Définition de COURTOISIE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kour-toi-zie

DÉFINITIONS

1
Civilité relevée d'élégance ou de générosité.
Penses-tu que par courtoisie Le monde entier te fasse accueil ?
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Portrait.
On vit la courtoisie habiter les châteaux
de ST-LAMBERT dans Saisons, IV
Malgré la courtoisie prescrite aux chevaliers, il régnait, parmi les grands, de la grossièreté et de la rudesse
2
Bon office, gracieusement rendu. Je vous remercie de votre courtoisie.
Mon âme est de merveille également saisie Et de sa diligence et de sa courtoisie
Votre courtoisie, ô vainqueur généreux, Fait un miracle en moi qui n'est pas ordinaire
Dans un langage familier et dans un sens qui a vieilli, les faveurs d'une femme.
Tous ces beaux suffisants dont la cour est semée Ne sont que triacleurs et vendeurs de fumée ; Ils sont beaux, bien peignés, belle barbe au menton ; Mais quand il faut payer, au diable le teston ; Et, faisant des mourants et de l'âme saisie, Ils croient qu'on leur doit pour rien la courtoisie
3
Sémantique : Terme de fauconnerie. Faire courtoisie aux autours, leur permettre de plumer le gibier.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Puis lui a dit deuz moz par courtesie
dans Ronc. p. 58
S'ele le fait, ce sera courtoisie, Couci, II, Dame, valor, biauté et courtoisie [il y] A tant en vous qu'on n'i fait qu'amender
dans ib. XX
Quant je recort la simple cortoisie Et les douz mots que [je] soil [j'ai coutume] à lui [elle] parler
dans ib. XXII
2
XIIIe s.
Trois ans [il] fut chevaliers, pleins fu de courtoisie
dans Berte, II
Nul mestre ne le doit prendre pour mains de vingt sols parisis, et prendre boin gage ou boin argent, ne ne li est tenus de rien à fere courtoisie
dans Liv. des mét. 389
Doit-il estre pour moi haïs, S'il, por moi faire cortoisie, Languist en la tor Jalousie ?
dans la Rose, 4171
L'en se merveilla moult quant le roy fist ce.... mez il le fist par sa courtoisie
Ceste grant courtoisie fist Diex à moy et à mes chevaliers ; car nous eussions le soir gueté en grant peril
Courtoisie est que l'on sequeure [secoure] celi dont on est au desseure [celui qu'on a vaincu]
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. II, p. 278
3
XIVe s.
Et doit chescun au comancement entendre et prendre garde de qui il reçoit courtoisie
Il demanda sa partie [sa part] de la courtoisie [pourboire] des dites fiançailles, ainsi comme au pays est de coustume
Menestrels huit francs, sans les cuillers et autres courtoisies
dans Ménagier II, 4
Les aucuns disent qu'ils [les assiégés] trouverent moult de courtoisies en ceux de Brabant, et qu'ils souffrirent par plusieurs fois laisser passer parmi leur ost vivres assez largement pour mener devant Tournay
Gueres plus belle courtoisie ne peut homme faire à autrui que lui prester son argent sec
de Antoine LE ROUX DE LINCY dans Prov. t. II, p. 303
Passez, passez hardiement. - C'est donc par commandement ? - Certes non est, mais courtoisie
de Eustache DESCHAMPS dans Poésies mss. f° 512, dans LACURNE
Courtoisie et mesure est une mesme chose ; beau filz, à tous tes faitz adjouste maniere et mesure, si auras en toy moult belle vertu
dans Perceforest, t. II, p. 147
Quant la journée du tournoi et les courtoysies des honneurs acquerre seront passées....
dans ib. t. IV, f° 3
4
XVIe s.
Courtoisie tardive est discourtoisie
de Randle COTGRAVE dans
Courtoisie qui ne vient que d'un costé ne peut longuement durer
de Randle COTGRAVE dans

ÉTYMOLOGIE

1
Courtois ; provenç. cortezia ; espagn. et ital. cortesia.

Synonymes de COURTOISIE