L'oeuvre Horace de Pierre CORNEILLE
Ecrit par Pierre CORNEILLE
Date : 1640
Citations de "Horace"
Utilisé pour le mot | Citation |
IRRITER | Quels foudres [ô Dieux] lancez-vous quand vous vous irritez, Si même vos faveurs ont tant de cruautés ? |
JALOUX, OUSE | L'éclat de son grand nom lui fait peu de jaloux |
JE | Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre |
JETER | Un même instant conclut notre hymen, et la guerre Fit naître notre espoir et le jeta par terre |
JETER | L'air résonne des cris qu'au ciel chacun envoie, Albe en jette d'angoisse et les Romains de joie |
JOIE | Ô mon fils ! ô ma joie ! ô l'honneur de mes jours |
JOINDRE | Joins Sabine à Camille, et ta femme à ta soeur |
JOUR | Albe où j'ai commencé de respirer le jour, Albe, mon cher pays et mon premier amour |
JOUR | Et malgré vos refus il faudra que leurs coups Se fassent jour ici pour aller jusqu'à vous |
JOURNÉE | Mais hier, quand elle sut qu'on avait pris journée, Et qu'enfin la bataille allait être donnée |
JUGEMENT | Retirons nos regards de cet objet funeste, Pour admirer ici le jugement céleste |
LÂCHE | Votre sang est trop bon, n'en craignez rien de lâche |
LÂCHETÉ | L'honneur d'un si beau choix serait trop acheté, Si l'on nous soupçonnait de quelque lâcheté |
LAISSER | Faites votre devoir, et laissez faire aux dieux |
LARME | Moi-même en cet adieu j'ai les larmes aux yeux |
LARME | Quand pourra mon amour baigner avec tendresse Ton front victorieux de larmes d'allégresse ? |
LAURIER | Lauriers, sacrés rameaux qu'on veut réduire en poudre, Vous qui mettez sa tête à couvert de la foudre.... |
LAURIER | Qui n'est point de son sang ne peut faire d'affront Aux lauriers immortels qui lui ceignent le front |
LAVER | Avant ce jour fini, ces mains, ces propres mains Laveront dans son sang la honte des Romains |
LOI | Sire, puisque le ciel entre la main des rois Dépose sa justice et la force des lois |
LOI | Sans lui j'obéirais où je donne la loi |
LOI | Ce que vous en croyez me doit être une loi |
LOISIR | Mais pour les mieux choisir [les champions], Nos chefs ont voulu prendre un peu plus de loisir |
LONG, ONGUE | Beaucoup par un long âge ont appris comme vous Que le malheur succède au bonheur le plus doux |
MAIN | Vos frères sont aux mains, les dieux ainsi l'ordonnent |
MAIN | Et quand l'hymen pour nous allume son flambeau, Il [mon amant] l'éteint de sa main pour m'ouvrir le tombeau |
MAISON | La maison des vaincus touche seule mon âme |
MAL, ALE | Parlez plus sainement de vos maux et des miens ; Chacun voit ceux d'autrui d'un autre oeil que les siens |
MAL, ALE | Et nous aurions le ciel à nos voeux mal propice.... |
MÂLE | Mon esprit en conçoit une mâle assurance |
MALHEUR | Le malheur succède au bonheur le plus doux |
MALTRAITER | Seul vous le maltraitez [votre fils] après ce qu'il a fait |
MANQUE | Quoi ! le manque de foi vous semble pardonnable ? |
MARCHE | Et comme une victime aux marches de l'autel, Il semblait présenter la gorge au coup mortel |
MARI | Et pour suivre un mari l'on quitte ses parents |
MATERNEL, ELLE | Et, se laissant ravir à l'amour maternelle |
MATIÈRE | Sire, c'est rarement qu'il s'offre une matière à montrer d'un grand coeur la vertu tout entière |
MAUDIRE | Qui maudit son pays renonce à sa famille |
MAUVAIS, AISE | C'est un raisonnement bien mauvais que le vôtre |
MAUVAIS, AISE | Et tu seras unie avec ton Curiace, Sans qu'aucun mauvais sort t'en sépare jamais |
MÉLANCOLIE | J'ai honte de montrer tant de mélancolie |
MÉMOIRE | Ce choix pouvait combler trois familles de gloire, Consacrer hautement leurs noms à la mémoire |
MENDIER | Si par quelque faiblesse ils l'avaient mendiée [la pitié] |
MÈRE | Albe est ton origine ; arrête et considère Que tu portes le fer dans le sein de ta mère |
MÉSESTIMER | Ce n'est point à Camille à t'en mésestimer |
METTRE | Je mets à faire pis, en l'état où nous sommes, Le sort, et les démons, et les dieux, et les hommes |
MIEUX | Ne fais point d'autre crime, et j'atteste les dieux Qu'au lieu de t'en haïr, je t'en aimerai mieux |
MILLE | Mille songes affreux, mille images sanglantes, Ou plutôt mille amas de carnage et d'horreur |
MIROIR | L'occasion est belle, il nous la faut chérir ; Nous serons les miroirs d'une vertu bien rare |
MISÈRE | Nos crimes sont pareils ainsi que nos misères |
MOINDRE | Ce malheur semble moindre, et moins rudes ses coups |
MOINS | Plus je suis votre amant, moins je suis Curiace |
MOITIÉ | Rends-toi digne du nom de ma chaste moitié |
MON ou MA ou MES | Prenons parti, mon âme, en de telles disgrâces |
MON ou MA ou MES | Rends-moi mon Curiace, ou laisse agir ma flamme |
MONTER | Vos frères sont vainqueurs quand nous sommes trahis ; Et, voyant le haut point où leur gloire se monte, Vous regardez fort peu ce qui nous vient de honte |
MORNE | Ce morne et froid accueil me surprend à mon tour |
MORT | Mourir pour son pays est un si digne sort, Qu'on briguerait en foule une si belle mort |
MORTEL, ELLE | Crois-tu donc que je sois insensible à l'outrage, Que je souffre en mon sang ce mortel déshonneur ? |
MOU, MOLLE | Cependant, même quand le mot commence par une consonne, la poésie peut préférer mol à mou : L'affront que m'eût fait ce mol consentement |
MOURIR | Mourir pour le pays est un si digne sort, Qu'on briguerait en foule une si belle mort |
MOUVEMENT | Un premier mouvement ne fut jamais un crime, Et la louange est due au lieu du châtiment Quand la vertu produit ce premier mouvement |
MUR | Dans les murs, hors des murs, tout parle de sa gloire |
MURMURER | On a dans les deux camps entendu murmurer |
MUTINER | Mais d'ailleurs les deux camps se mutinent |
NAISSANCE | Je vous ai vu pour elle [Albe] autant d'indifférence Que si d'un sang romain vous aviez pris naissance |
NAISSANCE | Je sais que ton État, encore en sa naissance, Ne saurait sans la guerre affermir sa puissance |
NATURE | La nature en tout temps garde ses premiers droits |
NET, ETTE, | Aux esprits les plus nets et les plus éclairés |
NOMBRE | Excusez la vertu sous le nombre accablée |
NON | Quel malheur, si l'amour de sa femme Ne peut non plus sur lui que le mien sur ton âme ! |
NÔTRE | Vous serez toute nôtre |
NOURRIR | Et [son esprit] nourrissait ainsi d'éternelles douleurs |
NOUVELLE | Ma soeur, que je vous die une bonne nouvelle |
NOYER | Et noyons dans l'oubli ces petits différends |
NUL, NULLE | Son amour doit se taire, ou toute excuse est nulle |
NUPTIAL, ALE | Quand près d'être éclairés du nuptial flambeau.... |
OBÉIR | Sans lui j'obéirais où je donne la loi |
OBLIGER | Envers un ennemi qui peut nous obliger ? |
OBSCURITÉ | L'obscurité vaut mieux que tant de renommée |
OCCASION | L'occasion est belle, il nous la faut chérir |
OCCASION | La fuite est glorieuse en cette occasion |
OCCIDENT | Et si ce n'est assez de toute l'Italie, Que l'Orient contre elle à l'Occident s'allie |
OEIL | Je me défendrai mieux contre votre courroux, Et pour le mériter je n'ai plus d'yeux pour vous |
OEIL | J'ai pitié de moi-même et jette un oeil d'envie Sur ceux dont notre guerre a consumé la vie |
OEIL | Mais elle voit d'un oeil bien différent du vôtre Son sang dans une armée, et son amour dans l'autre |
OEUVRE | La liaison des scènes qui semblent, s'il m'est permis de parler ainsi, incorporer Sabine dans cette pièce, au lieu que, dans le Cid, toutes celles de l'Infante sont détachées, et paraissent hors d'oeuvre |
OFFICE | Il [le roi] m'envoie Faire office vers vous de douleur et de joie |
OFFICE | Il y a fait l'office de juge |
OFFICE | Je vous devrai beaucoup pour un si bon office |
OPPROBRE | Pleurez le déshonneur de toute notre race Et l'opprobre éternel qu'il laisse au nom d'Horace |
ORACLE | Enfin, mon désespoir, parmi ces longs obstacles, M'a fait avoir recours à la voix des oracles ; Écoutez si celui qui me fut hier rendu Eut droit de rassurer mon esprit éperdu |
ORAGE | Si près de voir sur soi fondre de tels orages, L'ébranlement sied bien aux plus fermes courages |
ORAGE | Et ses trois frères morts par la main d'un époux Lui donneront des pleurs bien plus justes qu'à vous ; Mais j'espère aisément en dissiper l'orage |
ORDINAIRE | Et quand la renommée a passé l'ordinaire, Si l'on n'en veut déchoir, il faut ne plus rien faire |
ORIENT | Va jusqu'en Orient pousser tes bataillons |
ORIGINE | [ô Rome] Albe est ton origine |
OU | Je vivrai sans reproche, ou périrai sans honte |
OÙ | Vous n'êtes pas, Sabine, encore où vous pensez |
OUVERT, ERTE | Il porte sur le front une allégresse ouverte, Que le bonheur public fait bien moins que ma perte |
OUVERTURE | Sitôt que la mort de son rival fait quelque ouverture à son espérance |
OUVRIR | Et si tu veux enfin que je t'ouvre mon âme |
PÂLIR | Vous poussez des soupirs, vos visages pâlissent |
PAREIL, EILLE | Nos crimes sont pareils, ainsi que nos misères |
PARENT | Et noyons dans l'oubli ces petits différents Qui de si bons guerriers font de mauvais parents |
PARER | Et ce n'est qu'en fuyant qu'on pare de tels coups |
PARLER | La nature ou l'amour parle pour chacun d'eux |
PARLER | Dans les murs, hors des murs, tout parle de sa gloire |
PARQUE | Oui, je lui ferai voir par d'infaillibles marques Qu'un véritable amour brave la main des Parques |
PARRICIDE | Pensez-vous que les dieux vengeurs des innocents D'une main parricide acceptent de l'encens ? |
PARRICIDE | En ce lieu Rome a vu le premier parricide [fratricide] |
PART | Nos malheurs jusqu'ici vous touchent faiblement ; Vous n'avez point encor de part à nos misères |
PART | Leurs plaintes ont pour vous trop d'art et de tendresse ; Elles vous feraient part enfin de leur faiblesse |
PART | Je prendrai part aux maux sans en prendre à la gloire |
PART | Camille, je suis père et j'ai mes droits à part |
PARTI | Prenons parti, mon âme, en de telles disgrâces ; Soyons femme d'Horace ou soeur des Curiaces |
PARTICIPER | Participe à ma gloire au lieu de la souiller |
PARTIE | La partie est rompue, et les dieux la renouent |
PAS | Il sait bien se tirer d'un pas si hasardeux |
PASSER | Que cent peuples unis des bouts de l'univers Passent pour la [Rome] détruire et les monts et les mers ! |
PASSER | Et, comme le succès passait mon espérance |
PASSION | Suis moins ta passion, règle mieux tes désirs |
PASSION | Il n'a pas fait voir assez de passion pour Camille |
PATHÉTIQUE | Il passe pour constant que ce second acte est un des plus pathétiques qui soient sur la scène |
PATIENCE | Il eût dû prendre plus de patience, afin d'avoir plus de certitude de l'événement |
PAYER | La gloire de leur mort m'a payé de leur perte |
PAYS | Avant que d'être à vous, je suis à mon pays |
PEINE | La victoire entre eux deux n'était pas incertaine ; L'Albain percé de coups ne se traînait qu'à peine |
PENCHANT, ANTE | Ô mon fils ! ô ma joie ! ô l'honneur de nos jours ! ô d'un état penchant l'inespéré secours ! |
PERDRE | On perd tout quand on perd un ami si fidèle |
PÉRIL | Quand il tombe en péril de quelque ignominie |
PERTE | Et nos deux frères morts.... Sont trop payés de sang pour exiger des larmes : Quand la perte est vengée, on n'a plus rien perdu |
PEU | Pour ébranler mon coeur Est-ce peu de Camille ? y joignez-vous ma soeur ? |
PEU | Beaucoup par un long âge ont appris comme vous, Que le malheur succède au bonheur le plus doux ; Peu savent comme vous s'appliquer ce remède |
PEUR | Julie, on nous renferme, on a peur de nos larmes |
PIS | Je mets à faire pis, en l'état où nous sommes, Le sort et les démons, et les dieux et les hommes |
PITEUX, EUSE | Viton jamais une âme en un jour plus atteinte De joie et de douleur, d'espérance et de crainte, Asservie en esclave à plus d'événements, Et le piteux jouet de tant de changements ? |
PITOYABLE | Si le ciel pitoyable eût écouté ma voix |
PLACE | Sera-ce hors des murs, au milieu de ces places Qu'on voit fumer encor du sang des Curiaces ? |
PLACE | Je sens qu'elle [ma vertu] chancelle et défend mal la place |
PLAINDRE | Ce triste et fier honneur m'émeut sans m'ébranler ; J'aime ce qu'il me donne, et je plains ce qu'il m'ôte |
PLAIRE | Et nos jours criminels ne pourront plus durer Qu'autant qu'à sa clémence il plaira l'endurer |
PLANTER | Va sur les bords du Rhin planter tes pavillons |
PLEIN, EINE | C'est aux rois, c'est aux grands, c'est aux esprits bien faits, à voir la vertu pleine en ses moindres effets |
PLEUR | Sèche tes pleurs, Sabine, ou les cache à ma vue |
PLEUVOIR | Que le courroux du ciel allumé par mes voeux Fasse pleuvoir sur elle un déluge de feux ! |
PLUS | Dans deux heures au plus, par un commun accord, Le sort de nos guerriers réglera notre sort |
PLUS | Tu n'as frappé mes yeux d'un moment de clarté Que pour les abîmer dans plus d'obscurité |
PLUS | Un oracle jamais ne se laisse comprendre ; On l'entend d'autant moins que plus on croit l'entendre |
PLUS | Plus je suis votre amant, moins je suis Curiace |
PLUTÔT | Ils combattront plutôt et l'une et l'autre armée, Et mourront par les mains qui leur font d'autres lois, Que pas un d'eux renonce aux honneurs d'un tel choix |
POIDS | Le poids honteux des fers |
POINT | Notre malheur est grand, il est au plus haut point |
POINT | Aime assez ton mari pour n'en triompher point |
PORTE | Pourquoi veux-tu, cruel, agir d'une autre sorte ? Laisse, en entrant ici, tes lauriers à la porte |
PORTER | Ce coup est un peu rude à l'esprit le plus fort ; Et je doute comment vous portez cette mort |
POSER | Ayant une fois posé Sabine pour femme d'Horace, il est nécessaire que tous les incidents de ce poëme lui donnent les sentiments qu'elle en témoigne avoir |
POSSÉDER | Mais enfin je renonce à la vertu romaine, Si, pour la posséder, je dois être inhumaine |
POUDRE | Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre [sur Rome], Voir ses maisons en cendre, et tes lauriers en poudre |
POUR | Commander à ses pleurs en cette extrémité, C'est montrer, pour le sexe, assez de fermeté |
POUR | L'hymen n'efface point ces profonds caractères ; Pour aimer un mari, l'on ne hait pas ses frères |
POURSUITE | Leur ardeur [des Curiaces] est égale à poursuivre sa fuite ; Mais leurs coups [blessures] inégaux séparent leur poursuite |
POUSSER | Et, parmi les soupirs qu'il pousse vers les cieux |
POUSSER | Pareil à ces éclairs qui, dans le fort des ombres, Poussent un jour qui fuit et rend les nuits plus sombres |
POUSSER | Rome.... Va jusqu'en l'Orient pousser tes bataillons |
POUVOIR | Puissent tous ses voisins [de Rome] ensemble conjurés Saper ses fondements encor mal assurés.... Puissé-je de mes yeux y voir tomber ce foudre.... |
PRENDRE | Mais hier, quand elle sut qu'on avait pris journée, Et qu'enfin la bataille allait être donnée.... |
PRENDRE | Ils prennent pour affront la pitié qu'on a d'eux |
PRENDRE | Quel impie osera se prendre à leur vouloir [des dieux] ? |
PRESSANT, ANTE | Cette douleur pressante Que la mort d'un amant jette au coeur d'une amante |
PRESSÉ, ÉE | Chacun le suit d'un pas ou plus ou moins pressé, Selon qu'il se rencontre ou plus ou moins blessé |
PRESSER | Vos larmes vont couler, et votre coeur se presse : Consumez avec lui toute cette faiblesse |
PRÊTER | L'histoire est trop connue pour retrancher le péril qu'il [le jeune Horace] court d'une mort infâme après l'avoir tuée [sa soeur] ; et la défense que lui prête son père pour obtenir sa grâce n'aurait plus de lieu s'il demeurait innocent |
PRISON | Et ne savez-vous pas que de cette maison Pour Camille et pour moi l'on fait une prison ? |
PROCHE | Il semblait nous parler de son proche hyménée |
PROIE | Nos ennemis communs attendent avec joie Qu'un des partis défait leur donne l'autre en proie |
PROPOS | J'espère à mon retour Ne vous entretenir que de propos d'amour |
PROPOS | Voyez qu'un bon génie à propos nous l'envoie |
PROPRE | Avant ce jour fini, ces mains, ces propres mains Laveront dans mon sang la honte des Romains |
PUBLIC, IQUE | Prenons part en public aux victoires publiques |
PUDIQUE | Si l'absolu pouvoir d'une pudique flamme.... |
PUISSAMMENT | Voir de si faibles vainqueurs [les femmes] Régner si puissamment sur les plus nobles coeurs ! |
PUR, URE | Je garde à Curiace une amitié trop pure |
QUE | Le roi ne sait que c'est d'honorer à demi |
QUE | Qu'est-ce-ci, mes enfants ? écoutez-vous vos flammes ? |
QUE | Que parlez-vous ici d'Albe et de sa victoire ? |
QUE | Ils ont vu Rome libre autant qu'ils ont vécu, Et ne l'auront point vue obéir qu'à son prince |
QUE | C'est crime qu'envers lui se vouloir excuser |
QUERELLE | Rome aujourd'hui m'a vu père de quatre enfants, Trois en ce même jour sont morts pour sa querelle |
QUERELLER | Querellez ciel et terre, et maudissez le sort |
QUITTER | Rome a trop cru de moi, mais mon âme ravie Remplira son attente, ou quittera la vie |
RACHETER | Et, rompant tous ces noeuds, s'armer pour la patrie Contre un sang qu'on voudrait racheter de sa vie |
RAGE | Aimer nos ennemis avec idolâtrie, De rage en leur trépas maudire la patrie |
RAISONNABLE | Quoi ! vous appelez crime un change raisonnable ? |
RAISONNEMENT | C'est un raisonnement bien mauvais que le vôtre |
RALENTIR | Le sang qu'il a perdu ralentit sa vigueur |
RAMEAU | Lauriers, sacrés rameaux qu'on veut réduire en poudre |
RANG | Quand notre dictateur devant les rangs s'avance |
RANG | Camille, qui ne tient que le second rang dans les trois premiers actes et y laisse le premier à Sabine, prend le premier en ces deux derniers |
RANGER | Lorsque Albe sous ses lois range notre destin |
RAREMENT | Qui veut mourir ou vaincre est vaincu rarement |
RAVIR | Et se laissant ravir à l'amour maternelle |
REBELLE | Vous ne deviendrez pas rebelle à sa puissance [de votre père] |
RECEVOIR | Oui, l'honneur que reçoit la vôtre [famille] par ce choix En pouvait à bon titre immortaliser trois |
RECEVOIR | Ne le recevez pas en meurtrier d'un frère, Mais en homme d'honneur qui fait ce qu'il doit faire |
RECULER | N'eût-il [Horace] que d'un moment reculé sa défaite, Rome eût été du moins un peu plus tard sujette |
REDOUBLÉ, ÉE | Mon crime redoublé n'émeut point ta colère ? |
REDOUBLER | ....Tout hors d'haleine, il [Curiace] prend pourtant sa place [de son frère], Et redouble bientôt la victoire d'Horace |
REDOUBLER | Vous redoublez ma honte et ma confusion |
RÉDUIRE | J'admirais la vertu qui réduisait en vous Vos plus chers intérêts à ceux de votre époux |
RÉDUIT, ITE | À quel point ma vertu devient-elle réduite ? |
REGARD | Le jugement de Rome est peu pour mon regard ; Camille, je suis père, et j'ai mes droits à part |
REGARDER | Vous regardez fort peu ce qui nous vient de honte |
RÉGLER | Je verrai les lauriers d'un frère ou d'un mari Fumer encor d'un sang que j'aurai tant chéri ; Pourrai-je entre vous deux régler alors mon âme ? |
RÉGLER | Sur leurs hauts sentiments réglons plutôt les nôtres |
RÉGLER | Sois plus femme que soeur, et, te réglant sur moi, Fais-toi de mon exemple une immuable loi |
RELÂCHE | Flatteuse illusion.... Tu charmais trop ma peine, et le ciel qui s'en fâche Me vend déjà bien cher ce moment de relâche |
REMÈDE | Beaucoup par un long âge ont appris comme vous Que le malheur succède au bonheur le plus doux ; Peu savent comme vous s'appliquer ce remède |
REMETTRE | Et [le roi] remet à demain la pompe qu'il prépare D'un sacrifice aux dieux pour un bonheur si rare |
RENCONTRER | Chacun le suit d'un pas ou plus ou moins pressé, Suivant qu'il se rencontre ou plus ou moins blessé |
RENOM | Romains, souffrirez-vous.... qu'un Romain s'efforce à tacher le renom D'un guerrier à qui tous doivent un si beau nom |
RENOMMÉ, ÉE | Ce Grec si renommé, qui, depuis tant d'années, Au pied de l'Aventin prédit nos destinées |
RENOMMÉE | À quelque prix qu'on mette une telle fumée, L'obscurité vaut mieux que tant de renommée |
RENOUER | Chacun veut renouer avec ses vieux amis |
RENVERSER | Qu'elle même [Rome] sur soi renverse ses murailles |
REPAÎTRE | Viens voir mourir ta soeur dans les bras de ton père, Viens repaître tes yeux d'un spectacle si doux |
RÉPONDRE | C'est une croyance assez générale que cette pièce pourrait passer pour la plus belle des miennes, si les derniers actes répondaient aux premiers |
REPOS | Porte-lui ma réponse, et nous laisse en repos |
REPOSER | Sur leur ordre éternel [des dieux] mon esprit se repose |
RÉPUDIER | Et j'ai vu leur honneur croître de la moitié, Quand ils ont des deux camps refusé la pitié.... Si leur haute vertu ne l'eût répudiée, Ma main... |
RÉSISTER | Quoique à peine à mes maux je puisse résister, J'aime mieux les souffrir que de les mériter |
RÉSONNER | L'air résonne des cris qu'au ciel chacun envoie |
RÉSONNER | Où penses-tu choisir un lieu pour son supplice ? Sera-ce entre ces murs que mille et mille voix Font résonner encor du bruit de ses exploits ? |
RESPIRER | Albe, où j'ai commencé de respirer le jour |
RESPIRER | Fausse remarque, comme le prouvent les exemples suivants : Ton ardeur criminelle à la vengeance aspire, Ta bouche la demande, et ton coeur la respire ! |
RETENIR | Mon père, retenez des femmes qui s'emportent |
RETIRER | Retirons nos regards de cet objet funeste |
RETIRER | Mais as-tu vu mon père ? et peut-il endurer Qu'ainsi dans sa maison tu t'oses retirer ? |
RETOMBER | Ce malheur semble moindre, et moins rudes ses coups, Voyant que tout l'honneur en retombe sur nous |
RETOUR | Il [le troisième acte] est soutenu de la seule narration de la moitié du combat des trois frères, qui est coupée très heureusement pour laisser Horace le père dans la colère et le déplaisir, et lui donner ensuite un beau retour à la joie dans le quatrième |
RETOURNER | Horace, les voyant l'un de l'autre écartés, Se retourne, et les croit déjà demi-domptés |
RETRAITE | Et nos soldats trahis ne l'ont point achevé ! Dans leurs rangs à ce lâche ils ont donné retraite ! |
REVÊTIR | Tâche à t'en revêtir [de ma gloire], non à m'en dépouiller |
RIEN | En vit-on jamais un [sort] dont les rudes traverses Prissent en moins de rien tant de faces diverses ? |
RIGOUREUX, EUSE | Rigoureuse vertu dont je suis la victime |
ROMAIN, AINE | Puissé-je.... Voir le dernier Romain à son dernier soupir ! |
ROMPU, UE | Nos ennemis communs attendent avec joie Qu'un des partis défait leur donne l'autre en proie, Lassé, demi-rompu, vainqueur, mais, pour tout fruit, Dénué d'un secours par lui-même détruit |
ROUGIR | Qui ne nous touche point ne nous fait point rougir |
RUDE | Ce coup sera sans doute assez rude pour elle |
RUISSEAU | Et combien de ruisseaux coulèrent de mes yeux ! |
SACRÉ, ÉE | Consultons des grands dieux la majesté sacrée |
SACRIFICE | Mais nous devons aux dieux demain un sacrifice |
SAINEMENT | Parlez plus sainement de vos maux et des miens |
SANG | Ne me dis point qu'elle est et mon sang et ma soeur |
SANGLANT, ANTE | Mille songes affreux, mille images sanglantes.... M'ont arraché ma joie et rendu ma terreur |
SANS | Ce triste et fier honneur m'émeut sans m'ébranler |
SAPER | Puissent tous ses voisins [de Rome], ensemble conjurés, Saper ses fondements encor mal assurés |
SATISFAIRE | Pourrai-je entre vous deux régler alors mon âme ? Satisfaire aux devoirs et de soeur et de femme ? |
SATISFAIRE | Les causes, comme à vous, m'en semblent fort obscures ; Je ne me satisfais d'aucunes conjectures |
SAUVER | N'attaquez plus ma gloire avec tant de douleurs, Et laissez-moi sauver ma vertu de vos pleurs |
SÉCHER | Sèche tes pleurs, Sabine, ou les cache à ma vue |
SECONDER | Je ne vanterai point les exploits de mon bras ; Votre Majesté, sire, a vu mes trois combats ; Il est bien mal aisé qu'un pareil les seconde, Qu'une autre occasion à celle-ci réponde |
SECOURIR | Que vouliez-vous qu'il fît contre trois ? - Qu'il mourût, Ou qu'un beau désespoir alors le secourût |
SELON | Chacun le suit d'un pas ou plus ou moins pressé, Selon qu'il se rencontre ou plus ou moins blessé |
SENSIBLE | Vous ne vous montrez point sensible à cet outrage ! |
SENTIMENT | Ah ! mon père, prenez un plus doux sentiment |
SEOIR | Si près de voir sur soi fondre de tels orages, L'ébranlement sied bien aux plus fermes courages |
SÉPARER | Ainsi Rome n'a point séparé son estime ; Elle eût cru faire ailleurs [que dans la maison d'Horace] un choix illégitime |
SEXE | Commander à ses pleurs en cette extrémité, C'est montrer, pour le sexe, assez de fermeté |
SOIN | Il rendait assez de soins à Camille |
SOLIDE | La solide vertu dont je fais vanité.... |
SONGE | Mais, à bien regarder ceux [les maux] où le ciel me plonge, Les vôtres auprès d'eux vous sembleront un songe |
SORTE | Dieux ! verrons-nous toujours des malheurs de la sorte ? |
SOUFFRIR | Pour un coeur généreux ce trépas a des charmes, La gloire qui le suit ne souffre point de larmes |
SOUILLER | Participe à ma gloire au lieu de la souiller |
SOUPIR | Puissé-je.... Voir le dernier Romain à son dernier soupir, Moi seule en être cause et mourir de plaisir ! |
SOUPIRER | Je soupirais pour vous en combattant pour elle [Albe] ; Et, s'il fallait encor que l'on en vînt aux coups, Je combattrais pour elle en soupirant pour vous |
SOURD, SOURDE | Ô colère, ô pitié, sourdes à mes désirs ! |
SOUTENIR | Mille de ses enfants [de Rome], beaucoup plus dignes d'elle, Pouvaient bien mieux que nous soutenir sa querelle |
STUPIDE | Horace, ne crois pas que le peuple stupide Soit le maître absolu d'un renom bien solide |
SUCCOMBER | Mais aujourd'hui qu'il faut que l'une ou l'autre tombe, Qu'Albe devienne esclave ou que Rome succombe |
SUITE | J'ai vu du sang, des morts, et n'ai rien vu de suite |
SUIVRE | Ce bonheur a suivi leur courage invaincu, Qu'ils ont vu Rome libre autant qu'ils ont vécu |
SUJET, ETTE | Rome est sujette d'Albe, et vos fils sont défaits |
SUPPLICE | Je vais, comme au supplice, à cet illustre emploi |
SUPRÊME | J'atteste des grands dieux les suprêmes puissances |
TACHE | Ne souffrez point de tache en la maison d'Horace |
TACHER | Et qu'un Romain s'efforce à tacher le renom D'un guerrier à qui tous doivent un si beau nom |
TANDIS | Et tandis il m'envoie Faire office envers vous de douleur et de joie |
TANT | Nous sommes vos voisins, nos filles sont vos femmes ; Et l'hymen nous a joints par tant et tant de noeuds.... |
TANT | Le funeste succès de leurs armes impies.... Pour tous tant qu'ils étaient demande-t-il mes pleurs ? |
TEL, ELLE | Un homme tel que moi voit sa gloire ternie, Quand il tombe en péril de quelque ignominie |
TEL, ELLE | Tel porte jusqu'aux cieux leur vertu sans égale [des Horaces et des Curiaces], Et tel l'ose nommer sacrilége et brutale |
TEMPS | Et tout d'un temps on le voit y voler |
TEMPS | Il lui sera facile D'apaiser tout d'un temps les mânes de Camille |
TENIR | Mais votre fermeté tient un peu du barbare |
TENIR | Ils sont morts, mais pour Albe, et s'en tiennent heureux |
TERMINER | Ainsi, ma soeur, du moins vous avez dans vos plaintes Où porter vos souhaits et terminer vos craintes |
TERMINER | Souffre qu'avec honneur je termine mes jours |
TERRE | Elle a vu deux Horaces par terre, et le troisième en fuite |
TERRE | Un même instant conclut notre hymen et la guerre, Fit naître notre espoir, et le jeta par terre |
TERREUR | Et, ce que n'avait pu la terreur du supplice.... |
TIGRE et TIGRESSE | Tigres, allez combattre ; et nous, allons mourir |
TIRER | L'attention de l'auditeur déjà lassée se rebute de ces conclusions qui traînent et tirent la fin en longueur |
TIRER | Il sait bien se tirer d'un pas si hasardeux |
TITRE | Oui, l'honneur que reçoit la vôtre [famille] par ce choix, En pouvait à bon titre immortaliser trois |
TOMBE | Que des plus nobles fleurs leur tombe soit couverte |
TOMBEAU | Cette douleur pressante Que la mort d'un amant jette au coeur d'une amante, Quand, près d'être éclairés du nuptial flambeau, Elle voit avec lui son espoir au tombeau |
TOMBER | Un homme tel que moi voit sa gloire ternie, Quand il tombe en péril de quelque ignominie |
TOMBER | Puissent tant de malheurs accompagner ta vie, Que tu tombes au point de me porter envie ! |
TOMBER | Mais aujourd'hui qu'il faut que l'une ou l'autre tombe, Qu'Albe devienne esclave ou que Rome succombe.... |
TONNERRE | Un jour, un jour viendra que par toute la terre Rome se fera craindre à l'égal du tonnerre |
TORT | Apprenez, apprenez La valeur de ce fils qu'à tort vous condamnez |
TOUCHER | Tous trois désavoueront la douleur qui te touche |
TOUT, TOUTE | En toute liberté goûtez un bien si doux |
TOUT, TOUTE | Oui, j'ai fait vanité d'être toute romaine |
TOUT, TOUTE | Oui, je le chérirai tout ingrat et perfide |
TRAÎNER | percé de coups, ne se traînait qu'à peine, Et, comme une victime aux marches de l'autel, Il semblait présenter sa gorge au coup mortel |
TRANCHER | Mais si ce fer aussi tranche sa destinée |
TRANCHER | Et, pour trancher enfin ces discours superflus, Albe vous a nommé, je ne vous connais plus |
TRAVAILLER | Un oracle m'assure, un songe me travaille |
TRAVERSE | En vit-on jamais un [sort] dont les rudes traverses Prissent en moins de rien tant de faces diverses ? |
TRÉSOR | Et songez toutes deux que vous êtes Romaines.... Un si glorieux titre est un digne trésor |
TRISTE | Mais pourquoi ce front triste et ces regards sévères ? |
TROIS | Que voulez-vous qu'il fît contre trois ? - Qu'il mourût |
TROP | Mais votre trop d'amour pour cet infâme époux Vous donnera bientôt à plaindre comme à nous |
TUER | Albe vous a choisi, je ne vous connais plus. - Je vous connais encore, et c'est ce qui me tue |
TUMULTUEUX, EUSE | Horace, ne crois pas que le peuple stupide Soit le maître absolu d'un renom bien solide ; Sa voix tumultueuse assez souvent fait bruit |
UN, UNE | De pareilles frayeurs mon âme est alarmée ; Comme elle [Camille], je perdrai dans l'une et l'autre armée |
UNI, IE | Que l'Orient contre elle [Rome] à l'Occident s'allie ; Que cent peuples unis des bouts de l'univers Passent pour la détruire et les monts et les mers |
UNIR | Que désormais le ciel, les enfers et la terre Unissent leurs fureurs à nous faire la guerre |
VALOIR | À quelque prix qu'on mette une telle fumée, L'obscurité vaut mieux que tant de renommée |
VANITÉ | Peu, même des grands coeurs, tireraient vanité D'aller par ce chemin à l'immortalité |
VANITÉ | La solide vertu dont je fais vanité |
VENGER | Quand la perte est vengée, on n'a plus rien perdu |
VENIR | Et s'il fallait encor que l'on en vînt aux coups, Je combattrais... |
VIEIL ou VIEUX, VIEILLE | D'un et d'autre côté l'accès étant permis, Chacun va renouer avec ses vieux amis |
VISAGE | Si je l'entretins hier et lui fis bon visage |
VIVANT, ANTE | Je l'adorais vivant, et je le pleure mort |
VIVANT, ANTE | Ils [les dieux] descendent bien moins dans de si bas étages [le public] Que dans l'âme des rois, leurs vivantes images |
VIVRE | Non, non : avant ce coup Sabine aura vécu |
VIVRE | Vis donc, Horace, vis, guerrier trop magnanime ; Ta vertu met ta gloire au-dessus de ton crime |
VOISIN, INE | Nous sommes vos voisins, nos filles sont vos femmes |
VOIX | Ces divers sentiments [à l'égard des Horaces et des Curiaces prêts à en venir aux mains] n'ont pourtant qu'une voix ; Tous accusent leurs chefs, tous détestent leur choix.... |
VOLAGE | Vengez-vous d'un ingrat, punissez un volage |
VOULOIR | Je veux bien l'avouer, ces nouvelles m'étonnent |
VOULOIR | Un si rare service.... Veut l'honneur le plus rare et le plus éclatant |
VU, UE | Ce discours me surprend, vu que, depuis le temps Qu'on a contre son peuple [d'Albe] armé nos combattants, Je vous ai vu pour elle autant d'indifférence Que si d'un sang romain vous aviez pris naissance |
Y | Dure à jamais le mal, s'il y faut ce remède! |
Y | Pour ébranler mon coeur, Est-ce peu de Camille? y joignez-vous ma soeur? |