L'oeuvre Fables de Jean de LA FONTAINE
Ecrit par Jean de LA FONTAINE
Date : 1668, 1678, 1694
Citations de "Fables"
Utilisé pour le mot | Citation |
LICOU | Le premier qui vit un chameau S'enfuit à cet objet nouveau ; Le second s'approcha, le troisième osa faire Un licou pour le dromadaire |
LICOU | Il y porte une corde, et veut avec un clou Au haut d'un certain mur attacher le licou |
LIE | Là, vivant à discrétion, La galande fit chère lie |
LIER | Je ne crois pas que la nature Se soit lié les mains [par les destinées et les astres] et nous les lie encor... |
LIER | Le vautour s'en allait le lier [le pigeon], quand des nues Fond à son tour un aigle aux ailes étendues |
LIER | L'âge liait une amitié sincère Entre ces gens ; les deux pères s'aimaient |
LIESSE | Aux noces d'un tyran tout le peuple en liesse Noyait son souci dans les pots |
LIEU | Soyez-vous à vous-même un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau, Tenez-vous lieu de tout, comptez pour rien le reste |
LIEU | On tient toujours du lieu dont on vient... |
LIEUE | Un vieux renard, mais des plus fins.... Sentant son renard d'une lieue |
LIÈVRE | Un lièvre en son gîte songeait ; Car que faire en un gîte, à moins que l'on ne songe ? |
LIGE | Les animaux et toute espèce lige De son seul appétit.... |
LIGNAGE | Imprudence, babil et sotte vanité, Et vaine curiosité, Ont ensemble étroit parentage ; Ce sont enfants tous d'un lignage |
LIGNÉE | Quand l'enfer eut produit la goutte et l'araignée : Mes filles, leur dit-il, vous pouvez vous vanter D'être pour l'humaine lignée Également à redouter |
LIGUE | Le sage dit selon les gens : Vive le roi, vive la Ligue |
LIMAÇON | La faim le [le héron] prit ; il fut tout heureux et tout aise De rencontrer un limaçon |
LIME | On conte qu'un serpent, voisin d'un horloger, Entra dans sa boutique, et, cherchant à manger, N'y rencontra pour tout potage Qu'une lime d'acier qu'il se mit à ronger |
LION, ONNE | Le malheureux lion se déchire lui-même, Fait résonner sa queue à l'entour de ses flancs, Bat l'air qui n'en peut mais.... |
LIONCEAU | Le lionceau devint vrai lion ; le tocsin Sonne aussitôt sur lui ; l'alarme se promène De toutes parts.... |
LIPPÉE | Car, quoi ! rien d'assuré ! point de franche lippée ! |
LIQUIDE | Deux seaux alternativement Puisaient le liquide élément |
LIT | L'édifice résiste et dure en son entier : Après un lit de bois est un lit de mortier ; Chaque castor agit ; commune en est la tâche |
LIVRE | Hâte-toi, mon ami, tu n'as pas tant à vivre ; Je te rebats ce mot, car il vaut tout un livre |
LIVRER | L'attaquer, le mettre en quartiers, Sire loup l'eût fait volontiers ; Mais il fallait livrer bataille, Et le mâtin était de taille à se défendre hardiment |
LOGER | Son miroir lui disait : prenez vite un mari ; Je ne sais quel désir le lui disait aussi : Le désir peut loger chez une précieuse |
LOGER | Un homme n'ayant plus ni crédit ni ressource, Et logeant le diable en sa bourse, C'est-à-dire n'y logeant rien |
LOGIS | C'était un beau sujet de guerre Qu'un logis où lui-même il n'entrait qu'en rampant |
LOGIS | Il lui fallut à jeun retourner au logis, Honteux comme un renard qu'une poule aurait pris |
LOI | Depuis qu'il est des lois, l'homme pour ses péchés Se condamne à plaider la moitié de sa vie |
LOI | Il se faut entr'aider, c'est la loi de nature |
LOIN | Je vois de loin, j'atteins de même |
LOIN | Celui-ci, loin de tourner le dos, Veut vendre au moins sa vie, et mourir en héros |
LOISIR | Mais rien ne vient m'interrompre ; Je mange tout à loisir |
LONG, ONGUE | Un jour, sur ses longs pieds, allait je ne sais où Le héron au long bec emmanché d'un long cou |
LONG, ONGUE | L'autre [la Discorde], diligente, Courait vite aux débats, et prévenait la paix ; Faisait d'une étincelle un feu long à s'éteindre |
LONG, ONGUE | Quittez le long espoir et les vastes pensées |
LONG, ONGUE | La colombe l'entend, part et tire de long |
LONG, ONGUE | ....Les consolateurs De ce triste devoir tout au long s'acquittèrent |
LONG, ONGUE | Le long d'un clair ruisseau buvait une colombe |
LONGTEMPS | Le juge, instruit de leur malice, Leur dit : je vous connais de longtemps, mes amis |
LONGUEUR | Patience et longueur de temps Font plus que force ni que rage |
LONGUEUR | ...On nous mange, on nous gruge, On nous mine par des longueurs |
LOPIN | Point de courroux, messieurs, ....mon lopin me suffit, Faites votre profit du reste |
LOQUET | La bique, allant remplir sa traînante mamelle.... Ferma sa porte au loquet |
LORS | Maintenant il faut que j'appuie Ce que j'avançai lors, de quelque trait encor |
LOS | La liberté, les bois, suivre leur appétit, C'était leurs délices suprêmes : Tous renonçaient au los des belles actions |
LOT | La chose ainsi réglée, on composa trois lots ; En l'un les maisons de bouteille, Les buffets dressés sous la treille, La vaisselle d'argent, les cuvettes, les brocs |
LOUANGE | Ce breuvage vanté par le peuple rimeur, Ce nectar que l'on sert au maître du tonnerre, Et dont nous enivrons tous les dieux de la terre, C'est la louange |
LOUER | On ne peut trop louer trois sortes de personnes : Les dieux, sa maîtresse et son roi |
LOUER | L'autre jour, suivant à la trace Deux ânes, qui, prenant tour à tour l'encensoir, Se louaient tour à tour, comme c'est la manière |
LOUER | Pour un qui s'en louera, dix mille s'en plaindront |
LOUP | Quiconque est loup agisse en loup ; C'est le plus certain de beaucoup |
LOURDAUD, AUDE | Ne forçons point notre talent ; Nous ne ferions rien avec grâce ; Jamais un lourdaud, quoi qu'il fasse, Ne saurait passer pour galant |
LOUVAT | Au bout de quelque temps que messieurs les louvats Se virent loups parfaits |
LOUVRE | Le prince [le lion] à ses sujets étalait sa puissance ; En son louvre il les invita ; Quel louvre ! un vrai charnier, dont l'odeur se porta D'abord au nez des gens |
LOYER | Toute peine, dit-on, est digne de loyer |
LOYER | Et, sans considérer quel sera le loyer D'une action de ce mérite |
LUI | Si don coursier voulait.... Lui loup, gratis, le guérirait |
LUI | Le temps qui détruit tout, respectant votre appui, Me laissera franchir les ans dans cet ouvrage ; Tout auteur qui voudra vivre encore après lui Doit s'acquérir votre suffrage |
LUIRE | La lune, alors luisant, semblait contre le sire, Vouloir favoriser la dindonnière gent |
LUSTRE | On peut donner du lustre à leurs inventions [des anciens] ; On le peut, je l'essaie ; un plus savant le fasse |
LUSTRE | Puis cet homme et son fils le portent [l'âne] comme un lustre |
LUTTEUR | Que leur exemple [de Castor et de Pollux] était aux lutteurs glorieux |
LYNX | Lynx envers nos pareils et taupes envers nous |
MACHINE | Elle [l'alouette] avait évité la perfide machine [un piége] |
MACHINE | Ils [les cartésiens] disent donc Que la bête est une machine.... Telle est la montre qui chemine à pas toujours égaux, aveugle et sans dessein |
MACHINE | En est-il un plus pauvre en la machine ronde ? |
MACHINEUR | Lui-même ouvrit ce coffre et rendit bien surpris Tous les machineurs d'impostures |
MADAME | ....Il faudra qu'on pâtisse Du combat qu'a causé madame la génisse |
MADAME | Comment ! disait-il [l'âne].... Ce chien, parce qu'il est mignon, Vivra de pair à compagnon Avec monsieur, avec madame, Et j'aurai des coups de bâton ! |
MADRÉ, ÉE | Un renard, jeune encor, quoique des plus madrés, Vit le premier cheval qu'il eût vu de sa vie |
MAFFLÉ, ÉE et MAFFLU, UE | La voilà, pour conclusion, Grasse, mafflue et rebondie |
MAGIE | Parlez au diable, employez la magie ; Vous ne détournerez nul être de sa fin |
MAGISTER | Pour moi, j'ai déjà vu le maritime empire, J'ai passé les déserts, mais nous n'y bûmes point ; D'un certain magister le rat tenait ces choses... |
MAGISTRAT | D'un magistrat ignorant C'est la robe qu'on salue |
MAGNIFICENCE | Il [le roi] ne trouva partout que médiocrité, Louanges du désert et de la pauvreté ; C'étaient là ses magnificences [du berger devenu ministre] |
MAGNIFIQUEMENT | Vous parlez magnifiquement De cinq ou six contes d'enfant |
MAGOT | Notre magot prit pour ce coup Le nom d'un port pour un nom d'homme |
MAILLE | Ce lion fut pris dans des rets Dont ses rugissements ne le purent défaire ; Sire rat accourut, et fit tant par ses dents Qu'une maille rongée emporta tout l'ouvrage |
MAIN | Et grâce aux dons de la nature, La main est le plus sûr et le plus prompt secours |
MAIN | Je crois voir en ceci l'image d'une ville Où l'on met les deniers à la merci des gens, Échevins, prévôt des marchands : Tout fait sa main ; le plus habile Donne aux autres l'exemple, et c'est un passe-temps De leur voir nettoyer un monceau de pistoles |
MAIN | Du reste [un chien, dont les oreilles sont coupées] ayant d'oreille autant que sur ma main, Un loup n'eût su par où le prendre |
MAIN | Et la dernière main que met à sa beauté Une femme allant en conquête, C'est un ajustement des mouches emprunté |
MAIN | Elle [l'alouette] avait évité la perfide machine, Lorsque, se rencontrant sous la main de l'oiseau, Elle sent son ongle.... |
MAINT, MAINTE | Moyennant quoi, votre salaire Sera force reliefs de toutes les façons, Os de poulets, os de pigeons, Sans parler de mainte caresse |
MAINT, MAINTE | J'ai maints chapitres vus Qui pour néant se sont ainsi tenus |
MAINTENIR | Elle [la grandeur royale].... Maintient le laboureur, donne paie au soldat |
MAIRE | Un mien cousin est juge maire |
MAIS | Le malheureux lion.... Bat l'air qui n'en peut mais |
MAISON | J'aurai beau protester ; mon dire et mes raisons Iront aux Petites-Maisons |
MAÎTRE | Flatter ceux du logis, à son maître complaire |
MAÎTRE | Du palais d'un jeune lapin, Dame belette, un beau matin, S'empara : c'est une rusée ; Le maître étant absent, ce lui fut chose aisée |
MAÎTRE | Il n'est, pour voir, que l'oeil du maître |
MAÎTRE | Le lion, pour bien gouverner, Voulant apprendre la morale, Se fit un beau jour amener Le singe, maître ès arts chez la gent animale |
MAÎTRE | Par cet endroit passe un maître d'école |
MAÎTRE | Mais il faut réserver à d'autres cet emploi [de vous louer, Mme de Montespan] ; Et d'un plus grand maître [Louis XIV] que moi Votre louange est le partage |
MAÎTRE | Celui-ci ne voyait pas plus loin que son nez ; L'autre était passé maître en fait de tromperie |
MAÎTRE | Le vieux [castor] y fait marcher le jeune sans relâche ; Maint maître d'oeuvre y court, et tient haut le bâton |
MAÎTRE | J'ai vu dans le palais une robe mal mise Gagner gros ; les gens l'avaient prise Pour maître tel, qui traînait après soi Force écoutants |
MAÎTRE | Un jour, au coin du feu, nos deux maîtres fripons Regardaient rôtir des marrons |
MAJUSCULE | Oh ! combien de Césars deviendront Laridons ! |
MAL, ALE | ....Quand le mal est certain, La plainte ni la peur ne change le destin |
MAL, ALE | Une montagne en mal d'enfant |
MAL, ALE | Le mal est que dans l'an s'entremêlent des jours Qu'il faut chômer... |
MAL, ALE | Est-on sot, étourdi, prend-on mal ses mesures, On pense en être quitte en accusant son sort |
MALADE | Le médecin Tant-pis allait voir un malade Que visitait aussi son confrère Tant-mieux |
MALADIE | Ils [deux médecins] triomphaient encor sur cette maladie : L'un disait : il est mort, je l'avais bien prévu ; S'il m'eût cru, disait l'autre, il serait plein de vie |
MALAISÉ, ÉE | S'il en faut faire autant afin que l'on me flatte, Cela n'est pas bien malaisé |
MALAISÉ, ÉE | Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au soleil exposé |
MALCONTENT, ENTE | Le galant [le renard] aussitôt Tire ses grègues, gagne au haut, Malcontent de son stratagème |
MAL-EN-POINT | Le cheval lui desserre Un coup ; et haut le pied ; voilà mon loup par terre, Mal-en-point, sanglant et gâté |
MALFAISANT, ANTE | Bertrand avec Raton, l'un singe et l'autre chat, Commensaux d'un logis, avaient un commun maître ; D'animaux malfaisants c'était un très bon plat |
MALGRÉ | Princesse des oiseaux, il vous est fort facile D'enlever malgré moi ce pauvre malheureux |
MALHEUR | Enfin, n'en pouvant plus d'efforts et de douleur, Il met bas son fagot, il songe à son malheur |
MALHEUR | Un petit bout d'oreille échappé par malheur Découvrit la fourbe et l'erreur |
MALHEUR | Quand le malheur ne serait bon Qu'à mettre un sot à la raison, Toujours serait-ce à juste cause Qu'on le dit bon à quelque chose |
MALIN, MALIGNE | Il a un malin vouloir, il a du malin vouloir contre moi.... Ce doucet est un chat Qui, sous son minois hypocrite, Contre toute ta parenté, D'un malin vouloir est porté |
MALOTRU, UE | Se trouvant à la fin tout aise et tout heureuse De rencontrer un malotru |
MAMELLE | La bique allant remplir sa traînante mamelle |
MANANT | Ésope conte qu'un manant, Charitable autant que peu sage, Un jour d'hiver se promenant à l'entour de son héritage, Aperçut un serpent sur la neige étendu |
MANCHE | L'homme enfin la prie humblement [la forêt] De lui laisser tout doucement Emporter une unique branche, Afin de faire un autre manche |
MANCHON | Et si je meurs, il [le roi] veut avoir Un manchon de ma peau [la peau du léopard], tant elle est bigarrée |
MANDER | Il manda donc par députés Ses vassaux de toute nature |
MANDIBULE | L'autre [le cheval], qui s'en doutait, lui lâche [au loup] une ruade Qui vous lui met en marmelade Les mandibules et les dents |
MÂNES | Vengez la reine, immolez tous Ce traître à ses augustes mânes |
MANGEANT, ANTE | Soyons bien buvants, bien mangeants, Nous devons à la mort de trois l'un en dix ans |
MANGER | Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable ! |
MANGER | Et ce financier se plaignait Que les soins de la Providence N'eussent pas au marché fait vendre le dormir, Comme le manger et le boire |
MANGEUR, EUSE | Il leur apprit à leurs dépens, Que l'on ne doit jamais avoir de confiance En ceux qui sont mangeurs de gens |
MANIFESTE | Après que le milan, manifeste voleur, Eut répandu l'alarme en tout le voisinage |
MANOIR | Peu s'en fallut que le soleil Ne rebroussât d'horreur vers le manoir liquide |
MANQUER | Le lacs était tout prêt ; il n'y manquait qu'un homme |
MANQUER | L'artisan exprima si bien Le caractère de l'idole, Qu'on trouva qu'il ne manquait rien à Jupiter que la parole |
MANQUER | Il se jette à côté, se met sur le propos De Castor et Pollux ; ne manque pas d'écrire Que leur exemple était aux lutteurs glorieux |
MANQUER | Le juge prétendait qu'à tort et à travers On ne saurait manquer condamnant un pervers |
MANQUER | Les vertus devraient être soeurs, Ainsi que les vices sont frères ; Dès que l'un de ceux-ci s'empare de nos coeurs, Tous viennent à la file ; il ne s'en manque guères |
MANTEAU | Bon manteau bien doublé, bonne étoffe bien forte |
MANUSCRIT, ITE | Un ignorant hérita D'un manuscrit qu'il porta Chez son voisin le libraire : Je crois, dit-il, qu'il est bon, Mais le moindre ducaton Serait bien mieux mon affaire |
MARAIS | Un rat plein d'embonpoint, gras et des mieux nourris, Et qui ne connaissait l'avent ni le carême, Sur le bord d'un marais égayait ses esprits |
MARBRE | Un bloc de marbre était si beau Qu'un statuaire en fit l'emplette : Qu'en fera, dit-il, mon ciseau ? Sera-t-il dieu, table ou cuvette ? |
MARBRE | L'un des deux compagnons grimpe au faîte d'un arbre ; L'autre, plus froid que n'est un marbre, Se couche sur le nez, fait le mort, tient son vent |
MARCASSIN | De la gent marcassine et de la gent aiglonne |
MARCHAND, ANDE | Le plus petit marchand est savant sur ce point : Pour sauver son crédit, il faut cacher sa perte |
MARCHÉ | Et le financier se plaignait Que les soins de la Providence N'eussent pas au marché fait vendre le dormir, Comme le manger et le boire |
MARCHÉ | Il est force gens comme lui, Qui prétendent n'agir que pour leur propre compte, Et qui font le marché d'autrui |
MARCHÉ | Ce meurtre [du coq] n'amenda nullement leur marché [des servantes] ; Notre couple au contraire, à peine était couché Que la vieille craignant de laisser passer l'heure.... |
MARCHER | Il [un mulet] marchait d'un pas relevé, Et faisait sonner sa sonnette |
MARCHER | Le temps, qui toujours marche, avait pendant deux nuits Échancré, selon l'ordinaire, De l'astre au front d'argent la face circulaire |
MARCHER | Ne te donna-t-on pas des avis, quand la cause Du marcher et du mouvement, Quand les esprits, le sentiment, Quand tout faillit en toi ? |
MARCHER | Un rat des plus petits voyait un éléphant Des plus gros, et raillait le marcher un peu lent De la bête de haut parage |
MARÉCAGE | Elle [la grenouille] allégua pourtant les délices du bain, La curiosité, le plaisir du voyage, Cent raretés à voir le long du marécage |
MARÉCAGEUX, EUSE | ....La gent marécageuse, Gent fort sotte et fort peureuse, S'alla cacher sous les eaux |
MARGOT | Là croissait à plaisir l'oseille et la laitue, De quoi faire à Margot pour sa fête un bouquet |
MARGOT | L'aigle, reine des airs, avec margot la pie.... Traversaient un bout de prairie |
MARI | Certaine fille un peu trop fière Prétendait trouver un mari, Jeune, bien fait et beau, d'agréable manière, Point froid et point jaloux : notez ces deux points-ci |
MARIAGE | Un homme de moyen âge Et tirant sur le grison Jugea qu'il était saison De songer au mariage ; Il avait du comptant, Et partant De quoi choisir ; toutes voulaient lui plaire |
MARITIME | Pour moi, j'ai déjà vu le maritime empire |
MARMELADE | L'autre.... lui lâche une ruade Qui vous lui met en marmelade Les mandibules et les dents |
MARMITE | Et nous les réduirons [les loups et autres carnassiers] Aux mets de l'âge d'or autant que nous pourrons ! Ils n'auront ni croc ni marmite ! |
MARMITON | ....Un certain marmiton Nomma celui-ci [chien] Laridon |
MARMOT | Que, quelque jour, ce beau marmot Vienne au bois cueillir la noisette.... |
MARMOTTE | ....Quand la race escarbote Est en quartier d'hiver, et, comme la marmotte, Se cache et ne voit point le jour |
MARQUER | Il tourne à l'entour du troupeau, Marque entre cent moutons le plus gras, le plus beau |
MARQUETÉ, ÉE | Il [le roi] veut avoir Un manchon de ma peau, tant elle est bigarrée, Pleine de taches, marquetée |
MARQUIS | Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs ; Tout petit prince a des ambassadeurs ; Tout marquis veut avoir des pages |
MARRI, IE | La dame de ces biens, quittant d'un oeil marri Sa fortune ainsi répandue |
MARRON | Tire-moi ces marrons ; si Dieu m'avait fait naître Propre à tirer marrons du feu, Certes marrons verraient beau jeu |
MARTIN-BÂTON | Oh ! oh ! quelle caresse et quelle mélodie ! Dit le maître aussitôt, holà, Martin-bâton ! Martin-bâton accourt, l'âne change de ton |
MASQUE | Les grands, pour la plupart, sont masques de théâtre ; Leur apparence impose au vulgaire idolâtre |
MASSUE | Pour tuer une puce, il voulait obliger Ces dieux [Jupiter et Hercule] à lui prêter leur foudre et leur massue |
MASURE | Le pigeon profita du conflit des voleurs, S'envola, s'abattit auprès d'une masure |
MATHUSALEM | Quatre Mathusalem bout à bout ne pourraient Mettre à fin ce qu'un seul désire |
MATIÈRE | Je subtiliserais un morceau de matière, Que l'on ne pourrait plus concevoir sans effort, Quintessence d'atome, extrait de la lumière, Je ne sais quoi plus vif et plus mobile encor Que le feu.... |
MATIN | Pendant ces derniers temps, combien en a-t-on vus Qui du soir au matin sont pauvres devenus Pour vouloir trop tôt être riches ! |
MATIN | Notre homme, un beau matin, Va chercher compagnie |
MÂTIN | Mais il fallait livrer bataille, Et le mâtin était de taille à se défendre hardiment |
MÂTINEAU | Lui berger pour plus de ménage Aurait deux ou trois mâtineaux, Qui, lui dépensant moins, veilleraient aux troupeaux Bien mieux que cette bête seule |
MATINEUX, EUSE | Les coqs, lui disait-il, ont beau chanter matin, Je suis plus matineux encore |
MATOIS, OISE | Un vieux coq adroit et matois |
MATOIS, OISE | Le chat dit au renard : fouille en ton sac, ami ; Cherche en ta cervelle matoise Un stratagème sûr |
MATOISERIE | Mais d'où vient qu'au renard Ésope accorde un point, C'est d'exceller en tours pleins de matoiserie ? |
MATOU | Chaque rat rentre dans son trou : Et, si quelqu'un en sort, gare encor le matou |
MAUVAIS, AISE | Un renard, son voisin, d'assez mauvaise vie |
MAXIME | On ne peut trop louer trois sortes de personnes, Les dieux, sa maîtresse et son roi ; Malherbe le disait, j'y souscris quant à moi ; Ce sont maximes toujours bonnes |
ME | Prends ton pic, et me romps ce caillou qui te nuit ; Comble-moi cette ornière.... |
ME | Ce n'était pas un sot, non, non, et croyez-m'en Que le chien de Jean de Nivelle |
MÉCHANT, ANTE | Et vous, qui dédiez à messieurs les gens de finance De méchants livres bien payés |
MÉCHANT, ANTE | Le ciel eut pour ces voeux une bonté cruelle ; Souvent sa complaisance a de méchants effets |
MÉCHANT, ANTE | Ce qu'on donne aux méchants toujours on le regrette |
MÉCOMPTE | Car il trouvait toujours du mécompte à son fait |
MÉDECIN | Puisqu'on plaide, et qu'on meurt, et qu'on devient malade, Il faut des médecins, il faut des avocats |
MÉDECIN | Celui-ci [le lion] parmi chaque espèce Mande des médecins ; il en est de tous arts ; Médecins au lion viennent de toutes parts |
MÉDECIN | Il en coûte à qui vous réclame, Médecins du corps et de l'âme |
MÉDIATION | Elle employa sa médiation Pour accorder une telle querelle |
MÉDIOCRITÉ | Retirez-vous, trésors ; fuyez : et toi, déesse, Mère du bon esprit, compagne du repos, Ô médiocrité, reviens vite ! |
MÉFIANCE | Il était expérimenté, Et savait que la méfiance Est mère de la sûreté |
MÉGARDE | Ce loup rencontre un dogue aussi puissant que beau, Gras, poli, qui s'était fourvoyé par mégarde |
MÉGÈRE | À Tisiphone et Mégère Il [Mercure] préféra, dit-on, L'impitoyable Alecton [pour punir les hommes] |
MEILLEUR, EURE | Il est bon de parler et meilleur de se taire |
MEILLEUR, EURE | Il fondait là-dessus l'achat d'une feuillette Du meilleur vin des environs |
MEILLEUR, EURE | Non pas cela, dit l'homme, il fait meilleur chez nous |
MÉLANCOLIE | Je n'irai, par monts ni par vaux, M'exposer au vent, à la pluie ; Je vivrai sans mélancolie |
MÉLANCOLIQUE | Le mélancolique animal [lièvre].... Entend un léger bruit ; ce lui fut un signal Pour s'enfuir devers sa tanière |
MÊLÉ, ÉE | Trouvant un bien fort grand, mais fort mêlé d'affaires |
MEMBRE | De travailler pour lui [l'estomac] les membres se lassant, Chacun d'eux résolut de vivre en gentilhomme, Sans rien faire.... |
MÊME | Une chèvre, un mouton, avec un cochon gras, Montés sur même char s'en allaient à la foire |
MÊME | Même il m'est arrivé quelquefois de manger Le berger |
MÉMOIRE | Thémis n'avait point travaillé, De mémoire de singe, à fait plus embrouillé |
MÉNAGE | Lui, berger, pour plus de ménage Aurait deux ou trois mâtineaux Qui, lui dépensant moins, veilleraient aux troupeaux |
MÉNAGE | L'escarbot indigné Vole au nid de l'oiseau, fracasse, en son absence, Ses oeufs, ses tendres oeufs, sa plus douce espérance.... L'aigle étant de retour et voyant ce ménage Remplit le ciel de cris |
MÉNAGER | L'éléphant devait sur son dos Porter l'attirail nécessaire,... L'ours s'apprêter pour les assauts ; Le renard ménager de secrètes pratiques ; Et le singe amuser l'ennemi par ses tours |
MÉNAGER, ÈRE | Le sage est ménager du temps et des paroles |
MÉNAGER, ÈRE | La ménagère eut les coiffeuses |
MENER | Le charton n'avait pas dessein De les mener voir Tabarin |
MENSONGE | L'homme est de glace aux vérités ; Il est de feu pour le mensonge |
MENSONGE | Le mensonge et les vers de tout temps sont amis |
MENSONGE | Amusez les rois par des songes, Flattez-les, payez-les d'agréables mensonges |
MENSONGER, ÈRE | Outre la vanité de son art mensonger [l'astrologie] |
MENTEUR, EUSE | Et même qui mentirait Comme Ésope et comme Homère, Un vrai menteur ne serait |
MENTIR | Sans mentir, si votre ramage Se rapporte à votre plumage, Vous êtes le phénix des hôtes de ces bois |
MENTON | Son menton nourrissait une barbe touffue |
MENU, UE | Monsieur le mort, j'aurai de vous Tant en argent, et tant en cire, Et tant en autre menus coûts |
MER | Si j'apprenais l'hébreu, les sciences, l'histoire, Tout cela c'est la mer à boire ; Mais rien à l'homme ne suffit |
MERCI | Merci de moi, lui dit la mère, Tu mangeras mon fils ? l'ai-je fait à dessein Qu'il assouvisse un jour ta faim ? |
MERCI | Le dauphin dit : bien grand merci |
MÉRITE | ....Est-ce un sujet pourquoi Vous fassiez sonner vos mérites ? |
MÉRITE | Et sans considérer quel sera le loyer D'une action de ce mérite |
MÉRITE | On cherche les rieurs ; et moi je les évite ; Cet art veut sur tout autre un suprême mérite |
MERVEILLE | Il ne faut jamais dire aux gens : Ecoutez un bon mot, oyez une merveille ; Savez-vous si les écoutants En feront une estime à la vôtre pareille ? |
MERVEILLE | C'était merveille de le voir, Merveille de l'ouïr... |
MERVEILLE | [Il] Court à son compagnon, lui dit que c'est merveille Qu'il n'ait eu seulement que la peur pour tout mal |
MERVEILLEUX, EUSE | Je ne sais qui fut ta nourrice ; Mais ton corps me paraît en merveilleux état |
MÉSAVENTURE | Car, étant [un dogue] de nature à piller ses pareils, mainte mésaventure L'aurait fait retourner chez lui, Avec cette partie [l'oreille] en cent lieux altérée |
MESSER | L'âne à messer Lion fit office de cor |
MESSIRE | Un heurt survint ; adieu le char ; Voilà messire Jean Chouart Qui du choc de son mort a la tête cassée |
MESSIRE | Messire rat promit soudain |
MESURE | Est-on sot, étourdi, prend-on mal ses mesures, On pense en être quitte en accusant son sort |
MÉTAMORPHOSE | Quatre siéges boiteux, un manche de balai ; Tout sentait son sabbat et sa métamorphose |
MÉTIER | Il semblait qu'il n'agît que par réminiscence, Et qu'il eût autrefois fait le métier d'amant, Tant il le fit parfaitement |
MÉTIER | Un citoyen du Mans, chapon de son métier |
METS | Qu'aperçois-je ? dit-il, c'est quelque victuaille ; Et, si je ne me trompe à la couleur du mets, Je dois faire aujourd'hui bonne chère ou jamais |
METS | Le mets [tanches] ne lui plut pas [au héron] ; il s'attendait à mieux |
METTRE | Ce que chez vous nous voyons estimer N'est pas un roi qui ne sait point aimer, C'est un mortel qui sait mettre sa vie Pour son ami.... |
METTRE | Si dans son composé quelqu'un trouve à redire, Il peut le déclarer sans peur, Je mettrai remède à la chose |
METTRE | L'attaquer, le mettre en quartiers, Sire loup l'eût fait volontiers |
METTRE | Le chien mit bas la proie Pour la défendre mieux, n'en étant plus chargé |
METTRE | Sire, répond l'agneau, que Votre Majesté Ne se mette pas en colère |
MEUNIER, IÈRE | J'ai lu dans quelque endroit qu'un meunier et son fils... Allaient vendre leur âne |
MEURTRI, IE | Son nez meurtri le force à changer de langage |
MEUTE | Les clefs de meute, parvenues à l'endroit où pour mort le traître se pendit, Remplirent l'air de cris.... |
MI | Pour fournir au projet que forme un seul esprit, Il faudrait quatre corps ; encor loin d'y suffire, à mi-chemin je crois que tous demeureraient |
MIAULER | Un homme chérissait éperdument sa chatte ; Il la trouvait mignonne et belle et délicate, Qui miaulait d'un ton fort doux |
MICROSCOPE | L'un d'eux était de ces conteurs Qui n'ont jamais rien vu qu'avec un microscope ; Tout est géant chez eux... |
MIEL | Le refus des frelons fit voir Que cet art passait leur savoir, Et la guêpe adjugea le miel à leurs parties |
MIELLÉ, ÉE | Tircis eut beau prêcher ; ses paroles miellées S'en étant aux vents envolées.... |
MIEN | Il m'est mort un mien frère |
MIEN | Si j'ajoute du mien à son invention, C'est pour peindre nos moeurs, et non point par envie |
MIETTE | La cigogne au long bec n'en put attraper miette [du brouet servi par le renard] |
MIEUX | Si mieux n'aime la mère en créer une rente |
MIEUX | Le moins qu'on peut laisser de prise aux dents d'autrui, C'est le mieux.... |
MIEUX | On lui dit [à Jupiter] qu'il était père ; Et qu'il laissât, pour le mieux, à quelqu'un des autres dieux, D'autres tonnerres à faire |
MIEUX | Elle bâtit un nid, pond, couve, et fait éclore à la hâte ; le tout alla du mieux qu'il put |
MIGNON, ONNE | La fortune passa, l'éveilla doucement, Lui disant : mon mignon, je vous sauve la vie |
MIGNON, ONNE | Mais, ma mignonne, dites-moi, Vous campez-vous jamais sur la tête d'un roi [la mouche à la fourmi] ? |
MILAN | Un milan qui dans l'air planait, faisait la ronde, Voit d'en haut le pauvret [un rat] se débattant sur l'onde |
MILIEU | [le vulgaire] Mettant de faux milieux entre la chose et lui, Et mesurant par soi ce qu'il voit en autrui |
MILLE | Après mille ans et plus de guerre déclarée |
MINE | Garde-toi, tant que tu vivras, De juger des gens sur la mine |
MINE | L'ours bouche sa narine ; Il se fût bien passé de faire cette mine |
MINER | Au lieu qu'on nous mange, on nous gruge, On nous mine par des longueurs |
MINISTRE | Essuyant les dangers Des pirates, des vents, du calme et des rochers, Ministres de la mort |
MINOIS | Ce doucet est un chat, Qui, sous son minois hypocrite... |
MIRACLE | Miracle ! criait-on ; venez voir par les nues Passer la reine des tortues |
MIRAUT | ....Fût-il diable, Miraut, En dépit de ses tours, l'attrapera bientôt |
MIRER | Dans le cristal d'une fontaine Un cerf se mirant autrefois Louait la beauté de son bois |
MISE | Ils avaient des comptoirs, des facteurs, des agents, Des registres exacts de mise et de recette |
MISÉRABLE | Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir |
MISÉRABLE | Misérables humains, ceci s'adresse à vous |
MISÉRABLE | Il ne se faut jamais moquer des misérables ; Car qui peut s'assurer d'être toujours heureux ? |
MITIS | Notre maître Mitis Pour la seconde fois les trompe et les affine [les souris] |
MODÈLE | Si mon oeuvre n'est point un assez bon modèle, J'ai du moins ouvert le chemin ; D'autres pourront y mettre une dernière main |
MODÉRÉMENT | Je ne vois point de créature Se comporter modérément |
MODÉRER | Jupiter ne tarda guère à modérer son transport |
MOEURS | Ô temps, ô moeurs ! j'ai beau crier, Tout le monde se fait payer |
MOINDRE | Jamais la moindre grâce, Ni le moindre regard, le moindre mot enfin Ne lui fut accordé par ce coeur inhumain |
MOINEAU | Le gibier du lion, ce ne sont pas moineaux |
MOINS | Quant au but principal qu'Ésope s'y propose, J'y tombe au moins mal que je puis |
MOINS | Et je crois qu'à moins on s'effraie |
MOINS | Toute puissance est faible à moins que d'être unie |
MOINS | Un lièvre en son gîte songeait (Car que faire en un gîte à moins que l'on ne songe ?) |
MOINS | Eux trois [protecteurs] voulaient moins de reconnaissance Qu'à ce marchand il n'en coûtait pour un |
MOISSON | Il faut qu'avec notre famille Nous prenions dès demain chacun une faucille ; C'est là notre plus court ; et nous achèverons Notre moisson quand nous pourrons |
MOISSON | Pour corriger le blé, Dieu permit aux moutons De retrancher l'excès des prodigues moissons |
MOISSON | Mars nous fait recueillir d'amples moissons de gloire ; C'est à nos ennemis de craindre les combats, à nous de les chercher, certains que la victoire, Amante de Louis, suivra partout ses pas |
MOITIÉ | Des enfants de Japet toujours une moitié Fournira des armes à l'autre |
MOITIÉ | Votre digne moitié, couchée entre des fleurs, Tout près d'ici m'est apparrue |
MOITIÉ | [L'enfant] Prit la fronde, et du coup tua plus d'à moitié La volatile malheureuse |
MOMENT | ... Est-il aucun moment Qui vous puisse assurer d'un second seulement ? |
MOMENT | Quand ils sont près d'un bon moment, L'inconstante [la fortune] aussitôt échappe à leur désirs |
MOMENT | Et le drôle eut lappé le tout en un moment |
MON ou MA ou MES | Il [le chat] y tombe [dans un piége] en danger de mourir ; Et mon chat de crier |
MONARCHIQUE | Les grenouilles, se lassant De l'état démocratique, Par leurs clameurs firent tant Que Jupin les soumit au pouvoir monarchique |
MONCEAU | Un jour donc l'animal [singe] qui ne cherchait qu'à nuire, Détachait du monceau tantôt quelque doublon, Un jacobus, un ducaton |
MONDE | Ouvrez-la [la montre] ; lisez dans son sein ; Mainte roue y tient lieu de tout l'esprit du monde |
MONDE | Tout au monde est mêlé d'amertume et de charmes |
MONDE | Soyez-vous l'un à l'autre [deux amants] un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau |
MONDE | Le monde est vieux, dit-on ; je le crois ; cependant Il le faut amuser encor comme un enfant |
MONDE | Apaisez le lion : seul il passe en puissance Ce monde d'alliés vivant sur notre bien |
MONDE | Là-dessus le maître entre et vient faire sa ronde : Qu'est ceci, dit-il à son monde ? |
MONNAIE | Que de filles, Ô dieux ! mes pièces de monnoie Ont produites !... |
MONSIEUR | Mon bon monsieur, Apprenez que tout flatteur Vit aux dépens de celui qui l'écoute |
MONSIEUR | Femmes, filles, valets, gros messieurs, tout enfin, Allait, comme autrefois demander son destin |
MONSIEUR | Monsieur ne songe à rien, monsieur dépense tout, Monsieur court, monsieur se repose.... Elle en dit tant, que monsieur à la fin Vous la renvoie à la campagne |
MONSTRE | Mais enfin il les sut engager à lui servir d'un monstre [poisson] assez vieux pour lui dire Tous les noms des chercheurs de mondes inconnus |
MONT | La moindre taupinée était mont à ses yeux |
MONT | La mer promet monts et merveilles |
MONTAGNE | Une montagne en mal d'enfant Jetait une clameur si haute, Que chacun, au bruit accourant, Crut qu'elle accoucherait, sans faute, D'une cité plus grosse que Paris : Elle accoucha d'une souris |
MONTANT, ANTE | Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé |
MONTUEUX, EUSE | La lune nulle part n'a sa surface unie, Montueuse en des lieux, en d'autres aplanie |
MOQUÉ, ÉE | Quelqu'un le reconnut [le geai], il se vit bafoué, Berné, sifflé, moqué, joué, Et par messieurs les paons plumé d'étrange sorte |
MOQUER (SE) | On crut qu'il se moquait ; on sourit, mais à tort |
MORALE | Une morale nue apporte de l'ennui ; Le conte fait passer le précepte avec lui |
MORALITÉ | Nous sommes tous d'Athène en ce point ; et moi-même, Au moment que je fais cette moralité.... |
MORCEAU | Je sais que la vengeance Est un morceau de roi, car vous [rois] vivez en dieux |
MORDRE | La Parque et ses ciseaux Avec peine y mordaient [sur le sanglier] ; la déesse infernale Reprit à plusieurs fois l'heure au monstre fatale |
MORDRE | Esprits du dernier ordre, Qui, n'étant bons à rien, cherchez sur tout à mordre.... |
MORFONDRE | La vogue [d'une devineresse] était passée Au galetas ; il avait le crédit ; L'autre femme se morfondit |
MORFONDU, UE | Pour se sauver de la pluie, Entre un passant morfondu |
MORNE | Le malheureux lion, languissant, triste et morne |
MORT, ORTE | Mort ou vif, lui dit-il, montre-nous ton moineau |
MORT, MORTE | Monsieur le mort, laissez-nous faire, On vous en donnera de toutes les façons, Il ne s'agit que du salaire ; Messire Jean Chouart couvait des yeux son mort |
MORT, MORTE | Se couche sur le nez, fait le mort, tient son vent |
MORT | La mort ne surprend point le sage, Il est toujours prêt à partir |
MORT | La Mort crut, en venant, l'obliger en effet |
MORTEL, ELLE | Descartes, ce mortel dont on eût fait un dieu |
MORTELLEMENT | Mortellement atteint d'une flèche empennée, Un oiseau déplorait sa triste destinée |
MOT | Dieu ne créa que pour les sots Les méchants diseurs de bons mots |
MOTIF | Phèdre enchérit souvent [sur Ésope] par un motif de gloire |
MOUCHARD | Les mouches de cour sont chassées ; Les mouchards sont pendus : et vous mourrez de faim, De froid, de langueur, de misère, Quand Phébus régnera sur un autre hémisphère |
MOUCHE | Et la dernière main que met à sa beauté Une femme allant en conquête, C'est un ajustement des mouches emprunté |
MOUCHE | Les mouches de cour sont chassées |
MOUCHE | Nomme-t-on pas aussi mouches les parasites ? |
MOUCHERON | Va-t'en, chétif insecte, excrément de la terre ; C'est en ces mots que le lion Parlait un jour au moucheron |
MOUCHETÉ, ÉE | Il [le roi] veut avoir Un manchon de ma peau, tant elle est bigarrée, Pleine de taches, marquetée, Et vergetée et mouchetée |
MOUCHOIR | [Le seigneur] Auprès de lui la fait asseoir [la fille du jardinier], Prend une main, un bras, lève un coin de mouchoir ; Toutes sottises dont la belle Se défend avec grand respect |
MOUFLARD, ARDE | Ainsi criait Mouflard, jeune dogue |
MOUILLÉ, ÉE | Qu'il eût du chaud, du froid, du beau temps, de la bise, Enfin du sec et du mouillé |
MOULIN | Il [le mulet] eût cru s'abaisser servant un médecin ; Étant devenu vieux, on le mit au moulin |
MOURANT, ANTE | Un mourant qui comptait plus de cent ans de vie Se plaignait à la Mort que précipitamment Elle le contraignait de partir tout à l'heure Sans avoir fait son testament |
MOUSSE | On les eût vus sur la mousse, Lui, sa femme et maint petit ; Ils n'avaient tapis ni housse, Mais tous fort bon appétit |
MOUTON | Il tourne à l'entour du troupeau, Marque entre cent moutons le plus gras, le plus beau |
MOUTON | Eh bien ! manger moutons, canaille, sotte espèce, Est-ce un péché ? |
MOUTONNIER, IÈRE | La moutonnière créature Pesait plus qu'un fromage |
MOUVOIR | Sur un corps qui ne vit, ne meut ni ne respire |
MOYEN | Par ce moyen les mutins virent Que celui qu'ils croyaient oisif et paresseux à l'intérêt commun contribuait plus qu'eux |
MOYENNANT | Et sans s'incommoder, moyennant ce partage.... |
MUE | Puisque un cartésien s'obstine à traiter ce hibou de montre, de machine, Quel ressort lui pouvait donner Le conseil de tronquer un peuple mis en mue ? |
MUER | Un paon muait ; un geai prit son plumage, Puis après se l'accommoda |
MULET | Le mulet d'un prélat se piquait de noblesse, Et ne parlait incessamment Que de sa mère la jument, Dont il contait mainte prouesse |
MUNICIPAL, ALE | Cet homme [à Athènes] par son testament, Selon les lois municipales, Leur laissa tout son bien |
MUNIR | Borée et le soleil virent un voyageur Qui s'était muni par bonheur Contre le mauvais temps |
MUR | Je vais citer un prince aimé de la victoire ; Son nom seul est un mur à l'empire ottoman [contre l'empire ottoman] |
MÛR, ÛRE | Des raisins, mûrs apparemment Et couverts d'une peau vermeille |
MÛR, ÛRE | Deux veuves sur son coeur eurent le plus de part, L'une encor verte, et l'autre un peu bien mûre |
MUSETTE | On y vit des lambeaux, L'habit d'un gardeur de troupeaux.... Et, je pense, aussi sa musette |
MUSIQUE | Le milan alors lui réplique : Vraiment, nous voici bien ; lorsque je suis à jeun, Tu me viens parler de musique |
MUTILÉ, ÉE | Qu'ai-je fait pour me voir ainsi Mutilé par mon propre maître ? |
MYSTÈRE | Tout est mystère dans l'amour, Ses flèches, son carquois, son bandeau, son enfance |
NAGÉE | L'autre bête.... Dans un trou se précipita, Revint sur l'eau, puis échappa ; Car au bout de quelques nagées Tout son sel se fondit |
NAGER | Tantôt on les eût vus côte à côte nager [deux oiseaux d'eau], Tantôt courir sur l'onde et tantôt se plonger |
NAGUÈRE ou NAGUÈRES | L'ombre avec la lumière y peut tracer souvent [dans une lunette astronomique] Un homme, un boeuf, un éléphant : Naguère l'Angleterre y vit chose pareille |
NAÏVETÉ | Le financier riant de sa naïveté |
NARCISSE | Que fait notre Narcisse ? il se va confiner Aux lieux les plus cachés qu'il peut imaginer |
NARINE | .... L'ours boucha sa narine ; Il se fût bien passé de faire cette mine ; Sa grimace déplut ; le monarque irrité L'envoya chez Pluton faire le dégoûté |
NARQUOIS, OISE | Maint vieux chat, fin, subtil et narquois, Et d'ailleurs en voulant à toute cette race, Les guetta, les prit, fit main basse |
NATION | La nation des belettes, Non plus que celle des chats, Ne veut aucun bien aux rats |
NATIVITÉ | L'ingrate, pour le jour de sa nativité, Joignait aux fleurs de sa beauté Les trésors des jardins et des vertes campagnes |
NATURE | Tous deux [les médecins] s'étant trouvés différents pour la cure, Leur malade paya le tribut à nature |
NATURE | Il se faut entr'aider ; c'est la loi de nature |
NATUREL, ELLE | Tu ressembles aux naturels Malheureux, grossiers et stupides ; On n'en peut tirer rien qu'avecque le bâton, Plus je te remplissais, plus mes mains étaient vides |
NAUFRAGE | Il vendit son troupeau, Trafiqua de l'argent, le mit entier sur l'eau ; Cet argent périt par naufrage |
NE | L'un dit : je n'y vais point, je ne suis pas si sot ; L'autre : je ne saurais |
NE | L'âne appelle aussitôt le chien à son secours : Le chien ne bouge et dit.... |
NE | Tout fut mis en morceaux ; un seul n'en échappa |
NE | Je vous porterai tous, L'un après l'autre, en ma retraite ; Nul que Dieu seul et moi n'en connaît les chemins |
NE | On se voit d'un autre oeil qu'on ne voit son prochain |
NÉANT | ....J'ai maints chapitres vus, Qui pour néant se sont ainsi tenus ; Chapitres, non de rats, mais chapitres de moines, Voire chapitres de chanoines |
NÉCESSAIRE | Ainsi certaines gens, faisant les empressés, S'introduisent dans les affaires ; Ils font partout les nécessaires, Et, partout importuns, devraient être chassés |
NÉCESSITÉ | S'assure-t-on sur l'alliance Qu'a faite la nécessité ? |
NECTAR | Ce breuvage vanté par le peuple rimeur, Le nectar, que l'on sert au maître du tonnerre, Et dont nous enivrons tous les dieux de la terre ; C'est la louange.... |
NENNI | Est-ce assez ? dites-moi, n'y suis-je point encore ? - Nenni. - M'y voici donc ? - Point du tout.... |
NET, ETTE, | Un quart voleur survient, qui les accorde net |
NET, ETTE, | Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net |
NETTOYER | Échevins, prévôt des marchands, Tout fait sa main : le plus habile Donne aux autres l'exemple, et c'est un passe-temps De leur voir nettoyer un monceau de pistoles |
NEUF, EUVE | [Un oeuf] Frais et nouveau pondu : gardez bien de le dire, On m'appellerait poule.... La femme neuve sur ce cas, Ainsi que sur mainte autre affaire, Crut la chose... |
NEVEU | Mes arrière-neveux me devront cet ombrage ; Eh bien ! défendez-vous au sage De se donner des soins pour le plaisir d'autrui ? |
NEZ | Celui-ci ne voyait pas plus loin que son nez, L'autre était passé maître en fait de tromperie |
NEZ | La belette avait mis le nez à la fenêtre : Ô dieux hospitaliers, que vois-je ici paraître ? Dit l'animal chassé du paternel logis |
NI | Ils n'avaient tapis ni housse, Mais tous fort bon appétit |
NI | Ni mon grenier ni mon armoire Ne se remplit à babiller |
NICHER | Notre maître Mitis.... Blanchit sa robe et s'enfarine, Et, de la sorte déguisé, Se niche et se blottit dans une huche ouverte |
NID | Elle bâtit un nid, pond, couve et fait éclore à la hâte ; le tout alla du mieux qu'il put |
NID | Il y fit tant de tours [au lieu où son trésor était enfoui] qu'un fossoyeur le vit, Se douta du dépôt, l'enleva sans rien dire ; Notre avare un beau jour ne trouva que le nid |
NID | Toutes... [les souris] rentrent dans leurs nids à rats |
NITÉE | Les blés d'alentour mûrs avant que la nitée Se trouvât assez forte encor |
NOBLE | [Le singe] Détachait du monceau, tantôt quelque doublon, Un jacobus, un ducaton, Et puis quelque noble à la rose |
NOCE | Aux noces d'un tyran tout le peuple en liesse Noyait son souci dans les pots |
NOCE | Mon maître marie Sa fille unique, et vous jugez Qu'étant de noce, il faut malgré moi que j'engraisse |
NOIR, OIRE | Il entre [dans une rivière], et son cheval le met à couvert des voleurs, mais non de l'onde noire ; Tous deux au Styx allèrent boire |
NOIR, OIRE | Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir |
NOISE | Sur le que si, que non, tous deux [chat et renard] étant ainsi, Une meute apaisa la noise |
NOM | Je veux qu'il [un ornement] ait nom mouche ; est-ce un sujet pourquoi, Vous [mouche] fassiez sonner vos mérites ? |
NOMBRE | Un carpeau, qui n'était encore que fretin, Fut pris par un pêcheur au bord d'une rivière : Tout fait nombre, dit l'homme, en voyant son butin |
NONOBSTANT | L'aigle fondant sur lui nonobstant cet asile |
NON-PLUS-ULTRA ou NEC-PLUS-ULTRA | Ce cas n'arrive pas quelquefois en cent ans ; C'est le non-plus-ultra de la fauconnerie |
NORD | Du bout de l'horizon accourt avec furie Le plus terrible des enfants Que le nord eût portés jusque-là dans ses flancs |
NORMAND, ANDE | Certain renard gascon, d'autres disent normand, Mourant presque de faim, vit au haut d'une treille Des raisins mûrs apparemment |
NORMAND, ANDE | Ne soyez à la cour, si vous voulez y plaire, Ni fade adulateur, ni parleur trop sincère ; Et tâchez quelquefois de répondre en Normand |
NORMAND, ANDE | Le Normand et demi [un chapon du Mans] laissait les gens crier |
NOTE | C'est toujours même note et pareil entretien |
NOTER | Certains fille un peu trop fière Prétendait trouver un mari.... Point froid et point jaloux ; notez ces deux points-ci |
NOTRE | Toutes deux firent tant, que notre tête grise.... |
NOURRICE | Je ne sais qui fut ta nourrice ; Mais ton corps me paraît en merveilleux état |
NOURRIR | Son menton nourrissait une barbe touffue ; Toute sa personne velue Représentait un ours, mais un ours mal léché |
NOURRISSON | Et, sans s'incommoder, moyennant ce partage, Mères et nourrissons faisaient leur tripotage |
NOURRITURE | Mais la diverse nourriture Fortifiant en l'un [chien] cette heureuse nature, En l'autre l'altérant.... |
NOUVEAU ou, devant une voyelle ou une h muette, NOUVEL, NOUVELLE | Amants, heureux amants, voulez-vous voyager ? Que ce soit aux rives prochaines ; Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau, Toujours divers, toujours nouveau |
NOUVEAU ou, devant une voyelle ou une h muette, NOUVEL, NOUVELLE | Ayant parlé de cette sorte, Le nouveau saint ferma sa porte |
NOUVEAU ou, devant une voyelle ou une h muette, NOUVEL, NOUVELLE | La priant de lui prêter Quelque grain pour subsister Jusqu'à la saison nouvelle |
NOUVELLE | L'autre grille déjà de conter la nouvelle ; Elle va la répandre en plus de dix endroits |
NOUVELLE | Je vous rends, leur dit-il, mille grâces, les belles, Qui m'avez si bien tondu ; J'ai plus gagné que perdu ; Car d'hymen point de nouvelles |
NOYER | Ah ! maudit animal qui n'est bon qu'à noyer |
NOYER | Aux noces d'un tyran tout le peuple en liesse Noyait son souci dans les pots |
NOYER | Je ne suis pas de ceux qui disent : ce n'est rien ; C'est une femme qui se noie ; Je dis que c'est beaucoup |
NU, NUE | Une morale nue apporte de l'ennui |
NUÉ, ÉE | Toi que l'on voit porter à l'entour de ton col Un arc-en-ciel nué de cent sortes de soies |
NUIRE | Messieurs les courtisans, cessez de vous détruire ; Faites, si vous pouvez, votre cour sans vous nuire |
NUIT | Soit lorsque le soleil rentre dans sa carrière, Et que, n'étant plus nuit, il n'est pas encor jour |
NUL, NULLE | Ma retraite, Nul que Dieu seul et moi n'en connaît les chemins |
NULLEMENT | Prenez femme, abbaye, emploi, gouvernement : Le monde en parlera, n'en doutez nullement |
OBJET | [Le cerf se mirant dans une fontaine]... ne pouvait qu'avecque peine Souffrir ses jambes de fuseaux, Dont il voyait l'objet se perdre dans les eaux |
OBLIGEANT, ANTE, | ....Il fallait de l'argent ; On en prit d'un prince obligeant |
OBLIGER | ....Garde que ce convoi, Quand je vais chez les dieux, ne t'oblige à des larmes |
OBLIGER | Mais enfin, je l'ai vu, vu de mes yeux, vous dis-je ; Et ne vois rien qui vous oblige D'en douter un moment après ce que je dis |
OBLIGER | L'esprit dit à ses hôtes : On m'oblige de vous quitter |
OBLIGER | Il faut autant qu'on peut obliger tout le monde ; On a souvent besoin d'un plus petit que soi |
OBLIGER | Obligez-moi de n'en rien dire |
OBOLE | La fourmi le pique au talon ; Le vilain retourne la tête ; La colombe l'entend, part, et tire de long ; Le soupé du croquant avec elle s'envole ; Point de pigeon pour une obole |
OBOLE | Tu te prends à plus dur que toi, Petit serpent à tête folle ; Plutôt que d'emporter de moi Seulement le quart d'une obole, Tu te romprais toutes les dents |
OBSÈQUES | Il [le lion] fit avertir sa province Que les obsèques se feraient En tel jour, en tel lieu ; ses prévôts y seraient Pour régler la cérémonie Et pour placer la compagnie |
OBSTACLE | Plus l'obstacle était grand, plus fort fut le désir |
OBTENIR | La jeunesse se flatte et croit tout obtenir |
OCCASION | L'âne vint à son tour et dit : j'ai souvenance Qu'en un pré de moines passant, La faim, l'occasion, l'herbe tendre et, je pense, Quelque diable aussi me poussant, Je tondis de ce pré la largeur de ma langue |
OCCUPANT, ANTE | La dame au nez pointu répondit que la terre Était au premier occupant |
OCCUPÉ, ÉE | On n'en voyait point d'occupés à chercher le soutien d'une mourante vie |
OCCUPER | Une nuit que chacun s'occupait au sommeil |
OCTOGÉNAIRE | Passe encor de bâtir, mais planter à cet âge ! Disaient trois jouvenceaux, enfants du voisinage, Assurément il radotait |
OCTROI | Quelle loi En [du terrier] a pour toujours fait l'octroi à Jean fils ou neveu de Pierre ?... |
OEIL | [Chez le chat] Un modeste regard et pourtant l'oeil luisant |
OEIL | Je t'ai toujours choyé, t'aimant comme mes yeux |
OEIL | Messire Jean Chouart couvait des yeux son mort, Comme si l'on eût dû lui ravir ce trésor |
OEIL | On se voit d'un autre oeil qu'on ne voit son prochain |
OEIL | ....L'homme aux cent yeux n'a pas fait sa revue ; Je crains fort pour toi sa venue |
OEIL | Tout le jour, il avait l'oeil au guet ; et la nuit, Si quelque chat faisait du bruit, Le chat prenait l'argent |
OEIL | Il n'est pour voir que l'oeil du maître ; Quant à moi, j'y mettrais encor l'oeil de l'amant |
OEIL | J'aperçois le soleil, quelle en est la figure ? Ici-bas ce grand corps n'a que trois pieds de tour ; Mais, si je le voyais là-haut dans son séjour, Que serait-ce à mes yeux que l'oeil de la nature ? |
OEILLADE | Jamais oeillade de la dame, Propos flatteur et gracieux, Mot d'amitié ni doux sourire, Déifiant le pauvre sire, N'avaient fait soupçonner qu'il fût vraiment chéri |
OEUF | Elle [la grenouille] qui n'était pas grosse en tout comme un oeuf |
OEUVRE | Si mon oeuvre n'est point un assez bon modèle, J'ai du moins ouvert le chemin ; D'autres pourront y mettre une dernière main |
OEUVRE | À l'oeuvre on connaît l'artisan |
OEUVRE | Quelle morale puis-je inférer de ce fait ? Sans cela, toute fable est un oeuvre imparfait |
OFFICE | L'âne à messer lion fit office de cor |
OH | Oh ! Oh ! quelle caresse ! et quelle mélodie ! Dit le maître aussitôt |
OISEAU | L'escarbot intercède, et dit : Princesse des oiseaux.... |
OISEAU | L'oiseau de Jupiter, sans répondre un seul mot, Choque de l'aile l'escarbot |
OISEAU | Connaissez-vous les miens [enfants] ? dit l'oiseau de Minerve |
OISEAU | Dès qu'il [le chasseur] voit l'oiseau de Vénus, Il le croit en son pot et déjà lui fait fête |
OISELEUR | L'oiseleur repartit : Ce petit animal T'en avait-il fait davantage ? |
OISIF, IVE | Celui-ci ne songeait que ducats et pistoles ; Quand ces biens sont oisifs, je tiens qu'ils sont frivoles |
OISILLON | Un manant au miroir prenait des oisillons |
OISON | La tortue enlevée.... Justement au milieu de l'un et l'autre oison |
OMBRAGE | Mes arrière-neveux me devront cet ombrage |
OMBRE | Tout ce que l'homme fait, il le fait à leurs yeux [des dieux], Même les actions que dans l'ombre il croit faire |
OMBRE | Chacun se trompe ici-bas ; On voit courir après l'ombre Tant de fous qu'on n'en sait pas La plupart du temps le nombre |
ONGLE | Tout cet orgueil [du coq vainqueur] périt sous l'ongle du vautour |
ONGLE | Cependant plusieurs le faisaient féminin : Elle [l'alouette] sent son ongle maline [de l'autour] |
OPÉRATEUR, TRICE | Voilà l'opératrice aussitôt en besogne ; Elle retira l'os |
OPINER | Dès l'abord leur doyen [des rats], personne fort prudente, Opina qu'il fallait, et plus tôt que plus tard, Attacher un grelot au cou de Rodilard |
OPINION | C'est souvent du hasard que naît l'opinion, Et c'est l'opinion qui fait toujours la vogue |
OPPOSÉ, ÉE | ...On ne voit sous les cieux Nul animal, nul être, aucune créature Qui n'ait son opposé ; c'est la loi de nature |
OPPOSER | J'oppose quelquefois, par une double image, Le vice à la vertu, la sottise au bon sens, Les agneaux aux loups ravissants |
OR | Comble-moi cette ornière ; as-tu fait ? Oui, dit l'homme. Or bien je vas t'aider, dit la voix, prends ton fouet |
OR | En son hôtel il fait venir Le chanteur, et lui dit : Or çà, sire Grégoire, Que gagnez-vous par an ? |
OR | Nous n'avons pas les yeux à l'épreuve des belles, Ni les mains à celle de l'or |
OR | Son voisin au contraire était tout cousu d'or |
OR | La Parque à filets d'or n'ourdira point ma vie |
ORACLE | Si ce qu'on dit d'Ésope est vrai, C'était l'oracle de la Grèce ; Lui seul avait plus de sagesse Que tout l'aréopage.... |
ORAGEUX, EUSE | Une humeur franche et libre et le don d'être amie Malgré Jupiter même et les temps orageux |
ORATEUR | ....L'orateur recourut à ces figures violentes Qui savent exciter les âmes les plus lentes |
ORBICULAIRE | Un soir, il aperçut La lune au fonds d'un puits : l'orbiculaire image Lui parut un ample fromage |