Définition de FROC

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : frok ; d'après Chifflet, Gramm. p. 208, le c ne se prononçait pas devant une consonne

DÉFINITIONS

1
La partie de l'habit des moines qui couvre la tête et les épaules.
2
Sémantique : Par extension, l'habillement entier. Mettre son froc.
L'on se couvre d'un froc pour tromper le jaloux
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. IX
Sémantique : Fig. La profession monacale.
Vous ne serez pas obligée de le mettre dans un froc
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 264
Il [l'homme] tourne au moindre vent, il tombe au moindre choc, Aujourd'hui dans un casque, et demain dans un froc
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. VIII
L'empereur Lothaire ne vécut dans le froc que six jours
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans Moeurs, 24
Il ne sait pas que la charrue est plus noble que le froc
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans l'Homme aux 40 écus, Raisonnement sur les moines
Prendre le froc, se faire moine.
Porter le froc, être moine.
Quitter le froc, sortir d'un monastère avant d'être profès, et aussi renoncer à la vie religieuse.
Il n'est moine si saint qui n'en quittât le froc
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. II
Sémantique : Familièrement. Jeter le froc aux orties, ou, simplement, jeter le froc, renoncer à la vie religieuse.
Sémantique : Par extension, quitter la profession, l'occupation qu'on avait embrassée.
Ce sera un grand bonheur si vous ne jetez pas le froc
de Françoise d'Aubigné, marquise de MAINTENON dans Lett. à Mme de Ventadour, 1er avr. 1704
Renoncer à quelque habitude que ce soit.
Point de sauces, point de ragoûts ; j'espère bien jeter un peu cet hiver le froc aux orties dans notre jolie auberge
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 27 sept. 1687
3
Grande robe que les religieux de Saint-Benoît mettent par-dessus leurs autres habits, pour assister au choeur, et lorsqu'ils paraissent hors de leurs monastères.
4
Sorte d'étoffe grossière de laine. Les frocs forts contiendront 30 aunes de long sur le métier, pour avoir 24 après les apprêts, Lett. patentes, 22 juill. 1780, art. 4, Orléans.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Car d'ax [eux] meïsmes sont si chaut Lor hauberc, que li suens [le sien] ne vaut à chascun gueres plus d'un froc
de CHRESTIEN DE TROYES dans Chev. au lyon, v. 843
2
XIIIe s.
Et de noirs fros [elles] erent vestues
dans Lai du trot
3
XVe s.
Car pour mon vieil ami trouver [il] Faudroit le froc quitter et vendre
de BASSELIN dans LIII

ÉTYMOLOGIE

1
Bourguig. frâ ; norm. frot, étoffe grossière en laine ; provenç. floc ; angl. frock. On le tire du germanique : bas-latin, hrocus, rocus ; anc. h. allem. hroch, qui signifie habit et qui est l'allemand Rock, habit. On remarquera le provençal floc qui se confond avec floc, flocon ; ç'a été une raison pour Diez de rejeter l'étymologie précédente et de voir dans froc un dérivé du latin floccus, flocon de laine. Mais on ne peut écarter le bas-latin hrocus, qui est certainement germanique, et qui a pu donner froc ; comparez FREUX et FRIME.

Synonymes de FROC

Phonétiquement proche de FROC