L'oeuvre Antigone de Jean de ROTROU
Ecrit par Jean de ROTROU
Date : 1638
Citations de "Antigone"
Pages 1
Utilisé pour le mot | Citation |
À | Tu reviens seul, Hémon ; ô sinistre présage ! Que je lis d'infortune aux traits de ton visage ! |
À | Ô ciel ! qu'aux châtiments ta justice est sévère, Et qu'il est dangereux d'exciter ta colère ! |
ABOI | D'effroyables remords, mégères éternelles, Invisibles bourreaux des âmes criminelles, Vous persécuteront jusqu'aux derniers abois |
ACCIDENT | Oyez un accident qui me transit d'effroi |
ACCORD | Ô belles fleurs sans fruits ! accords sans hyménée ! |
ACCORD | L'orgueil s'assortit mal avec le mauvais sort ; Et tous deux, insolents, font un mauvais accord |
ACCORDER | Le ciel, qui de sa main daigna nous accorder, Doit faire que l'effet à l'attente réponde |
ACHEVÉ, ÉE | Chacun reste interdit, l'oeil et le bras levé ; Le coup demeure en l'air et n'est point achevé |
ACQUÉRIR | Ne vous acquérez pas par votre dureté Un renom odieux à la postérité |
ACTION | C'est ici que le sang et la condition Ne vous permettent pas une lâche action |
ADRESSE | Il s'est soustrait d'adresse, et pour un bel ouvrage |
ADRESSER | Nous sommes aperçus, quelqu'un vers nous s'adresse |
ADRESSER | Mais pourquoi, trompeuse déesse, S'il est vrai que tu n'as point d'yeux, Est-ce plutôt à de hauts lieux Qu'à des toits de bergers que ta rigueur s'adresse ? |
ALENTIR | La fureur s'alentit par le retardement |
ALENTOUR ou À L'ENTOUR | L'horrible cri d'une troupe d'orfraies A rempli d'un grand bruit tous les lieux d'alentour |
AMENDEMENT | Satisfaites les deux par votre amendement |
AMORCER | Vos raisons, comme vous, sont de si peu de force, Que, loin de m'arrêter, cet obstacle m'amorce |
AMORTI, IE | Hélas ! il consultait de mettre bas les armes ; Et déjà son courroux était presque amorti |
APPARENCE | Parmi tous ces discours dépourvus d'apparence |
ÂPREMENT | Je voyais de la tour le choc des deux armées, L'une et l'autre au combat âprement animées |
ARDEMMENT | Mais ce n'est pas assez d'entreprendre ardemment, L'honneur de l'entreprise est dans l'événement |
ARDEUR | Une invincible ardeur en mes veines s'allume, Qui d'un secret effort jusqu'aux os me consume |
ARGUS | J'ai des argus aux coteaux d'alentour Qui feront leur devoir d'y veiller nuit et jour |
ARMET | [Il] Ne trouve armet si fort ni lame si bien jointe Qu'il ne fasse passage au fer qu'il a poussé |
ASSISTER | Entrons et m'assistez d'une heure de conseil |
ASSURANCE | Il parle avec assurance Faites donc ; votre haine agit trop mollement ; Peut-être que le temps vous ôterait l'envie Ou l'assurance au moins de nous ôter la vie |
AUTOUR | Chassons d'autour de lui l'éclat qui l'environne |
AVANCER | Je n'avance à mourir non plus qu'à différer, Et, ni vivant, ni mort, je n'ai plus qu'espérer |
AVARE | Je me plains seulement de ce pays barbare Qui de six pieds de terre à son prince est avare |
BAISER | .... Mes premiers baisers s'adresseront à vous, Qu'une si longue absence a séparé de nous |
BANNI, IE | Celui que tu chassais comme indigne de toi.... Qui fut ton roi sans sceptre et ton banni sans crime |
BIENSÉANT, ANTE | Cette confusion Me sera bienséante en cette occasion |
BLÉ | .... Qui voulait bien abattre ses murailles, Qui fit avec le feu la moisson de ses blés |
BLÊME | À cet objet d'horreur, l'oeil troublé, le teint blême, J'ai demeuré longtemps plus morte que lui-même |
BON, BONNE | Les mânes indignés de tant de bons soldats Contre ma lâcheté ne murmureraient pas |
BOUCHE | Mais moi qui suis sensible à tout ce qui vous touche, Qui, mauvais courtisan, ai le coeur sur la bouche |
BOUCLIER | Vous étiez son bouclier au milieu des alarmes |
BOUILLIR | Lorsqu'aux veines des Grecs le sang bouillait encore |
BUTTE | Sur tout autre toujours votre art me persécute ; Vous m'entreprenez seul, seul je vous suis en butte |
CENSURER | Cette seule rebelle, entre tous mes sujets, Censure mes édits, attaque mes projets |
CHANGEMENT | Un changement d'avis, quand la raison en presse, N'est pas une action contraire à la sagesse |
CHEF-D'OEUVRE | Forçons l'antre funeste où l'on tient enfermé Ce miracle d'amour, ce chef-d'oeuvre animé |
CHER, CHÈRE | Pour moi, je tiens plus chère et plus digne d'envie Une honorable mort qu'une honteuse vie |
CIMETIÈRE | Du corps de ce mutin gisant sur la poussière Le ventre des corbeaux sera le cimetière |
CLAIREMENT | Que nous apprendrez-vous, bon vieillard, qui sans yeux Lisez si clairement dans le secret des cieux |
CLOS, CLOSE | Pour un si beau dessein il n'est porte trop close |
CLOS, CLOSE | Et se jette à clos yeux au danger plus extrême |
COMMISSION | N'as-tu rien oublié de ta commission ? |
COMMUN, UNE | Déférez quelque chose au sentiment commun |
COMPARAISON | L'orgueil à toutes deux a troublé la raison, Et leur extravagance est sans comparaison |
CONDITION | C'est ici que le sang et la condition Ne nous permettent pas une lâche action |
CONFORTER | Cette raison au moins en mon mal me conforte ; Que, s'il n'est supportable, il faudra qu'il m'emporte |
CONSEIL | Ils n'ont pas appelé ma voix à leur conseil |
CONSEIL | Monsieur, on tient conseil et le roi vous demande |
CONSIDÉRER | Ne considérez rien ou considérez tout |
CONTRAIRE | Je vous l'ai conseillé, j'en pressai l'entreprise. - Tout au contraire, sire, elle m'en a reprise |
CONTREDIRE | Je n'avancerais rien en vous contredisant ; J'ordonnais autrefois et je prie à présent |
CONTREDIRE | Parle, t'a-t-on surprise en ce fatal devoir Qui si visiblement contredit mon pouvoir ? |
CONTRE-POIDS | Un grand roi pèse tout d'un contre-poids égal, Rend le bien pour le bien et le mal pour le mal |
CONTREVENANT, ANTE | Et ne saviez-vous pas que cet acte en effet Était contrevenant à l'arrêt que j'ai fait ? |
CONTREVENIR | Et si qui contrevient à ce que je défends Trouve des partisans en mes propres enfants.... |
CORBEAU | Et m'ouvrez un passage à l'empire des morts, Dérobant aux corbeaux le butin de mon corps |
COTEAU | J'ai des argus aux coteaux d'alentour Qui feront leur devoir d'y veiller nuit et jour |
CRÉATURE | Car le ciel laisse agir l'ordre de la nature Et n'a pas toujours l'oeil sur une créature |
CREVER | Ou ma vie ou la sienne, importunes sangsues, Doivent crever du sang dont elles sont repues |
DAMNABLE | Ah ! mon fils, étouffez ce damnable dessein |
DE | Allons, unis d'esprit, sans commerce du corps, Achever notre hymen dans l'empire des morts |
DE | Qui des deux l'emportera ? Lequel de vous ou de votre ami est venu jusqu'ici ? Or il est temps, ma soeur, de montrer qui nous sommes, Et qui peut plus sur nous, ou des dieux ou des hommes |
DE | Ô folle piété qui d'une même audace Fit la rébellion et reçoit la menace ! |
DE | À toute autorité je fermerais les yeux, Et je ferais beaucoup de respecter les dieux |
DÉBILE | Vil esclave de femme, esprit lâche et débile |
DÉCERNER | Et comme un défenseur de l'État et des siens, Il lui fait décerner les honneurs des anciens |
DÉCHARGER | Et déchargez vos mains de ce faix inutile |
DÉÇU, UE | Ma mère, à mon déçu, par Éphite avertie, Avec tous ses efforts empêchait ma sortie |
DÉDIRE | Croyez qu'il me déplaît, et très sensiblement, De vous devoir dédire une fois seulement |
DÉFAUT | Mon guide, qu'à ce soin à mon défaut j'emploie, S'écrie épouvanté qu'il n'y voit point de foie [en une victime immolée, ce qui était un signe funeste] |
DÉFÉRER | Encore à la nature Étéocle défère, Il se laisse gagner aux plaintes de ma mère |
DÉFI | Et depuis le défi que mes traits t'ont porté, Chaque instant qui se perd marque ta lâcheté |
DÉFUNT, UNTE | De vous, qui renversez les lois de la nature, Qui, barbare, aux défunts niez la sépulture |
DÉLASSER | Je me délasserais parmi les précipices Et dans le seul repos trouverais des supplices |
DÉLOYAUTÉ | Quoi ! ta rage, dit-il, n'est donc pas assouvie, Et tes déloyautés ont survécu ta vie ! |
DÉMENTIR | Beaucoup d'événements ont démenti leurs causes |
DEMEURER | L'action est beaucoup moins marquée dans ceux-ci ; mais il doit être permis aux poëtes de l'introduire là où l'idée d'état est la première qui se présente à l'esprit : à cet objet d'horreur, l'oeil troublé, le teint blême, J'ai demeuré longtemps plus morte que lui-même |
DÉPLAIRE | Croyez qu'il me déplaît et très sensiblement, De vous devoir dédire une fois seulement |
DÉPOUILLER | Si votre ambition ne va qu'à la couronne, Je dépouille pour vous l'éclat qui m'environne |
DEPUIS | Mais depuis qu'une vie est tombée en tes mains, ô mort, pour la ravir tous nos efforts sont vains |
DÉSAPPROUVER | J'entends ce qu'on estime et ce qu'on désapprouve |
DÉSOBÉIR | Qui m'a désobéi mérite le trépas |
DÉTACHÉ, ÉE | Tes mânes par ta mort de ton corps détachés |
DÉTOURNER | Non, ma mère.... ni mes soeurs.... Ne détourneraient pas le dessein que j'ai pris |
DEVERS | Mille fois pour vous voir il a de ces remparts Devers Thèbes jeté les yeux de toutes parts |
DIVERTIR | À ce coup vainement j'ai voulu résister ; Je ne l'ai diverti ni n'ai pu l'éviter |
DIVERTIR | Il faut vous divertir par un autre entretien |
DIVISER | Seul on s'acquitte mieux d'une grande entreprise ; Le travail s'affaiblit alors qu'il se divise |
DOUX, DOUCE | Qu'il [le ciel] vous soit aussi doux que vous m'êtes barbare |
DUEL | Il est temps ou jamais que je vous satisfasse Et qu'un duel enfin entre mon frère et moi.... |
ÉDIT | Savez-vous la rigueur de son premier édit ? |
EFFÉMINÉ, ÉE | Va, coeur efféminé, va, lâche, sors d'ici |
EFFET | D'un frivole discours passez donc à l'effet |
EFFRONTÉ, ÉE, | Voyez quelle assurance en cet oeil effronté ! |
ÉGALITÉ | Voyez quelle assurance en cet oeil effronté ! Quel superbe maintien et quelle égalité ! |
EMBRASÉ, ÉE | Quoi ! venir, embrasé d'une aveugle furie, Verser le sang des siens, ruiner sa patrie ! |
EMPÊCHEMENT | Vient-elle ôter aux morts les larmes que je verse, Et mettre empêchement à ce triste commerce ? |
EMPORTER | Cette raison du moins en mon mal me conforte, Que, s'il n'est supportable, il faudra qu'il m'emporte |
ÉMU, UE | Et je l'ai moins touché par ce que j'ai pu dire Qu'un chêne n'est ému du souffle d'un zéphire |
ENCENS | .... Mais depuis qu'en ces lieux Sa voix rend aux mortels les réponses des dieux, Et qu'il envoie au ciel les encens de nos temples |
ENCORE | Que sa prétention fût ou non légitime, Encor ce traitement paraît-il inhumain |
ENFREINDRE | Suffit que, si mon fils enfreignait ma défense, Mon sang, mon propre sang en laverait l'offense |
ENRAGÉ, ÉE | Savez-vous sous quel joug cet hymen nous a mis ? De nos plus enragés et mortels ennemis |
ENRAGÉ, ÉE | Comment ! ces enragés Gisent-ils déjà morts l'un par l'autre égorgés ? |
ENSEIGNEMENT | Satisfaites les dieux par votre amendement, Et sachez-moi bon gré de cet enseignement |
ENTENDRE | J'entends qu'avec ma cour toute la ville en deuil Demain rende au dernier [Étéocle] les honneurs du cercueil |
ENTERRER | On enterrera vif qui l'enterrera mort [Polynice] |
ENTREPRENDRE | Sur tout autre toujours votre art me persécute ; Vous m'entreprenez seul ; seul je vous suis en butte |
ENTRER | Ai-je, autre Oedipe, entré dans le lit de ma mère ? |
ENTRE-SUIVRE (S') | Tels que d'une mer agitée On voit les flots s'entre-suivants Se fuir après au gré des vents Et ne tenir jamais une assiette arrêtée |
ÉPAISSEUR | Une noire fumée Dont l'épaisseur corrompt la pureté de l'air |
ÉPREUVE | De son propre intérêt chacun se fait des lois ; Et l'épreuve m'apprend que du pur artifice Nature, son contraire, aujourd'hui fait l'office |
ÉPRIS, ISE | Épris de colère et d'amour |
ESPRIT | Faites quelque indulgence à de jeunes esprits |
ÉTABLIR | Ô malheureuse fille, Sur qui j'établissais l'espoir de ma famille |
ÉTOUFFER | On étouffe aisément qui se laisse presser |
ÉVÉNEMENT | Beaucoup d'événements ont démenti leurs causes |
ÉVÉNEMENT | Mais ce n'est pas assez d'entreprendre ardemment ; L'honneur de l'entreprise est dans l'événement |
EXCITER | Mais qu'en vous ce discours n'excite aucun souci |
EXERCER | Il laisse en son offense Une matière au roi d'exercer sa clémence |
EXERCER | Vois si ma patience a de quoi s'exercer |
EXTERMINER | La racine arrachée et les arbres détruits, Le cruel veut encore exterminer les fruits |
EXTRACTION | Mais son extraction provint-elle des cieux.... |
FACE | Quand lui, la face ouverte et nullement émue |
FAÇON | Vous vous plaignez, armez et frappez à la fois ; Est-ce de la façon qu'on demande ses droits ? |
FAIRE | Et faisant faussement parler les immortels |
FAUSSEMENT | Et faisant faussement parler les immortels |
FAUX | Mais épargne ta faux, puisque, ô prodige extrême, La nature aujourd'hui se détruit elle-même |
FIER | Souvent qui trop se fie aussi trop se hasarde |
FORT, ORTE | [Il] Se jette furieux au plus fort du danger |
FUMÉE | Je cours au temple alors, où la lampe allumée Jette au lieu de lumière une noire fumée |
GARDE | L'amour de ses sujets est une sûre garde |
GARDER | Le sceptre des Thébains Par ordre et droit de sang doit tomber en vos mains ; Mais les garde le ciel de votre tyrannie ! |
GÉNÉREUSEMENT | Secourons l'innocence et généreusement |
GÉSIR | Comment ? ces enragés Gisent-ils déjà morts, l'un par l'autre égorgés ? |
GLOIRE | Pour vous, ma chère soeur, sage et pieuse fille, Gloire du sang d'Oedipe, honneur de sa famille |
GRACIEUX, EUSE | Et quel est cet abord ? qu'il est peu gracieux ! |
GRAVE | Enfin d'un maintien grave et d'une voix altière Polynice tout haut pousse cette prière |
GRÉ | Satisfaites le ciel par votre amendement, Et sachez-moi bon gré de cet enseignement |
HAUT, AUTE | Elle a le coeur trop bas pour un si haut dessein |
HONNÊTE | Les bruits nous ont appris avec quelle allégresse Et quel honnête accueil vous a reçu la Grèce |
HONNEUR | L'honneur qu'on rend aux morts est une vieille loi |
HONNEUR | J'entends qu'avec ma cour toute la ville en deuil, Demain rende au dernier [Étéocle] les honneurs du cercueil |
HONNEUR | Pour vous, ma chère soeur, sage et pieuse fille, Gloire du sang d'Oedipe, honneur de sa famille |
IMAGINAIRE | êtres imaginaires |
IMPÉRIEUX, EUSE | Arrêtez, a-t-il dit d'un ton impérieux |
IMPRESSION | D'un règne commençant la première action Fait dessus les esprits beaucoup d'impression |
IMPRIMER | Et je n'ose vous dire une secrète peur Que m'imprime en l'esprit cette mauvaise humeur |
IMPUISSANCE | Mais, ma soeur, l'impuissance excuse le devoir |
INACCESSIBLE | Et vous, plus inhumain et plus inaccessible, Conservez contre moi le titre d'invincible |
INFRACTEUR | Il défend d'inhumer le corps de Polynice, Et, déclarant ce prince ennemi de l'Etat, Condamne l'infracteur comme d'un attentat |
INHUMER | Il défend d'inhumer le corps de Polynice |
INNOCENCE | Non, non, le droit ordonne en première maxime Le prix à l'innocence et le supplice au crime |
INSTANT | Un instant a souvent changé l'ordre des choses |
JETER | Je cours au temple alors où la lampe allumée Jette, au lieu de lumière, une noire fumée |
JOINDRE | L'amitié nous joignit bien plus que la nature |
JURÉ, ÉE | Il importe à l'État qu'un ennemi juré.... |
LÂCHER | Venez voir, cher Hémon, si le ciel en courroux Peut lâcher quelque trait qu'il n'ait lâché sur vous |
LAMPE | Je cours au temple alors, où la lampe allumée Jette au lieu de lumière une noire fumée |
LÉGITIME | Que sa prétention fût ou non légitime |
LIER | Pour me lier les mains lorsqu'il me rompt sa foi ? |
LIEU | Enfin, exprès, ma soeur, j'ai voulu qu'Hémon même Nous laissât le lieu libre et n'en pût rien savoir |
LOUP | Il défend que son corps [de Polynice], sang d'Oedipe et de nous, Ait d'autre monument que le ventre des loups |
MÂLE | Ô mâle coeur de fille ! ô vertu non commune Qui pour rien ne se rend aux coups de la fortune ! |
MALHEUREUX, EUSE | Ô malheureuse fille, Sur qui j'établissais l'espoir de ma famille ; Ô race détestable et digne de son sort |
MANQUÉ, ÉE | Il peut pour un manqué recouvrer cent partis |
MESSAGER, ÈRE | L'horrible cri d'une troupe d'orfraies, D'infaillibles malheurs messagères trop vraies |
MÉTAL | L'or est un charme étrange, un métal précieux, Qui corrompt toute chose et tenteroit les dieux |
METTRE | [Il] Lui met le fer au sein que mourant il y laisse |
MIEN | Thèbes, dessus ma tête apporte la couronne ; Elle est mienne, et le sang par deux fois me la donne |
MIEUX | Usez-en comme moi ; le ciel sait qui vit mieux |
MISÉRABLE | Quoi ! cette misérable à mon fils destinée Déclare maintenant sa haine contre moi ! |
MONSIEUR | Monsieur, on tient conseil, et le roi vous demande |
MONTER | Montez, le fer en main, les rochers du Tymole |
MORT, ORTE | À cet objet d'horreur, l'oeil troublé, le teint blême, J'ai demeuré longtemps plus morte que lui-même |
MOUVOIR | Votre intérêt, Créon, vous meut plus que ma gloire |
MÛR, ÛRE | La raison n'est pas mûre en si verte saison |
NAISSANCE | Et n'a point respecté la naissance du jour |
NAISSANT, ANTE | Ô présage fatal pour un règne naissant, De l'arroser de sang, et de sang innocent ! |
NAÎTRE | Et cette loi [ensevelir les morts] naquit avecque la nature |
NATUREL, ELLE | L'honneur qu'on porte aux siens devient illégitime, Et trop de naturel passe aujourd'hui pour crime |
NOMBRE | Un nombre de corbeaux aussi funeste qu'elles A quelque temps après redoublé mon effroi |
NUIT | Avant que je te suive en la nuit du tombeau |
OBJET | À cet objet d'horreur, l'oeil troublé, le teint blême, J'ai demeuré longtemps plus morte que lui-même |
OCCASION | Sire, à trop consulter, l'occasion se passe |
OCCASION | Enfin tout n'est qu'horreur et que confusion, Et tout, Créon, et tout à votre occasion |
OEUVRE | Vous voyez en sa mort un oeuvre de sa main |
OFFICE | À moi bien plus qu'à lui vous rendiez cet office : Vous sauviez Antigone en sauvant Polynice |
OPINER | Allez, mais sur tout autre opinez pour la paix |
OR | Or il est temps, ma soeur, de montrer qui nous sommes, Et qui peut plus sur nous, ou des dieux ou des hommes |
OR | L'or est un charme étrange, un métal précieux, Qui corrompt toute chose et tenterait les dieux |
ORDONNANCE | J'abhorre l'ordonnance et redoute la peine |
ORDRE | Tel est ton ordre [ô fortune] aux biens que tu nous fais : Tu nous caresses, tu nous frappes, Tu viens à nous, tu nous échappes, Et tu ne t'arrêtes jamais |
OREILLE | Enfin j'ouvre l'oreille aux conseils de la rage |
OSER | Osez ce qu'ont osé tant d'autres conquérants |
ÔTER | Un roi de qui l'autorité ôte aux vivants l'espoir, aux morts la sépulture |
PAR | Et pour vous faire outrage Il faudrait que par moi son fer se fît passage |
PAREIL, EILLE | Mais après que, pafreils de force et de courage, Ils ont gardé longtemps un égal avantage |
PARLER | L'ordonnance avec soi porte sa fin expresse ; C'est à nous qu'elle parle, à nous qu'elle s'adresse |
PART | De ma part, je proteste en ces divines mains Qu'au moins je forcerais tous obstacles humains |
PASSER | Il veut qu'en même jour le corps de mon époux Passe d'entre mes bras dans le ventre des loups |
PASSER | Sire, à trop consulter l'occasion se passe |
PAVOT | C'est bien, ô nuit, c'est bien de tes plus noirs pavots Que tu m'as distillé ce funeste repos |
PIS | Que pourrais-je avoir pis, si j'étais le parjure, Si j'avais violé les droits de la nature ? |
PLANTER | Quand lui, la face ouverte et nullement émue, Hardi, s'étant planté sur le bord de la tour |
PORTER | Le dessein généreux qui portait là ses pas |
PRENDRE | Vous prenez tout d'un sens contraire à ma pensée |
PRENDRE | Le jeune Ménécée a pris ces mots pour lui |
PRÉSENTER | Deux de mes compagnons qui l'amènent ici Vous vont le présenter et l'étrangère aussi |
PRISER | Ce que prise un bon père est prisé de son fils ; Ils ont mêmes amis et mêmes ennemis |
PROCÈS | Lui-même est criminel, s'il censure le prince. - Faites donc le procès à toute la province |
PROFITER | Mais le dessein suffit, si l'effet ne profite |
PROTESTER | De ma part je proteste en ces divines mains, Qu'au moins je forcerais tous obstacles humains |
QUE | Que sa prétention fût ou non légitime, Encor ce traitement paraît-il inhumain |
QUI | Jamais la vérité, cette fille timide, Pour entrer chez les rois ne trouve qui la guide |
RAISON | Cette raison au moins en mon mal me conforte, Que, s'il n'est supportable, il faudra qu'il m'emporte |
RAMASSER | Ramassant un reste de vigueur |
REBELLE | Cette seule rebelle, entre tous mes sujets, Censure mes édits, attaque mes projets |
RÉDUIRE | Quels mutins sous mes lois se laisseront réduire, Si les miens [parents] les premiers tâchent de les détruire ? |
RÈGNE | D'un règne commençant la première action Fait dessus les esprits beaucoup d'impression |
RELEVER | Car, ne relevant pas de mon autorité, Le crime qu'elle a fait est d'autre qualité |
REMORDS | D'effroyables remords, mégères éternelles, Invisibles bourreaux des âmes criminelles |
RENDRE | Ici furent portés et rendus tant de coups.... |
RENOM | Ne vous acquérez pas par votre dureté Un renom odieux à la postérité |
RENVERSER | ....vous qui renversez les lois de la nature, Qui, barbare, aux défunts niez la sépulture |
RÉSOLUTION | Mais rien n'ébranle-t-il sa résolution ? |
RESSENTIR | Mes sens par son excès [de ma douleur] sont demeurés perclus ; Pour la trop ressentir je ne la ressens plus |
ROCHER | J'ai peint votre respect, votre amour, votre ennui ; Mais le plus dur rocher est moins rocher que lui |
ROI | Un grand roi pèse tout d'un contrepoids égal, Rend le bien pour le bien et le mal pour le mal |
ROSE | J'entrerais dans les feux comme en un lit de roses |
SATISFAIRE | Nos deux frères sont morts, ma mère suit leurs pas, Et le ciel toutefois ne se satisfait pas |
SAVANT, ANTE | Le plus savant s'y trompe, et deux yeux voient mieux qu'un |
SEIN | Le soir qu'elle partit pour ce pieux dessein, Elle tenait caché ce poignard dans son sein |
SENS | Vous prenez tout d'un sens contraire à ma pensée |
SENSIBLEMENT | Il saura, je le jure, Combien sensiblement me touche cette injure |
SERVILE | Je n'ai fait action ni lâche, ni servile |
SOUMETTRE | Soumettez-vous les lieux que dore le Pactole |
SUPPLICE | [Qu'il] De sa rébellion reçoive le supplice |
SUPPORTABLE | Cette raison au moins en mon mal me conforte Que, s'il n'est supportable, il faudra qu'il m'emporte |
SURGEON | Voilà que les surgeons d'un sang incestueux Portent le diadème, et vous êtes pour eux ! |
SURVIVRE | Quoi ! ta rage, dit-il, n'est donc pas assouvie, Et tes déloyautés ont survécu ta vie ! |
TENIR | J'ai tous les sentiments que mon devoir m'ordonne, Je tiens de votre sang et de votre couronne |
TENIR | Et moi, moins populaire, Je tiens indifférent d'être craint ou de plaire |
TENIR | Mais si le pacte tient.... |
TENIR | Mais, madame, mon sens ne s'est point démenti, Et je ne puis tenir pour un mauvais parti |
TERRE | Je me plains seulement de ce pays barbare Qui de six pieds de terre à son prince est avare |
TIRER | Il tire après ces mots une brillante épée |
TÔT | Je suivrai vos avis ; mais tôt, le besoin presse |
TRAITEMENT | Traitement inhumain |
TRANSGRESSER | J'ai seule transgressé cet arrêt inhumain |
TRAVAIL | Seul on s'acquitte mieux d'une grande entreprise, Le travail s'affaiblit alors qu'il se divise |
VÉRITÉ | Jamais la Vérité, cette fille timide, Pour entrer chez les rois ne trouve qui la guide |
VERT, ERTE | La raison n'est pas mûre en si verte saison |
VEUF, VEUVE | Par moi, braves héros, sont veuves à la fois Vos femmes de maris et vos villes de rois |
VIEIL ou VIEUX, VIEILLE | L'honneur qu'on rend aux morts est une vieille loi |
VIVEMENT | Je sais qu'un fils qu'on perd afflige vivement |
VOULOIR | Je vous que cette offense attaque votre gloire ; Mais qui l'osa commettre a pu ne pas le croire |
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