Définition de REVOLER
Prononciation : re-vo-lé
DÉFINITIONS
1
Voler de nouveau, retourner quelque part en volant.Le corbeau donc vole et revole
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. XII, 15
Mais la nuit aussitôt de ses ailes affreuses Couvre des Bourguignons les campagnes vineuses, Revole vers Paris....
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Lutr. III
Si on l'arrachait [l'alouette] de dessus ses petits, elle revolait à eux dès qu'elle était libre, sans jamais songer à prendre sa volée, comme elle l'aurait pu cent fois
Les dieux qu'au bel âge on adore Voudraient-ils revoler vers moi ?
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Lampe.
Sémantique : Fig.
Je sais.... Que je verrai mon âme, en secret déchirée, Revoler vers le bien dont elle est séparée
de Jean RACINE dans Mithr. II, 6
2
Sémantique : Par extension, revenir avec rapidité d'un lieu à l'autre.Notre flotte est toute revenue paisiblement par Belle-Ile, et M. de Seignelai revole à Versailles
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 7 sept. 1689
Va rassembler mes chefs, et revole en ces lieux
Sémantique : Fig.
Sion ! quitte ce deuil ; vois tes enfants rebelles Dans ces temps de pardon revoler dans tes bras
de Nicolas GILBERT dans Jubilé.
Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.
3
Archaïquement. S'en revoler, s'en retourner par le vol.À l'ouïr parler, s'il ne retenait la religion ici-bas, elle s'en seroit revolée au ciel
REMARQUE
1
Revoler n'est dans le Dictionnaire de l'Académie qu'à partir de l'édition de 1835.HISTORIQUE
1
XVIe s.En la mort.... l'ame demeure entiere, Franche et libre du corps, et s'en revolle aux cieux
Et tous les jours passez les plus noirs de ma vie, Comme oiseaux de la nuit, devant moi revoloient
de Philippe DESPORTES dans Élégies, II, 5
Puis en tirant et sautelant, de là Ce faux garçon [l'Amour] dans le ciel revola
de Pierre de RONSARD dans 615
ÉTYMOLOGIE
1
Re..., et voler.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1
REVOLER. - Ajoutez : XVe s.Ne cure n'ot [le corbeau] de revoler, Pour notifier dedans l'arche Comment la terre se descarche [décharge]
de Eustache DESCHAMPS dans Poés. mss. f° 481, 2e col.