Définition de COULPE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : koul-p'

DÉFINITIONS

1
Sémantique : Terme de dogme. La souillure du péché qui fait perdre la grâce.
Il fallait détruire la coulpe et la peine du péché
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans II, Pass. 3
C'est une vérité de foi que l'absolution du prêtre, en nous remettant, quant à la coulpe, les péchés que nous avons confessés, ne nous en remet pas pour cela toute la peine, je veux dire toute la peine temporelle
de Louis BOURDALOUE dans Pensées, t. I, p. 331
Par le baptême la rémission est complète, rémission de la coulpe et rémission de toute la peine ; au lieu que dans le sacrement de pénitence Dieu ne remet pas toujours, avec la coulpe et la peine éternelle, ce que nous appelons peine temporelle
de Louis BOURDALOUE dans ib.
La coulpe ou l'offense faite à Dieu
Les actions ne sont pas d'une malice de coulpe quand l'intention est pure
Dire sa coulpe d'une chose, en témoigner son repentir. Trois fois la semaine, les capucins disent leur coulpe devant leur gardien, et en présence de tous les religieux.
J'en dis ma coulpe et j'en suis tout honteux
de Jean de LA FONTAINE dans Aveux.
Battre sa coulpe, dans le style ancien et poétique, se frapper la poitrine en disant son mea culpa.
Lors bat sa coulpe, à Dieu se recommande, Son coeur défaille et son âme s'en va
de CREUZÉ DE LESSER dans la Table ronde, ch. XIX.
2
D'une façon générale, faute.
La pauvre Marion trouve tant de vengeurs en ce monde que, quelque grande qu'ait été mon offense, je crains peu d'en emporter la coulpe avec moi
À l'heure où, près de sortir de cette vie, ils seront sollicités par leur conscience à ne pas emporter leur coulpe avec eux

HISTORIQUE

1
Xe s.
Elle colpes non avret [avait], por o no s'coit [pour cela elle ne fut brûlée]
dans Eulalie
2
XIe s.
Clamez vos culpes, si priez dieu merci
dans Ch. de Rol. LXXXVII
N'i a culpe li bers
dans ib. X
3
XIIe s.
D'heures en autres [il] va sa coupe battant
dans Ronc. p. 92
4
XIIIe s.
Bien diriez que n'ai coupe en ceste destinée
dans Berte, XVI
Et vois [vais] je jus ma corpe batre ; Il a [y a] en vos mal confessor
dans Ren. 20812
Quant en cope se sentira, Du forfet se repentira
dans la Rose, 10617
Si li sers s'en est foïz et ce n'est pas es colpes à celui qui l'achata, il n'en paiera riens
dans Dig. 148
Le pechié et la colpe en est soe [sienne], non pas de celui qui est à son conseill
dans Ass. de J. 49
Et je vous donrai tant, que la coulpe n'iert pas moie, mès vostre, se vous ne voulez demourer
5
XIVe s.
Pour ce disoit Chaton d'un homme ivre, que ce n'est pas la culpe du vin mais est la culpe du bevant
6
XVe s.
Et que ce n'estoit pas sa coulpe qu'elle [Isabelle, femme d'Édouard II] estoit partie de lui, car il ne lui vouloit que tout amour
7
XVIe s.
[Tu croiras que mon absence] Vient par sentir la coulpe qui me poinct D'aucun mesfait : mais ce n'est pas le poinct
de Clément MAROT dans II, 165
Que doivent esperer les meschans, qui sans cesse Portent dedans le cueur leur coulpe vengeresse ?
Il semble qu'en nous esmouvants de l'accusation nous nous deschargeons aulcunement de la coulpe
de Michel de MONTAIGNE dans III, 78
Les medecins en attribuent la coulpe au patient
de Michel de MONTAIGNE dans III, 210
Perseus, troublé de ses malheurs, cherchoit à rejetter la coulpe de sa desfaitte sur tous autres que sur luy
de Jacques AMYOT dans P. Aem. 37
Il ne se pouvoit trouver autre satisfaction suffisante pour abolir la coulpe de nos pechez

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. colpa ; espagn. culpa ; ital. colpa ; du latin culpa.

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