Définition de NICHER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ni-ché

DÉFINITIONS

1
Nature : V. n. Faire son nid.
Si le rossignol pouvait parler, il dirait à ces docteurs [qui soutiennent la liberté d'indifférence] : je suis invinciblement déterminé à nicher, je veux nicher, j'en ai le pouvoir et je niche
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Philos. Princ. d'act. 12
Il [le vautour] niche dans les forêts épaisses et désertes sur les arbres les plus élevés
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Ois. t. I, p. 224
Sémantique : Fig.
En mille endroits nichait l'amour
de Jean de LA FONTAINE dans Tabl.
Il se dit aussi de certains quadrupèdes.
À la Louisiane et en Canada, où les ours noirs sont très communs, et où ils ne nichent pas dans les cavernes, mais dans de vieux arbres morts sur pied et dont le coeur est pourri
de Georges Louis Leclerc, comte de BUFFON dans Quadrup. t. III, p. 33
2
Nature : V. a. Familièrement. Placer en quelque endroit, enfermer.
La voici ; dans ma chambre allez me la nicher [Agnès]
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans Éc. des femmes, V, 6
Nicher quelqu'un en prison, ou, absolument, le nicher, le mettre en prison.
Sémantique : Fig.
Quand on veut rendre les gens ridicules et méprisables, il faut les nicher dans quelque ouvrage qui aille à la postérité
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Lett. d'Alembert, 6 janv. 1761
3
Sémantique : Fig. Se nicher, Nature : v. réfl. Se poster, comme dans un nid, en quelque coin écarté.
Les jésuites de Compiègne qui ne se sont nichés là que depuis un an
de Gui PATIN dans Nouv. lett. t. II, p. 198, dans POUGENS
Notre maître Mitis.... Blanchit sa robe et s'enfarine, Et, de la sorte déguisé, Se niche et se blottit dans une huche ouverte
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. III, 18
Se fait petit, se serre, au bord [du lit] se va nicher
de Jean de LA FONTAINE dans Gascon puni.
Cet homme s'est niché dans une bonne maison, il a trouvé une bonne retraite, un bon établissement.
Il se dit aussi des sentiments, des passions, des idées, etc. qui prennent pied dans l'esprit, dans le coeur.
Le pauvre court après lui [Molière qui lui avait fait l'aumône], et lui dit : Monsieur, vous n'aviez peut-être pas dessein de me donner un louis d'or, je viens vous le rendre. - Tiens, mon ami, dit Molière, en voilà un autre, et il s'écria : où la vertu va-t-elle se nicher !
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Mél. litt. Vie de Molière.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Cilz aloient la nuit jonchier Là où se souloient nichier Es tas de blez et muelons
dans Brut, ms. f° 103, dans LACURNE
2
XVe s.
Et li oiselet ne sont lent, Chascun an, de leur nid niser, Et, par nature, eulx aviser De pondre, couver et esclore
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 487
Les Anglois se nichoient dans les chasteaux voisins
dans Mém. s. du Guesclin. ch. 7

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, niger ; de nid, par l'intermédiaire d'un thème fictif nidicare, justifié par le latin nidicus, de nidus, nid. Nidifier se trouve dans un texte du XIIe siècle :
Jamais en altre liu ne nidifiera
dans Th. le mart. 163

Synonymes de NICHER

Termes proches de NICHER