L'oeuvre Julie, ou la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques ROUSSEAU

Ecrit par Jean-Jacques ROUSSEAU

Date : 1761

Citations de "Julie, ou la Nouvelle Héloïse"

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Utilisé pour le motCitation
ÀIl est faux qu'à s'en abstraire par vertu l'on se fasse mépriser
ÀElle était à la conversation comme si elle n'avait eu autre chose à faire
ABUSERJe reconnus, mais trop tard, les chimères qui m'avaient abusé
ACCOLADECe faisant, aurez l'accolade et serez reçu chevalier
ACCORDERLe moyen de lui résister quand elle [la voix de la nature] s'accorde à la voix du coeur ?
ACCOUPLERLes âmes humaines veulent être accouplées pour valoir tout leur prix
ACCROCHERCette âme simple qui ne cherche qu'à s'accrocher à ce qui l'environne
ACOMPTEJe vous envoie un léger acompte dans celle que renferme cette boîte
ÂCREJe ne sais quelle volupté qui n'a rien d'âcre et de sensuel
ADORERIls ne seraient pas inutiles à l'éducation d'une fille qu'elle adore
AFFAIREJ'ai appris qu'il avait eu quelques affaires en Italie et qu'il s'y était battu plusieurs fois
AFFILERC'est là qu'on dévoile tous les événements de la chronique scandaleuse, c'est là qu'on affile avec soin le poignard
AHEURTER (S')Elle ne s'était jamais aheurtée à les défendre
AIGU, UËOn y associe [dans la conversation] les maximes et les saillies, la satire aiguë, l'adroite flatterie et la morale austère
AIRIl n'affecte point d'avoir son chapeau cloué sur sa tête pour montrer qu'il sait les bons airs
AISEL'argent est rare, c'est pour cela que les paysans sont à leur aise
ALGÉBRISTEIl ne faut pas être grand algébriste pour voir....
ALIÉNERIl n'est pas permis de s'aliéner à des princes auxquels on ne doit rien
ALLÉEJ'entre dans une allée pour échapper aux spectateurs
ALLERIl n'en va pas ainsi, mon bel ami
ALTERQUERIl n'y avait pas moyen d'alterquer beaucoup là-dessus
ÂMEEssuyez des pleurs qui m'arrachent l'âme
AMULETTEC'est une espèce d'amulette que les amants portent volontiers
ANGULEUX, EUSEToute la peine s'évanouit ; rien de rude, rien d'anguleux
ANNONCERIl y a des caractères qui s'annoncent presque en naissant
ANOBLIRElle n'est pas plus connue de ceux des deux derniers siècles, comme le montrent les exemples suivants : L'amour n'anoblit-il pas tous les sentiments ?
ANTIPATHIEIl y a entre votre père et lui une antipathie naturelle
APPAREILVous m'aiderez à mettre quelque appareil sur les blessures de ce coeur malade
APPELCherchez si l'on vit un seul appel quand elle [Rome] était couverte de héros
ARRÊTEREn arrivant je fis arrêter à la grille
ARTIFICEMme de Wolmar dit : allons tirer le feu d'artifice
ASSORTISSANT, ANTEOn prend des manières assortissantes aux choses qu'on dit
ATTACHEMENTDire les derniers adieux aux attachements de ma jeunesse
ATTENTIONUn joli monsieur à marier m'honore de ses attentions
ATTERRERTu me subjugues, tu m'atterres, ton génie écrase le mien
AUTANTIl fallait rester à table une partie de la journée et boire d'autant
AUTEURCent fois j'ai voulu me jeter aux pieds des auteurs de mes jours
AVANCÉ, ÉED'ailleurs la saison est fort avancée
AVECLe plus désolant est qu'on ne peut compter sur rien avec elle
BADIN, INELe ton de la conversation y est [à Paris] savant sans pédanterie, gai sans tumulte, poli sans affectation, galant sans fadeur, badin sans équivoque
BAMBIN, INEEn voyant tous nos petits bambins jouer ensemble
BASSINERIl m'alla chercher un verre d'eau, tandis que ma mère me bassinait le visage
BAUMECe peu de lignes semblait distiller un baume salutaire sur sa blessure
BÉNÉFICENCEL'autre, un peu plus fort, est un prix de bénéficence
BESOLETJ'avais pris un fusil pour tirer des besolets
BIAISIl n'y a point d'esprit faux dont on n'eût tiré des talents utiles, en le prenant d'un certain biais
BIENJ'imagine à peine quelle sorte de bonté peut avoir un livre qui ne porte point ses lecteurs au bien
BLANCOn voit Caton poudré à blanc et Brutus en panier
BLANCTantôt on dispute un prix en tirant au blanc
BONHOMIEMontre moi un des nôtres qui ait conservé cette bonhomie
BOUCHEVous pourrez vous concerter avec lui de bouche
BOURRELÉ, ÉECes pécheurs bourrelés qui accumulent tant de prières
BROCANTERÀ force d'être brocantée une belle boîte d'or devient un mince colifichet
CAGOTERIEQuoique je ne m'attendisse pas à lui trouver la petite cagoterie des dévotes
CALQUERIls calquent les modes françaises sur l'habit romain
CAMPAGNEAutant vaut employer le babil à des sujets utiles qu'à battre sans raison la campagne
CAMPAGNELe printemps n'est pas si agréable en campagne que tu penses
CAPUCHONTrois lampes auxquelles M. de Wolmar a fait ajouter des capuchons de fer-blanc
CARRIÈREIl a recommencé, pour ainsi dire, la carrière de ses anciennes amours ; sa première jeunesse s'est écoulée une seconde fois dans nos entretiens
CARTELCésar envoya-t-il un cartel à Caton ?
CECe qui me le prouve est que...
CETu seras ce que tu dois et que tu veux être
CENDRÉ, ÉELes sourcils sont plus châtains et les cheveux plus cendrés
CÉRACÉELa Fanchon me servit de la céracée
CÉRÉMONIEJe vous vois le ton de cérémonie en particulier
CHACONNEQue font des menuets, des chaconnes dans une tragédie ?
CHAMPÊTRETout cela donne à cette maison un air plus champêtre, plus vivant, plus animé, plus gai
CHANCEUX, EUSETe voilà bien chanceuse d'être femme d'un prince
CHARRIERUn torrent charriait du limon et des pierres
CHEMINJe ne désespère pas de lui voir faire un chemin digne de son mérite
CHÈNEVOTTEJe tirais avec le pied des chènevottes de mes voisins pour grossir mon tas
CHIFFONNERQuelque lettre qu'il déchire ou chiffonne un moment après
CHUCHOTERIEJe tremblai qu'on ne cherchât du mystère à cette chuchoterie
CLAIR-OBSCURAjoutez à cela le clair-obscur du soleil et des ombres
CLEF ou CLÉPeut-être tirerait-on des mêmes principes la clef des faux jugements
COEURIl avait mis son coeur à ce mariage
COFFRELes biens d'un homme ne sont point dans ses coffres, mais dans l'usage de ce qu'il en tire
COHÉRENCEDes idées sans cohérence Nos âmes se sont touchées par tous les points, et nous avons senti partout la même cohérence
COLIFICHETÀ vingt-cinq ans vous m'envoyez de Paris des colifichets de lettres
COMPTERIl est doux pour un amant de faire des sacrifices qui lui soient tous comptés
CONCERTANT, ANTETous les concertants semblaient animés du même esprit
CONCILIABULELes conciliabules qui se tiennent chez les femmes de chambre
CONSÉQUENCECet accord n'est pas assez sûr pour tirer à conséquence
CONSIDÉRATIONJe vois que, le danger de sa fille effaçant toute autre considération, elle ne serait pas fâchée de vous voir ici
CONSOLATIONLes consolations indiscrètes ne font qu'aigrir les violentes afflictions
CONTEC'est à qui trouvera les meilleures chansons, à qui fera les meilleurs contes
CONTENANCEIl remarqua ma contenance basse, éperdue, humiliée, indice de mes remords
CONTENIRLa présence de maîtres si respectés contient tout le monde, et n'empêche pas qu'on ne soit à son aise et gai
CONTENT, ENTEJe ne l'ai jamais vu ni gai, ni triste, mais toujours content
CONTRACTIONCet aspect la fit frémir ; je vis ses traits s'altérer, ses regards s'en détourner avec une espèce d'horreur, et ses bras en contraction se roidir pour le repousser
CONTRAINT, AINTEJe crus trou ver à ces dames un air contraint et gêné, comme si ce ton ne leur eût pas été familier
CONTRAINT, AINTELa bouche était muette, le regard était contraint, mais le coeur se faisait entendre
CONTRASTÉ, ÉEQui rendait ces pays étranges si bizarrement contrastés
CONTRISTERContristerai-je par des troubles domestiques les vieux jours d'un père que je vois si content, si charmé du bonheur de sa fille et de son ami ?
CONTUSIONUn laquais se fit une légère contusion à la tête
CONVENANCEQue signifie ce sacrifice des convenances de la nature aux convenances de l'opinion ?
CONVENTIONCe qui est véritable plutôt que ce qui est de convention
CONVULSIF, IVEJ'errais à grands pas par la chambre sans savoir ce que je faisais, avec des exclamations interrompues et dans un mouvement convulsif dont je n'étais pas le maître
CORDEAUVous ne voyez rien d'aligné, rien de nivelé, jamais le cordeau n'entra dans ce lieu ; la nature ne plante rien au cordeau
CORROMPU, UELes illusions mêmes de l'amour se purifient dans un coeur chaste et ne corrompent qu'un coeur déjà corrompu
CORROSIF, IVEIl en renforce les traits comme une eau forte et corrosive
COTERIEOn n'a qu'à s'informer de leurs sociétés, de leurs coteries
COUCHENous vîmes briller si pompeusement tous les trésors de la Hollande [des tulipes] sur quatre couches de fumier....
COUCHÉ, ÉEVous êtes couché sur l'état en qualité d'ingénieur des troupes de débarquement
COUDELa rivière faisait un coude au pied du verger
COULANT, ANTELe ton de la conversation y est coulant et naturel
COULERLa douce chose de couler ses jours dans le sein d'une tranquille amitié, à l'abri de l'orage des passions impétueuses !
COUPEOn a des bois en coupe réglée autant qu'on en peut consommer
COUPERIls ont coupé de trop grandes pièces, pour avoir des logements mieux distribués
COUPLEVous êtes un couple de fripons qui me jouez d'intelligence
COUREUR, EUSEJ'ai donné ordre à mon coureur, qui vous porte cette lettre, de vous chercher où que vous soyez et de ne point revenir sans votre réponse
COURIRIl a mieux aimé diminuer son fonds que d'avoir toujours à courir après ses rentes
COURIRL'attention qu'on a de ne pas faire courir les ouvriers
COURIRQuand chaque année on est sûr de la suivante, qui peut troubler la paix de celle qui court ?
COURSEn général la satire a peu de cours dans les grandes villes
COURT, COURTEJ'en vis plusieurs s'approcher sur une espèce de courte allée qui séparait en deux le terre-plein
COUTEAUVous par qui je plongeai le couteau dans le sein maternel
COÛTEUXIl a eu pour mes avis des déférences coûteuses [qui lui coûtaient à avoir] que je n'oublierai jamais
CRAPULEQuand j'aurais passé mes premiers ans dans la crapule
CRAYONVous trouverez dans ma description un léger crayon de leurs moeurs
CRIAILLERIECe qui nourrit les criailleries des enfants, c'est l'attention qu'on y fait
CRIARD, ARDELa même cause qui le rend [un enfant] criard à trois ans le rend mutin à douze, querelleur à vingt, impérieux à trente, et insupportable toute sa vie
CRIARD, ARDEC'était d'abord un petit criard qui étourdissait tout le monde, et vous êtes témoin qu'on ne l'entend pas plus à présent dans la maison que s'il n'y avait point d'enfant
CROIRESi ces philosophes croient l'existence de Dieu et l'immortalité de l'âme
CROISSANT, ANTEJe sentis à mon trouble croissant que j'allais me perdre, et je m'arrêtai
CRULes seules denrées du cru couvrent notre table
CUEILLIRC'est du poison que j'ai cueilli sur tes lèvres
CULTIVERJ'avais cultivé quelques talents agréables
CULTUREIls ont pour maxime de tirer de la culture tout ce qu'elle peut donner, non pour faire un plus grand gain, mais pour nourrir plus d'hommes
CUVERElle prépare un vin sec en l'empêchant de cuver
DÉBOUCHÉLes denrées y sont abondantes sans aucun débouché au dehors
DÉCHIFFRERIl ne faut que savoir parler pour déchiffrer le chant
DÉCORUMExhortez-le à garder le décorum philosophique
DÉFENDREOn meurt ainsi par degrés, jusqu'à ce que, n'aimant enfin que soi-même, on ait cessé de sentir et de vivre avant de cesser d'exister ; mais un coeur sensible se défend de toute sa force contre cette mort anticipée
DÉFIANCEConçois-tu quel état c'est pour une femme de porter la défiance, le mensonge et la crainte jusque dans les bras d'un époux, de n'oser ouvrir son coeur à celui qui le possède... ?
DÉGANTERQuand tu te dégantais pour la collation
DEMOISELLEToi qui as tant gémi d'être née demoiselle
DENTELLEElle travaillait devant la Fanchon qui faisait de la dentelle
DÉPLORABLESi tes pressentiments étaient fondés et que ton déplorable ami ne fût plus, le meilleur parti qui resterait à prendre serait de laisser son histoire et tes malheurs ensevelis avec lui
DÉRANGERS'étant tout à fait dérangé, il s'est enfui du pays laissant sa femme....
DÉROBERChaque fois que je suis tenté de vous dérober la moindre caresse
DÉSASTREL'escadre sur laquelle il est a souffert mille désastres
DÉSAVOUÉ, ÉEOrdonnez de moi, vous ne serez désavoué sur rien
DESCENDREComment elle et son mari pouvaient descendre à leurs domestiques sans que ceux-ci fussent tentés de s'égaler à eux à leur tour
DÉSORIENTERUne certaine coquetterie désoriente les soupirants
DÉVORERMes yeux dévorent des charmes dont ma bouche n'ose approcher
DIGÉRERPeu lire et penser beaucoup à nos lectures est le moyen de les bien digérer
DIGÉRERJ'ai été forcé de lui citer un mot qu'elle a eu bien de la peine à digérer
DÎNÉEÀ la dînée, à peine y avait-il un quart d'heure que nous étions arrivés qu'il m'aborda d'un air d'impatience
DOMINERLa mode domine les provinciales ; mais les Parisiennes dominent la mode et la savent plier chacune à son avantage
DORÉ, ÉEQuand je vois un homme doré décrier le luxe
DOUTERJe doute que ce fût toi qui serais en reste
DROIT, DROITETu n'as qu'à marcher droit quand tu seras sous ma garde
DROITUREJe prends le parti de t'envoyer cette lettre en droiture à Genève
DUÈGNETu verras ce que c'est qu'une duègne de dix-huit ans
DUELMe direz-vous qu'un duel témoigne qu'on a du coeur, et que cela suffit pour effacer la honte ou le reproche de tous les autres vices ?
DURERJe sais que ce délai lui dure autant qu'à moi
ÉCHAPPÉEJe craindrais que la moindre échappée de vue n'ôtât beaucoup d'agrément à cette promenade
ÉCLIPSERLeurs traits sont peu réguliers ; mais, si elles ne sont pas belles, elles ont de la physionomie qui supplée à la beauté et l'éclipse quelquefois
ÉCONOMIEC'est une erreur dans l'économie domestique, ainsi que dans la civile, que....
ÉCOUTEUR, EUSEVous me savez assez maligne pour persifler les écouteurs
ÉCRELETLa Fanchon me servit des gaufres, des écrelets
ÉCRIREOn sait quand il faut se faire écrire, c'est-à-dire faire une visite qu'on ne fait pas
ÉGRAPPERElle fait égrapper le raisin et trier les grains
EMBRASEMENTSi vous pouviez voir quel embrasement ces huit jours ont allumé dans mon âme
EMPESÉ, ÉEIl a l'air empesé du pays d'où il vient
EMPORTERNe soyez pas surprise si, bien que votre âme soit la plus sensible, la mienne sait le mieux aimer, et si, vous cédant en tant de choses, j'emporte au moins le prix de l'amour
ENDÊVEROn s'ennuyait quand vous n'aviez plus personne à faire endêver
ENFANCEL'enfance a des manières de voir, de penser, de sentir qui lui sont propres ; rien n'est moins sensé que d'y vouloir substituer les nôtres
ENFANTJ'aurais eu peine à croire qu'il y eût des spectateurs assez enfants pour aller voir cette imitation
ENFILADEIls ont bouché de longues enfilades pour changer des portes mal situées
ENFONCERPlus ils sentent et plus ils souffrent, plus ils s'enfoncent dans la vie et plus ils sont malheureux
ENGLOUTIRConfiance, amitié, vertus, plaisirs, folâtres jeux, la terre a tout englouti
ENLACERIl va s'enlacer dans les piéges qu'il devrait le plus redouter
ENRACINERLa tristesse, l'ennui, les regrets, le désespoir sont des douleurs peu durables qui ne s'enracinent jamais dans l'âme, et l'expérience dément toujours le sentiment d'amertume qui nous fait regarder nos peines comme éternelles
ENRAYERVoilà plus de mauvaises plaisanteries que tu ne m'as tenu de mauvais propos, il est temps d'enrayer
ENSEIGNEL'empreinte dont tous ses traits portent la divine enseigne
ENTIER, IÈRECe vieux plaideur, quoique inflexible et entier presqu'autant que son adversaire, n'a pu résister à l'ascendant qui nous a tous subjugués
ENTORSEBomston à demi ivre se donna en courant une entorse qui le força de s'asseoir ; sa jambe enfla sur-le-champ, et cela calma la querelle mieux que tous les soins que M. Dorbe s'était donnés
ENTREHomme petit et faible, qu'y a-t-il entre Caton et toi ?
ÉPICURISMEAinsi s'aiguise la volupté du sage : s'abstenir pour jouir, c'est la philosophie, c'est l'épicuréisme de la raison
ÉPIEElle avait des épies dans le couvent de Laure
ÉPILOGUEURTon épilogueur d'homme ose bien me dire qu'il ne me reste que six mois encore à retourner la salade avec les doigts
ÉPOUSEURJe te dirai sur les deux épouseurs, que je n'aime point ce mot, même par plaisanterie
ÉPOUVANTÉ, ÉEVoilà la source des reproches d'une conscience épouvantée et des murmures secrets qui déchirent mon coeur
ÉPREUVEChaque épreuve d'une estampe a ses défauts particuliers qui lui servent de caractère
ÉPUISEMENTIl prend l'épuisement du coeur pour l'effort de la raison
ÉQUIPAGESi je reste dans un équipage à faire peur, personne ne me reconnaîtra plus
ESPÈCENe t'inquiète pas de ces deux espèces dont je daigne à peine te parler
ESSENCEVoilà, cousine, comment dans certains pays l'essence des choses tient aux mots, et comment des noms honnêtes suffisent pour honorer ce qui l'est le moins
ETEt je pleurais ! et je me trouvais à plaindre ! et la tristesse osait approcher de moi !
ÉTALERLe petit terrain où nous étions étalait les charmes d'un séjour riant et champêtre
ÉTENDREJ'ai trouvé l'art d'étendre ma vie sans la prolonger ; j'existe, j'aime, je suis aimée, je vis jusqu'à mon dernier soupir
ÉTHÉRÉ, ÉEÀ mesure qu'on approche des régions éthérées, l'âme contracte quelque chose de leur inaltérable pureté
ÉTOURDIRSi l'on peut s'étourdir sur son état en y pensant peu
ÊTREDisposez de moi comme d'un homme qui n'est plus rien pour lui-même, et dont tout l'être n'a de rapport qu'à vous
ÉTRÉCIRL'esprit s'étrécit à mesure que l'âme se corrompt
ÉTREINTEJe l'embrassai pourtant avec un serrement de coeur qu'il partageait et qui se fit sentir réciproquement par de muettes étreintes, plus éloquentes que les cris et les pleurs
ÊTRESTu sais parfaitement les êtres de la maison
ÉVEILLÉ, ÉESi ces yeux éveillés que vous savez si bien faire parler ....
ÉVÉNEMENTC'est-à-dire qu'il vous faut des hommes communs et des événements rares ; je crois que j'aimerais mieux le contraire
ÉVENTAILMon éventail resta hier une grande seconde à terre sans qu'il s'élançât du bout de la chambre comme pour le retirer du feu
EXEMPTIONCette paisible tranquillité qui les rend heureux par l'exemption des peines plutôt que par le goût des plaisirs
EXERCERUn esprit qu'on n'exerce à rien devient lourd et pesant dans l'inaction
EXHALERLeurs soupirs n'osaient s'exhaler, mais leurs coeurs s'entendaient : ils croyaient souffrir et ils étaient heureux
EXISTERRien n'existe que par celui qui est ; c'est lui qui donne un but à la justice, une base à la vertu
EXOTIQUESi je ne trouvai point de plantes exotiques et de productions des Indes, je trouvai celles du pays disposées et réunies de manière à produire un effet plus riant et plus agréable
EXPÉDIERIls perdent plus de temps à me remettre qu'ils n'en auraient mis à m'expédier
EXPIERComment expier les alarmes d'une craintive amante ?
EXPRIMERQue diriez-vous de celui qui, sans exprimer ni traits ni taille, voudrait peindre une figure humaine, avec un voile pour vêtement ? n'aurait-on pas droit de lui demander où est l'homme ?
EXTASIER (S')Un peintre s'extasie à des objets qui ne sont pas même remarqués d'un spectateur vulgaire
EXTÉNUÉ, ÉEExténuée d'agitations, d'abstinences, de veilles, elle semblait enfin résolue à revenir sur elle-même, à recommencer sa vie ordinaire
EXTÉNUERÀ Dieu ne plaise que j'exténue les bienfaits de milord
FACTIONIls regardent l'homme vivant sur la terre comme un soldat mis en faction
FAITJe n'y entends rien ; si fait pourtant, j'y entends quelque chose
FANERVos vives couleurs se fanent
FAONRencontrais-je un pas difficile, je vous le voyais franchir avec la légèreté d'un faon
FATALITÉIl est des fatalités qui nous entraînent malgré nous
FAUX, FAUSSEL'honnête intérêt de l'humanité, l'épanchement simple et touchant d'une âme franche ont un langage bien différent des fausses démonstrations de la politesse
FAUX, FAUSSENulle cadence, nul accent mélodieux dans les airs du peuple ; les instruments militaires, les fifres de l'infanterie, les trompettes de la cavalerie, tous les cors, tous les hautbois, les chanteurs des rues, les violons de guinguette, tout cela est d'un faux à choquer l'oreille la moins délicate
FÉAL, ALEC'est là, mon féal, que vous lui jurerez foi et loyauté
FÉLONIEVous me jurerez de ne point commettre acte de félonie
FERIls se forgent des fers d'argent
FÊTEJe me faisais une fête de ce petit voyage
FILOUTERIELa filouterie que j'y voulais employer m'attira un petit affront
FLANCMalheur à qui prête le flanc au ridicule
FLATTÉ, ÉEIl me remit devant les yeux un portrait qui n'était pas flatté
FLATTERJe ne cherche point à flatter mon mal
FLEURISTECes petits fleuristes qui se pâment à l'aspect d'une renoncule
FOINFoin de ces terreurs paniques qui n'ont pas le sens commun !
FOISVoici la première fois de ma vie où j'ai pu vous écrire sans crainte
FOLIEJ'étais trop folle pour faire des folies
FORMERLes enfants se forment et grandissent
FORMULAIRETout ce jargon n'est qu'un vain formulaire
FRANCISÉ, ÉEDe petits messieurs francisés qui boivent de l'eau par air
GAGNERVous aviez gagné chez les paysans, vous perdez parmi les beaux esprits
GAGNERÀ moins, ajouta-t-elle, qu'elle ne veuille partager le mien [lit] ; qu'en dis-tu, cousine ? mon malheur ne se gagne point
GAIETÉ ou GAÎTÉCelui qui va se battre de gaieté de coeur
GAÎNEFigurez-vous [à l'opéra] une gaîne d'une quinzaine de pieds et longue à proportion ; cette gaîne est le théâtre
GENSNe sais-tu pas que les petits scrupules ne conviennent qu'aux petites gens ?
GÎTERL'un gîtant, chassant de château en château
GLACEL'amour s'éteint sous les glaces de l'âge
GLACERToujours un froid mortel glace mon courage
GOÛTLe goût est en quelque manière le microscope du jugement ; c'est lui qui met les petits objets à sa portée, et ses opérations commencent où s'arrêtent celles du dernier
GRÈBEJe ne tirai qu'un seul coup sur un grèbe que je manquai
GRENADIERQuant au maintien soldatesque et au ton grenadier
GRULa Fanchon me servit des grus, des céracées [sortes de laitages]
GUINDÉ, ÉEUn goût factice et guindé qui n'est plus que l'ouvrage de la mode
GYNÉCÉELes hommes entrent peu dans ce petit gynécée
GYNÉCOCRATIELa présence des hommes jette une espèce de contrainte dans cette petite gynécocratie
HAÏRLe bon vin me paraît une excellente chose, et je ne hais point à m'en égayer
HÉBÉTERLa fade galanterie n'a point hébété ta raison
HOMMEIl a toujours tué, blessé ou désarmé son homme
HONNÊTEIl s'est informé de votre naissance, on lui a dit qu'elle était honnête ; le mot honnête est fort équivoque à l'oreille d'un gentilhomme
HORSTel est le néant des choses humaines, que, hors l'être existant par lui-même, il n'y a rien de beau
IMAGINATIONÀ ces mots il me vint une imagination qui les fit rire
IMBÉCILESa raison, trop supérieure à l'imbécile joug qu'on lui voulait imposer, le secoua bientôt avec mépris
INDUCTIONIl ne peut juger des choses qu'il ne voit pas que par induction sur celles qu'il voit
INEPTEQuand mon coeur serait moins inepte à l'amour
INITIATIONLes simples hôtes n'y sont point admis [dans une salle à manger] ; jamais on n'y mange quand on a des étrangers ; c'est l'asile inviolable de la confiance, de l'amitié, de la liberté ; c'est la société des coeurs qui lie en ce lieu celle de la table ; elle est une sorte d'initiation à l'intimité, et jamais il ne s'y rassemble que des gens qui ne voudraient plus être séparés
INOCULEREn me rappelant la manière dont il baisait sa main [de Julie, malade de la petite vérole], je ne puis douter qu'il ne se soit inoculé volontairement
INSTRUMENTLa jeunesse du sage est le temps de ses expériences ; ses passions en sont les instruments
INVÉTÉRER (S')Je ne voyais pas que le mal s'invétérait par ma négligence
JOURLe moyen de rester veuve à mon âge, et de ne pas sentir quelquefois que les jours ne sont que la moitié de la vie ?
LAQUEIl lui envoya un cabinet de laque et plusieurs bijoux
LIANT, ANTELe désoeuvrement rendant les hommes assez liants, il me rechercha
LIVRÉELes gens de livrée et ceux de la basse-cour
LOGEJulie y a fait faire une loge où l'on va se chauffer quand on a froid
LOINTAIN, AINELe goût des points de vue et des lointains vient du penchant qu'ont les hommes de ne se plaire qu'où ils ne sont pas
LOQUEMa pièce de blonde est en loques
MAINOn y reconnaît toujours la main du maître, et l'on ne la sent jamais
MAISONOn a beau chasser, faire maison nouvelle
MAÎTRESSEUne maîtresse de maison, attentive à faire ses honneurs, n'aurait pas, en pleine santé, pour des étrangers des soins plus marqués, plus obligeants, plus aimables que ceux que Julie mourante avait pour sa famille
MAL, ALEWolmar se contentait de l'aveu que, peu ou beaucoup, enfin le mal existe, et de cette seule existence il déduisait défaut de puissance, d'intelligence ou de bonté dans la première cause
MANÉGELe manége des procédés est substitué aux devoirs réels
MANIÉRÉ, ÉEIl y a [au théâtre] une certaine dignité maniérée dans le geste et dans le propos, qui ne permet jamais à la passion de parler exactement son langage
MANUEL, ELLECe précieux recueil [les lettres de son amante] ne me quittera de mes jours ; il sera mon manuel dans le monde où je vais entrer
MARCHÉOn en a bon marché [le soldat français] quand il est commandé par des courtisans qu'il méprise
MARCHERNous avions sous nos pieds un marcher doux, commode et sec
MARIEt quand l'âge le lui eut ramené, il conserva près d'elle cette rudesse inflexible dont les maris infidèles ont accoutumé d'aggraver leurs torts
MARIABLEJe me trouve une petite veuve assez mariable
MARMOTQuand tu auras planté là ton ménage et tes marmots
MARQUELa blessure guérit ; mais la marque reste, et cette marque est un sceau respecté qui préserve le coeur d'une autre atteinte
MARQUERSur ce que tu me marques, je n'aurai point un moment de repos que je ne sois auprès de toi
MASQUÉ, ÉELa porte étant masquée par des aunes et des coudriers qui ne laissent que deux étroits passages sur les côtés, je ne vis plus en me retournant par où j'étais entré
MATERNEL, ELLEUne activité superflue sied si bien à l'amour maternel !
MATRONEJe ne veux pas faire comme toi la matrone à vingt-huit ans ; je me trouve une petite veuve assez piquante
MAXIMEJe hais les mauvaises maximes encore plus que les mauvaises actions
MÉDIREQue reste-t-il à blâmer où la vertu n'est plus estimée, et de quoi médirait-on quand on ne trouve plus de mal à rien ?
MÉDITERPeu lire et beaucoup méditer à nos lectures
MÉLANCOLIEÔ mélancolie enchanteresse ! ô langueur d'une âme attendrie ! combien vous surpassez les turbulents plaisirs, la gaîté folâtre, la joie emportée, et tous les transports qu'une ardeur sans mesure offre aux désirs effrénés des amants !
MÉLODIEUne mélodie qui ne parle point, chante toujours mal, et la seule harmonie n'a jamais rien su dire au coeur
MÉNAGER, ÈREUne ménagère des champs peut être une femme charmante, aussi pleine de grâces, et de grâces plus touchantes, que toutes les petites maîtresses
MENDIANT, ANTEÀ ne regarder l'état de mendiant que comme un métier, loin qu'on en ait rien à craindre, on n'y trouve que de quoi nourrir en nous les sentiments d'intérêt et d'humanité qui devraient unir tous les hommes
MENDIERComment puis-je être sûre que l'inconnu qui vient implorer au nom de Dieu mon assistance et mendier un pauvre morceau de pain n'est pas peut-être cet honnête homme....
MÉPRISCe n'est pas la mort que je crains, mais la honte d'en être digne, et le mépris de moi-même
MERLa mer agitée est composée de longues lanternes angulaires de toile ou de carton bleu, qu'on enfile à dos broches parallèles, et qu'on fait tourner par des polissons
MERVEILLELa collation fut composée d'échaudés, de merveilles
MESQUIN, INELa vie triste et mesquine des pères est presque toujours la source du désordre des enfants
MÉTAPHOREPour peu qu'on ait de chaleur dans l'esprit, on a besoin de métaphores et d'expressions figurées pour se faire entendre
MÉTAPHYSIQUEVoulons-nous pénétrer dans ces abîmes de métaphysique qui n'ont ni fond ni rive, et perdre à disputer sur l'essence divine ce temps si court qui nous est donné pour l'honorer ?
METTREElles [les Parisiennes] se mettent si bien, ou du moins elles en ont tellement la réputation, qu'elles servent, en cela comme en tout, de modèle au reste de l'Europe
MEUBLELa raison n'est pas un meuble qu'on pose et qu'on reprenne à son gré ; et quiconque a pu vivre dix ans sans penser ne pensera de sa vie
MICROSCOPELe goût est, en quelque sorte, le microscope du jugement
MILLIONIl n'y a pour moi qu'un moyen d'être heureux, et des millions d'être misérable
MINEJe lui dis que je voulais la prendre pour moi, elle fit la mine
MISELes hommes tirèrent au blanc une mise donnée par Mme d'Orbe
MIXTELes opérations chimiques n'ont jamais tiré d'aucun mixte qu'autant d'or qu'il en contenait déjà
MOLLIRIl mollissait contre ma résistance
MONDEJ'entre avec une secrète horreur dans ce vaste désert du monde
MONDEDe paisibles campagnards sans monde et sans politesse
MONNAIELa science est dans la plupart de ceux qui la cultivent une monnaie dont on fait grand cas, qui cependant n'ajoute au bien-être qu'autant qu'on la communique, et n'est bonne que dans le commerce
MONSIEUROn ne souffre pas qu'ils deviennent des messieurs
MONSTRECette timidité, en nous montrant sans cesse des monstres où il n'y en a pas
MONSTREUne mère peu éclairée se fait des monstres de tout
MOTM. d'Orbe a le mot pour entamer une savante dissertation
MOUILLÉ, ÉEFixant ses yeux mouillés sur les miens
MOULERQuand on a une fois l'entendement ouvert par l'habitude de réfléchir, il vaut toujours mieux trouver de soi-même les choses qu'on trouverait dans les livres ; c'est le vrai secret de les bien mouler à sa tête et de se les approprier
MYSTÈRELe premier pas vers le vice est de mettre du mystère à quelque chose
NASAL, ALED'une voix creuse, lente et même un peu nasale
NATURETout ce que vous voyez, c'est la nature végétale et inanimée ; et, quoi qu'on puisse faire, elle laisse toujours une idée de solitude qui attriste
NICHÉEQu'a-t-il fait de ces nichées d'amours qui se cachent aux deux coins de ta bouche ?
NIPPECette mise est quelque nippe à leur usage
NOBLESSESi vous connaissez la noblesse d'Angleterre, vous savez qu'elle est la plus éclairée, la mieux instruite, la plus sage et la plus brave de l'Europe
NOTEREnnuyé d'être toujours noté pour avoir fait le moins d'ouvrage
NOURRICEY a-t-il au monde un honnête homme qui n'eût horreur de changer l'enfant d'un autre en nourrice ?
NUEUne diction toujours dans les nues et des pensées qui rampent toujours
OBLIGERIl n'y a que l'intention qui oblige, et celui qui profite d'un bien que je ne veux faire qu'à moi ne me doit aucune reconnaissance
OBSERVERCelui qui ne prétend qu'observer n'observe rien, parce qu'étant inutile dans les affaires et importun dans les plaisirs, il n'est admis nulle part
OCCASIONCrois-moi, l'occasion de faire des heureux est plus rare qu'on ne pense
OEILIci les coups d'oeil devinrent plus fréquents entre Claire et la Fanchon
OFFENSERJe m'offenserais moi-même, si je pouvais un moment me défier de vous
OFFREMille offres apparentes qui ne sont faites que pour être refusées
OFFUSQUERLe goût ne paraît-il pas cent fois mieux dans les choses simples que dans celles qui sont offusquées de richesses ?
OMBRAGEUX, EUSEOn mène un coursier ombrageux à l'objet qui l'effraie, afin qu'il n'en soit plus effrayé
ONLe je est presque aussi scrupuleusement banni de la scène française que des écrits de Port-Royal, et les passions humaines, aussi modestes que l'humilité chrétienne, n'y parlent jamais que par on
OPÉRAL'opéra de Paris passe à Paris pour le plus pompeux, le plus voluptueux, le plus admirable qu'inventa jamais l'art humain
OPINIÂTREJe ne pouvais concevoir par quel prodige votre opiniâtre image m'avait pu laisser si longtemps en paix avec tant de sujets de me la rappeler
OPIUMLa dévotion est un opium pour l'âme
OPPRESSIONMortelle ennemie des lois et de la liberté, qu'a-t-elle [la noblesse] jamais produit dans la plupart des pays où elle brille, si ce n'est la force de la tyrannie et l'oppression des peuples ?
ORC'est l'or de tes cheveux qui doit parer ton visage, et non cette rose qui les cache et que ton teint flétrit
ORDONNATEUR, TRICEUn bel ordre du tout, qui marque le concert des parties et l'unité d'intention de l'ordonnateur
ORDREL'ordre et la règle lui tiennent lieu d'épargne ; il s'enrichit de ce qu'il a dépensé
ORDRELa voilà dans un nouvel ordre de choses ; la voilà sujette à de nouveaux engagements, à de nouveaux devoirs ; et son coeur, qui n'était qu'à nous, se doit maintenant à d'autres affections
ORGANISATIONLa seule différence des tempéraments a produit en eux [deux chiens] celle des caractères, comme la seule différence de l'organisation intérieure produit en nous celle des esprits
ORTHOGRAPHELes premières [les provinciales] sont [pour les modes] comme des copistes ignorants et serviles qui copient jusqu'aux fautes d'orthographe
J'ai donné ordre à mon coureur de vous chercher où que vous soyez
Je compte sur vous en cette occasion ; et j'y compterais même quand vous m'aimeriez moins ; car je connais votre âme ; je sais qu'elle n'a pas besoin du zèle de l'amour où parle celui de l'humanité
OUBLIJe vois avec une amère confusion jusqu'où l'oubli du premier de mes devoirs m'a fait porter celui de tous les autres
OUVRIRChère amie, ouvrez-moi votre maison sans crainte ; elle est pour moi le temple de la vertu
PAIR, AIREMinistres suprêmes des lois dans la chambre des pairs, quelquefois même législateurs, nous rendons également justice au peuple et au roi, et nous ne souffrons point que personne dise, Dieu et mon épée, mais seulement Dieu et mon droit
PAISIBLEJe sens aujourd'hui combien une âme paisible est peu propre à juger des passions, combien il est insensé de rire des sentiments qu'on n'a point éprouvés
PAISIBLEAimables et dignes époux ! puisse le ciel les combler du bonheur que mérite leur sage et paisible amour !
PALAISIl se met en noir pour avoir l'air d'un homme de palais
PALPITATIONSouviens-toi des larmes délicieuses qui coulaient de nos yeux, des palpitations qui suffoquaient nos coeurs agités, des transports qui nous élevaient au-dessus de nous-mêmes, au récit de ces vies héroïques qui rendent le vice inexcusable et font l'honneur de l'humanité
PÂMERCes petits fleuristes qui se pâment à l'aspect d'une renoncule
PAMPRELe pampre grillé, laissant la grappe à découvert, étale aux yeux les dons du père Lyée, et semble inviter les mortels à s'en emparer
PANIERLes comédiens calquent les modes françaises sur l'habit romain, on voit Cornélie en pleurs avec deux doigts de rouge, Caton poudré à blanc, et Brutus en panier
PANTELANT, ANTELe visage enflammé, l'estomac pantelant
PARCTel est, par exemple, le parc célèbre de Milord Cobham à Slaw ; c'est un composé de lieux très beaux et très pittoresques dont les aspects ont été choisis en différents pays, et dont tout paraît naturel, excepté l'assemblage, comme dans les jardins de la Chine dont je viens de vous parler
PARLIER, IÈREQuoique je ne fasse pas grand cas de toute cette philosophie parlière....
PARTIEIl s'est trouvé des duos, et il a fallu hasarder d'y faire une partie
PASSABLEElles [les Parisiennes] sont tout au plus passables de figure
PASSAGER, ÈRESur la route d'Italie, on rançonne assez durement les passagers
PASSÉ, ÉELe public est garant d'une convention passée en sa présence
PASSERMille choses que de jeunes filles se passeraient bien de savoir
PASSIONLaure était assez belle pour faire une passion
PATTEQu'est-ce que la valeur d'une patte ou d'un oignon qu'un insecte ronge ?
PATTE-D'OIELes belles pattes-d'oie, les beaux arbres en parasols, en éventail !
PEINENe trouves-tu pas que ses longues peines et l'habitude de les sentir ont rendu sa physionomie encore plus intéressante qu'elle n'était autrefois ?
PÉNÉTRANT, ANTEJe croyais voir son oeil pénétrant et judicieux percer au fond de mon coeur, et m'en faire rougir encore
PENSERQue pensez-vous qu'il m'en a coûté pour le mettre dans l'état où il est ?
PENSERPuisque je ne puis oublier cet infortuné, j'aime mieux en causer avec toi que d'y penser toute seule
PENSERCe penser mâle des âmes fortes, qui leur donne un idiome si particulier, est une langue dont il n'a pas la grammaire
PENTEOn s'égare un seul moment de la vie, on se détourne d'un seul pas de la droite route ; aussitôt une pente inévitable nous entraîne et nous perd : on tombe enfin dans un gouffre
PERDREComment l'amour, qui perd tant d'honnêtes femmes....
PERDREVous aviez gagné chez les paysans, vous perdez chez les beaux esprits
PERDREVa donc, douce chimère d'une âme sensible, félicité si charmante et si désirée, va te perdre dans la nuit des songes ; tu n'auras plus de réalité pour moi
PÈRETel croit être un bon père de famille, et n'est qu'un vigilant économe
PÉRILJe ne méprise pas moins celui qui cherche un péril inutile, que celui qui fuit un péril qu'il doit affronter
PESERPesez votre réponse avant de la faire
PESETTEDu mil, du tournesol, des pesettes
PEUPLEIl y a des peuples sans physionomie auxquels il ne faut point de peintres
PHILOSOPHIEDéfions-nous d'une philosophie en paroles, défions-nous d'une fausse vertu qui sape toutes les vertus, et s'applique à justifier tous les vices pour s'autoriser à les avoir tous
PIEDIls étaient sur le pied de se faire l'un à l'autre des présents
PLAIN, AINEDes cascades dans des lieux plains et sablonneux
PLAISIRJ'entends : les plaisirs du vice et l'honneur de la vertu vous feraient un sort agréable
PLAISIRNous avons recherché le plaisir, et le bonheur a fui loin de nous
PLANTERQuand tu aurais planté là pour huit jours ton mari, ton ménage et tes marmots, ne dirait-on pas que tout eût été perdu ?
PLAQUÉ, ÉEOn dirait que c'est du rouge artificiel plaqué comme le carmin des femmes de ce pays
PLILa forme, le pli, le cachet, l'adresse, tout dans cette lettre m'en rappelle de trop différentes
POIDSCette nouvelle m'ôta de dessus la poitrine un poids de cinq cents livres
POIGNANT, ANTEQui cause une impression vive et pénible, Bonheur, plaisirs, transports, que vos traits sont poignants ! qui peut en soutenir l'atteinte ?
POIGNARDC'était plonger le poignard dans le sein maternel
POIGNÉEAvec une poignée de monde, il rend toutes nos forces inutiles, et nous ôte partout les moyens de l'attaquer
POINDRELaissez former le corps jusqu'à ce que la raison commence à poindre : alors c'est le moment de la cultiver
POINTEÀ ce compte... les discours d'un menteur deviennent des vérités, sitôt qu'ils sont soutenus à la pointe de l'épée
POINTEIl se mit à marcher doucement, je le suivis sur la pointe du pied
POINTILLEUX, EUSELes coeurs bien occupés ne sont guère pointilleux ; et les tracasseries des amants sur des riens ont presque toujours un fondement beaucoup plus réel qu'il ne semble
POLISSONNEROn ne les voit jamais oisifs et désoeuvrés jouer dans une antichambre ou polissonner dans la cour, mais toujours occupés à quelque travail utile
PORTEFaites-moi refuser votre porte
PORTE-COLDes boucles d'argent, un porte-col, des bas de soie
PORTÉERegardez, m'a-t-il dit, ces deux chiens qui sont dans la cour : ils sont de la même portée ; ils ont été nourris et traités de même
PORTÉETous les vrais plaisirs de l'homme sont à sa portée
PORTEROui, portez-lui la foi que vous m'avez jurée ; que votre coeur remplisse avec elle tous les engagements qu'il prit avec moi
PORTERMilord, me dit-il, en me donnant le saint nom d'ami, vous m'apprîtes à le porter
PORTERLe sage, se portant partout avec lui, porte aussi son bonheur
POSSÉDÉ, ÉEOserait-elle respirer près de toi ? elle y serait plus mal à son aise qu'un possédé touché par des reliques
POSSESSIONLe moment de la possession est une crise de l'amour
POUPÉEToutes ces poupées sortent de chez la même marchande de modes
POUVOIRL'honneur d'un homme comme vous n'est point au pouvoir d'un autre, il est en lui-même et non dans l'opinion du peuple
PRATIQUEJe m'en tiens aux vérités lumineuses qui convainquent ma raison, aux vérités de pratique qui m'instruisent de mes devoirs
PRÉCAUTIONCe sont les petites précautions qui conservent les grandes vertus
PRÊCHERIci finissent les sermons de la prêcheuse ; elle aura désormais assez à faire à se prêcher elle-même
PRÊCHEURCharmante prêcheuse !... charmante, en vérité, mais prêcheuse pourtant
PRÊCHEURÀ son visage, j'augure qu'elle sera grave et prêcheuse
PRÉCOCELa nature veut que les enfants soient enfants avant que d'être hommes ; si nous voulons pervertir cet ordre, nous produirons des fruits précoces qui n'auront ni maturité ni saveur
PRÉFÉRERCelui qui préfère la vérité à sa gloire peut espérer de la préférer à sa vie
PRÉMICESTendres prémices d'une amitié pure et simple que nous emporterons dans le ciel
PRENDREJe vous porte un habit complet à la valaisane, et j'espère qu'il vous ira bien ; il a été pris sur la plus jolie taille du pays
PRENDREAussi m'a-t-elle pris dans le plus parfait dédain
PRÉSENCEEn les revoyant moi-même après si longtemps, j'éprouvai combien la présence des objets peut ranimer puissamment les sentiments violents dont on fut agité près d'eux
PRÉSENT, ENTEL'indiscrète avidité du présent nous ôtait toute ressource pour l'avenir
PRESSEJ'entre avec une certaine horreur dans ce vaste désert du monde.... mon âme à la presse cherche à s'y répandre, et se trouve partout resserrée
PRESSENTIMENTLa tristesse que nous leur reprochâmes le jour du concert était peut-être un pressentiment qu'ils se voyaient pour la dernière fois
PRESSERNon, mon ami, je me sens bien : la mort me presse, il faut nous quitter
PRÊTERJ'ose prendre mes voeux pour de l'espoir ; l'ardeur de mes désirs prête à leur objet la possibilité qui lui manque
PRETINTAILLEIl ne s'agit que d'ôter de la voix les éclats et toute la pretintaille française
PREUVELa preuve intérieure ou de sentiment lui manque, et celle-là seule peut rendre invincibles toutes les autres
PRÉVENIRTu as du penchant à te prévenir pour ou contre les gens
PRIÉ, ÉEJ'assiste à des soupers priés où la porte est fermée à tout survenant
PRIS, ISETu es prise, pauvre cousine, tu ne peux plus t'en dédire
PRISETout décèle ses secrètes agitations ; et, si je feins de m'y tromper, c'est pour le laisser aux prises avec lui-même, et occuper ainsi une partie des forces de son âme à réprimer l'effet de l'autre
PRIXIl y a une grande différence entre le prix que l'opinion donne aux choses, et celui qu'elles ont réellement
PRODIGEAprès bien des soins perdus à gâter dans les enfants les vrais dons de la nature... tous ces petits prodiges deviennent des esprits sans force et des hommes sans mérite, uniquement remarquables par leur faiblesse et par leur inutilité
PROPOSL'évêque a le propos galant
PROSPÉRERTout nous prospère, l'ordre et la paix règnent dans notre maison
PRUNELLEQuelle grandeur ! quelle générosité ! ô que nous sommes petits devant lui ! conserve ce précieux ami comme la prunelle de ton oeil
PUDIQUEL'on peut dire que l'honneur d'une femme pudique est sous la protection spéciale de tous les gens de bien
PUISSANCEPuissances du ciel ! J'avais une âme pour la douleur, donnez m'en une pour la félicité
PURETÉComme vous avez la beauté des anges, vous en avez la pureté
PUSILLANIMITÉJe crains cette pusillanimité meurtrière qui, à force de délicatesse et de soins, affaiblit, effémine un enfant
QUARTIERJ'y écris maintenant cette lettre sur un quartier que les glaces ont détaché du rocher voisin
QUEJ'étais malheureux ; que suis-je donc aujourd'hui ?
QUEQue vous prenez de soins superflus !
QUINTESSENCIÉ, ÉELe sentiment mis en grandes maximes générales et quintessencié par tout ce que la métaphysique a de plus subtil
QUITTERFaut-il quitter impoliment sans lui rien dire ? faut-il lui déclarer le sujet de ma retraite ?
RACINEIl [le peintre] a placé la racine des cheveux trop loin des tempes, ce qui donne au front un contour moins agréable et moins de finesse au regard
RAILLEUR, EUSEÀ considérer ces propos [des salons] selon nos idées, on aurait tort de les appeler satiriques ; car ils sont bien plus railleurs que mordants et tombent moins sur le vice que sur le ridicule
RAISONLa froide raison n'a jamais rien fait d'illustre, et l'on ne triomphe des passions qu'en les opposant l'une à l'autre
RAISONLa raison n'est-elle pas le préservatif de l'intolérance et du fanatisme ?
RAISONMon inquiétude est en raison composée des intervalles du temps et du lieu
RALLUMERVous avez trop aimé pour ne pas devenir indifférent ; on ne rallume plus la cendre qui sort de la fournaise, mais il faut attendre que tout soit consumé
RAMASSISCe ramassis de canaille ruine le maître, et corrompt les enfants dans toutes les maisons opulentes
RAMELe bruit égal et mesuré des rames m'excitait à rêver
RAMPEElle traversa la cour en courant comme une folle, et monta si précipitamment qu'il fallut respirer après la première rampe avant d'achever de monter
RANÇONNERSur la route d'Italie, on rançonne assez durement les passagers
RANIMERIl n'a remarqué de votre rêve que ce qui ranimait ses douleurs
RANIMERIl se ranime à parler de son ancien temps, de ses amours, de ses campagnes, des combats où il s'est trouvé, du courage de ses compatriotes
RÂPÉAu lieu d'habits râpés et superbes comme en Italie, on voit ici des habits plus simples et toujours frais
RAPPELERIl s'est rappelé de vous avoir vu plusieurs fois
RAPPORTERL'amour de son devoir lui fait aimer tout ce qui s'y rapporte
RASSASIERTon système se vérifie très bien ici ; les deux sexes gagnent de toutes manières à se donner des travaux et des amusements différents qui les empêchent de se rassasier l'un de l'autre
REBROUSSERJe les trouve même [vos réflexions] si fines et si justes, que j'ai rebroussé presque à l'autre extrémité de mon premier sentiment
REBUTEROn rebute ceux qui ne sont bons que pour eux
RECEVOIRDepuis quand est - il vil de recevoir de ce qu'on aime ? depuis quand ce que le coeur donne déshonore-t-il le coeur qui accepte ?
RÊCHEIl met plus d'énergie que de grâce dans ses discours, et je lui trouve même l'esprit un peu rêche
RÉCLAMERQuand vous osez réclamer la nature, c'est vous seul qui bravez ses lois
RECORDERMoi je recorderai la leçon du bosquet de Clarens
RECOUVRÉ, ÉETout le veut ; mon coeur, mon devoir, mon bonheur conservé, ma raison recouvrée, mon état, mon mari, mes enfants, moi-même
RECOUVREMENTLe mari s'est chargé du recouvrement des rentes ; la femme en dirige l'emploi ; et c'est dans l'harmonie qui règne entre eux qu'est la source de leur richesse
RECRUEClaude doit partir pour suivre la recrue
RÉCUSERElle cherchait à se tromper elle-même, et à récuser le témoignage de ses yeux
REDANJe lui faisais observer les redans des montagnes dont les angles correspondants et parallèles forment dans l'espace qui les sépare un lit digne du fleuve qui le remplit
REDEVOIRCe prix.... acquittera tout ce que mon coeur redoit au vôtre
REFONDREC'est donc en vain qu'on prétendrait refondre les divers esprits
RÉFORMES'il y a quelque réforme à tenter dans les moeurs publiques, c'est par les moeurs domestiques qu'elle doit commencer
REFROIDI, IEIl paraît d'ailleurs un peu refroidi pour moi
REFUSJe n'ai pas le cour rage de décider de ta destinée ; voici le premier refus que tu reçus jamais de ton amie, et je sens bien par ce qu'il me coûte que ce sera le dernier
REFUSERAchèverai-je d'accabler ton pauvre coeur, ou t'offrirai-je des consolations qui se refusent au mien ?
REGARDERVous regardez à de fausses convenances qui ne vous vont point
RÉGISSEURQuel charme de voir de bons et sages régisseurs faire de la culture de leurs terres l'instrument de leurs bienfaits, leurs amusements, leurs plaisirs !
REGISTREQui pourrait avoir tenu registre de tout ce qui se fit autour de toi ?
RÈGLEChaque coterie a ses règles, ses jugements, ses principes qui ne sont point admis ailleurs
RÈGNELe règne de l'amour est passé ; que celui de l'amitié commence
RÉGNERLa dignité d'épouse et de mère régnait sur tous ses charmes
REGRETPourquoi tant de pleurs, chère et douce amie ? pourquoi ces regrets plus grands que ta faute, et ce mépris de toi-même que tu n'as pas mérité ?
REJAILLIRElles nous accablèrent d'abord de traits plaisants et fins, qui, tombant toujours sans rejaillir, épuisèrent bientôt leur carquois
RELÂCHERElle va former de nouvelles chaînes qui relâcheront les doux liens de l'amitié
RELAYERElle fit appeler sa femme de chambre pour relayer cette nuit la Fanchon
RELEVERVaincue par les transports de sa rage, la marquise tomba malade et ne se releva plus
REMBOURSERCet avantage l'a déjà remboursé de cette avance
REMERCIÉ, ÉEMalgré tout votre mérite, vous seriez remercié de vos soins
REMETTREIls perdent plus de temps à me remettre, qu'ils n'en auraient mis à m'expédier
RÉMINISCENCEIl est des souvenirs aussi redoutables que le sentiment actuel ; on s'attendrit par réminiscence ; on a honte de se sentir pleurer, et l'on n'en pleure que davantage
REMISERJ'observai du coin de l'oeil qu'on avait détaché ma malle et remisé ma chaise
REMPLISSAGEIls ne connaissent plus les choses d'effet ; ils ne font que du remplissage, ils se gâtent l'oreille et ne sont plus sensibles qu'au bruit
RENAÎTRENous renaissons, ma Julie ; tous les vrais sentiments de nos âmes reprennent leur cours ; la nature nous a conservé l'être, et l'amour nous rend la vie
RENDREJ'ai si peu de combats à rendre contre moi-même
RÊNELes plus vastes empires, où tout se soutient par sa propre masse, et où les rênes de l'État peuvent tomber entre les mains d'un sot, sans que les affaires cessent d'aller

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