Définition de CHAMAILLER
Prononciation : cha-mâ-llé, ll mouillées, et non cha-mâ-yé
DÉFINITIONS
1
Se battre, et aussi avoir une dispute bruyante.Pour moi je n'aime point à combattre de paroles, j'aime mieux chamailler avec de bonnes armes, et montrer de vrais effets
dans Francion, l. VII, p. 275
Nous irions bien armés ; et, si quelqu'un nous gronde, Nous nous chamaillerons.... - Moi chamailler ! bon Dieu ! suis-je un Roland, mon maître ?
Ces trois dieux sur lui chamaillèrent
de Paul SCARRON dans Gigantom. ch. V
Sémantique : Fig. Chamailler des dents, manger beaucoup, bâfrer d'importance.
.... Ce sont de ces gens Qui ne craignent personne et chamaillent des dents, Et qui d'un ennemi se défont fort en hâte S'il leur dure aussi peu que fait un lièvre en pâte
2
Se chamailler, v. réfl..... Que les vautours plus ne se chamaillèrent
de Jean de LA FONTAINE dans Fab. VII, 8
Nos gardes se chamailleront
de Jean-Jacques ROUSSEAU dans Ém. IV
La garde et les amours Se chamaillant toujours
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Me Grégoire.
Mot familier.
HISTORIQUE
1
XVIe s.Enfin, après avoir bien chamaillé l'un contre l'autre, Bertrand fit un dernier effort
dans Mém. s. du G. 5
Puys, les lances rompues, meirent la main aux espées, et soy chamaillerent l'ung l'aultre si brusquement que leurs espées vollerent en pieces
de François RABELAIS dans la Sciom.
Ils brisent les portes avec beaucoup de bruit ; ils arrivent dans la grandrue, chamaillent les portes de la ville
Ainsi ces Boreans [fils de Borée] à grands coups d'alumelles Chamailloient sur le chef, sur les flancs, sur les ailes [des Harpies]
de Pierre de RONSARD dans 843
ÉTYMOLOGIE
1
Picard, se camailler. M. Maury le tire de Camulus, nom du dieu de la guerre chez les Gaulois, en gaélique, camh, puissance, cam, combat, cama, brave. Mais les intermédiaires manquent, et le mot ne paraît pas ancien dans la langue ; aussi la dérivation la plus plausible est de camail ou chamail, armure de tête : frapper sur le camail, d'où se baître.