L'oeuvre Satires de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX
Ecrit par Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX
Date : 1660-1711
Citations de "Satires"
Utilisé pour le mot | Citation |
MESURE | Ce récit passe un peu l'ordinaire mesure |
MESURÉ, ÉE | À pas plus mesurés Qu'un doyen au palais ne monte les degrés |
MESURER | N'est-ce pas l'homme enfin dont l'art audacieux, Dans le tour d'un compas, a mesuré les cieux ? |
MESURER | Est-ce au pied du savoir qu'on mesure les hommes ? |
MÉTAL | ....Cent fois la bête a vu l'homme hypocondre Adorer le métal que lui-même il fit fondre |
MÉTAL | La bonne foi.... N'alla pas jusqu'au temps du troisième métal |
MÉTAPHORE | Et, toujours bien mangeant, mourir par métaphore |
MÉTIER | Muse, changeons de style, et quittons la satire ; C'est un méchant métier que celui de médire |
METTRE | Je me mets au hasard de me faire rouer |
METTRE | Tous mes sots à la fois, ravis de l'écouter, Détonnant de concert, se mettent à chanter |
MEURTRE | J'entends crier partout : au meurtre ! on m'assassine ! |
MIAULER | L'un miaule en grondant comme un tigre en furie |
MICROSCOPE | D'un nouveau microscope on doit en sa présence Tantôt chez Dalencé faire l'expérience |
MIDAS | Et, s'il ne m'est permis de le dire au papier, J'irai creuser la terre, et, comme ce barbier, Faire dire aux roseaux par un nouvel organe, Midas, le roi Midas a des oreilles d'âne |
MIDI | J'y cours, midi sonnant, au sortir de la messe |
MIEL | Comme on voit les frelons, troupe lâche et stérile, Aller piller le miel que l'abeille distille |
MIEN | Et le mien et le tien, deux frères pointilleux |
MIEUX | J'ai peu lu ces auteurs [les satiriques] ; mais tout n'irait que mieux, Quand de ces médisants l'engeance tout entière Irait la tête en bas rimer dans la rivière |
MIEUX | Qu'il soit le mieux renté de tous les beaux esprits |
MILIEU | C'est en vain qu'au milieu de ma fureur extrême.... |
MINE | Damon, ce grand auteur.... de qui le corps sec et la mine affamée.... |
MINE | ....Fais mine un peu d'en être mécontent, Pour la voir aussitôt, sur ses deux pieds haussée, Déplorer sa vertu si mal récompensée |
MIROIR | Un discours trop sincère aisément nous outrage ; Chacun dans ce miroir pense voir son image |
MITRE | Une ville.... Où le vice orgueilleux s'érige en souverain, Et va la mitre en tête et la crosse à la main |
MODE | Importun à tout autre, à soi-même incommode, Il change, à tout moment, d'esprit comme de mode |
MODE | Le mérite et l'esprit ne sont plus à la mode |
MOI | Prends-moi le bon parti, laisse là tous les livres |
MOINS | Tous les hommes sont fous, et, malgré tous leurs soins, Ne diffèrent entre eux que du plus ou du moins |
MOISIR | Le Moïse [titre d'un poëme] commence à moisir par les bords |
MOISSONNER | La parque.... a-t-elle moissonné l'espoir de sa famille ? |
MOITIÉ | Le pain bis renfermé d'une moitié décrut |
MOLINOSISME | Par les chemins fleuris d'un charmant quiétisme Tout à coup l'amenant au vrai molinosisme, Il lui fera bientôt, aidé de Lucifer, Goûter en paradis les plaisirs de l'enfer |
MOMENT | Debout, dit l'Avarice, il est temps de marcher.- Hé ! laisse-moi. - Debout. - Un moment. - Tu répliques ! |
MOMENT | Mais depuis le moment que cette frénésie [faire des vers] De ses noires vapeurs troubla ma fantaisie.... |
MONACAL, ALE | Porte-la [ta cause] dans Trévoux, à ce beau tribunal [tenu par des Jésuites] Où de nouveaux Midas un sénat monacal.... |
MONASTÈRE | Si l'on vient à chercher pour quel secret mystère Alidor à ses frais bâtit un monastère |
MONCEAU | Il fallait que sa rage.... Allât encor de lois embrouiller le Digeste, Cherchât pour l'obscurcir des gloses, des docteurs, Accablât l'équité sous des monceaux d'auteurs.... |
MONDE | Par le caprice du monde le plus bizarre |
MONDE | [Elle] Croit que c'est aimer Dieu que haïr tout le monde |
MONDE | Le monde, à mon avis, est comme un grand théâtre, Où chacun en public, l'un par l'autre abusé, Souvent à ce qu'il est joue un rôle opposé |
MONDE | C'est [Alidor bâtissant un monastère] un homme d'honneur, de piété profonde, Et qui veut rendre à Dieu ce qu'il a pris au monde |
MONDE | Dans ce grand monde où tu vas l'entraîner [ta femme] |
MONSTRE | T'ai-je peint ces tristes Tisiphones [les femmes qui haïssent leurs enfants], Ces monstres pleins d'un fiel que n'ont point les lionnes ? |
MONSTRE | Son avarice.... Le fit dans une avare et sordide famille Chercher un monstre affreux sous l'habit d'une fille |
MONSTRUEUX, EUSE | Rien n'égale en fureur, en monstrueux caprices, Une fausse vertu qui s'abandonne aux vices |
MONT | Si quelque objet pareil, chez moi, de çà les monts, Pour m'épouser entrait avec tous ces grands noms |
MONTÉ, ÉE | .... ses vers [de Chapelain] et sans force et sans grâces, Montés sur deux grands mots comme sur deux échasses |
MONTÉE | Deux servantes déjà, largement souffletées, Avaient à coups de pied descendu les montées |
MONTER | Aussitôt sur un trône éclatant de rubis L'imposteur monte, orné de superbes habits |
MONTER | Ou bien montez en chaire ; et là, comme un docteur, Allez de vos sermons endormir l'auditeur |
MONTER | Mon bien se monte à tant : tenez, voilà le vôtre |
MONUMENT | Quel sujet, dira l'un, peut donc si fréquemment Mettre ainsi cette belle aux bords du monument ? |
MOQUEUR, EUSE | Tandis que mon faquin, qui se voyait priser, Avec un ris moqueur les priait d'excuser |
MORALE | Et tous ces lieux communs de morale lubrique Que Lully réchauffa du feu de sa musique |
MORCEAU | Qu'avez-vous donc, dit-il, que vous ne mangez point ? Je vous trouve aujourd'hui l'âme tout inquiète, Et les morceaux entiers restent sur votre assiette |
MORDANT, ANTE | Dont la parole mord en quelque sorte, Dans vos discours chagrins, plus aigre et plus mordant Qu'une femme en furie ou Gautier en plaidant |
MORDANT, ANTE | . Quand Juvénal, de sa mordante plume, Faisait couler des flots de fiel et d'amertume |
MORDRE | Dès que j'y veux rêver [à louer], ma veine est aux abois ; J'ai beau frotter mon front, j'ai beau mordre mes doigts |
MORFONDRE | Et, bravant des sergents la timide cohorte, [le noble] Laissa le créancier se morfondre à sa porte |
MORGUE | T'ai-je tracé la vieille à morgue dominante ? |
MORNE | ....à ce discours je te trouve un peu morne |
MORS | L'homme, en ses passions toujours errant sans guide, A besoin qu'on lui mette et le mors et la bride |
MORT | Ces histoires de morts lamentables, tragiques |
MORT | ...Ce marquis... qui sans cesse au jeu... Voit la vie ou la mort sortir de son cornet |
MOT | Quand la Toute-Puissance D'un mot forma le ciel, l'air, la terre et les flots |
MOT | Ainsi, recommençant un ouvrage vingt fois, Si j'écris quatre mots, j'en effacerai trois |
MOT | Mais mon esprit, tremblant sur le choix de ses mots, N'en dira jamais un s'il ne tombe à propos |
MOT | Et, sans dire un seul mot, j'avalais au hasard Quelque aile de poulet.... |
MOT | Tout beau, dira quelqu'un, vous entrez en furie ; à quoi bon ces grands mots ?.... |
MOT | Et tel mot, pour avoir réjoui le lecteur, A coûté bien souvent des larmes à l'auteur |
MOT | Un jeune fou qui se croit tout permis, Et qui pour un bon mot va perdre vingt amis |
MOT | À ces mots.... reconnaissant ma faute |
MOU, MOLLE | ....Mangez sur ma parole ; J'aime à voir aux lapins cette chair blanche et molle |
MOUCHE | On ne sait bien souvent quelle mouche le pique |
MOUSTACHE | Paris, rue Saint-Martin Quand un des campagnards relevant sa moustache .... |
MOUVOIR | Sentiez-vous, dites-moi, ces violents transports Qui d'un esprit divin font mouvoir les ressorts ? |
MUET, ETTE | Le vin au plus muet fournissant des paroles |
MUGIR | Lorsqu'il entend de loin d'une gueule infernale La chicane en fureur mugir dans la grand'salle |
MURMURE | Vingt carrosses bientôt, arrivant à la file, Y sont en moins de rien suivis de plus de mille [dans les embarras de Paris].... Chacun prétend passer.... Des mulets en sonnant augmentent le murmure |
MURMURER | Du rouge qu'on vous voit, on s'étonne, on murmure |
MUSCADE | Aimez-vous la muscade ? on en a mis partout |
MUSCAT | Il se lève, enflammé de muscat et de bile |
MUSE | Ma muse en l'attaquant, charitable et discrète, Sait de l'homme d'honneur distinguer le poëte |
MUSE | Damon, ce grand auteur, dont la muse fertile Amusa si longtemps et la cour et la ville |
MUSIQUE | Et tous ces lieux communs de morale lubrique, Que Lulli réchauffa des sons de sa musique |
MUSIQUE | Tous mes sots.... Détonnant de concert, se mettent à chanter ; La musique sans doute était rare et charmante |
MUTUEL, ELLE | Nous ne sommes pas faits, je le vois, l'un pour l'autre ; Mon bien se monte à tant ; tenez, voilà le vôtre ; Partez ; délivrons-nous d'un mutuel souci |
NAISSANCE | ....J'entends et je voi D'où vient que tu t'es fait secrétaire du roi ; Il fallait de ce titre appuyer ta naissance |
NAÎTRE | Nous naissons, nous vivons pour la société |
NATION | Connais-tu la nation dévote ? |
NATURE | L'homme de la nature est le chef et le roi |
NATUREL, ELLE | Le naturel toujours sort et sait se montrer ; Vainement on l'arrête, on le force à rentrer ; Il rompt tout, perce tout, et trouve enfin passage |
NAVIGUER | Puis bientôt en grande eau sur le fleuve de Tendre Naviger à souhait |
NÉ, NÉE | Dès le temps nouveau-né, quand la Toute-Puissance D'un mot forma le ciel, l'air, la terre et les lots |
NÉ, NÉE | Dès que l'impression fait éclore un poëte, Il est esclave-né de quiconque l'achète |
NEVEU | Et qu'enfin votre livre aille au gré de vos voeux Faire siffler Cotin chez nos derniers neveux |
NEVEU | Je vieillis, et ne puis regarder sans effroi Les neveux affamés dont l'importun visage De mes biens à mes yeux fait déjà le partage |
NI | Ma maison ni mon lit ne sont point faits pour vous |
NI | Pelletier écrit mieux qu'Ablancourt ni Patru |
NICHE | Dont les noms.... placés comme en leurs niches, Vont de vos vers malins remplir les hémistiches |
NOBLESSE | La noblesse, Dangeau, n'est pas une chimère, Quand, sous l'étroite loi d'une vertu sévère, Un homme issu d'un sang fécond en demi-dieux Suit comme toi la trace où marchaient ses aïeux |
NOBLESSE | Bientôt, pour subsister, la noblesse sans bien Trouva l'art d'emprunter et de ne rendre rien |
NOIR, OIRE | De chiffons ramassés dans la plus noire ordure |
NOIR, OIRE | La maligne aux yeux faux, au coeur noir |
NOIR, OIRE | Voilà l'homme en effet, il va du blanc au noir |
NOIR, OIRE | Quand je veux dire blanc, la quinteuse [la rime] dit noir |
NOIRCEUR | De ces femmes pourtant l'hypocrite noirceur Au moins pour un mari garde quelque douceur |
NOIRCIR | L'honneur.... Quel est-il ?... L'ambitieux le met souvent à tout brûler.... Ce poëte à noircir d'insipides papiers |
NOIRCIR | De ce même pinceau dont j'ai noirci les vices.... |
NOM | Je ne puis rien nommer si ce n'est par son nom, J'appelle un chat un chat, et Rollet un fripon |
NOM | Et transportant cent fois et le nom et le verbe, Dans mes vers recousus mettre en pièces Malherbe |
NOM | À mon gré, le Corneille est joli quelquefois |
NOMBRE | Plus de douze attroupés craindre le nombre impair |
NOMMER | Il a tort, dira l'un ; pourquoi faut-il qu'il nomme ? Attaquer Chapelain ! ah ! c'est un si bon homme ! |
NOMMER | Par toi l'humilité devint une bassesse ; La candeur se nomma grossièreté, rudesse |
NONPAREIL, EILLE | Si je voulais vanter un objet nonpareil, Je mettrais à l'instant plus beau que le soleil |
NORMAND, ANDE | [Les oracles] Et sans crainte rendant leurs réponses normandes |
NOTRE | Notre hôte cependant s'adressant à la troupe : Que vous semble, a-t-il dit, du goût de cette soupe ? |
NOURRI, IE | Qu'est devenu ce teint dont la couleur fleurie Semblait d'ortolans seuls et de bisques nourrie ? |
NOURRI, IE | Qu'il paraît bien nourri ! quel vermillon ! quel teint ! Le printemps dans sa fleur sur son visage est peint |
NOURRI, IE | Son coeur toujours nourri dans la dévotion |
NOURRIR | Trois lapins.... qui.... Sentaient encor le chou dont ils furent nourris |
NOYÉ, ÉE | Et le monde effrayé Vous regarde déjà comme un homme noyé |
NOYER | Des pois verts qui se noyaient dans l'eau |
NUDITÉ | Triste et honteux de voir sa nudité, Il sut qu'il n'était plus, grâce à sa vanité, Qu'un chétif animal pétri d'un peu de terre |
NUE | Tandis que dans les airs mille cloches émues D'un funèbre concert font retentir les nues |
NUIT | Ainsi loin du vrai jour par toi toujours conduit, L'homme ne sortit plus de son épaisse nuit |
OBSCUR, URE | ....Vous croyez dans vos rimes obscures Aux Saumaises futurs préparer des tortures |
OBSTINÉ, ÉE | Depuis plus d'une année, J'éludais tous les jours sa poursuite obstinée [une invitation à dîner] |
OBSTINER | L'Académie en corps a beau le censurer [le Cid] ; Le public révolté s'obstine à l'admirer |
OCCUPER | On ne peut pas toujours travailler, prier, lire : Il vaut mieux s'occuper à jouer qu'à médire |
ODIEUX, EUSE | Je sais que d'un conte odieux Vous avez comme moi sali votre mémoire |
ODORAT | À côté de ce plat paraissaient deux salades, Dont l'huile de fort loin saisissait l'odorat |
OEIL | Combien n'a-t-on point vu de belles aux doux yeux, Avant le mariage anges si gracieux... |
OEIL | Tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue |
OEUVRE | La Pucelle [poëme de Chapelain] est encore une oeuvre bien galante |
OFFICE | J'en suis fourni, Dieu sait [de poivre] ! et j'ai tout Pelletier Roulé dans mon office en cornets de papier |
OFFRANT | De mes sonnets flatteurs lasser tout l'univers, Et vendre au plus offrant mon encens et mes vers |
OFFRIR | [La dévote qui....] les yeux vers le ciel, pour se le faire ouvrir, Offre à Dieu les tourments qu'elle me fait souffrir |
OMBRAGÉ, ÉE | Et son feutre à grands poils ombragé d'un panache |
OMBRE | C'est une ombre au tableau qui lui donne du lustre |
ON | C'est d'un roi que l'on tient cette maxime auguste, Que jamais on n'est grand qu'autant que l'on est juste |
ONDE | Car le feu dont la flamme en onde se déploie Fait de notre quartier une seconde Troie |
OPÉRA | Par toi-même bientôt conduite à l'Opéra, De quel air penses-tu que ta sainte verra D'un spectacle enchanteur la pompe harmonieuse.... Entendra ces discours sur l'amour seul roulants, Ces doucereux Renauds, ces insensés Rolands... ? |
OPPRESSÉ, ÉE | Pour la voir aussitôt de douleur oppressée |
OR | C'est pour eux [ses amants] qu'elle étale et l'or et le brocart |
OR | Car, si l'éclat de l'or ne relève le sang, En vain l'on fait briller la splendeur de son rang |
OR | Tous les jours à la cour un sot de qualité Peut juger de travers avec impunité, à Malherbe, à Racan préférer Théophile, Et le clinquant du Tasse à tout l'or de Virgile |
ORAGE | Sans succomber pourtant tu soutins cet orage |
ORAISON | Elle lit Rodriguez, fait l'oraison mentale |
ORDONNANCE | Tous mes sots, à l'instant changeant de contenance, Ont loué du festin la superbe ordonnance |
OREILLE | J'irai creuser la terre, et, comme ce barbier, Faire dire aux roseaux par un nouvel organe : Midas, le roi Midas a des oreilles d'âne |
ORIGINE | Si, tout sorti qu'il est d'une source divine, Son coeur [du noble] dément en lui sa superbe origine |
OSTRACISME | La vertu n'était point sujette à l'ostracisme |
ÔTER | Cinq et quatre font neuf, ôtez deux, reste sept |
OÙ | L'entrée aux pensions où je ne prétends pas |
OUBLI | Et souvent, sans ces vers qui les ont fait connaître, Leur talent dans l'oubli demeurerait caché |
OUBLIER | L'esprit dans ce nectar heureusement s'oublie : Chapelain veut rimer, et c'est là sa folie |
OURS | Mais, sans examiner si vers les antres sourds L'ours a peur du passant, ou le passant de l'ours |
OUTRAGE | Je ne sais point en lâche essuyer les outrages D'un faquin orgueilleux qui vous tient à ses gages |
OUTRAGER | Un discours trop sincère aisément nous outrage |
OUVRAGE | Ainsi, recommençant un ouvrage cent fois, Si j'écris quatre mots, j'en effacerai trois |
OUVRIR | J'entends déjà partout les charrettes courir, Les maçons travailler, les boutiques s'ouvrir |
PACIFIQUE | Car, sitôt que du soir les ombres pacifiques D'un double cadenas font fermer les boutiques |
PACTOLE | Mais l'honneur en effet qu'il faut que l'on admire, Quel est-il, Valincour ? pourras-tu me le dire ? L'ambitieux souvent le met à tout brûler, L'avare à voir chez lui le Pactole rouler |
PAGE | Tous les jours malgré moi, cloué sur un ouvrage, Retouchant un endroit, effaçant une page |
PAGE | Le duc et le marquis se reconnut aux pages |
PAL | Composa tous ces mots de cimier et d'écart, De pal, de contre-pal, de lambel et de fasce |
PALAIS | Des sottises d'autrui nous vivons au palais : Messieurs, l'huître était bonne ; adieu, vivez en paix |
PÂLE | .... Cet air sombre et sévère, Et ce visage enfin plus pâle qu'un rentier à l'aspect d'un arrêt qui retranche un quartier |
PÂLIR | L'auteur pâlissant de courroux |
PÂLIR | Après cela, docteur, va pâlir sur la Bible |
PÂLIR | [La satire], bravant l'orgueil et l'injustice, Va jusque sous le dais faire pâlir le vice |
PALME | Et, passant du Jourdain les ondes alarmées, Cueillir mal à propos les palmes idumées ? |
PANACHE | Quand un des campagnards, relevant sa moustache, Et son feutre à grands poils ombragé d'un panache |
PANÉGYRIQUE | Un éloge ennuyeux, un froid panégyrique Peut pourrir à son aise au fond d'une boutique |
PANTHÈRE | Et voit-on, comme lui [l'homme], les ours ni les panthères S'effrayer sottement de leurs propres chimères ? |
PAPIER | Mes vers, comme un torrent, coulent sur le papier |
PAPIER | Et s'il ne m'est permis de le dire au papier |
PARADIS | En me tirant d'erreur m'ôte du paradis |
PARAÎTRE | Pradon, comme un soleil, en nos ans a paru |
PARAÎTRE | Pour paraître honnête homme, en un mot, il faut l'être |
PARAÎTRE | Loin de les décrier [des poëtes critiqués], je les ai fait paraître |
PARCHEMIN | Il ne peut rien offrir aux yeux de l'univers Que de vieux parchemins qu'ont épargnés les vers |
PARDONNER | Il ne pardonne pas aux vers de la Pucelle |
PARENT | Lions contre lions, parents contre parents |
PARLER | Ce long amas d'aïeux que vous diffamez tous, Sont autant de témoins qui parlent contre vous |
PARLER | Assez de sots sans moi feront parler la ville |
PARNASSE | Lui-même il s'applaudit, et d'un esprit tranquille Prend le pas au Parnasse au-dessus de Virgile |
PARNASSE | Non, non, sur ce sujet pour rimer avec grâce, Il ne faut point monter au sommet du Parnasse |
PAROLE | Le vin au plus muet fournissant des paroles |
PAROLE | Si, pour nous réformer, le ciel prudent et sage De la parole enfin lui [à l'âne] permettait l'usage |
PAROLE | Ces pigeons sont dodus ; mangez sur ma parole |
PARQUE | Qu'on ne voit point mes pas sous l'âge chanceler, Et qu'il reste à la Parque encor de quoi filer |
PARQUE | La Parque, ravissant ou son fils ou sa fille, A-, t-elle moissonné l'espoir de sa famille ? |
PARTAGE | Ces neveux affamés dont l'importun visage De mes biens à mes yeux fait déjà le partage |
PARTAGE | Quiconque est riche est tout ; sans sagesse il est sage ; Il a, sans rien savoir, la science en partage |
PARTAGER | Jamais, pour s'agrandir, voit-on dans sa manie Un tigre en factions partager l'Hyrcanie ? |
PARTERRE | Un clerc pour quinze sous, sans craindre le holà, Peut aller au parterre attaquer Attila |
PARTI | Veux-tu voir tous les grands à ta porte courir ? Dit un père à son fils, dont le poil va fleurir ; Prends-moi le bon parti, laisse-là tous les livres |
PAS | On ne voit point mes pas sous l'âge chanceler |
PAS | Un valet le portait, marchant à pas comptés, Comme un recteur suivi des quatre facultés |
PAS | Qu'est-ce que la sagesse ? une égalité d'âme.... Qui marche en ses conseils à pas plus mesurés Qu'un doyen au palais ne monte les degrés |
PAS | Bientôt l'ambition.... L'envoie en furieux.... Se faire estropier sur les pas des Césars |
PAS | Lui-même il s'applaudit, et d'un esprit tranquille Prend le pas au Parnasse au-dessus de Virgile |
PASSABLE | Ma foi, tout est passable [dans ce dîner], il le faut confesser ; Et Mignot sur ce point s'est voulu surpasser |
PASSAGE | Des paveurs en ce lieu me bouchent le passage |
PASSER | Chacun prétend passer, l'un mugit, l'autre jure |
PASSER | Je crois déjà les voir [des neveux] au moment annoncé Qu'à la fin sans retour leur cher oncle est passé... |
PASSION | [La savante] Pèse sans passion Chapelain et Virgile |
PÂTRE | Et si, sur un édit des pâtres de Nubie, Les lions de Barca videraient la Libye |
PÂTURE | Chez lui deux bons chevaux de pareille encolure Trouvaient dans l'écurie une pleine pâture |
PAUPIÈRE | Mais en ma chambre à peine ai-je éteint la lumière, Qu'il ne m'est plus permis de fermer la paupière |
PAUVRETÉ | [Elle] Pèse sans passion Chapelain et Virgile, Remarque en ce dernier beaucoup de pauvretés |
PAVÉ | [Sur le ruisseau d'une rue] Un ais sur deux pavés forme un étroit passage |
PAVILLON | Et sur l'art de former un nouvel embarras Devant elle Rolet [un procureur] mettrait pavillon bas |
PAYER | L'un est payé d'un mot, et l'autre d'un coup d'oeil |
PÉDANT | La pédante au ton fier, la bourgeoise ennuyeuse |
PEINDRE | Rien n'apaise un lecteur toujours tremblant d'effroi, Qui voit peindre en autrui ce qu'il remarque en soi |
PEINE | À peine le soleil fait ouvrir les boutiques |
PÉNÉLOPE | Aux temps les plus féconds en Phrynés, en Laïs, Plus d'une Pénélope honora son pays |
PÉNÉTRER | Plus on crut pénétrer, moins on fut éclairci |
PÉNITENT, ENTE | Plus défait et plus blême Que n'est un pénitent sur la fin d'un carême |
PENSÉE | Mais l'homme, sans arrêt dans sa course insensée, Voltige incessamment de pensée en pensée |
PENSER | Un discours trop sincère aisément nous outrage : Chacun dans ce miroir pense voir son visage |
PENSER | Pensant qu'au moins le vin dût réparer le reste |
PENSION | Interdire à mes vers.... L'entrée aux pensions où je ne prétends pas |
PERCER | N'est-ce pas l'homme.... Dont la vaste science, embrassant toutes choses, A fouillé la nature, en a percé les causes ? |
PERCLUS, USE | Et qu'enfin tout dévot a le cerveau perclus |
PERFECTION | Une bigote altière Qui, dans son fol orgueil aveugle et sans lumière, à peine sur le seuil de la dévotion, Pense atteindre au sommet de la perfection |
PERMIS, ISE | Mais c'est un jeune fou qui se croit tout permis, Et qui pour un bon mot va perdre vingt amis |
PERSIL | Deux assiettes suivaient, dont l'une était ornée D'une langue en ragoût de persil couronnée |
PÉTRIFIER | Ai-je par un écrit Pétrifié sa veine [de Chapelain] et glacé son esprit ? |
PÉTRIR | On dirait que le ciel est soumis à sa loi [du noble infatué], Et que Dieu l'a pétri d'autre limon que moi |
PEU | Dans peu tu te maries |
PEUPLE | En quelque endroit que j'aille, il faut fendre la presse D'un peuple d'importuns qui fourmillent sans cesse |
PEUPLÉ, ÉE | Il [le riche] peut dans son jardin, tout peuplé d'arbres verts, Recéler le printemps au milieu des hivers |
PHÉBUS | Il est vrai que du roi la bonté secourable Jette enfin sur la muse un regard favorable, Et, réparant du sort l'aveuglement fatal, Va tirer désormais Phébus de l'hôpital |
PHRYNÉ | Aux temps les plus féconds en Phrynés, en Laïs... |
PIÈCE | Et, transportant cent fois et le nom et le verbe, Dans mes vers recousus mettre en pièces Malherbe |
PIÈCE | Sa robe, en vain de pièces rajeunie |
PIED | Est-ce au pied du savoir qu'on mesure les hommes ? |
PIERRE | À tous ces beaux discours j'étais comme une pierre, Ou comme la statue est au Festin de Pierre |
PIÉTÉ | C'est un homme d'honneur, de piété profonde, Et qui veut rendre à Dieu ce qu'il a pris au monde |
PIGEON | Je riais de le voir, avec sa mine étique.... En lapins de garenne ériger nos clapiers, Et nos pigeons cauchois en superbes ramiers |
PILOTE | L'homme, venez au fait, n'a-t-il pas la raison ? N'est-ce pas son flambeau, son pilote fidèle ? |
PIQUER | On ne sait bien souvent quelle mouche le pique |
PLACER | Mes mots viennent sans peine et courent se placer |
PLACET | Un lit et deux placets composaient tout son bien |
PLAIRE | Mais moi, grâce au destin, qui n'ai ni feu ni lieu, Je me loge où je puis, et comme il plaît à Dieu |
PLAIRE | Et, toujours mécontent de ce qu'il vient de faire, Il plaît à tout le monde et ne saurait se plaire |
PLAISANCE | Le couvert était mis dans ce lieu de plaisance [un appartement où l'on étouffait] |
PLAISIR | Je me fais un plaisir, à ne vous rien céler, De pouvoir, moi vivant, dans peu les désoler [mes héritiers] |
PLAT, ATE | Un vin.... qui, rouge et vermeil, mais fade et doucereux, N'avait rien qu'un goût plat et qu'un déboire affreux |
PLAT | Et sur les bords du plat six pigeons étalés Présentaient pour renfort leurs squelettes brûlés |
PLEIN, EINE | Ces monstres [de mauvaises mères] pleins d'un fiel que n'ont pas les lionnes |
PLEUVOIR | Et des couvreurs grimpés au toit d'une maison En font pleuvoir l'ardoise et la tuile à foison |
PLUIE | Ou quelque longue pluie, inondant vos vallons, A-, t-elle fait couler vos vins et vos melons ? |
PLUME | Ma plume aurait regret d'en épargner aucun |
PLUTÔT | Nouveau prédicateur aujourd'hui, je l'avoue, Ecolier ou plutôt singe de Bourdaloue |
POÊLE ou POILE | Et malgré les volets le soleil irrité Formait un poêle ardent au milieu de l'été |
POËTE | Quelle verve indiscrète Sans l'aveu des neuf soeurs vous a rendu poëte ? |
POIGNARD | Voilà jouer d'adresse, et médire avec art, Et c'est avec respect enfoncer le poignard |
POIL | Veux-tu voir tous les grands à ta porte courir ? Dit un père à son fils dont le poil va fleurir |
POIL | Et son feutre à grand poil ombragé d'un panache |
POINT | Sur ce point, un jambon d'assez maigre apparence Arrive sous le nom de jambon de Mayence |
POINTILLEUX, EUSE | Et le mien et le tien, deux frères pointilleux |
POIS | Je consens.... Qu'à Paris le gibier manque tous les hivers, Et qu'à peine au mois d'août l'on mange des pois verts |
POISON | Toutefois avec l'eau que j'y mets à foison, J'espérais adoucir la force du poison |
POLICE | Ou si, par un arrêt, la grossière police D'un jeu si nécessaire interdit l'exercice |
POLIMENT | Et qu'un démon jaloux de mon contentement M'inspira le dessein d'écrire poliment |
POMME | C'est alors [par les casuistes] que l'on sut qu'on peut pour une pomme, Sans blesser la justice, assassiner un honme |
POMME | Toi.... Qui, par l'éclat trompeur d'une funeste pomme Et tes mots ambigus, fis croire au premier homme.... |
POMPEUX, EUSE | On le verra bientôt, pompeux en cette ville, Marcher encor chargé des dépouilles d'autrui |
PORCELAINE | Chercher jusqu'au Japon la porcelaine et l'ambre |
PORTE | J'ai gagné doucement la porte sans rien dire |
PORTE | Veux-tu voir tous les grands à ta porte courir.... |
PORTE | [Il] Laissa le créancier se morfondre à sa porte |
PORTER | Cependant mon hâbleur, avec une voix haute, Porte à mes campagnards la santé de notre hôte |
PORTER | Quel démon vous irrite et vous porte à médire ? Un livre vous déplaît ; qui vous force à le lire ? |
PORTIER, IÈRE | Son mari, qu'une affaire appelle dans la ville, Et qui, chez lui, sortant, a tout laissé tranquille, Se trouve assez surpris, rentrant dans la maison, De voir que le portier lui demande son nom |
POSTÉRITÉ | Mais la postérité d'Alfane et de Bayard, Quand ce n'est qu'une rosse, est vendue au hasard |
POTENTAT | Chacun a débité ses maximes frivoles, Réglé les intérêts de chaque potentat |
POUDREUX, EUSE | Puis de là tout poudreux, [vos écrits] ignorés sur la terre, Suivre chez l'épicier Neuf-Germain et la Serre |
POULET | Jamais, contre un renard chicanant un poulet, Un renard de son sac n'alla charger Rolet |
POURPIER | À côté de ce plat paraissaient deux salades, L'une de pourpier jaune, et l'autre d'herbes fades |
POURRI, IE | Je ne vois rien en vous qu'un lâche, un imposteur.... Et d'un tronc fort illustre une branche pourrie |
POURRIR | Un éloge ennuyeux, un froid panégyrique Peut pourrir à son aise au fond d'une boutique |
POURSUITE | Je sors de chez un fat qui.... chez lui m'a forcé de dîner.... Depuis près d'une année J'éludais tous les jours sa poursuite obstinée |
POURSUIVRE | Mais tout fat me déplaît et me blesse les yeux ; Je le poursuis partout comme un chien fait sa proie |
POUSSER | Mais puisque vous poussiez ma patience à bout, Une fois en ma vie il faut vous dire tout |
POUSSER | Je saute vingt ruisseaux, j'esquive, je me pousse |
POUTRE | Là sur une charrette une poutre branlante Vient menaçant de loin la foule qu'elle augmente |
POUVOIR | Sans songer où je vais, je me sauve où je puis |
POUVOIR | Je ne puis cette fois que je ne les excuse |
PRÊCHER | Il l'épouse ; et bientôt son hôtesse nouvelle, Le prêchant, lui fit voir.... |
PRÉCIEUSE | Mais qui vient sur ses pas ? c'est une précieuse, Reste de ces esprits longtemps si renommés, Que d'un coup de son art Molière a diffamés |
PRÉCIEUX, EUSE | Le mérite pourtant m'est toujours précieux |
PRÉDICATEUR | Nouveau prédicateur, aujourd'hui je l'avoue.... Je me plais à remplir mes sermons de portraits |
PRÉFACE | Un auteur à genoux, dans une humble préface, Au lecteur qu'il ennuie a beau demander grâce |
PRENDRE | Prends-moi le bon parti : laisse-là tous les livres |
PRENDRE | Nos braves s'accrochant se prennent aux cheveux |
PRÈS | Et Socrate, l'honneur de la profane Grèce, Qu'était-il en effet, de près examiné, Qu'un mortel par lui-même au seul mal entraîné ? |
PRESCRIRE | Ce hardi suborneur [le faux honneur].... Avant tout aux mortels prescrit de se venger |
PRESSÉ, ÉE | Un long cordon d'alouettes pressées |
PRÉSUMER | Il n'est rien où d'abord son soupçon attaché Ne présume du crime et ne trouve un péché |
PRÊT, ÊTE | Il faut partir, les matelots sont prêts |
PRÉTENDRE | De lui seul il prétend qu'on reçoive la loi |
PRÉTENDRE | Interdire à mes vers, dont peut-être il fait cas, L'entrée aux pensions où je ne prétends pas |
PRÉTENTION | Car, grâce au droit reçu chez les Parisiens, Gens de douce nature et maris bons chrétiens, Dans ses prétentions une femme est sans bornes |
PRÊTER | Bientôt se parjurer cessa d'être un parjure ; L'argent à tout denier se prêta sans usure |
PRÊTRISE | Quand Luther et Calvin.... Vinrent du célibat affranchir la prêtrise |
PRIER | Vous ? mon Dieu ! mêlez-vous de boire, je vous prie |
PRINTEMPS | Il [le riche] peut dans son jardin tout peuplé d'arbres verts Recéler le printemps au milieu des hivers |
PRINTEMPS | Le printemps dans sa fleur sur son visage est peint |
PRISER | Tandis que mon faquin qui se voyait priser |
PRISON | [Elle] Hante les hôpitaux, visite les prisons |
PRISON | Maudit soit le premier dont la verve insensée Dans les bornes d'un vers renferma sa pensée, Et, donnant à ses mots une étroite prison, Voulut avec la rime enchaîner la raison ! |
PRIVILÉGE | Et croit que devant Dieu ses fréquents sacriléges Sont, pour entrer au ciel, d'assurés priviléges |
PRIX | Ce n'est qu'à prix d'argent qu'on dort en cette ville [Paris] |
PRIX | On croirait à vous voir, dans vos libres caprices, Décider du mérite et du prix des auteurs.... |
PRIX | Le bois le plus funeste et le moins fréquenté Est au prix de Paris un lieu de sûreté |
PROCÈS | Ce n'est point tous ses droits ; c'est le procès qu'elle aime ; Pour elle un bout d'arpent qu'il faudra disputer Vaut mieux qu'un fief entier acquis sans contester |
PROCÈS | Le plus sage est celui qui ne pense point l'être, Qui.... Se regarde soi-même en sévère censeur.... Et fait, sans se flatter, le procès à son vice |
PRODIGUE | Lui-même [un homme économe] le sentit [qu'il dépensait trop], reconnut son péché, Se confessa prodigue, et, plein de repentance.... |
PRODIGUER | ....Chez toi se prodigue et le rouge et le fard |
PROFÈS, ESSE | Et qui s'est dit profès dans l'ordre des coteaux [association de gourmets] |
PROFOND, ONDE | C'est un homme d'honneur, de piété profonde, Et qui veut rendre à Dieu ce qu'il a pris au monde |
PROFOND, ONDE | Mais à quoi bon ici du profond des enfers... Rappeler Arius, Valentin et Pélage ? |
PROMENER | Au milieu de Paris il promène sa vue |
PROMENER | Chacun suit dans le monde une route incertaine, Selon que son erreur le joue et le promène |
PRÔNER | Que nous prônez-vous là ? Quoi qu'en ses beaux discours Saint-Évremont nous prône |
PROPOS | Mais, pour borner enfin tout ce vague propos |
PROPOS | Un libertin.... qui.... Tient que ces vieux propos de démons et de flammes Sont bons pour étonner des enfants et des femmes |
PROSPÉRER | Mais je veux que le sort, par un heureux caprice, Fasse de vos écrits prospérer la malice |
PROVINCE | Sache quelle province enrichit les traitants, Combien le sel au roi peut fournir tous les ans |
PROVINCE | L'enragé qu'il était [Alexandre], né roi d'une province Qu'il pouvait gouverner en bon et sage prince |
PRUDE | L'un et l'autre, à mon sens, ont le cerveau troublé, Répondra, chez Fredoc, ce marquis sage et prude |
PUCELAGE | Et combien la Neveu.... A de fois au public vendu son pucelage |
PUIS | Et puis comment percer cette foule effroyable De rimeurs affamés.... |
PUISER | Tout prêt à la laisser, pourvu qu'elle s'apaise, Dans ton coffre, à pleins sacs, puiser tout à son aise |
PUNIR | Ah ! que, pour la punir de cette comédie [feindre d'être malade], Ne lui vois-je une vraie et triste maladie ? |
QUALITÉ | Tous les jours à la cour un sot de qualité Peut juger de travers avec impunité |
QUAND | Quand un livre au Palais se vend et se débite, Que chacun par ses yeux juge de son mérite, Que Bilaine l'étale au deuxième pilier, Le dégoût d'un censeur peut-il le décrier ? |
QUARTIER | Plus pâle qu'un rentier à l'aspect d'un arrêt qui retranche un quartier |
QUARTIER | Eh bien je m'adoucis, votre race est connue ; Depuis quand ? répondez ; depuis mille ans entiers, Et vous pouvez fournir deux fois seize quartiers |
QUATORZE | Sans cesse au jeu, dont il fait son étude, Attendant son destin d'un quatorze ou d'un sept |
QUATRE | Ainsi, recommençant un ouvrage vingt fois, Si j'écris quatre mots, j'en effacerai trois |
QUE | Qu'avez-vous donc, dit-il, que vous ne mangez point ? |
QUÊTER | ....Va pour les malheureux quêter dans les maisons |
QUI | Écrive qui voudra ; chacun à ce métier Peut perdre impunément de l'encre et du papier |
QUI | En un mot qui voudrait épuiser ces matières, Peignant de tant d'esprit les diverses manières, Il compterait plutôt combien dans un printemps Guénaud et l'antimoine ont fait mourir de gens |
QUI | Entre tant d'animaux qui sont ceux qu'on estime ? |
QUICONQUE | Quiconque est riche est tout ; sans sagesse il est sage |
QUINTEUX, EUSE | Souvent j'ai beau rêver du matin jusqu'au soir ; Quand je veux dire blanc, la quinteuse [rime] dit noir |
RACE | Hé bien, je m'adoucis ; votre race est connue, Depuis quand ? répondez. - Depuis mille ans entiers |
RADOTER | Un pédant.... Croit qu'un livre fait tout, et que sans Aristote La raison ne voit goutte et le bon sens radote |
RAFFINER | Mais vous, qui raffinez sur les écrits des autres, De quel oeil pensez-vous qu'on regarde les vôtres ? |
RAFFINER | Quand on parle de sauce, il faut qu'on y raffine |
RAGE | La colère dans l'âme, et le feu dans les yeux, Il distilla sa rage en ces tristes adieux |
RAGE | Sans mentir, l'avarice est une étrange rage |
RAGOÛT | Une langue en ragoût, de persil couronnée |
RAILLER | De choquer un auteur qui choque le bon sens, De railler d'un plaisant qui ne sait pas vous plaire, C'est ce que tout lecteur eut toujours droit de faire |
RAILLERIE | Répondez, mon esprit ; ce n'est plus raillerie |
RAISON | Il est d'autres erreurs dont l'aimable poison D'un charme bien plus doux enivre la raison |
RAISON | Sans raison il [l'homme] est gai, sans raison il s'afflige |
RAISONNER | Et la troupe, à l'instant cessant de fredonner, D'un ton gravement fou s'est mise à raisonner |
RAJEUNI, IE | Sa robe en vain de pièces rajeunie |
RAJEUNIR | Avec elle [la femme plaideuse] il n'est point de droit qui s'éclaircisse, Point de procès si vieux qui ne se rajeunisse |
RALLUMER | Aussitôt malgré moi tout mon feu se rallume |
RAMAGE | Car à peine les coqs, commençant leur ramage Auront de cris aigus frappé le voisinage |
RAMASSÉ, ÉE | Mais qui pourrait compter le nombre de haillons.... De chiffons ramassés dans la plus noire ordure, Dont la femme, aux bons jours, composait sa parure ? |
RAMER | Il [un forçat] plaint par un arrêt injustement donné L'honneur en sa personne à ramer condamné |
RAMIER | Je riais de le voir avec sa mine étique, En lapins de garenne ériger nos clapiers, Et nos pigeons cauchois en superbes ramiers |
RAMPANT, ANTE | Un insecte rampant qui ne vit qu'à demi |
RAPETASSÉ, ÉE | Ses souliers grimaçants, vingt fois rapetassés |
RARE | Rare et fameux esprit [Molière] dont la fertile veine Ignore, en écrivant, le travail et la peine |
RASSEMBLER | Et quel fâcheux démon, durant les nuits entières, Rassemble ici les chats de toutes les gouttières |
RATAFIA | Chez lui [un directeur de femmes], sirops exquis, ratafias vantés, Confitures surtout, volent de tous côtés |
RAVAGER | Si dans les droits du roi sa funeste science, Par deux ou trois avis n'eût ravagé la France |
RAVALER | Seulement pour l'argent un peu trop de faiblesse De ces vertus en lui ravalait la noblesse |
RAVIR | La Parque, ravissant ou son fils ou sa fille, A-, t-elle moissonné l'espoir de sa famille ? |
REBELLE | Mais qui m'assurera qu'en ce long cercle d'ans, à leurs fameux époux vos aïeules fidèles Aux douceurs des galants furent toujours rebelles ? |
REBORD | Ou de trente feuillets réduits peut être à neuf, Parer, demi-rongés, les rebords du Pont-Neuf |
REBUTER | Rien ne le rebuta, ni sa vue éraillée [de la femme qu'il voulait épouser], Ni sa masse de chair bizarrement taillée |
RECÉLER | Il [le riche] peut, dans son jardin tout peuplé d'arbres verts, Recéler le printemps au milieu des hivers |
RECEVOIR | Recevant les amants sous le doux nom d'amis |
RECEVOIR | Mon homme en m'embrassant m'est venu recevoir |
RÉCHAUFFER | Et tous ces lieux communs de morale lubrique Que Lulli réchauffa des sons de sa musique |
RECHERCHER | Alors le noble altier, pressé de l'indigence, Humblement du faquin rechercha l'alliance |
RECLUS, USE | Et je suis, à Paris, triste, pauvre et reclus |
RECOMMENCER | Ainsi, recommençant un ouvrage vingt fois, Si j'écris quatre mots, j'en effacerai trois |
RECOMMENCER | Finissons ; mais demain, Muse, à recommencer |
RECONNAÎTRE | Le duc et le marquis se reconnut aux pages |
RECOUSU, UE | Dans mes vers recousus mettre en pièces Malherbe |
RECTEUR | ....Marchant à pas comptés, Comme un recteur suivi des quatre facultés |
REÇU, UE | Car, grâce au droit reçu chez les Parisiens, Gens de douce nature et maris bons chrétiens, Dans ses prétentions une femme est sans borne |
RECUEIL | On ne voit point mes vers, à l'envi de Montreuil, Grossir impunément les feuillets d'un recueil |
REDOUBLÉ, ÉE | Chez tous les conviés la joie est redoublée |
REDOUTER | Fait même à ses amants trop faibles d'estomac Redouter ses baisers pleins d'ail et de tabac |
RÉDUIRE | Non, il est question de réduire un mari à chasser un valet dans la maison chéri.... |
RÉFORMER | Chacun a débité ses maximes frivoles.... Corrigé la police et réformé l'État |
RÉFORMER | A-t-on par quelque édit réformé la cuisine ? |
REGARD | Il est vrai que du roi la bonté secourable Jette enfin sur la muse un regard favorable |
REGARDER | Et l'honneur dans ce choix [un mariage] ne fut pas regardé |
RÉGENT, ENTE | Mais lui, qui fait ici le régent du Parnasse, N'est qu'un gueux revêtu des dépouilles d'Horace |
RÉGLER | Chacun veut en sagesse ériger sa folie, Et, se laissant régler à son esprit tortu, De ses propres défauts se fait une vertu |
RÉGLER | L'épouse que tu prends, sans tache en sa conduite, Aux lois de son devoir règle tous ses désirs |
RÉGNER | Autour de cet amas de viandes entassées, Régnait un long cordon d'alouettes pressées |
REGRET | En vain je veux au moins faire grâce à quelqu'un [des mauvais auteurs] ; Ma plume aurait regret d'en épargner aucun |
REHAUSSÉ, ÉE | [Une personne fière de sa noblesse] Le sourcil rehaussé d'orgueilleuses chimères |
RÉJOUIR | Et tel mot, pour avoir réjoui le lecteur, A coûté bien souvent des larmes à l'auteur |
RELEVÉ, ÉE | Je le déclare donc.... Pradon comme un soleil en nos ans a paru.... Saufal est le phénix des esprits relevés |
REMARQUER | [Une savante] Pèse sans passion Chapelain et Virgile, Remarque en ce dernier beaucoup de pauvretés |
REMÈDE | Un escadron coiffé d'abord court à son aide, L'une chauffe un bouillon, l'autre apprête un remède |
REMERCIER | Afin qu'en ta vieillesse un livre en maroquin Aille offrir ton travail à quelque heureux faquin Qui, pour digne loyer de la Bible éclaircie, Te paye en l'acceptant d'un je vous remercie |
REMPLACÉ, ÉE | Les voilà tous chassés [les valets], Et chez elle à l'instant par d'autres remplacés |
REMPLIR | Écolier ou plutôt singe de Bourdaloue, Je me plais à remplir mes sermons de portraits |
REMPLIR | Colletet, Pelletier, Titreville, Quinault, Dont les noms en cent lieux, placés comme en leurs niches, Vont de vos vers malins remplir les hémistiches |
REMUER | Et qu'ont fait tant d'auteurs pour remuer leur cendre ? |
RENCONTRER | Je ne puis pour louer rencontrer une rime ; Dès que j'y veux rêver, ma veine est aux abois |
RENCONTRER | Tout, hormis toi, chez toi rencontre un doux accueil ; L'un est payé d'un mot, et l'autre d'un coup d'oeil |
RENDRE | C'est un homme d'honneur, de piété profonde, Et qui veut rendre à Dieu ce qu'il a pris au monde |
RENFERMER | Maudit soit le premier dont la verve insensée Dans les bornes d'un vers renferma sa pensée ! |
RENTÉ, ÉE | Qu'il [Chapelain] soit le mieux renté de tous les beaux esprits |
RENTIER, IÈRE | Et ce visage enfin plus pâle qu'un rentier, à l'aspect d'un arrêt qui retranche un quartier |
RENTRER | Je me retire donc, encor pâle d'effroi [d'un incendie] ; Mais le jour est venu quand je rentre chez moi |
RENVERSÉ, ÉE | L'un me heurte d'un ais dont je suis tout froissé ; Je vois d'un autre coup mon chapeau renversé |
RÉPARER | J'approuvais tout [d'un festin] pourtant de la mine et du geste, Pensant qu'au moins le vin dût réparer le reste |
REPARTIR | Mêlez-vous de boire, je vous prie, A l'auteur sur le champ aigrement reparti |
REPENTANCE | Lui-même le sentit, reconnut son péché, Se confessa prodigue, et, plein de repentance, Offrit sur ses avis [de sa femme avare] de régler sa dépense |
REPENTIR (SE) | ....Trop tard, dans le naufrage, Confus on se repent d'avoir bravé l'orage |
REPENTIR (SE) | Dans ce hardi métier [la satire] La peur plus d'une fois fit repentir Régnier |
RÉPONDRE | Je ne te réponds pas qu'au retour [de l'Opéra], moins timide, Digne écolière enfin d'Angélique et d'Armide, Elle n'aille.... Avec quelque Médor pratiquer ces leçons |
REPOS | Et, dès qu'un mot plaisant vient luire à mon esprit, Je n'ai point de repos qu'il ne soit en écrit |
REPOSER | Je fais pour reposer un effort inutile |
REPRENDRE | Il est vrai que Quinault est un esprit profond, A repris certain fat.... |
RÉPRIMER | Cet ascendant malin qui vous force à rimer |
RÉPUBLIQUE | A-t-on vu quelquefois, dans la plaine d'Afrique, Déchirant à l'envi leur propre république, Lions contre lions, parents contre parents, Combattre follement pour le choix des tyrans ? |
RÉPUTÉ, ÉE | Pour une fille honnête et pleine d'innocence Croit-elle en ses valets voir quelque complaisance, Réputés criminels, les voilà tous chassés |
RÉSOUDRE | Dieu résolut enfin, terrible en sa vengeance, D'abîmer sous les eaux tous ces audacieux |
RÉSOUDRE | Résous-toi, pauvre époux, a vivre de couleuvres |
RESPECT | T'ai-je tracé la vieille à morgue dominante, Qui veut, vingt ans encore après le sacrement, Exiger d'un mari les respects d'un amant ? |
RESPECTER | Pourquoi donc voulez-vous que par un sot abus Chacun respecte en vous un honneur qui n'est plus ? |
RESSORT | Car de penser alors qu'un Dieu tourne le monde, Et règle les ressorts de la machine ronde... |
RESTE | C'est une précieuse, Reste de ces esprits jadis si renommés, Que d'un coup de son art Molière a diffamés |
RETIRÉ, ÉE | Et, retiré chez lui, le paisible marchand Va revoir ses billets et compter son argent |
RETOUCHER | Tous les jours, malgré moi, cloué sur une page, Retouchant un endroit, effaçant un passage |
RETRANCHER | Plus pâle qu'un rentier à l'aspect d'un arrêt qui retranche un quartier |
RETRANCHER | Ils [de mauvais écrivains] ont bien ennuyé le roi, toute la cour, Sans que le moindre édit ait, pour punir leur crime, Retranché les auteurs, ou supprimé la rime |
REVÊCHE | Il faut y joindre encor la revêche bizarre, Qui sans cesse, d'un ton par la colère aigri, Gronde, choque, dément, contredit un mari |
REVÊTU, UE | Mais lui, qui fait ici le régent du Parnasse, N'est qu'un gueux revêtu des dépouilles d'Horace |
REVÊTU, UE | De ce même pinceau dont j'ai noirci les vices Et peint du nom d'auteur tant de sots revêtus |
RÉVOLTÉ, ÉE | L'Académie en corps a beau le censurer [le Cid], Le public révolté s'obstine à l'admirer |
RHÉE | ....nous chanter que, dès le temps de Rhée, La chasteté déjà, la rougeur sur le front, Avait chez les humains reçu plus d'un affront |
RICHE | Quiconque est riche est tout |
RICHESSE | C'est ainsi qu'à son fils un usurier habile Trace vers la richesse une route facile |
RIDICULE | On sera ridicule, et je n'oserai rire ! |
RIEN | Passer.... La nuit à bien dormir et le jour à rien faire |
RIEN | Celle qui toujours parle et ne dit jamais rien |
RIEN | Moi qui ne compte rien ni le vin ni la chère, Si l'on n'est plus au large assis en un festin Qu'aux sermons de Cassagne ou de l'abbé Cotin |
RIEN | Il engagea ce rien [le peu qu'il possédait] pour chercher la fortune |
RIEN | À quoi bon mettre au jour tous ces discours frivoles, Et ces riens enfermés dans de grandes paroles ? |
RIGOUREUX, EUSE | être doux pour tout autre et rigoureux pour soi |
RIGOUREUX, EUSE | Pour ne point s'en servir aux plus rigoureux mois, Dans le fond d'un grenier on séquestra le bois |
RIGUEUR | Et tel qui n'admet point la probité chez lui, Souvent à la rigueur l'exige chez autrui |
RIME | De grâce, enseigne-moi l'art de trouver la rime ; Ou, puisque enfin tes soins y seraient superflus, Molière, enseigne-moi l'art de ne rimer plus |
RIME | Si je pense exprimer un auteur sans défaut, La raison dit Virgile et la rime Quinault |
RIME | Vais-je d'un pape illustre [Innocent X], armé contre tes crimes [de l'équivoque], à tes yeux mettre ici toute la bulle en rimes ? |
RIMER | Quand je veux d'un galant dépeindre la figure, Ma plume pour rimer trouve l'abbé de Pure |
RIMER | Il est vrai, s'il [Chapelain] m'eût cru, qu'il n'eût point fait de vers ; Il se tue à rimer ; que n'écrit-il en prose ? |
RIMER | Muse, c'est donc en vain que la main vous démange ; S'il faut rimer ici, rimons quelque louange |
RIMEUR | Mais moi, qu'un vain caprice, une bizarre humeur Pour mes péchés, je crois, fit devenir rimeur |
RIMEUR | Faut-il d'un froid rimeur dépeindre la manie.... |
RINCER | [Des verres] Où les doigts des laquais, dans la crasse tracés, Témoignaient par écrit qu'on les avait rincés |
RIRE | Mais un auteur malin qui rit et qui fait rire.... |
RIRE | Je riais de le voir avec sa mine étique, Son rabat jadis blanc et sa perruque antique.... |
RIRE | Et je serai le seul qui ne pourrai rien dire ! On sera ridicule, et je n'oserai rire ! |
RIS | L'une [assiette] de champignons avec des ris de veau |
RISÉE | Il en revint couvert de honte et de risée |
RIVIÈRE | Tout n'irait que mieux, Quand de ces médisans l'engeance tout entière Irait la tête en bas rimer dans la rivière |
RIVIÈRE | Et les nombreux torrents qui tombent des gouttières, Grossissant les ruisseaux, en ont fait des rivières |
RIVIÈRE | Et fit de sang chrétien couler tant de rivières |
ROBE | Et, feuilletant Louet allongé par Brodeau, D'une robe à longs plis balayer le barreau |
ROI | L'homme de la nature est le chef et le roi |
ROI | Ce maître prétendu qui leur donne des lois, Ce roi des animaux, combien a-t-il de rois ? |
ROI | Ou, querellant tout bas le ciel qu'elle regarde, à la bête gémir d'un roi venu sans garde |
RÔLE | Le monde, à mon avis, est comme un grand théâtre Où chacun en public, l'un par l'autre abusé, Souvent à ce qu'il est joue un rôle opposé |
ROMAN | Un roman, sans blesser les lois ni la coutume, Peut conduire un héros au dixième volume |
RONDE | Un si galant exploit réveillant tout le monde, On a porté partout des verres à la ronde |
RONGÉ, ÉE | Vous pourrez voir.... vos écrits.... Parer, demi-rongés, les rebords du pont Neuf |
ROSAT | ....Des flots de vinaigre rosat |
ROSE | [Une dame] Dans quatre mouchoirs de sa beauté salis Envoie au blanchisseur ses roses et ses lis |
ROSEAU | Irai-je dans une ode, en phrases de Malherbe, Troubler dans ses roseaux le Danube superbe ? |
ROSSE | ....La postérité d'Alfane et de Bayard, Quand ce n'est qu'une rosse, est vendue au hasard |
RÔT | J'allais sortir enfin quand le rôt a paru |
RÔTI | Aussitôt de chez eux tout rôti disparut ; Le pain bis renfermé d'une moitié décrut |
ROTURE | Mais enfin par le temps le mérite avili Vit l'honneur en roture et le vice ennobli |
ROUE | D'un carrosse, en tournant, il accroche une roue, Et du choc le renverse en un grand tas de boue |
ROUE | Ainsi de la vertu la fortune se joue : Tel aujourd'hui triomphe au plus haut de la roue.... |