Définition de IMPOSTURE

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : in-po-stu-r'

DÉFINITIONS

1
Action de tromper, d'en imposer. Une grossière imposture.
Va, ne présume pas que, quoi que je te jure, De tes nouveaux docteurs je suive l'imposture
Ah ! seigneur, est-il rien qui répare l'injure Que fait à l'innocence un moment d'imposture ?
Que ne publieront point l'envie et l'imposture ?
Et c'est trop condamner ma bouche d'imposture
Ce nom [de gentilhomme] ne fait aucun scrupule à prendre.... pour moi.... je trouve que toute imposture est indigne d'un honnête homme, et qu'il y a de la lâcheté à déguiser ce que le ciel nous a fait naître
Votre bouche, dit-il, est pleine d'imposture
2
Sémantique : Particulièrement. Ce que l'on impute faussement à quelqu'un dans le dessein de lui nuire. Il est aisé de détruire cette imposture.
Quelqu'un auprès de vous m'a fait cette imposture
Je suis ravi de voir qu'une telle imposture Ait laissé votre gloire et plus grande et plus pure
Ils ont l'art de donner de belles couleurs à toutes leurs impostures
Vous les verrez bientôt, féconds en impostures, Amasser contre vous des volumes d'injures
....Tout ce qu'il dit sont autant d'impostures
3
Hypocrisie, tromperie dans les moeurs, dans la conduite. Toute sa vie n'a été qu'une imposture continuelle.
4
Action de tromper en se faisant passer pour un autre. L'imposture des faux Démétrius en Russie.
Il épousa une maîtresse de la maison d'York, dont il fut encore aimé, même quand son imposture fut découverte
5
Figurément. Illusion, en bonne ou en mauvaise part.
Semblable à ces amants trompés par le sommeil, Qui rappellent en vain, pendant la nuit obscure, Le souvenir confus d'une douce imposture
de Jean de LA FONTAINE dans Adonis.
C'est là que, plus touché d'un ruisseau qui murmure Que de tous ces vains ornements Fils de l'art et de l'imposture, Je me fais des amusements
de CHAUL. dans à Mme de Lassay.
De vos songes menteurs l'imposture est visible
Des arts la magique imposture Fait éclore un autre univers
de SABATIER dans l'Enthousiasme, Ode.

REMARQUE

1
Bouhours (Nouv. Rem.) signalait imposture comme un mot nouveau que le public n'avait pas admis. On voit par l'historique qu'il est aussi ancien que la langue.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Mais s'ele [la paix] fust bien clere e senz nule emposture, [ils] Ne eüssent fait as suens desonur ne enjure
dans Th. le mart. 125
2
XVIe s.
C'est don de Dieu que la divination ; voylà pourquoi ce devroit estre une imposture punissable d'en abuser
de Michel de MONTAIGNE dans I, 238
....Sçachant qu'il y a plusieurs bourdes, faulsetés et impostures reçues au monde avec approbation et applaudissement

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. impostura (voy. IMPOSTEUR).

Synonymes de IMPOSTURE

Termes proches de IMPOSTURE