Définition de ABOYER

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : a-bo-ié et a-boi-ié ; la prononciation varie. L'y se change en i quand un e muet suit : il aboie ; i

DÉFINITIONS

1
Nature : V. n. Se dit du cri du chien et de quelques autres animaux du même genre ; le renard par exemple. Le chien aboie. Le chien du garde aboie au voleur, après le voleur, contre le voleur. Quoi ! mes chiens même aboient après moi.
Quand avons-nous manqué d'aboyer au larron ?
Tu étais, Caton, comme un chien qui aboie contre tous les passants
Quoique toujours, sous son empire, L'usurpateur nous ait chassés, Nous avons laissé, sans mot dire, Aboyer tous les plus pressés
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Requête.
2
Sémantique : Fig. Crier contre quelqu'un, invectiver, faire des réclamations.
Nous avons de tous côtés des gens qui aboient après nous
Lorsque je vois ce moderne Sisyphe Nous aboyer, je trouve qu'il fait bien
de Jean-Baptiste ROUSSEAU dans liv. I, ép. IX
Jean-Jacques.... En nouveau Diogène aboie à nos beautés
Il se mit à aboyer contre Brancas sur le jansénisme
3
Aboyer après, poursuivre ardemment. Aboyer après une place. Cet ambitieux aboie après les grandeurs.
4
Nature : V. a. Les chiens aboyaient le renard.
La plupart des chiens se contentent de l'aboyer [le hérisson] et ne se soucient pas de le saisir
Moi je ne tue pas un chien qui m'aboie
5
S'aboyer, v. réfl.
Si vous voyez deux chiens qui s'aboient...
de Jean de LA BRUYÈRE dans 12
6
Proverbes. Tous les chiens qui aboient ne mordent pas, c'est-à-dire tous les gens qui menacent ne sont pas à craindre.
Aboyer à la lune, crier inutilement.
Jamais bon chien n'aboie à faux, un homme sage ne se fâche pas sans raison.

SYNONYME

1
ABOYER, JAPPER. Le premier se dit du cri des gros chiens, le second de celui des petits. Cependant on dit souvent d'un petit chien, il aboie, et d'un gros, il jappe. C'est qu'alors celui-là est en colère, et que celui-ci n'est animé contre aucun objet.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Comment, Sire, je suis vils come chiens à ceus de Juda, come cil ki est chef des fols ki abaient vers David
dans Rois, 129
2
XIIIe s.
A si grand chose, com à l'empire de Constantinople, poés [vous pouvez] croire que mout i en avoit aboans et envians
Par foi, tant en a chien qui nage ; Quand est arrivés, il aboie
dans la Rose, 15101
3
XIVe s.
Comme les chiens, quand il oent [entendent] heurter, il abaient tantost sans atendre que il aient conoissance se celui qui heurte est ami ou non
Desormais travailler [il] n'ose, Abayer ne mot sonner ; On lui doit bien pardonner ; Un vieillart peut peu de chose
de Charles D'ORLÉANS dans Rondeau.
Qui ne peut mordre, si abaye
de François de Montcorbier, dit VILLON dans Baill. et Mal.
Aussi l'avocat qui plaidye Les causes, raisons et moyens, Pourvu qu'il ait la main garnye, Sera pour les deux aboyans
de COQUILLART dans Simple et rusée.
Je te pry, sans plus m'abayer, Que tu penses de me payer
dans Patelin
4
XVIe s.
Ces compagnies ne le firent qu'abaier entre Longuive et le faubourg, à l'entrée du quel Mortemar chargea et le mesla
Le chien veut mal à celui à qui il abbaye
de Jacques AMYOT dans Cimon, 33
Il lui fut advis qu'une lyce asprement courroucée abbayoit contre lui, et que parmi son abboi elle jettoit une parole humaine
de Jacques AMYOT dans ib.
Nous nous courrouceons contre les chiens qui nous abayent et contre les asnes qui nous regibbent
Il delibera de contenter un jeune homme pauvra, son fidele ami, aboyant après les richesses
de Michel de MONTAIGNE dans II, 317
En certain abbayer du chien le cheval cognoist qu'il y a de la cholere
de Michel de MONTAIGNE dans II, 158
Ce chien se meit à abbayer contre lui tant qu'il put
de Michel de MONTAIGNE dans II, 192
Les autres, en abbayant leur parchemin jour et nuit, et barbotant leur breviaire, vendent leurs coquilles au peuple

ÉTYMOLOGIE

1
Berry, abayer ; de ad, à, et baubari, aboyer ; grec ; allem. bellen. Le simple baier était aussi usité dans l'ancien français.
Parce que li quien s'engressent [s'irritent] de baier
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXXIX, 46

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
ABOYER. Ajoutez : - REM. Aboyer à la lune est une locution née de l'observation du chien qui, blessé par l'éclat de la lune, aboie contre elle.

Synonymes de ABOYER

Termes proches de ABOYER

Phonétiquement proche de ABOYER