Définition de MEURTRE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : meur-tr'

DÉFINITIONS

1
Homicide commis avec violence. Commettre un meurtre. Accusé de meurtre.
Vous ne feriez peut-être pas un meurtre
L'éloquence de la chaire n'est pas propre au récit des combats et des batailles.... et je ne viens pas vous donner des idées de meurtre et de carnage devant ces autels
J'entends crier partout : au meurtre ! on m'assassine !
Songez, sans me flatter du sort de Soliman, Au meurtre tout récent du malheureux Osman
Sémantique : Fig. et familièrement. Crier au meurtre, se plaindre hautement de quelque injustice, de quelque dommage qu'on prétend avoir reçu.
Le bon Jean crie au meurtre
Sémantique : Fig. et familièrement. Faire des meurtres, tourmenter de ses railleries.
Elle le savait bien, et ne se corrigea pas pour cela du plaisir de faire des meurtres
Sémantique : Fig. Il s'en défend comme d'un meurtre, il désavoue hautement et avec chaleur telle action, telle parole qu'on lui attribue.
Il s'en défend comme d'un meurtre, mais ses actions le trahissent
Fig. familièrement. C'est un meurtre, se dit d'une chose regrettable, d'une mutilation faite à quelque chose de précieux.
C'est un meurtre, que vous soyez la femme d'un fat comme lui
Ce serait un meurtre de laisser vieillir dans la servitude un homme né pour faire du bruit dans le monde par son génie
Tu crois que ta fête sera bien ? - Charmante ; c'eût été un meurtre d'y renoncer
Quel meurtre ! même signification.
Ah ! quel meurtre bon Dieu, ç'aurait été pour vous, Si pour votre malheur il vous eût épousée !
de QUIN. dans Mère coq. V, 5
2
Sémantique : Fig. Très grand mal fait à autrui et comparé à un meurtre.
Il paraît que l'usure, même celle qu'on appelle légitime dans le droit romain, est condamnée par saint Augustin, qui l'appelle, dans le même lieu, le meurtre des pauvres
de Jacques-Bénigne BOSSUET dans Usure, 3

HISTORIQUE

1
XIe s.
Qui Freceis [Français] occiset, et les homes ne l'amenent à la justice, sin [si en, ainsi en] rendrunt le murtre quarant sept mars
dans Lois de Guill. 26
2
XIIIe s.
Murdres ne puet longuement estre celés
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans XCVIII
Quant pour faire tel meurtre [nous] venimes ceste part [ici]
dans Berte, XXII
Murdres, si est quant aucuns tue ou fait tuer autrui en agait apensé [guet-apens], puis soleil couquant [couchant] dusqu'à soleil levant
de Philippe de BEAUMANOIR dans XXX, 3
3
XVe s.
Celle nuit en y ot [à Bruges par les Gantois] des occis plus de douze cents.... et faits plusieurs autres murdres, larcins et maufaits
4
XVIe s.
Le meurtre y fut tel d'une part et d'autre, qu'il ne resta dans la place que quatre-vingts hommes
Soubs couleur de quelque meurtre [assassinat], il lui fait trencher la teste
de Michel de MONTAIGNE dans I, 38

ÉTYMOLOGIE

1
Wallon, moûd, moût' ; picard, murtre ; bourguig. meutre ; du germanique : angl. murder ; allem. mord ; goth. maurthr ; il se rattache au radical sanscrit mar, tuer.

Synonymes de MEURTRE

Termes proches de MEURTRE