Définition de LAQUAIS

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : la-kê ; l's se lie : un la-kê-z effroné

DÉFINITIONS

1
Valet de livrée, employé principalement pour suivre son maître ou sa maîtresse.
Qui passera de nous deux ? qui cédera la place à l'autre ? le moins habile ? mais je suis aussi habile que lui ; il faudrait se battre sur cela ; il a quatre laquais, et je n'en ai qu'un : cela est visible, il n'y a qu'à compter ; c'est à moi à céder, et je suis un sot si je conteste
de Blaise PASCAL dans Pensées, V, 6, édition HAVET.
Je vous promets un laquais fort grand ; les petits ne sont bons à rien
de Françoise d'Aubigné, marquise de MAINTENON dans Lett. à M. d'Aubigné, t. I, p. 172, dans POUGENS
Alidor, dit un fourbe, il est de mes amis ; Je l'ai connu laquais avant qu'il fût commis
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. IX
Le bel honneur pour vous en voyant vos ouvrages Occuper le loisir des laquais et des pages
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans ib.
L'auteur des Pensées se soumettant aux quatre laquais [laissant passer celui qui a quatre laquais, tandis que lui n'en a qu'un] est bien autrement philosophe que ces penseurs que les quatre laquais ont révolté
de François René CHATEAUBRIAND dans Génie, III, II, 6
Je dis... qu'à nous deux, Monseigneur, nous faisons un assemblage infâme : J'ai l'habit d'un laquais, et vous en avez l'âme
de Victor HUGO dans Ruy Blas, V, 3
Mentir comme un laquais, mentir avec impudence, mentir habituellement.
Parasite effronté, menteur comme un laquais, Vivant toujours d'emprunt et ne payant jamais
de Philippe Néricault DESTOUCHES dans Diss. II, 1
Il y aurait une cruauté révoltante à citer en présence d'un domestique un proverbe qui insultât à sa condition, comme celui-ci : mentir comme un laquais
de Stéphanie Félicité Ducrest de St-Albin, comtesse de GENLIS dans Veillées du chât. t. II, p. 448, dans POUGENS

HISTORIQUE

1
XVe s.
En l'année passée, au dernier voyage de l'armée de Catalogne, le suppliant eut charge de par son capitaine de mener et conduire certain nombre de gens arbalestriers, apelés laquaiz
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans lacinones.
Deux hommes de guerre que, selon l'usage du temps present en fait de guerre, on nomme halagues
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans ib.
Alagues, alacays, et lacays
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans ib.
2
XVIe s.
Ces champisses contenances de nos laquais y estoient aussi [chez les Romains]
de Michel de MONTAIGNE dans I, 374
Le bastion que le seigneur de Milho, avec quelques autres capitaines de gens de pied et trois mille laquais françois, eut en garde
de JEAN D'AUTON dans Annales de Louis XII, p. 160, dans LACURNE
N'ayant chacun que deux chevaux et un valet et un laquais
de Pierre de Bourdeille, seigneur et abbé de BRANTÔME dans Capit. franc. t. IV, p. 88, dans LACURNE

ÉTYMOLOGIE

1
Espagn. et portug. lacayo ; ital. lacchè. D'après Diez, laquais provient d'un radical qui est dans le provençal lacai, gourmand ; anc. portug. lecco, répondant au provençal lec, même sens, de l'ancien verbe leccare, lécher, être gourmand. D'autre part, d'Herbelot le tire de l'arabe lacaa, exposer : enfant exposé ; et Pihan, avec plus de vraisemblance, de l'arabe lakiyy, attaché à quelqu'un ou à quelque chose. Ce qui appuie une origine arabe, c'est que le mot est originairement espagnol et portugais, et qu'une de ses formes est alacay ; c'est là que nous l'avons pris, comme le montre l'historique alagues, alacays, et c'est de nous qu'il vient en italien. On remarquera que primitivement il a signifié une sorte de soldat.

Synonymes de LAQUAIS

Termes proches de LAQUAIS