Définition de SOMMEILLER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : so-mè-llé, ll mouillées, et non so-mè-yé

DÉFINITIONS

1
Dormir, être dans le sommeil. La nuit quand tout sommeille.
Il élevait sa queue, il la faisait briller, Et cent mille autres badinages, Pendant quoi nul dindon n'eût osé sommeiller
Le quartier alarmé n'a plus d'yeux qui sommeillent
Lorsque tout sommeillait dans l'ombre de la nuit
de LAHARPE dans Mélanie, I, 4
Sémantique : Fig.
Allez, où sont allés vos pères, Dormir auprès de vos aïeux ; De ce lit où la mort sommeille, On dit qu'un jour elle s'éveille
2
Sémantique : Particulièrement. Dormir d'un sommeil léger, d'un sommeil imparfait. Je ne dormais pas tout à fait ; je ne faisais que sommeiller.
On l'a interrogé [M. Fouquet] sur les octrois : il a fort bien répondu ; pourtant il s'est allé embrouiller sur certaines dates, sur lesquelles on l'aurait fort embarrassé, si on avait été fort habile et bien éveillé ; mais, au lieu d'être alerte, M. le chancelier sommeillait doucement
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans Lett. à Pompone, 24 nov. 1664
Au prélat sommeillant elle adresse ces mots
Comme on voit sommeiller cette pâle statue Qui montre, en nos jardins, Ariane abattue Posant sur un bras faible un front décoloré
de P. LEBRUN dans Voy. de Grèce, II, 3
Sémantique : Par extension.
Ne dis plus, ô Jacob, que ton Seigneur sommeille ; Pécheurs, disparaissez ; le Seigneur se réveille
Sémantique : Fig.
Censeur de ma chère paresse, Pourquoi viens-tu me réveiller Au sein de l'aimable mollesse Où j'aime tant à sommeiller ?
de BERNIS dans Épît. X, Paresse.
3
Sémantique : Fig. Il se dit de ce qui est dans un état d'inactivité, d'inertie. La nature sommeille. Ses passions sommeillaient encore.
Dans l'erreur du soupçon votre raison sommeille
Tantôt, dans un cylindre où l'homme l'amoncelle, Il [le fluide électrique] sommeille, il attend la rapide étincelle
Qu'ils renaissent pour vous ces heureux entretiens Où le choc fait jaillir la flamme qui sommeille
de MILLEV. dans Jalousies littér.
4
Sémantique : Fig. Se laisser aller à quelque négligence. Il n'y a guère d'auteurs qui ne sommeillent quelquefois.
Il est temps que tu t'éveilles : Dans le sang innocent ta main va se plonger, Tandis que tu sommeilles
Il se conjugue avec l'auxiliaire avoir.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Sumeille la meie aneme [âme] pur ennui
dans Liber psalm. p. 184
Je dormi e si sumeillai e relevai ; kar nostre sire me rescout
dans Arch. des miss. scient. t. V, p. 145
Donez les moi [mes armes] por Dieu le droiturier ; Car trop laissons Berneçon sommillier ; Or le rirons [nous irons de nouveau], se Dieu plaist, esveillier
dans R. de Cambrai, 149
2
XIIIe s.
Mere, de quoi me chastiez ? Est-ce de coudre ou de taillier ? Ou de filer ou de broissier ? Ou se c'est de trop sommillier ?
dans Romancero, p. 54
Couchier s'en va, plus n'i atent, Semlie bien et fermement
dans Ren. 17526
L'université qui lors iere [était] Endormie, leva la chiere ; Du bruit du livre s'esveilla, N'onc puis gaires ne someilla
dans la Rose, 12032
N'ot point de couche appareillie, Ne dras de lin, ne oreiller, à terre l'estut sommellier
de RUTEBEUF dans II, 119
3
XVIe s.
Heureux quand je regarde Ses beaux yeux sommeiller
de Pierre de RONSARD dans 189
[Caton] se renfonçant dans le lict, se remeit encores à sommeiller
de Michel de MONTAIGNE dans I, 340

ÉTYMOLOGIE

1
Sommeil ; provenç. someillar, sonelhar, sonilhar ; ital. sonnecchiare.

Synonymes de SOMMEILLER

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