Définition de PARTISAN

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : par-ti-zan

DÉFINITIONS

1
Celui qui est attaché à une personne, à un parti.
Combien le prince a-t-il d'aveugles partisans ?
Gilotin en gémit, et, sortant, de fureur, Chez tous ses partisans va semer la terreur
Je soupçonne et Ménas et Lélie, Les partisans des rois et de la tyrannie
Les lullistes appellent les partisans de Rameau les ramoneurs
Un petit partisan de Locke était là tout près
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Micromégas, 7
Boursault avait des partisans qui le préféraient à Molière
de Jean-François MARMONTEL dans Oeuv. t. IV, p. 407
Nature : Au féminin. Partisane, celle qui est attachée au parti de quelqu'un, qui en prend la défense.
Elle [Mme du Chatelet] vous rendait bien justice ; vous n'aviez point de partisane plus sincère
Sémantique : Fig.
L'éclat de mes hauts faits fut mon seul partisan
Là [sur le théâtre], content du succès que le mérite donne, Par d'illustres avis je n'éblouis personne, Je satisfais ensemble et peuple et courtisans, Et mes vers en tout lieu sont mes seuls partisans
de Pierre CORNEILLE dans Excuse à Ariste.
2
Il se dit de ceux qui ont de l'attachement pour quelque chose.
Et tout ce que la gloire a de vrais partisans Le hait [Auguste] trop puissamment pour aimer ses présents
L'ouvrage le plus plat a, chez les courtisans, De tout temps rencontré de zélés partisans
Partisans du plaisir, et néanmoins sectateurs de la vertu, voilà les justes du monde, ces héros d'honneur et de probité qu'il fait tant valoir
Ce qu'on pourrait faire peut-être de plus glorieux pour elle [l'Encyclopédie], ce serait la liste de ses partisans et de ses adversaires
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Encyclop. 3e vol. Préface
3
Officier de troupes légères ou irrégulières qui court le pays et fait une guerre de surprises.
Le capitaine Merle, partisan protestant, fit écorcher vifs trois religieux de l'abbaye d'Issoire
Nature : Au plur. Troupes qui font une guerre de surprises ou d'avant-postes. Un corps de partisans. Guerre de partisans.
4
Anciennement. Celui qui faisait des partis ou sociétés pour la levée de certains impôts.
Quelque gros partisan m'achètera bien cher
Les partisans nous font sentir toutes les passions l'une après l'autre : l'on commence par le mépris à cause de leur obscurité ; on les envie ensuite, on les hait, on les craint, on les estime quelquefois et on les respecte ; l'on vit assez pour finir à leur égard par la compassion
de Jean de LA BRUYÈRE dans VI
La veuve d'un honnête partisan qui a gagné deux millions de bien au service du roi
Il semble qu'il ait à sa disposition la bourse d'un partisan

REMARQUE

1
On vient de voir que Voltaire a dit au féminin partisane, comme au XVIe siècle du reste.
On a dit moins correctement partisante : Comme femme, je suis partisante des modes
de NINON DE LENCLOS dans Lettres.

HISTORIQUE

1
XVe s.
La marquise de Montferrat.... grande partisane des François
de Philippe de COMMINES dans VIII, 9
2
XVIe s.
L. Hostilius, grand partisan de la noblesse
de Jacques AMYOT dans les Gracques, 44
Je veux laisser à la memoire une marque de fidelle partisan en la personne du duc de Thouars
Telle estoit lors l'affection partisane [l'attachement à son parti ; l'esprit de parti]
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans ib. III, 455
Si l'argent n'estoit prompt pour suppleer à ce defaut, la malignité du temps produisit une vermine de gens que nous appelasmes partisans, qui avançoient la moitié ou le tiers du denier pour avoir le tout ; race vrayement de viperes qui ont fait mourir la France leur mere aussitost qu'ils furent esclos

ÉTYMOLOGIE

1
Ital. partigiano ; de partire, partager (voy. PARTIR 1).

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