Définition de CHAPE-CHUTE
Prononciation : cha-pe-chu-t'
DÉFINITIONS
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Bonne aubaine due à la négligence ou au malheur d'autrui. Attendre, chercher chape-chute.Un villageois avait à l'écart son logis ; Messer loup attendait chape-chute à la porte
de Jean de LA FONTAINE dans Fabl. IV, 16
Nous avons ici un de nos magistrats bien malade, qui est M. Fouquet ; oh ! la belle chape-chute, si cette âme moutonnière se laissait mourir !
de Gui PATIN dans dans le Dict. de DOCHEZ
Je m'imagine pour moi, que c'est quelque chercheur de chape-chute
dans Francion, liv. IX, p. 350
Je lui dis que ce n'est point la vie d'un honnête homme, et qu'à force de s'exposer il aura son fait, qu'il trouvera quelque chape-chute
REMARQUE
1
Chape-chute a besoin d'une explication, qui est fournie par un texte de Wace, rapporté dans l'historique de CHAPE : il dit qu'une femme encline à voler aurait pris une chape tombée, si cette chape n'eût été réclamée par celui à qui elle appartenait (Chape chaete prist, s'el n'eüst bon garant). Chute est donc ici l'ancien féminin du participe chu, tombé, et chape chute signifie une chape tombée. De là on voit sortir la locution : une chape tombée est bonne aubaine pour celui qui, la trouvant, s'en empare. Dans le roman de Renart (à l'HIST. de CHAPE), il est dit que, Renart s'étant échappé, chacun doit prendre garde à sa chape ; ce qui montre que la chape se prenait proverbialement pour exprimer vaguement ce que chacun possède. Enfin, au XVIe siècle (même HIST.), il est parlé des chapes chutes autour des personnes, ce qui reproduit la locution à la fois dans son sens propre et son sens figuré. Le verbe choir faisait au participe passé, suivant les dialectes de l'ancienne langue, cheüt, cheoit, cheeit, chaeit, etc.SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE
1
CHAPE-CHUTE. Ajoutez :On parle ici de la mort du pape ; si elle arrive, ce sera une bonne chape-chute pour son successeur, qui n'en sera point marri
de Gui PATIN dans Lettres, t. II, p. 591
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Ajoutez : - HIST. XIIIe s.Ains a trouvé kape keüe Pinchedé, jel sai par mes iex
dans Théâtre au moyen âge, Paris, 1834, p. 184