L'oeuvre Le Cid de Pierre CORNEILLE
Ecrit par Pierre CORNEILLE
Date : 1636
Citations de "Le Cid"
Utilisé pour le mot | Citation |
HUMEUR | Je saurai bien rabattre une humeur si hautaine |
IL, au singulier, ILS, au pluriel | Nous n'avons qu'un honneur, il est tant de maîtresses ! |
IMITER | Ma valeur n'a point lieu de te désavouer, Tu l'as bien imitée.... |
IMMORTALISER | Mourir pour son pays n'est pas un triste sort ; C'est s'immortaliser par une belle mort |
IMMUABLE | Non, non, il voit le jour, Et te conserve encore un immuable amour |
IMPOSSIBLE | Et tu sais que mon âme, à tes ennuis sensible, Pour en tarir la source y fera l'impossible |
IMPOSTURE | Que ne publieront point l'envie et l'imposture ? |
IMPUDENCE | Ton impudence, Téméraire vieillard, aura sa récompense |
IMPUISSANCE | Jaloux de votre choix et fier de l'avantage Que lui donnait sur moi l'impuissance de l'âge |
IMPUNI, IE | ....Faut-il laisser un affront impuni ? |
IMPUTER | Et a voulu taxer de légèreté une action qui fut imputée à grandeur de courage par ceux qui en furent les témoins |
IMPUTER | Endurer que l'Espagne impute à ma mémoire D'avoir mal soutenu l'honneur de ma maison |
INCLINATION | Mon inclination a bien changé d'objet |
INCLINER | Où chacun, seul témoin des grands coups qu'il portait, Ne pouvait discerner où le sort inclinait |
INDIFFÉRENCE | Au contraire, pour tous dedans l'indifférence, Elle n'ôte à pas un ni donne l'espérance |
INDIGNE | Mais enfin ce Rodrigue est indigne de vous |
INDOMPTABLE | Don Sanche est-il si redoutable Qu'il donne l'épouvante à ce coeur indomptable ? |
INEXORABLE | Mais si ce fier honneur, toujours inexorable, Ne se peut apaiser sans la mort du coupable |
INFÂME | Mais qui peut vivre infâme est indigne du jour |
INFAMIE | L'infamie est pareille et suit également Le guerrier sans courage et le perfide amant |
INFIDÈLE | À mon plus doux espoir l'un [venger mon père] me rend infidèle ; Et l'autre [ne pas le venger] indigne d'elle |
INFINI, IE | Des deux côtés mon mal est infini |
INJURE | À ma fidélité ne faites point d'injure |
INSTRUCTION | Adieu, fais lire au prince, en dépit de l'envie, Pour son instruction l'histoire de ta vie |
INSTRUIRE | Instruisez-le d'exemple |
INSTRUIRE | Pour s'instruire d'exemple, en dépit de l'envie, Il lira seulement l'histoire de ma vie |
INTÉRESSÉ, ÉE | Chimène est généreuse, et, quoique intéressée, Elle ne peut souffrir une lâche pensée |
INTÉRESSER | Mais je sens que pour toi ma pitié s'intéresse |
INTÉRESSER | Contre mon propre honneur mon amour s'intéresse |
INTÉRÊT | Il a trop d'intérêt lui-même en ma personne |
INTÉRÊT | Et ce grand intérêt que vous prenez pour eux |
INVAINCU, UE | Ton bras est invaincu, mais non pas invincible |
INVENTION | Si Rodrigue combat sous ces conditions, Pour en rompre l'effet j'ai trop d'inventions |
INVINCIBLE | Ton bras est invaincu, mais non pas invincible |
INVINCIBLE | Vos mains seules ont droit de vaincre un invincible |
IRRÉPARABLE | De la main de ton père un coup irréparable Déshonorait du mien la vieillesse honorable |
JETER | Et leur division que je vois à regret Dans mon esprit charmé jette un plaisir secret |
JETER | Le sort en est jeté, monsieur, n'en parlons plus |
JEUNESSE | Rodrigue a du courage .- Il a trop de jeunesse |
JEUNESSE | J'admire ton courage et je plains ta jeunesse |
JOUE | Viens baiser cette joue, et reconnais la place Où fut empreint l'affront que ton courage efface |
JOUR | Quoi ! Rodrigue, en plein jour ! d'où te vient cette audace ? |
JOUR | Quoi ! Rodrigue est donc mort ? - Non, non, il voit le jour |
JOUR | J'ai dû cette vengeance à qui m'a mise au jour |
JOUR | Et d'autant que l'honneur m'est plus cher que le jour, D'autant plus maintenant je te dois de retour |
JOUR | Pour venger sa maîtresse il a quitté le jour |
JOURNÉE | [Je vois] Les Maures subjugués trembler en l'adorant.... et ses nobles journées Porter delà les mers ses hautes destinées |
JUGE | Mon juge est mon amour, mon juge est ma Chimène |
JUGER | Juge de son pouvoir [de mon amour] : dans une telle offense, J'ai pu délibérer si j'en prendrais vengeance ! |
JUSQUE et JUSQUES | Percé, jusques au fond du coeur, D'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle |
JUSTICE | Chimène : Il a tué mon père. - Don Diègue : Il a vengé le sien. - Chimène : Au sang de ses sujets un roi doit la justice |
JUSTICE | Qu'on me cherche son fils ; je vous ferai justice |
LÂCHÉ, ÉE | Adieu ; ce mot lâché me fait rougir de honte |
LAISSER | Ô Dieu ! ma force usée en ce besoin me laisse ! |
LAISSER | Laisse faire le temps, ta vaillance et ton roi |
LAISSER | La plupart de ses auditeurs n'ont pas voulu voir les défauts de sa conduite [du Cid] et ont laissé enlever leurs suffrages au plaisir que leur a donné la représentation |
LANGUISSANT, ANTE | Un excès de plaisir nous rend tous languissants, Et, quand il surprend l'âme, il accable les sens |
LAURIER | Tout couvert de lauriers, craignez encor la foudre |
LAVER | Il m'a rendu l'honneur, il a lavé ma honte |
LAVER | Ce n'est que dans le sang qu'on lave un tel outrage |
LAVER | Si mon crime par là se peut enfin laver |
LE, LA, LES | Va, je ne te hais point. - Tu le dois. - Je ne puis |
LÉGITIME | Contre nous ta poursuite est-elle légitime ? |
LEVER | Nous nous levons alors, et tous en même temps Poussons jusques au ciel mille cris éclatants |
LICE | Il suffit qu'une fois il entre dans la lice |
LIEU | Ma valeur n'a point lieu de te désavouer |
LIEU | Cette condition n'aura point de lieu |
LIEU | Prends courage, ma fille, et sache qu'aujourd'hui Le roi te veut servir de père au lieu de lui |
LIRE | Ces tristes vêtements où je lis mon malheur |
LIVRER | Ils abordent sans peur, ils ancrent, ils descendent, Et courent se livrer aux mains qui les attendent |
LOI | Quittez, quittez, madame, un dessein si tragique, Ne vous imposez point de loi si tyrannique |
LOI | Léonore : Cette haute vertu qui règne dans votre âme Se rend-elle sitôt à cette lâche flamme ? - L'infante : Ne la nomme point lâche, à présent que chez moi Pompeuse et triomphante elle me fait la loi |
LOI | Les royaumes entiers tomberont sous ses lois |
LOI | Il possédait ton âme, il vivait sous tes lois |
LONG, ONGUE | Apprends-moi plus au long la véritable histoire |
LORS | J'en cache les deux tiers aussitôt qu'arrivés Dans le fond des vaisseaux qui lors furent trouvés |
LOUABLE | Une louable honte en vain t'en sollicite |
LOUANGE | Mais pour moi sa louange [de Rodrigue] est un nouveau supplice |
LUGUBRE | Voiles, crêpes, habits, lugubres ornements |
MAIN | Sa main les a vaincus et sa main les a pris |
MAIN | Sans doute ils sont aux mains, il n'en faut plus parler |
MAIS | Immolez, non à moi, mais à votre couronne, Mais à votre grandeur, mais à votre personne... |
MAISON | Mais chercher ton asile en la maison du mort ! |
MAISON | Et [il] sort d'une maison si féconde en guerriers.... |
MAISON | Endurer que l'Espagne impute à ma mémoire D'avoir mal soutenu l'honneur de ma maison ! |
MAÎTRESSE | Cet heureux poëme n'a extraordinairement réussi que parce qu'on y voit les deux maîtresses conditions (permettez-moi cette épithète) que demande ce grand maître [Aristote] aux excellentes tragédies |
MAL, ALE | Toutefois j'aurais tort de jeter dans les coeurs, L'avis étant mal sûr, de paniques terreurs |
MALADE | Et lorsque le malade aime sa maladie, Qu'il a peine à souffrir que l'on y remédie ! |
MALAISÉMENT | Un coeur si généreux se rend malaisément |
MANIE | Maudite ambition, détestable manie |
MARQUE | Cette marque d'honneur [gouverneur du jeune prince] qu'il [le roi] met dans ma famille, Montre à tous qu'il est juste.... |
MARQUER | Cet hymen différé ne rompt point une loi Qui, sans marquer de temps, lui destine ta foi |
MARS | Ce jeune Mars qu'on loue a su jadis te plaire |
MAUDIT, ITE | Maudite ambition, détestable manie |
ME | D'ailleurs l'affront me touche |
MÉDISANT, ANTE | Veux-tu qu'un médisant, pour comble à sa misère, L'accuse d'y souffrir l'assassin de son père ? |
MEILLEUR, EURE | Et toi, de mes exploits glorieux instrument.... Passe pour me venger en de meilleures mains |
MEMBRE | Je veille pour les miens, mes soucis les conservent, Comme le chef a soin des membres qui le servent |
MÊME | Par mon commandement la garde en fait de même |
MÊME | Sais-tu que ce vieillard fut la même vertu ? |
MÉMOIRE | En cet aveuglement ne perds pas la mémoire Qu'ainsi que de ta vie il y va de ta gloire |
MÉNAGER, ÈRE | Un roi dont la prudence a de meilleurs objets Est meilleur ménager du sang de ses sujets |
MÉRITE | Dans les belles âmes, Le seul mérite a droit de produire des flammes |
MERVEILLE | La valeur de son père, en son temps sans pareille, Tant qu'a duré sa force, a passé pour merveille |
MERVEILLE | Ma Chimène, il est vrai qu'il a fait des merveilles |
MESURER | Te mesurer à moi ! qui t'a rendu si vain ? Toi qu'on n'a jamais vu les armes à la main |
MÉTIER | Montrez-lui comme il faut s'endurcir à la peine, Dans le métier de Mars se rendre sans égal... |
MIRACLE | Et la main de Rodrigue a fait tous ces miracles ! |
MIRACLE | Ô miracle d'amour ! |
MISE | Ces beautés [à la scène] étaient de mise en ce temps-là |
MISÉRABLE | Misérable vengeur d'une juste querelle, Et malheureux objet d'une injuste rigueur |
MOINS | Et ta beauté, sans doute, emportait la balance, à moins que d'opposer à tes plus forts appas Qu'un homme sans honneur ne te méritait pas |
MOITIÉ | Pleurez, pleurez, mes yeux, et fondez-vous en eau : La moitié de ma vie a mis l'autre au tombeau |
MOMENT | Un moment donne au sort des visages divers |
MONSIEUR | Exercez-la, monsieur, et gouvernez le prince |
MONTRER | Tu t'es en m'offensant montré digne de moi, Je me dois par ta mort montrer digne de toi |
MORT, ORTE | Après mon père mort, je n'ai point à choisir |
MORTEL, ELLE | Rechercher un trépas si mortel à ma gloire |
MOT | Mais, de grâce encor, sire, Deux mots en sa défense |
MOT | À moi, comte, deux mots |
MOTEUR, TRICE | Et toi, puissant moteur du destin qui m'outrage, Termine ce combat sans aucun avantage, Sans faire aucun des deux ni vaincu ni vainqueur |
MOUCHEUR | Les comédiens n'emploient à ces personnages muets que leurs moucheurs de chandelles et leurs valets |
MOURANT, ANTE | Adieu, je vais traîner une mourante vie, Tant que par ta poursuite elle me soit ravie |
MOURIR | Tu veux que je t'écoute, et tu me fais mourir ! |
MUET, ETTE | Mon honneur est muet, mon devoir impuissant ! |
NAGER | Je nage dans la joie, et je tremble de crainte |
NAÎTRE | Au malheureux moment que naissait leur querelle |
NE | Don Rodrigue, surtout, n'a trait en son visage Qui d'un homme de coeur ne soit la haute image |
NÉ, NÉE | Étant né ce qu'il est, souffrir un tel outrage ! |
NÉ, NÉE | Aux âmes bien nées La valeur n'attend pas le nombre des années |
NÉGLIGENCE | Je m'accuse déjà de trop de négligence, Courons à la vengeance |
NERF | Quand l'âge dans mes nerfs a fait couler sa glace |
NI | Madame, mon amour n'emploiera pas pour moi Ni la loi du combat ni le vouloir du roi |
NI | Elle n'ôte à pas un ni donne d'espérance |
NOIR, OIRE | Et je veux que la voix de la plus noire envie Élève au ciel ma gloire et plaigne mes ennuis |
NOTER | Sans parler de ce qu'on a dit de la Chimène du théâtre, celui qui a composé l'histoire d'Espagne en français l'a notée dans son livre, de s'être tôt et aisément consolée de la mort de son père |
NOURRI, IE | Commandez que son bras nourri dans les alarmes Répare cette injure à la pointe des armes |
NOURRIR | Et tout ce que l'Espagne a nourri de vaillants |
NOURRITURE | C'est un feu qui s'éteint faute de nourriture |
NOUVEAU ou, devant une voyelle ou une h muette, NOUVEL, NOUVELLE | Je viens tout de nouveau vous apporter ma tête |
NUAGE | Ton bonheur n'est couvert que d'un peu de nuage |
Ô | Ô rage ! ô désespoir ! ô vieillesse ennemie |
Ô | Ô combien d'actions, combien d'exploits célèbres Sont demeurés sans gloire au milieu des ténèbres ! |
OBJET | Non, non, ce cher objet à qui j'ai pu déplaire, Ne peut pour mon supplice avoir trop de colère |
OBLIGER | À quelques sentiments que son orgueil m'oblige |
OBSCUR, URE | Cette obscure clarté qui tombe des étoiles |
OBSTACLE | La valeur de leur chef ne trouvait point d'obstacles |
OBSTINER | Ne vous obstinez point en cette humeur étrange |
OBTENIR | Je demande sa tête et crains de l'obtenir |
OEIL | Pleurez, pleurez, mes yeux, et fondez-vous en eau |
OEIL | Et le roi, de quel oeil voit-il tant de vaillance ? |
OEUVRE | Ô cruel souvenir de ma gloire passée ! Oeuvre de tant de jours en un jour effacée ! |
OFFENSÉ, ÉE | En cet affront mon père est l'offensé, Et l'offenseur le père de Chimène ! |
OFFENSEUR | Plus l'offenseur est cher, et plus grande est l'offense |
OMBRAGE | Ton esprit amoureux n'aura-t-il point d'ombrage ? |
OMBRE | Dans l'ombre de la nuit cache bien ton départ |
OMBRE | Quoi ! viens-tu jusqu'ici braver l'ombre du comte ? |
OMBRE | Le prince à mes côtés ferait dans les combats L'essai de son courage à l'ombre de mon bras |
ON | On est toujours trop prêt quand on a du courage |
OPPOSER | L'opposer seul à tous serait trop d'injustice |
OPPOSER | Je me suis accusé de trop de violence, Et ta beauté sans doute emportait la balance, Si je n'eusse opposé contre tous tes appas Qu'un homme sans honneur ne te méritait pas |
ORDONNER | Là, dans un long tissu de belles actions, Il verra comme il faut dompter les nations, Attaquer une place, ordonner une armée |
ORDONNER | M'ordonner du repos, c'est croître mes malheurs |
ORDRE | Et cet affreux devoir dont l'ordre m'assassine |
ORNEMENT | D'un insolent discours ce juste châtiment [un soufflet] Ne lui servira pas d'un petit ornement |
ÔTER | Ôte-lui ton amour, mais laisse-nous sa vie |
ÔTER | Qui m'ose ôter l'honneur craint de m'ôter la vie ! |
ÔTER | Ôte-moi d'un doute |
OU | Ce n'est pas que Chimène écoute leurs soupirs, Ou d'un regard propice anime leurs désirs |
OÙ | Aucun voeu ne m'échappe où j'ose consentir |
OÙ | Par où sera jamais ma douleur apaisée, Si je ne puis haïr la main qui l'a causée ? |
OUBLIER | Une grande princesse à ce point s'oublier, Que d'admettre en son coeur un simple cavalier ! |
OUÏR | Quoi ! mon père étant mort et presque entre mes bras, Son sang criera vengeance et je ne l'orrai pas |
OUTRAGE | Quoi ! n'es-tu généreux que pour me faire outrage ? |
OUTRE | J'irai plus outre, et dirai que tous presque ont souhaité que ces entretiens se fissent |
OUTRÉ, ÉE | Mon coeur outré d'ennuis n'ose rien espérer |
OUVERT, ERTE | Je vais lui présenter mon estomac ouvert |
PAGE | Page, cherchez Rodrigue, et l'amenez ici |
PÂMER | Sire, on pâme de joie ainsi que de tristesse |
PÂMOISON | Mais voyez qu'elle pâme, et d'un amour parfait Dans cette pâmoison, sire, admirez l'effet |
PANIQUE | Toutefois j'aurais tort de jeter dans les coeurs, L'avis étant mal sûr, de paniques terreurs |
PAR | Et par là cet honneur n'était dû qu'à mon bras |
PARADE | Fer, jadis tant à craindre, et, qui, dans cette offense, M'a servi de parade et non pas de défense |
PARAÎTRE | Paraissez, Navarrois, Maures et Castillans, Et tout ce que l'Espagne a nourri de vaillants |
PARAÎTRE | Ce grand coeur qui paraît aux discours que tu tiens |
PARAPHRASER | Outre que je n'ai fait que la [une scène] paraphraser de l'espagnol |
PARDONNABLE | Ose-t-il croire encor son crime pardonnable ? |
PAREIL, EILLE | La valeur de son père, en son temps sans pareille.... |
PAREIL, EILLE | Mes pareils à deux fois ne se font pas connaître, Et pour leur coup d'essai veulent des coups de maître |
PARFAIT, AITE | Et que voulant pour gendre un cavalier parfait.... |
PARFAIT, AITE | Jamais nous ne goûtons de parfaite allégresse |
PART | Le reste.... Se couche contre terre, et, sans faire aucun bruit, Passe une bonne part d'une si belle nuit |
PART | Et, pour être punis, avons-nous part au crime ? |
PART | Il [le roi] y prend grande part, et son coeur irrité Agira contre vous de pleine autorité |
PART | Rodrigue de ma part n'a rien à redouter |
PARTAGER | Mais en ce dur combat de colère et de flamme, Il [l'amour] déchire mon coeur sans partager mon âme |
PARTI | Don Sanche, taisez-vous, et soyez averti Qu'on se rend criminel à prendre son parti |
PARTIE | Va, je suis ta partie et non pas ton bourreau |
PARTIR | Nous partîmes cinq cents, mais par un prompt renfort Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port |
PARTISAN | L'éclat de mes hauts faits fut mon seul partisan |
PARTOUT | Du peuple, qui partout fait sonner ses louanges |
PAS | Si la présence de son amant lui fait faire quelque faux pas, c'est une glissade dont elle se relève à l'instant même |
PAS | À quatre pas d'ici je te le fais savoir |
PAS | Ne vous obéir pas me rendrait criminelle |
PASSAGE | Je puis donner passage à mes tristes soupirs |
PASSER | Des héros fabuleux passer la renommée |
PAYS | Mourir pour le pays n'est pas un triste sort ; C'est s'immortaliser par une belle mort |
PEINE | Avec fort peu de peine Un flux de pleine mer jusqu'ici les amène |
PENCHER | Non qu'une folle ardeur de son côté me penche |
PENSÉE | J'ai dit ailleurs ma pensée touchant l'infante et le roi |
PENSER | N'écoutons plus ce penser suborneur Qui ne sert qu'à ma peine |
PERCÉ, ÉE | Percé jusques au fond du coeur D'une atteinte imprévue aussi bien que mortelle |
PERDRE | Il faut venger un père et perdre une maîtresse |
PERDRE | Il a perdu d'honneur [par un soufflet] Celui que de mon fils j'ai fait le gouverneur |
PERTE | Le Maure voit sa perte, et perd soudain courage |
PETIT, ITE | D'un insolent discours ce juste châtiment Ne lui servira pas d'un petit ornement |
PEU | Pour en venir à bout, c'est trop peu que de vous |
PEU | Trop peu d'honneur pour moi suivrait cette victoire |
PEUR | Es-tu si las de vivre ? - As-tu peur de mourir ? |
PEUR | Je me vaincrai pourtant, non de peur d'aucun blâme, Mais pour ne troubler pas une si belle flamme |
PILLAGE | Ils couraient au pillage et rencontrent la guerre |
PILLER | La flotte.... Croit surprendre la ville, et piller la contrée |
PLAISIR | L'amour n'est qu'un plaisir, l'honneur est un devoir |
PLEIN, EINE | Avec fort peu de peine Un flux de pleine mer jusqu'ici les amène |
PLEIN, EINE | L'affaire est d'importance, et, bien considérée, Mérite en plein conseil d'être délibérée |
PLEUR | Elle vient tout en pleurs vous demander justice |
PLEURER | Pleurez, pleurez, mes yeux, et fondez-vous en eau |
PLUS | Les Mores ont appris par force à vous connaître, Et, tant de fois vaincus, ils ont perdu le coeur De se plus hasarder contre un si grand vainqueur |
POING | Le cimeterre au poing ils ne m'écoutent pas |
POINT | Les accommodements ne font rien en ce point |
POINT | Et [je] ne l'ai pu savoir jusques au point du jour |
POINTE | Commandez que son bras, nourri dans les alarmes, Répare cette injure à la pointe des armes |
POPULAIRE | Qu'a de fâcheux pour toi ce discours populaire ? |
PORT | L'onde s'enfle dessous, et d'un commun effort Les Maures et la mer montent jusques au port |
PORT | Je n'en saurais douter, je péris dans le port |
PORTER | Porte, porte plus haut le fruit de ta victoire : Je t'ai donné la vie et tu me rends ma gloire |
POSSÉDER | Il possédait ton âme, il vivait sous tes lois |
POSSÉDER | Et, ne pouvant quitter ni posséder Chimène, Le trépas que je cherche est ma plus douce peine |
POSSESSION | Et [l'honneur] te fait renoncer, malgré ta passion, à l'espoir le plus doux de ma possession |
POSTURE | Les comédiens n'emploient à ces personnages muets que leurs moucheurs de chandelles et leurs valets, qui ne savent quelle posture tenir |
POUR | Pour grands que soient les rois, ils sont ce que nous sommes |
POURSUIVRE | Le poursuivre, le perdre et mourir après lui |
POURSUIVRE | Et que puis-je espérer qu'un tourment éternel, Si je poursuis un crime, aimant le criminel ? |
POUSSER | J'allais de tous côtés encourager les nôtres, faire avancer les uns, et soutenir les autres, Ranger ceux qui venaient, les pousser à leur tour |
POUVOIR | Chimène : Va, je ne te hais point. - Rodrigue : Tu le dois. - Chimène : Je ne puis |
POUVOIR | Non, non, ce cher objet à qui j'ai pu déplaire |
POUVOIR | Quelque juste pourtant que puisse être sa peine |
POUVOIR | Ce que n'a pu jamais combat, siége, embuscade, Ce que n'a pu jamais Aragon, ni Grenade |
POUVOIR | J'ai fait mon pouvoir, sire, et n'ai rien obtenu |
PRENDRE | Prends du repos, ma fille, et calme tes douleurs |
PRENDRE | Où prends-tu cette audace et ce nouvel orgueil ? |
PRENDRE | Prends un an, si tu veux, pour essuyer tes larmes |
PRENDRE | Va, tu l'as pris en traître ; un guerrier si vaillant N'eût jamais succombé sous un tel assaillant |
PRENDRE | L'épouvante les prend à demi descendus |
PRENDRE | Prends courage, ma fille.... |
PRÉSENT, ENTE | Je vous blâmais tantôt, je vous plains à présent |
PRÉSENT, ENTE | Ne la nomme point lâche à présent que chez moi, Pompeuse et triomphante, elle me fait la loi |
PRÉSOMPTUEUX, EUSE | Jeune présomptueux ! |
PRESSER | Je ne puis dénier que la règle des vingt-quatre heures presse trop les incidents de cette pièce |
PRESSER | Nous les pressons sur l'eau, nous les pressons sur terre |
PRÊT, ÊTE | On est toujours trop prêt quand on a du courage |
PRÊTER | Il m'a prêté sa main, il a tué le comte |
PRÉVOIR | Dès que j'ai su l'affront, j'ai prévu la vengeance |
PRISE | Elle [Chimène] avoue que c'est la seule prise que la médisance aura sur elle |
PROCÉDÉ | Pour témoigner à tous qu'à regret je permets Un sanglant procédé [un combat singulier] qui ne me plut jamais |
PROMPT, OMPTE | Leur abord fut bien prompt, leur fuite encor plus prompte |
PROMPT, OMPTE | Ma jeunesse revit en cette ardeur si prompte |
PROMPT, OMPTE | Je l'avoue entre nous, quand je lui fis l'affront, J'eus le sang un peu chaud et le bras un peu prompt |
PROPOS | Ah ! que mal à propos Dans un malheur si grand tu parles de repos ! |
PROSCRIRE | J'aimais vous l'avez su ; mais, pour venger mon père, J'ai bien voulu proscrire une tête si chère |
PUBLIC, IQUE | Le péril dont Rodrigue a su nous retirer, Et le salut public que vous rendent ses armes |
PUBLIER | Que ne publieront point l'envie et l'imposture ? |
PUBLIER | Et je l'entends partout publier hautement Aussi brave guerrier que malheureux amant |
PUR, URE | Que je meure au combat, ou meure de tristesse, Je rendrai mon sang pur comme je l'ai reçu |
PURETÉ | Nos plus heureux succès sont mêlés de tristesse ; Toujours quelques soucis en ces événements Troublent la pureté de nos contentements |
QUAND | Je sens ce que je perds, quand je vois ce qu'il vaut |
QUATRE | À quatre pas d'ici je te le fais savoir |
QUE | Et que puis-je espérer qu'un tourment éternel, Si je poursuis un crime, aimant le criminel ? |
QUE | Mais voyant à leurs pieds tomber tous leurs soldats, Et que seuls désormais en vain ils se défendent |
QUE | Tout autre que mon père L'éprouverait sur l'heure |
QUE | On n'entend que des cris, on ne voit que des larmes |
QUERELLE | Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire... Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ! |
QUI | Et le fils dégénère, Qui survit un moment à l'honneur de son père |
QUI | J'ai dû cette vengeance à qui m'a mise au jour |
QUI | Et le combat fini, m'amenez le vainqueur ; Qui qu'il soit, même prix est acquis à sa peine |
QUI | Qui a fait cela ? Qui demandez-vous ? Contre qui plaidez-vous ? Chimène : Qui l'eût cru !... - Rodrigue : Chimène, qui l'eût dit !... - Chimène : Que notre heur fût si proche, et si tôt se perdît !... |
QUITTE | Mais, quitte envers l'honneur et quitte envers mon père, C'est maintenant à toi que je viens satisfaire |
QUITTE | Ta gloire est dégagée, et ton devoir est quitte |
QUOI | Et, quoi que mon amour ait sur moi de pouvoir, Je ne consulte pas pour suivre mon devoir |
RABATTRE | Je saurai bien rabattre une humeur si hautaine |
RACONTER | Le roi : Sortir d'une bataille, et combattre à l'instant ! - D. Diègue : Rodrigue a pris haleine en vous la racontant |
RAISON | Ah ! qu'avec peu d'effet on entend la raison, Quand le coeur est atteint d'un si charmant poison ! |
RAISON | Mourir sans tirer ma raison |
RAISON | Ainsi votre raison n'est pas raison pour moi |
RAISONNABLE | Le comte est donc si vain et si peu raisonnable ! |
RALLIER | Mais bientôt, malgré nous, leurs princes les rallient |
RAMPER | Si nous ne nous permettions quelque chose de plus ingénieux que le cours ordinaire de la passion, nos poëmes ramperaient souvent |
RANGER | Accablé des malheurs où le destin me range |
RAPPORT | Et Don Sanche vaincu t'a fait un faux rapport |
RARE | Votre rare valeur a bien rempli ma place |
RASSIS, ISE | D'un esprit plus rassis.... |
RAVI, IE | Et mon âme est ravie Que mon coup d'essai plaise à qui je dois la vie |
RAVI, IE | Je sais ta passion, et suis ravi de voir Que tous ses mouvements cèdent à ton devoir |
RÉCEPTION | Son nom [du Cid], au bout de six cents ans, vient encore de triompher en France ; il y a trouvé une réception trop favorable pour se repentir d'être sorti de son pays et d'avoir appris à parler une autre langue que la sienne |
RÉCIT | Et puisqu'il faut encor vous en faire un récit |
RÉCOMPENSE | Ton insolence, Téméraire vieillard, aura sa récompense |
RÉCOMPENSÉ, ÉE | Si près de voir mon feu récompensé, ô Dieu ! l'étrange peine ! En cet affront mon père est l'offensé, Et l'offenseur le père de Chimène ! |
RECOURIR | Sire, permettez-moi de recourir aux armes |
RECOUVRER | Viens, suis-moi ; va combattre, et montrer à ton roi Que ce qu'il perd au comte il le recouvre en toi |
REDEVABLE | Jamais à son sujet un roi n'est redevable |
REDOUTER | Je te donne à combattre un homme à redouter |
RÉDUIT, ITE | Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme, Ou de vivre en infâme |
REFLUX | Le flux les apporta, le reflux les remporte |
REFUGE | Mais chercher ton asile en la maison du mort ! Jamais un meurtrier en fit-il son refuge ? |
REFUSER | Diègue : En être refusé n'en est pas un bon signe |
RÉGIR | Montrez-lui comme il faut régir une province |
RELÂCHER | Rodrigue suit ici son devoir sans rien relâcher de sa passion |
RELEVER | Relève-toi, Rodrigue |
REMÈDE | Mais, puisque c'en est fait, le coup est sans remède |
REMÉDIER | Et lorsque le malade aime sa maladie, Qu'il a peine à souffrir que l'on y remédie ! |
REMERCÎMENT ou REMERCIEMENT | Pour tous remercîments il faut que je te chasse |
REMETTRE | Don Sanche, remettez Chimène en sa maison |
REMETTRE | Souffrez que la raison remette vos esprits |
REMPART | Mon nom sert de rempart à toute la Castille |
REMPORTER | Le flux les apporta, le flux les remporte |
RENCONTRER | Ils couraient au pillage et rencontrent la guerre |
RENDRE | La mort de votre amant vous rendra-t-elle un père ? |
RENDRE | Cette haute vertu qui règne dans votre âme, Se rend-elle si tôt à cette lâche flamme ? |
RENDRE | ....Voyant à leurs pieds tomber tous leurs soldats, Et que seuls désormais en vain ils se défendent, Ils demandent le chef : je me nomme, ils se rendent |
RENFORT | Nous n'étions que cinq cents ; mais, par un prompt renfort, Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port |
RENOM | Comme il est sans renom, elle est sans défiance |
RÉPARER | Les affronts à l'honneur ne se réparent point |
RÉPLIQUER | Ne réplique point, je connais ton amour |
RÉPONDRE | Ma générosité doit répondre à la tienne |
REPORTER | Va jusqu'en leur pays leur reporter la guerre |
REPOS | D. Fernand : Prends du repos, ma fille, et calme tes douleurs. - Chimène : M'ordonner du repos, c'est croître mes malheurs |
REPRENDRE | Il a repris toute sa colère Tant à nous voir marcher en si bon équipage, Les plus épouvantés reprenaient de courage ! |
RÉPUTER | Croire de soi que.... Pour moi, bien que vaincu, je me répute heureux |
RÉSISTER | Et nous faisons courir des ruisseaux de leur sang, Avant qu'aucun résiste, ou reprenne son rang |
RÉSISTER | Aux dépens de mon sang satisfaites Chimène, Je n'y résiste point, je consens à ma peine |
RÉSOUDRE | Adieu donc, puisqu'en vain je tâche à vous résoudre |
RESPECT | Pardonnez-moi, madame, Si je sors du respect pour blâmer cette flamme |
RESPIRER | Je t'engage ma foi De ne respirer pas un moment après toi |
RESSOUVENIR | Instruisez-le d'exemple, et vous ressouvenez Qu'il faut faire à ses yeux ce que vous enseignez |
RESTE | N'en parlons plus ; au reste, on a vu dix vaisseaux De nos vieux ennemis arborer les drapeaux |
RÉTABLIR | La honte de mourir sans avoir combattu Rétablit leur désordre, et leur rend leur vertu |
RETOUR | Je t'ai donné la vie et tu me rends ma gloire ; Et, d'autant que l'honneur m'est plus cher que le jour, D'autant plus maintenant je te dois de retour |
RETRAITE | Ils gagnent leurs vaisseaux, ils en coupent les câbles.... Font retraite en tumulte |
REVANCHE | Si jamais je t'aimai, cher Rodrigue, en revanche Défends-toi maintenant pour m'ôter à don Sanche |
REVANCHER | Et, puisque mon trépas conserve votre gloire, Pour vous en revancher conservez ma mémoire |
REVIVRE | Ton illustre audace Fait bien revivre en toi les héros de ma race |
REVIVRE | Mon repos m'abandonne et ma flamme revit |
RÉVOQUER | De grâce, révoquez une si dure loi |
RIDE | Ses rides sur son front ont gravé ses exploits |
ROUGIR | Adieu ; ce mot lâché me fait rougir de honte |
RUDE | Le pays délivré d'un si rude ennemi |
RUISSEAU | Et nous faisons courir des ruisseaux de leur sang, Avant qu'aucun résiste ou reprenne son rang |
SANG | Vous perdez en la mort d'un homme de son rang ; Vengez-la par une autre, et le sang par le sang |
SANG | Ce n'est que dans le sang qu'on lave un tel outrage |
SANG | Viens, mon fils, viens, mon sang, viens réparer ma honte |
SATISFACTION | Le rang de l'offensé, la grandeur de l'offense, Demandent des devoirs et des soumissions Qui passent le commun des satisfactions |
SATISFAIRE | Mais, quitte envers l'honneur, et quitte envers mon père, C'est maintenant à toi [Chimène] que je viens satisfaire |
SATISFAIRE | Commandez que son bras... Répare cette injure à la pointe des armes ; Il satisfera, sire ; et vienne qui voudra, Attendant qu'il l'ait su, voici qui répondra |
SCRUPULE | Ces beautés étaient de mise en ce temps-là.... mais je ferais scrupule d'en étaler de pareilles à l'avenir sur notre théâtre |
SERVICE | De grâce, acceptez mon service |
SERVIR | Mon nom sert de rempart à toute la Castille |
SERVIR | Et ce choix sert de preuve à tous les courtisans, Qu'ils [les rois] savent mal payer les services présents |
SERVIR | Dans leur sang répandu la justice étouffée Aux crimes du vainqueur sert d'un nouveau trophée |
SI | Je laisse au jugement de mes auditeurs si je me suis assez bien acquitté de ce devoir pour justifier par là ces deux scènes |
SI | Justes cieux ! me trompé-je encore à l'apparence, Ou si je vois enfin mon unique espérance ? |
SI | Eh bien, ils se battront, puisque vous le voulez ; Mais Rodrigue ira-t-il si loin que vous allez ? |
SIMPLE | Je n'aime plus Rodrigue, un simple gentilhomme |
SIRE | Diègue : Ah ! sire, écoutez-nous |
SOI | Et ne devoir qu'à soi le gain d'une bataille |
SOIN | Ainsi donc un sujet téméraire A si peu de respect et de soin de me plaire ! |
SOIR | Puisqu'on fait bonne garde aux murs et sur le port, C'est assez pour ce soir |
SONNER | Chimène : De qui peux-tu savoir ces nouvelles étranges ? - Elvire : Du peuple qui partout fait sonner ses louanges, Le nomme de sa joie et l'objet et l'auteur, Son ange tutélaire et son libérateur |
SORTI, IE | Ce sang qui tout sorti fume encor de courroux De se voir répandu pour d'autres que pour vous |
SORTIR | Sors vainqueur d'un combat dont Chimène est le prix |
SORTIR | Me montrant à la cour je hasardais ma tête ; Et, s'il fallait la perdre, il m'était bien plus doux De sortir de la vie en combattant pour vous |
SOUCI | Rodrigue, fuis, de grâce, ôte-moi de souci |
SOUFFLET | Diègue : D'un affront si cruel Qu'à l'honneur de tous deux il porte un coup mortel, D'un soufflet |
SOUPIR | Je suis au désespoir que l'amour me contraigne à pousser des soupirs pour ce que je dédaigne |
SOUS | Je vous ai vu combattre et commander sous moi |
SOUTENIR | J'allais de tous côtés encourager les nôtres, Faire avancer les uns, et soutenir les autres |
SOUTENIR | Endurer que l'Espagne impute à ma mémoire D'avoir mal soutenu l'honneur de ma maison ! |
SUBMISSION | Le rang de l'offensé, la grandeur de l'offense, Demandent des devoirs et des submissions, Qui passent le commun des satisfactions |
SUBORNEUR, EUSE | N'écoutons plus ce penser suborneur Qui ne sert qu'à ma peine |
SUFFISANT, ANTE | Désobéir un peu n'est pas un si grand crime, Et, quelque grand qu'il soit, mes services présents Pour le faire abolir sont plus que suffisants |
SUR | Vous vous perdrez, monsieur, sur cette confiance |
SURPLUS | Au surplus, pour ne te point flatter, Je te donne à combattre un homme à redouter |
SURTOUT | Adieu, sors ; et surtout garde bien qu'on te voie |
TACHÉ, ÉE | Que son nom soit taché, sa mémoire flétrie |
TANT | Nous n'avons qu'un honneur, il est tant de maîtresses ! |
TANT | Nous nous vîmes trois mille en arrivant au port ; Tant, à nous voir marcher en si bon équipage, Les plus épouvantés reprenaient de courage |
TANT | Adieu, je vais traîner une mourante vie, Tant que par ta poursuite elle me soit ravie |
TANTÔT | Rodrigue dans mon coeur combat encor mon père, Il l'attaque, il le presse, il cède, il se défend, Tantôt fort, tantôt faible et tantôt triomphant |
TEINT, EINTE | De tous les deux côtés on me donne un mari, Encor tout teint du sang que j'ai le plus chéri |
TEINTURE | Chimène : Il [glaive] est teint de mon sang - Rodrigue : Plonge-le dans le mien, Et fais-lui perdre ainsi la teinture du tien |
TÉMÉRAIRE | Ainsi donc un sujet téméraire A si peu de respect et de soin de me plaire |
TÉMÉRAIRE | J'attaque en téméraire un bras toujours vainqueur |
TÉMOIGNAGE | Ce respect l'a ravi ; sa bouche et son visage M'en ont donné sur l'heure un digne témoignage |
TEMPS | Le temps assez souvent a rendu légitime Ce qui semblait d'abord ne se pouvoir sans crime |
TEMPS | Cet hymen différé ne rompt point une loi, Qui, sans marquer de temps, lui destine ta foi |
TÉNÈBRES | Ô combien d'actions, combien d'exploits célèbres Sont demeurés sans gloire au milieu des ténèbres ! |
TERME | Ses moeurs sont inégalement égales, pour parler en termes de notre Aristote |
TERNI, IE | Tous mes plaisirs sont morts, ou ma gloire ternie |
TERREUR | Mais bientôt, malgré nous, leurs princes les rallient, Leur courage renaît, et leurs terreurs s'oublient |
TERREUR | Rodrigue maintenant est notre unique appui.... Le soutien de Castille et la terreur du Maure |
TÊTE | Me montrant à la cour, je hasardais ma tête |
TÊTE | Sur moi seul doit tomber l'effort de la tempête ; Quand le bras a failli, l'on en punit la tête ; Qu'on nomme crime ou non ce qui fait nos débats, Sire, j'en suis la tête, il n'en est que le bras |
TIERS, ERCE | J'en cache les deux tiers [de mes gens] aussitôt qu'arrivés |
TIRER | Mourir sans tirer ma raison !... Endurer que l'Espagne impute à ma mémoire D'avoir mal soutenu l'honneur de ma maison |
TISSU | Il lira seulement l'histoire de ma vie ; Là, dans un long tissu de belles actions, Il verra comme il faut dompter des nations |
TOMBEAU | Ce sang pour vous servir prodigué tant de fois, Ce bras jadis l'effroi d'une armée ennemie, Descendaient au tombeau tout chargés d'infamie |
TOMBEAU | Pleurez, pleurez, mes yeux, et fondez-vous en eau, La moitié de ma vie a mis l'autre au tombeau |
TOMBER | Il [le roi] a trop d'intérêt lui-même en ma personne, Et ma tête en tombant ferait choir sa couronne |
TOMBER | J'ose m'imaginer qu'à ses moindres exploits Les royaumes entiers tomberont sous ses lois |
TON | Prends du repos, ma fille, et calme tes douleurs |
TON | Quoique ton ennemie, Je ne puis te blâmer d'avoir fui l'infamie |
TOUCHER | Tu sais comme un soufflet touche un homme de coeur |
TOUCHER | ....l'affront me touche, il [Gormas] a perdu d'honneur Celui que de mon fils j'ai fait le gouverneur |
TOUT, TOUTE | Que je ne puis du tout consentir à ma honte |
TOUT, TOUTE | Que celui qui souffre et est persécuté ne soit ni tout méchant ni tout vertueux, mais un homme plus vertueux que méchant |
TOUT, TOUTE | Elle vient toute en pleurs vous demander justice |
TOUT, TOUTE | Un excès de plaisir nous rend tous languissants |
TRAGIQUE | Quittez, quittez, madame, un dessein si tragique |
TRAHIR | Elle m'a cru vainqueur.... Et soudain sa colère a trahi son amour |
TRAHIR | Mon bras, qui tant de fois a sauvé cet empire.... Trahit donc ma querelle, et ne fait rien pour moi ! |
TRAÎNER | Adieu, je vais traîner une mourante vie |
TRAÎTRE, ESSE | Va, tu l'as pris en traître ; un guerrier si vaillant N'eût jamais succombé sous un tel assaillant |
TRAME | Mon père est mort, Elvire, et la première épée Dont s'est armé Rodrigue a sa trame coupée |
TRAVAILLER | Je travaille à le perdre [Rodrigue] et le perds à regret |
TREMPER | Ton honneur t'est plus cher que je ne te suis chère, Puisqu'il trempe tes mains dans le sang de mon père |
TREMPER | Leurs vaillantes mains Se tremperont bien mieux au sang des Africains |
TRIOMPHER | À vaincre sans péril on triomphe sans gloire |
TRISTE | Montrez un oeil plus triste |
TRISTE | Ces tristes vêtements où je lis mon malheur Sont les premiers effets qu'ait produits sa valeur [de Rodrigue] |
TRISTE | Parlez à mon esprit de mon triste devoir |
TRISTESSE | Nos plus heureux succès sont mêlés de tristesse |
TROMPER | L'insolent en eût perdu la vie ; Mais mon âge a trompé ma généreuse envie |
TROP | Le trop de confiance attire le danger |
TROP | Je me suis accusé de trop de violence |
TROP | Trop peu d'honneur pour moi suivrait cette victoire |
TROP | Joignez tous vos efforts contre un espoir si doux : Pour en venir à bout c'est trop peu que de vous ! |
TROPHÉE | Ton épée est à moi ; mais tu serais trop vain, Si ce honteux trophée avait chargé ma main |
TUTÉLAIRE | Du peuple, qui partout fait sonner ses louanges, Le nomme de sa joie et l'objet et l'auteur, Son ange tutélaire et son libérateur |
TYRANNIQUE | Ne vous imposez point de loi si tyrannique |
VAILLANCE | Laisse faire le temps, ta vaillance et ton roi |
VAILLANT, ANTE | Je suis ce téméraire, ou plutôt ce vaillant |
VAIN, AINE | Te mesurer à moi, qui t'a rendu si vain, Toi qu'on n'a jamais vu les armes à la main ? |
VAINCRE | À vaincre sans péril on triomphe sans gloire |
VAINQUEUR | Ce peu que mes vieux ans m'ont laissé de vigueur Se consume sans fruit à chercher ce vainqueur [Rodrigue] |
VALABLE | Aussi vous n'avez point de valable défense |
VALEUR | Je suis jeune, il est vrai, mais aux âmes bien nées La valeur n'attend pas le nombre des années |
VALEUREUX, EUSE | Les hommes valeureux le sont du premier coup |
VENDRE | Et quelque peu des leurs, tous percés de nos coups, Disputent vaillamment et vendent bien leur vie |
VENGEANCE | Ma Chimène.... Ma main seule du mien [père] a su venger l'offense, Ta main seule du tien doit prendre la vengeance |
VENGEANCE | Dans une telle offense J'ai pu douter encor si j'en prendrais vengeance |
VENGER | Pour venger son honneur il perdit son amour |
VENGEUR, GERESSE | Misérable vengeur d'une juste querelle |
VENIR | Elle va revenir.... elle vient, je la vois |
VENIR | Ton illustre audace Fait bien revivre en toi les héros de ma race ; C'est d'eux que tu descends, c'est de moi que tu viens |
VERTU | La honte de mourir sans avoir combattu Arrête leur désordre, et leur rend leur vertu |
VICTOIRE | Trop peu d'honneur pour moi suivrait cette victoire [sur Rodrigue] |
VIE | La moitié de ma vie [mon amant] a mis l'autre [mon père] au tombeau |
VIEIL ou VIEUX, VIEILLE | Ce peu que mes vieux ans m'ont laissé de vigueur Se consume sans fruit.... |
VIGUEUR | Ce peu que mes vieux ans m'ont laissé de vigueur.... |
VISAGE | Ne me regarde plus d'un visage étonné |
VISAGE | Un moment donne au sort des visages divers, Et dans ce grand bonheur je crains un grand revers |
VIVANT, ANTE | Les exemples vivants sont d'un autre pouvoir ; Un prince dans un livre apprend mal son devoir |
VOEU | En ce combat Rodrigue a tous mes voeux |
VOIE | Souffrez qu'un chevalier vous venge par les armes ; La voie en est plus sûre |
VOILE | Cette obscure clarté qui tombe des étoiles, Enfin avec le flux nous fi voir trente voiles |
VOIR | Ton bonheur n'est couvert que d'un peu de nuage, Et tu n'as rien perdu pour le voir différer |
VOLER | Va, cours, vole et nous venge |
VOULOIR | Il a dit : Je le veux, désobéirez-vous ? |
VUE | Ah ! quelle cruauté, qui tout en un jour tue Le père par le fer, la fille par la vue ! |