Définition de ABSOLUMENT

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-bso-lu-man, ou, suivant la prononciation réelle, ap-so-lu-man

DÉFINITIONS

1
D'une manière absolue, complétement, tout à fait. Je ne suis pas absolument décidé à.... Ignorer absolument. Il n'y avait absolument personne. Il n'y avait absolument que deux chemins.
On n'y voyait absolument aucun arbre.... Dont on avait perdu la mémoire, tant elle était absolument passée
de Blaise PASCAL dans Prov. 3
Entre être délicat et ne l'être pas du tout, il faut demeurer d'accord que, quand on souhaite d'être délicat, on n'est pas loin de l'être absolument
de Blaise PASCAL dans édit. Cousin.
La nécessité de la restitution est un principe universellement reçu, nul ne l'ignore ; mais la pratique de la restitution est une chose presque absolument inconnue
de Louis BOURDALOUE dans Pensées, t. III, p. 150
Encore, mon Dieu, ce que j'ose vous demander, ce n'est point absolument que je le demande, mais autant que vous verrez qu'il me peut être utile et salutaire
de Louis BOURDALOUE dans ib. t. II, p. 78
Dites absolument que je ne suis qu'un sot
de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE dans l'Étourdi, II, 1
2
En maître. Il dispose absolument de tout dans sa maison. Un bailli y jugeait absolument des affaires criminelles.
3
Déterminément, malgré toute remontrance. Il voulut absolument partir. Je n'en ferai absolument rien. Nier absolument.
4
Indispensablement. Il faut absolument que vous payiez cette dette.
5
Sans restriction.
La parole du sage est générale, et il ne dit pas seulement quelques justes, mais il dit absolument et sans restriction le juste, quel qu'il soit
de Louis BOURDALOUE dans Pensées, t. III, p. 223
6
Absolument parlant, à parler de la chose en général. Cette raison n'est pas mauvaise, absolument parlant ; mais ici elle ne va pas au fait.
A prendre la chose absolument, je sais quelle est la vertu du sacrement de pénitence
de Louis BOURDALOUE dans Pensées, t. III, p. 219
Offrande la plus précieuse, non point absolument et en soi, mais par rapport à celui qui l'a faite
de Louis BOURDALOUE dans ib. t. II, p. 418
7
Sémantique : En termes de grammaire, prendre, employer un mot absolument, c'est ne pas lui donner de complément. Dans la phrase : cet arbre ne produit pas, produire est pris absolument.

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Selon les vertuz ou les vices nous sommes dits bons ou malvès, et selon les passions absolument considerées nous ne somme diz ne bons ne malvès
de Nicolas ORESME dans Eth. 42
A parler absolument et simplement, telles choses faites par paour [peur] sont involuntaires
de Nicolas ORESME dans ib. 48
2
XVIe s.
C'estoit un factieux ennemi de la royauté, et capable lui seul, tant qu'il vivroit, d'empescher le roi de regner absolument
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Vie, 127
Il n'y a nation au monde plus absolument obeissante à son prince
de Théodore Agrippa D'AUBIGNÉ dans Hist. I, 43
Il est defendu au concile de Calcedoine de recevoir un homme au ministere absoluement ; c'est à dire sans lui assigner lieu auquel il exerce son office
de Jean CALVIN dans Inst. 871
Or le patron et la regle pour estre homme de bien, c'est ceste nature mesme qui requiert absolument que le soyons
de Pierre CHARRON dans Sagesse, II, 3

ÉTYMOLOGIE

1
Absolue, au féminin, et ment (voy. MENT), provenç. absolutament, absolutamen ; ital. assolutamente. L'orthographe régulière serait absoluement ou absolûment ; mais l'usage a prévalu d'effacer tout signe de la dérivation.

Synonymes de ABSOLUMENT

Termes proches de ABSOLUMENT