Définition de EXPIRER

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE - SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE -

Prononciation : èk-spi-ré

DÉFINITIONS

1
Nature : V. a. Sémantique : Terme de physiologie. Expulser l'air qui est entré dans la poitrine.
Sémantique : Par extension.
Les végétaux aspirent sans doute l'air et l'expirent
de Jacques Henri BERNARDIN DE SAINT-PIERRE dans Harm. liv. 5
2
Nature : V. n. Exhaler son âme, l'âme étant comparée au souffle qui s'exhale de la poitrine, mourir.
Elle a fait expirer un esclave à mes yeux
de Jean RACINE dans Brit. IV, 4
Lorsqu'il fut expiré, Cassius le dépouilla de ses habits royaux
de LE P. CATROU dans dans DESFONTAINES
Sémantique : Par exagération.
Elle n'est mariée qu'avec une figure qui sort d'un cabinet, qui vient à table, et qui fait expirer de langueur, de froid et d'ennui tout ce qui l'environne
de Pierre de MARIVAUX dans Jeux de l'am. et du has. I, 1
Sémantique : Fig.
Les flots tranquilles viennent expirer au pied des canneliers en fleurs
de François René CHATEAUBRIAND dans Mart. 77
Être détruit.
J'ai joui des derniers moments de sa gloire [de la Grèce], et je ne l'ai quittée qu'après avoir vu sa liberté expirer dans la plaine de Chéronée
de Auguste Marseille BARTHÉLEMY, dit L'ABBÉ BARTHÉLEMY dans Anach. ch. 72
Hector tomba sous lui, Troie expira sous vous
de Jean RACINE dans Andr. I, 2
3
Prendre fin, arriver à son terme. Son bail expira à la Saint-Jean, le mien a expiré hier.
On veut que la substitution soit expirée au premier degré
de PATRU dans Plaid. 12, dans RICHELET
Demain la trêve expire et demain l'on t'arrête
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Fanat. II, 6
Votre Majesté avait bien voulu abréger de moitié le temps de sa prison ; ce terme est expiré, et il y es encore, à ce qu'il croit, contre vos ordres
de Jean Le Rond D'ALEMBERT dans Lettre au roi de Prusse, 10 avril 1767
Sémantique : Fig. Cesser, se dissiper, s'évanouir. Les sons expirèrent lentement. Cette lueur expira par degrés.
Dès que ma flamme expire, un mot la fait renaître
de Pierre CORNEILLE dans Tite et Bérén. II, 1
C'en est fait, je me rends, et ma colère expire
de Pierre CORNEILLE dans Rodog. IV, 3
Il semble qu'à ces mots notre discorde expire
de Pierre CORNEILLE dans Hor. I, 4
D'une action si noire Que ne peut avec elle expirer la mémoire ?
de Jean RACINE dans Phèd. v, 7
Je le vis, son aspect n'avait rien de farouche ; Je sentis le reproche expirer dans ma bouche
de Jean RACINE dans Iphig. II, 1
Notre vocation à l'autel expire à mesure que nous voyons revivre de nouvelles espérances pour la terre
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême. Vocat.

REMARQUE

1
Expirer se conjugue avec avoir, quand on veut exprimer l'acte : le bail a expiré hier ; cet homme a expiré à l'instant même ; avec le verbe être, quand on veut exprimer l'état : le bail est expiré depuis longtemps ; cet homme est expiré depuis quelques heures.

HISTORIQUE

1
XIVe s.
Li povoir du lieutenant du bailli expirera
dans Ordonn. des rois, t. VII, p. 546
De ceste amour proprement Hom mortel ne porroit dire Le prix, le doux sentement, La grand valour qu'elle expire [exhale]
dans Modus, ms. f° 303, dans LACURNE
2
XVe s.
Et finira cestui premier livre au trepas du très chretien roi de France, Charles le Bien aimé, lequel expira sa vie en son hostel de Saint-Paul à Paris
de Enguerrand de MONSTRELET dans Prol.
3
XVIe s.
La furie des viperes expire par l'attouchement d'un rameau de fouteau
de François RABELAIS dans Pant. IV, 62
Je luy demanday si hors la guerre toute son auctorité estoit expirée
de Michel de MONTAIGNE dans I, 247
Quand nous serons expirez, ce buchier....
de Michel de MONTAIGNE dans II, 36
Autant que mes yeux peuvent recognoistre cette belle saison expirée....
de Michel de MONTAIGNE dans III, 306

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. expirar, espeirar ; port. expirar ; ital. spirare ; du lat. exspirare, de ex, et spirare, souffler.

SUPPLÉMENT AU DICTIONNAIRE

1
EXPIRER. - HIST. XIVe s. Ajoutez :
Que li termes.... fu espirés....
de CAFFIAUX dans Régence d'Aubert de Bavière, p. 83

Synonymes de EXPIRER

Termes proches de EXPIRER