Définition de BRELAN
Prononciation : bre-lan ; il y a une mauvaise prononciation, berlan, qui, d'après Chifflet, était admise à côté de l
DÉFINITIONS
1
Jeu qui se joue avec trois cartes, à trois, ou à quatre, ou à cinq.Qu'il garde sa main droite pour jouer au brelan
Avoir brelan, avoir trois cartes de même figure ou de même point.
Brelan carré ou quatrième, brelan formé des mêmes cartes que celle qui retourne.
Brelan favori, brelan qu'on est convenu de payer double.
Brelan mignon, combinaison qui se présente à la bouillotte, quand, un joueur ayant deux as et un roi dans la main, l'as de retourne est de la couleur de son roi.
2
Sémantique : Par extension, maison de jeu, tripot ; il se prend en mauvaise part.Courir le bal la nuit et le jour les brelans
de Jean RACINE dans Plaid. I, 4
Je ne m'étonne pas qu'il y ait des brelans publics
de Jean de LA BRUYÈRE dans 6
L'un en titre d'office exerçait un brelan
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. X
Nous la verrons hanter les plus honteux brelans
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Sat. X
D'écoliers.... une troupe.... Va tenir quelquefois un brelan défendu
de Nicolas BOILEAU-DESPRÉAUX dans Lutr. III
Sémantique : Fig.
Le monde est un brelan où tout est confondu, Tel pense avoir gagné qui souvent a perdu
de Abbé Mathurin RÉGNIER dans Sat. III
HISTORIQUE
1
XIIIe s.Un berlenc aporte et trois dez
dans Fabliaux, édit. BARBAZAN, III, p. 286
Trois dez et un brelenc
dans ib. IV, p. 44
2
XIVe s.Comme icellui exposant se fust en battuz à un jeu ou bellent en la ville de Douay....
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans belencus.
L'un met sus le berlens son gage, Et l'autre met argent encontre
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans berlenghum.
3
XVe s.Le roi des ribauds doit avoir une table et breleng à par lui sur un des fiefs du palais, ou en tel place que au bailli plaira ordonner
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans ib.
Plusieurs compaignons jouant aux dez sur une table ou brelenc
de Victor Henri-Joseph Brahain, dit DU CANGE dans ib.
4
XVIe s.Tout son estude adonnoyt à observer les miseres d'aultruy ; ce pendant sa femme tenoyt le berland
de François RABELAIS dans Pant. III, 25
Il tint long temps le berlan [il eut longtemps l'avantage], et par son astuce et force en jetta cinq ou six par terre
de Ambroise PARÉ dans III, p. 693
ÉTYMOLOGIE
1
Picard, berlan ; espagn. berlanga, jeu de hasard ; bas-lat. berlenghum, belencus ; de l'allem. Bretlîn ou plutôt Bretling, petite planche, le sens propre étant la planche, la table sur laquelle on joue.