Définition de RALENTIR

DÉFINITIONS - REMARQUE - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : ra-lan-tir

DÉFINITIONS

1
Rendre plus lent.
Un mouvement, quelque lent qu'il soit, ne peut-il pas être ralenti de moitié, en sorte qu'il parcoure le même espace dans le double de temps ?
La nuit a ralenti les heures ; Le sommeil s'étend sur Paris
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Rossignols.
Sémantique : Terme de manége. Ralentir un cheval, modérer son mouvement.
2
Sémantique : Fig. Rendre moins vif, moins actif, moins intense.
On commence à ralentir l'espérance que l'on avait d'avoir Perpignan si tôt
Le sang qu'il a perdu ralentit sa vigueur
Ce grand feu des Romains en paraît ralenti
Assez instruit de vos maximes, et bien résolu de les pousser autant que je croirai que Dieu m'y engagera, sans qu'aucune considération humaine puisse arrêter ni ralentir mes poursuites
La raison alors dans sa force devrait produire, mais elle est refroidie et ralentie par les années, par la maladie et la douleur
de Jean de LA BRUYÈRE dans XI
Le souvenir de l'échec qu'il avait reçu ralentit beaucoup son courage
L'absence ralentit les liaisons les plus vives
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Avent, Dispos.
La charité opère partout où elle est.... c'est un feu céleste.... il peut être à la vérité quelquefois couvert et comme ralenti par la multitude de nos faiblesses
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Fautes légères.
Un aveu si terrible et si capable de ralentir la fureur de ces juges, est pour le Sauveur une réponse de mort
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Carême, Passion.
3
Nature : V. n. Devenir plus lent, moins vif.
Ma mauvaise santé me rend si faible, que j'ai un peu ralenti de mon ardeur pour ces belles-lettres qui m'ont fait une illusion si longue, et qui m'ont souvent consolé dans mes afflictions
4
Se ralentir, Nature : v. réfl. Devenir plus lent.
Le combat s'était ralenti tout à coup
de Claude Favre de VAUGELAS dans Q. C. IV, 16
Leur fougue impétueuse [de chevaux ayant le mors aux dents] enfin se ralentit
Le cheval élevé pour la course.... pourra faire une lieue en six ou sept minutes, mais bientôt sa vitesse se ralentit
5
Sémantique : Fig. Devenir moins vif, moins vigilant, en parlant des personnes.
Je ne sais si nous avons aussi remarqué que David s'était un peu ralenti de ce côté-là [du côté de la justice], durant qu'il était occupé de Bethsabée
On se ralentit, on se dérange à l'égard de tous les autres exercices
de Louis BOURDALOUE dans Pensées, t. III, p. 328
Il s'était tellement ralenti sur cette poursuite que....
Il se dit des choses en un sens analogue.
À l'arrivée de la reine, la rigueur de la persécution se ralentit
Les sentiments humains perdent par l'habitude, toute leur pointe ; ils se ralentissent, et, n'ayant plus de quoi piquer une âme, ils viennent enfin à s'amortir tout à fait et à s'éteindre
de Louis BOURDALOUE dans Pensées, t. II, p. 44
Sa passion ne s'est jamais ralentie d'un instant
de LAMOTTE dans Matr. d'Éph. sc. 11
Les chaleurs et les malheurs ne font-ils pas un tort horrible au tripot [au théâtre] ?... nos souscriptions [au Commentaire sur Corneille] pourraient bien se ralentir
Avec ellipse du pronom personnel.
Il ne songea qu'à profiter de cette première ardeur de la faction, qu'il ne fallait pas laisser ralentir
de François-Marie Arouet, dit VOLTAIRE dans dans le Dict. de BESCHERELLE.

REMARQUE

1
Pourquoi l'Académie écrit-elle ralentir par une seule l. tandis qu'elle écrit par deux l rallonger ? La bonne règle serait de ne mettre qu'une l là où la prononciation n'en met qu'une.

HISTORIQUE

1
XVIe s.
Si on espioit ses passions de prez, on rallentiroit un peu leur impetuosité
de Michel de MONTAIGNE dans II, 246
Au moins escoute, et ralente tes pas
de Pierre de RONSARD dans 84

ÉTYMOLOGIE

1
Re..., et alentir.

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