L'oeuvre Satires de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX
Ecrit par Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX
Date : 1660-1711
Citations de "Satires"
Utilisé pour le mot | Citation |
ERMITAGE ou HERMITAGE | Un auvernat fumeux qui, mêlé de lignage, Se vendait chez Crenet pour vin de l'Ermitage |
ERRER | Mais sans errer en vain dans ces vagues propos |
ERRER | La même erreur les fait errer diversement |
ESCADRON | Un escadron coiffé [les femmes] d'abord court à son aide |
ESCADRON | Qu'il trouve de pédants un escadron fourré |
ESCALADER | Je crains.... Que ce nouveau Titan n'escalade les cieux |
ESCLAVE | Il [un livre] est esclave né de quiconque l'achète |
ESCORTE | Bientôt l'ambition et toute son escorte Dans le sein du repos vient le prendre à main forte |
ESCRIME | Dans les combats d'esprit savant maître d'escrime |
ESCROQUER | L'un et l'autre dès lors vécut à l'aventure Des présents qu'à l'abri de la magistrature Le mari quelquefois des plaideurs extorquait, Ou de ce que la femme aux voisins escroquait |
ESPÉRER | On doit tout espérer d'un monarque si juste |
ESPOIR | Mais combien d'écrivains d'abord si bien reçus Sont de ce fol espoir honteusement déçus ! |
ESQUIVER | L'autre esquive le coup, et l'assiette volant S'en va frapper le mur et revient en roulant |
ESQUIVER | Je saute vingt ruisseaux, j'esquive, je me pousse |
ESSUYER | Je ne sais point en lâche essuyer un outrage |
ESSUYER | Tandis que dans un coin en grondant je m'essuie [d'éclaboussures], Souvent, pour m'achever, il survient une pluie |
ESTOMAC | Car de tous mets sucrés, secs, en pâte ou liquides, Les estomacs dévots furent toujours avides |
ESTROPIÉ, ÉE | L'estropié marcha, l'aveugle ouvrit les yeux |
ESTROPIER | Se faire estropier sur les pas des Césars |
ET | Pour moi qu'en santé même un autre monde étonne, Qui crois l'âme immortelle et que c'est Dieu qui tonne |
ÉTAMINE | Tout ce qui s'offre à moi passe par l'étamine |
ÉTAT | Et d'un mot innocent faire un crime d'État |
ÉTÉ | Mais, qui l'aurait pensé ? pour comble de disgrâce, Par le chaud qu'il faisait nous n'avions point de glace ; Point de glace, bon Dieu ! dans le fort de l'été, Au mois de juin.... |
ÉTIQUE | Je riais de le voir avec sa mine étique, Son rabat jadis blanc et sa perruque antique, En lapins de garenne ériger nos clapiers |
ÉTONNER | Pour moi qu'en santé même un autre monde étonne |
ÉVEILLER | .... Les souris et les rats Semblent, pour m'éveiller, s'entendre avec les chats |
EXALTER | Oui, l'honneur, Valincourt, est chéri dans le monde ; Chacun pour l'exalter en paroles abonde |
EXERCER | Je donne plein pouvoir à tous ceux qui ont tant critiqué mon ode sur Namur d'exercer aussi contre ma satire toute la rigueur de leur critique |
EXHALER | .... Lorsqu'autrefois Horace après Lucile Exhalait en bons mots les vapeurs de sa bile |
EXORCISER | Ainsi qu'un possédé que le prêtre exorcise |
EXPLÉTIF, IVE | Moi l'est dans les exemples suivants : Prends-moi le bon parti ; laisse-là tous les livres |
EXPRÈS | Je sors de chez un fat qui, pour m'empoisonner, Je pense, exprès chez lui m'a forcé de dîner |
EXQUIS, ISE | Du nom de fierté noble on orna l'impudence, Et la fourbe passa pour exquise prudence |
EXTORQUER | L'un et l'autre dès lors vécut à l'aventure Des présents qu'à l'abri de la magistrature Le mari quelquefois des plaideurs extorquait, Ou de ce que la femme aux voisins escroquait |
EXTRAVAGANT, ANTE | Crois-tu que d'une fille humble, honnête, charmante, L'hymen n'ait jamais fait de femme extravagante ? |
FÂCHEUX, EUSE | La fâcheuse [la raison] a pour nous des rigueurs sans pareilles |
FAÇONNÉ, ÉE | Sur une table longue et façonnée exprès, D'un tournoi de bassette ordonner les apprêts |
FAÇONNIER, IÈRE | De tous leurs sentiments [des précieuses] cette noble héritière Maintient encore ici leur secte façonnière |
FACULTÉ | Les animaux ont-ils des universités ? Voit-on fleurir chez eux les quatre facultés ? Y voit-on des savants en droit et médecine Endosser l'écarlate et se fourrer d'hermine ? |
FACULTÉ | Comme un recteur suivi des quatre facultés |
FADE | À côté de ce plat paraissaient deux salades, L'une de pourpier jaune et l'autre d'herbes fades |
FAIBLE | Quelque léger dégoût vient-il le travailler, Une faible vapeur le fait-elle bâiller ? |
FAIM | Et la fièvre bientôt terminant son destin Fit par avance en lui ce qu'aurait fait la faim |
FAIRE | Et toujours mécontent de ce qu'il vient de faire, Il plaît à tout le monde et ne saurait se plaire |
FAIX | Mais, pour comble, à la fin, le marquis en prison Sous le faix des procès vit tomber sa maison |
FAIX | Mon corps n'est point courbé sous le faix des années |
FAMÉLIQUE | La famélique et honteuse lésine |
FANGE | Et qu'à moins d'être au rang d'Horace ou de Voiture, On rampe dans la fange avec l'abbé de Pure |
FANTAISIE | Cette frénésie [faire des vers] De ses noires vapeurs troubla ma fantaisie |
FANTASQUE | ...La fantasque inégale, Qui, m'aimant le matin, souvent me hait le soir |
FAQUIN | Alors le noble altier, pressé de l'indigence, Humblement du faquin rechercha l'alliance |
FARD | C'est pour eux [les étrangers] qu'elle étale et l'or et le brocard, Que chez toi se prodigue et le rouge et le fard |
FARDER | On a beau se farder aux yeux de l'univers |
FARINE | On ne la verrait point, vantant son origine, à son triste mari reprocher la farine |
FAROUCHE | Souvent de tous nos maux la raison est le pire ; C'est elle qui, farouche au milieu des plaisirs, D'un remords importun vient brider nos désirs |
FASCE | Composa tous ces mots de cimier et d'écart, De pal, de contre-pal, de lambel et de fasce |
FASTUEUX, EUSE | Tous les jours on y voit.... L'ignorant s'ériger en savant fastueux |
FAT | Mais je ne puis souffrir qu'un fat, dont la mollesse N'a rien pour s'appuyer qu'une vaine noblesse, Se pare insolemment du mérite d'autrui |
FAT | Je sors de chez un fat qui, pour m'empoisonner, Je pense, exprès chez lui m'a forcé de dîner |
FATAL, ALE | Sans ce métier fatal au repos de ma vie, Mes jours pleins de loisir couleraient sans envie |
FAUSSAIRE | Endurcis-toi le coeur, sois arabe, corsaire, Injuste, violent, sans foi, double faussaire |
FAUSSAIRE | Mais pour quelques vertus si pures, si sincères, Combien y trouve-t-on d'impudentes faussaires ! |
FAUSSET | L'un traîne en longs fredons une voix glapissante ; Et l'autre, l'appuyant de son aigre fausset, Semble un violon faux qui jure sous l'archet |
FAUTE | À ces mots, mais trop tard, reconnaissant ma faute, Je le suis en tremblant dans une chambre haute |
FÉCOND, ONDE | Aux temps les plus féconds en Phrynés, en Lais, Plus d'une Pénélope honora son pays |
FEINDRE | Je ne sais ni tromper, ni feindre, ni mentir ; Et, quand je le pourrais, je n'y puis consentir |
FENDRE | De cent coups de marteau me va fendre la tête |
FENDRE | En quelque endroit que j'aille, il faut fendre la presse D'un peuple d'importuns qui fourmille sans cesse |
FER | On vit avec le fer naître les injustices |
FERME | Crois-tu que, toujours ferme au bord du précipice, Elle [la femme] marche toujours sans que le pied lui glisse ? |
FERMER | Mais en ma chambre à peine ai-je éteint la lumière, Qu'il ne m'est plus permis de fermer la paupière |
FERTILE | La satire en leçons, en nouveautés fertile, Sait seule assaisonner le plaisant et l'utile |
FESTIN | Moi qui ne compte rien, ni le vin, ni la chère, Si l'on n'est plus au large assis en un festin Qu'aux sermons de Cassagne ou de l'abbé Cotin |
FÊTER | Ainsi qu'un possédé que le prêtre exorcise, Fêter dans ses serments tous les saints de l'Église |
FEU | Mais moi, grâce au destin, qui n'ai ni feu ni lieu, Je me loge où je puis et comme il plaît à Dieu |
FEU | Puisqu'ici la vertu n'a plus ni feu ni lieu |
FEU | Aussitôt malgré moi tout mon feu se rallume |
FEUILLETER | Feuilletez à loisir tous les siècles passés |
FEUTRE | Et son feutre à grands poils ombragé d'un panache |
FIER, IÈRE | En vain, tout fier d'un sang que vous déshonorez |
FIERTÉ | Et n'ayant rien de grand qu'une sotte fierté |
FIÈVRE | Cependant, à l'entendre, il se soutient à peine, Il eut encore hier la fièvre et la migraine |
FILE | Vingt carrosses bientôt arrivent à la file |
FILER | Et qu'il reste à la Parque encor de quoi filer |
FILLE | Crois-tu que, d'une fille humble, honnête, charmante, L'hymen n'ait jamais fait de femme extravagante ? |
FIN, FINE | ....Tu sais de leur art et le fort et le fin |
FIXER | C'est bien fait ; il est temps de fixer tes désirs ; Ainsi que ses chagrins, l'hymen a ses plaisirs |
FLAMBEAU | L'homme, venez au fait, n'a-t-il pas la raison ? N'est-ce pas son flambeau, son pilote fidèle ? |
FLANQUÉ, ÉE | Sur un lièvre flanqué de six poulets étiques S'élevaient trois lapins, animaux domestiques |
FLATTER | Vous vous flattez peut-être, en votre vanité, D'aller comme un Horace à l'immortalité |
FLATTEUR, EUSE | Un poëme insipide et sottement flatteur Déshonore à la fois le héros et l'auteur |
FLEURI, IE | Par les chemins fleuris d'un charmant quiétisme |
FLEURI, IE | Qu'est devenu ce teint dont la couleur fleurie Semblait d'ortolans seuls et de bisques nourrie ? |
FLEURIR | Veux-tu voir tous les grands à ta porte courir ? Dit un père à son fils dont le poil va fleurir |
FLOT | Il [l'homme] a, comme la mer, ses flots et ses caprices |
FLOT | Ou bien quand Juvénal, de sa mordante plume Faisant couler des flots de fiel et d'amertume, Gourmandait en courroux tout le peuple latin |
FLOT | Et pour calmer enfin tous ces flots d'ennemis |
FLOTTANT, ANTE | Son coeur, toujours flottant entre mille embarras, Ne sait ni ce qu'il veut ni ce qu'il ne veut pas |
FOI | À ces discours trompeurs le monde ajoute foi |
FOI | Qui méprise Cotin n'estime point son roi, Et n'a, selon Cotin, ni dieu, ni foi, ni loi |
FOISON | À peine ai-je senti cette liqueur traîtresse, Que de ces vins mêlés j'ai reconnu l'adresse ; Toutefois avec l'eau que j'y mets à foison, J'espérais adoucir la force du poison |
FOLIE | Chacun veut en sagesse ériger sa folie, Et, se laissant régler à son esprit tortu, De ses propres défauts se fait une vertu |
FONDRE | Non, mais cent fois la bête a vu l'homme hypocondre Adorer le métal que lui-même il fit fondre |
FONDRE | Le ciel qui se fond tout en eau |
FONTANGE | Combien n'a-t-on pas vu de belles aux yeux doux, Tout à coup se changer en bourgeoises sauvages.... Et, découvrant l'orgueil de leurs rudes esprits, Sous leur fontange altière asservir leur maris |
FORÇAT | L'ambition, l'amour, l'avarice, la haine, Tiennent comme un forçat son esprit à la chaîne |
FORCÉ, ÉE | Je ne puis arracher du creux de ma cervelle Que des vers plus forcés que ceux de la Pucelle |
FORCENÉ, ÉE | C'est ainsi que souvent par une forcenée Une triste famille à l'hôpital traînée Voit ses biens en décret |
FORCER | Que si tous mes efforts ne peuvent réprimer Cet ascendant malin qui vous force à rimer |
FORME | Mais il faut les prouver en forme. - J'y consens |
FORMER | Là, malgré les volets, le soleil irrité Formait un poêle ardent au milieu de l'été |
FORMIDABLE | Et bientôt la censure au regard formidable, Sait, le crayon en main, marquer nos endroits faux |
FORT, ORTE | Te prouver à toi-même en grec, hébreu, latin, Que tu sais de leur art et le fort et le fin |
FORT, ORTE | Point de glace, bon Dieu ! dans le fort de l'été, Au mois de juin.... |
FORTUNE | Je ne vais point au Louvre adorer la fortune |
FOU ou FOL, FOLLE | Tous les hommes sont fous, et, malgré tous leurs soins, Ne diffèrent entre eux que du plus ou du moins |
FOU ou FOL, FOLLE | Un avare idolâtre et fou de son argent |
FOU ou FOL, FOLLE | Qui vous a pu souffler une si folle audace ? |
FOUILLER | N'est-ce pas l'homme.... Dont la vaste science, embrassant toutes choses, A fouillé la nature, en a percé les causes ? |
FOULE | Une poutre branlante Vient menaçant de loin la foule qu'elle augmente |
FOULE | Mais j'ai des biens en foule et je puis m'en passer |
FOURBE | Sors d'ici, fourbe insigne |
FOURBE | Du nom de fierté noble on orna l'impudence, Et la fourbe passa pour exquise prudence |
FOURMILLER | Un peuple d'importuns qui fourmillent sans cesse |
FOURNIR | Un mari ne veut pas fournir à ses besoins |
FOURNIR | Je veux que la valeur de ses aïeux antiques Ait fourni de matière aux plus vieilles chroniques |
FOURRÉ, ÉE | Il trouve de pédants un escadron fourré |
FOURRER | Y voit-on des savants en droit, en médecine, Endosser l'écarlate et se fourrer d'hermine ? |
FRANC | Cent francs au denier cinq, combien font-ils ? - Vingt livres |
FRANÇAIS, AISE | À mon gré, le Corneille est joli quelquefois ; En vérité pour moi j'aime le beau françois |
FRANCHEMENT | Est-ce donc là médire ou parler franchement ? |
FRAPPÉ, ÉE | Tous ces dogmes affreux, d'anathème frappés |
FRAPPÉ, ÉE | Le public détrompé, D'un pareil enjouement ne se sent plus frappé |
FRAPPER | [Il] Lui jette pour défi son assiette au visage ; L'autre esquive le coup ; et l'assiette volant S'en va frapper le mur et revient en roulant |
FRAPPER | Qui frappe l'air, bon Dieu ! de ces lugubres cris ? Est-ce donc pour veiller qu'on se couche à Paris ? |
FRAUDER | Ce marquis [met son honneur] à savoir frauder ses créanciers |
FREDON | L'un traîne en longs fredons une voix glapissante |
FREDONNER | Et la troupe, à l'instant cessant de fredonner, D'un ton gravement fou s'est mise à raisonner |
FREIN | Mais de combattre en elle et dompter ses faiblesses.... Mettre un frein à son luxe, à son ambition |
FRELON | Comme on voit les frelons, troupe lâche et stérile, Aller piller le miel que l'abeille distille |
FRÉNÉSIE | Oui, depuis le moment que cette frénésie [faire des vers] De ses noires vapeurs troubla ma fantaisie.... |
FRÉQUEMMENT | Quel sujet, dira l'un, peut donc si fréquemment Mettre ainsi cette belle au bord du monument ? |
FRÉQUENTÉ, ÉE | Le bois le plus funeste et le moins fréquenté Est, au prix de Paris, un lieu de sûreté |
FRIMAS | Et dès que l'aquilon, ramenant la froidure, Vient de ses noirs frimas attrister la nature |
FRIPON, ONNE | J'appelle un chat un chat, et Rollet un fripon |
FRIVOLE | Jamais docteur armé d'un argument frivole Ne s'enroua chez eux sur les bancs d'une école |
FROC | Il [l'homme] tourne au moindre vent, il tombe au moindre choc, Aujourd'hui dans un casque, et demain dans un froc |
FROID, OIDE | Encor si, pour rimer, dans sa verve indiscrète, Ma muse au moins souffrait une froide épithète |
FROISSER | L'un me heurte d'un ais dont je suis tout froissé |
FRONT | J'ai beau frotter mon front, j'ai beau mordre mes doigts ; Je ne puis arracher du creux de ma cervelle Que des vers plus forcés que ceux de la Pucelle |
FROTTER | J'ai beau frotter mon front, j'ai beau mordre mes doigts |
FRUCTIFIER | Vous verriez tous les ans fructifier vos vers |
FRUGALITÉ | Sa table toutefois sans superfluité N'avait rien que d'honnête en sa frugalité |
FRUIT | [Ces femmes qui] prenant en dégoût les fruits nés de leurs flancs |
FUITE | Il [Cotin, en lisant ses vers] met chez lui voisins, parents, amis en fuite |
FUMÉE | La maison abîmée Entraîne aussi le feu qui se perd en fumée |
FUMÉE | Qui vint à ces festins conduit par la fumée |
FUMÉE | Et par l'espoir du gain votre muse animée Vendrait au poids de l'or une once de fumée |
FUNÈBRE | Là d'un enterrement la funèbre ordonnance D'un pas lugubre et lent vers l'église s'avance |
FUNÈBRE | ....Mille cloches émues D'un funèbre concert font retentir les nues |
FUREUR | ....J'étais si transporté, Que, donnant de fureur tout le festin au diable.... |
FURIE | Et que sert à Cotin la raison qui lui crie : N'écris plus, guéris - toi d'une vaine furie ? |
FURIEUX, EUSE | ....L'ambition.... L'envoie en furieux au milieu des hasards |
FURIEUX, EUSE | Et qu'ont produit mes vers de si pernicieux Pour armer contre moi tant d'auteurs furieux ? |
FUTUR, URE | Et déjà vous croyez dans vos rimes obscures Aux Saumaises futurs préparer des tortures |
FUTUR, URE | Ton beau-père futur vide son coffre-fort |
GAGE | Un faquin orgueilleux qui vous tient à ses gages |
GAGNER | Il ne gagnera rien sur ce juge irrité |
GAGNER | J'ai gagné doucement la porte sans rien dire |
GAI, GAIE | Sans raison il [l'homme] est gai, sans raison il s'afflige |
GAI, GAIE | Dût ma muse par là choquer tout l'univers, Riche, gueux, triste ou gai, je veux faire des vers |
GALANT, ANTE | La Pucelle [de Chapelain] est encore une oeuvre bien galante |
GALANT, ANTE | Donner chez la Cornu rendez-vous aux galants |
GALANTERIE | Enfin, bornant le cours de tes galanteries, Alcippe, il est donc vrai, dans peu tu te maries ? |
GANO | Se plaindre d'un gano qu'on n'a point écouté |
GARDER | Gardez-vous, dira l'un, de cet esprit critique |
GAZETTE | Et, cherchant sur la brèche une mort indiscrète, De sa folle valeur embellir la gazette |
GÉNÉREUX, EUSE | Ne va point sottement faire le généreux |
GÉNIE | Je sens que mon esprit travaille de génie |
GENOU | Un auteur à genoux, dans une humble préface, Au lecteur qu'il ennuie a beau demander grâce |
GENS | Car, grâce au droit reçu chez les Parisiens, Gens de douce nature et maris bons chrétiens |
GESTE | J'approuvais tout pourtant de la mine et du geste |
GIGANTESQUE | ... Un orgueil insensé Armant de ses neveux [d'Adam] la gigantesque engeance, Dieu résolut enfin, terrible en sa vengeance, D'abîmer sous les eaux tous ces audacieux |
GINGEMBRE | Rapporter de Goa le poivre et le gingembre |
GLACE | Par le chaud qu'il faisait nous n'avions point de glace ; Point de glace, bon Dieu ! dans le fort de l'été, Au mois de juin !... |
GLACÉ, ÉE | On pourra voir la Seine à la Saint-Jean glacée |
GLACER | Ai-je par un écrit Pétrifié sa veine et glacé son esprit ? |
GLAPISSANT, ANTE | L'un traîne en longs fredons une voix glapissante |
GLISSER | Crois-tu que, toujours ferme au bord du précipice, Elle pourra marcher sans que le pied lui glisse ? |
GLORIEUX, EUSE | Je ne sais pas pourquoi l'on vante l'Alexandre ; Ce n'est qu'un glorieux qui ne dit rien de tendre |
GLOSE | Je sais que c'est un texte où chacun fait sa glose |
GLOSER | Quoi ! pour un maigre auteur que je glose en passant |
GODIVEAU | .... Un godiveau tout brûlé par dehors Dont un beurre gluant inondait tous les bords |
GOURMANDER | Ou bien quand Juvénal de sa mordante plume Gourmandait en courroux tout le peuple latin |
GOÛT | Notre hôte cependant, s'adressant à la troupe : Que vous semble, a-t-il dit, du goût de cette soupe ? |
GOUTTIÈRE | Et les nombreux torrents qui tombent des gouttières, Grossissant les ruisseaux, en ont fait des rivières |
GOUTTIÈRE | ....Elle a, dans sa gouttière, à suivre Jupiter passé la nuit entière |
GRAND, ANDE | Que jamais on n'est grand qu'autant que l'on est juste |
GRAND, ANDE | La chicane en fureur mugit dans la grand'salle |
GRAND, ANDE | Il faut avec les grands un peu de retenue |
GRAVEMENT | Et la troupe, à l'instant cessant de fredonner, D'un ton gravement fou se mit à raisonner |
GRIFFONNER | Et déjà le notaire a, d'un style énergique, Griffonné de ton joug l'instrument authentique |
GRIMAÇANT, ANTE | Ses souliers grimaçants vingt fois rapetassés |
GRIMAUD | Mais, bien que ses durs vers, d'épithètes enflés, Soient des moindres grimauds chez Ménage sifflés, Lui-même il s'applaudit.... |
GRONDER | Tandis que dans un coin, en grondant je m'essuye, Souvent, pour m'achever, il survient une pluie |
GUENILLON | Mais qui pourrait compter le nombre de haillons, De pièces, de lambeaux, de sales guenillons, Dont la femme, aux bons jours, composait sa parure ? |
GUERRE | Le vice audacieux, des hommes avoué, à la triste innocence en tous lieux fit la guerre |
GUERRE | Où l'honneur a toujours guerre avec la fortune |
GUERRIER, IÈRE | Un injuste guerrier, terreur de l'univers |
GUÊTRE | De ces nobles sans nom, que, par plus d'une voie, La province souvent en guêtres nous envoie |
GUEULE | Lorsqu'il entend de loin, d'une gueule infernale, La chicane en fureur mugir dans la grand'salle |
GUEULE | Surtout certain hâbleur à la gueule affamée |
GUEUX, EUSE | Riche, gueux, triste ou gai, je veux faire des vers |
GUEUX, EUSE | [Boileau] N'est qu'un gueux revêtu des dépouilles d'Horace |
GUIDE | Les voyageurs sans guide assez souvent s'égarent |
GUIDE | L'homme en ses passions toujours errant sans guide |
GUIDON | Prends, au lieu de Platon, le Guidon des finances |
HABILE | Car tu ne seras pas de ces jaloux affreux, Habiles à se rendre inquiets, malheureux |
HABILLER | Souvent j'habille en vers une maligne prose |
HABILLER | En vain certains rêveurs nous l'habillent en reine [la raison], Veulent sur tous nos sens la rendre souveraine |
HABIT | L'habit qu'il eut sur lui fut son seul héritage |
HÂBLEUR, EUSE | Cependant mon hâbleur avec une voix haute Porte à mes compagnons la santé de notre hôte |
HAÏR | Et jusqu'à je vous hais, tout s'y dit tendrement [dans les pièces de Quinault] |
HALEINE | Mais c'est assez parlé ; prenons un peu d'haleine |
HALTE | Halte-là donc, ma plume |
HANTER | Elle lit Rodriguez, fait l'oraison mentale, Va pour les malheureux quêter dans les maisons, Hante les hôpitaux, visite les prisons |
HARANGUER | Et, sur le ton grondeur lorsqu'elle [la femme revêche] les harangue [ses valets], Il faut voir de quels mots elle enrichit la langue |
HARANGUEUR | Des harangueurs du temps l'ennuyeuse éloquence |
HARDI, IE | Un fourbe cependant, assez haut de corsage, Et qui lui ressemblait [à l'honneur] de geste et de visage, Prend son temps, et partout ce hardi suborneur S'en va chez les humains crier qu'il est l'honneur |
HARNAIS ou HARNOIS | Savez-vous pour la gloire oublier le repos, Et dormir en plein champ le harnois sur le dos ? |
HASARD | Je me mets au hasard de me faire rouer [par les voitures] |
HASARD | Mais la postérité d'Alfane et de Bayard, Quand ce n'est qu'une rosse, est vendue au hasard |
HASARDEUX, EUSE | De quel genre te faire, équivoque maudite Ou maudit ? car sans peine, aux rimeurs hasardeux, L'usage encor, je crois, laisse le choix des deux |
HAUT, AUTE | Un fourbe cependant, assez haut de corsage |
HAUT, AUTE | Vanter le faux éclat de sa haute naissance |
HÉBÉTÉ, ÉE | Je laisse aux doucereux ce langage affecté, Où s'endort un esprit de mollesse hébété |
HÉRÉTIQUE | Et, sans distinction, dans tout sein hérétique, Pleins de joie enfoncer un poignard catholique |
HÉRISSÉ, ÉE | Tout hérissé de grec, tout bouffi d'ignorance |
HÉRITAGE | L'habit qu'il eut sur lui fut son seul héritage |
HERMAPHRODITE | Du langage français bizarre hermaphrodite, De quel genre te faire, équivoque maudite Ou maudit ? |
HERMINE | Endosser l'écarlate et se fourrer d'hermine |
HÊTRE | Et, dans mon cabinet assis au pied des hêtres, Faire dire aux échos des sottises champêtres |
HEURTER | L'un me heurte d'un ais dont je suis tout froissé |
HIDEUX. EUSE | Ce magistrat de hideuse mémoire |
HISTOIRE | Un souvenir fâcheux apporte en mon esprit Ces histoires de morts lamentables, tragiques, Dont Paris tous les ans peut grossir ses chroniques |
HIVER | Je consens.... Qu'à Paris le gibier manque tous les hivers |
HOLÀ | Un clerc pour quinze sous, sans craindre le holà, Peut aller au parterre attaquer Attila |
HOMBRE | Puis sur une autre table, avec un air plus sombre, S'en aller méditer une vole au jeu d'hombre |
HOMME | L'homme de la nature est le chef et le roi |
HOMME | L'homme en ses passions toujours errant sans guide A besoin qu'on lui mette et le mors et la bride |
HONNÊTE | Sa table toutefois sans superfluité N'avait rien que d'honnête en sa frugalité |
HONNÊTE | Pour paraître honnête homme, en un mot, il faut l'être |
HONNEUR | Mais l'honneur en effet qu'il faut que l'on admire, Quel est-il, Valincourt, pourras-tu me le dire ? L'ambitieux le met souvent à tout brûler |
HONORER | Aux temps les plus féconds en Phrynés, en Laïs, Plus d'une Pénélope honora son pays |
HÔPITAL | Il est vrai que du roi la bonté secourable.... Va tirer désormais Phébus de l'hôpital |
HÔPITAL | Cette vertu sauvage Qui court à l'hôpital et n'est plus en usage |
HORMIS | Hormis toi, tout chez toi rencontre un doux accueil |
HORREUR | Après cela, docteur, va pâlir sur la Bible.... Perce la sainte horreur de ce livre divin |
HORS | On n'y peut plus souffrir ses vertus hors de mode |
HÔTE, ESSE | T'ai-je encore décrit la dame brelandière Qui des joueurs chez soi se fait cabaretière, Et souffre des affronts que ne souffrirait pas L'hôtesse d'une auberge à dix sous par repas ? |
HOUSSE | Que dit-il [l'âne] quand il voit, avec la mort en trousse, Courir chez un malade un assassin en housse ? |
HUGUENOT, OTE | Avant qu'un tel dessein m'entre dans la pensée, On pourra voir la Seine à la Saint-Jean glacée, Arnauld à Charenton devenir huguenot, Saint-Sorlin janséniste, et Saint-Pavin dévot |
HUILE | Deux salades.... Dont l'huile de fort loin saisissait l'odorat, Et nageait dans des flots de vinaigre rosat |
HUITAINE | Un aigle, sur un champ prétendant droit d'aubaine, Ne fait point appeler un aigle à la huitaine |
HUMAIN, AINE | La chasteté déjà, la rougeur sur le front, Avait chez les humains reçu plus d'un affront |
HUMBLEMENT | Le noble.... Humblement du faquin rechercha l'alliance |
HUMILIATION | Son coeur, toujours nourri dans la dévotion, De trop bonne heure apprit l'humiliation |
HUMILIER | ....Il croit dans sa folie, Qu'il faut que devant lui tout d'abord s'humilie |
HURLER | Laissons hurler là-bas tous ces damnés antiques |
HURLER | Dis-moi donc, laissant là cette folle hurler... |
HYMEN | Ainsi que ses chagrins, l'hymen a ses plaisirs |
HYPOCONDRE | Non, mais cent fois la bête a vu l'homme hypocondre Adorer le métal que lui-même il fit fondre |
HYPOCRITE | De ces femmes pourtant l'hypocrite noirceur Au moins pour un mari garde quelque douceur |
IDOLÂTRE | Un avare, idolâtre et fou de son argent |
IGNORER | J'ignore ce grand art qui gagne une maîtresse |
IMMORTALITÉ | Vous vous flattez peut-être en votre vanité D'aller comme un Horace à l'immortalité |
IMPERTINENT, ENTE | ....L'impertinent auteur ! L'ennuyeux écrivain ! le maudit traducteur ! |
IMPORTUN, UNE | Importun à tout autre, à soi-même incommode |
IMPOSTURE | Vous les verrez bientôt, féconds en impostures, Amasser contre vous des volumes d'injures |
IMPRESSION | Dès que l'impression fait éclore un poëte, Il est esclave né de quiconque l'achète |
IMPRIMÉ, ÉE | Le Jonas inconnu sèche dans la poussière ; Le David imprimé n'a point vu la lumière |
IMPROPREMENT | C'est alors [par les casuistes] que l'on sut qu'on peut pour une pomme, Sans blesser la justice, assassiner un homme ; Assassiner ! ah ! non, je parle improprement.... |
IMPUDENCE | Du nom de fierté noble on orna l'impudence, Et la fourbe passa pour exquise prudence |
IMPUISSANCE | Jamais la biche en rut n'a pour fait d'impuissance Traîné du fond des bois un cerf à l'audience |
IMPUNÉMENT | Écrive qui voudra ; chacun à ce métier Peut perdre impunément de l'encre et du papier |
IMPUNITÉ | Tous les jours, à la cour, un sot de qualité Peut juger de travers avec impunité |
INCOMMODE | Importun à tout autre, à soi-même incommode |
INCONNU, UE | Le Jonas [nom d'un poëme] inconnu sèche dans la poussière |
INDÉVOT, OTE | Laissez là, croyez-moi, gronder les indévots, Et sur votre salut demeurez en repos |
INDOCILE | Assez de sots sans moi feront parler la ville, Disait, le mois passé, ce marquis indocile, Qui depuis quinze jours dans le piége arrêté, Entre les bons maris pour exemple cité.... |
INDULGENT, ENTE | Mais chacun pour soi-même est toujours indulgent |
INFERNAL, LE | Lorsqu'il entend de loin d'une gueule infernale La chicane en fureur mugir dans la grand'salle |
INFLUENCE | C'est par là qu'un auteur que presse l'indigence Peut des astres malins corriger l'influence |
INIQUE | Le nouveau roi [le faux honneur] triomphe, et, sur ce droit inique, Bâtit de vaines lois un code fantastique |
INJURE | Vous les verrez bientôt, féconds en impostures, Amasser contre vous des volumes d'injures |
INJUSTE | Un injuste guerrier, terreur de l'univers |
INJUSTE | Même aux yeux de l'injuste un injuste est horrible |
INJUSTICE | La satire, en leçons, en nouveautés fertile, Sait seule assaisonner le plaisant et l'utile.... Elle seule, bravant l'orgueil et l'injustice, Va jusques sous le dais faire pâlir le vice |
INNOCENCE | Dans les temps bienheureux du monde en son enfance, Chacun mettait sa gloire en sa seule innocence |
INNOCENT, ENTE | Traiter en vos écrits chaque vers d'attentat, Et d'un mot innocent faire un crime d'État |
INONDER | On dirait que le ciel, qui se fond tout en eau, Veuille inonder ces lieux d'un déluge nouveau |
INQUIET, ÈTE | Je vous trouve aujourd'hui l'âme toute inquiète |
INSECTE | Un insecte rampant qui ne vit qu'à demi, Un taureau qui rumine, une chèvre qui broute, Ont l'esprit mieux tourné que n'a l'homme ? oui sans doute |
INSIPIDE | Et [mon esprit] ne saurait souffrir qu'une phrase insipide Vienne à la fin d'un vers remplir la place vide |
INSPIRER | Et, maudissant cent fois le démon qui m'inspire, Je fais mille serments de ne jamais écrire |
INSTRUMENT | Et déjà le notaire a, d'un style énergique, Griffonné de ton joug l'instrument authentique |
INTERDIRE | ....Cotin nous peut-il nuire, Et par ses cris enfin que saurait-il produire ? Interdire à mes vers, dont peut-être il fait cas, L'entrée aux pensions où je ne prétends pas ? |
INVINCIBLE | Mais qui peut t'assurer qu'invincible aux plaisirs, Elle conservera sa première innocence ? |
IRIS | Irai-je, de sang-froid et sans être amoureux, Pour quelque Iris en l'air faire le langoureux ? |
IRRITÉ, ÉE | Il [un mauvais auteur] ne gagnera rien sur ce juge irrite [le lecteur] Qui lui fait son procès de pleine autorité |
IRRITER | Quel démon vous irrite et vous porte à médire ? |
ISSU, UE | Alors soyez issu des plus fameux monarques |
JADIS | Son rabat jadis blanc, et sa perruque antique |
JALOUX, OUSE | Certain fat qu'à sa mine discrète Et son maintien jaloux j'ai reconnu poëte |
JALOUX, OUSE | ....Tu ne seras pas de ces jaloux affreux, Habiles à se rendre inquiets, malheureux, Qui, tandis qu'une épouse à leurs yeux se désole, Pensent toujours qu'une autre en secret la console |
JALOUX, OUSE | Mais depuis le moment que cette frénésie De ses noires vapeurs troubla ma fantaisie, Et qu'un démon jaloux de mon contentement M'inspira le dessein d'écrire poliment |
JANSÉNISME | La vertu n'était point sujette à l'ostracisme, Ni ne s'appelait point alors un jansénisme |
JANVIER | Affronter en plein champ les fureurs de janvier, Ou demeurer oisive au retour du Bélier |
JARDIN | Il [le riche] peut dans son jardin, tout peuplé d'arbres verts, Recéler le printemps au milieu des hivers |
JAUNE | Sentez-vous le citron dont on a mis le jus [dans une soupe] Avec des jaunes d'oeuf mêlés dans du verjus ? |
JEU | ....Ce marquis sage et prude, Et qui, sans cesse au jeu, dont il fait son étude, ....Voit sa vie ou sa mort sortir de son cornet |
JEU | Mais ce grand jeu chez vous comment l'autoriser ? |
JEUDI | Que pense-t-il de nous [l'âne], lorsque, sur le midi, Un hasard au palais le conduit un jeudi, Lorsqu'il entend de loin d'une gueule infernale La chicane en fureur mugir dans la grand'salle ? |
JEUNE | Jeune autrefois par vous dans le monde conduit |
JOLI, IE | À mon gré, le Corneille est joli quelquefois |
JOUÉ, ÉE | Le plus grand jeu joué dans cette intention [de ne pas médire] Peut même devenir une bonne action |
JOUER | Elle plaint le malheur de la nature humaine Qui veut qu'en un sommeil où tout s'ensevelit Tant d'heures sans jouer se consument au lit |
JOUER | Voilà jouer d'adresse et médire avec art |
JOUET | Un âne, le jouet de tous les animaux, Un stupide animal, sujet à mille maux, Dont le nom seul en soi comprend une satire |
JOUG | Oui, déjà le notaire a, d'un style énergique, Griffonné de ton joug l'instrument authentique |
JOUR | Mais qui pourrait compter le nombre de haillons.... Dont la femme, aux bons jours, composait sa parure ? |
JOUR | Et tout ce grand éclat de leur gloire ternie Ne sert plus que de jour à votre ignominie |
JOUR | Tu viens de mettre ici l'hymen en son beau jour |
JUGE | Un auteur à genoux, dans une humble préface, Au lecteur qu'il ennuie a beau demander grâce ; Il ne gagnera rien sur ce juge irrité, Qui lui fait son procès de pleine autorité |
JUGEMENT | Ma foi, le jugement sert bien dans la lecture |
JUGER | Là, tous mes sots, enflés d'une nouvelle audace, Ont jugé des auteurs en maîtres du Parnasse |
JUGER | Tous les jours à la cour un sot de qualité Peut juger de travers avec impunité |
JUIN | Point de glace, bon Dieu, dans le coeur de l'été, Au mois de juin ! pour moi, j'étais si transporté .... |
JUPITER | Un astrolabe en main, elle a dans sa gouttière à suivre Jupiter passé la nuit entière |
JURER | ....Son aigre fausset Semble un violon faux qui jure sous l'archet |
JUSQUE et JUSQUES | Dès lors que son démon commence à l'agiter, Tout, jusqu'à sa servante, est prêt à déserter |
JUSTESSE | Mais notre hôte surtout pour la justesse et l'art Élevait jusqu'au ciel Théophile et Ronsard |
JUSTIFIER | Et, loin sur ses défauts de la mortifier [une pénitente], Lui-même [le directeur] prend le soin de la justifier |
LÀ | Il est vrai, de tout temps la raison fut son lot [de l'homme] ; Mais de là je conclus que l'homme est le plus sot |
LAIDEUR | L'or même à la laideur donne un teint de beauté ; Mais tout devient affreux avec la pauvreté |
LAÏS | Aux temps les plus fréquents en Phrynés et en Laïs, Plus d'une Pénélope honora son pays |
LAISSER | Prends-moi le bon parti, laisse là tous les livres |
LAMBEL | Composa tous ces mots de cimier et d'écart, De pal, de contre-pal, de lambel et de fasce |
LAMENTER | Lamentant tristement une chanson bachique |
LANGAGE | Et, sans plus de langage, Lui jette pour défi son assiette au visage |
LANGOUREUX, EUSE | Faudra-t-il de sang-froid, et sans être amoureux, Pour quelque Iris en l'air faire le langoureux ? |
LANGUE | Non, pour louer un roi que tout le monde loue, Ma langue n'attend pas que l'argent la dénoue |
LANGUISSANT, ANTE | Ainsi parle un esprit languissant de mollesse |
LANGUISSANT, ANTE | Bienheureux Scudéry, dont la fertile plume Peut tous les mois sans peine enfanter un volume ; Tes écrits, il est vrai, sans art et languissants, Semblent être formés en dépit du bon sens |
LANTERNE | Cependant, lorsque aux yeux leur portant la lanterne, J'examine au grand jour l'esprit qui les gouverne |
LAPIN, INE | Je riais de le voir avec sa mine étique, Son rabat jadis blanc et sa perruque antique, En lapins de garenne ériger nos clapiers |
LAQUAIS | Alidor, dit un fourbe, il est de mes amis ; Je l'ai connu laquais avant qu'il fût commis |
LARD | Et, sans dire un seul mot, j'avalais au hasard Quelque aile de poulet dont j'arrachais le lard |
LATIN, INE | Quand Juvénal.... Gourmandait en courroux tout le peuple latin |
LATIN, INE | Avant lui [Boileau] Juvénal avait dit en latin Qu'on est assis à l'aise aux sermons de Cotin |
LE, LA, LES | À mon gré, le Corneille est joli quelquefois |
LECTEUR, TRICE | Un auteur à genoux, dans une humble préface, Au lecteur qu'il ennuie a beau demander grâce, Il ne gagnera rien sur ce juge irrité |
LECTEUR, TRICE | Rien n'apaise un lecteur toujours tremblant d'effroi, Qui voit peindre en autrui ce qu'il remarque en soi |
LECTURE | Ma foi, le jugement sert bien dans la lecture |
LÉSINE | La famélique et honteuse lésine |
LEVER | En vain à lever tout les valets sont fort prompts, Et les ruisseaux de vin coulent aux environs |
LIARD | Parmi les tas de blé vivre de seigle et d'orge ; De peur de perdre un liard souffrir qu'on vous égorge |
LIBERTIN, INE | Un libertin [met l'honneur] à rompre et jeûnes et carême |
LIBRE | Mon coeur, exempt de soins, libre de passion, Sait donner une borne à son ambition |
LIEU | Le bois le plus funeste et le moins fréquenté Est au prix de Paris un lieu de sûreté |
LIEU | Ici la vertu n'a plus ni feu ni lieu |
LIEU | En trop bon lieu, dis-tu, ton épouse nourrie.... |
LIEU | Où la science triste, affreuse, délaissée Est partout des bons lieux comme infâme chassée |
LIEU | Et tous ces lieux communs de morale lubrique Que Lulli réchauffa des sons de sa musique |
LIGNAGE | Un valet effronté m'apporte un rouge bord D'un Auvernat fumeux, qui, mêlé de Lignage, Se vendait chez Crenet pour vin de l'Ermitage |
LIGNE | Et ces froids ornements à la ligne plantés |
LIGNE | Mais fussiez-vous issu d'Hercule en droite ligne, Si vous ne faites voir qu'une bassesse insigne, Ce long amas d'aïeux que vous diffamez tous, Sont autant de témoins qui parlent contre vous |
LIGUER | En vain contre le Cid un ministre se ligue ; Tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue |
LIMON | On dirait que le ciel est soumis à sa loi, Et que Dieu l'a pétri d'autre limon que moi |
LIQUEUR | À peine ai-je senti cette liqueur traîtresse, Que de ces vins mêlés j'ai reconnu l'adresse |
LIQUIDE | Car de tous mets sucrés, secs, en pâte, ou liquides, Les estomacs dévots furent toujours avides |
LIS | Attends, discret mari, que la belle en cornette Le soir ait étalé son teint sur la toilette, Et, dans quatre mouchoirs de sa beauté salis, Envoie au blanchisseur ses roses et ses lis |
LIT | T'accommodes-tu mieux de ces douces ménades, Qui, dans leurs vains chagrins, sans mal toujours malades, Se font des mois entiers, sur un lit effronté, Traiter d'une visible et parfaite santé ? |
LIT | Elle [la joueuse] plaint le malheur de la nature humaine, Qui veut qu'en un sommeil où tout s'ensevelit, Tant d'heures sans jouer se consument au lit |
LIVRE | Éclaircis des rabbins les savantes ténèbres, Afin qu'en ta vieillesse un livre en maroquin Aille offrir ton travail à quelque heureux faquin.... |
LIVRE | Un pédant enivré de sa vaine science, Tout hérissé de grec, tout bouffi d'arrogance.... Croit qu'un livre fait tout, et que, sans Aristote, La raison ne voit goutte et le bon sens radote |
LIVRE | Après cela, docteur, va pâlir sur la Bible ; Va marquer les écueils de cette mer terrible ; Perce la sainte horreur de ce livre divin |
LIVRE | Dont les vers en paquets se vendent à la livre |
LIVRE | Prends-moi le bon parti, laisse-là tous les livres ; Cent francs au denier cinq, combien font-ils ? vingt livres ; C'est bien dit, va, tu sais tout ce qu'il faut savoir |
LOI | Lui seul [l'homme] vivant, dit-on, dans l'enceinte des villes.... Se fait des gouverneurs, des magistrats, des rois, Observe une police, obéit à des lois |
LOI | Moi ! que j'aille crier dans ce pays barbare, Où l'on voit tous les jours l'innocence aux abois Errer dans les détours d'un dédale de lois, Et, dans l'amas confus de chicanes énormes, Ce qui fut blanc au fond rendu noir par les formes |
LOI | Qui méprise Cotin n'estime point son roi, Et n'a, selon Cotin, ni Dieu, ni foi, ni loi |
LOI | Un libertin d'ailleurs qui sans âme et sans foi Se fait de son plaisir une suprême loi |
LORS | Dès lors que son démon commence à s'agiter, Tout, jusqu'à sa servante, est prêt à déserter |
LOT | Il est vrai, de tout temps la raison fut son lot [de l'homme] |
LOUER | Non, pour louer un roi que tout l'univers loue, Ma langue n'attend pas que l'argent la dénoue |
LOUVRE | Et fuyant des grandeurs la présence importune, Je ne vais point au Louvre adorer la fortune |
LOYER | Afin qu'en ta vieillesse un livre en maroquin Aille offrir ton travail à quelque heureux faquin Qui, pour digne loyer de la Bible éclaircie, Te paye en l'acceptant d'un " je vous remercie " |
LUBRIQUE | Et tous ces lieux communs de morale lubrique Que Lulli réchauffa des feux de sa musique |
LUCIFER | Il lui fera bientôt, aidé de Lucifer, Goûter en paradis les plaisirs de l'enfer |
LUCRÈCE | Et si leur sang tout pur ainsi que leur noblesse Est passé jusqu'à vous de Lucrèce en Lucrèce |
LUCRÈCE | Tout baigné des pleurs de sa Lucrèce |
LUGUBRE | Là d'un enterrement la funèbre ordonnance D'un pas lugubre et lent vers l'église s'avance |
LUIRE | Et dès qu'un mot plaisant vient luire à mon esprit, Je n'ai pas de repos qu'il ne soit en écrit |
LUMIÈRE | Sitôt que Chapelain met une oeuvre en lumière, Chaque lecteur d'abord lui devient un Linière |
LUMIÈRE | Le Jonas inconnu sèche dans la poussière : Le David imprimé n'a point vu la lumière |
LUMIÈRE | Mais en ma chambre à peine ai-je éteint la lumière, Qu'il ne m'est plus permis de fermer la paupière |
LUTTE | Enfin, pour arrêter cette lutte barbare, De nouveau l'on s'efforce, on crie, on les sépare |
LUXURIEUX, EUSE | De quel air penses-tu que ta sainte verra D'un spectacle enchanteur la pompe harmonieuse, Ces danses, ces héros à voix luxurieuse ? |
MACHINE | Car de penser alors que Dieu tourne le monde, Et règle les ressorts de la machine ronde.... |
MAGASIN | La fourmi, tous les ans traversant les guérets, Grossit ses magasins des trésors de Cérès |
MAIGRE | ....Un jambon d'assez maigre apparence Arrive sous le nom de jambon de Mayence |
MAIGRE | Quoi ! pour un maigre auteur que je glose en passant, Est-ce un crime après tout et si noir et si grand ? |
MAIN | Muse, c'est donc en vain que la main vous démange |
MAIN | C'est ainsi.... qu'Horace, jetant le sel à pleines mains, Se jouait aux dépens des Pelletiers romains |
MAIN-FORTE | Ou, si pour l'entraîner l'argent manque d'attraits, Bientôt l'ambition et toute son escorte Dans le sein du repos vient le prendre à main-forte, L'envoie en furieux au milieu des hasards Se faire estropier sur les pas des Césars |
MAINT, MAINTE | Aussitôt maint esprit fécond en rêveries.... |
MAINTENIR | Sa tranquille vertu.... Dans un coeur tous les jours nourri du sacrement, Maintient la vanité, l'orgueil, l'entêtement |
MAINTIEN | Certain fat qu'à sa mine discrète Et son maintien jaloux j'ai reconnu poëte |
MAISON | [Elle] Va pour les malheureux quêter dans les maisons |
MAISON | Un vieux valet restait.... Sa vue embarrassait ; il fallut s'en défaire ; Il fut de la maison chassé comme un corsaire |
MAISON | ....Il n'est point de fou qui par belles raisons Ne loge son voisin aux Petites-Maisons |
MAISON | Heureux si de son temps [d'Alexandre], pour cent bonnes raisons, La Macédoine eût eu des Petites-Maisons |
MAÎTRESSE | J'ignore ce grand art qui gagne une maîtresse |
MAL, ALE | Ces douces ménades Qui, dans leurs vains chagrins, sans mal toujours malades... |
MAL, ALE | Le mal qu'on dit d'autrui ne produit que du mal |
MAL, ALE | Un as mal à propos jeté |
MÂLE | Mâle aussi dangereux que femelle maligne [en parlant de l'équivoque, alors du genre masculin et du genre féminin] |
MALENCONTREUX, EUSE | .... Un sort malencontreux Conduit en cet endroit un grand troupeau de boeufs |
MALHEUR | Malheur donc à celui qu'une affaire imprévue Engage un peu trop tard au détour d'une rue [dans Paris] ! |
MALHEUREUX, EUSE | Engraisse-toi, mon fils, du suc des malheureux ; Et, trompant de Colbert la prudence importune, Va par tes cruautés mériter la fortune |
MALICE | Mais je veux que le sort, par un heureux caprice, Fasse de vos écrits prospérer la malice |
MALIGNITÉ | Ainsi parle un esprit languissant de mollesse, Qui, sous l'humble dehors d'un respect affecté, Cache le noir venin de sa malignité |
MALIN, MALIGNE | T'ai-je peint la maligne aux yeux faux, au coeur noir ? |
MALIN, MALIGNE | Souvent j'habille en vers une maligne prose ; C'est par là que je vaux, si je vaux quelque chose |
MALIN, MALIGNE | C'est par là qu'un auteur que presse l'indigence Peut des astres malins corriger l'influence |
MALLE | Mais la postérité d'Alfane et de Bayard, Quand ce n'est qu'une rosse est vendue au hasard, ....Et va porter la malle ou tirer la charrue |
MANDÉ, ÉE | Courtois et Denyau [médecins], mandés à son secours |
MANDILLE | Et l'eût-on vu porter la mandille à Paris.... |
MANGEANT, ANTE | Et toujours bien mangeant, mourir par métaphore |
MANGER | Qu'avez-vous donc, dit-il, que vous ne mangez pas ? |
MANGER | [Il] A fait, en bien mangeant, l'éloge des morceaux |
MANIE | L'amour de vos aïeux passe en vous pour manie |
MANIÈRE | Voilà le sexe peint d'une noble manière ! |
MANQUER | Je consens de bon coeur.... Qu'à Paris le gibier manque tous les hivers |
MANQUER | Ah ! monsieur, m'a-t-il dit, je vous attends demain, N'y manquez pas au moins |
MANTEAU | Mais qui, n'étant vêtu que de simple bureau, Passe l'été sans linge et l'hiver sans manteau |
MARCHAND, ANDE | Sitôt.... Que, retiré chez lui, le paisible marchand Va revoir ses billets et compter son argent |
MARCHER | L'estropié marcha, l'aveugle ouvrit les yeux |
MARCHER | Crois-tu que, toujours ferme au bord du précipice, Elle pourra marcher sans que le pied lui glisse ? |
MARCHER | Debout, dit l'avarice, il est temps de marcher |
MARCHER | Mais en vain pour un temps une taxe l'exile [un partisan] ; On le verra bientôt, pompeux, en cette ville, Marcher encor chargé des dépouilles d'autrui |
MARI | Ce marquis indocile Qui, depuis quinze jours dans le piége arrêté, Entre les bons maris pour exemple cité.... |
MARI | La revêche bizarre, Qui, sans cesse d'un ton par la colère aigri, Gronde, choque, dément, contredit un mari |
MARIAGE | Il n'est point de repos ni de paix avec elle ; Son mariage n'est qu'une longue querelle |
MARIER | Alcippe, il est donc vrai, dans peu tu te maries |
MARMITON | Deux marmitons crasseux, revêtus de serviettes |
MAROQUIN | Afin qu'en ta vieillesse un livre en maroquin Aille offrir ton travail à quelque heureux faquin.... |
MARQUER | [Molière] Qui sais à quel coin se marquent les bons vers |
MARTEAU | Un affreux serrurier, laborieux Vulcain.... De cent coups de marteau me va fendre la tête |
MARTYR, YRE | Tu fis dans une guerre et si triste et si longue Périr tant de chrétiens, martyrs d'une diphthongue |
MASQUE | Ses coiffes d'où pendait au bout d'une ficelle Un vieux masque pelé presque aussi hideux qu'elle |
MASQUE | Eh quoi ! lorsqu'autrefois Horace, après Lucile, ....Allait ôter le masque aux vices de son temps |
MASSACRE | L'Europe fut un champ de massacre et d'horreur |
MASSE | Rien ne le rebuta, ni sa vue éraillée [d'une femme], Ni sa masse de chair bizarrement taillée |
MASSEPAIN | Le premier massepain pour eux [les directeurs], je crois, se fit, Et le premier citron à Rouen fut confit |
MASSIER | Deux marmitons crasseux, revêtus de serviettes, Lui servaient de massiers, et portaient deux assiettes |
MATIÈRE | Et sur cette matière [les infidélités des femmes] J'ai lu tout ce qu'ont fait la Fontaine et Molière |
MATIN | La fantasque inégale, Qui, m'aimant le matin, souvent me hait le soir |
MATIN | Voilà l'homme en effet ; il va du blanc au noir ; Il condamne au matin ses sentiments du soir |
MAUDIRE | Mais quand j'ai bien maudit et Muses et Phébus |
MAUDIT, ITE | Le mérite et l'esprit ne sont plus à la mode ; Un poëte.... s'y voit [à Paris] maudit de Dieu |
MAXIME | Le vin au plus muet fournissant des paroles, Chacun a débité ses maximes frivoles, Réglé les intérêts de chaque potentat.... |
MÉCÉNE | On doit tout espérer d'un monarque si juste ; Mais sans un Mécenas à quoi sert un Auguste ? |
MÉCONTENT, ENTE | Mais un esprit sublime.... Et, toujours mécontent de ce qu'il vient de faire, Il plaît à tout le monde et ne saurait se plaire |
MÉDIRE | Il vaut mieux s'occuper à jouer qu'à médire |
MÉDISANCE | Est-ce donc là médire ou parler franchement ? Non, non, la médisance y va plus doucement |
MÉDISANCE | Un esprit né sans fard, sans basse complaisance, Fuit ce ton radouci que prend la médisance |
MÉDISANT, ANTE | ....Mais tout n'irait que mieux, Quand de ces médisants [les poëtes satiriques] l'engeance tout entière Irait la tête en bas rimer dans la rivière |
MÉLANCOLIE | Pauvre esprit, dira-t-on, que je plains ta folie ! Modère ces bouillons de ta mélancolie |
MÊLÉ, ÉE | Sentez-vous le citron dont on a mis le jus Avec des jaunes d'oeuf mêlés dans du verjus ? |
MÊLÉ, ÉE | À peine ai-je senti cette liqueur traîtresse, Que de ces vins mêlés j'ai reconnu l'adresse |
MÊLER | Tandis que dans les airs mille cloches émues Et se mêlant au bruit de la grêle et des vents.... |
MÊLER | Mêlez-vous de boire, je vous prie, A l'auteur sur-le-champ aigrement reparti |
MELON | Ou quelque longue pluie, inondant vos vallons, A-, t-elle fait couler vos vins et vos melons ? |
MÉMOIRE | D'un conte odieux Vous avez, comme moi, sali votre mémoire |
MÉMOIRE | Ce magistrat de hideuse mémoire |
MENACER | Là, sur une charrette, une poutre branlante Vient menaçant de loin la foule qu'elle augmente |
MÉNADE | T'accommodes-tu mieux de ces douces ménades, Qui, dans leurs vains chagrins, sans mal toujours malades.... |
MÉNAGER | Aujourd'hui toutefois, sans trop le ménager [un homme entiché de sa noblesse], Sur ce ton un peu haut je vais l'interroger |
MENDICITÉ | L'avarice.... Peut faire dans les biens trouver la pauvreté, Et nous réduire à pis que la mendicité |
MENSONGE | De nouveau tu semas tes captieux mensonges |
MENTAL, ALE | Elle lit Rodriguez, fait l'oraison mentale |
MENTIR | C'est alors qu'on trouva, pour sortir d'embarras, L'art de mentir tout haut en disant vrai tout bas |
MENTIR | .... Vous en avez menti, Reprend le campagnard, et, sans plus de langage, Lui jette pour défi son assiette au visage |
MÉPRISER | Qui méprise Cotin n'estime point son roi |
MER | Après cela, docteur, va pâlir sur la Bible, Va marquer les écueils de cette mer terrible |
MERCURE | Et tout ce que Segoing dans son Mercure entasse |
MERVEILLEUX, EUSE | Ces poulets sont d'un merveilleux goût |
MESSE | Ce matin donc, séduit par sa vaine promesse, J'y cours [au dîner] midi sonnant, au sortir de la messe |