Définition de EFFRAYER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : è-frè-ié. La prononciation a changé ; autrefois, d'après Chifflet, p. 197, elle était è-fra-ié

DÉFINITIONS

1
Causer de la frayeur. Effrayer un enfant. Des bruits sinistres effrayaient la population.
Il veut les rappeler [ses chevaux], et sa voix les effraie
Quel jour mêlé d'horreur vient effrayer mon âme ?
2
S'effrayer, Nature : v. réfl. Concevoir de la frayeur. Il s'effraya à la vue du péril.
Qui se considérera de la sorte s'effrayera de soi-même, et, se considérant soutenu, dans la masse que la nature lui a donnée, entre ces deux abîmes de l'infini et du néant, il tremblera dans la vue de ces merveilles
Et voit-on, comme lui, les ours ni les panthères S'effrayer sottement de leurs propres chimères ?
La sultane à ce bruit feignant de s'effrayer
Enfin d'un chaste amour pourquoi vous effrayer ?

HISTORIQUE

1
XIe s.
Li reis Marsiles en fut moult esfraed
dans Ch. de Rol. XXXII
2
XIIe s.
Ainc par menace ne fui [je ne fus] trop esfreez
dans Ronc. p. 14
Et fins amis à tort achaisoné [inculpé] Est moult souvent de legier [aisément] effraé
dans Couci, XI
Mais ele a cuer felon qui trop m'effraie
dans ib. p. 125
3
XIIIe s.
Si se commencierent à effreer et à desconfire
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans CXLIII
Quant Berte entend Symon, durement s'en esfroye
dans Berte, CVI.
Le roy fut forment effraé [courroucé], et li dit que moult estoit hardi quant....
4
XIVe s.
Très bien, ce dit Bertran, qui de riens ne s'effrée....
dans Guesclin. V. 13819
5
XVe s.
L'ost qui fut tout effrayé se commença à emouvoir
Le capitaine ouvrit une fenestre sur les fossés et saillit hors tout effreé [surprise du château de Berwich par les Écossais]
6
XVIe s.
Elle fut si très effrayée de peur, qu'elle demeura comme une statue sans sonner mot
Il fist jetter de grands cris à ses gens et sonner les trompettes pour effroyer les ennemis
de Jacques AMYOT dans Cam. 42
La lance effraye de loin quand on la voit branler avecques sa longue banderole

ÉTYMOLOGIE

1
Ef- pour es- préfixe, et le radical qui est dans frayeur (voy. ce mot) ; picard, effroyer, effrenter ; provenç. esfrayar, esfredar, esfreidar. On remarquera, dans l'historique, esfraier ou esfreer et esfroier ; le premier est la prononciation de la Normandie et de la partie ouest du centre ; l'autre est la prononciation de la Picardie et de l'autre partie du centre ; gardant effrayer, la langue littéraire aurait dû prendre effrai ; mais, par le hasard des mélanges, elle a gardé effroi, effroyable, qui se rapportent à effroyer.

Synonymes de EFFRAYER

Termes proches de EFFRAYER

Phonétiquement proche de EFFRAYER