L'oeuvre Le lutrin de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX
Ecrit par Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX
Date : 1673-1683
Citations de "Le lutrin"
Utilisé pour le mot | Citation |
ABATTRE | Les livres sur Évrard fondent comme la grêle Qui, dans un grand jardin, à coups impétueux, Abat l'honneur naissant des rameaux fructueux |
ABÎMER | Pour soutenir tes droits.... Abîme tout plutôt, c'est l'esprit de l'Église |
ABSTINENCE | Le seul chanoine Évrard d'abstinence incapable |
ACCUSER | Où donc est ce grand coeur dont tantôt l'allégresse Semblait du jour trop long accuser la paresse ? |
AFFADI, IE | [Il] a longtemps le teint pâle et le coeur affadi |
ÂGE | Ce vieillard dans le choeur a déjà vu quatre âges |
ÂGE | Le monde, de qui l'âge avance les ruines, Ne peut plus enfanter de ces âmes divines |
AIGRE | Mais Evrard, en passant coudoyé par Boirude, Ne sait point contenir son aigre inquiétude |
AIS | Sur l'ais qui le soutient auprès d'un Avicenne Deux des plus forts mortels l'ébranleraient à peine |
ALCORAN | Pour moi, je lis la Bible autant que l'Alcoran |
ALCÔVE | Dans le réduit obscur d'une alcôve enfoncée |
ALLER | Et le Rhin de ses flots ira grossir la Loire, Avant que tes faveurs sortent de ma mémoire |
ALLONGER ou ALONGER | Sidrac, à qui l'âge allonge le chemin |
APPELER | Les cloches dans les airs de leurs voix argentines Appelaient à grand bruit les chantres à matines |
APPRÊTER | À suivre ce grand chef, l'un et l'autre s'apprête |
ARGENTIN, INE | Les cloches, dans les airs, de leurs voix argentines, Appelaient à grand bruit les chantres à matines |
ARMER | Chacun s'arme au hasard du livre qu'il rencontre |
ARMORIER | Et pour toute vertu fit au dos d'un carrosse, à côté d'une mitre armorier sa crosse |
ARRÊTER | L'un et l'autre rival, s'arrêtant au passage, Se mesurent des yeux |
ASSIDU, UE | D'écoliers libertins une troupe indocile, Loin des yeux d'un préfet au travail assidu, Va tenir quelquefois un brelan défendu |
ASSIETTE | Garde au sein du tumulte une assiette tranquille |
ASSURER | Girot en vain l'assure |
ATTENTIF, IVE | Le fidèle, attentif aux règles de sa loi |
ATTRISTÉ, ÉE | Il rend tous ses voisins attristés de sa joie |
AUMÔNIER | Le prudent Gilotin, son aumônier fidèle |
AUMUCE et AUMUSSE | Déjà, l'aumusse en main, il marche vers l'église |
AUTRUI | Pour consumer autrui, le monstre se consume |
AVENUE | De leurs appartements percer les avenues |
BANNIÈRE | Illustre porte-croix, par qui notre bannière N'a jamais en marchant fait un pas en arrière |
BARREAU | Si quelque exploit nouveau Chaque jour, comme moi, vous traînait au barreau |
BASSE | Et Gorillon la basse et Grandin le fausset |
BÂTIR | Et sur un bois détruit bâtit mille procès |
BÉNÉDICTION | Lui donne toutefois la bénédiction |
BILLET | Que l'on tire au billet ceux que l'on doit élire |
BLÊME | La disette au teint blême et la triste famine.... |
BOEUF | Quatre boeufs attelés, d'un pas tranquille et lent, Promenaient dans Paris le monarque indolent |
BOUCHE | Le monstre composé de bouches et d'oreilles [la Renommée] |
BOUGE | Mais d'un bouge prochain accourant à ce bruit.... |
BOUGIE | Ils rallument le feu de leur bougie éteinte |
BOURGEON | Elle peint de bourgeons son visage guerrier |
BRELAN | D'écoliers.... une troupe.... Va tenir quelquefois un brelan défendu |
BRILLANT, ANTE | Des chanoines vermeils et brillants de santé |
BROUILLER | Un des noms reste encore, et le prélat par grâce Une dernière fois les brouille et les ressasse |
BROUILLER | J'aurai pu jusqu'ici brouiller tous les chapitres |
BROYER | L'autre broie en riant le vermillon des moines |
BRUIT | Les cloches argentines Appelaient à grand bruit les chantres à matines |
BRUIT | Là le chantre à grand bruit arrive et se fait place |
BUIS | Et deux fois de sa main le buis [peigne] tombe en morceaux |
BULLE | Attends-tu donc que sans bulle et sans titre.... |
BUVANT, ANTE | Et de chantres buvants les cabarets sont pleins |
CAILLOU | Des veines d'un caillou qu'il frappe au même instant, Il fait jaillir un feu qui petille en sortant |
CANONISTE | N'en doutez pas, leur dit ce savant canoniste |
CÉDER | Aux cris d'un vil oiseau vous cédez sans combat |
CÉLESTIN | Quoi, dit-elle d'un ton qui fit trembler les vitres, J'aurai pu jusqu'ici brouiller tous les chapitres, Diviser cordeliers, carmes et célestins |
CESSER | Cesse donc à mes yeux d'étaler un vain titre |
CHAMP | Viens combattre en champ clos aux joutes du barreau |
CHAMPION | Aussitôt contre Évrard vingt champions s'élancent |
CHANOINE | Ses chanoines vermeils et brillants de santé S'engraissaient d'une longue et sainte oisiveté |
CHANTRE | Les cloches, dans les airs, de leurs voix argentines, Appelaient à grand bruit les chantres à matines |
CHANTRE | C'est en vain que le chantre abusant d'un faux titre.... |
CHAOS | .... Fit régler le chaos des ténébreuses lois |
CHAPELAIN | Le souper hors du choeur chasse les chapelains |
CHAPELLE | Parmi les doux loisirs d'une paix fraternelle, Paris voyait fleurir son antique chapelle |
CHAPITRE | C'est en vain que le chantre, abusant d'un faux titre, Deux fois l'en fit ôter [un lutrin] par les mains du chapitre |
CHARMÉ, ÉE | La Piété charmée Sent renaître la joie en son âme calmée |
CHAUD, CHAUDE | .... je vois bien où tend tout ce discours trompeur, Reprend le chaud vieillard ; le prélat vous fait peur |
CHICANE | Lui souffle avec ces mots l'ardeur de la chicane |
CHICANE | Là, sur des tas poudreux de sacs et de pratiques, Hurle tous les matins une sibylle étique ; On l'appelle Chicane ; et ce monstre odieux Jamais pour l'équité n'eut d'oreilles ni d'yeux |
CHOIX | Ces volumes sans choix à la tête jetés |
CHORISTE | Lorsqu'en ce sacré lieu, par un heureux hasard, Entrent Jean le choriste et le sonneur Girard |
CILICE | Le moine secoua le cilice et la haire |
CIMENT | D'un ciment éternel ton église est bâtie |
CLERC | Aborder sans argent un clerc de rapporteur |
CLERGÉ | Elle y voit aborder le marquis, la comtesse, Le bourgeois, le manant, le clergé, la noblesse |
CLIENT | Non loin de ce palais où je rends mes oracles, Est un vaste séjour des mortels révéré Et de clients soumis à toute heure entouré |
CLOCHE | Les cloches dans les airs de leurs voix argentines, Appelaient à grand bruit les chantres à matines |
CLOCHER | La Nuit baisse la vue et du haut du clocher Observe les guerriers, les regarde marcher |
COCHE | Elle y voit par le coche et d'Évreux et du Mans Accourir... |
COGNÉE | Sur son épaule il charge une lourde cognée |
COHORTE | Il sort demi-paré ; mais déjà sur sa porte Il voit de saints guerriers une ardente cohorte, Qui tous, remplis pour lui d'une égale vigueur.... |
COLORIS | L'autre broie en riant le coloris des moines |
COMTE | Les rois.... S'endormaient sur le trône, et, me servant sans honte, Laissaient le sceptre aux mains ou d'un maire ou d'un comte |
CONNAÎTRE | Si, dès mes premiers ans, heurtant tous les mortels, L'encre a toujours pour moi coulé sur tes autels [de la chicane], Daigne encor me connaître en ma saison dernière |
CONSULTER | Consultons sur ce point quelque auteur signalé |
CONTOUR | Quatre rideaux pompeux par un double contour En défendent l'entrée à la clarté du jour |
COUDOYÉ, ÉE | Mais Evrard, en passant, coudoyé par Boirude, Ne sait point contenir son aigre inquiétude |
COURBER | Lui-même, se courbant, s'apprête à le rouler [le lutrin] |
COUSSIN | Son menton sur son sein descend à double étage ; Et son corps ramassé dans sa courte grosseur Fait gémir les coussins sous sa molle épaisseur |
COUTUME | La coutume porte que.... Sans cesse feuilletant les lois et la coutume |
COUVERT, ERTE | ....Le héros en prière Demeura tout couvert de feux et de lumière |
CRASSE | L'ambition partout chassa l'humilité, Dans la crasse du froc logea la vanité |
CRÉCELLE | Prenons du saint jeudi la bruyante crécelle |
CRÊPE | Dès que l'ombre tranquille Viendra d'un crêpe noir envelopper la ville |
CRIN | [Un dragon en forme de lutrin] Dont le triangle affreux tout hérissé de crins.... |
CRINIÈRE | Ce nouvel Adonis à la blonde crinière |
CRUCHE | D'un vin pur et vermeil il fait remplir sa coupe ; Il l'avale d'un trait, et, chacun l'imitant, La cruche au large ventre est vide en un instant |
DÉCOLORÉ, ÉE | Le nouveau Cicéron tremblant, décoloré |
DÉFENDRE | Le désolé vieillard, qui hait la raillerie, Lui défend de parler, sort du lit en furie |
DÉGOÛT | À quoi bon ce dégoût et ce zèle inutile ? Est-il donc, pour jeûner, quatre-temps ou vigile ? |
DÉJEUNER | Du reste, déjeunons, messieurs, et buvons frais |
DÉJEUNER ou DÉJEUNÉ | .... Qu'un ample déjeuné Longtemps nous tienne à table et s'unisse au dîné |
DESSERVIR | Si tôt que du nectar la troupe est abreuvée, On dessert.... |
DÉVORÉ, ÉE | Et l'orphelin n'est plus dévoré du tuteur |
DEXTRE | Il tira du manteau sa dextre vengeresse |
DIFFÉRER | Si mon coeur de tout temps facile à tes désirs, N'a jamais d'un moment différé tes plaisirs |
DIGESTE | Du Digeste et du Code ouvre-nous le dédale, Et montre-nous cet art connu de tes amis, Qui dans ses propres lois embarrasse Thémis |
DIGNITÉ | De votre dignité soutenez mieux l'éclat |
DILIGENT, ENTE | Sous leurs pas diligents le chemin disparaît |
DÎNER ou DÎNÉ | Reprenez vos esprits, et souvenez-vous bien Qu'un dîné réchauffé ne valut jamais rien |
DIRE | Elle dit, et du vent de sa bouche profane Lui souffle avec ces mots l'ardeur de la chicane |
DISCORDE | Quand la Discorde encor toute noire de crimes, Sortant des cordeliers pour aller aux minimes, Avec cet air hideux qui fait frémir la paix, S'arrêta près d'un arbre auprès de son palais |
DISGRÂCE | La Discorde, qui voit leur honteuse disgrâce, Dans les airs cependant tonne, éclate, menace |
DIVISER | J'aurai pu jusqu'ici brouiller tous les chapitres, Diviser cordeliers, carmes et célestins |
DORMIR | C'est là que le prélat, muni d'un déjeuné, Dormait d'un léger somme, attendant le dîné |
DOULOUREUX, EUSE | Aux élans redoublés de sa voix douloureuse, Tous ses valets tremblants quittent la plume oiseuse |
DRAP | Quoi ! même dans ton lit, cruel entre deux draps.... |
DUVET | Là, parmi les douceurs d'un tranquille silence, Règne sur le duvet une heureuse indolence |
ÉBRANLER | Le sacristain, bouillant de zèle et de courage, Le prend [un Quinault], se cache, approche, et, droit entre les yeux, Frappe du noble écrit l'athlète audacieux ; Mais c'est pour l'ébranler une faible tempête ; Le livre sans vigueur mollit contre sa tête |
ÉBRANLER | Sur l'ais qui le soutient auprès d'un Avicenne, Deux des plus forts mortels l'ébranleraient à peine |
ÉBRANLER | Raffermis ma vertu, qu'ébranlent tes soupirs |
ÉCHEVELÉ, ÉE | Elle accourt l'oeil en feu, la tête échevelée |
ÉCOULER (S') | La foule Avec un bruit confus par les portes s'écoule |
ÉCUMANT, ANTE | Là bornant son discours, encor tout écumante, Elle souffle aux guerriers l'esprit qui la tourmente |
EFFARÉ, ÉE | Son amante effarée Demeure le teint pâle.... |
EFFORT | Sur l'ais qui le soutient auprès d'un Avicenne, Deux des plus forts mortels l'ébranleraient à peine ; Le chanoine pourtant l'enlève sans effort |
EFFRAYANT, ANTE | Mille oiseaux effrayants, mille corbeaux funèbres, De ces murs désertés habitent les ténèbres |
ÉGLISE | D'un ciment éternel ton Église est bâtie, Et jamais de l'enfer les noirs frémissements N'en pourront ébranler les fermes fondements |
ÉLAN | Aux élans redoublés de sa voix douloureuse Tous ses valets tremblants quittent la plume oiseuse |
ÉLANCER | Contre moi sur mon banc je le vois qui s'élance |
ÉLIRE | Que l'on tire au billet ceux que l'on doit élire |
EMBONPOINT | Ce discours, que soutient l'embonpoint du visage, Rétablit l'appétit, réchauffe le courage |
ENCENSER | Qui voudra désormais encenser mes autels ? |
ENFANTER | Le monde, de qui l'âge avance les ruines, Ne peut plus enfanter de ces âmes divines |
ENGRAISSER | Les chanoines, vermeils et brillants de santé, S'engraissaient d'une longue et sainte oisiveté |
ENTREMISE | Et toi, fameux héros, dont la sage entremise De ce schisme naissant débarrassa l'Église |
ENVISAGER | L'un et l'autre rival, s'arrêtant au passage, Se mesure des yeux, s'observe, s'envisage |
ÉPAISSEUR | Son menton sur son sein descend à double étage, Et son corps, ramassé dans sa courte grosseur, Fait gémir les coussins sous sa molle épaisseur |
ÉPAULE | Je vous ai vu cent fois sous sa main bénissante Courber servilement une épaule tremblante |
ÉPINE | Couraient chercher le ciel au travers des épines |
ESPÉRER | J'espérais y régner sans effroi ; Moines, abbés, prieurs, tout s'arme contre moi |
ET | On dit que ton front jaune et ton teint sans couleur Perdit en ce moment son antique pâleur |
ÉTAGE | Elle fuit, et, de pleurs inondant son visage, Seule pour s'enfermer vole au cinquième étage |
ÉTAGE | Son menton sur son sein descend à double étage |
ÉTENDRE | [La Mollesse] Soupire, étend les bras, ferme l'oeil et s'endort |
ÉTINCELER | Mais déjà la fureur dans vos yeux étincelle |
ÉTROIT, OITE | Il me favorisa même quelquefois de sa plus étroite confidence et me fit voir son ame entière, et que n'y vis-je point ! |
EXIGER | Si, pour te prodiguer mes plus tendres caresses, Je n'ai point exigé ni serments, ni promesses |
EXPLOIT | Tous les jours il m'éveille au bruit de ses exploits |
FAINÉANT, ANTE | Hélas ! qu'est devenu ce temps, cet heureux temps, Où les rois s'honoraient du nom de fainéants ? |
FATIGUER | Je me fatiguerais à te tracer le cours Des outrages cruels qu'il me fait tous les jours |
FAUSSET | Et Gorillon la basse et Grandin le fausset |
FERMOIR | Un vieil infortiat.... Où pendait à trois clous un reste de fermoir |
FERTILE | L'Église était alors fertile en grands courages |
FEU | Rien ne peut arrêter sa vigilante audace [de Louis XIV] ; L'été n'a point de feux, l'hiver n'a point de glace |
FIEL | Tant de fiel entre-t-il dans l'âme des dévots ! |
FIERTÉ | Sa fierté l'abandonne, il tremble, il cède, il fuit |
FLEUR | La jeunesse en sa fleur brille sur son visage |
FLEURIR | Parmi les doux plaisirs d'une paix fraternelle, Paris voyait fleurir son antique chapelle |
FOLÂTRER | Les plaisirs nonchalants folâtrent à l'entour |
FORFAIT | Ô toi [ô nuit], de mon repos compagne aimable et sombre, à de si noirs forfaits prêteras-tu ton ombre ? |
FORTUNÉ, ÉE | ....Et d'un bras fortuné Bénit subitement le guerrier consterné |
FOUDROYER | Bruxelle attend le coup qui la doit foudroyer |
FOUGUEUX, EUSE | Leur appétit fougueux, par l'objet excité, Parcourt tous les recoins d'un monstrueux pâté |
FRAIS, FRAÎCHE | Du reste, déjeunons, messieurs, et buvons frais |
FRAPPER | Et, droit entre les yeux, [il] Frappe du noble écrit l'athlète audacieux |
FRATERNEL, ELLE | Parmi les doux plaisirs d'une paix fraternelle |
FRAYEUR | Il donne à la frayeur ce qu'il doit au respect |
FRÉMIR | Et déjà, tout confus, croyant midi sonné, En soi-même frémit de n'avoir pas dîné |
FRÉMISSEMENT | D'un ciment éternel ton église est bâtie, Et jamais de l'enfer les noirs frémissements N'en sauraient ébranler les fermes fondements |
FRÉQUENTÉ, ÉE | Entre ces vieux appuis dont l'affreuse grand'salle Soutient l'énorme poids de sa voûte infernale, Est un pilier fameux des plaideurs respecté Et toujours de Normands à midi fréquenté |
FRIMAS | J'allai chercher le calme au séjour des frimas |
FRIVOLE | Mais, ô d'un déjeuner vaine et frivole attente ! |
FRONT | Son front, nouveau tondu, symbole de candeur, Rougit en approchant d'une honnête pudeur |
FRUCTUEUX, EUSE | La grêle.... qui.... Abat l'honneur naissant des rameaux fructueux |
FUIR | Sa fierté l'abandonne, il tremble, il cède, il fuit |
FUNÈBRE | Mille oiseaux effrayants, mille corbeaux funèbres De ces murs désertés habitent les ténèbres |
FUREUR | Quelle fureur, dit-il, quelle aveugle caprice, Quand le dîner est prêt, vous appelle à l'office ! |
FUREUR | Gilotin en gémit, et, sortant de fureur.... |
FURIE | Tel qu'on voit un taureau qu'une guêpe en furie A piqué dans les flancs aux dépens de sa vie |
FUSEAU | Tel, Hercule en filant rompait tous les fuseaux |
FUSIL | Boirude ....Les arrête, et, tirant un fusil de sa poche, Des veines d'un caillou qu'il frappe au même instant, Il fait jaillir un feu qui pétille en sortant |
GARDE | Le vigilant Girot.... C'est d'un maître si saint le plus digne officier ; La porte dans le choeur à sa garde est commise |
GÉMIR | Evrard a beau gémir du repas déserté |
GÉMIR | Et son corps, ramassé dans sa courte grosseur, Fait gémir les coussins sous sa molle épaisseur |
GÉMISSEMENT | Et l'orgue même en pousse un long gémissement |
GENOU | ....Profanes, à genoux ! |
GÉSIR | C'est là que du lutrin gît la machine énorme |
GLACE | Rien ne peut arrêter sa vigilante audace : L'été n'a point de feux ; l'hiver n'a point de glace |
GLACE | Il ne sent plus le poids ni les glaces de l'âge |
GLACÉ, ÉE | S'il fallait, sans amis, briguant une audience, D'un magistrat glacé soutenir la présence |
GOTHIQUE | À ces mots il saisit un vieil infortiat, Inutile ramas de gothique écriture |
GOTHIQUE | L'élève de Barbin Veut en vain s'opposer à leur fureur gothique |
GOUTTEUX, EUSE | On dit que ton front jaune et ton teint sans couleur Perdit en ce moment son antique pâleur, Et que ton corps goutteux, plein d'une ardeur guerrière, Pour sauter au plancher fit deux pas en arrière |
GRAVE | Et garde-toi de rire en ce grave sujet |
GRÊLE | Les livres sur Évrard fondent comme la grêle |
GROSSEUR | Et son corps, ramassé dans sa courte grosseur, Fait gémir les coussins sous sa molle épaisseur |
GROSSIR | Pourquoi toi-même, en proie à tes vives douleurs, Cherches-tu sans raison à grossir tes malheurs ? |
GUERRE | Pendant que tout conspire à la guerre sacrée |
GUERRIER, IÈRE | Là, bornant son discours, encor tout écumante, Elle souffle aux guerriers [les chanoines de la Sainte-Chapelle] l'esprit qui la tourmente |
GUIDER | Muse, c'est à ce coup que mon esprit timide Dans sa course élevée a besoin qu'on le guide |
HABITER | Mille oiseaux effrayants, mille corbeaux funèbres De ces murs [la tour de Monthléry] désertés habitent les ténèbres |
HAGARD, ARDE | Et le barreau n'a point de monstres si hagards, Dont mon oeil n'ait cent fois soutenu les regards |
HAIRE | Le moine secoua le cilice et la haire |
HALEINE | Le vieillard, accablé de l'horrible Artamène, Tombe aux pieds du prélat sans pouls et sans haleine |
HARDI, IE | Ô toi.... Qui, par les traits hardis d'un bizarre pinceau, Mis l'Italie en feu pour la perte d'un seau |
HASARD | Chacun s'arme au hasard du livre qu'il rencontre |
HÂTÉ, ÉE | Les morceaux trop hâtés se pressent dans sa bouche |
HERCULE | Tel Hercule filant rompait tous les fuseaux |
HERMINE | Sans sortir de leurs lits plus doux que leurs hermines |
HÉSITER | Le nouveau Cicéron tremblant, décoloré, Cherche en vain son discours sur sa langue égaré ; ....Il hésite, il bégaie... |
HEURE | Donnons à ce grand oeuvre [la destruction du lutrin] une heure d'abstinence ; Et qu'au retour tantôt un ample déjeuner.... |
HEURTER | Là, Xénophon dans l'air heurte contre un La Serre |
HIVER | L'été n'a point de feux, l'hiver n'a point de glace |
HIVER | Là, depuis trente hivers un hibou retiré |
HONNEUR | Marchez, courez, volez où l'honneur vous appelle |
HONNEUR | Martyr glorieux d'un point d'honneur nouveau |
HONNEUR | ....La grêle Qui, dans un grand jardin, à coups impétueux, Abat l'honneur naissant des rameaux fructueux |
HORREUR | D'une subite horreur leurs cheveux se hérissent |
HORREUR | Et, dans la sacristie entrant, non sans terreur, En percent jusqu'au fond la ténébreuse horreur |
HORREUR | Partez ; mais à ces mots les champions pâlissent, De l'horreur du péril leurs courages frémissent |
HUISSIER | Valet souple au logis, fier huissier à l'église |
HUMECTÉ, ÉE | D'un breuvage.... Gilotin, avant tout, le veut voir humecté |
HUMILITÉ | L'ambition partout chassa l'humilité |
HURLEMENT | Allez donc de ce pas par de saints hurlements Vous-mêmes appeler les chanoines dormants |
HURLER | Je vois hurler en vain la chicane ennemie |
HYPOTHÈQUE | Sur quelle vigne à Reims nous avons hypothèque |
IMPÉTUEUX, EUSE | Au récit imprévu de l'horrible insolence, Le prélat hors du lit impétueux s'élance |
INACCESSIBLE | Des lits au bruit inaccessibles |
INCAPABLE | Le seul chanoine Évrard, d'abstinence incapable, Ose encore proposer qu'on apporte la table |
INDOLENT, ENTE | Quatre boeufs attelés d'un pas tranquille et lent Promenaient dans Paris le monarque indolent |
INFORTIAT | À ces mots il saisit un vieil infortiat Grossi des visions d'Accurse et d'Alciat |
INJURE | Vous verrez tous les jours le chanoine insolent Au seul mot de hibou vous sourire en parlant ; Votre âme, à ce penser, de colère murmure ; Allez donc de ce pas en prévenir l'injure |
INONDER | Il va nous inonder des torrents de sa plume |
INONDER | Et chacun tour à tour s'inondant de ce jus [le vin], Célébrer, en buvant, Gilotin et Bacchus |
IN-QUARTO | D'un Pinchène in-quarto Dodillon étourdi |
INQUIÉTUDE | Mais Évrard, en passant coudoyé par Boirude, Ne sait point contenir son aigre inquiétude |
INSULTE | Evrard seul, en un coin prudemment retiré, Se croyait à couvert de l'insulte sacré |
INTERROMPRE | La mollesse en pleurant.... Laisse tomber ces mots qu'elle interrompt vingt fois |
INTRÉPIDITÉ | En achevant ces mots, la déesse guerrière.... Rend aux trois champions leur intrépidité |
IRRITANT, ANTE | Par le sel irritant la soif est allumée |
IVOIRE | L'ivoire [peigne] trop hâté deux fois rompt sur sa tête |
JAILLIR | Des veines d'un caillou qu'il frappe au même instant, Il fait jaillir un feu qui pétille en sortant |
JAUNE | On dit que ton front jaune et ton teint sans couleur Perdit en ce moment son antique pâleur |
JEUNESSE | La jeunesse en sa fleur brille sur son visage |
JOUR | Et toi, rebut du peuple, inconnu Caloandre, Dans ton repos, dit-on, saisi par Gaillerbois, Tu vis le jour alors pour la première fois |
JOUTE | Quand, la première fois, un athlète nouveau Vient combattre en champ clos aux joutes du barreau |
JUS | Chargé d'une triple bouteille D'un vin.... L'odeur d'un jus si doux lui rend le faix moins rude |
LAMENTER | Le chantre désolé lamentant son malheur |
LARGESSE | J'apprends que dans le temple où le plus saint des rois Consacra tout le fruit de ses pieux exploits, Et signala pour moi sa pompeuse largesse.... |
LENT, ENTE | Quatre boeufs attelés, d'un pas tranquille et lent, Promenaient dans Paris le monarque indolent |
LEVER | Le prélat radouci veut se lever de table |
LIT | Dans le réduit obscur d'une alcôve enfoncée S'élève un lit de plume à grands frais amassée |
LIVRE | Chez le libraire absent tout entre, tout se mêle ; Les livres sur Évrard fondent comme la grêle Qui, dans un grand jardin, à coups impétueux, Abat l'honneur naissant des rameaux fructueux ; Chacun s'arme au hasard du livre qu'il rencontre |
LOI | Mais ne présume pas qu'en te donnant ma foi L'hymen m'ait pour jamais asservi sous ta loi |
LONGUEUR | L'espoir d'un juste gain.... Pourrait de ton absence adoucir la longueur |
LUTRIN | Je chante les combats, et ce prélat terrible Qui.... Fit placer à la fin un lutrin dans le choeur |
MACHINE | C'est là que du lutrin gît la machine énorme |
MAGISTRAT | S'il fallait, sans amis, briguant une audience, D'un magistrat glacé soutenir la présence.... |
MAGNIFICAT | Seul à magnificat je me vois encensé |
MAILLET | Brontin tient un maillet et Boirude un marteau |
MAIRE | Les rois .... Laissaient leur sceptre aux mains ou d'un maire ou d'un comte |
MANTEAU | Il [le prélat] tire du manteau sa dextre vengeresse ; Il part, et, de ses doigts saintement allongés, Bénit tous les passants, en deux files rangés |
MARCHE | ...le prélat vers lui fait une marche adroite |
MARCHER | Illustre porte-croix, par qui notre bannière N'a jamais, en marchant, fait un pas en arrière |
MARCHER | Marchez, courez, volez où l'honneur vous appelle |
MARGUILLIER | Et son rare savoir, de simple marguillier, L'éleva par degrés au rang de chevecier |
MARQUE | D'une longue soutane il endosse la moire, Prend ses gants violets, les marques de sa gloire |
MARTYR, YRE | Et martyr glorieux d'un point d'honneur nouveau |
MARTYRE | Dans les temps orageux de mon naissant empire [de la religion], Au sortir du baptême on courait au martyre |
MASSE | Il faut que trois de nous.... du lutrin rompu réunissant la masse, Aillent d'un zèle adroit le remettre en sa place |
MATIN | Mais un démon fatal à cette ample machine Fit tomber à nos yeux le pupitre un matin |
MATINES | Sans sortir de leurs lits, plus doux que leurs hermines, Ces pieux fainéants faisaient chanter matines |
MÈCHE | Et bientôt au brasier d'une mèche enflammée Montre, à l'aide du soufre, une cire allumée |
MÊLER | Chez le libraire absent tout entre, tout se mêle |
MENACER | La discorde en ces lieux menace de s'accroître |
MENACER | [Deux taureaux] à l'aspect l'un de l'autre embrasés, furieux, Déjà le front baissé, se menacent des yeux |
MENTON | Son menton sur son sein descend à double étage |
MESSAGER, ÈRE | Des désastres fameux ce messager fidèle [un hibou] Sait toujours des malheurs la première nouvelle |
MESURER | Les guerriers de ce coup vont mesurer la terre |
MESURER | L'un et l'autre rival, s'arrêtant au passage, Se mesure des yeux, s'observe, s'envisage |
MEURTRISSURE | Chaque coup sur la chair laisse une meurtrissure |
MIDI | Et déjà, tout confus, tenant midi sonné, En soi-même frémit de n'avoir pas dîné |
MINISTRE | Ces valets, autour d'eux étendus, De leur sacré repos ministres assidus |
MITRE | Tu dors ! attends-tu donc que, sans bulle et sans titre, Il te ravisse encor le rochet et la mitre ? |
MOELLEUX, EUSE | Que chacun prenne en main le moelleux Abéli [auteur de la Moelle théologique] |
MOI | À moi, à moi, soldats ! À moi, Girot, je veux que mon bras m'en délivre [du lutrin] |
MOINDRE | Le moindre d'entre nous, sans argent, sans appui, Eût plaidé le prélat et le chantre avec lui |
MOIRE | D'une longue soutane il endosse la moire |
MOISSON | Ils s'adorent l'un l'autre ; et ce couple charmant S'unit longtemps, dit-on, avant le sacrement ; Mais, depuis trois moissons, à leur saint assemblage L'official a joint le nom de mariage |
MOLLESSE | L'air qui gémit du cri de l'horrible déesse [la Discorde], Va jusque dans Cîteaux réveiller la Mollesse ; C'est là qu'en un dortoir elle fait son séjour ; Les plaisirs nonchalants folâtrent à l'entour : L'un pétrit dans un coin l'embonpoint des chanoines ; L'autre broie en riant le vermillon des moines |
MOLLIR | Le livre [un Quinault lancé contre le chanoine Évrard] sans vigueur mollit contre sa tête |
MOMENT | Mais le barbier, qui tient les moments précieux |
MONCEAU | [La chicane].... dévorant maisons, palais, châteaux entiers, Rend pour des monceaux d'or de vains tas de papiers |
MONDE | Le monde, de qui l'âge avance les ruines, Ne peut plus enfanter de ces âmes divines |
MONSTRE | Cependant cet oiseau qui prône les merveilles, Ce monstre composé de bouches et d'oreilles, La renommée... |
MONSTRUEUX, EUSE | Leur appétit fougueux, par l'objet excité, Parcourt tous les recoins d'un monstrueux pâté |
MONTER | Ils montent au sommet de la fatale église |
MONTER | Le fidèle.... Fuyant des vanités la dangereuse amorce, Aux honneurs appelé, n'y montait que par force |
MONTER | De l'auguste chapelle ils montent les degrés |
MORCEAU | Les morceaux trop hâtés se pressent dans sa bouche |
MORCEAU | L'ivoire trop hâté deux fois rompt sur sa tête, Et deux fois de sa main le buis tombe en morceaux |
MORTEL, ELLE | Sur l'ais qui le soutient, auprès d'un Avicenne, Deux des plus forts mortels l'ébranleraient à peine [un infortiat] |
MORTEL, ELLE | Le prélat.... Tout d'un coup tourne à gauche, et d'un bras fortuné Bénit subitement le guerrier consterné ; Le chanoine surpris de la foudre mortelle.... |
MOT | Le prélat.... Leur confie en ces mots sa trop juste douleur |
MOU, MOLLE | On apporte à l'instant ses somptueux habits, Où sur l'ouate molle éclate le tabis |
MOURIR | Le chantre désolé, lamentant son malheur, Fait mourir l'appétit et naître la douleur |
MUET, ETTE | Et le triste orateur Demeure enfin muet aux yeux du spectateur |
MUGIR | Les murs en sont émus, les voûtes en mugissent |
MUID | Vingt muids rangés chez moi font ma bibliothèque |
MUSE | Muse, redis-moi donc quelle ardeur de vengeance De ces hommes sacrés rompit l'intelligence |
NAISSANT, ANTE | La grêle Qui.... à coups impétueux Abat l'honneur naissant des rameaux fructueux |
NAPPE | La déesse, en entrant, qui voit la nappe mise, Admire un si bel ordre |
NECTAR | Sitôt que du nectar la troupe est abreuvée |
NEF | Ils passent de la nef la vaste solitude |
NI | Je n'ai point exigé ni serments, ni promesses |
NITRE | Du corps de ce dragon plein de soufre et de nitre |
NOIR, OIRE | Quand la Discorde encor toute noire de crimes |
NONCHALANT, ANTE | Les plaisirs nonchalants folâtrent à l'entour |
NOURRI, IE | Ce guerrier dans l'Église aux querelles nourri |
NOVICE | Guillaume, enfant de choeur, prête sa main novice |
NUE | Ses murs [de la tour de Montlhéri]... Sur la cime d'un roc s'allongent dans la nue |
NUÉE | Du fond de notre sacristie Une épaisse nuée à longs flots est sortie, Qui, s'ouvrant à mes yeux dans son bleuâtre éclat, M'a fait voir un serpent conduit par le prélat |
NUIRE | J'abats ce qui me nuit partout où je le trouve |
NUIT | On reposait la nuit, on dormait tout le jour |
NUIT | Mais la Nuit aussitôt de ses ailes affreuses Couvre des Bourguignons les campagnes vineuses |
NUIT | Mais jusque dans la nuit de mes sacrés déserts.... |
OBLIQUE | Par les détours étroits d'une barrière oblique, Ils gagnent les degrés et le perron antique |
OBSERVER | L'un et l'autre rival, s'arrêtant au passage, Se menace des yeux, s'observe, s'envisage |
OEIL | Mais le prélat vers lui fait une marche adroite, Il l'observe de l'oeil |
OEUVRE | Donnons à ce grand oeuvre une heure d'abstinence |
OFFICE | Les trois que Dieu destine à ce pieux office |
OFFICE | L'office de la nuit, du matin, du soir Quelle fureur, dit-il, quel aveugle caprice, Quand le dîner est prêt, vous appelle à l'office ? |
OFFICIAL | Mais, depuis trois moissons, à leur saint assemblage L'official a joint le nom de mariage |
OFFICIER | Le vigilant Girot court à lui [le chantre de la Sainte Chapelle] le premier ; C'est d'un maître si saint le plus digne officier ; La porte dans le choeur à sa garde est commise |
OISEUX, EUSE | Sors de ce lit oiseux qui te tient attaché |
OISIVETÉ | Les chanoines vermeils et brillants de santé S'engraissent d'une sainte et longue oisiveté |
OMBRAGER | Ce pupitre fatal qui me doit ombrager |
ORATEUR | ....Et le triste orateur Demeure enfin muet aux yeux du spectateur |
ORDRE | La déesse en entrant, qui voit la nappe mise, Admire un si bel ordre, et reconnaît l'Église |
ORÉMUS | Le chantre aux yeux du choeur étale son audace, Chante les orémus, fait des processions |
OÙ | Hélas ! qu'est devenu ce temps, cet heureux temps Où les rois s'honoraient du nom de fainéants ? |
OUATE | Où sur l'ouate molle éclate le tabis |
PAIX | Quand la discorde encor toute noire de crimes.... Avec cet air affreux qui fait frémir la Paix |
PALAIS | Pour augmenter l'effroi la Discorde infernale Monte dans le palais, entre dans la grand'salle |
PÂLEUR | On dit que ton front jaune et ton teint sans couleur Perdit en ce moment son antique pâleur |
PAPIER | [La chicane] Rend pour des monceaux d'or de vains tas de papiers |
PARCOURIR | Leur appétit fougueux, par l'objet excité, Parcourt tous les recoins d'un monstrueux pâté |
PARDON | Quoi ? le pardon sonnant te retrouve en ces lieux ? |
PARÉ, ÉE | ....Il se peigne, il s'apprête ; L'ivoire trop hâté deux fois rompt sur sa tête.... Il sort demi-paré.... |
PARESSE | Où donc est ce grand coeur dont tantôt l'allégresse Semblait du jour trop long accuser la paresse ? |
PARMI | ....Parmi les douceurs d'un tranquille silence |
PARTIR | Il veut partir à jeun ; il se peigne, il s'apprête |
PARTISAN | Gilotin en gémit, et, sortant, de fureur, Chez tous ses partisans va semer la terreur |
PAS | Illustre porte-croix, par qui notre bannière N'a jamais, en marchant, fait un pas en arrière |
PASSER | Ils passent de la nef la vaste solitude, Et dans la sacristie entrant, non sans terreur.... |
PÂTÉ | Un monstrueux pâté |
PATERNEL, ELLE | Et d'un ton paternel réprimant ses douleurs : Laisse au chantre, dit-il, la tristesse et les pleurs |
PEIGNER | Il veut partir à jeun ; il se peigne, il s'apprête |
PÉNÉTRER | Le prélat pousse un cri qui pénètre la nue |
PERRON | Il gagne les degrés et le perron antique Où, sans cesse étalant bons et mauvais écrits, Barbin vend aux passants des auteurs à tous prix |
PERRUQUIER | Ce nouvel Adonis, à la blonde crinière, Est l'unique souci d'Anne sa perruquière |
PÉTRIR | L'un pétrit dans un coin l'embonpoint des chanoines |
PIED | Il sait que l'ennemi, que ce coup va surprendre, Désormais sur ses pieds ne l'oserait attendre |
PIÉTÉ | La Piété sincère, aux Alpes retirée, Du fond de son désert entend les tristes cris De ses sujets cachés dans les murs de Paris |
PILIER | Entre ces vieux appuis dont l'affreuse grand'sale Soutient l'énorme poids de sa voûte infernale, Est un pilier fameux des plaideurs respecté, Et toujours de Normands à midi fréquenté |
PINCEAU | [ô toi] Qui, par les traits hardis d'un bizarre pinceau, Mis l'Italie en feu pour la perte d'un sceau |
PIQUER | Tel qu'on voit un taureau qu'une guêpe en furie A piqué dans les flancs aux dépens de sa vie |
PIVOT | Le sacristain achève en deux coups de rabot, Et le pupitre enfin tourne sur son pivot |
PLACE | Là le chantre à grand bruit arrive et se fait place |
PLAIDER | Le moindre d'entre nous, sans argent, sans appui, Eût plaidé le prélat et le chantre avec lui |
PLAINTIF, IVE | La plaintive Progné de douleur en frémit |
PLANCHER | Et que ton corps goutteux, plein d'une ardeur guerrière, Pour sauter au plancher fit deux pas en arrière |
PLEIN, EINE | Le souper hors du choeur chasse les chapelains, Et de chantres buvants les cabarets sont pleins |
PLUME | Dans le réduit obscur d'une alcôve enfoncée S'élève un lit de plume à grands frais amassée |
PLUME | Mais en vain dans leur lit un juste effroi les presse ; Aucun ne laisse encor la plume enchanteresse |
POIGNÉE | Aussitôt de longs clous il prend une poignée |
PORTE-CROIX | Illustre porte-croix, par qui notre bannière N'a jamais en marchant fait un pas en arrière |
POUDRE | Oh ! que d'écrits obscurs, de livres ignorés Furent en ce grand jour de la poudre tirés ! |
POUDREUX, EUSE | Là, sur des tas poudreux de sacs et de pratique, Hurle tous les matins une sibylle étique |
POULS | Le vieillard, accablé de l'horrible Artamène, Tombe au pied du prélat, sans pouls et sans haleine |
POURRI, IE | Ses ais demi-pourris [du lutrin], que l'âge a relâchés, Sont à coups de maillet unis et rapprochés |
POURVOIR | Brontin.... sort.... chargé d'une triple bouteille D'un vin dont Gilotin, qui savait tout prévoir, Au sortir du conseil eut soin de le pourvoir |
POUSSIÈRE | [Le hibou] De ses ailes en l'air secouant la poussière |
PRATIQUE | Là sur des tas poudreux de sacs et de pratique |
PRÉCIEUX, EUSE | Mais le barbier, qui tient les moments précieux |
PRÉFET | Ainsi lorsqu'en un coin, qui leur tient lieu d'asile, D'écoliers libertins une troupe indocile, Loin des yeux d'un préfet au travail assidu, Va tenir quelquefois un brelan défendu |
PRÉLAT | Est-ce pour travailler que vous êtes prélat ? |
PREMIER, IÈRE | Mais enfin rappelant son audace première |
PRESSER | Les morceaux trop hâtés se pressent dans sa bouche |
PRÊTER | Ô toi [nuit], de mon repos compagne aimable et sombre, à de si noirs forfaits prêteras-tu ton ombre ? |
PRÊTER | Guillaume, enfant de choeur, prêta sa main novice [pour un tirage au sort] |
PRIEUR | Je [moi, la Mollesse] croyais.... Que l'Église du moins m'assurait un asile ; Mais en vain j'espérais y régner sans effroi ; Moines, abbés, prieurs, tout s'arme contre moi |
PRIX | Le perron antique Où sans cesse, étalant bons et mauvais écrits, Barbin vend aux passants des auteurs à tout prix |
PROCESSION | Le chantre aux yeux du choeur étale son audace, Chante les orémus, fait des processions, Et répand à grands flots les bénédictions |
PRODIGUE | Vers ce temple fameux, si cher à tes désirs, Où le ciel fut pour toi si prodigue en miracles |
PROMENER | Quatre boeufs attelés, d'un pas tranquille et lent, Promenaient dans Paris le monarque indolent |
PRÔNER | Cependant cet oiseau qui prône les merveilles [la Renommée] |
PROPOSER | Le seul chanoine Évrard, d'abstinence incapable, Ose encor proposer qu'on apporte la table |
PROUESSE | Mais bientôt, rappelant son antique prouesse, Il [le prélat] tire du manteau sa dextre vengeresse |
PRUDEMMENT | Évrard seul, dans un coin prudemment retiré, Se croyait à couvert de l'insulte sacré |
PUPITRE | Et le pupitre enfin tourne sur son pivot |
QUARTIER | Ce perruquier superbe est l'effroi du quartier, Et son courage est peint sur son visage altier |
QUE | Inconnu dans l'église, ignoré dans ce lieu, Je ne pourrai donc plus être vu que de Dieu |
QUI | La déesse en entrant qui voit la nappe mise |
RABAISSER | En plaçant un pupitre on croit nous rabaisser |
RABOT | Le sacristain achève en deux coups de rabot |
RADIEUX, EUSE | À peine sur son banc on discernait le chantre, Tandis qu'à l'autre banc le prélat radieux, Découvert au grand jour, attirait tous les yeux |
RADOUCI, IE | À l'aspect imprévu de leur foule agréable Le prélat radouci veut se lever de table |
RAFFERMI, MIE | ....L'oiseau sort ; l'escadron raffermi Rit du honteux départ d'un si faible ennemi [un hibou] |
RAFFERMIR | Raffermis ma vertu, qu'ébranlent tes soupirs |
RAFFINEMENT | Les chagrins dévorants et l'infâme ruine, Enfants infortunés de ses raffinements [de la chicane] |
RALLIER | Ta valeur, arrêtant les troupes fugitives, Rallia d'un regard leurs cohortes craintives |
RALLONGER | Ses griffes [de la chicane], vainement par Pussort accourcies, Se rallongent déjà, toujours d'encre noircies |
RALLUMER | Ils rallument le feu de leur bougie éteinte |
RAMAS | Un vieil infortiat, Grossi des visions d'Accurse et d'Alciat, Inutile ramas de gothique écriture |
RAMASSÉ, ÉE | Et son corps, ramassé dans sa courte grosseur, Fait gémir les coussins sous sa molle épaisseur |
RAMEAU | Comme la grêle Qui, dans un grand jardin, à coups impétueux, Abat l'honneur naissant des rameaux fructueux |
RANGÉ, ÉE | Vingt muids rangés chez moi font ma bibliothèque |
RAPPELER | La force l'abandonne ; et sa bouche, trois fois Voulant le rappeler, ne trouve plus de voix |
RAPPELER | Mais enfin rappelant son audace première |
RAPPORTEUR, EUSE | Ou, d'un nouveau procès hardi solliciteur, Aborder sans argent un clerc de rapporteur ? |
RAPPROCHER | Ses ais demi-pourris, que l'âge a relâchés, Sont, à coup de maillet, unis et rapprochés |
RASER | Boirude fuit le coup : le volume effroyable Lui rase le visage |
RATTRAPER | Sa servante Alison la rattrape et la suit |
REBELLE | Le chanoine, surpris de la foudre mortelle [la bénédiction], Se dresse, et lève en vain une tête rebelle |
RÉCHAPPER | Tout s'écarte à l'instant ; mais aucun n'en réchappe [de la bénédiction] |
RÉCHAUFFÉ, ÉE | Souvenez-vous bien Qu'un dîner réchauffé ne valut jamais rien |
RÉCHAUFFER | Ce discours, que soutient l'embonpoint du visage, Rétablit l'appétit, réchauffe le courage |
RECOIN | Leur appétit fougueux, par l'objet excité, Parcourt tous les recoins d'un monstrueux pâté |
REDIRE | Muse, redis moi donc quelle ardeur de vengeance De ces hommes sacrés rompit l'intelligence |
REDRESSÉ, ÉE | Un rival orgueilleux.... A détruit le lutrin par nos mains redressé |
RÉDUIT | Dans le réduit obscur d'une alcôve enfoncée S'élève un lit de plume à grands frais amassée |
RÉFORME | J'ai vu dans Saint-Denis la réforme établie |
REFUGE | Là [dans la tour de Montlhéri], depuis trente hivers un hibou retiré Trouvait contre le jour un refuge assuré |
REGAGNER | Des chantres désormais la brigade timide S'écarte, et du palais regagne les chemins |
RÈGLE | Et la règle déjà se remet dans Clairvaux |
RÉGLER | Vierge, effroi des méchants, appui de mes autels, Qui, la balance en main, règles tous les mortels |
RÉGNER | Dans le réduit obscur d'une alcôve enfoncée.... Là, parmi les douceurs d'un tranquille silence, Règne sur le duvet une heureuse indolence |
REGRETTER | Brontin en est ému [d'un bruit redoutable] ; le sacristain pâlit ; Le perruquier commence à regretter son lit |
REINE | Reine des longs procès, dit-il [à la Chicane], dont le savoir Rend la force inutile et les lois sans pouvoir |
RELÂCHER | Ses ais demi-pourris [d'un lutrin], que l'âge a relâchés, Sont à coups de maillet unis et rapprochés |
RELEVER | La Mollesse, en pleurant, sur un bras se relève, Ouvre un oeil languissant.... |
RELIÉ, ÉE | L'un prend le seul Jonas qu'on ait vu relié, L'autre un Tasse français, en naissant oublié |
REMETTRE | Chacun bénit tout haut l'arbitre des humains, Qui remet leur bon droit en de si bonnes mains |
REMETTRE | Et la règle déjà se remet dans Clairvaux |
REMONTER | Aussitôt dans le choeur la machine emportée Est sur le banc du chantre à grand bruit remontée |
REMPART | Et ses ruses [de la chicane], perçant et digues et remparts, Par cent brèches déjà rentrent de toutes parts |
REMPLIR | ....L'esprit enivré d'une douce fumée [dans un songe], J'ai cru remplir au choeur ma place accoutumée |
RENCONTRER | Chez le libraire absent tout entre, tout se mêle.... Chacun s'arme au hasard du livre qu'il rencontre |
RENDRE | Pour consumer autrui, le monstre [la chicane] se consume, Et, dévorant maisons, palais, châteaux entiers, Rend pour des monceaux d'or de vains tas de papiers |
RENDRE | En achevant ces mots, la déesse guerrière.... Rend aux trois champions leur intrépidité |
RENDRE | Je sais ce qu'un fermier nous doit rendre par an |
RENOMMÉE | Lorsque d'un pied léger la prompte Renommée, Semant partout l'effroi, vient au chantre éperdu Conter l'affreux détail de l'oracle rendu |
REPAS | Évrard a beau gémir du repas déserté ; Lui-même est au barreau par le nombre emporté |
RÉPONDRE | Il va nous inonder des torrents de sa plume ; Il faut, pour lui répondre, ouvrir plus d'un volume |
REPORTER | Tu sais par quel conseil, rassemblant le chapitre, Lui-même [le chantre], de sa main, reporta le pupitre |
RESPECT | Le prélat voit la soupe, et, plein d'un saint respect, Demeure quelque temps muet à cet aspect |
RESPIRER | Chacun, plein de mon nom, ne respirait que moi |
RESSASSER | Un des noms reste encore, et le prélat par grâce Une dernière fois les brouille et les ressasse |
RESSORT | Ils sortent à l'instant, et, par d'heureux efforts, Du lugubre instrument [une crécelle] font crier les ressorts |
RESSOUVENIR | Méritez les lauriers qui vous sont réservés, Et ressouvenez-vous quel prélat vous servez |
RESTE | Le chantre, s'arrêtant à cet endroit funeste, à ses yeux effrayés laisse dire le reste |
RESTER | Viens, Girot, seul ami qui me reste fidèle |
RÉTABLIR | Ce discours, que soutient l'embonpoint du visage, Rétablit l'appétit, réchauffe le courage |
RETIRÉ, ÉE | Évrard seul, en un coin prudemment retiré, Se croyait à couvert de l'insulte sacré |
RETIRER | La lune, qui du ciel voit leur démarche altière, Retire en leur faveur sa paisible lumière |
RETOURNER | Et de leur vain projet les chanoines punis S'en retournent chez eux éperdus et bénis |
RÉUNIR | Et du lutrin rompu réunissant la masse |
RÉVEILLER | J'ai crié, mais en vain, et, fuyant sa fureur [d'un dragon en un rêve], Je me suis réveillé plein de trouble et d'horreur |
REVOLER | Mais la nuit aussitôt de ses ailes affreuses Couvre des Bourguignons les campagnes vineuses, Revole vers Paris.... |
RIDEAU | Quatre rideaux pompeux, par un double contour, En défendent l'entrée [d'une alcôve] à la clarté du jour |
RIDER | Ce vieillard dans le choeur a déjà vu quatre âges.... à l'aspect du prélat qui tombe en défaillance, Il devine son mal, il se ride, il s'avance |
RIRE | Et toi [Lamoignon].... Viens d'un regard heureux animer mon projet, Et garde-toi de rire en ce grave sujet |
RIRE | Elle voit le barbier, qui, d'une main légère, Tient un verre de vin qui rit dans la fougère (voy. FOUGÈRE, n° 2) |
RIVAL, ALE | L'un et l'autre rival, s'arrêtant au passage, Se mesure des yeux, s'observe, s'envisage |
ROCHET | Tu dors ! attends-tu donc que, sans bulle et sans titre, Il [le chantre] te ravisse encor le rochet et la mitre ? |
ROGNER | Il [le chantre] saisit, en pleurant, ce rochet qu'autrefois Le prélat trop jaloux lui rogna de trois doigts |
ROMPRE | Tel Hercule filant rompait tous ses fuseaux |
ROMPRE | Muse, redis-moi donc quelle ardeur de vengeance De ces hommes sacrés rompit l'intelligence |
ROMPRE | Il se peigne, il s'apprête ; L'ivoire trop hâté deux fois rompt sur sa tête |
ROULER | [Deux champions frappés par un infortiat] .... du bois et des clous meurtris et déchirés, Longtemps loin du perron roulent sur les degrés |
RUDE | Brontin.... Sort à l'instant, chargé d'une triple bouteille.... L'odeur d'un jus si doux lui rend le faix moins rude |
RUSÉ, ÉE | Attendez, leur dit-il, couple lâche et rusé |
SAC | Là, sur des tas poudreux de sacs et de pratique, Hurle tous les matins une sibylle étique |
SACRÉ, ÉE | Quelle ardeur de vengeance De ces hommes sacrés rompit l'intelligence ? |
SACREMENT | Ils s'adorent l'un l'autre, et ce couple charmant S'unit longtemps, dit-on, avant le sacrement |
SACRISTIE | J'eus beau prendre le ciel et le chantre à partie, Il fallut l'emporter [le lutrin] dans notre sacristie, Où, depuis trente hivers sans gloire enseveli, Il languit tout poudreux dans un honteux oubli |
SAINTEMENT | Il [le prélat] tire du manteau sa dextre vengeresse ; Il part, et, de ses doigts saintement allongés, Bénit tous les passants, en deux files rangés |
SAISON | Reine des longs procès.... Si, dès mes premiers ans, heurtant tous les mortels, L'encre a toujours pour moi coulé sur tes autels, Daigne encor me connaître en ma saison dernière |
SALLE | Entre ces vieux appuis dont l'affreuse grand'salle Soutient l'énorme poids de sa voûte infernale |
SAPER | Sur l'ennemi commun [le lutrin] ils fondent en tumulte ; Ils sapent le pivot, qui se défend en vain |
SAUTER | On dit.... que ton corps goutteux, plein d'une ardeur guerrière, Pour sauter au plancher fit deux pas en arrière |
SCEPTRE | [Les rois fainéants] Laissaient leur sceptre aux mains ou d'un maire ou d'un comte |
SCIE | Et derrière son dos qui tremble sous le poids, Il attache une scie en forme de carquois |
SEAU | Ô toi [Muse].... Qui, par les traits hardis d'un bizarre pinceau, Mis l'Italie en feu pour la perte d'un seau |
SÉCHER | Va maigrir, si tu veux, et sécher sur un livre |
SECOUER | [Le hibou] De ses ailes dans l'air secouant la poussière |
SECOUER | Le moine secoua le cilice et la haire |
SEIN | Mais une église seule à ses yeux immobile Garde au sein du tumulte une assiette tranquille |
SEL | Par le sel irritant la soif est allumée |