à la chose, Sans aucun intérêt je perde le repos ? |
RIEN | Je ne suis pas de ceux qui disent : ce n'est rien, C'est une femme qui se noie |
RIEN | Il [le dauphin] s'aperçoit qu'il n'a tiré Du fond des eaux rien qu'une bête |
RIEN | Un songe, un rien, tout lui [à l'ami] fait peur, Quand il s'agit de ce qu'il aime |
RIEN | La bagatelle, la science, Les chimères, le rien, tout est bon ; je soutiens Qu'il faut de tout aux entretiens |
RIEUR, EUSE | Ma foi, monsieur, Dit avec un ton de rieur Le gaillard savetier, ce n'est pas ma manière De compter de la sorte |
RIEUR, EUSE | On cherche les rieurs et moi je les évite |
RIMEUR | Ce breuvage vanté par le peuple rimeur, Le nectar.... |
RIPAILLE | Ils [les chiens] firent tous ripaille, Chacun d'eux eut part au gâteau |
RIRE | Qu'un pape rie, en bonne foi, Je n'ose l'assurer ; mais je tiendrais un roi Bien malheureux s'il n'osait rire |
RISQUER | Il risqua de nouveau le gain qu'il avait fait |
RISQUER | Je n'en dois rien [de ma fortune] qu'à moi, qu'à mes soins, qu'au talent De risquer à propos, et bien placer l'argent |
RIVAGE | Ils [les arbres] iront assez tôt border le noir rivage |
RIVAL, ALE | Un homme qui s'aimait sans avoir de rivaux Passait dans son esprit pour le plus beau du monde |
RIVAL, ALE | Ces deux rivaux d'Horace [Racan et Malherbe], héritiers de sa lyre |
RIVE | Que je peigne en mes vers quelque rive fleurie |
RIVE | Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines |
RIVIÈRE | Il rencontra sur son passage Une rivière dont le cours, Image d'un sommeil doux, paisible et tranquille, Lui fit croire d'abord ce trajet fort facile |
ROBE | Notre défunt était en carrosse porté, Bien et dûment empaqueté, Et vêtu d'une robe, hélas ! qu'on nomme bière, Robe d'hiver, robe d'été, Que les morts ne dépouillent guère |
ROBE | Messire loup vous servira, S'il vous plaît, de robe de chambre |
ROBE | D'un magistrat ignorant, c'est la robe qu'on salue |
ROBIN | Ils m'ont laissé ravir notre pauvre Robin, Robin mouton, qui par la ville Me suivait pour un peu de pain |
RODILARD ou RODILARDUS | Un chat nommé Rodilardus |
ROGNER | Permettez donc [vous, lion] qu'à chaque patte On vous les rogne [les ongles] ; et pour les dents Qu'on vous les lime en même temps |
ROGNEUX, EUSE | Le tout pour un âne rogneux, Pour un mouton pourri, pour quelque chien hargneux Dont j'aurai passé mon envie |
ROI | ....Tout compté, mieux vaut en bonne foi S'abandonner à quelque puissant roi, Que s'appuyer de plusieurs petits princes |
ROI | ....Je sais que la vengeance Est un morceau du roi ; car vous vivez en dieux |
ROI | De par le roi des animaux, Qui dans son antre était malade, Fut fait savoir à ses vassaux, Que chaque espèce en ambassade Envoyât gens le visiter |
ROIDE ou RAIDE | Et non moins bon archer que mauvais raisonneur, Roide mort étendu sur la place il le couche |
ROIDEUR ou RAIDEUR | Le fidèle émoucheur Vous empoigne un pavé, le lance avec roideur, Casse la tête à l'homme en écrasant la mouche.... |
ROITELET | Un roitelet pour vous [roseau] est un pesant fardeau |
RÔLE | Homme, dieux, animaux, tout y fait quelque rôle [dans l'apologue] |
ROMPRE | Voyez si vous romprez ces dards liés ensemble |
ROMPRE | Les clefs de meute parvenues à l'endroit où pour mort le traître se pendit, Remplirent l'air de cris : leur maître les rompit, Bien que de leurs abois ils perçassent les nues |
ROMPRE | Les vents me sont moins qu'à vous [chêne] redoutables ; Je [le roseau] plie et ne romps pas |
RONDE | Là-dessus le maître entre et vient faire sa ronde |
RONDE | J'ai lu, dis-je, en certain auteur Que ce chat exterminateur, Vrai cerbère, était craint une lieue à la ronde |
RONGE-MAILLE | Ronge-maille (le rat eut à bon droit ce nom) Coupe les noeuds des lacs.... |
RONGER | N'étant pas de ces rats qui les livres rongeants, Se font savants jusques aux dents |
RONGER | Cet animal [le lièvre] est triste, et la crainte le ronge |
ROSEAU | Le chêne un jour dit au roseau : Vous avez bien sujet d'accuser la nature ; Un roitelet pour vous est un pesant fardeau |
ROSÉE | Un jour Qu'il [le lapin] était allé faire à l'Aurore sa cour Parmi le thym et la rosée |
RÔT | Le bruit cesse, on se retire ; Rats en campagne aussitôt ; Et le citadin de dire : Achevons tout notre rôt |
RÔTIR | Nos deux maîtres fripons Regardaient rôtir des marrons |
ROUE | Mainte roue y tient lieu [dans une montre] de tout l'esprit du monde ; La première y meut la seconde ; Une troisième suit : elle sonne à la fin |
ROUSSIN | ....Le roussin d'Arcadie Craignit qu'en perdant un moment Il ne perdît un coup de dent |
ROUTIER | Le sultan fit venir son visir le renard, Vieux routier et bon politique |
RUADE | L'autre [le cheval].... lui lance [au loup] une ruade Qui vous lui met en marmelade Les mandibules et les dents |
RUER | Cependant on fricasse, on se rue en cuisine |
RUGIR | Le quadrupède écume, et son oeil étincelle ; Il rugit ; on se cache, on tremble à l'environ |
RUINE | Les ruines d'une maison Se peuvent réparer : que n'est cet avantage Pour les ruines du visage ! |
RUINE | ....Le Scythe alors lui demanda [au jardinier qui taillait ses arbres] : Pourquoi cette ruine : était-il d'homme sage De mutiler ainsi ces pauvres habitants ? |
RUMINER | Le boeuf vint à pas lents ; Quand il eut ruminé tout le cas en sa tête, Il dit que du labeur des ans Pour nous seuls il portait les soins les plus pesants |
RUMINER | Il avait dans la terre une somme enfouie, Son coeur avec, n'ayant d'autre déduit Que d'y ruminer jour et nuit |
RUSE | La ruse la mieux ourdie Peut nuire à son inventeur Et souvent la perfidie Retourne sur son auteur |
RUSÉ, ÉE | Du palais d'un jeune lapin Dame belette un beau matin S'empara ; c'est une rusée |
RUSER | ....Il faut ruser pour avoir cette proie ; Rusons donc.... |
RUSTIQUE | Eh quoi ! cette musique [de Philomèle] Pour ne chanter qu'aux animaux, Tout au plus à quelque rustique ! |
SABBAT | Pendant tout le sabbat qu'il [le chat] fit avec sa dame |
SABLONNEUX, EUSE | Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé |
SAC | Mettez ce qu'il en coûte à plaider aujourd'hui.... Vous verrez que Perrin tire l'argent à lui, Et ne laisse aux plaideurs que le sac et les quilles |
SAC | Le chat dit au renard Fouille en ton sac, ami |
SACCAGER | La jeune saccageait les poils blancs à son tour |
SACRIFIER | Si votre esprit [M. Barillon, ambassadeur] plein de souplesse.... Peut adoucir les coeurs et détourner ce coup [la guerre], Je vous sacrifierai cent moutons : c'est beaucoup Pour un habitant du Parnasse |
SACRIFIER | Que le plus coupable de nous Se sacrifie aux traits du céleste courroux |
SAGE | Tandis que ce nigaud, comme un évêque assis, Fait le veau sur son âne et pense être bien sage |
SAGE | La mort ne surprend point le sage ; Il est toujours prêt à partir |
SAGETTE ou SAETTE | Il [loup] se jette Sur l'arc qui se détend, et fait de la sagette Un nouveau mort : mon loup a les boyaux percés |
SAIGNER | Le porter [l'éléphant de pierre], d'une haleine, au sommet de ce mont Qui menace les cieux de son superbe front ; L'un des deux chevaliers saigna du nez.... |
SAINT, AINTE | ....On nous ruine en fêtes ; L'une fait tort à l'autre, et monsieur le curé De quelque nouveau saint charge toujours son prône |
SAINT, AINTE | Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins, Au dire de chacun étaient de petits saints |
SAISON | Un homme de moyen âge, Et tirant sur le grison, Jugea qu'il était saison De songer au mariage |
SAISON | Cet homme se raillait assez hors de saison |
SALAIRE | Elle [la cigogne] retira l'os [du gosier du loup], puis pour un si bon tour Elle demanda son salaire |
SALAIRE | [Le serpent réchauffé] Puis tâche à faire un saut Contre son bienfaiteur, son sauveur et son père. Ingrat, dit le manant, voilà donc mon salaire ! |
SALLE | ....Cet altercas Mit en combustion la salle et la cuisine |
SANGLER | Mais, [ce raisonnement] n'étant que d'un simple chien, On trouva qu'il ne valait rien ; On vous sangla le pauvre drille |
SANGLIER | Cependant un sanglier, monstre énorme et superbe, Tente encor notre archer.... |
SANS | Eh bien ! gageons tous deux, Dit Phébus, sans tant de paroles |
SANS | La gent trotte-menu s'en vient chercher sa perte : Un rat, sans plus, s'abstient d'aller flairer autour |
SANS | Des dignités, des biens que jusqu'au bout du monde On suit, sans que l'effet aux promesses réponde |
SANS | Je rendrais mon ouvrage Capable de sentir, juger, rien davantage, Et juger imparfaitement, Sans qu'un singe jamais fît le moindre argument |
SATISFAIT, AITE | Un sage assez semblable au vieillard de Virgile, Homme égalant les rois, homme approchant des dieux, Et, comme ces derniers, satisfait et tranquille |
SATYRE | Au fond d'un antre sauvage, Un satyre et ses enfants Allaient manger leur potage Et prendre l'écuelle aux dents |
SAULE | Le ciel permit qu'un saule se trouva, Dont le branchage après Dieu le sauva [un enfant tombé à l'eau] |
SAUTILLER | Il fait trois serpents de deux coups, ....L'insecte, sautillant, cherche à se réunir |
SAUVAGE | Peu de prudence eurent les pauvres gens [les pigeons] D'accommoder [de concilier] un peuple si sauvage [les vautours] |
SAVANT, ANTE | N'étant point de ces rats qui, les livres rongeants, Se font savants jusques aux dents |
SAVETIER | Un savetier chantait du matin jusqu'au soir |
SAVOIR | Nous en savons plus d'un, dit-il en les gobant ; C'est tour de vieille guerre ; et vos cavernes creuses Ne vous sauveront pas, je vous en avertis |
SAVOIR | Je leur savais bien dire, et m'attirais la haine De tous ces gens si peu soigneux |
SAVOIR | L'un dit : je n'y vas point : je ne suis pas si sot ; L'autre : je ne saurais.... |
SAVOIR | Laissez dire les sots : le savoir a son prix |
SAYON | Le regard de travers, nez tortu, grosse lèvre, [il] Portait sayon de poil de chèvre Et ceinture de joncs marins |
SCÉLÉRAT, ATE | Le galant [un chat] fait le mort, et du haut d'un plancher Se pend la tête en bas ; la bête scélérate à de certains cordons se tenait par la patte |
SCÈNE | Faisant de cet ouvrage [ses Fables] Une ample comédie à cent actes divers, Et dont la scène est l'univers |
SCÈNE | Je mets aussi sur la scène Des trompeurs, des scélérats, Des tyrans et des ingrats, Mainte imprudente pécore, Force sots, force flatteurs |
SCRUPULE | Vos scrupules font voir trop de délicatesse |
SCRUPULE | Oh ! oh ! dit-il [le loup], je me reproche Le sang de cette gent : voilà ses gardiens S'en repaissant eux et leurs chiens ; Et moi, loup, j'en ferai scrupule ! |
SCULPTURE | C'était un buste creux et plus grand que nature ; Le renard, en louant l'effort de la sculpture : Belle tête, dit-il, mais de cervelle point. Combien de grands seigneurs sont bustes en ce point ! |
SE | Faut-il que vous trouviez étrange Que les chats-huants d'un pays Où le quintal de fer par un seul rat se mange, Enlèvent un garçon pesant un demi-cent ? |
SE | Il se faut entr'aider ; c'est la loi de nature |
SEAU | Deux seaux alternativement Puisaient le liquide élément |
SEC, SÈCHE | Qu'il eût du chaud, du froid, du beau temps, de la bise, Enfin du sec et du mouillé |
SECOURIR | Dans ce monde il se faut l'un l'autre secourir |
SECOURS | Il ne faut pas tant d'art pour conserver ses jours ; Et, grâce aux dons de la nature, La main est le plus sûr et le plus prompt secours |
SECRET | Rien ne pèse tant qu'un secret : Le porter loin est difficile aux dames : Et je sais même sur ce fait Bon nombre d'hommes qui sont femmes |
SELON | Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir |
SEMAINE | ....Ce sont quatre semaines, Si je sais compter, toutes pleines |
SEMELLE | Mon cordonnier l'a mis [mon nom] autour de ma semelle |
SEMONCE | Ulysse fit à tous [les compagnons changés en bêtes] une même semonce [de reprendre la forme humaine] |
SEMONDRE | Son hôte n'eut pas la peine De le semondre deux fois |
SÉNAT | Romains, et vous sénat assis pour m'écouter.... |
SÉNATEUR | Ayant, dis-je, du temps de reste pour brouter, Pour dormir et pour écouter D'où vient le vent, il laisse la tortue Aller son train de sénateur |
SENS | Pendant qu'un philosophe assure Que toujours par les sens les hommes sont dupés, Un autre philosophe jure Qu'ils ne nous ont jamais trompés |
SENS | Le peuple s'étonna comme il se pouvait faire Qu'un homme seul eût plus de sens Qu'une multitude de gens |
SENS | Il avait du bon sens ; le reste vient ensuite |
SENTINELLE | Sur la branche d'un arbre était en sentinelle Un vieux coq adroit et matois |
SENTINELLE | [l'alouette] ....avertit ses enfants D'être toujours au guet et faire sentinelle |
SENTIR | Que sens-tu ? dis-le moi : parle sans déguiser |
SENTIR | C'est, dit-il, un cadavre, ôtons-nous, car il sent |
SENTIR | Un vieux renard, mais des plus fins, Sentant son renard d'une lieue |
SENTIR | À ces mots le corbeau ne se sent pas de joie |
SÉPARER | Le sang les avait joints ; l'intérêt les sépare |
SÉQUESTRÉ, ÉE | La raison d'ordinaire N'habite pas longtemps chez les gens séquestrés |
SERGENT | Il semble que ce soit Un sergent de bataille allant en chaque endroit Faire avancer ses gens et hâter la victoire |
SERMON | Et vous lui fait un beau sermon Pour l'exhorter à patience |
SERPE | Quittez-moi votre serpe, instrument de dommage.... |
SERPENT | On conte qu'un serpent voisin d'un horloger.... Entra dans sa boutique, et, cherchant à manger, N'y rencontra pour tout potage Qu'une lime d'acier qu'il se mit à ronger |
SERPOLET | Là croissaient à plaisir l'oseille et la laitue.... Peu de jasmin d'Espagne, et force serpolet |
SERRE | Mais la pauvrette [l'alouette] avait compté Sans l'autour aux serres cruelles |
SERRE | Le peuple vautour, Au bec retors, à la tranchante serre |
SERRER | Il lui fallut à jeun retourner au logis.... Serrant la queue et portant bas l'oreille |
SERVANTE | La vieille n'avait point de plus pressant souci Que de distribuer aux servantes leur tâche |
SERVIR | Votre goût a servi de règle à mon ouvrage |
SERVIR | Puis on avait pour son argent, Avec un bon soufflet, un fil long de deux brasses ; La plupart s'en fâchaient, mais que leur servait-il ? C'étaient les plus moqués |
SERVIR | Rien ne sert de courir : il faut partir à point |
SERVITEUR | Votre serviteur Gille, Cousin et gendre de Bertrand, Singe du pape en son vivant |
SERVITEUR | Serviteur au portier, Dit-il, et de courir |
SEUL, EULE | Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi |
SI | Sage s'il eût remis une légère offense |
SI | Si j'arrondissais mes États ! Si je pouvais remplir mes coffres de ducats ! Si j'apprenais l'hébreu, les sciences, l'histoire ! Tout cela c'est la mer à boire |
SI | Ce chasseur perce donc un gros de courtisans, Plein de zèle, échauffé, s'il le fut de sa vie |
SI | Si ce n'est toi, c'est donc ton frère |
SI | L'un alléguait que l'héritage Était frayant et rude, et l'autre un autre si |
SI | Il ne faut pas toujours être si délicat |
SI | Mais je ne me crois pas si chéri du Parnasse, Que de savoir orner toutes ces fictions |
SI | Qui te rend si hardi de troubler mon breuvage ? |
SI | Nul animal n'avait affaire Dans les lieux que l'ours habitait, Si bien que, tout ours qu'il était, Il vint à s'ennuyer |
SI | Quoi ! dit-il, sans mourir, je perdrai cette somme ! Je ne me pendrai pas ! eh ! vraiment si ferai, Ou de corde je manquerai |
SI | Eux de recommencer la dispute à l'envi Sur le que si, que non ; tous deux étant ainsi, Une meute apaisa la noise |
SIEN, SIENNE | Dans ce penser, il [l'âne] se carrait, Recevant comme siens l'encens et les cantiques |
SIEN, SIENNE | Dieu prodigue ses biens à ceux qui font voeu d'être siens |
SIEN, SIENNE | Un sien ami, voyant ces somptueux repas, Lui dit.... |
SIEN, SIENNE | Ne point mentir, être content du sien, C'est le plus sûr.... |
SIMPLE | Son raisonnement [au chien] pouvait être Fort bon dans la bouche d'un maître ; Mais, n'étant que d'un simple chien, On trouva qu'il ne valait rien |
SIMPLE | Il vient à pas comptés, Se dit écolier d'Hippocrate, Qu'il connaît les vertus et les propriétés De tous les simples de ces prés |
SINGE | Le lion, pour bien gouverner, Voulant apprendre la morale, Se fit un beau jour amener Le singe, maître ès arts chez la gent animale |
SINGE | [Les courtisans] Peuple caméléon, peuple singe du maître |
SINGERIE | Il fit autour force grimaceries, Tours de souplesse et mille singeries |
SINGULIER, IÈRE | Ce qui nous paraissait terrible et singulier, S'apprivoise avec notre vue, Quand ce vient à la continue |
SIRE | Le perroquet dit : sire roi, Crois-tu qu'après un tel outrage Je me doive fier à toi ? |
SIRE | Puis en autant de parts le cerf il [le lion] dépeça, Prit pour lui la première en qualité de sire |
SIRE | Quand l'animal porte-sonnette, Sauvage encore et tout grossier, Avec ses ongles tout d'acier Prend le nez du chasseur, happe le pauvre sire ; Lui de crier, chacun de rire |
SIRE | Sans compter, ronde ou non, la somme plut au sire |
SIRE | Certes, dit-il [un rat], mon père était un pauvre sire ; Il n'osait voyager, craintif au dernier point |
SIRE | Or çà, sire Grégoire, Que gagnez-vous par an ? |
SITÔT | Gageons, dit celle-ci [la tortue], que vous n'atteindrez pas Sitôt que moi ce but.- Sitôt ! êtes-vous sage ? Répartit l'animal léger [le lièvre] |
SITÔT | Mais, sitôt qu'elle [la perdrix] eut vu cette troupe [les coqs] enragée S'entre-battre elle-même et se percer les flancs, Elle se consola.... |
SOCIÉTÉ | La génisse, la chèvre et leur soeur la brebis Avec un fier lion, seigneur du voisinage, Firent société, dit-on, au temps jadis, Et mirent en commun le gain et le dommage |
SOFI ou SOPHI | Quand je suis seul, je fais au plus brave un défi ; Je m'écarte, je vais détrôner le sophi ; On m'élit roi, mon peuple m'aime |
SOI | Aucun n'est prophète chez soi |
SOI | Heureux qui vit chez soi, De régler ses désirs faisant tout son emploi ! |
SOI | On a souvent besoin d'un plus petit que soi |
SOI | Cette diversité dont on vous parle tant, Mon voisin léopard l'a sur soi seulement : Moi je l'ai dans l'esprit |
SOIN | La chose allait à bien par son soin diligent |
SOIN | Pour toi l'astre du jour prend des soins superflus [tu es aveugle, et le soleil luit en vain] |
SOIN | [Le chat vit] Son rat qui se tenait alerte et sur ses gardes ; Ah ! mon frère, dit-il, viens m'embrasser ; ton soin Me fait injure... |
SOIN | Changer de lieu, dit-il. - Comment le ferons-nous ? - N'en soyez point en soin : je vous porterai tous |
SOIN | Ô vous pour qui les dieux ont des soins si pressants, Bourbon, Conti.... |
SOIR | Combien en [de gens] a-t-on vus Qui du soir au matin sont pauvres devenus, Pour vouloir trop tôt être riches ? |
SOLDAT | Haranguez de méchants soldats ; Ils promettront de faire rage ; Mais au moindre danger adieu tout leur courage ; Votre exemple et vos cris ne les retiendront pas |
SOLEIL | Là, sous d'âpres rochers, près d'une source pure, Lieu respecté des vents, ignoré du soleil |
SOLITAIRE | Mes amis, dit le solitaire, Les choses d'ici-bas ne me regardent plus ; En quoi peut un pauvre reclus Vous assister ? que peut-il faire ? |
SOLITUDE | Solitude où je trouve une douceur secrète, Lieux que j'aimai toujours, ne pourrai-je jamais, Loin du monde et du bruit, goûter l'ombre et le frais ! |
SOLIVEAU | Or c'était [le roi envoyé par Jupiter] un soliveau, De qui la gravité fit peur à la première [grenouille] Qui, de le voir s'aventurant, Osa bien quitter sa tanière |
SOMBRE | Oh ! qui m'arrêtera sous vos sombres asiles ! |
SOMME | Il avait dans la terre une somme enfouie, Son coeur avec, n'ayant autre déduit Que d'y ruminer jour et nuit |
SOMME | Ce qui lui fit conclure en somme Qu'il avait à grand tort son village quitté |
SOMME | Le Sort, de sa plainte touché, Lui [à l'âne] donne un autre maître, et l'animal de somme Passe du jardinier aux mains d'un corroyeur |
SOMME | À la fin le pauvre homme S'en courut chez celui qu'il ne réveillait plus : Rendez-moi, lui dit-il, mes chansons et mon somme, Et reprenez vos cent écus |
SOMME | Sous un chêne aussitôt il va prendre son somme |
SOMMEIL | Une nuit que chacun s'occupait au sommeil, Et mettait à profit l'absence du soleil |
SOMMEILLER | Il élevait sa queue, il la faisait briller, Et cent mille autres badinages, Pendant quoi nul dindon n'eût osé sommeiller |
SOMPTUEUX, EUSE | Un sien ami, voyant ces somptueux repas |
SON | Un vieux renard, mais des plus fins,.... Sentant son renard d'une lieue |
SON | Le porc à s'engraisser coûtera peu de son |
SONGER | Chacun songe en veillant ; il n'est rien de plus doux ; Une flatteuse erreur emporte alors nos âmes |
SONGER | Je ne songerai plus que rencontre funeste, Que faucons, que réseaux |
SONGEUR | Jadis certain Mogol vit en songe.... Le même songeur vit en une autre contrée Un hermite entouré de feu |
SONNER | Il marchait d'un pas relevé, Et faisait sonner sa sonnette |
SONNER | Est-ce un sujet pourquoi Vous fassiez sonner vos mérites ? |
SONNER | Comme il sonna la charge, il sonne la victoire |
SONNETTE | Il [un mulet] marchait d'un pas relevé, Et faisait sonner sa sonnette |
SORCIER, IÈRE | Le sorcier en fit une fille [de la chatte] De l'âge de quinze ans, et telle et si gentille, Que le fils de Priam pour elle aurait tenté Plus encor qu'il ne fit pour la grecque beauté |
SORT | Défions-nous du sort, et prenons garde à nous Après le gain d'une bataille |
SORT | Le Sort, de sa plainte touché, Lui donne un autre maître |
SORT | Est-on sot, étourdi, prend-on mal ses mesures, On pense en être quitte en accusant son sort |
SORT | Aucun ne leur ouvrit sa bourse [aux trois animaux commerçants] ; Et le sort principal, et les gros intérêts, Et les sergents, et les procès, Et le créancier à la porte Dès devant la pointe du jour.... |
SORTE | Toutes deux de même sang, Traitez-nous de même sorte |
SORTE | Il ne se fit prier [d'être roi] que de la bonne sorte |
SORTIR | Elle sortait de maladie ; Là, vivant à discrétion, La galande fit chère lie |
SORTIR | Je voudrais qu'à cet âge [la vieillesse] On sortît de la vie ainsi que d'un banquet |
SORTIR | Ce n'est pas tout de boire, il faut sortir d'ici [un puits] |
SORTIR | Cependant il avint qu'au sortir des forêts Ce lion fut pris dans des rets |
SOT, OTTE | Je n'y vas point, je ne suis pas si sot |
SOT, OTTE | Quand le malheur ne serait bon Qu'à mettre un sot à la raison, Toujours serait-ce à juste cause Qu'on le dit bon à quelque chose |
SOT, OTTE | La sotte vanité nous est particulière ; Les Espagnols sont vains, mais d'une autre manière : Leur orgueil me semble, en un mot, Beaucoup plus fou, mais pas si sot |
SOTTISE | Dame mouche s'en va chanter à leurs oreilles, Et fait cent sottises pareilles |
SOU | Qu'un sou, quand il est assuré, Vaut mieux que cinq en espérance |
SOU | Bien plus, si pour un sou d'orage en quelque endroit S'amassait d'une ou d'autre sorte, L'homme en avait sa part |
SOUCI | Votre compassion, lui répondit l'arbuste, Part d'un bon naturel ; mais quittez ce souci |
SOUCIER | Penses-tu, lui dit-il [le moucheron au lion], que ton titre de roi Me fasse peur ni me soucie ? |
SOUDRE | Les rois d'alors [du temps d'Ésope] s'envoyaient les uns aux autres des problèmes à soudre sur toutes sortes de matières |
SOUFFLER | D'abord avec son haleine Il se réchauffe les doigts ; Puis sur le mets qu'on lui donne, Délicat, il souffle aussi |
SOUFFLER | L'attelage suait, soufflait, était rendu |
SOUFFLER | Arrière ceux dont la bouche Souffle le chaud et le froid |
SOUFFLEUR, EUSE | Charlatans, faiseurs d'horoscope, Quittez les cours des princes de l'Europe ; Emmenez avec vous les souffleurs tout d'un temps |
SOUFFRIR | Ce n'est pas qu'un emploi ne doive être souffert |
SOUFFRIR | Le trépas vient tout guérir ; Mais ne bougeons d'où nous sommes : Plutôt souffrir que mourir, C'est la devise des hommes |
SOUHAIT | Formez trois souhaits ; car je puis Rendre trois souhaits accomplis, Trois sans plus.... |
SOUHAIT | Mais rien pour cette fois ne lui vint à souhait |
SOUHAITER | Souhaiter, ce n'est pas une peine Étrange et nouvelle aux humains |
SOÛL, OÛLE | Laisse-les [des mouches], je te prie, achever leur repas, Ces animaux sont soûls ; une troupe nouvelle Viendrait fondre sur moi, plus âpre et plus cruelle |
SOÛL, OÛLE | Au bout de la semaine, ayant dîné son soûl, Elle entend quelque bruit, veut sortir par le trou |
SOULAGÉ, ÉE | Car au bout de quelques nagées, Tout son sel se fondit si bien, Que le baudet [l'âne chargé de sel] ne sentit rien Sur ses épaules soulagées |
SOULAGER | Celui-ci [mulet], glorieux d'une charge si belle, N'eût voulu pour beaucoup en être soulagé |
SOULIER | Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats |
SOUPE | Quoi ! je mettrais, dit-il, un tel chanteur [un cygne] en soupe ! |
SOUPIRER | Le jeune homme, inquiet, ardent, plein de courage, à peine se sentit des bouillons d'un tel âge Qu'il soupira pour ce plaisir [la chasse] |
SOURCIL | Sous un sourcil épais il avait l'oeil caché |
SOURCIL | Je tiendrais un roi Bien malheureux s'il n'osait rire ; C'est le plaisir des dieux ; malgré son noir sourcil, Jupiter et le peuple immortel rit aussi |
SOURD, SOURDE | Mes enfants, approchez, Approchez ; je suis sourd, les ans en sont la cause |
SOURD, SOURDE | De ces dieux qui sont sourds bien qu'ayant des oreilles |
SOURD, SOURDE | Le roussin d'Arcadie Craignit qu'en perdant un moment Il ne perdît un coup de dent ; Il fit longtemps la sourde oreille ; Enfin il répondit |
SOURD, SOURDE | Il [le ciel] devrait être sourd aux aveugles souhaits |
SOURICEAU | Un souriceau tout jeune et qui n'avait rien vu |
SOURICIÈRE | Les planches qu'on suspend sur un léger appui, La mort aux rats, les souricières, N'étaient que jeux au prix de lui [Rodilard] |
SOURIQUOIS, OISE | Mais la perte la plus grande Tomba presque en tous endroits Sur le peuple souriquois |
SOURIS | Une jeune souris de peu d'expérience Crut fléchir un vieux chat, implorant sa clémence |
SOURIS-CHAUVE | Je connais maint detteur qui n'est ni souris-chauve, Ni buisson, ni canard, ni dans tel cas tombé, Mais simple grand seigneur qui chaque jour se sauve Par un escalier dérobé |
SOUS | Sous promesse de bien traiter Les députés, eux et leur suite |
SOUSCRIRE | Malherbe le disait : j'y souscris, quant à moi |
SOUSTRAIRE | Aux grands périls tel a pu se soustraire, Qui périt pour la moindre affaire |
SOUTIEN | On n'en voyait point d'occupés à chercher le soutien d'une mourante vie |
SOUVENANCE | L'âne vint à son tour, et dit : j'ai souvenance Qu'en un pré de moines passant.... |
SOUVENIR | Sur ce propos, d'un conte il me souvient |
SOUVENIR | Je ne me souviens point que vous soyez venue, Depuis le temps de Thrace, habiter parmi nous |
SPACIEUX, EUSE | Que le monde, dit-il [le rat], est grand et spacieux ! Voilà les Apennins et voici le Caucase ! |
SPÉCIFIER | Il.... se met sur le propos De Castor et Pollux.... Élève leurs combats, spécifiant les lieux Où ces frères s'étaient signalés davantage |
SPÉCULATEUR, TRICE | Revenons à l'histoire De ce spéculateur qui fut contraint de boire [astrologue tombé dans un puits] |
STATUAIRE | Un bloc de marbre était si beau, Qu'un statuaire en fit l'emplette |
STATURE | On exposait une peinture Où l'artisan avait tracé Un lion d'immense stature Par un seul homme terrassé |
STENTOR | Le roi des animaux se mit un jour en tête De giboyer ; il célébrait sa fête.... Pour réussir dans cette affaire, Il se servit du ministère De l'âne à la voix de stentor |
STOÏCIEN, IENNE | Ce Scythe [qui taillait sans raison les arbres] exprime bien Un indiscret stoïcien |
SUBSISTER | La priant [la fourmi] de lui prêter [à elle cigale] Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle |
SUBTIL, ILE | Comment ! ce peuple [Athéniens], qui se pique D'être le plus subtil des peuples d'aujourd'hui A si mal entendu la volonté suprême Du testateur ! |
SUBTILISER | Je subtiliserais un morceau de matière [pour en faire l'âme des bêtes] |
SUCCINCT, INCTE | Phèdre était si succinct qu'aucuns l'en ont blâmé |
SUER | L'attelage suait, soufflait, était rendu |
SUER | Thémis n'avait point travaillé, De mémoire de singe, à fait plus embrouillé ; Le magistrat suait en son lit de justice |
SUIVANT, ANTE | On m'a faite, Dieu merci, Sa soeur et non sa suivante |
SUIVRE | Robin mouton qui par la ville Me suivait pour un peu de pain, Et qui m'aurait suivi jusques au bout du monde |
SUIVRE | Le coeur suit aisément l'esprit |
SUIVRE | Quant à vous, suivez Mars, ou l'Amour, ou le prince |
SUIVRE | Le monarque lui dit : Chétif hôte des bois, Tu ris, tu ne suis pas ces gémissantes voix ! |
SUIVRE | C'était à vous de suivre, au vieillard de monter [sur l'âne] |
SUJET, ETTE | Le monarque prudent et sage De ses moindres sujets sait tirer quelque usage |
SUJET | L'homme est ainsi bâti : quand un sujet l'enflamme, L'impossibilité disparaît de son âme |
SUPERBE | Cependant un sanglier, monstre énorme et superbe, Tente encor notre archer.... |
SUPERCHERIE | Et de peur de supercherie, [l'ours] Le tourne [un homme faisant le mort], le retourne, approche son museau |
SUPERFLUITÉ | Le blé, riche présent de la blonde Cérès, Trop touffu, bien souvent épuise les guérets, En superfluités s'épandant d'ordinaire |
SUPPOSÉ, ÉE | .... Et supposé qu'on la puisse passer [l'onde rapide], Pourquoi de l'éléphant s'aller embarrasser ? |
SUPPOSER | Qui désigné-je à votre avis Par ce rat si peu secourable ? Un moine ? non, mais un dervis ; Je suppose qu'un moine est toujours charitable |
SUPPOSER | L'animal chargé d'ans, vieux cerf et de dix cors, En suppose un plus jeune et l'oblige par force à présenter aux chiens une nouvelle amorce |
SUPPÔT | Un suppôt de Bacchus Altérait sa santé, son esprit et sa bourse |
SUR | Maître corbeau, sur un arbre perché, Tenait dans son bec un fromage |
SUR | Le long d'un clair ruisseau buvait une colombe, Quand sur l'eau se penchant une fourmis y tombe |
SUR | Et, pleurés du vieillard, il grava sur leur marbre Ce que je viens de raconter |
SUR | Après maints quolibets coup sur coup renvoyés |
SUR | Mes petits sont mignons, Beaux, bien faits et jolis sur tous leurs compagnons |
SUR | Mais aussi, si l'on rectifie L'image de l'objet sur son éloignement |
SUR | ôtez-vous de l'esprit Qu'aucun être ait été composé sur le vôtre |
SUR | Ce n'est point ma manière De compter de la sorte ; et je n'entasse guère Un jour sur l'autre |