L'oeuvre Fables de Jean de LA FONTAINE

Ecrit par Jean de LA FONTAINE

Date : 1668, 1678, 1694

Citations de "Fables"

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ORDINAIRELe cas parut étrange et contre l'ordinaire : Minos en ces deux morts semblait s'être mépris
ORDINAIREUn sien ami, voyant ces somptueux repas, Lui dit : et d'où vient donc un si bon ordinaire ?
ORDINAIRELe pasteur était à côté [du mort], Et récitait à l'ordinaire Maintes dévotes oraisons
ORDINAIRE....On nous voit tous, pour l'ordinaire, Piller le survenant, nous jeter sur sa peau
ORDRECeci s'adresse à vous, esprits du dernier ordre
OREILLEUn ânier, son sceptre à la main, Menait, en empereur romain, Deux coursiers à longues oreilles [ânes]
OREILLEIl lui fallut à jeun retourner au logis, Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris, Serrant la queue et portant bas l'oreille
ORGANISÉ, ÉED'où vient donc que ce corps si bien organisé Ne put obliger son hôtesse De s'unir au soleil ? un rat eut sa tendresse
ORIGINELaridon et César, frères dont l'origine Venait de chiens fameux, beaux, bien faits et hardis
ORNEMENTTous [les anciens fabulistes] ont fui l'ornement et le trop d'étendue
ORNERIl [l'arbre] servait de refuge Contre le chaud, la pluie et la fureur des vents, Pour nous seuls il ornait les jardins et les champs
ORNIÈREPrends ton pic, et me romps ce caillou qui te nuit, Comble-moi cette ornière
ORTEILElle [la goutte] prend l'autre lot, y plante le piquet [dans une cabane], S'étend à son plaisir sur l'orteil d'un pauvre homme
ORTOLANAutrefois le rat de ville Invita le rat des champs, D'une façon fort civile, à des reliefs d'ortolans
OSUn os lui demeura bien avant au gosier ; De bonheur pour ce loup, qui ne pouvait crier, Près de là passe une cigogne ; Il lui fait signe, elle accourt ; Voilà l'opératrice aussitôt en besogne ; Elle retira l'os....
OSUn loup n'avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde
OSEILLELà croissait à plaisir l'oseille et la laitue
OSTApollon, irrité contre le fier Atride, Joncha son camp de morts ; on vit presque détruit L'ost des Grecs ; et ce fut l'ouvrage d'une nuit
ÔTERTout en tout est divers : ôtez-vous de l'esprit Qu'aucun être ait été composé sur le vôtre
ÔTERC'est, dit-il, un cadavre ; ôtons-nous, car il sent
OUJe vous enseignerai par là Ce que c'est qu'une fausse ou véritable gloire
OUAvant l'affaire, Le roi, l'âne ou moi, nous mourrons
Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où Le héron au long bec emmanché d'un long cou
Et, puisqu'il faut que je le die, Rien où l'on soit moins préparé
La mort ne surprend point le sage ; Il est toujours prêt à partir, S'étant su lui-même avertir Du temps où l'on se doit résoudre à ce passage
Chacun a son défaut où toujours il revient
OUÏ-DIREIl ne sait que par ouï-dire Ce que c'est que la cour
OUÏEQuand tout faillit en toi, plus de goût, plus d'ouïe
OUÏRAussitôt on ouït d'une commune voix Se plaindre de leur destinée Les citoyennes des étangs
OUÏRIl ne faut jamais dire aux gens : Écoutez un bon mot, oyez une merveille
OURDI, IEVoilà sa toile ourdie, Voilà des moucherons de pris
OURDI, IELa ruse la mieux ourdie Peut nuire à son inventeur : Et souvent la perfidie Retourne sur son auteur
OURDIRLa Parque à filets d'or n'ourdira point ma vie, Je ne dormirai point sous de riches lambris ; Mais voit-on que le somme en perde de son prix ?
OURDIRQue ne sait point ourdir une langue traîtresse Par sa pernicieuse adresse !
OURSNul animal n'avait affaire Dans ces lieux que l'ours habitait ; Si bien que, tout ours qu'il était, Il vint à s'ennuyer de cette triste vie
OURSCertain ours montagnard, ours à demi léché
OURSIl est temps désormais que le juge se hâte ; N'a-t-il pas assez léché l'ours ?
OURSDeux compagnons pressés d'argent à leur voisin fourreur vendirent La peau d'un ours encor vivant, Mais qu'ils tueraient bientôt, du moins à ce qu'ils dirent
OÛTJe vous paierai, lui dit-elle, Avant l'oût, foi d'animal
OUTRAGEEsprits du dernier ordre.... Croyez-vous que vos dents impriment leurs outrages Sur tant de beaux ouvrages ?
OUTRÉ, ÉEIl est bon de parler et meilleur de se taire ; Mais tous deux sont mauvais alors qu'ils sont outrés
OUTRERL'impossibilité disparaît à son âme [de l'homme] ; Combien fait-il de voeux, combien fait-il de pas, S'outrant pour acquérir des biens et de la gloire !
OUVRAGELes longs ouvrages me font peur
OUVRIRÀ ces mots le corbeau ne se sent pas de joie, Et, pour montrer sa belle voix, Il ouvre un large bec, laisse tomber sa proie
OUVRIRDu goujon ! c'est bien là le dîner d'un héron ! J'ouvrirais pour si peu le bec ! aux dieux ne plaise ! Il l'ouvrit pour bien moins
PACIFIQUEIl leur tomba du ciel un roi tout pacifique
PAGETout petit prince a des ambassadeurs ; Tout marquis veut avoir des pages
PAÏEN, ENNEUn païen qui sentait quelque peu le fagot Et qui croyait en Dieu, pour user de ce mot, Par bénéfice d'inventaire, Alla consulter Apollon
PAINChaque jour amène son pain
PAIR, AIREElles [deux chèvres] avaient la gloire De compter dans leur race, à ce que dit l'histoire, L'une certaine chèvre au mérite sans pair....
PAIR, AIRECe chien, parce qu'il est mignon, Vivra de pair à compagnon Avec monsieur, avec madame !
PAÎTRELa bique allant remplir sa traînante mamelle Et paître l'herbe nouvelle
PAIXDeux coqs vivaient en paix : une poule survint, Et voilà la guerre allumée
PANACHELa queue en panache étalée
PANADER (SE)Est-ce à toi [paon] d'envier la voix du rossignol.... Qui te panades, qui déploies Une si riche queue et qui semble à nos yeux La boutique d'un lapidaire ?
PANETIÈREPetit chapeau, jupon, panetière, houlette
PANIERCher compagnon, baisse-toi, je te prie : Je prendrai mon dîner dans le panier au pain
PANIQUEEt les lièvres sujets à des terreurs paniques
PANNEAUMontre-nous ton moineau, Et ne me tends plus de panneau
PANSEQu'importe qui vous mange, homme ou loup ? toute panse Me paraît une à cet égard ; Un jour plus tôt, un jour plus tard, Ce n'est pas grande différence
PAONUn paon muait, un geai prit son plumage
PAPELARDDès qu'il [le loup] la voit partie [la chèvre], il contrefait son ton ; Et d'une voix papelarde Il demande qu'on ouvre, en disant foin du loup
PAQUETJe voudrais qu'à cet âge On sortît de la vie ainsi que d'un banquet, Remerciant son hôte, et qu'on fit son paquet
PAQUETSus ! sus ! courons aux armes !... Chacun [des rats] se met en équipage ; Chacun met dans son sac un morceau de fromage, Chacun promet enfin de risquer le paquet
PARIl [l'âne] allait par pays, accompagné du chien
PARPar ma barbe, dit l'autre....
PARMais ne confondons point, par trop approfondir, Leurs affaires avec les vôtres
PAR (DE)De par le roi des animaux.... Fut fait savoir à ses vassaux....
PAR (DE)Je n'ai jamais appris que ma croix de par Dieu
PARAGEUn rat.... raillait le marcher un peu lent De la bête de haut parage [un éléphant]
PARANGONPar ce parangon des présents Il croyait sa fortune faite
PARASITENomme-t-on pas aussi mouches les parasites ?
PARASITECe parasite ailé Que nous avons mouche appelé
PARBLEUParbleu, dit le meunier, est bien fou du cerveau, Qui prétend contenter tout le monde et son père
PARDONNABLEOn n'osa trop approfondir Du tigre ni de l'ours ni des autres puissances Les moins pardonnables offenses
PARDONNERLynx envers nos pareils, et taupes envers nous, Nous nous pardonnons tout et rien aux autres hommes
PAREIL, EILLENos termes sont pareils par leur courte durée ; Qui de nous des clartés de la voûte azurée Doit jouir le dernier ?
PAREIL, EILLETu te trouverais mal d'un pareil stratagème ; Je vois de loin, j'atteins de même
PAREIL, EILLEQuittez les bois, vous ferez bien : Vos pareils y sont misérables
PAREIL, EILLEIl lui fallut à jeun retourner au logis.... Serrant la queue et portant bas l'oreille : Trompeurs, c'est pour vous que j'écris, Attendez-vous à la pareille
PAREIL, EILLEIl prend donc les menus [poissons], puis leur parle à l'oreille ; Et puis il feint à la pareille D'écouter leur réponse
PARENTIl n'est meilleur ami ni parent que soi-même
PARENTAGEUn lion de haut parentage Et passant par un certain pré Rencontra bergère à son gré
PARENTAGEImpudence, babil et sotte vanité, Et vaine curiosité, Ont ensemble étroit parentage, Ce sont enfants tous d'un lignage
PARERIl est assez de geais à deux pieds comme lui Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui Et que l'on nomme plagiaires
PARLANT, ANTELes arbres et les plantes Sont devenus chez moi créatures parlantes
PARLERLes jardins parlent peu si ce n'est dans mon livre
PARLERIl est bon de parler, et meilleur de se taire ; Mais tous deux sont mauvais alors qu'ils sont outrés
PARLERGardez bien de le dire ; On m'appellerait poule ; enfin n'en parlez pas
PARLERPrenez femme, abbaye, emploi, gouvernement : Les gens en parleront, n'en doutez nullement
PARLERCar tout parle dans l'univers ; Il n'est rien qui n'ait son langage
PARLERAinsi, dans les dangers qui nous suivent en croupe, Le doux parler ne nuit de rien
PARLEUR, EUSENe soyez à la cour, si vous voulez y plaire, Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère
PARLEUR, EUSEPar écrit Le sénat demanda ce qu'avait dit cet homme, Pour servir de modèle aux parleurs à venir
PARLEUR, EUSESes cris sont superflus, L'oiseau parleur est déjà dans la barque, Pour dire mieux l'oiseau ne parlant plus...
PARMISultan léopard autrefois Eut, ce dit-on, par mainte aubaine, Force boeufs dans ses prés, force cerfs dans ses bois, Force moutons parmi la plaine
PARMIMais ce livre [des destins] qu'Homère et les siens ont chanté, Qu'est-ce, que le hasard parmi l'antiquité, Et parmi nous la Providence ?
PARMICes deux emplois sont beaux ; mais je voudrais parmi Quelque doux et discret ami
PARNASSEMais je ne me crois pas si chéri du Parnasse, Que de savoir encor toutes ces fictions
PAROISSEQuoique, ainsi que la pie, il faille dans ces lieux Porter habit de deux paroisses
PAROLEL'artisan exprima si bien Le caractère de l'idole, Qu'on trouva qu'il ne manquait rien à Jupiter que la parole
PAROLEIntroduisons celui Qui porte de sa part [de Jupiter] aux belles la parole
PAROLECe que je sais, c'est qu'aux grosses paroles On en vient sur un rien plus des trois quarts du temps
PARQUE.... La main des Parques blêmes De vos jours et des miens se joue également
PARTCependant des humains presque les quatre parts S'exposent hardiment au plus grand des hasards [le mariage] ; Les quatre parts aussi des humains se repentent
PARTLe lion par ses ongles compta, Et dit : nous sommes quatre à partager la proie ; Puis en autant de parts le cerf il dépeça
PARTNon loin de là certain vieillard S'ennuyait aussi de sa part
PARTNotre avare habitait un lieu dont Amphitrite Défendait aux voleurs de toutes parts l'abord
PARTAGE.... Le repos, trésor si précieux, Qu'on en faisait jadis le partage des dieux
PARTAGELes uns ont la grandeur et la force en partage
PARTAGEREux venus, le lion par ses ongles compta, Et dit : nous sommes quatre à partager la proie
PARTANTIl avait du comptant, Et partant De quoi choisir....
PARTIIl vint des partis d'importance ; La belle les trouva trop chétifs de moitié
PARTICULIER, ÈRELa sotte vanité nous est particulière
PARTIEJe vous en déferai [d'un lièvre qui faisait du dégât dans un jardin], bon homme, sur ma vie. - Et quand ? - Et dès demain, sans tarder plus longtemps. La partie ainsi faite, il vient avec ses gens
PARTIEUn loup disait que l'on l'avait volé : Un renard, son voisin, d'assez mauvaise vie, Pour ce prétendu vol par lui fut appelé ; Devant le singe il fut plaidé, Non point par avocats, mais par chaque partie
PARTIRLa colombe l'entend, part, et tire de long
PARTIRRien ne sert de courir ; il faut partir à point
PARTIRVotre compassion.... Part d'un bon naturel
PARTISANQuelque gros partisan m'achètera bien cher
PASLégère et court vêtue, elle allait à grands pas
PASLes pas empreints sur la poussière Par ceux qui s'en vont faire au malade leur cour, Tous, sans exception, regardent sa tanière, Pas un ne marque de retour
PAS....Autrefois entre elles [deux chèvres] Il survint de grands débats Pour le pas
PASAinsi s'avançaient pas à pas, Nez à nez nos aventurières
PASEnseigne-moi, de grâce, De mon voleur, lui dit-il, la maison ; Que de ce pas je me fasse raison
PASFit-il pas mieux que de se plaindre ?
PASSAGELe trop superbe équipage Peut souvent en un passage Causer du retardement
PASSAGEUn savetier chantait du matin jusqu'au soir, C'était merveilles de le voir ; Merveilles de l'ouïr, il faisait des passages....
PASSÉ, ÉEEt je sais que de moi tu médis l'an passé
PASSÉ, ÉEEt moi, maître passé, quand j'attrape un vieux coq, Je suis au comble de la joie !
PASSE-CICÉRONEt l'autre [charlatan] affiche par la ville Qu'il est un passe-Cicéron
PASSE-PASSELe singe, de sa part, disait : Venez, de grâce ; Venez, messieurs : je fais cent tours de passe-passe
PASSERQuand un autre dragon, qui n'avait qu'un seul chef, Et bien plus d'une queue, à passer se présente
PASSERCreusez, fouillez, bêchez ; ne laissez nulle place Où la main ne passe et repasse
PASSERUne morale nue apporte de l'ennui : Le conte fait passer le précepte avec lui
PASSERUn octogénaire plantait : Passe encor de bâtir, mais planter à cet âge....
PASSERPassez votre chemin, la fille, et m'en croyez
PATERNEL, ELLEÔ dieux hospitaliers, que vois-je ici paraître ? Dit l'animal chassé du paternel logis
PATIBULAIRELe scélérat [renard]... Passa près d'un patibulaire ; Là, des animaux ravissants, Blaireaux, renards, hiboux.... Pour l'exemple pendus....
PATIENCEPatience et longueur de temps Font plus que force ni que rage
PÂTIRHélas ! on voit que de tout temps Les petits ont pâti des sottises des grands
PÂTIRSous un chêne aussitôt il va prendre son somme, Un gland tombe : le nez du dormeur en pâtit
PÂTISMes frères, leur dit-il, ne me décelez pas : Je vous enseignerai les pâtis les plus gras
PATOISL'âne, qui goûtait fort l'autre façon d'aller, Se plaint en son patois
PATRIARCHEAutant qu'un patriarche il vous faudrait vieillir
PATTELa bête scélérate à de certains cordons se tenait par la patte
PATTEMontrez-moi patte blanche, ou je n'ouvrirai point
PATTEAllez, vous êtes une ingrate ; Ne tombez jamais sous ma patte
PATTE-PELU, UE[Le chat et le renard] Deux francs patte-pelus qui, des frais du voyage, Croquant mainte volaille, escroquant maints fromages, S'indemnisaient à qui mieux mieux
PÂTUREDe façon qu'un beau soir qu'il était en pâture, Notre aigle aperçut d'aventure.... Deux petits monstres fort hideux
PAUPIÈREEt le premier instant où les enfants des rois Ouvrent les yeux à la lumière Est celui qui vient quelquefois Fermer pour toujours leur paupière
PAUVRET, ETTEUn milan, qui dans l'air planait, faisait la ronde, Voit d'en haut le pauvret se débattant sur l'onde
PAVÉLe fidèle émoucheur Vous empoigne un pavé, le lance avec roideur
PAVOTIl choisit une nuit libérale en pavots ; Chacun était plongé dans un profond repos
PAYABLEEn donnant à leur mère tant, Payable quand chacune d'elles Ne posséderait plus sa contingente part
PAYERJe vous payerai, lui dit-elle, Avant l'oût, foi d'animal, Intérêt et principal
PAYERTous deux [les médecins] s'étant trouvés différents pour la cure, Leur malade paya le tribut à nature
PAYSJe définis la cour un pays où les gens, Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu'il plaît au prince, ou, s'ils ne peuvent l'être, Tâchent au moins de le paraître
PÉAGEgouffre, banc ni rocher, n'exigea de péage D'aucun de ses ballots
PEAUUn loup n'avait que les os et la peau, Tant les chiens faisaient bonne garde
PEAUTant pis, reprit le triste oiseau, Je crains en ce cas pour leur peau [de mes enfants]
PEAU....Il veut avoir Un manchon de ma peau, tant elle est bigarrée, Et vergetée, et mouchetée
PEAUSi Peau d'âne m'était conté, J'y prendrais un plaisir extrême
PECCADILLESa peccadille [de l'âne qui avait mangé un peu d'herbe] fut jugée un cas pendable
PÊCHERLe maître de ce lieu dans huit jours pêchera
PÊCHEURUn carpeau qui n'était encore que fretin, Fut pris par un pêcheur au bord d'une rivière
PÉCORELa chétive pécore [une grenouille] S'enfla si bien qu'elle creva
PÉDANTEt ne sais bête au monde pire Que l'écolier, si ce n'est le pédant
PEINDREAvec plus de raison nous [lions] aurions le dessus [sur les hommes], Si mes confrères savaient peindre
PEINEVoilà nos gens rejoints ; et je laisse à penser De combien de plaisirs ils payèrent leurs peines
PEINE....Que sent-on [dans l'amour] ? Des peines près de qui le plaisir des monarques Est ennuyeux et fade : on s'oublie, on se plaît Toute seule en une forêt
PEINETravaillez, prenez de la peine, C'est le fonds qui manque le moins
PEINERNous suons, nous peinons comme bêtes de somme
PELÉ, ÉEChemin faisant, il vit le cou du chien pelé
PELÉ, ÉEUn loup quelque peu clerc prouva par sa harangue Qu'il fallait dévouer ce maudit animal, Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal
PÈLERIN, INEMarché fait, les oiseaux forgent une machine Pour transporter la pèlerine [tortue qui voulait voir le pays]
PÈLERIN, INENos gaillards pèlerins, Par monts, par vaux et par chemins, Au gué d'une rivière à la fin arrivèrent
PÈLERINAGELe chat et le renard, comme beaux petits saints, S'en allaient en pèlerinage
PÉNATESIl renonce aux courses ingrates, Revient en son pays, voit de loin ses pénates
PENDANT, ANTELà, s'il est quelque lieu sans route et sans chemins, Un rocher, quelque mont pendant en précipices
PENDANT, ANTEDe grâce, à quoi bon tout ceci ? Dit une abeille fort prudente ; Depuis tantôt six mois que la cause est pendante, Nous voici comme au premier jour
PENDRELe galant fait le mort, et du haut d'un plancher Se pend la tête en bas
PÉNÉTRERLes Anglais pensent profondément ; ....Vos gens à pénétrer l'emportent sur les autres
PENSÉEÀ quoi bon charger votre vie Des soins d'un avenir qui n'est pas fait pour vous ? Ne songez désormais qu'à vos erreurs passées ; Quittez le long espoir et les vastes pensées
PENSERJe laisse à penser la vie Que firent ces deux amis
PENSER....Les Anglais pensent profondément ; Leur esprit, en cela, suit leur tempérament ; Creusant dans les sujets et forts d'expériences, Ils étendent partout l'empire des sciences
PENSERLe plus âne des trois n'est pas celui qu'on pense
PENSERCe chien, voyant sa proie en l'eau représentée, La quitta pour l'image, et pensa se noyer
PENSERComme ils se confiaient leurs pensers et leurs soins
PENSIONViviers et réservoirs lui [au cormoran] payaient pension
PENTEQuelle que soit la pente et l'inclination Dont l'eau par sa course l'emporte
PENTEQuant à l'humeur contredisante, Je ne sais s'il avait raison, Mais que cette humeur soit ou non Le défaut du sexe et sa pente....
PERCÉ, ÉELe mulet, en se défendant, Se sent percé de coups, il gémit, il soupire
PERCERD'où vient donc que son influence [d'une planète] Agit différemment sur ces deux hommes-ci ? Puis comment pénétrer jusques à notre monde ? Comment percer des airs la campagne profonde ? Percer Mars, le soleil, et des vides sans fin ?
PERCHECependant un faucon sur sa perche voyait Notre Manseau qui s'enfuyait
PERCHÉ, CHÉEMaître corbeau, sur un arbre perché, Tenait en son bec un fromage
PERDREJe ne dormirai point sous de riches lambris : Mais voit-on que le somme en perde de son prix ?
PERDREElle gémit en vain ; sa plainte au vent se perd
PERDRIXLe lièvre et la perdrix, concitoyens d'un champ
PÈRETout père frappe à côté
PÈRECe sont, dit-il, leurs lois qui m'ont de ce logis Rendu maître et seigneur, et qui, de père en fils, L'ont, de Pierre à Simon, puis à moi Jean, transmis
PERFIDIELa ruse la mieux ourdie Peut nuire à son inventeur, Et souvent la perfidie Retourne sur son auteur
PÉRILAux grands périls tel a pu se soustraire, Qui périt pour la moindre affaire
PÉRIODELa période est longue, il faut reprendre haleine
PERLEUn jour un coq détourna Une perle qu'il donna Au beau premier lapidaire : Je la crois fine, dit-il ; Mais le moindre grain de mil Ferait bien mieux mon affaire
PERRIN DANDINPerrin Dandin arrive : ils le prennent pour juge ; Perrin fort gravement ouvre l'huître et la gruge
PERSONNAGESe croire un personnage est fort commun en France
PERSONNAGEUn loup qui commençait d'avoir petite part Aux brebis de son voisinage, Crut qu'il fallait s'aider de la peau du renard, Et faire un nouveau personnage
PERSONNEEntre la veuve d'une année Et la veuve d'une journée La différence est grande ; on ne croirait jamais Que ce fût la même personne ; L'une fait fuir les gens, et l'autre a mille attraits
PERTELa perte d'un époux ne va point sans soupirs
PERVERS, ERSEÀ ces mots l'animal pervers (C'est le serpent que je veux dire, Et non l'homme : on pourrait aisément s'y tromper)
PERVERS, ERSELes injustices des pervers Servent souvent d'excuse aux nôtres
PESERRien ne pèse tant qu'un secret ; Le porter loin est difficile aux dames ; Et je sais même sur ce fait Bon nombre d'hommes qui sont femmes
PESTEUn mal qui répand la terreur, Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom)
PESTEMainte peste de cour fit tant, par maint ressort, Que la candeur du juge, ainsi que son mérite, Furent suspects au prince....
PESTERPour venir au chartier embourbé dans ces lieux, Le voilà qui déteste et jure de son mieux, Pestant en sa fureur extrême Tantôt contre les trous, puis contre ses chevaux, Contre son char, contre lui-même
PÉTARADEMoitié de ce fardeau ne vous sera que jeu ; Le cheval refusa, fit une pétarade
PETIT, ITEEntre nos ennemis Les plus à craindre sont souvent les plus petits
PETIT, ITETout petit prince a des ambassadeurs
PETIT, ITEHélas ! on voit que de tout temps Les petits ont pâti des sottises des grands
PÉTRI, IE...La nature a mis dans chaque créature Quelque grain d'une masse où puisent les esprits ; J'entends les esprits-corps et pétris de matière
PÉTULANT, ANTEQuand un moineau du voisinage S'en vint les visiter, et se fit compagnon Du pétulant pierrot et du sage raton
PEULe peu qu'il en restait, n'osant quitter son trou, Ne trouvait à manger que le quart de son soûl
PEUL'une [femme] encor verte, et l'autre un peu bien mûre
PEUJe reviendrai dans peu conter de point en point Mes aventures à mon frère
PEUUn païen qui sentait quelque peu le fagot
PEUEt si j'ai sur ce point Acquis tant soit peu d'habitude
PEUPLEJe m'écarte, je vais détrôner le sophi ; On m'élit roi, mon peuple m'aime
PEURCorrigez-vous, dira quelque sage cervelle. Eh la peur se corrige-t-elle ?
PEUREUX, EUSELes gens de naturel peureux Sont, disait-il, bien malheureux
PHAÉTONLe phaéton d'une voiture à foin Vit son char embourbé
PHALANGEEt ce trésor à part créé [l'âme] Suivrait parmi les airs les célestes phalanges
PHÉBUSEh bien ! gageons nous deux [le soleil et le vent], Dit Phébus, sans tant de paroles, à qui plus tôt aura dégarni les épaules Du cavalier que nous voyons
PHÉNIXSans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois
PHILOSOPHEREnfin il [le lièvre] se trahit lui-même Par les esprits sortant de son corps échauffé ; Miraut, sur leur odeur ayant philosophé, Conclut que c'est son lièvre
PICPrends ton pic, et me romps ce caillou qui te nuit
PICROCHOLEQui ne fait châteaux en Espagne ? Picrochole, Pyrrhus, la laitière, enfin tous, Autant les sages que les fous
PIEL'aigle, reine des airs, avec Margot la pie, Différentes d'humeur, de langage et d'esprit, Et d'habit, Traversaient un bout de prairie
PIÈCEJe hais les pièces d'éloquence Hors de leur place, et qui n'ont point de fin
PIEDMalgré tant de dangers, l'une de ces personnes [deux chèvres] Pose un pied sur la planche, et l'autre en fait autant
PIEDLaissez-leur prendre un pied chez vous, Ils en auront bientôt pris quatre
PIEDTout père frappe à côté ; Qu'arriva-t-il ? notre engeance Prit pied sur cette indulgence
PIÉGEUn vieux renard, mais des plus fins, Grand croqueur de poulets, grand preneur de lapins.... Fut enfin au piége attrapé
PIERRECertain fou poursuivait à coups de pierre un sage
PIERRESon fait, dit-on, consiste en des pierres de prix : Un grand coffre en est plein, fermé de dix serrures
PIERROTCelui qui s'était vu Corydon ou Tircis Fut Pierrot et rien davantage
PIERROTQuand un moineau du voisinage S'en vint les visiter, et se fit compagnon Du pétulant pierrot et du sage raton
PIGEONDeux pigeons s'aimaient d'amour tendre ; L'un d'eux, s'ennuyant au logis, Fut assez fou pour entreprendre Un voyage en lointain pays
PILLEREt puis, quand le chasseur croit que son chien la pille, Elle [la perdrix] lui dit adieu....
PILLEROn nous voit tous, pour l'ordinaire, Piller le survenant, nous jeter sur sa peau
PINCE-MAILLEUn pince-maille avait tant amassé, Qu'il ne savait où loger sa finance
PIQUERLe mulet d'un prélat se piquait de noblesse
PIRENotre condition jamais ne nous contente ; La pire est toujours la présente
PISQuelque plume y périt, et le pis du destin Fut qu'un certain vautour à la serre cruelle Vit notre malheureux [pigeon]....
PIS....Les gens n'ont point de honte De faire aller le mal toujours de pis en pis
PITANCECertain chien, qui portait la pitance au logis
PITEUX, EUSEUn loup vit en passant ce spectacle piteux [quatre corps étendus]
PITIÉMais un fripon d'enfant, cet âge est sans pitié, Prit sa fronde....
PITIÉPauvres gens, je les plains ; car on a pour les fous Plus de pitié que de courroux
PITIÉUn bûcheron perdit son gagne-pain... Ce fut pitié là-dessus de l'entendre
PIVOTTantôt je peins en un récit La sotte vanité jointe avecque l'envie, Deux pivots sur qui roule aujourd'hui notre vie
PLACEÀ ces mots La médiocrité revient ; on lui fait place
PLACEPuisque vous ne touchiez jamais à cet argent, Mettez une pierre à la place ; Elle vous vaudra tout autant
PLACETNous fatiguons le ciel à force de placets
PLAGIAIREIl est assez de geais à deux pieds comme lui Qui se parent souvent des dépouilles d'autrui, Et que l'on nomme plagiaires
PLAIDERDepuis qu'il est des lois, l'homme pour ses péchés Se condamne à plaider la moitié de sa vie
PLAIDEUR, EUSEAu lieu qu'on nous mange, on nous gruge, On nous mine par des longueurs ; On fait tant, à la fin, que l'huître est pour le juge, Les écailles pour les plaideurs
PLAIEs'enfuit par un trou, Non pas trou, mais trouée, horrible et large plaie Que l'on fit à la pauvre haie
PLAINDRELa mouche, en ce commun besoin, Se plaint qu'elle agit seule et qu'elle a tout le soin
PLAINERespirons maintenant, dit la mouche aussitôt ; J'ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine
PLAINTEJe n'entends résonner que des plaintes frivoles
PLAIRELa fortune se plaît à faire de ces coups
PLAIREEt cette erreur extrême Est un mal que chacun se plaît d'entretenir
PLAISANT, ANTELes humains sont plaisants de prétendre exceller Par-dessus nous [ânes] !
PLAISANT, ANTEPrince, j'aurais voulu vous choisir un sujet Où je pusse mêler le plaisant à l'utile
PLAISIRFi du plaisir Que la crainte peut corrompre
PLAISIRMais quoi ! si l'amour n'assaisonne Les plaisirs que l'hymen nous donne, Je ne vois pas qu'on en soit mieux
PLAISIRC'était plaisir d'observer leurs efforts ; C'était pitié de voir tomber les morts
PLANCHEUn ruisseau se rencontre, et pour pont une planche
PLANERAussitôt un autour planant sur les sillons Descend des airs, fond et se jette Sur celle [alouette] qui chantait, quoique près du tombeau
PLANTIl avait de plant vif semé cette étendue
PLANTEJ'ai passé plus avant ; les arbres et les plantes Sont devenus chez moi créatures parlantes
PLANTERUn octogénaire plantait ; Passe encor de bâtir, mais planter à cet âge !
PLANTEURCet homme, disent-ils, était planteur de choux, Et le voilà devenu pape
PLAT, ATEPerrette.... Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats
PLAT, ATE...Casse-lui la mâchoire [au loup] ; On t'a ferré de neuf ; et, si tu me veux croire, Tu l'étendras tout plat
PLAT, ATE[L'ours compagnon d'Ulysse] Je vis libre, content, sans nul soin qui me presse ; Et te dis tout net et tout plat : Je ne veux point changer d'état
PLAT[Le petit poisson au pêcheur] Au lieu qu'il vous en faut chercher Peut-être encor cent de ma taille Pour faire un plat : quel plat ? croyez-moi, rien qui vaille
PLATD'animaux malfaisants c'était un très bon plat [le chat et le singe]
PLEIN, EINENous ne trouvons que trop de mangeurs ici-bas : Ceux-ci sont courtisans, ceux-là sont magistrats... Plus telles gens sont pleins, moins ils sont importuns
PLEIN, EINEIls eurent bonne année, Pleine moisson, pleine vinée
PLÉNIER, IÈREL'écrit portait Qu'un mois durant le roi tiendrait Cour plénière, dont l'ouverture Devait être un fort grand festin
PLEURÉ, ÉEEt pleurés du vieillard, il grava sur leur marbre Ce que je viens de raconter
PLEURERLa meute en fait curée : il lui fut inutile De pleurer aux veneurs à sa mort arrivés
PLEUVOIRLe peuple vautour, Au bec retors, à la tranchante serre, Pour un chien mort se fit, dit-on, la guerre : Il plut du sang ; je n'exagère point
PLEUVOIRNotre homme Tranche du roi des airs, pleut, vente, et fait en somme Un climat pour lui seul
PLIIl [le naturel] se moque de tout ; certain âge accompli, Le vase est imbibé, l'étoffe a pris son pli
PLIERLes vents me sont moins qu'à vous redoutables ; Je plie et ne romps pas
PLOMBUn heurt survient : adieu le char ; Voilà messire Jean Chouart Qui du choc de son mort a la tête cassée ; Le paroissien en plomb entraîne son pasteur
PLONGÉ, ÉEIl la [la Fortune] trouve assise à la porte De son ami plongé dans un profond sommeil
PLONGEROn se plonge soir et matin Dans la fontaine de Jouvence
PLUIEIl part tout morfondu, Sèche le mieux qu'il peut son corps chargé de pluie
PLUMAGEQui fait l'oiseau ? c'est le plumage
PLUMAILMais les seigneurs sur leur tête Ayant chacun un plumail....
PLUSAprès mille ans et plus de guerre déclarée
PLUSQu'on me rende impotent, Cul-de-jatte, goutteux, manchot, pourvu qu'en somme Je vive ; c'est assez, je suis plus que content
PLUSMais un fripon d'enfant (cet âge est sans pitié) Prit sa fronde et du coup tua plus d'à moitié La volatile malheureuse
PLUSLe plus semblable aux morts meurt le plus à regret
PLUSCar je puis Rendre trois souhaits accomplis ; Trois sans plus
PLUSElle [la Fortune] s'en divertit : Plus le tour est bizarre, et plus elle est contente
PLUSSes plus proches voisins Ne s'en sentaient non plus que les Américains
PLUSOpina qu'il fallait, et plus tôt que plus tard, Attacher un grelot au cou de Rodillard
PLUSIEURSLa Parque et ses ciseaux Avec peine y mordaient ; la déesse infernale Reprit à plusieurs fois l'heure au monstre fatale
POÊLEAutrefois carpillon fretin Eut beau prêcher, il eut beau dire, On le mit dans la poêle à frire
POËTEMême précaution nuisit au poëte Eschyle
POINTL'état où nous voyons l'Europe Mérite que du moins quelqu'un d'eux [astrologues] l'ait prévu : Que ne l'a-t-il donc dit ? mais nul d'eux ne l'a su ; L'immense éloignement, le point et sa vitesse, Celle aussi de nos passions, Permettent-ils à leur faiblesse De suivre pas à pas toutes nos actions ?
POINTPeu de gens, que le ciel chérit et gratifie, Ont le don d'agréer infus avec la vie : C'est un point qu'il leur faut laisser
POINTEh ! qu'importe quel animal ? ...Le point est de l'avoir ; car le trajet est grand
POINTVoilà mon loup par terre, Mal en point, sanglant et gâté
POINTJe ne crois point que la nature Se soit lié les mains et nous les lie encor Jusqu'au point de marquer dans les cieux notre sort
POINTQuand il voulut partir et qu'il fut sur le point, Ils demandèrent la sagesse ; C'est un trésor qui n'embarrasse point
POINTRien ne sert de courir : il faut partir à point
POINTTrouva le dîner cuit à point
POINTNous nous rencontrons tout à point, Dit-il, et nous voici compagnons de voyage
POINTUn misérable coq à point nommé chantait
POINTCertes, dit-il, mon père était un pauvre sire ; Il n'osait voyager, craintif au dernier point
POINTS'ils osent quelquefois prendre un air de grandeur, Seront-ils point traités par vous de téméraires ?
POINTPoint de courroux, messieurs ; mon lopin me suffit
POINTIl en vit s'arrêter à des combats d'enfants, et point à ses paroles
POINTEPoint de franche lippée ! Tout à la pointe de l'épée !
POINTU, UELa dame au nez pointu [la belette] répondit que la terre Était au premier occupant
POLI, IECe loup rencontre un dogue aussi puissant que beau, Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde
POLTRON, ONNEIl n'est, je le vois bien si poltron sur la terre Qui ne puisse trouver un plus poltron que soi
PONDRE... Celui dont la poule, à ce que dit la fable, Pondait tous les jours un oeuf d'or
PONDU, UEQuoi ! j'accouche d'un oeuf ! - D'un oeuf ? - Oui, le voilà Frais et nouveau pondu
PORCLe porc à l'engraisser coûtera peu de son
PORCDans le temps que le porc revient à soi, l'archer Voit le long des sillons une perdrix marcher
PORTSur tous ses compagnons Atropos et Neptune Recueillirent leurs droits, tandis que la Fortune Prenait soin d'amener son marchand à bon port
PORTNe reconnaît-on pas en cela les humains ? Dispersés par quelque orage, à peine ils touchent le port, Qu'ils vont hasarder encor Même vent, même naufrage
PORTET'attendre aux yeux d'autrui, quand tu dors, c'est erreur : Couche-toi le dernier, et vois fermer ta porte
PORTEQu'on lui [au naturel] ferme la porte au nez, Il reviendra par la fenêtre
PORTÉ, ÉETrois saints également jaloux de leur salut, Portés d'un même esprit, tendaient à même but
PORTÉEJamais auprès des fous ne te mets à portée ; Je ne te puis donner un plus sage conseil
PORTERIl dit que du labeur des ans Pour nous seuls il portait les soins les plus pesants
PORTERQuand il fut question de porter ce tribut [une somme d'argent], Le mulet et l'âne s'offrirent, Assistés du cheval ainsi que du chameau
PORTERDonner la chasse aux gens Portants bâtons et mendiants
PORTERLa gent qui porte crête au spectacle accourut
PORTERQuel Louvre ! un vrai charnier dont l'odeur se porta D'abord au nez des gens
PORTE-SONNETTEQuand l'animal porte-sonnette, [un milan] ....Avec ses ongles tout d'acier, Prend le nez du chasseur....
PORTIONCet homme, par son testament.... Leur laissa tout son bien par portions égales
POSSÉDERNe possédait pas l'or ; mais l'or le possédait
POSSESSEURJadis certain Mogol vit en songe un vizir Aux champs élysiens possesseur d'un plaisir Aussi pur qu'infini tant en prix qu'en durée
POSSESSIONL'usage seulement fait la possession
POSSIBLE.... Notre mort (Au moins de nos enfants, car c'est tout un aux mères) Ne tardera possible guères
POSTENe me retarde point de grâce ; Je dois faire aujourd'hui vingt postes sans manquer
POSTERLe lion le posta [l'âne], le couvrit de ramée, Lui commanda de braire
POSTURESouris de revenir, femme [chatte métamorphosée] d'être en posture
POTPerrette, sur sa tête ayant un pot au lait Bien posé sur un coussinet, Prétendait arriver sans encombre à la ville
POT.... Tout le peuple en liesse Noyait son souci dans les pots
POTLe pot de terre en souffre et n'eut pas fait cent pas Que par son compagnon il fut mis en éclats
POTAGEAdieu chicorée et porreaux, Adieu de quoi mettre au potage
POTAGEIl allait l'égorger [le cygne], puis le mettre en potage
POTAGER, ÈREOn mit en piteux équipage Le pauvre potager : adieu planches, carreaux
POTEAUSon camarade et lui trouvèrent un poteau, Ayant au haut cet écriteau....
POULAILLELe rustre en paix chez soi Vous fait argent de tout, convertit en monnaie Ses chapons, sa poulaille ; il en a même au croc
POULEL'avarice perd tout en voulant tout gagner ; Je ne veux, pour le témoigner, Que celui dont la poule, à ce que dit la fable, Pondait tous les jours un oeuf d'or
POULETLa, déjeunons, dit-il ; vos poulets sont-ils tendres ?
POUPÉELes enfants n'ont l'âme occupée Que du continuel souci Qu'on ne fâche point leur poupée
POUR... Vivaient le cygne et l'oison : Celui-là destiné pour les regards du maître ; Celui-ci pour son goût
POUROn abattit un pin pour son antiquité
POURPour un pauvre animal, Grenouilles, à mon sens, ne raisonnaient pas mal
POURTout bien considéré, je te soutiens en somme, Que, scélérat pour scélérat, Il vaut mieux être un loup qu'un homme
POURCEAUDom pourceau criait en chemin, Comme s'il avait eu cent bouchers à ses trousses
POURQUOIJ'ai vu dans le palais une robe mal mise Gagner gros : les gens l'avaient prise Pour maître tel, qui traînait après soi Force écoutants ; demandez-moi pourquoi
POURQUOIEst-ce un sujet pourquoi Vous fassiez sonner vos mérites ?
POURQUOIVoyez ces animaux, faites comparaison De leurs beautés avec les vôtres ; êtes-vous satisfait ? Moi, dit-il, pourquoi non ?
POURVOIRQui pourvoira de nous au dîner de demain ?
POURVOIRIl me reste à pourvoir un arrière-neveu
POUSSERLa faim, l'occasion, l'herbe tendre et, je pense, Quelque diable aussi me poussant
POUVOIRMais ce champ ne se peut tellement moissonner, Que les derniers venus n'y trouvent à glaner
POUVOIREnfin, n'en pouvant plus d'effort et de douleur, Il met bas son fagot
POUVOIRLe malheureux lion se déchire lui-même, .... Bat l'air qui n'en peut mais
PRATIQUELe renard ménager de secrètes pratiques
PRATIQUERAprès les compliments et d'une et d'autre part, Comme entre grands il se pratique
PRÉCAUTIONBorée et le Soleil virent un voyageur Qui s'était muni par bonheur Contre le mauvais temps ; on entrait dans l'automne, Quand la précaution aux voyageurs est bonne
PRÊCHEURPoisson, mon bel ami, qui faites le prêcheur, Vous irez dans la poêle, et vous aurez beau dire, Dès ce soir on vous fera frire
PRÉCIEUSEC'était ceci, c'était cela ; C'était tout ; car les précieuses Font dessus tout les dédaigneuses
PRÉCIOSITÉSa préciosité changea lors de langage
PRÉCIPITAMMENTUn mourant qui comptait plus de cent ans de vie, Se plaignait à la mort que précipitamment Elle le contraignait de partir tout à l'heure
PRÉDIREPoint de raisons : fallut deviner et prédire
PRÉLASSER (SE)L'âne se prélassant marche seul devant eux [le meunier et son fils]
PREMIER, IÈREOr c'était un soliveau, De qui la gravité fit peur à la première [grenouille] Qui, de le voir s'aventurant, Osa bien quitter sa tanière
PREMIER, IÈRELaridon [chien] négligé témoignait sa tendresse à l'objet le premier passant
PREMIER, IÈREUn jour, un coq détourna Une perle qu'il donna Au beau premier lapidaire
PRENDREIl vit son éléphant couché sur l'autre rive ; Il le prend, il l'emporte, au haut du mont arrive
PRENDRETel est pris qui croyait prendre
PRENDREY prendre, prendre à cela, c'est-à-dire prendre quelqu'un dans une occupation, dans une circonstance, dans un état d'esprit indiqués par le contexte du discours Le corbeau, honteux et confus, Jura, mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus
PRENDREQuant à vous, suivez Mars, ou l'amour, ou le prince ; ...Prenez femme, abbaye, emploi, gouvernement, Les gens en parleront, n'en doutez nullement
PRENDREDois-je dans la province établir mon séjour, Prendre emploi dans l'armée, ou bien charge à la cour ?
PRENDREIls [les loups] vous prennent le temps que dans la bergerie Messieurs les bergers n'étaient pas
PRENDREDans l'abord il [le moucheron] se met au large, Puis prend son temps, fond sur le cou Du lion qu'il rend presque fou
PRENDREUn jour le cuisinier, ayant trop bu d'un coup, Prit pour oison le cygne
PRENDRETravaillez, prenez de la peine, C'est le fonds qui manque le moins
PRENDRELaissez-leur prendre un pied chez vous, Ils en auront bientôt pris quatre
PRENDREIl en prit aux uns comme aux autres : Maint oisillon se vit esclave retenu
PRENDRETu te prends à plus dur que toi, Petit serpent à tête folle
PRENDRESi vous fussiez tombé, l'on s'en fût pris à moi
PRENDRED'abord il s'y prit mal, puis un peu mieux, puis bien ; Puis enfin il n'y manqua rien
PRENEUR, EUSEUn vieux renard, mais des plus fins, Grand croqueur de poulets, grand preneur de lapins
PRÈSSévigné, de qui les attraits Servent aux Grâces de modèle, Et qui naquîtes toute belle, à votre indifférence près
PRÈSUn vieillard près d'aller où la mort l'appelait
PRÉSAGELe faucon est léger, l'aigle est plein de courage, Le corbeau sert pour le présage
PRÉSENT, ENTENotre condition jamais ne nous contente ; La pire est toujours la présente
PRÉSENTÉ, ÉELe prince tout à l'heure Veut qu'on aille enfumer renard dans sa demeure, Qu'on le fasse venir : il vient, est présenté....
PRÉSIDENTCe repas fait, il [Perrin Dandin] dit d'un ton de président : Tenez, la cour vous donne à chacun une écaille
PRESSERUn seul vit des voleurs, et, se sentant presser, Il mit entre eux et lui cette onde menaçante
PRÊT, ÊTELa mort ne surprend point le sage, Il est toujours prêt à partir
PRÊT, ÊTEL'oiseau, prêt à mourir, se plaint en son ramage
PRÊT, ÊTEIl tenait un moineau, dit-on, Prêt d'étouffer la pauvre bête, Ou de la lâcher aussitôt Pour mettre Apollon en défaut
PRÉTENDREComme le plus vaillant, je prétends la troisième [part]
PRÉTENDREUne mouche survient, et des chevaux s'approche, Prétend les animer par son bourdonnement
PRÊTERPetit poisson deviendra grand, Pourvu que Dieu lui prête vie
PRÊTERPour tirer d'eux ce qu'on leur prête, Il faut que l'on en vienne aux coups
PRÊTEUR, EUSELa fourmi n'est pas prêteuse
PRÉVENIR....Il jouera, s'il est sage, à ces gens-là quelque méchant parti, Les prévenant, les chargeant d'un message Pour Mahomet....
PRÉVÔTLe lion dans sa tête avait une entreprise : Il tint conseil de guerre, envoya ses prevôts
PRÉVOYANT, ANTEQuand le mal est certain, La plainte ni la peur ne changent le destin ; Et le moins prévoyant est toujours le plus sage
PRINCEJe définis la cour un pays où les gens, Tristes, gais, prêts à tout, à tout indifférents, Sont ce qu'il plaît au prince
PRINCETout petit prince a des ambassadeurs, Tout marquis veut avoir des pages
PRINCELe bon homme disait : ce sont là jeux de prince, Mais on le laissait dire
PRINCIPAL, ALEIntérêt et principal
PRINTANIER, IÈREUne pourtant [alouette] Avait laissé passer la moitié d'un printemps Sans goûter le plaisir des amours printanières
PRIS, ISEDans les lacs de la chèvre un cerf se trouva pris
PRISELe moins qu'on peut laisser de prise aux dents d'autrui, C'est le mieux....
PRISERNous ne nous prisons pas, tout petits que nous sommes, D'un grain moins que les éléphants
PRIXEnfin, qu'on doit tenir notre art en quelque prix
PRIXCertain Mogol vit en songe un vizir Aux champs Élysiens possesseur d'un plaisir Aussi pur qu'infini tant en prix qu'en durée
PRIXLa mort aux rats, les souricières N'étaient que jeux au prix de lui [un chat]
PRIXIl n'était ambre, il n'était fleur Qui ne fût ail au prix
PROCÈSLe loup l'emporte, et puis le mange Sans autre forme de procès
PROCHAIN, AINEÀ ces mots, l'ours s'en va dans la forêt prochaine
PROCHELe renard étant proche : or ça, lui dit le sire, Que sens-tu ?
PROCUREURCouche-toi le dernier et vois fermer ta porte, Et, si quelque affaire t'importe, Ne la fais pas par procureur
PRODUIREQuoi ! vous osez, dit-elle, à mes yeux vous produire ?
PROFANELe monarque lui dit : Chétif hôte des bois.... Nous n'appliquerons point sur tes membres profanes Nos sacrés ongles
PROFANESi vous entrez partout, ainsi font les profanes
PROFESSEURLe monde n'a jamais manqué de charlatans : Cette science, de tout temps, Fut en professeurs très fertile
PROFITUne nuit que chacun s'occupait au sommeil, Et mettait à profit l'absence du soleil
PROFITLe héron en [du brochet et de la carpe] eût fait aisément son profit
PROFIT.... Mon lopin me suffit, Faites votre profit du reste
PROFITERLes gens de naturel peureux Sont, disait-il, bien malheureux : Ils ne sauraient manger morceau qui leur profite
PROFOND, ONDESi l'onde Est rapide autant que profonde
PROFOND, ONDEDans un profond ennui ce lièvre se plongeait
PROFOND, ONDEUn rat.... Dans un fromage de Hollande Se retira loin du tracas ; La solitude était profonde
PROFONDÉMENT....les Anglais pensent profondément ; Leur esprit, en cela, suit leur tempérament
PROFONDEURAvec grand bruit et grand fracas Un torrent tombait des montagnes.... Ce n'était que menace et bruit sans profondeur
PROGNÉAutrefois Progné, l'hirondelle, De sa demeure s'écarta
PROIENous sommes quatre à partager la proie
PROIELe chien mit bas la proie Pour la défendre mieux, n'en étant plus chargé
PROJETDe votre esprit que nul autre n'égale, Prince, ma muse tient tout entier ce projet : Vous m'avez donné le sujet, Le dialogue et la morale
PROMETTEUR, EUSEL'endroit parut suspect aux voleurs ; de façon Qu'à notre prometteur l'un dit : mon camarade, Tu te moques de nous....
PROMETTREJe me figure un auteur Qui dit : Je chanterai la guerre Que firent les Titans au maître du tonnerre ; C'est promettre beaucoup ; mais qu'en sort-il souvent ? Du vent
PROMONTOIREUn brin d'herbe dans l'eau par elle [la colombe] étant jeté, Ce fut un promontoire où la fourmi arrive
PROPHÉTISERIl prophétisait vrai
PROPORTIONQuelle proportion de mes pieds à ma tête ! Disait-il [le cerf] en voyant leur ombre avec douleur
PROPOSIl [Simonide] se jette à côté, se met sur le propos De Castor et Pollux....
PROPOSDans le moment qu'ils tenaient ces propos, Le lion sort et vient d'un pas agile
PROPOSIl [le renard] leur applique un mot qu'un buste de héros Lui fit dire fort à propos
PROPOSERCette difficulté vaut bien qu'on la propose
PROPOSERLe sage Ésope dans ses fables Nous en donne un exemple ou deux ; Celui qu'en ces vers je propose, Et les siens, ce sont même chose
PROPOSERQuoi ! moi ! quoi ! ces gens-là ? l'on radote, je pense ; à moi les proposer [en mariage] ! hélas ! ils font pitié
PROPREMENTProprement, toute notre vie Est le curé Chouart qui sur son mort comptait, Et la fable du pot au lait
PROSTERNÉ, ÉEÀ ces mots il se couche ; et chacun étonné Admire le grand coeur, le bon sens, l'éloquence Du sauvage ainsi prosterné
PROTESTERJ'aurai beau protester ; mon dire et mes raisons Iront aux Petites-Maisons
PROUL'un jura foi de roi, l'autre foi de hibou, Qu'ils ne se goberaient leurs petits peu ni prou
PROUESSELe lion, terreur des forêts, Chargé d'ans et pleurant son antique prouesse
PROVENDEIl avait vu sortir gibier de toute sorte ... Régiments de dindons, enfin bonne provende
PROVERBENe t'attends qu'à toi seul ; c'est un commun proverbe
PROVIDENCEConcluons que la Providence Sait ce qu'il nous faut mieux que nous
PROVINCE.... Ceci montre aux provinces Que, tout compté, mieux vaut, en bonne foi, S'abandonner à quelque puissant roi, Que s'appuyer de plusieurs petits princes
PROVINCEDois-je dans la province établir mon séjour ?
PUBLIC, IQUEIls étaient de ceux-là qui vivent Sur le public, et, craignent peu les coups
PUCEUn sot par une puce eut l'épaule mordue
PUDEURIl [l'ami] cherche vos besoins au fond de votre coeur ; Il vous épargne la pudeur De les lui découvrir vous-même
PUISD'où vient que son influence [de Jupiter] Agit différemment sur ces deux hommes-ci ? Puis comment pénétrer jusques à notre monde ? Comment percer des airs la campagne profonde ?
PUISQUEPuisqu'on plaide et qu'on meurt et qu'on devient malade, Il faut des médecins, il faut des avocats
PUISSANCEToute puissance est faible à moins que d'être unie
PUISSANT, ANTENotre prince a des dépendants Qui, de leur chef, sont si puissants Que chacun d'eux pourrait soudoyer une armée
PUISSANT, ANTEPenses-tu, lui dit-il, que ton titre de roi Me fasse peur ni me soucie ? Un boeuf est plus puissant que toi [lion]
PUITSSur le bord d'un puits très profond Dormait, étendu de son long, Un enfant alors dans ses classes
PULLULERLes alouettes font leur nid Dans les blés quand ils sont en herbe, C'est-à-dire environ le temps Que tout aime et que tout pullule dans le monde
PYTHONISSEUne femme à Paris faisait la pythonisse ; On l'allait consulter sur chaque événement
QUADRUPÈDELe quadrupède [un lion] écume, et son oeil étincelle
QUADRUPLEMessieurs les courtisans, cessez de vous détruire ; Faites, si vous pouvez, votre cour sans vous nuire ; Le mal se rend chez vous au quadruple du bien
QUALIFIERToute profession s'estime dans son coeur, Traite les autres d'ignorantes, Les qualifie impertinentes
QUANDAmour ! amour ! quand tu nous tiens, On peut bien dire : adieu prudence
QUANDQuand ? dans quel temps ? Quand la marierons-nous, quand aurons-nous des gendres ?
QUANDQuand le malheur ne serait bon Qu'à mettre un sot à la raison, Toujours serait-ce à juste cause Qu'on le dit bon à quelque chose
QUANTIl n'est, pour voir, que l'oeil du maître ; Quant à moi, j'y mettrais encor l'oeil de l'amant
QUART, ARTEUn quart voleur survient, qui les accorde net En se saisissant du baudet

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