Définition de EFFROYABLE
Prononciation : è-fro-ia-bl' ; plusieurs prononcent è-froi-ia-bl'
DÉFINITIONS
1
Qui inspire un effroi mêlé d'horreur. Un spectacle effroyable. Une mort effroyable.Seigneur, le récit même en paraît effroyable
de Pierre CORNEILLE dans Cinna, IV, 1
Mais que, dans cette effroyable confusion de toutes choses, il est beau de considérer ce que la grande Henriette a entrepris pour le salut de ce royaume
Un Hérode, un Tibère effroyable à nommer
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. X
Quels coups accompagnés de regards effroyables
de Jean RACINE dans Mithr. V, 4
Je le vois comme un monstre effroyable à mes yeux
de Jean RACINE dans Phèd. III, 3
Un effroyable cri, sorti du fond des flots
de Jean RACINE dans ib. V, 6
Et ce jour effroyable [le massacre des Juifs] arrive dans dix jours
de Jean RACINE dans Esth. I, 3
Ce songe et ce rapport, tout me semble effroyable
de Jean RACINE dans Athal. II, 5
2
Sémantique : Par extension, qui est d'une laideur repoussante. Figure effroyable.3
Excessif, incroyable. Il y avait un monde effroyable à cette assemblée. Dépense effroyable.REMARQUE
1
Malherbe a employé effroyable dans le sens de effrayant, redoutable : Je le connais, Destin, vous avez arrêté Qu'aux deux fils de mon roi se partage la terre ; Et qu'après le trépas ce miracle de guerre Soit encore effroyable en sa postérité, MALH. II, 7.HISTORIQUE
1
XVe s.Alors, si estes embusché [caché], Voirez quelle chose effroyable Fait feu commun dit vegetable
dans Tr. d'alch. 128
2
XVIe s.Un si effrayable incendiaire
de Vincent CARLOIX dans VI, 28
J'eus à souffrir cette condition, que la veue de ma maison m'estoit effroyable
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 206
Rendre les urines espesses, noires et effroyables, ou les avoir arrestées par quelque pierre espineuse et herissée
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 271
ÉTYMOLOGIE
1
Effroyer, une des formes anciennes d'effrayer (voy. EFFRAYER). La finale able a ici un sens actif.