L'oeuvre Britannicus de Jean RACINE
Ecrit par Jean RACINE
Date : 1689
Citations de "Britannicus"
Utilisé pour le mot | Citation |
EXPLIQUER | On dit plus, vous souffrez, sans en être offensée, Qu'il vous ose, madame, expliquer sa pensée |
EXPLIQUER | La joie et les transports qu'on vient de m'expliquer |
EXPLIQUER | Je ne vous nierai pas, seigneur, que ses soupirs M'ont daigné quelquefois expliquer ses désirs |
EXPOSER | Dans un rang qui l'expose aux yeux de tout le monde |
EXPOSER | Mais je t'expose ici mon âme toute nue |
FÂCHEUX, EUSE | De quel front soutenir ce fâcheux entretien ? |
FACILE | D'une mère facile affectez l'indulgence |
FACILE | Sa facile bonté sur son front répandue Jusqu'aux moindres détails est d'abord descendue |
FACILITÉ | Et nos seuls ennemis, altérant sa bonté, Abusaient contre nous de sa facilité |
FACILITER | Pour lui faciliter de si doux entretiens |
FAÇONNER | Au joug depuis longtemps ils se sont façonnés |
FAIBLE | Vous redoutez un mal faible dans sa naissance |
FAIRE | J'ignore de quel crime on a pu me noircir, De tous ceux que j'ai faits je vais vous éclaircir |
FAIRE | Une fille.... Qui, dans l'obscurité nourrissant sa douleur, S'est fait une vertu conforme à son malheur |
FAISCEAU | Néron devant sa mère a permis le premier Qu'on portât des faisceaux couronnés de laurier |
FAIT | .... Poursuis, Néron, avec de tels ministres Par des faits glorieux tu vas te signaler |
FALLOIR | Faut-il que je dérobe avec mille détours Un bonheur que vos yeux m'accordaient tous les jours ? |
FARDER | Je répondrai, madame, avec la liberté D'un soldat qui sait mal farder la vérité |
FAROUCHE | Il rentre ; chacun fuit son silence farouche |
FAROUCHE | Les menaces, les cris le rendront plus farouche |
FATIGUER | Elle m'a fatigué de ce nom ennemi |
FAUX, FAUSSE | Ne m'as-tu pas flatté d'une fausse espérance ? |
FAVEUR | Déjà de ma faveur on adore le bruit |
FAVEUR | Trop heureux si bientôt la faveur d'un divorce Me soulageait d'un joug qu'on m'imposa par force ! |
FAVEUR | Tout lui parle, madame, en faveur d'Agrippine |
FAVORISER | J'ai vu favoriser de votre confiance.... |
FAVORISER | Ce lieu le favorise, et je vous y retiens Pour lui faciliter de si doux entretiens |
FEINDRE | Elle a feint de passer chez la triste Octavie |
FEINT, EINTE | Dès vos plus jeunes ans mes soins et mes tendresses N'ont arraché de vous que de feintes caresses |
FÉLICITÉ | Néron ne trouble point notre félicité |
FER | Le fer ne produit point de si puissants efforts |
FERMÉ, ÉE | Ses yeux longtemps fermés s'ouvrirent à la fin ; Il connut son erreur.... |
FERMER | Ah ! l'on s'efforce en vain de me fermer la bouche |
FÉROCITÉ | Cette férocité [de Néron] que tu croyais fléchir |
FESTIN | Il veut que d'un festin la pompe et l'allégresse.... |
FIDÈLE | Vois si j'en puis attendre un fidèle secours |
FIDÈLEMENT | Au culte des autels nos vierges destinées Gardent fidèlement le dépôt précieux |
FIDÉLITÉ | Votre bonté, madame, avec tranquillité Pouvait se reposer sur ma fidélité |
FIER | Quoi ! Narcisse, tandis qu'il n'est point de Romaine.... Qui, dès qu'à ses regards elle ose se fier, Sur le coeur de César ne les vienne essayer |
FIER | Et lorsque avec frayeur je parais à vos yeux, Que sur mon innocence à peine je me fie |
FIGURER | Certes plus je médite et moins je me figure Que vous m'osiez compter pour votre créature |
FILLE | Il n'a point détourné ses regards d'une fille, Seul reste du débris d'une illustre famille |
FILS | Ai-je donc élevé si haut votre fortune Pour mettre une barrière entre mon fils et moi ? |
FLAMBEAU | Les ombres, les flambeaux, les cris et le silence.... |
FLANC | Il mêle avec l'orgueil qu'il a pris dans leur sang La fierté des Nérons qu'il puisa dans mon flanc |
FLATTER | Ne m'as-tu pas flatté d'une fausse espérance ? |
FLATTER | Je ne me flatte point d'une gloire insensée |
FLATTER | Ils se flattent tous deux du choix de votre mère |
FLATTEUR, EUSE | Othon, Sénécion, jeunes voluptueux, Et de tous vos plaisirs flatteurs respectueux |
FLÉCHIR | Cette férocité que tu croyais fléchir, De tes faibles liens est prête à s'affranchir |
FLÉCHIR | Je fléchis mon orgueil, j'allai trouver Pallas |
FLORISSANT, ANTE | Pourvu que dans le cours d'un règne florissant Rome soit toujours libre et César tout-puissant |
FOI | Il veut que d'un festin la pompe et l'allégresse Confirment à leurs yeux la foi de nos serments |
FOIS | Cependant voulez-vous qu'avec moins de contrainte L'un et l'autre une fois nous nous parlions sans feinte ? |
FOND | Dans le fond de ton coeur je sais que tu me hais |
FONDEMENT | Sur tant de fondements sa puissance établie Par vous-même aujourd'hui ne peut être affaiblie |
FONDER | Puis-je sur ton récit fonder quelque assurance ? |
FORCE | J'essaierai tour à tour la force et la douceur |
FORCE | Trop heureux si bientôt la faveur d'un divorce Me soulageait d'un joug qu'on m'imposa par force |
FORCÉ, ÉE | Après t'être couvert de leur sang et du mien, Tu te verras forcé de répandre le tien |
FORCER | Ainsi Néron commence à ne se plus forcer |
FORMER | Hélas ! si j'ose encor former quelques souhaits |
FORTUNE | Tout vous rit, la fortune obéit à vos voeux |
FORTUNE | Sa fortune dépend de vous plus que de moi |
FORTUNE | Ai-je donc élevé si haut votre fortune Pour mettre une barrière entre mon fils et moi ? |
FRAPPÉ, ÉE | César de tant d'objets en même temps frappé.... |
FRAPPER | Ce jour, ce triste jour frappe encor ma mémoire |
FRAPPER | Ne doutez point, seigneur, que ce coup ne la frappe |
FRAYEUR | Et lorsque avec frayeur je parais à vos yeux |
FREIN | Digne emploi d'un ministre ennemi des flatteurs, Choisi pour mettre un frein à ses jeunes ardeurs |
FRÉMIR | Je vois que sa vertu frémit de leur fureur |
FROIDEUR | Souffrez quelques froideurs sans les faire éclater |
FROIDEUR | Du moins par vos froideurs faites-lui concevoir Qu'il doit porter ailleurs ses voeux et son espoir |
FRONT | De quel front soutenir ce fâcheux entretien ? |
FRUIT | Je lui laissai sans fruit consumer sa tendresse |
FUIR | Leur sombre inimitié ne fuit point mon visage |
FUITE | La fuite d'une cour que sa chute a bannie |
FUMER | Dans Rome les autels fumaient de sacrifices |
FUNESTE | Passons chez Octavie, et donnons-lui le reste D'un jour autant heureux que je l'ai cru funeste |
FURIE | Tes remords te suivront comme autant de Furies |
FUTUR, URE | Que de Britannicus la disgrâce future Des amis de son père excita le murmure |
GAGE | Je réponds d'une paix jurée entre mes mains, Néron m'en a donné des gages trop certains |
GARANT, ANTE | Mais, puisque sans vouloir que je le justifie, Vous me rendez garant du reste de sa vie |
GARDER | Mais je garde à ce prince un traitement plus doux |
GÉMIR | Quel tourment de se taire en voyant ce qu'on aime, De l'entendre gémir, de l'affliger soi-même ! |
GENDRE | Je vous nommai son gendre et vous donnai sa fille |
GÊNER | Britannicus le gêne, Albine ; et chaque jour Je sens que je deviens importune à mon tour |
GÉNIE | Mon génie étonné tremble devant le sien |
GÉNIE | ....Enfin, Burrhus, Néron découvre son génie ; Cette férocité que tu croyais fléchir. De tes faibles liens est prête à s'affranchir |
GESTE | Prêt à faire sur vous éclater la vengeance D'un geste confident de notre intelligence |
GLACE | Vous ne me dites rien ! quel accueil ! quelle glace ! Est-ce ainsi que vos yeux consolent ma disgrâce ? |
GLACER | Les amis de mon père Sont autant d'inconnus que glace ma misère |
GOUVERNÉ, ÉE | Rome, depuis trois ans par ses soins gouvernée, Au temps de ses consuls croit être retournée |
GOUVERNEUR | J'eus soin de vous nommer, par un contraire choix, Des gouverneurs que Rome honorait de sa voix |
GRÂCE | Grâce aux préventions de son esprit jaloux, Nos plus grands ennemis ont combattu pour nous |
GRAVER | Qui, madame, je veux que ma reconnaissance Désormais dans les coeurs grave votre puissance |
HABITER | Les déserts, autrefois peuplés de sénateurs, Ne sont plus habités que par leurs délateurs |
HAINE | Quoi ? vous le soupçonnez d'une haine couverte ! |
HARDI, IE | Narcisse, plus hardi, s'empresse pour lui plaire |
HARDI, IE | Burrhus ose sur moi porter des mains hardies |
HARDIESSE | Pour moi, dût l'empereur punir ma hardiesse.... |
HASARD | J'aurai devant les yeux je ne sais quel amour Que le hasard nous donne et nous ôte en un jour |
HASARD | S'honorer d'un regard Que vous aurez sur eux fait tomber par hasard |
HÂTER | Quand je devrais du ciel hâter l'arrêt fatal |
HÂTER | Burrhus, de triompher |
HÉRITIER, IÈRE | Le crime d'en avoir dépouillé l'héritière [du trône] |
HÉRITIER, IÈRE | L'empire vainement demande un héritier |
HEURE | En public, à mon heure, on me donne audience |
HEURE | Que vous me permettiez de vous voir à toute heure |
HEUREUSEMENT | Plût au ciel que sa main heureusement cruelle Eût fait sur moi l'essai de sa fureur nouvelle ! |
HEUREUX, EUSE | Dans un temps plus heureux ma juste impatience Vous ferait repentir de votre défiance |
HOMMAGE | Toujours à sa vertu vous rendiez quelque hommage |
HONNEUR | Je vois mes honneurs croître et tomber mon crédit |
HONORER | Auguste votre aïeul honora moins Livie |
HONORER | J'eus soin de vous nommer, par un contraire choix, Des gouverneurs que Rome honorait de sa voix |
HONORER | Attachés sur vos yeux, s'honorer d'un regard Que vous aurez sur eux fait tomber au hasard |
HONTE | Mille bruits en courent à ma honte |
HONTE | Songez-vous que toute autre alliance Fera honte aux Césars, auteurs de ma naissance ? |
HONTEUX, EUSE | Honteux de rabaisser par cet indigne usage Les héros dont encore elles [les aigles romaines] portent l'image |
HORREUR | Burrhus pour le mensonge eut toujours trop d'horreur |
HORRIBLE | Non, quoi que vous disiez, cet horrible dessein Ne fut jamais, seigneur, conçu dans votre sein |
HUMEUR | Je lis sur son visage Des fiers Domitius l'humeur triste et sauvage |
IDOLÂTRER | J'aime, que dis-je, aimer ? j'idolâtre Junie |
IDOLÂTRER | Il [Néron] excelle.... à venir prodiguer sa voix sur un théâtre, à réciter des chants qu'il veut qu'on idolâtre |
IGNORER | J'ignore de quel crime on a pu me noircir |
IGNORER | Jusqu'ici d'un vain titre Octavie honorée, Inutile à la cour, en était ignorée |
ILLUSTRE | ....Une fille, Seul reste du débris d'une illustre famille |
ILLUSTRE | Et vous vous signalez par d'illustres leçons |
IMAGE | De son image en vain j'ai voulu me distraire |
IMAGE | Elle aime mon rival, je ne puis l'ignorer ; Mais je mettrai ma joie à le désespérer ; Je me fais de sa peine une image charmante |
IMAGINER | Et ne connais-tu pas l'implacable Agrippine ? Mon amour inquiet déjà se l'imagine Qui m'amène Octavie |
IMITER | Elle [Rome] se tait du moins : imitez son silence |
IMPATIEMMENT | Néron porta impatiemment la mort de Narcisse |
IMPATIENCE | Dans un temps plus heureux, ma juste impatience Vous ferait repentir de votre défiance |
IMPATIENT, ENTE | L'impatient Néron cesse de se contraindre ; Las de se faire aimer, il veut se faire craindre |
IMPLACABLE | Et ne connais-tu pas l'implacable Agrippine ? |
IMPLORER | L'on n'implore plus Que le nom de Sénèque et l'appui de Burrhus |
IMPORTER | Allez, cet ordre importe au salut de l'empire |
IMPORTUN, UNE | Britannicus le gêne, Albine ; et chaque jour Je sens que je deviens importune à mon tour |
IMPORTUNER | Le ciel même en secret semble la condamner : Ses voeux depuis quatre ans ont beau l'importuner |
IMPORTUNITÉ | À combien de chagrins il faut que je m'apprête ! Que d'importunités ! |
IMPOSER | Pensez-vous que ma voix Ait fait un empereur pour m'en imposer trois ? |
IMPUISSANT, ANTE | Je crois qu'à mon exemple impuissant à trahir, Il hait à coeur ouvert ou cesse de haïr |
IMPUISSANT, ANTE | Ils me reprocheraient, non des cris impuissants, Mais des crimes pour vous commis à votre vue |
IMPUNÉMENT | Néron impunément ne sera pas jaloux |
INCESTUEUX, EUSE | Mais ce lien du sang qui nous joignait tous deux Écartait Claudius d'un lit incestueux |
INCONNU, UE | Les amis de mon père Sont autant d'inconnus que glace ma misère |
INCRÉDULITÉ | Je voudrais vaincre enfin mon incrédulité |
INDIFFÉRENT, ENTE | Ses yeux indifférents ont déjà la constance D'un tyran dans le crime endurci dès l'enfance |
INDIGNE | Vous avez vu cent fois nos soldats en courroux Porter en murmurant leurs aigles devant vous, Honteux de rabaisser par cet indigne usage Les héros dont encore elles portent l'image |
INDIGNE | Si vous daigniez, seigneur, rappeler la mémoire Des vertus d'Octavie indignes de ce prix |
INDIGNITÉ | J'ose dire pourtant que je n'ai mérité Ni cet excès d'honneur ni cette indignité |
INDISCRET, ÈTE | Et, si je m'en croyais, ce triomphe indiscret Serait bientôt suivi d'un éternel regret |
INDULGENCE | D'une mère facile affectez l'indulgence |
INÉPUISABLE | Vos jours toujours sereins coulent dans les plaisirs ; L'empire en est pour vous l'inépuisable source |
INFORMER | Au nom de l'empereur j'allais vous informer D'un ordre qui d'abord a pu vous alarmer |
INFORMER | Il croit.... Que je m'informe ici de tout ce qui le touche |
INFORTUNE | Que je suis malheureuse, et par quelle infortune Faut-il que tous mes soins me rendent importune ! |
INGRAT, ATE | Mais tout, s'il est ingrat, lui parle contre moi |
INGRAT, ATE | Vous l'ai-je confié [Néron] pour en faire un ingrat ? |
INGRATITUDE | [Elle] Me fait un long récit de mes ingratitudes |
INIMITIÉ | Pour moi, quelque péril qui me puisse accabler, Sa seule inimitié [de Junie] peut me faire trembler |
INJURE | Et ton nom paraîtra, dans la race future, Aux plus cruels tyrans une cruelle injure |
INJURIEUX, EUSE | J'avouerai les rumeurs les plus injurieuses |
INJUSTE | Non, non, mon intérêt ne me rend pas injuste |
INJUSTICE | J'ai vu sur ma ruine élever l'injustice |
INJUSTICE | Que dis-je ! il reconnaît sa dernière injustice |
INOUÏ, ïE | Et qui croira qu'un coeur si grand en apparence.... Trame une perfidie inouïe à la cour ? |
INQUIET, ÈTE | Quelle ardeur inquiète Parmi vos ennemis en aveugle vous jette ? |
INQUIÉTUDE | Et l'on craint si la nuit, jointe à la solitude, Vient de son désespoir aigrir l'inquiétude, Que sa douleur bientôt n'attente sur ses jours |
INSENSÉ, ÉE | Je ne me flatte point d'une gloire insensée |
INSOLENCE | Vos pleurs, votre présence N'ont point de ces cruels désarmé l'insolence ? |
INSPIRER | Appelez les cruels qui vous l'ont inspirée [cette action si noire] |
INSTRUIRE | De nos crimes communs je veux qu'on soit instruit |
INSTRUIRE | Je puis l'instruire au moins combien sa confidence... |
INTELLIGENCE | Burrhus, je vous ai crus tous deux d'intelligence |
INTELLIGENCE | ....Mais hélas ! dans cette cour Combien tout ce qu'on dit est loin de ce qu'on pense ! Que la bouche et le coeur sont peu d'intelligence ! |
INTELLIGENCE | Notre salut dépend de notre intelligence |
INTÉRESSÉ, ÉE | Les grâces, les honneurs, par moi seule versés, M'attiraient des mortels les voeux intéressés |
INTÉRESSER | Il ne voit dans son sort que moi qui s'intéresse |
INTÉRÊT | Unissez vos chagrins, liez vos intérêts |
INTERPRÉTE | Cette sincérité sans doute est peu discrète ; Mais toujours de mon coeur ma bouche est l'interprète |
INTERROMPRE | Ou, si quelque chagrin en interrompt la course [de ses plaisirs] |
INVINCIBLE | Nos ennemis communs ne sont pas invincibles |
INVINCIBLE | Pour exciter Néron par la gloire pénible De vaincre une fierté jusqu'alors invincible |
INVINCIBLE | Les spectacles, les dons, invincibles appâts |
INVISIBLE | Et que derrière un voile, invisible et présente, J'étais de ce grand corps [le sénat] l'âme toute-puissante |
INVITER | Il y fait [à un festin] de la cour inviter la jeunesse |
IRRITÉ, ÉE | Pourvu que par ma mort tout le peuple irrité Ne vous ravisse pas ce qui m'a tant coûté |
IRRITÉ, ÉE | Le sénat chaque jour et le peuple irrités De s'ouïr par ma voix dicter vos volontés |
IRRITER | Et c'est cette vertu si nouvelle à la cour Dont la persévérance irrite mon amour |
IRRITER | Ta fureur s'irritant soi-même dans son cours |
JADIS | N'est-ce pas cette même Agrippine Que mon père épousa jadis pour ma ruine ? |
JALOUX, OUSE | Soit que son coeur, jaloux d'une austère fierté, Enviât à nos yeux sa naissante beauté.... |
JETER | Quelle ardeur inquiète Parmi vos ennemis en aveugle vous jette ? |
JETER | Par moi seule éloigné de l'hymen d'Octavie.... Silanus, sur qui Claude avait jeté les yeux.... |
JEUNE | Si vous n'avez appris à vous laisser conduire, Vous êtes jeune encore, et l'on peut vous instruire |
JEUNESSE | Il y fait de sa cour inviter la jeunesse |
JEUNESSE | Vous m'avez de César confié la jeunesse |
JOINDRE | Mais ce lien du sang qui nous joignait tous deux |
JOUG | Au joug depuis longtemps ils se sont façonnés |
JOUG | Tu voudras t'affranchir du joug de mes bienfaits |
JOUIR | Du fruit de tant de soins à peine jouissant En avez-vous six mois paru reconnaissant |
JOUR | De quel nom cependant pouvons-nous appeler L'attentat que le jour vient de nous révéler ? |
JOUR | Pallas de ses conseils empoisonne ma mère ; Il séduit chaque jour Britannicus mon frère |
JOUR | Ta fureur, s'irritant soi-même dans son cours, D'un sang toujours nouveau marquera tous tes jours |
JOUR | Quoi ! vous à qui Néron doit le jour qu'il respire |
JUGER | Seigneur, ne jugez pas de son coeur par le vôtre |
JURÉ, ÉE | On verra d'un côté le fils d'un empereur Redemandant la foi jurée à sa famille |
JURER | Ma bouche mille fois lui jura le contraire |
JURER | Ainsi que par César, on jure par sa mère |
JUSQUE et JUSQUES | Elle a paru jusque dans son silence |
JUSQUE et JUSQUES | Mais vous, qui jusqu'ici content de votre ouvrage, Venez de ses vertus nous rendre témoignage |
JUSQUE et JUSQUES | J'aimais jusqu'à ces pleurs que je faisais couler |
JUSTE | Seigneur, j'ai tout prévu pour une mort si juste |
JUSTE | Britannicus, madame, eut des desseins secrets Qui vous auraient coûté de plus justes regrets |
JUSTICE | Il [Néron] se perdrait, madame. - Il se ferait justice |
JUSTIFIER | Vous le dirai-je enfin, Rome le justifie [Néron contre les accusations d'Agrippine] |
LAISSER | Je l'ai laissé passer dans son appartement |
LANGAGE | Vous n'aurez point pour moi de langages secrets |
LANGAGE | L'amour est-il muet, ou n'a-t-il qu'un langage ? |
LANGUIR | Ne faites point languir une si juste envie |
LARGESSE | De Claude en même temps épuisant les richesses, Ma main sous votre nom répandait ses largesses |
LARME | Triste, levant au ciel ses yeux mouillés de larmes |
LAS, LASSE | Las de se faire aimer, il veut se faire craindre |
LASSER | Moi-même revêtu d'un pouvoir emprunté.... J'ai cent fois dans le cours de ma gloire passée Tenté leur patience [des Romains] et ne l'ai point lassée |
LASSER | Néron de vos discours commence à se lasser |
LAVER | Il vous faudra.... Soutenir vos rigueurs par d'autres cruautés, Et laver dans le sang vos bras ensanglantés |
LEÇON | J'ai vu Burrhus, Sénèque, aigrissant vos soupçons, De l'infidélité vous tracer des leçons |
LÉGER, ÈRE | Est-ce donc une légère offense De m'avoir si longtemps caché votre présence ? |
LÉGION | Vous dont j'ai pu laisser vieillir l'ambition Dans les honneurs obscurs de quelque légion |
LENT, ENTE | Cette même Agrippine Que mon père épousa jadis pour ma ruine, Et qui, si je t'en crois, a de ses derniers jours, Trop lents pour ses desseins, précipité le cours ? |
LEVER | Triste, levant au ciel ses yeux mouillés de larmes |
LÈVRE | Mais ses lèvres à peine en ont touché le bord [d'une coupe] |
LIBERTÉ | Je répondrai, madame, avec la liberté D'un soldat qui sait mal farder la vérité |
LIBRE | Ils verraient par ce coup [la mort de Britannicus] leur puissance abaissée ; Vous seriez libre alors, seigneur, et, devant vous, Ces maîtres orgueilleux fléchiraient comme nous |
LIER | Unissez vos chagrins ; liez vos intérêts |
LIER | Par les mêmes serments Britannicus se lie |
LIRE | Soit que je n'ose encor démentir le pouvoir De ces yeux où j'ai lu si longtemps mon devoir |
LIRE | Il se déguise en vain, je lis sur son visage Des fiers Domitius l'humeur triste et sauvage |
LIT | Les gardes, son palais, son lit [de l'empereur Claude] m'étaient soumis |
LIT | Une loi moins sévère Mit Claude dans mon lit et Rome à mes genoux |
LOIN | Il aspirait plus loin [il avait de plus grands desseins] qu'à la main de Junie |
LOIN | Je reconnais ce soin, Et ne souhaite pas que vous alliez plus loin |
LOIN | Quoi ! vous à qui Néron doit le jour qu'il respire, Qui l'avez appelé de si loin à l'empire ? |
LOIN | Quoi qu'il en soit, Néron, d'aussi loin qu'il me vit, Laissa sur son visage éclater son dépit |
LOIN | Hélas ! loin de vouloir éviter sa colère, La plus soudaine mort me sera la plus chère |
LONG, ONGUE | D'où vient qu'en m'écoutant, vos yeux, vos tristes yeux Avec de longs regards se tournent vers les cieux ? |
LONG, ONGUE | Que m'importe, après tout, que Néron plus fidèle D'une longue vertu laisse un jour le modèle ? |
LORSQUE | Et qui s'honorerait de l'appui d'Agrippine, Lorsque Néron lui-même annonce ma ruine ; Lorsque de sa présence il semble me bannir ; Quand Burrhus à sa porte ose me retenir ? |
LUMIÈRE | Le fer ne produit point de si puissants efforts, Madame ; la lumière à ses yeux est ravie |
LUMIÈRE | Mais plus ce rang sur moi répandrait sa splendeur, Plus il me ferait honte, et mettrait en lumière Le crime d'en avoir dépouillé l'héritière |
MAGISTRAT | Le peuple au champ de Mars nomme ses magistrats |
MAIN | Burrhus ose sur moi porter ses mains hardies |
MAIS | J'embrasse mon rival, mais c'est pour l'étouffer |
MAÎTRE | Et [ces lieux] ne s'attendaient pas, lorsqu'ils nous virent naître, Qu'un jour Domitius me dût parler en maître |
MAÎTRE | Et moi qui sur le trône ai suivi mes ancêtres, Moi fille, femme, soeur et mère de vos maîtres... |
MAÎTRESSE | De ses derniers soupirs [de Claude mourant] je me rendis maîtresse |
MAÎTRESSE | Mais Rome veut un maître et non une maîtresse |
MAÎTRESSE | Elle aura le pouvoir d'épouse et de maîtresse |
MAL, ALE | Qu'ils viennent essayer leur main mal assurée |
MALGRÉ | Et sa perfide joie éclate malgré lui |
MALGRÉ | Thraséas au sénat, Corbulon dans l'armée, Sont encore innocents malgré leur renommée |
MALICE | Son coeur n'enferme pas une malice noire |
MALIGNITÉ | Ou plutôt n'est-ce point que sa malignité [de Néron] Punit sur eux l'appui que je leur ai prêté ? |
MANQUER | Je ne veux point encore, en lui manquant de foi, Donner à sa vertu des armes contre moi |
MARBRE | D'abord elle a d'Auguste aperçu la statue ; Et mouillant de ses pleurs le marbre de ses pieds.... |
MARQUER | Silanus, qu'il [Claude] aimait, s'en vit abandonné, Et marqua de son sang ce jour infortuné |
MAXIME | Mais si de vos flatteurs vous suivez la maxime |
MÉDITER | Et qui sait si l'ingrate, en sa longue retraite, N'a point de l'empereur médité la défaite ? |
MÉDITER | Certes plus je médite et moins je me figure Que vous m'osiez compter pour votre créature |
MÊME | J'appelai de l'exil, je tirai de l'armée Et ce même Sénèque et ce même Burrnus... |
MÉNAGER | Son adroite vertu ménage son crédit |
MENDIER | Parmi tant de beautés qui briguèrent son choix [de Claude], Qui de ses affranchis mendièrent les voix |
MESURER | Je sais de vos présents mesurer la grandeur |
MILLE | La cour de Claudius, en esclaves fertile, Pour deux que l'on cherchait en eût présenté mille |
MISÉRABLE | Et pour nous rendre heureux, perdons les misérables |
MISÈRE | ...Les amis de mon père Sont autant d'inconnus que glace ma misère |
MODÈLE | Que m'importe, après tout, que Néron plus fidèle D'une longue vertu laisse un jour le modèle ? |
MODESTE | Seule dans son palais la modeste Junie... |
MODESTE | Qu'.... à ce courroux funeste On verrait succéder un silence modeste |
MOI | Moi, trahir le meilleur de mes amis ! Faire une lâcheté, moi ! (c'est-à-dire : Moi, je pourrais trahir le meilleur de mes amis ! Je pourrais faire une lâcheté, moi !) Moi ! le faire empereur ! ingrat, l'avez-vous cru ? |
MOINS | Certes, plus je médite, et moins je me figure Que vous m'osiez compter pour votre créature |
MOINS | Ayez moins de frayeur ou moins de modestie |
MOMENT | Albine, il ne faut pas s'éloigner un moment |
MOMENT | Tandis que des soldats, de moments en moments, Vont arracher pour lui [Néron] des applaudissements |
MONTRER | Et que vous montrent-ils [ces lieux] qui ne vous avertisse Qu'il faut qu'on me respecte et que l'on m'obéisse ? |
MONTRER | Les dieux ne montrent point que sa vertu les touche |
MORT, ORTE | Tout le peuple.... Du prince déjà mort demandait la santé |
MORTEL, ELLE | De mille coups mortels son audace est punie |
MOUILLÉ, ÉE | Triste, levant au ciel ses yeux mouillés de larmes |
MOURIR | Pour accabler César d'un éternel ennui, Madame, sans mourir, elle [Junie] est morte pour lui |
MOURIR | Mes soins, en apparence épargnant ses douleurs [de Claude], De son fils, en mourant, lui cachèrent les pleurs |
MUET, ETTE | J'entendrai des regards que vous croirez muets |
MUR | Vous êtes en des lieux soumis à sa puissance [de Néron] ; Ces murs mêmes, seigneur, peuvent avoir des yeux |
MURMURER | Je ne murmure point qu'une amitié commune Se range du parti que flatte la fortune |
MYSTÈRE | Ce n'est pas en ces lieux Qu'il faut développer ce mystère à vos yeux |
MYSTÈRE | Ce dessein [l'empoisonnement de Britannicus] s'est conduit avec plus de mystère |
NAISSANCE | Vous redoutez un mal faible dans sa naissance |
NAISSANT, ANTE | Enfin Néron naissant A toutes les vertus d'Auguste vieillissant |
NAISSANT, ANTE | Soit que son coeur, jaloux d'une austère fierté, Enviât à nos yeux sa naissante beauté |
NÉ, NÉE | Néron, s'ils en sont crus, n'est point né pour l'empire |
NÉGLIGENCE | .... Je ne sais si cette négligence [dans le vêtement], Les ombres, les flambeaux, les cris et le silence, Et le farouche aspect de ses fiers ravisseurs Relevaient de ses yeux les timides douceurs |
NEVEU | Rome, dans ton palais [d'Auguste], vient de voir immoler Le seul de tes neveux qui te pût ressembler |
NOBLESSE | Sylla, Pison, Crassus, les chefs de la noblesse |
NOEUD | [Agrippine] Atteste les saints droits d'un noeud [mariage] qu'elle a formé |
NOIR, OIRE | D'un noir pressentiment malgré moi prévenue |
NOIR, OIRE | Son coeur n'enferme point une malice noire |
NOIRCEUR | D'un empoisonnement vous craignez la noirceur ? |
NOIRCIR | J'ignore de quel crime on a pu me noircir |
NOM | Elle m'a fatigué de ce nom ennemi |
NOM | Au nom de l'empereur j'allais vous informer D'un ordre qui d'abord a pu vous alarmer |
NOM | N'ose-t-il être Auguste et César que de nom ? |
NOMBRE | Ma fuite arrêtera vos discordes fatales ; Seigneur, j'irai remplir le nombre des vestales |
NOMMER | Le ciel dans tous leurs pleurs ne m'entend point nommer |
NOMMER | Le peuple au champ de Mars nomme ses magistrats ; César nomme les chefs sur la foi des soldats |
NOURRIR | Pourquoi nourrissez-vous le venin qui vous tue ? |
NOURRIR | C'est ma mère, et je veux ignorer ses caprices ; Mais je ne prétends plus ignorer et souffrir Le ministre insolent qui les ose nourrir |
NOUVEAU ou, devant une voyelle ou une h muette, NOUVEL, NOUVELLE | Et c'est cette vertu, si nouvelle à la cour, Dont la persévérance irrite mon amour |
NOUVEAU ou, devant une voyelle ou une h muette, NOUVEL, NOUVELLE | Ces vengeurs trouveront de nouveaux défenseurs |
NU, NUE | Mais je t'expose ici mon âme toute nue |
NUAGE | Puis-je savoir quel trouble a formé ce nuage ? |
NUIT | Et pouvez-vous, seigneur, souhaiter qu'une fille.... Qui, dans l'obscurité, nourrissant sa douleur, S'est fait une vertu conforme à son malheur, Passe subitement de cette nuit profonde Dans un rang qui l'expose aux yeux de tout le monde ? |
OBÉISSANCE | Enfin des légions l'entière obéissance Ayant de votre empire affermi la puissance.... |
OBJET | César de tant d'objets en même temps frappé |
OBSCUR, URE | Vous, dont j'ai pu laisser vieillir l'ambition Dans les honneurs obscurs de quelque légion |
OBSCURCIR | Madame, ou je me trompe, ou durant vos adieux Quelques pleurs répandus ont obscurci vos yeux |
OBSERVER | Si mes accusateurs observent tous mes pas |
OCCASION | Je ne m'étais chargé dans cette occasion Que d'excuser César d'une seule action |
OCCUPÉ, ÉE | Mais que, de ces grandeurs comme une autre occupée, Vous m'en ayez paru si longtemps détrompée |
OCCUPER | Les chagrins qu'il me cause M'occuperont assez tout le temps qu'il repose |
ODIEUX, EUSE | D'une odieuse cour j'ai traversé la presse |
OEIL | Ces murs mêmes, seigneur, peuvent avoir des yeux [des gens cachés derrière peuvent nous voir] |
OEIL | Et de quel oeil Ma mère a-t-elle vu confondre son orgueil ? |
OEIL | Pensez-vous, madame, qu'en ces lieux Seule pour vous connaître Octavie ait des yeux ? |
OEIL | Silanus, sur qui Claude avait jeté les yeux, Et qui comptait Auguste au rang de ses aïeux |
OEIL | Ne saurait-il rien voir qu'il n'emprunte vos yeux ? |
OFFRIR | Rome, ce ciel, ce jour que tu reçus de moi, Partout, à tout moment, m'offriront devant toi |
OMBRE | Les ombres, les flambeaux, les cris et le silence |
OMBRE | Depuis ce coup fatal le pouvoir d'Agrippine Vers sa chute à grands pas chaque jour s'achemine, L'ombre seule m'en reste |
ON | Vous, Narcisse, approchez ; Et vous, qu'on se retire |
OPPOSER | J'oppose à ses raisons un courage inutile |
OPPRIMER | Et ce moment si cher, madame, est consumé à louer l'ennemi dont je suis opprimé ! |
ORDRE | Par mes ordres trompeurs tout le peuple excité |
OREILLE | Est-ce à vous de prêter l'oreille à leurs discours ? |
ORGUEILLEUX, EUSE | Et devant vous Ces maîtres orgueilleux fléchiraient comme nous |
OSER | Si j'ose expliquer ma pensée |
OU | Non, ou vous me croirez, ou bien de ce malheur Ma mort m'épargnera la vue et la douleur |
OÙ | Des secrets d'où dépend le destin des humains |
OUBLI | ....Nourrir dans son âme Le mépris de sa mère et l'oubli de sa femme |
OUTRAGÉ, ÉE | N'importe, elle se sent comme vous outragée |
OUVERT, ERTE | Tes yeux sur ma conduite incessamment ouverts |
OUVERT, ERTE | Il hait à coeur ouvert ou cesse de haïr |
OUVRAGE | Doutez-vous d'une paix dont je fais mon ouvrage ? |
OUVRAGE | Quoiqu'il soit votre fils, et même votre ouvrage, Il est votre empereur |
OUVRIR | Ses yeux, longtemps fermés, s'ouvrirent à la fin |
PAIX | Doutez-vous d'une paix dont je fais mon ouvrage ? |
PALAIS | Des portes du palais elle sort éperdue |
PAR | Il commence en effet par où finit Auguste |
PARAÎTRE | Je m'en fie aux transports qu'elle m'a fait paraître |
PARCOURIR | J'ai parcouru des yeux la cour, Rome et l'empire |
PARFAIT, AITE | Depuis trois ans entiers qu'a-t-il dit, qu'a-t-il fait Qui ne promette à Rome un empereur parfait ? |
PARLER | Ils [ces murs].... ne s'attendaient pas, lorsqu'ils nous virent naître, Qu'un jour Domitius me dût parler en maître |
PARLER | Cependant voulez-vous qu'avec moins de contrainte L'un et l'autre une fois nous nous parlions sans feinte ? |
PARMI | Mais parmi ce plaisir quel chagrin me dévore ? |
PARRICIDE | Ne perdez point de temps, nommez-moi les perfides Qui vous osent donner ces conseils parricides |
PART | Claude vous adopta.... Vous appela Néron, et du pouvoir suprême Voulut avant le temps vous faire part lui-même |
PARTAGER | Prince, je me dévoue à ces dieux immortels, Dont ta vertu t'a fait partager les autels |
PARTAGER | Serez-vous toujours prête à partager l'empire ? |
PARTI | Ou moi-même avec moi conduisant votre soeur, J'irai semer partout ma crainte et ses alarmes, Et ranger tous les coeurs du parti de ses larmes |
PAS | Sur les pas des tyrans veux-tu que je m'engage ? |
PAS | Par des faits glorieux tu te vas signaler ; Poursuis, tu n'a pas fait ce pas pour reculer |
PAS | Si mes accusateurs observent tous mes pas |
PASSAGE | Je vois voler partout les coeurs à mon passage |
PASSÉ | Il vous trompait vous-même, et son coeur offensé Prétendait tôt ou tard rappeler le passé |
PASSER | Immobile, saisi d'un long étonnement, Je l'ai laissé passer dans son appartement, J'ai passé dans le mien |
PASSER | Elle a feint de passer chez la triste Octavie |
PASSER | C'est à vous de passer du côté de l'empire |
PASSER | Vos embrassements.... Ne se passeront-ils qu'en éclaircissements ? |
PATIENCE | J'ai cent fois, dans le cours de ma gloire passée, Tenté leur patience [des Romains], et ne l'ai point lassée |
PAYER | Fais-lui payer bien cher un bonheur qu'il ignore |
PAYER | Et ce sont ces plaisirs et ces pleurs que j'envie, Que tout autre que lui me paierait de sa vie |
PEINE | À peine parle-t-on de la triste Octavie |
PEINTRE | J'avais copié mes personnages d'après le plus grand peintre de l'antiquité, je veux dire d'après Tacite |
PENCHER | Cependant Claudius penchait vers son déclin |
PENSÉE | Ah ! seigneur, vous parlez contre votre pensée |
PENSER | Combien tout ce qu'on dit est loin de ce qu'on pense ! |
PERDRE | Et, pour nous rendre heureux, perdons les misérables |
PERDRE | J'ai voulu lui parler, et ma voix s'est perdue |
PERDRE | Tandis.... Que vos ressentiments se perdront en discours |
PÈRE | Ah ! que de la patrie il soit, s'il veut, le père ; Mais qu'il songe un peu plus qu'Agrippine est sa mère |
PERSÉCUTER | Seigneur, mille malheurs persécutent sa vie |
PERSÉVÉRANCE | Et c'est cette vertu, si nouvelle à la cour, Dont la persévérance irrite mon amour |
PERSUADER | Et peut-être déjà sait-il persuader |
PEUPLÉ, ÉE | Les déserts, autrefois peuplés de sénateurs, Ne sont plus habités que par leurs délateurs |
PIED | D'abord elle a d'Auguste aperçu la statue ; Et mouillant de ses pleurs le marbre de ses pieds.... |
PIED | L'empereur, il est vrai, ne vient plus chaque jour Mettre à vos pieds l'empire et grossir votre cour |
PLACE | Mes soins à vos soupçons ne laissent pas de place |
PLACER | Tibère, que l'hymen plaça dans sa famille |
PLACER | Parmi tant de héros je n'ose me placer |
PLAINDRE | Quelques-uns ont pris l'intérêt de Narcisse, et se sont plaints que j'en eusse fait un très méchant homme |
PLAINTE | Tandis qu'on vous verra d'une voix suppliante Semer ici la plainte et non pas l'épouvante |
PLEIN, EINE | Elle est dans un palais tout plein de ses aïeux |
PLEUR | Britannicus est seul ....Et n'a pour tous plaisirs, seigneur, que quelques pleurs Qui lui font quelquefois oublier ses malheurs |
PLEUR | Le ciel dans tous leurs pleurs ne m'entend point nommer |
PLUTÔT | Ou plutôt ils n'ont tous qu'une même pensée |
POISON | Et le fer est moins prompt pour trancher une vie Que le nouveau poison que sa main me confie |
POISON | D'un regard enchanteur connaît-il le poison ? |
PORT | Je m'assure un port dans la tempête |
PORTER | Faites-lui concevoir Qu'il doit porter ailleurs ses voeux et son espoir |
PORTER | Vous savez que les droits qu'elle porte avec elle Peuvent de son époux faire un prince rebelle |
PORTER | Rome ne porte point ses regards curieux Jusque dans des secrets que je cache à ses yeux |
PORTER | Sans doute on ne veut pas que, mêlant nos douleurs, Nous nous aidions l'un l'autre à porter nos malheurs |
POUR | N'est-ce pas cette même Agrippine Que mon père épousa jadis pour ma ruine ? |
POUR | Vivez, régnez pour vous, c'est trop régner pour elle |
POUR | Il [Claude] laissa pour son fils échapper quelques plaintes |
POUR | La cour de Claudius, en esclaves fertile, Pour deux que l'on cherchait en eût présenté mille |
POURSUIVRE | Poursuis, Néron ; avec de tels ministres Par des faits glorieux tu vas te signaler ; Poursuis ; tu n'as pas fait ce pas pour reculer |
POUVOIR | Les dieux de ce dessein puissent-ils le distraire ! |
PRÉCIEUX, EUSE | Mais, madame, arrêtez ces précieuses larmes |
PRÉCIPITER | Je sais.... Que du trône.... Britannicus par moi s'est vu précipiter |
PRÉMICES | Pour achever ce jour sous de meilleurs auspices, Ma main de cette coupe épanche les prémices |
PRÉMICES | Toujours la tyrannie a d'heureuses prémices ; De Rome, pour un temps, Caïus fut les délices |
PRENDRE | Avec ma liberté, que vous m'avez ravie, Si vous le souhaitez, prenez encor ma vie |
PRENDRE | Son maître.... Prit insensiblement dans les yeux de sa nièce L'amour où je voulais amener sa tendresse |
PRENDRE | De son bannissement prenez sur vous l'offense |
PRENDRE | Il mêle avec l'orgueil qu'il a pris dans leur sang La fierté des Nérons qu'il puisa dans mon flanc |
PRÉPARER | J'ignore quel conseil prépara ma disgrâce |
PRÉSAGER | Et ton nom paraîtra, dans la race future, Aux plus cruels tyrans la plus cruelle injure ; Voilà ce que mon coeur se présage de toi |
PRESCRIRE | Tout, s'il est généreux, lui prescrit cette loi |
PRÉSENT, ENTE | Lorsque, derrière un voile, invisible et présente, J'étais de ce grand corps [le sénat] l'âme toute-puissante |
PRÉSENTER | Fallait-il dans l'exil chercher des corrupteurs ? La cour de Claudius, en esclaves fertile, Pour deux que l'on cherchait, en eût présenté mille |
PRÉSERVER | De quel trouble un regard pouvait me préserver ! |
PRESSANT, ANTE | Et mouillant de ses pleurs le marbre de ses pieds [d'une statue], Que de ses bras pressants elle tenait liés |
PRESSENTIMENT | D'un noir pressentiment, malgré moi, prévenue, Je vous laisse à regret éloigner de ma vue |
PRESSER | Un jour, il m'en souvient, le sénat équitable Vous pressait de souscrire à la mort d'un coupable |
PRESSER | Le peuple.... Vole de toutes parts, se presse, l'environne |
PRÊT, ÊTE | Je vois de votre coeur. Octavie effacée, Prête à sortir du lit où je l'avais placée |
PRÉTENDU, UE | [Il] Se vit exclu d'un rang vainement prétendu |
PRÊTER | Dans ses égarements mon coeur opiniâtre Lui prête des raisons, l'excuse, l'idolâtre |
PRODIGUE | Sa prodigue amitié ne se réserve rien |
PRODIGUER | Rome, sur les autels prodiguant les victimes, Fussent-ils innocents [les hommes condamnés par Néron], leur trouvera des crimes |
PRODIGUER | C'est à vous de choisir des confidents discrets, Seigneur, et de ne pas prodiguer vos secrets |
PROMETTRE | Je ne révoque rien de ce que j'ai promis |
PROMPT, OMPTE | J'arrêtai de sa mort [de Claude] la nouvelle trop prompte |
PROMPT, OMPTE | Et le fer est moins prompt pour trancher une vie |
PRONONCER | Hé bien donc, prononcez ; que voulez-vous qu'on fasse ? |
PRUDENT, ENTE | Et vos soins trop prudents Les ont tous écartés [mes amis] ou séduits dès longtemps |
PUBLIC, IQUE | Et ne suffit-il pas, seigneur, à vos souhaits Que le bonheur public soit un de vos bienfaits ? |
PUBLIER | Le sénat chaque jour et le peuple irrités Publiaient qu'en mourant Claude avec sa puissance M'avait encor laissé sa simple obéissance |
PUBLIQUEMENT | Elle s'en est vantée assez publiquement |
PUISER | La fierté des Nérons qu'il puisa dans mon flanc |
PUISSANT, ANTE | Le fer ne produit point de si puissants efforts |
PUR, URE | Mais pour lui conserver [à Britannicus] une foi toujours pure, Prince, je me dévoue à ces dieux immortels Dont ta vertu t'a fait partager les autels |
QUE | Que tardez-vous, seigneur, à la répudier ? |
QUERELLE | Britannicus mourant excitera le zèle De ses amis, tout prêts à prendre sa querelle |
QUI | Britannicus est seul : quelque ennui qui le presse, Il ne voit dans son sort que moi qui s'intéresse |
RABAISSER | [Les soldats] Honteux de rabaisser par cet indigne usage Les héros dont encor elles [les aigles] portent l'image |
RACE | Et ton nom paraîtra, dans la race future, Aux plus cruels tyrans une cruelle injure |
RAMENER | Sitôt que mon malheur me ramène à sa vue |
RAMENER | Dans son appartement, gardes, qu'on la ramène |
RAMENER | On peut dans son devoir ramener le parjure |
RAMENER | Par un chemin plus doux Vous lui pourrez plutôt ramener son époux |
RANG | Silanus, sur qui Claude avait jeté les yeux, Et qui comptait Auguste au rang de ses aïeux |
RANGER | Je ne murmure point qu'une amitié commune Se range du parti que flatte la fortune |
RAPPELÉ, ÉE | [Sénèque et Burrhus] Qui, tous deux de l'exil rappelés par moi-même, Partagent à mes yeux l'autorité suprême |
RAPPELER | Du sang dont vous sortez rappelez la mémoire |
RAPPROCHER | Madame, quel bonheur me rapproche de vous ? |
RAPPROCHER | Souffrez que, de vos coeurs rapprochant les liens, Je me cache à vos yeux et me dérobe aux siens |
RÉCITER | Il [Néron] excelle à conduire un char dans la carrière...., à réciter des chants qu'il veut qu'on idolâtre |
RÉCONCILIER | Oui, Narcisse, on nous réconcilie |
RECONNAISSANT, ANTE | Du fruit de tant de soins à peine jouissant, En avez-vous six mois paru reconnaissant |
RECONNAÎTRE | Ce jour, ce triste jour frappe encor ma mémoire, Où Néron fut lui-même ébloui de sa gloire, Quand les ambassadeurs de tant de rois divers Vinrent le reconnaître au nom de l'univers |
RECONNAÎTRE | Il reconnaît sa dernière injustice |
RECONNAÎTRE | Narcisse, c'est assez : je reconnais ce soin |
RECULER | Poursuis, Néron ; avec de tels ministres Par des faits glorieux tu te vas signaler ; Poursuis ; tu n'as pas fait ce pas pour reculer |
RÉCUSER | Madame, ils ne vous croiront pas ; Ils sauront récuser l'injuste stratagème D'un témoin irrité qui s'accuse lui-même |
REDIRE | Je me souviens toujours que je vous dois l'empire, Et, sans vous fatiguer du soin de le redire.... |
REDOUBLER | Le poison est tout prêt ; la fameuse Locuste A redoublé pour moi ses soins officieux |
REGARD | Caché près de ces lieux, je vous verrai, madame.... Vous n'aurez point pour moi de langages secrets ; J'entendrai des regards que vous croirez muets |
REGARD | D'un regard enchanteur connaît-il le poison ? |
RÈGNE | Enfin, des légions l'entière obéissance Ayant de votre empire affermi la puissance, On vit Claude ; et le peuple, étonné de son sort, Apprit en même temps votre règne et sa mort |
RÉGNER | Mais si vous ne régnez [il s'agit des prétentions d'Agrippine], vous vous plaignez toujours |
REGRET | Et, si je m'en croyais, ce triomphe indiscret Serait bientôt suivi d'un éternel regret |
REJAILLIR | De mille coups mortels son audace est punie, Son infidèle sang rejaillit sur Junie |
RELÉGUER | Pourquoi, de cette gloire exclu jusqu'à ce jour, M'avez-vous, sans pitié, relégué dans ma cour ? |
RELEVER | Les ombres, les flambeaux, Les cris et le silence, Et le farouche aspect de ses fiers ravisseurs Relevaient de ses yeux les timides douceurs |
REMARQUER | Surtout dans ce palais remarque avec adresse Avec quel soin Néron fait garder la princesse |
REMERCÎMENT ou REMERCIEMENT | Je conçois vos bontés par ses remercîments |
REMORDS | Tes remords te suivront comme autant de furies |
REMPLIR | La coupe dans ses mains [de Britannicus] par Narcisse est remplie |
REMPLIR | Ma fuite arrêtera vos discordes fatales ; Seigneur, j'irai remplir le nombre des vestales |
RENCONTRER | Quoi ! même vos regards ont appris à se taire ? Que vois-je ? vous craignez de rencontrer mes yeux ? |
RENDRE | Non, non, mon intérêt ne me rend point injuste |
RENDRE | J'ai promis à Burrhus ; il a fallu me rendre |
RENFERMÉ, ÉE | Je craignais mon amour vainement renfermé ; Enfin j'aurais voulu n'avoir jamais aimé |
RENFERMER | Renfermez votre amour dans le fond de votre âme |
RENOMMÉE | J'eus soin de vous nommer.... Des gouverneurs que Rome honorait de sa voix ; Je fus sourde à la brigue et crus la renommée |
RENVOYER | Non, non, le temps n'est plus que Néron, jeune encore, Me renvoyait les voeux d'une cour qui l'adore |
REPAÎTRE | Hélas ! si cette paix dont vous vous repaissez Couvrait contre vos jours quelques piéges dressés |