Définition de OSIER
Prononciation : ô-zié ; l'r ne se prononce et ne se lie jamais ; au pluriel, l's se lie : des ô-zié-z en fleur
DÉFINITIONS
1
Arbrisseau dont les jets sont très pliants.Au lieu d'opposer au torrent l'inflexibilité de la roche, elle ne lui oppose que la souplesse de l'osier
de Charles BONNET dans Ess. psychol. ch. 74
2
Jet de cet arbrisseau.On coupe les osiers vers le 11 novembre, quand la feuille est tombée, après les premières gelées
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Maison rust. t. II, p. 506, dans POUGENS
Sémantique : Familièrement. Être pliant comme de l'osier, avoir l'esprit souple.
Sémantique : Fig.
Il [Villeroy] sut.... se maintenir en osier de cour dans les contre-temps qu'il essuya
de Louis de Rouvroy, duc de SAINT-SIMON dans ch. 392, 62
Être franc comme l'osier, être sincère, sans finesse et sans dissimulation, être accommodant ; locution qui vient de ce que l'osier n'a pas de noeuds.
Il a l'âme fort noble, oui je vous en assure ; Il est franc comme osier
de BOISROBERT dans Belle plaideuse, IV, 1
Ces jets sont employés à différents objets. Un panier, une hotte, un mannequin d'osier.
Hier à la croix du Trahoir fut rompu, avec toutes les solennités requises, un corps d'osier à la place du vrai corps qui est mort dans le fort l'Évêque où il était prisonnier
de Gui PATIN dans Lett. t. II, p. 199
L'osier sert à faire des liens pour attacher la vigne, les plantes ; il sert principalement à attacher les deux bouts des cercles ; pour cela on se sert d'osier fendu. Une botte d'osier. Pour la vannerie on se sert ordinairement d'osier pelé, c'est-à-dire écorcé.
3
En botanique, osier, nom donné à plusieurs espèces du genre saule : osier blanc, salix viminalis, Linné ; osier jaune, ou amarinier, salix vitellina, Linné ; osier rouge, ou verdiau, salix purpurea, Linné ; osier brun, salix triandra, Linné.4
Sémantique : Terme d'horticulture. Tête d'osier, se dit de la forme d'un arbre qu'on a étêté, autrement dit têtard, de manière à former une espèce de boule.5
Osier fleuri, osier Saint-Antoine, l'épilobe à feuilles étroites, epilobium angustifolium, L. ; epilobium spicatum, Lamk.HISTORIQUE
1
XIIIe s.Par les rains [rameaux] saisi le rosier, Qui plus est frans que nul osier
dans la Rose, 21992
Issi sui com l'osiere franche, Ou com li oisiaus seur la branche : En esté chante, En yver plore et me gaimante [lamente]
de RUTEBEUF dans 26
2
XVe s.À parler franc comme ung osier
de COQUILL. dans Plaid. la simple et la rusée.
Le suppliant alloit pour lever certains bourignons ou engins d'ouzilz à prendre poissons
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans oseria.
Le suppliant batit et frappa sa ditte femme de verges ou ouriel
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans oserius.
3
XVIe s.Après, la vigne sera reliée avec des oziers dous et flexibles
de Olivier DE SERRES dans 190
Il y a des oziers de plusieurs corps, de grands, de moiens, de petits : de plusieurs couleurs, de noirs, blancs, jaunes, dorés, rouges, tannés, verts : de doux et flexibles, les uns plus que les autres : de francs et de bastars
de ID. dans 800
Les oziers couppés de leur mere (le nom d'ozier estant commun à la plante et au reject) seront incontinent embottelés
de Olivier DE SERRES dans 813
Combien leurs classes [des colléges] seroient plus decemment jonchées de fleurs et de feuillées, que de tronçons d'osier sanglants !
de Michel de MONTAIGNE dans I, 183
ÉTYMOLOGIE
1
Berry, oisi, oisil, oisis, ousier ; wallon, woisir, s. f. ; bourguig. ôseire. Les formes que donne du Cange, oseria, oserius, ozilium, étant du XIIIe siècle, sont non du bas-latin, mais du français latinisé. Il n'en est pas de même de osariae, ausariae, oseraies (voy. OSERAIE), qui sont du IXe siècle ; cela est de la vraie basse latinité. Osier se dit en grec ; mais comment un mot grec serait-il entré dans le français sans passer par le latin ou par l'italien ? Il faut donc suspendre le jugement et dire que ou l'étymologie ou la voie d'introduction reste à trouver.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1
OSIER. - ÉTYM. Ajoutez : Bas-bret. auzith, suivant Grég. de Rostrenem ; aozil, dans Legonidec. Dans l'Aunis, on dit loisi, Gloss. aunisien, la Rochelle, 1870, p. 119 ; c'est un exemple de l'agglutination de l'article avec le substantif.