Définition de EMPIRER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : an-pi-ré

DÉFINITIONS

1
Nature : V. a. Rendre pire. Les remèdes n'ont fait qu'empirer son mal.
Si de mes jours l'importune durée Ne m'eût en vieillissant la cervelle empirée
de François de MALHERBE dans I, 4
Pour vouloir fuir le mal, quelquefois on l'empire
de Thomas CORNEILLE dans Comt. d'orgueil, I, 2
Sémantique : Familièrement. Empirer son marché, rendre sa condition plus mauvaise.
Empirer quelqu'un, rendre sa santé plus mauvaise.
Ils m'ont fort assuré que la vendange de cette année m'aurait empirée [on lui avait ordonné de tremper ses mains dans la vendange pour une enflure]
2
Nature : V. n. Devenir pire.
Poussée à bout, son mal pourrait empirer
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Lett. Corn. 78
Les choses empirèrent par sa mort
Leur état et leurs affaires empirent
Sémantique : Terme de commerce. Se gâter, se corrompre, en parlant des marchandises.
Il se dit aussi des personnes dont l'état devient plus mauvais.
Enfin on sortit de table pour le soulagement de tout le monde, excepté de moi qui empirais à vue d'oeil
3
S'empirer, Nature : v. réfl. Devenir pire.
Leur état allait s'empirant
Tout a réussi contre nos pensées, et telle est sa dépravation [de l'âme d'un mourant] qu'elle s'est empirée parmi nos remèdes
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Impénit. 3

HISTORIQUE

1
XIe s.
Si'st ampairez [le siècle], tut bien vait remanant [manquant]
dans St Alexis, II
2
XIIe s.
Mult estes vers le rei enpeirez et medlez
dans Th. le mart. 36
Respont Rolant : ne sui point empiré [blessé]
dans Ronc. p. 92
Il n'y avoit [épée] ....Qui l'enpirast [le haubert], vaillissant un bouton
dans ib. p. 189
[L'épée] Onques ne put en bataille enpirer [devenir pire]
dans ib.
Qui les barons empiriés [corrompus] Sert sans aeur [bonne fortune], jà tant n'aura servi Que leur en prenne pitiés....
de QUESNES dans Romancero, p. 98
3
XIIIe s.
Fille, font il andoi [tous les deux], ceste amors vous empire
de AUDEFROI LE BASTART dans Romancero, p. 16
Là fu sa nés [son navire] empirie, et par estevoir [de nécessité] li convint sejourner au païs
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans CXXXIII
Fisicien [les médecins] me dient que la clarté m'enpire [me rend plus malade]
dans Berte, LXXXVIII
Ainz que vous eüssiez m'amur, Futes-vus de mult grant valur ; N'est mie dreiz à chevaler Ke pur amur deive enpeirer
dans Lai del desiré
Au revenir [je] plains et soupire, Car ma dolor croist et empire, Si que je n'ai mais esperance De garison ne d'eslejance
dans la Rose, 1842
Car biauté est de tel matire, Que el plus vit, et plus empire
dans ib. 8362
Que li oirs ne truist [trouve] pas ses edifices empiriés, quant il vient à son aage
de Philippe de BEAUMANOIR dans XV, 11
4
XIVe s.
Mais aucune foiz par negligence ou pour ce que l'en n'eut cure, sont aucuns ars empirez et oubliez en tout ou en partie par procès de temps
Quant l'encre passe trois sepmaines, elle empire
dans Ménagier, II, 5
5
XVe s.
Cela l'amendera ou empirera, car les mauvais empirent de beaucoup sçavoir, et les autres en amendent ; mais touteffois il est à croyre que le sçavoir amende plus tost ung homme que l'empirer
de Philippe de COMMINES dans V, 18
Durant ce temps se empiroient les besongnes dudit roy de Portugal
de Philippe de COMMINES dans V, 7
6
XVIe s.
C'est bien empirer mon marché
de Michel de MONTAIGNE dans I, 33
Les pedantes [forme italienne, pedante] empirent ce qu'on leur commet, et se font payer de l'avoir empiré
de Michel de MONTAIGNE dans I, 146
Ma memoire s'empire cruellement touts les jours
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 88

ÉTYMOLOGIE

1
En 1, et pire.

Synonymes de EMPIRER

Termes proches de EMPIRER

Phonétiquement proche de EMPIRER