L'oeuvre Les trois règles de la Nature de Jacques DELILLE

Ecrit par Jacques DELILLE

Date : 1809

Citations de "Les trois règles de la Nature"

Pages 1

Utilisé pour le motCitation
CAFÉC'est toi, divin café, dont l'aimable liqueur, Sans altérer la tête, épanouit le coeur
CONFIERIl entre, il se confie à ces lugubres voûtes
CONTINUITÉOn chercherait en vain dans les vers de Lucrèce cette finesse de goût, cette continuité d'élégance, surtout cette aimable sensibilité que l'auteur des Géorgiques a répandue dans toutes ses compositions
COQUILLAGEVoyez au fond des eaux ces brillants coquillages ; La terre a moins de fruits, les bois moins de feuillages
CORAILQu'un ver emprisonné formerait le corail ; Mais ce noble arbrisseau, ces pierres, cet émail Ne sont que l'ornement et le luxe du monde
CORNETL'autre [insecte] roule en cornet une feuille docile Et dans ce simple abri choisit son domicile
CÔTÉPrès du feu, deux amants, pleins d'un tendre délire, D'un regard de côté se parlent sans rien dire
COTERIELà, chaque coterie a ses arrangements ; Chacun y fait emplette et d'amis et d'amants
COTONNEUX, EUSETapisse de duvet la pêche cotonneuse
COUCHEL'aurore matinale Vient frapper de ses feux la couche nuptiale
COURIRLà courent à la ronde et les propos joyeux Et la vieille romance et les aimables jeux
COUVERTEDe quels métaux fondus la pâte blanchissante Forma d'un riche enduit leur couverte brillante
CRITout est trouble et discorde, et les cris de l'école Égalent en fracas les cavernes d'Éole
CRILa poule qui partage un ver à ses enfants N'a pas le même cri que la poule éperdue Dont l'horrible faucon vient de frapper la vue
CRIARD, ARDETantôt, aigre et criard, parle en maître irrité
CRISTALLIN, INEAu bord d'un frais ruisseau dont les eaux cristallines Tombaient, parmi des rocs, du sommet des collines
CRISTALLISÉ, ÉEEt tantôt, dans la nuit des antres souterrains, En blocs cristallisés il se livre à nos mains
CROASSERComparez.... Le corbeau qui croasse au brillant rossignol
CROCEh bien ! cet animal aux longs crocs, au pas lent [l'écrevisse], Montre au sage étonné que ce spectacle enchante, Les débris renaissants de sa serre tranchante
CROUPESur la croupe du mont ses mains allaient chercher L'eau qui tombait des cieux dans le creux du rocher
CULTIVATEUR, TRICELe fer cultivateur et le bronze qui tonne
DÉCOMPOSERC'est là [dans les mines], c'est encor là que, cachant sa puissance, L'éternel ouvrier, dans un profond silence, Compose lentement et décompose tout
DÉDAIGNEUX, EUSEDe ces riches atours une autre [plante] dédaigneuse Laisse à ses soeurs l'azur, la pourpre, le saphir, Et se livre sans voile aux baisers du zéphyr
DORMIRLe soir, de nos jardins parcourez les carreaux ; Voyez, ainsi que nous, sur leurs tiges baissées S'assoupir de ces fleurs les têtes affaissées, Et, dormant au lieu même où veilleront leurs soeurs, Du nocturne repos savourer les douceurs
DOUTERAinsi, de tous côtés lorsque souffle l'orage, La mer doute à quels vents doit obéir sa rage
ÉGAYER[Une plante] Court vêtir les rochers, égayer les tombeaux
ENFANTQuels qu'ils soient, l'Éternel à d'immuables lois Soumet tous les enfants des vergers et des bois ; Lui-même il les nourrit, il veille à leur défense
ENRICHIRUn âge s'enrichit des pensers d'un autre âge
ENTRAÎNÉ, ÉEEt toujours entraîné, croyait toujours choisir
ESPÈCECombien, soigneuse encor de leur postérité, Par des moyens divers la nature puissante Conserve chaque espèce à jamais renaissante
ESQUISSE[L'oiseau-mouche] Vif, prompt, gai, de la vie aimable et frêle esquisse, Et des dieux, s'ils en ont, le plus charmant caprice
ÉTENDRE....En vain sous de beaux cieux S'étendaient à tes pieds des champs délicieux
ÉTREINDREEt des plis écaillés qu'avec force il déploie, Saisit, étreint, étouffe et dévore sa proie
EXILER[Ce jardin des plantes] Où s'exilent pour nous de leurs terres natales Des règnes différents les familles royales, Le tigre, le lion, le cèdre aux longs rameaux, Et l'énorme éléphant....
EXPRIMERD'autres s'exprimeront, l'homme seul sait parler
FÉROCEUn vain peuple à la fois et féroce et volage, Après l'avoir formé, détruisait son ouvrage
FLOREFlore même en naissant le reçut [Linné] dans ses bras ; Flore sourit d'espoir à sa première aurore ; Non point cette éternelle et ridicule Flore Qui pour les vieux amours compose des bouquets, Mais celle qui du monde enseigne les secrets
FRIMASMais la paix de son front n'était point dans son âme ; L'ardente ambition le brûlait de sa flamme ; Ainsi sous les frimas l'Etna cache ses feux
FUTILECe papillon lui-même, à nos yeux si futile, Qui sait si de son vol l'erreur n'est pas utile ? Peut-être, en son essor vif et capricieux, Il hâte en se jouant le grand oeuvre des cieux [la fécondation des plantes dioïques]
GERBEDe ces monstres des mers, dont la puissante haleine Avec un bruit horrible élance en gerbes d'eaux L'océan revomi par leurs larges naseaux
GONDOLEPlusieurs [fruits] furent taillés en nacelle, en gondole ; Sur les champs de Thétis les caprices d'Éole Promènent à leur gré ces fruits navigateurs
GOURMAND, ANDEL'un [végétal, la truffe], caché dans la terre où son destin l'attache, Attend que d'un gourmand le luxe l'en arrache
GUÊPIEREt d'un papier nouveau qu'il a su copier, L'homme doit le modèle aux travaux d'un guêpier
HABITERChacun [végétal] a ses penchants, sa saison et sa place, Habite les lieux chauds, ou se plaît sous la glace
HABITUDELes besoins répétés amènent l'habitude
HACHESur les partis rivaux se promenant sans choix, Des bourreaux fatigués la hache indifférente De leur sang confondu sans cesse était fumante
HARDI, IEEnfin l'adroit scalpel, le verre officieux Trahirent ces secrets ; le hardi botaniste Devint des végétaux l'habile anatomiste
INGLORIEUX, EUSEJours inglorieux
INQUIÉTUDELui [le peuple], dans son orageuse et vague inquiétude, Instrument et jouet de vingt partis rivaux, Passait de trouble en trouble à des tourments nouveaux
LISTel un sauvage lis, Confiant au désert le parfum qu'il exhale, Cache aux vents indiscrets sa beauté virginale
MADRÉPOREMadrépores, coraux, coquilles et poissons, L'un sur l'autre entassés, composèrent ces monts Dont sur le monde entier se prolonge la chaîne
MÂLEDans ses traits doux et fiers une mâle beauté Semblait joindre la grâce à la sévérité
MARCHANDERDans la même place où se vendaient autrefois les bestiaux, se marchandaient publiquement les consulats et les prétures
MATRICELà, différents de poids, de forme, de figure, Dans la dure épaisseur de leur matrice obscure, Se forment ces métaux qu'on tâche d'arracher Aux veines de la terre, aux fentes du rocher
MÉDAILLEVoyez-vous, à l'aspect d'une médaille antique, Palpiter du vieux temps l'amateur fanatique ?
MERQue dis-je ? quelquefois sur une armée entière L'affreux orage roule une mer de poussière
MEREt de mille bienfaits sa lumière suivie Nous prête son fanal sur la mer de la vie
MERCUREEt le mercure enfin, qui, connu par son poids, En globules roulants glisse et fuit sous nos doigts
MEURTRIER, IÈRELe faucon obéit à notre art meurtrier, Le chien devient chasseur, et l'éléphant guerrier
NAISSANT, ANTESon lit [de l'aurore] du jour naissant est nommé le berceau
NASEAU....Ces monstres des mers dont la puissante haleine Avec un bruit horrible élance en gerbes d'eaux L'océan revomi par leurs larges naseaux
NAVIGATEURPlusieurs [fruits] furent taillés en nacelle, en gondole ; Sur les champs de Thétis les caprices d'Éole Promènent à leur gré ces fruits navigateurs
NEFSa nef avait franchi les colonnes d'Alcide
NERFMais comment de ces nerfs le mobile faisceau De notre âme à nos sens, de nos sens à notre âme Va-t-il du sentiment communiquer la flamme ?
NITREEt le nitre irascible, irrité par les feux, Ébranle au loin les airs, et la terre, et les cieux
NORDLe Nord décoloré languit dans un long deuil
NOURRISSONDe là toutes ces plantes, Nourrissons exilés des régions ardentes
NOVICED'une aile moins novice alors le jeune élève [le jeune oiseau] S'enhardit, prend l'essor, s'abat et se relève
NU, NUEL'être que Dieu fit nu dut inventer les arts, Il file ses habits, il bâtit des remparts
NUAGETu n'y vas point chercher les combats des systèmes, Les nuages du doute et la nuit des problèmes
NUANCERL'homme ne sait pas mieux dans ses nobles désirs Provoquer, varier, nuancer les plaisirs, Les hâter, les calmer, les quitter, les reprendre
OPPRIMERSous des rocs entassés le superbe Encelade, La bouche haletante et le sein enflammé, Soulève le fardeau dont il est opprimé
OPULENT, ENTECes superbes rideaux, ces coussins fastueux, Des amours opulents trône voluptueux
ORL'or flottant des moissons, et le vert des feuillages, Et le changeant émail qui peint les coquillages
OURAGANLe terrible ouragan mugit, part et s'élance, La ruine le suit et l'effroi le devance
OURAGANDes révolutions tel l'ange désastreux Va semant la terreur sur son passage affreux ; Moeurs, lois, trônes, autels, tout tombe, et d'un long âge L'ouragan politique anéantit l'ouvrage
OUVERT, ERTEEt dans le même jour, et dans les mêmes lieux, Où des scènes de sang avaient frappé les yeux, Le bal était ouvert et le plaisir barbare Passait des cris de mort aux sons de la guitare
OUVRIER, IÈREC'est là [dans les mines], c'est encor là que, cachant sa puissance, L'éternel ouvrier, dans un profond silence, Compose lentement et décompose tout
PAPETIÈREArt charmant ! j'aime à voir la mouche papetière, Du bel art de Didot inventant la matière, Des cuves d'Annonay suppléer les chiffons
PAPILLONVoyez ce papillon échappé du tombeau ; Sa mort fut un sommeil, et sa tombe un berceau
PAPYRUSD'Homère et de Platon durant les premiers âges Le papyrus du Nil conservait les ouvrages
PARALYSIESouvent la froide main de la paralysie Dans un débile corps joint la mort à la vie
PARAVENTQuel plaisir, entouré d'un double paravent, D'écouter la tempête et d'insulter au vent !
PARCOURIRLe changement parcourt ce théâtre mobile [la terre] ; Strabon méconnaîtrait le globe de Danville
PASTOUREAU, ELLESi nous ne voyons plus, dans les jeux funéraires, Les fleurs s'entrelacer aux urnes cinéraires, La pastourelle encore en forme ses bouquets
PAUVRETÉSi Lucrèce eût exprimé ce qu'on savait alors de positif, nous aurions aujourd'hui le plaisir, en le lisant, de comparer la pauvreté des connaissances anciennes avec la richesse des connaissances modernes
PENSEROn pense voir des fruits, des fleurs fraîches écloses, Et boire le nectar dans un bouquet de roses
PIERREUX, EUSEPlus loin un suc pierreux, distillé dans leurs veines, Incruste lentement des forêts souterraines
PLANLa nature est mon plan, mon tableau l'univers
PLANERLe Temps, un cercle en main, plane sur l'univers
PLANTQue de plants inconnus, d'arbustes étrangers Ombragent nos jardins et peuplent nos vergers !
PLILorsque l'habit jaloux qui cache ton amante Descend, glisse à longs plis sur sa taille élégante
PLIANT, ANTEIl [le jeune oiseau] sort, et, balancé sur la branche pliante, Il hésite, il essaie une aile encor tremblante
POINTJe ne te suivrai point dans cette mer profonde Où chaque astre est un point, et chaque point un monde
POINTILLEUX, EUSESur un fragile amas d'arguments pointilleux Bâtit du faux savoir le trophée orgueilleux
POMPEM. de Buffon surtout, ayant à peindre les merveilles de la nature, était plus autorisé à déployer, dans son ouvrage, toute la pompe de son style et toute la richesse de son imagination
POPULARISERLe moins populaire de tous les langages [la poésie] a seul le droit de populariser ce qu'il y a dans le monde de plus brillant et de plus utile
POPULEUX, EUSEAinsi de tige en tige, ainsi de race en race, De ces troncs populeux [du figuier des pagodes] la famille vivace Voit tomber, remonter ses rameaux triomphants, Du géant leur aïeul gigantesques enfants
PORTERHélas ! à notre sort ne portez point envie, Un seul de vos printemps vaut toute notre vie
POURLà, sans suite, sans faste et sans vain appareil, Pour temple les arceaux de cette voûte obscure, Ces prismes pour flambeaux, pour témoin la nature, Pour offrande leur coeur, un rocher pour autel, Le dieu d'hymen reçut leur serment mutuel
POURVOYEUR, EUSETous naissent pour détruire ; et, par un triste accord, L'hyménée est partout pourvoyeur de la mort
PRESQUEAussi du grand Leibnitz l'aimable fantaisie Osait aux animaux promettre une autre vie, Un destin plus heureux et presque un paradis
PRISMEEt du prisme magique, armant sa main savante, Développe d'Iris l'écharpe éblouissante
PROCLAMEREn vain des animaux se proclamant le roi
PROPAGATEUR, TRICEL'instinct propagateur de leur race amoureuse Sans cesse reproduit leur foule populeuse
PROVIDENTIEL, ELLELa nature, toujours avare pour notre curiosité, et toujours prodigue pour nos besoins, semble avoir traité ces deux poëtes, Virgile et Lucrèce, avec une partialité providentielle
PUTRIDITÉQuelquefois sans chaleur nous sentons la clarté ; Tel le poisson dissous par la putridité Luit, sans nous échauffer, en écailles brillantes
QUEQue son maître [du chien] paraisse, et ses sens sont calmés
RABOTEUX, EUSEDes aspects raboteux, sombres, secs et sans grâces, Des arbres africains nous décèlent les races
RACEJe ne pouvais nombrer ces races innombrables, Qui, diverses de port, de formes, de couleurs, De feuilles, de parfums et de fruits, et de fleurs, Filles des monts, des bois, de la terre et de l'onde, Sont les trésors de l'homme et l'ornement du monde
RAMENEREt des corps enterrés dans leur couche profonde, Le tombeau le ramène au vieux berceau du monde
RAQUETTEAilleurs, par deux rivaux la raquette empaumée, Attend, reçoit, renvoie une balle emplumée
RAYONLe rayon de la vie en ses yeux étincelle
RÉCHAUFFER... quand l'aquilon nous souffle la froidure, Ces chênes, ces ormeaux, dont les feuillages verts Rafraîchissaient l'été, réchauffent nos hivers
RECOMPOSERLa nature... décompose, construit, fond, désordonne, arrange.... Et dans ce grand chaos recompose les mondes
REDRESSERTantôt au fond des bois, à l'entour du vieux tronc, Il [le boa] enlace sa queue et redresse son front
RÉDUIT, ITEUne immense vapeur tombe réduite en goutte
RÉDUITJe goûte, retiré dans mon heureux réduit, L'étude, le repos, le silence et la nuit
RÉFLÉCHI, IELe mercure et l'étain, l'un sur l'autre étendus, Recueillent les rayons surpris à leur passage, Et des traits réfléchis vous présentent l'image
REFUSÉ, ÉEDu souvenir la faculté puissante, Donnée à l'animal, refusée à la plante
REHAUSSÉ, ÉELe talent rehaussé par d'aimables dehors, La vertu qu'embellit la grâce d'un beau corps
RENOUVELEREt la destruction renouvelait le monde
RÉPARERAinsi l'eau, l'air, le feu, la terre se répondent, L'océan se répare, et nos champs se fécondent
REPOMPERUne lame argentée [chez le végétal].... Chassant l'air altéré, repompe un air plus frais
RÉPONDREL'étonnement, l'effroi, le plaisir se confondent, Et par un même cri tous les coeurs se répondent
REPOUSSÉ, ÉEDe minces feuillets d'or, Tout à coup animés [par l'électricité], semblent prendre l'essor, Attirés, repoussés, s'approchent, se retirent
REPRENDREAutour de lui, le temps, sous mille aspects nouveaux, Achevait, renversait, reprenait ses travaux
RÉSERVEEt la froide réserve au visage boudeur
RÉSISTANCEL'art des corps les plus durs dompte la résistance
RESSENTIMENTGardant du bienfait seul le doux ressentiment
RESSOUVENIREt mieux que leur foyer, de leurs jeunes amours Le doux ressouvenir réchauffe leurs vieux jours
RETRACÉ, ÉEEt dans ses souvenirs le présent retracé Lui montrant l'avenir écrit dans le passé
RÊVERPar la pensée encor je jouirai des cieux, Je rêverai les bois, les monts, la terre et l'onde ; Et dans mes souvenirs j'habiterai le monde
RIMEREt Despréaux rima contre les plats rimeurs
RIVALISERCes vers miraculeux Qui, citoyens obscurs de notre grand domaine, Rivalisent d'adresse avec la race humaine
RIZAinsi fut adopté par la moitié du monde Le riz, fils de la terre et nourrisson de l'onde
ROMANAinsi, de la nature audacieux romans, Périront, renversés sur leurs vains fondements, Tant de rêves fameux
RONGEUR, EUSEEt de ces vers rongeurs qui dévorent nos bois
ROUCOULEMENTÉcoutez du pigeon épris de sa maîtresse Le doux roucoulement exprimer sa tendresse
RUGISSEMENTBien loin d'eux vont mourir les clameurs populaires Et le rugissement des factions contraires
SARMENTLe soir, pour son retour, sa femme vigilante Préparait du sarment la flamme pétillante
SAVAMMENTPlus savamment cruel, par quelques grains de poudre L'homme imite l'éclair, son bras lance la foudre
SAVONDans les mains d'un enfant, un globe de savon Dès longtemps précéda le prisme de Newton
SCALPELEnfin l'adroit scalpel, le verre officieux Trahirent ces secrets ; le hardi botaniste Devint des végétaux l'habile anatomiste
SCINTILLERMais j'ai vu scintiller le diamant.... Il rayonne à vos doigts, il pare vos cheveux
SÉCULAIRESon vieux tronc, par sa durée séculaire, insultant à la fragilité des générations humaines
SÉDIMENTOh ! que le temps sait bien, dans sa marche féconde, Sous mille aspects nouveaux reproduire le monde ! Qui l'eût cru qu'un amas de légers sédiments Brillerait en cristaux, luirait en diamants ?
SELDes murailles de sel [dans les mines de Wiliska] se montrent à sa vue [du voyageur] : Le sel se forme en voûte, en colonne, en statue ; Le sel se creuse en temple, et se dresse en autel ; Le travailleur s'assied à des tables de sel
SENSSur toi pèse en tout sens sa fluide colonne [de l'air]
SENSITIVEQui ne croit reconnaître une vierge craintive Dans cette délicate et tendre sensitive Qui, courbant sous nos mains son feuillage honteux, De la douce pudeur offre l'emblème heureux ?
SÉPULCRAL, ALEAinsi, sur les confins de la nuit sépulcrale, L'affreuse mort au fond de la coupe fatale Laisse encore pour lui quelques gouttes de miel
SILa nymphe était si belle, et son amant si tendre
SILLONNERAlors, en se jouant, des pieds armés de fer Vont sillonnant ces flots endurcis par l'hiver
SOMMEILLERTantôt, dans un cylindre où l'homme l'amoncelle, Il [le fluide électrique] sommeille, il attend la rapide étincelle
SONLes lacs ont leurs oiseaux, la mer a ses serpents, Et ses poissons ailés et ses poissons rampants
SOUFFRANT, ANTEEt son supplice encor [de Laocoon], objet de nos douleurs, Sur un marbre souffrant nous fait verser des pleurs
SOULAGEREt la terrible loi de la nécessité D'un peuple trop nombreux soulage leur cité
SOÛLERSe soûler de carnage
SUJETLa pompe du style, les idées exaltées, cette diction brillante et poétique, qui, après avoir fait la fortune de son ouvrage [de Buffon], sont devenues, pour beaucoup de lecteurs, un sujet de reproche
TAPISQue l'aube au tapis vert surprend à son retour, Veillant toute la nuit, se plaignant tout le jour
TEMPSLe temps instruit le temps
TENDREIci, du haut des monts une colonne d'eau Se précipite en masse, ou se tend en rideau
TISONJ'agace mes tisons ; mon adroit artifice Reconstruit de mon feu le savant édifice
TONEt, le prisme à la main, l'audacieux Newton Des diverses couleurs distingua chaque ton
TOURMENTÉ, ÉEEt des brûlants débris du globe tourmenté, Le désordre enfantant la régularité
TOURMENTERIl [le vent] frappe, élève, abaisse et tourmente les ondes
TRAÎNEAUC'est alors qu'emporté par un coursier rapide, Court le traîneau léger sur la neige solide
TRANCHANT, ANTEAinsi rien n'est tranchant, ainsi rien n'est mêlé ; Ainsi sont réunis sur cette échelle immense Le degré qui finit et celui qui commence
TRAVERSERIl traverse en tremblant ces effroyables scènes
TRÉBUCHETMaraudeurs obstinés, faméliques rongeurs, En vain s'arment contre eux les trébuchets vengeurs
TRÉSORQuel art bâtit leurs murs [des abeilles], quel travail peut suffire à ces trésors de miel, à ces amas de cire ?
TRESSÉ, ÉEOu les serpents tressés dont se coiffe Alecton
TROMPERPar vous tout s'embellit, et l'heureuse sagesse Trompe l'ennui, l'exil, l'hiver et la vieillesse
TROTTE-MENUDu fond de nos caveaux, du haut de nos greniers La gent trotte-menu s'assemble par milliers
TROTTERLes deux pieds suspendus sur son double étrier, Assise de côté, l'une trotte à l'anglaise ; L'autre va sautillant sur la selle française
VAGABOND, ONDEAinsi, précipitant leur course vagabonde, La vague suit la vague et l'onde pousse l'onde
VAISSEAUEt ces hardis vaisseaux, flottantes citadelles, à qui les vents vaincus semblaient céder leurs ailes
VÉGÉTERTout naît, végète, et meurt pour végéter encore
VENGERL'éléphant, pour venger sa grossière structure, De la raison sublime obtint quelques rayons
VEREn replis tortueux le ver rampant se traîne
VERLes mers ont moins de flots, les fleurs moins de familles Qu'il n'est de vers ailés, jadis humbles chenilles
VOILERTantôt la nymphe plonge, et le frais élément Voile, sans le cacher, cet objet si charmant
VOLUTEChacun d'eux [végétaux] a sa grâce et son utilité ; Volutes, chapiteaux, fuseaux, navette, aiguilles, Quelles formes n'ont pas leurs nombreuses familles ! Partout le grand artiste a varié son plan

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