Définition de FORFAIT

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : for-fè ; le t ne se lie pas dans le parler ordinaire ; au pluriel, l's se lie : des for-fè-z odieux 

DÉFINITIONS

1
Crime énorme commis avec audace.
Il fut touché de l'énormité de leurs forfaits
de Claude Favre de VAUGELAS dans Q. C. x, 1, dans RICHELET
C'est à moi seul aussi de punir son forfait
Je m'impute à forfait tout ce que j'imagine
De quelque grand forfait qu'on me puisse reprendre, Je n'ai garde d'avoir l'orgueil de m'en défendre
Ô toi [ô nuit], de mon repos compagne aimable et sombre, à de si noirs forfaits prêteras-tu ton ombre ?
Il est donc des forfaits Que le courroux des dieux ne pardonne jamais !
Aux malheureux toujours on trouve des forfaits, Et les plus généreux vendent cher leurs bienfaits
de Nicolas GILBERT dans le Poëte malheureux.
Quoi donc ! un écrivain veut que son nom partage Le tribut de louange offert à son ouvrage, Et m'impute à forfait, s'il blesse la raison, De la venger d'un vers égayé de son nom

SYNONYME

1
CRIME, FORFAIT. Crime est le terme général ; le forfait est un grand crime ; à quoi il faut ajouter que forfait indique d'ordinaire un crime commis par quelque personnage d'une grande position, d'une grande puissance.

HISTORIQUE

1
XIe s.
De quel forfait que home out fait en cel tens
dans Lois de Guill. 1
2
XIIe s.
Par quel forfait et par quel mesprison M'avez, amors, de vous si esloigné ?
dans Couci, VII
Et Cologne destruite, dont grans est li forfais
dans Sax. X
E fud lur pechied mult forment granz, kar par leur furfait li poples del servise Deu se retraist
dans Rois, p. 8
Jà ne l'arons si acrochie [une âme], Ne prise à si present forfait [en si flagrant délit]....
de Benoît de Sainte-Maure dans Chr. de Norm. III, 516
3
XIIIe s.
Fourfait ne enfrainture qu'on fasse au moustier St Pierre
4
XVe s.
Là entre deux furent traitées les delivrances du comte de Kenfort et de ses compagnons, etc.... parmi tout encore que [moyennant que] toute la terre de Pierregord demeureroit trois ans en paix, mais bien se pouvoient armer les chevaliers et escuyers de cette terre sans forfait ; mais on ne pouvoit prendre ni ardoir, ni piller nulle chose en ladite comté
5
XVIe s.
[Seigneur] Pardonnez-moi mon forfait, Car c'est un forfait extresme
de Clément MAROT dans IV, 267
Pour le chastiement d'un forfaict si detestable
de Michel de MONTAIGNE dans III, 247

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. forfach, forfait ; anc. ital. forfatto ; du bas-latin forisfactum (voy. FORFAIRE).

Synonymes de FORFAIT

Termes proches de FORFAIT