Définition de PRISER
Prononciation : pri-zé
DÉFINITIONS
1
Mettre le prix à une chose qui doit être vendue, en faire l'estimation.Sémantique : Fig. Il prise trop sa marchandise, se dit d'un homme qui fait trop valoir ce qu'il a ou ce qu'il est.
2
Estimer, apprécier.Ce que prise un bon père est prisé de son fils ; Ils ont mêmes amis et mêmes ennemis
de Jean de ROTROU dans Antig. IV, 6
Je prise auprès des tiens si peu mes intérêts Que....
de Pierre CORNEILLE dans Suiv. II, 12
Les parents de la belle Surent priser son mérite et son zèle [de l'amant]
de Jean de LA FONTAINE dans Rem.
On ne peut assez priser un tel avantage
de Blaise PASCAL dans Prov. v.
3
Louer.Tandis que mon faquin qui se voyait priser
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. III
Et je gagerais bien que, chez le commandeur, Villandri priserait sa séve et sa verdeur [d'un vin]
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans ib.
4
Se priser, Nature : v. réfl. S'estimer.Nous ne nous prisons pas, tout petits que nous sommes, D'un grain moins que les éléphants
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. VIII, 15
Peut-être que César ne se prisait pas moins de ses commentaires que de ses victoires
de Denis DIDEROT dans Sur Térence.
HISTORIQUE
1
XIe s.Tant nel vous sai ne preiser ne louer....
dans Ch. de Rol. XXXIX
2
XIIe s.Perdu [il] i out maint chevalier prisé
dans Ronc. p. 69
Sire, ce dist Sebile, moult [vous] faites à proisier
dans Sax. VI
[Ils] Ne prisent vos menaces le pris d'une chastaine
dans ib. XX
3
XIIIe s.Li rois, qui estoit de grant cuer, ne prisa riens la plaie, ne le conselg des mires [médecins]
dans Chr. de Rains, p. 80
L'en ne porroit pas prisier L'avoir que les pierres valoient, Qui en l'or assises estoient
dans la Rose, 1100
Et quant ce chat [sorte de machine de guerre] fu fait, le merrien [bois de charpente] fu prisé à dix milles livres et plus
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 223
Pour ce que en [on] prise si pou les excommuniements hui et tous les jours....
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 200
4
XVe s.Et à ce temps là les Escots aimoient et prisoient assez peu les Anglois, et encore font-ils à present
de Jean FROISSART dans I, I, 34
Tant vaut l'homme comme on le prise
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans Ball.
5
XVIe s.C'est.... elle seule [la majesté divine] qui peult estimer de soy quelque chose, et à qui nous desrobbons ce que nous nous comptons et ce que nous nous prisons
de Michel de MONTAIGNE dans II, 150
Chose accoutumée, rarement prisée
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. II, p. 271
ÉTYMOLOGIE
1
Wallon, préhî, prihî ; provenç. prezar, catal. presar ; ital. prezzare ; du lat. pretiare, de pretium, prix (voy. PRIX).