Définition de ROSEAU

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ro-zô

DÉFINITIONS

1
Plante dont la tige, lisse et droite, est creuse et remplie de moelle.
Le chêne un jour dit au roseau : Vous avez bien sujet d'accuser la nature ; Un roitelet pour vous est un pesant fardeau
Un appui de roseau soulageait leurs vieux ans
de Jean de LA FONTAINE dans Phil. et Baucis.
Irai-je dans une ode, en phrases de Malherbe, Troubler dans ses roseaux le Danube superbe ?
Et s'il ne m'est permis de le dire au papier, J'irai creuser la terre, et, comme ce barbier, Faire dire aux roseaux par un nouvel organe : Midas, le roi Midas a des oreilles d'âne
La couverture de roseau dure quarante à cinquante ans
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Maison rust. t. I, p. 39, dans POUGENS
On fabriquait des vêtements et des nattes avec les roseaux, principalement avec le papyrus
de MONGEZ dans Instit. Mém. hist. et litt. anc. t. IV, p. 240
2
Sémantique : Fig. Il se dit de l'être humain comparé pour sa faiblesse au roseau.
L'homme n'est qu'un roseau, le plus faible de la nature, mais c'est un roseau pensant
Comme un chêne est le confrère d'un roseau, le roseau, en levant sa petite tête, dit au chêne : Ceux de Dodone n'ont jamais mieux parlé
Avouez qu'il est plaisant que j'aie attrapé ma soixante et seizième année en ayant tous les jours la colique ; mon ami, nous sommes des roseaux qui avons vu tomber bien des chênes
Ce bras [de Dieu].... Soutiendra ce roseau plié par les orages
Je me vis seule au monde, en proie à mon effroi, Roseau faible et tremblant, n'ayant d'appui que moi
Qui appuiera ce roseau [la femme], si la religion n'en soutient la fragilité ?
C'est un roseau qui plie à tous les vents, se dit d'un homme qui cède à toutes les impulsions.
S'appuyer sur un roseau, mettre sa confiance en quelqu'un qui n'a ni force ni crédit, etc.
Sur quel roseau fragile a-t-il mis son appui ?
Roseau peint en fer, esprit qu'on croit ferme et qui est faible.
3
Roseau des étangs ou de la passion, roseau à quenouille, ainsi dit parce que son épi a l'air d'une quenouille nommé aussi roseau canne ou roseau des jardins, l'arundo donax, graminées.
Roseau à balais, arundo phragmites, L.
Roseau des Indes, bambou.
Roseau odorant, acore.
4
Sémantique : Terme d'architecture. Se dit de certains ornements dont on remplit par le bas les cannelures des colonnes rudentées.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
E nostre sires ferrad [frappera] Israel, e croler le frad si cume fait li rosels par cele riviere
dans Rois, p. 293
Cez de Egypte ki sunt cume bastons de rosel pesceed, [rompu], Sur qui si l'um se apuied, tost falsed et depiesced
dans ib. 408
2
XVIe s.
Appuiez-vous, après Dieu, sur ces espaules fermes, et non sur ces roseaux tremblans à tous vents
Estançonner le mensonge d'un roseau
de Randle COTGRAVE dans
Ung vaisseau d'argent doré, de forme ronde, de la longueur de près d'une aulne de Paris, dedans lequel estoit le roseau qui fut baillé à N. S. Jesus-Crist, quant Pilate dict aux Juifs : Ecce homo

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, rozaî ; prov. rauzel, rauzeu ; d'un radical ros ou raus qui se trouve dans l'ancien français et dans le provençal ; Berry, rauche, roseau ; norm. ros ; du goth. raus, jonc ; allem. mod. Rohr.

Synonymes de ROSEAU

Termes proches de ROSEAU

Phonétiquement proche de ROSEAU