Définition de PATRE
Prononciation : pâ-tr'
DÉFINITIONS
1
Celui qui garde, qui fait paître les troupeaux de boeufs, de vaches, de chèvres, etc.Et si, sur un édit des pâtres de Nubie, Les lions de Barca videraient la Libye
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. VIII
Après que vous y aurez mis [à un palais], Zénobie, la dernière main, quelqu'un de ces pâtres qui habitent les sables voisins de Palmyre, devenu riche par les péages de vos rivières, achètera un jour à deniers comptants cette royale maison, pour l'embellir et la rendre plus digne de lui et de sa fortune
de Jean de LA BRUYÈRE dans VI
Sémantique : Fig.
Le sachem ne daigne pas jeter un regard sur le pâtre d'hommes [commandeur des nègres]
2
Sorte d'oiseau, voy. SAXICOLE.SYNONYME
1
BERGER, PÂTRE, PASTEUR. Le berger, étymologiquement, est le gardeur de brebis ; pâtre et pasteur, étymologiquement, désignent celui qui fait paître, celui qui garde toute espèce de bêtes. On remarquera que pasteur est seul usité pour indiquer des peuples spécialement adonnés aux soins des troupeaux ; il figure dans le haut style des vers ou de la prose quand on veut donner quelque relief à un berger ou à l'état de berger, avec cette différence que pasteur représente l'amour paternel, et berger l'amour proprement dit. Quand pâtre s'emploie au figuré, il emporte une idée défavorable que n'a jamais pasteur ; voyez l'exemple de Chateaubriand.HISTORIQUE
1
XIIIe s.L'on ne doit aorer fors Dieu seulement, qui est nostres pastres
dans Psautier, f° 115
Uns paistres ot en un desert Cent brebis mises en pasture
de GUI DE CAMBRAI dans Barl. et Jos. p. 67
Oublié m'ont prelat et pastre ; Chascuns m'esloingne, à poi lor est de ma besoingne
de RUTEBEUF dans 83
2
XIVe s.Tes gens dois à droit gouvrener ; Tu ies leur sires et leur mestres, Leur gouvreneres et leur paistres
de J. DE CONDÉ dans t. II, p. 155
ÉTYMOLOGIE
1
Lat. pastor (voy. PASTEUR). Dans l'ancienne langue, pastre est le nominatif, de pastor, avec l'accent sur pás ; pasteur est le régime, de pastorem, avec l'accent sur tó.