Définition de VOLAGE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : vo-la-j'

DÉFINITIONS

1
Qui est changeant et léger.
...Ceux qui cherchent vainement Cette fille du Sort [la Fortune] de royaume en royaume, Fidèles courtisans d'un volage fantôme
Et l'on craint.... Qu'il n'entraîne après lui tout un peuple volage
[Thésée] Volage adorateur de mille objets divers
de ID. dans ib. II, 5
Une femme inconstante est celle qui n'aime plus... une volage, celle qui ne sait si elle aime et ce qu'elle aime
de Jean de LA BRUYÈRE dans III
Que m'importe à présent ce peuple et son outrage, Et sa faveur crédule, et sa pitié volage ?
.... Pourtant il faudrait, entre nous, Ou n'être point volage on n'être point jaloux
de Jean-François COLLIN D'HARLEVILLE dans Chât. en Esp. II, 3
La vie eut bien pour moi de volages douceurs ; Je les goûtais à peine, et voilà que je meurs
Nature : Substantivement. Personne changeante.
Vengez-vous d'un ingrat, punissez un volage
Que je verrais, Albin, ma volage punie, Si de ces grands apprêts pour la cérémonie.... Elle n'avait que l'ombre et qu'une autre eût le fruit
J'assure à mon volage un retour plus facile
de LA CHAUSSÉE dans Préjugé à la mode, IV, 3
2
Sémantique : Terme de marine. Navire volage, navire qui manque de stabilité, et plie aisément sous ses voiles.
Compas ou boussole volage, dont l'aiguille a une trop grande mobilité.
Sémantique : En termes d'artillerie de mer, on dit qu'un canon est volage quand il a un recul très vif.
3
Ancien terme de médecine. Feu volage, sorte d'éruption qui vient au visage et aux lèvres, surtout chez les enfants.
Sémantique : Fig.
Tout cela [discours de piété sans pratique] n'est qu'un feu volage qui se dissipe de lui-même

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Car pleüst Deu qui fit oisel volage....
dans Ronc. p. 65
Onques vers li [elle] n'oi [je n'eus] faus cuer ne volage
dans Couci, XI
2
XIIIe s.
Li uns dit qu'ele [la dame] n'est pas sage ; Li autres la tient à volage
dans Lai du conseil
Jone escuier au poil volage, Trop me plaing de vostre folage, Qu'à nul bien faire n'entendeiz, Ne de rien ne vos amendeiz
de RUTEBEUF dans 115
Fous est qui à escient Vuet sor gravelle semer ; Et cil plus, qui entreprent Volage feme à amer
dans Hist. litt. de la Fr. t. XXIII, p. 759
3
XIVe s.
Qui fiert de paume, ou de poing, de verge, ou de legier baston, et sancs issoit volages, le ferour [celui qui a frappé] ne doit que trois sols
dans Ordonn. des rois, t. II, p. 348
Trois compaignons volages [de passage] et dont ladite Marguerite ne scet les noms, vinrent en ladite ville de Neuvis ou baillage de Troies
Lequel Huart est homme ancien et homme lunatique et insensible, et par plusieurs fois comme volage et ydiot
4
XVIe s.
Je ne veux point de trop volage amie, Ny ne la veux aussi trop endormie
de ST-GELAIS dans 230
Ils esgarent çà et là les poures ames en speculations volages
Les plus volages et plus prompts à entreprendre toutes choses temerairement suivoient les esperances de Caesar
de Jacques AMYOT dans Crassus, 13
Il [Eudoxus] veult, au prix de sa vie, acquerir une science de laquelle l'usage et possession luy soit quand et quand ostée, et, pour cette soublaine et volage cognoissance, perdre toutes aulres cognoissances qu'il a
de Michel de MONTAIGNE dans II, 243

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. volatge ; du lat volaticus, qui vole, volage, de volare (voy. VOLER 1).

Synonymes de VOLAGE

Termes proches de VOLAGE

Phonétiquement proche de VOLAGE