L'oeuvre Julie, ou la Nouvelle Héloïse de Jean-Jacques ROUSSEAU
Ecrit par Jean-Jacques ROUSSEAU
Date : 1761
Citations de "Julie, ou la Nouvelle Héloïse"
Utilisé pour le mot | Citation |
À | Il est faux qu'à s'en abstraire par vertu l'on se fasse mépriser |
À | Elle était à la conversation comme si elle n'avait eu autre chose à faire |
ABUSER | Je reconnus, mais trop tard, les chimères qui m'avaient abusé |
ACCOLADE | Ce faisant, aurez l'accolade et serez reçu chevalier |
ACCORDER | Le moyen de lui résister quand elle [la voix de la nature] s'accorde à la voix du coeur ? |
ACCOUPLER | Les âmes humaines veulent être accouplées pour valoir tout leur prix |
ACCROCHER | Cette âme simple qui ne cherche qu'à s'accrocher à ce qui l'environne |
ACOMPTE | Je vous envoie un léger acompte dans celle que renferme cette boîte |
ÂCRE | Je ne sais quelle volupté qui n'a rien d'âcre et de sensuel |
ADORER | Ils ne seraient pas inutiles à l'éducation d'une fille qu'elle adore |
AFFAIRE | J'ai appris qu'il avait eu quelques affaires en Italie et qu'il s'y était battu plusieurs fois |
AFFILER | C'est là qu'on dévoile tous les événements de la chronique scandaleuse, c'est là qu'on affile avec soin le poignard |
AHEURTER (S') | Elle ne s'était jamais aheurtée à les défendre |
AIGU, UË | On y associe [dans la conversation] les maximes et les saillies, la satire aiguë, l'adroite flatterie et la morale austère |
AIR | Il n'affecte point d'avoir son chapeau cloué sur sa tête pour montrer qu'il sait les bons airs |
AISE | L'argent est rare, c'est pour cela que les paysans sont à leur aise |
ALGÉBRISTE | Il ne faut pas être grand algébriste pour voir.... |
ALIÉNER | Il n'est pas permis de s'aliéner à des princes auxquels on ne doit rien |
ALLÉE | J'entre dans une allée pour échapper aux spectateurs |
ALLER | Il n'en va pas ainsi, mon bel ami |
ALTERQUER | Il n'y avait pas moyen d'alterquer beaucoup là-dessus |
ÂME | Essuyez des pleurs qui m'arrachent l'âme |
AMULETTE | C'est une espèce d'amulette que les amants portent volontiers |
ANGULEUX, EUSE | Toute la peine s'évanouit ; rien de rude, rien d'anguleux |
ANNONCER | Il y a des caractères qui s'annoncent presque en naissant |
ANOBLIR | Elle n'est pas plus connue de ceux des deux derniers siècles, comme le montrent les exemples suivants : L'amour n'anoblit-il pas tous les sentiments ? |
ANTIPATHIE | Il y a entre votre père et lui une antipathie naturelle |
APPAREIL | Vous m'aiderez à mettre quelque appareil sur les blessures de ce coeur malade |
APPEL | Cherchez si l'on vit un seul appel quand elle [Rome] était couverte de héros |
ARRÊTER | En arrivant je fis arrêter à la grille |
ARTIFICE | Mme de Wolmar dit : allons tirer le feu d'artifice |
ASSORTISSANT, ANTE | On prend des manières assortissantes aux choses qu'on dit |
ATTACHEMENT | Dire les derniers adieux aux attachements de ma jeunesse |
ATTENTION | Un joli monsieur à marier m'honore de ses attentions |
ATTERRER | Tu me subjugues, tu m'atterres, ton génie écrase le mien |
AUTANT | Il fallait rester à table une partie de la journée et boire d'autant |
AUTEUR | Cent fois j'ai voulu me jeter aux pieds des auteurs de mes jours |
AVANCÉ, ÉE | D'ailleurs la saison est fort avancée |
AVEC | Le plus désolant est qu'on ne peut compter sur rien avec elle |
BADIN, INE | Le ton de la conversation y est [à Paris] savant sans pédanterie, gai sans tumulte, poli sans affectation, galant sans fadeur, badin sans équivoque |
BAMBIN, INE | En voyant tous nos petits bambins jouer ensemble |
BASSINER | Il m'alla chercher un verre d'eau, tandis que ma mère me bassinait le visage |
BAUME | Ce peu de lignes semblait distiller un baume salutaire sur sa blessure |
BÉNÉFICENCE | L'autre, un peu plus fort, est un prix de bénéficence |
BESOLET | J'avais pris un fusil pour tirer des besolets |
BIAIS | Il n'y a point d'esprit faux dont on n'eût tiré des talents utiles, en le prenant d'un certain biais |
BIEN | J'imagine à peine quelle sorte de bonté peut avoir un livre qui ne porte point ses lecteurs au bien |
BLANC | On voit Caton poudré à blanc et Brutus en panier |
BLANC | Tantôt on dispute un prix en tirant au blanc |
BONHOMIE | Montre moi un des nôtres qui ait conservé cette bonhomie |
BOUCHE | Vous pourrez vous concerter avec lui de bouche |
BOURRELÉ, ÉE | Ces pécheurs bourrelés qui accumulent tant de prières |
BROCANTER | À force d'être brocantée une belle boîte d'or devient un mince colifichet |
CAGOTERIE | Quoique je ne m'attendisse pas à lui trouver la petite cagoterie des dévotes |
CALQUER | Ils calquent les modes françaises sur l'habit romain |
CAMPAGNE | Autant vaut employer le babil à des sujets utiles qu'à battre sans raison la campagne |
CAMPAGNE | Le printemps n'est pas si agréable en campagne que tu penses |
CAPUCHON | Trois lampes auxquelles M. de Wolmar a fait ajouter des capuchons de fer-blanc |
CARRIÈRE | Il a recommencé, pour ainsi dire, la carrière de ses anciennes amours ; sa première jeunesse s'est écoulée une seconde fois dans nos entretiens |
CARTEL | César envoya-t-il un cartel à Caton ? |
CE | Ce qui me le prouve est que... |
CE | Tu seras ce que tu dois et que tu veux être |
CENDRÉ, ÉE | Les sourcils sont plus châtains et les cheveux plus cendrés |
CÉRACÉE | La Fanchon me servit de la céracée |
CÉRÉMONIE | Je vous vois le ton de cérémonie en particulier |
CHACONNE | Que font des menuets, des chaconnes dans une tragédie ? |
CHAMPÊTRE | Tout cela donne à cette maison un air plus champêtre, plus vivant, plus animé, plus gai |
CHANCEUX, EUSE | Te voilà bien chanceuse d'être femme d'un prince |
CHARRIER | Un torrent charriait du limon et des pierres |
CHEMIN | Je ne désespère pas de lui voir faire un chemin digne de son mérite |
CHÈNEVOTTE | Je tirais avec le pied des chènevottes de mes voisins pour grossir mon tas |
CHIFFONNER | Quelque lettre qu'il déchire ou chiffonne un moment après |
CHUCHOTERIE | Je tremblai qu'on ne cherchât du mystère à cette chuchoterie |
CLAIR-OBSCUR | Ajoutez à cela le clair-obscur du soleil et des ombres |
CLEF ou CLÉ | Peut-être tirerait-on des mêmes principes la clef des faux jugements |
COEUR | Il avait mis son coeur à ce mariage |
COFFRE | Les biens d'un homme ne sont point dans ses coffres, mais dans l'usage de ce qu'il en tire |
COHÉRENCE | Des idées sans cohérence Nos âmes se sont touchées par tous les points, et nous avons senti partout la même cohérence |
COLIFICHET | À vingt-cinq ans vous m'envoyez de Paris des colifichets de lettres |
COMPTER | Il est doux pour un amant de faire des sacrifices qui lui soient tous comptés |
CONCERTANT, ANTE | Tous les concertants semblaient animés du même esprit |
CONCILIABULE | Les conciliabules qui se tiennent chez les femmes de chambre |
CONSÉQUENCE | Cet accord n'est pas assez sûr pour tirer à conséquence |
CONSIDÉRATION | Je vois que, le danger de sa fille effaçant toute autre considération, elle ne serait pas fâchée de vous voir ici |
CONSOLATION | Les consolations indiscrètes ne font qu'aigrir les violentes afflictions |
CONTE | C'est à qui trouvera les meilleures chansons, à qui fera les meilleurs contes |
CONTENANCE | Il remarqua ma contenance basse, éperdue, humiliée, indice de mes remords |
CONTENIR | La présence de maîtres si respectés contient tout le monde, et n'empêche pas qu'on ne soit à son aise et gai |
CONTENT, ENTE | Je ne l'ai jamais vu ni gai, ni triste, mais toujours content |
CONTRACTION | Cet aspect la fit frémir ; je vis ses traits s'altérer, ses regards s'en détourner avec une espèce d'horreur, et ses bras en contraction se roidir pour le repousser |
CONTRAINT, AINTE | Je crus trou ver à ces dames un air contraint et gêné, comme si ce ton ne leur eût pas été familier |
CONTRAINT, AINTE | La bouche était muette, le regard était contraint, mais le coeur se faisait entendre |
CONTRASTÉ, ÉE | Qui rendait ces pays étranges si bizarrement contrastés |
CONTRISTER | Contristerai-je par des troubles domestiques les vieux jours d'un père que je vois si content, si charmé du bonheur de sa fille et de son ami ? |
CONTUSION | Un laquais se fit une légère contusion à la tête |
CONVENANCE | Que signifie ce sacrifice des convenances de la nature aux convenances de l'opinion ? |
CONVENTION | Ce qui est véritable plutôt que ce qui est de convention |
CONVULSIF, IVE | J'errais à grands pas par la chambre sans savoir ce que je faisais, avec des exclamations interrompues et dans un mouvement convulsif dont je n'étais pas le maître |
CORDEAU | Vous ne voyez rien d'aligné, rien de nivelé, jamais le cordeau n'entra dans ce lieu ; la nature ne plante rien au cordeau |
CORROMPU, UE | Les illusions mêmes de l'amour se purifient dans un coeur chaste et ne corrompent qu'un coeur déjà corrompu |
CORROSIF, IVE | Il en renforce les traits comme une eau forte et corrosive |
COTERIE | On n'a qu'à s'informer de leurs sociétés, de leurs coteries |
COUCHE | Nous vîmes briller si pompeusement tous les trésors de la Hollande [des tulipes] sur quatre couches de fumier.... |
COUCHÉ, ÉE | Vous êtes couché sur l'état en qualité d'ingénieur des troupes de débarquement |
COUDE | La rivière faisait un coude au pied du verger |
COULANT, ANTE | Le ton de la conversation y est coulant et naturel |
COULER | La douce chose de couler ses jours dans le sein d'une tranquille amitié, à l'abri de l'orage des passions impétueuses ! |
COUPE | On a des bois en coupe réglée autant qu'on en peut consommer |
COUPER | Ils ont coupé de trop grandes pièces, pour avoir des logements mieux distribués |
COUPLE | Vous êtes un couple de fripons qui me jouez d'intelligence |
COUREUR, EUSE | J'ai donné ordre à mon coureur, qui vous porte cette lettre, de vous chercher où que vous soyez et de ne point revenir sans votre réponse |
COURIR | Il a mieux aimé diminuer son fonds que d'avoir toujours à courir après ses rentes |
COURIR | L'attention qu'on a de ne pas faire courir les ouvriers |
COURIR | Quand chaque année on est sûr de la suivante, qui peut troubler la paix de celle qui court ? |
COURS | En général la satire a peu de cours dans les grandes villes |
COURT, COURTE | J'en vis plusieurs s'approcher sur une espèce de courte allée qui séparait en deux le terre-plein |
COUTEAU | Vous par qui je plongeai le couteau dans le sein maternel |
COÛTEUX | Il a eu pour mes avis des déférences coûteuses [qui lui coûtaient à avoir] que je n'oublierai jamais |
CRAPULE | Quand j'aurais passé mes premiers ans dans la crapule |
CRAYON | Vous trouverez dans ma description un léger crayon de leurs moeurs |
CRIAILLERIE | Ce qui nourrit les criailleries des enfants, c'est l'attention qu'on y fait |
CRIARD, ARDE | La même cause qui le rend [un enfant] criard à trois ans le rend mutin à douze, querelleur à vingt, impérieux à trente, et insupportable toute sa vie |
CRIARD, ARDE | C'était d'abord un petit criard qui étourdissait tout le monde, et vous êtes témoin qu'on ne l'entend pas plus à présent dans la maison que s'il n'y avait point d'enfant |
CROIRE | Si ces philosophes croient l'existence de Dieu et l'immortalité de l'âme |
CROISSANT, ANTE | Je sentis à mon trouble croissant que j'allais me perdre, et je m'arrêtai |
CRU | Les seules denrées du cru couvrent notre table |
CUEILLIR | C'est du poison que j'ai cueilli sur tes lèvres |
CULTIVER | J'avais cultivé quelques talents agréables |
CULTURE | Ils ont pour maxime de tirer de la culture tout ce qu'elle peut donner, non pour faire un plus grand gain, mais pour nourrir plus d'hommes |
CUVER | Elle prépare un vin sec en l'empêchant de cuver |
DÉBOUCHÉ | Les denrées y sont abondantes sans aucun débouché au dehors |
DÉCHIFFRER | Il ne faut que savoir parler pour déchiffrer le chant |
DÉCORUM | Exhortez-le à garder le décorum philosophique |
DÉFENDRE | On meurt ainsi par degrés, jusqu'à ce que, n'aimant enfin que soi-même, on ait cessé de sentir et de vivre avant de cesser d'exister ; mais un coeur sensible se défend de toute sa force contre cette mort anticipée |
DÉFIANCE | Conçois-tu quel état c'est pour une femme de porter la défiance, le mensonge et la crainte jusque dans les bras d'un époux, de n'oser ouvrir son coeur à celui qui le possède... ? |
DÉGANTER | Quand tu te dégantais pour la collation |
DEMOISELLE | Toi qui as tant gémi d'être née demoiselle |
DENTELLE | Elle travaillait devant la Fanchon qui faisait de la dentelle |
DÉPLORABLE | Si tes pressentiments étaient fondés et que ton déplorable ami ne fût plus, le meilleur parti qui resterait à prendre serait de laisser son histoire et tes malheurs ensevelis avec lui |
DÉRANGER | S'étant tout à fait dérangé, il s'est enfui du pays laissant sa femme.... |
DÉROBER | Chaque fois que je suis tenté de vous dérober la moindre caresse |
DÉSASTRE | L'escadre sur laquelle il est a souffert mille désastres |
DÉSAVOUÉ, ÉE | Ordonnez de moi, vous ne serez désavoué sur rien |
DESCENDRE | Comment elle et son mari pouvaient descendre à leurs domestiques sans que ceux-ci fussent tentés de s'égaler à eux à leur tour |
DÉSORIENTER | Une certaine coquetterie désoriente les soupirants |
DÉVORER | Mes yeux dévorent des charmes dont ma bouche n'ose approcher |
DIGÉRER | Peu lire et penser beaucoup à nos lectures est le moyen de les bien digérer |
DIGÉRER | J'ai été forcé de lui citer un mot qu'elle a eu bien de la peine à digérer |
DÎNÉE | À la dînée, à peine y avait-il un quart d'heure que nous étions arrivés qu'il m'aborda d'un air d'impatience |
DOMINER | La mode domine les provinciales ; mais les Parisiennes dominent la mode et la savent plier chacune à son avantage |
DORÉ, ÉE | Quand je vois un homme doré décrier le luxe |
DOUTER | Je doute que ce fût toi qui serais en reste |
DROIT, DROITE | Tu n'as qu'à marcher droit quand tu seras sous ma garde |
DROITURE | Je prends le parti de t'envoyer cette lettre en droiture à Genève |
DUÈGNE | Tu verras ce que c'est qu'une duègne de dix-huit ans |
DUEL | Me direz-vous qu'un duel témoigne qu'on a du coeur, et que cela suffit pour effacer la honte ou le reproche de tous les autres vices ? |
DURER | Je sais que ce délai lui dure autant qu'à moi |
ÉCHAPPÉE | Je craindrais que la moindre échappée de vue n'ôtât beaucoup d'agrément à cette promenade |
ÉCLIPSER | Leurs traits sont peu réguliers ; mais, si elles ne sont pas belles, elles ont de la physionomie qui supplée à la beauté et l'éclipse quelquefois |
ÉCONOMIE | C'est une erreur dans l'économie domestique, ainsi que dans la civile, que.... |
ÉCOUTEUR, EUSE | Vous me savez assez maligne pour persifler les écouteurs |
ÉCRELET | La Fanchon me servit des gaufres, des écrelets |
ÉCRIRE | On sait quand il faut se faire écrire, c'est-à-dire faire une visite qu'on ne fait pas |
ÉGRAPPER | Elle fait égrapper le raisin et trier les grains |
EMBRASEMENT | Si vous pouviez voir quel embrasement ces huit jours ont allumé dans mon âme |
EMPESÉ, ÉE | Il a l'air empesé du pays d'où il vient |
EMPORTER | Ne soyez pas surprise si, bien que votre âme soit la plus sensible, la mienne sait le mieux aimer, et si, vous cédant en tant de choses, j'emporte au moins le prix de l'amour |
ENDÊVER | On s'ennuyait quand vous n'aviez plus personne à faire endêver |
ENFANCE | L'enfance a des manières de voir, de penser, de sentir qui lui sont propres ; rien n'est moins sensé que d'y vouloir substituer les nôtres |
ENFANT | J'aurais eu peine à croire qu'il y eût des spectateurs assez enfants pour aller voir cette imitation |
ENFILADE | Ils ont bouché de longues enfilades pour changer des portes mal situées |
ENFONCER | Plus ils sentent et plus ils souffrent, plus ils s'enfoncent dans la vie et plus ils sont malheureux |
ENGLOUTIR | Confiance, amitié, vertus, plaisirs, folâtres jeux, la terre a tout englouti |
ENLACER | Il va s'enlacer dans les piéges qu'il devrait le plus redouter |
ENRACINER | La tristesse, l'ennui, les regrets, le désespoir sont des douleurs peu durables qui ne s'enracinent jamais dans l'âme, et l'expérience dément toujours le sentiment d'amertume qui nous fait regarder nos peines comme éternelles |
ENRAYER | Voilà plus de mauvaises plaisanteries que tu ne m'as tenu de mauvais propos, il est temps d'enrayer |
ENSEIGNE | L'empreinte dont tous ses traits portent la divine enseigne |
ENTIER, IÈRE | Ce vieux plaideur, quoique inflexible et entier presqu'autant que son adversaire, n'a pu résister à l'ascendant qui nous a tous subjugués |
ENTORSE | Bomston à demi ivre se donna en courant une entorse qui le força de s'asseoir ; sa jambe enfla sur-le-champ, et cela calma la querelle mieux que tous les soins que M. Dorbe s'était donnés |
ENTRE | Homme petit et faible, qu'y a-t-il entre Caton et toi ? |
ÉPICURISME | Ainsi s'aiguise la volupté du sage : s'abstenir pour jouir, c'est la philosophie, c'est l'épicuréisme de la raison |
ÉPIE | Elle avait des épies dans le couvent de Laure |
ÉPILOGUEUR | Ton épilogueur d'homme ose bien me dire qu'il ne me reste que six mois encore à retourner la salade avec les doigts |
ÉPOUSEUR | Je te dirai sur les deux épouseurs, que je n'aime point ce mot, même par plaisanterie |
ÉPOUVANTÉ, ÉE | Voilà la source des reproches d'une conscience épouvantée et des murmures secrets qui déchirent mon coeur |
ÉPREUVE | Chaque épreuve d'une estampe a ses défauts particuliers qui lui servent de caractère |
ÉPUISEMENT | Il prend l'épuisement du coeur pour l'effort de la raison |
ÉQUIPAGE | Si je reste dans un équipage à faire peur, personne ne me reconnaîtra plus |
ESPÈCE | Ne t'inquiète pas de ces deux espèces dont je daigne à peine te parler |
ESSENCE | Voilà, cousine, comment dans certains pays l'essence des choses tient aux mots, et comment des noms honnêtes suffisent pour honorer ce qui l'est le moins |
ET | Et je pleurais ! et je me trouvais à plaindre ! et la tristesse osait approcher de moi ! |
ÉTALER | Le petit terrain où nous étions étalait les charmes d'un séjour riant et champêtre |
ÉTENDRE | J'ai trouvé l'art d'étendre ma vie sans la prolonger ; j'existe, j'aime, je suis aimée, je vis jusqu'à mon dernier soupir |
ÉTHÉRÉ, ÉE | À mesure qu'on approche des régions éthérées, l'âme contracte quelque chose de leur inaltérable pureté |
ÉTOURDIR | Si l'on peut s'étourdir sur son état en y pensant peu |
ÊTRE | Disposez de moi comme d'un homme qui n'est plus rien pour lui-même, et dont tout l'être n'a de rapport qu'à vous |
ÉTRÉCIR | L'esprit s'étrécit à mesure que l'âme se corrompt |
ÉTREINTE | Je l'embrassai pourtant avec un serrement de coeur qu'il partageait et qui se fit sentir réciproquement par de muettes étreintes, plus éloquentes que les cris et les pleurs |
ÊTRES | Tu sais parfaitement les êtres de la maison |
ÉVEILLÉ, ÉE | Si ces yeux éveillés que vous savez si bien faire parler .... |
ÉVÉNEMENT | C'est-à-dire qu'il vous faut des hommes communs et des événements rares ; je crois que j'aimerais mieux le contraire |
ÉVENTAIL | Mon éventail resta hier une grande seconde à terre sans qu'il s'élançât du bout de la chambre comme pour le retirer du feu |
EXEMPTION | Cette paisible tranquillité qui les rend heureux par l'exemption des peines plutôt que par le goût des plaisirs |
EXERCER | Un esprit qu'on n'exerce à rien devient lourd et pesant dans l'inaction |
EXHALER | Leurs soupirs n'osaient s'exhaler, mais leurs coeurs s'entendaient : ils croyaient souffrir et ils étaient heureux |
EXISTER | Rien n'existe que par celui qui est ; c'est lui qui donne un but à la justice, une base à la vertu |
EXOTIQUE | Si je ne trouvai point de plantes exotiques et de productions des Indes, je trouvai celles du pays disposées et réunies de manière à produire un effet plus riant et plus agréable |
EXPÉDIER | Ils perdent plus de temps à me remettre qu'ils n'en auraient mis à m'expédier |
EXPIER | Comment expier les alarmes d'une craintive amante ? |
EXPRIMER | Que diriez-vous de celui qui, sans exprimer ni traits ni taille, voudrait peindre une figure humaine, avec un voile pour vêtement ? n'aurait-on pas droit de lui demander où est l'homme ? |
EXTASIER (S') | Un peintre s'extasie à des objets qui ne sont pas même remarqués d'un spectateur vulgaire |
EXTÉNUÉ, ÉE | Exténuée d'agitations, d'abstinences, de veilles, elle semblait enfin résolue à revenir sur elle-même, à recommencer sa vie ordinaire |
EXTÉNUER | À Dieu ne plaise que j'exténue les bienfaits de milord |
FACTION | Ils regardent l'homme vivant sur la terre comme un soldat mis en faction |
FAIT | Je n'y entends rien ; si fait pourtant, j'y entends quelque chose |
FANER | Vos vives couleurs se fanent |
FAON | Rencontrais-je un pas difficile, je vous le voyais franchir avec la légèreté d'un faon |
FATALITÉ | Il est des fatalités qui nous entraînent malgré nous |
FAUX, FAUSSE | L'honnête intérêt de l'humanité, l'épanchement simple et touchant d'une âme franche ont un langage bien différent des fausses démonstrations de la politesse |
FAUX, FAUSSE | Nulle cadence, nul accent mélodieux dans les airs du peuple ; les instruments militaires, les fifres de l'infanterie, les trompettes de la cavalerie, tous les cors, tous les hautbois, les chanteurs des rues, les violons de guinguette, tout cela est d'un faux à choquer l'oreille la moins délicate |
FÉAL, ALE | C'est là, mon féal, que vous lui jurerez foi et loyauté |
FÉLONIE | Vous me jurerez de ne point commettre acte de félonie |
FER | Ils se forgent des fers d'argent |
FÊTE | Je me faisais une fête de ce petit voyage |
FILOUTERIE | La filouterie que j'y voulais employer m'attira un petit affront |
FLANC | Malheur à qui prête le flanc au ridicule |
FLATTÉ, ÉE | Il me remit devant les yeux un portrait qui n'était pas flatté |
FLATTER | Je ne cherche point à flatter mon mal |
FLEURISTE | Ces petits fleuristes qui se pâment à l'aspect d'une renoncule |
FOIN | Foin de ces terreurs paniques qui n'ont pas le sens commun ! |
FOIS | Voici la première fois de ma vie où j'ai pu vous écrire sans crainte |
FOLIE | J'étais trop folle pour faire des folies |
FORMER | Les enfants se forment et grandissent |
FORMULAIRE | Tout ce jargon n'est qu'un vain formulaire |
FRANCISÉ, ÉE | De petits messieurs francisés qui boivent de l'eau par air |
GAGNER | Vous aviez gagné chez les paysans, vous perdez parmi les beaux esprits |
GAGNER | À moins, ajouta-t-elle, qu'elle ne veuille partager le mien [lit] ; qu'en dis-tu, cousine ? mon malheur ne se gagne point |
GAIETÉ ou GAÎTÉ | Celui qui va se battre de gaieté de coeur |
GAÎNE | Figurez-vous [à l'opéra] une gaîne d'une quinzaine de pieds et longue à proportion ; cette gaîne est le théâtre |
GENS | Ne sais-tu pas que les petits scrupules ne conviennent qu'aux petites gens ? |
GÎTER | L'un gîtant, chassant de château en château |
GLACE | L'amour s'éteint sous les glaces de l'âge |
GLACER | Toujours un froid mortel glace mon courage |
GOÛT | Le goût est en quelque manière le microscope du jugement ; c'est lui qui met les petits objets à sa portée, et ses opérations commencent où s'arrêtent celles du dernier |
GRÈBE | Je ne tirai qu'un seul coup sur un grèbe que je manquai |
GRENADIER | Quant au maintien soldatesque et au ton grenadier |
GRU | La Fanchon me servit des grus, des céracées [sortes de laitages] |
GUINDÉ, ÉE | Un goût factice et guindé qui n'est plus que l'ouvrage de la mode |
GYNÉCÉE | Les hommes entrent peu dans ce petit gynécée |
GYNÉCOCRATIE | La présence des hommes jette une espèce de contrainte dans cette petite gynécocratie |
HAÏR | Le bon vin me paraît une excellente chose, et je ne hais point à m'en égayer |
HÉBÉTER | La fade galanterie n'a point hébété ta raison |
HOMME | Il a toujours tué, blessé ou désarmé son homme |
HONNÊTE | Il s'est informé de votre naissance, on lui a dit qu'elle était honnête ; le mot honnête est fort équivoque à l'oreille d'un gentilhomme |
HORS | Tel est le néant des choses humaines, que, hors l'être existant par lui-même, il n'y a rien de beau |
IMAGINATION | À ces mots il me vint une imagination qui les fit rire |
IMBÉCILE | Sa raison, trop supérieure à l'imbécile joug qu'on lui voulait imposer, le secoua bientôt avec mépris |
INDUCTION | Il ne peut juger des choses qu'il ne voit pas que par induction sur celles qu'il voit |
INEPTE | Quand mon coeur serait moins inepte à l'amour |
INITIATION | Les simples hôtes n'y sont point admis [dans une salle à manger] ; jamais on n'y mange quand on a des étrangers ; c'est l'asile inviolable de la confiance, de l'amitié, de la liberté ; c'est la société des coeurs qui lie en ce lieu celle de la table ; elle est une sorte d'initiation à l'intimité, et jamais il ne s'y rassemble que des gens qui ne voudraient plus être séparés |
INOCULER | En me rappelant la manière dont il baisait sa main [de Julie, malade de la petite vérole], je ne puis douter qu'il ne se soit inoculé volontairement |
INSTRUMENT | La jeunesse du sage est le temps de ses expériences ; ses passions en sont les instruments |
INVÉTÉRER (S') | Je ne voyais pas que le mal s'invétérait par ma négligence |
JOUR | Le moyen de rester veuve à mon âge, et de ne pas sentir quelquefois que les jours ne sont que la moitié de la vie ? |
LAQUE | Il lui envoya un cabinet de laque et plusieurs bijoux |
LIANT, ANTE | Le désoeuvrement rendant les hommes assez liants, il me rechercha |
LIVRÉE | Les gens de livrée et ceux de la basse-cour |
LOGE | Julie y a fait faire une loge où l'on va se chauffer quand on a froid |
LOINTAIN, AINE | Le goût des points de vue et des lointains vient du penchant qu'ont les hommes de ne se plaire qu'où ils ne sont pas |
LOQUE | Ma pièce de blonde est en loques |
MAIN | On y reconnaît toujours la main du maître, et l'on ne la sent jamais |
MAISON | On a beau chasser, faire maison nouvelle |
MAÎTRESSE | Une maîtresse de maison, attentive à faire ses honneurs, n'aurait pas, en pleine santé, pour des étrangers des soins plus marqués, plus obligeants, plus aimables que ceux que Julie mourante avait pour sa famille |
MAL, ALE | Wolmar se contentait de l'aveu que, peu ou beaucoup, enfin le mal existe, et de cette seule existence il déduisait défaut de puissance, d'intelligence ou de bonté dans la première cause |
MANÉGE | Le manége des procédés est substitué aux devoirs réels |
MANIÉRÉ, ÉE | Il y a [au théâtre] une certaine dignité maniérée dans le geste et dans le propos, qui ne permet jamais à la passion de parler exactement son langage |
MANUEL, ELLE | Ce précieux recueil [les lettres de son amante] ne me quittera de mes jours ; il sera mon manuel dans le monde où je vais entrer |
MARCHÉ | On en a bon marché [le soldat français] quand il est commandé par des courtisans qu'il méprise |
MARCHER | Nous avions sous nos pieds un marcher doux, commode et sec |
MARI | Et quand l'âge le lui eut ramené, il conserva près d'elle cette rudesse inflexible dont les maris infidèles ont accoutumé d'aggraver leurs torts |
MARIABLE | Je me trouve une petite veuve assez mariable |
MARMOT | Quand tu auras planté là ton ménage et tes marmots |
MARQUE | La blessure guérit ; mais la marque reste, et cette marque est un sceau respecté qui préserve le coeur d'une autre atteinte |
MARQUER | Sur ce que tu me marques, je n'aurai point un moment de repos que je ne sois auprès de toi |
MASQUÉ, ÉE | La porte étant masquée par des aunes et des coudriers qui ne laissent que deux étroits passages sur les côtés, je ne vis plus en me retournant par où j'étais entré |
MATERNEL, ELLE | Une activité superflue sied si bien à l'amour maternel ! |
MATRONE | Je ne veux pas faire comme toi la matrone à vingt-huit ans ; je me trouve une petite veuve assez piquante |
MAXIME | Je hais les mauvaises maximes encore plus que les mauvaises actions |
MÉDIRE | Que reste-t-il à blâmer où la vertu n'est plus estimée, et de quoi médirait-on quand on ne trouve plus de mal à rien ? |
MÉDITER | Peu lire et beaucoup méditer à nos lectures |
MÉLANCOLIE | Ô mélancolie enchanteresse ! ô langueur d'une âme attendrie ! combien vous surpassez les turbulents plaisirs, la gaîté folâtre, la joie emportée, et tous les transports qu'une ardeur sans mesure offre aux désirs effrénés des amants ! |
MÉLODIE | Une mélodie qui ne parle point, chante toujours mal, et la seule harmonie n'a jamais rien su dire au coeur |
MÉNAGER, ÈRE | Une ménagère des champs peut être une femme charmante, aussi pleine de grâces, et de grâces plus touchantes, que toutes les petites maîtresses |
MENDIANT, ANTE | À ne regarder l'état de mendiant que comme un métier, loin qu'on en ait rien à craindre, on n'y trouve que de quoi nourrir en nous les sentiments d'intérêt et d'humanité qui devraient unir tous les hommes |
MENDIER | Comment puis-je être sûre que l'inconnu qui vient implorer au nom de Dieu mon assistance et mendier un pauvre morceau de pain n'est pas peut-être cet honnête homme.... |
MÉPRIS | Ce n'est pas la mort que je crains, mais la honte d'en être digne, et le mépris de moi-même |
MER | La mer agitée est composée de longues lanternes angulaires de toile ou de carton bleu, qu'on enfile à dos broches parallèles, et qu'on fait tourner par des polissons |
MERVEILLE | La collation fut composée d'échaudés, de merveilles |
MESQUIN, INE | La vie triste et mesquine des pères est presque toujours la source du désordre des enfants |
MÉTAPHORE | Pour peu qu'on ait de chaleur dans l'esprit, on a besoin de métaphores et d'expressions figurées pour se faire entendre |
MÉTAPHYSIQUE | Voulons-nous pénétrer dans ces abîmes de métaphysique qui n'ont ni fond ni rive, et perdre à disputer sur l'essence divine ce temps si court qui nous est donné pour l'honorer ? |
METTRE | Elles [les Parisiennes] se mettent si bien, ou du moins elles en ont tellement la réputation, qu'elles servent, en cela comme en tout, de modèle au reste de l'Europe |
MEUBLE | La raison n'est pas un meuble qu'on pose et qu'on reprenne à son gré ; et quiconque a pu vivre dix ans sans penser ne pensera de sa vie |
MICROSCOPE | Le goût est, en quelque sorte, le microscope du jugement |
MILLION | Il n'y a pour moi qu'un moyen d'être heureux, et des millions d'être misérable |
MINE | Je lui dis que je voulais la prendre pour moi, elle fit la mine |
MISE | Les hommes tirèrent au blanc une mise donnée par Mme d'Orbe |
MIXTE | Les opérations chimiques n'ont jamais tiré d'aucun mixte qu'autant d'or qu'il en contenait déjà |
MOLLIR | Il mollissait contre ma résistance |
MONDE | J'entre avec une secrète horreur dans ce vaste désert du monde |
MONDE | De paisibles campagnards sans monde et sans politesse |
MONNAIE | La science est dans la plupart de ceux qui la cultivent une monnaie dont on fait grand cas, qui cependant n'ajoute au bien-être qu'autant qu'on la communique, et n'est bonne que dans le commerce |
MONSIEUR | On ne souffre pas qu'ils deviennent des messieurs |
MONSTRE | Cette timidité, en nous montrant sans cesse des monstres où il n'y en a pas |
MONSTRE | Une mère peu éclairée se fait des monstres de tout |
MOT | M. d'Orbe a le mot pour entamer une savante dissertation |
MOUILLÉ, ÉE | Fixant ses yeux mouillés sur les miens |
MOULER | Quand on a une fois l'entendement ouvert par l'habitude de réfléchir, il vaut toujours mieux trouver de soi-même les choses qu'on trouverait dans les livres ; c'est le vrai secret de les bien mouler à sa tête et de se les approprier |
MYSTÈRE | Le premier pas vers le vice est de mettre du mystère à quelque chose |
NASAL, ALE | D'une voix creuse, lente et même un peu nasale |
NATURE | Tout ce que vous voyez, c'est la nature végétale et inanimée ; et, quoi qu'on puisse faire, elle laisse toujours une idée de solitude qui attriste |
NICHÉE | Qu'a-t-il fait de ces nichées d'amours qui se cachent aux deux coins de ta bouche ? |
NIPPE | Cette mise est quelque nippe à leur usage |
NOBLESSE | Si vous connaissez la noblesse d'Angleterre, vous savez qu'elle est la plus éclairée, la mieux instruite, la plus sage et la plus brave de l'Europe |
NOTER | Ennuyé d'être toujours noté pour avoir fait le moins d'ouvrage |
NOURRICE | Y a-t-il au monde un honnête homme qui n'eût horreur de changer l'enfant d'un autre en nourrice ? |
NUE | Une diction toujours dans les nues et des pensées qui rampent toujours |
OBLIGER | Il n'y a que l'intention qui oblige, et celui qui profite d'un bien que je ne veux faire qu'à moi ne me doit aucune reconnaissance |
OBSERVER | Celui qui ne prétend qu'observer n'observe rien, parce qu'étant inutile dans les affaires et importun dans les plaisirs, il n'est admis nulle part |
OCCASION | Crois-moi, l'occasion de faire des heureux est plus rare qu'on ne pense |
OEIL | Ici les coups d'oeil devinrent plus fréquents entre Claire et la Fanchon |
OFFENSER | Je m'offenserais moi-même, si je pouvais un moment me défier de vous |
OFFRE | Mille offres apparentes qui ne sont faites que pour être refusées |
OFFUSQUER | Le goût ne paraît-il pas cent fois mieux dans les choses simples que dans celles qui sont offusquées de richesses ? |
OMBRAGEUX, EUSE | On mène un coursier ombrageux à l'objet qui l'effraie, afin qu'il n'en soit plus effrayé |
ON | Le je est presque aussi scrupuleusement banni de la scène française que des écrits de Port-Royal, et les passions humaines, aussi modestes que l'humilité chrétienne, n'y parlent jamais que par on |
OPÉRA | L'opéra de Paris passe à Paris pour le plus pompeux, le plus voluptueux, le plus admirable qu'inventa jamais l'art humain |
OPINIÂTRE | Je ne pouvais concevoir par quel prodige votre opiniâtre image m'avait pu laisser si longtemps en paix avec tant de sujets de me la rappeler |
OPIUM | La dévotion est un opium pour l'âme |
OPPRESSION | Mortelle ennemie des lois et de la liberté, qu'a-t-elle [la noblesse] jamais produit dans la plupart des pays où elle brille, si ce n'est la force de la tyrannie et l'oppression des peuples ? |
OR | C'est l'or de tes cheveux qui doit parer ton visage, et non cette rose qui les cache et que ton teint flétrit |
ORDONNATEUR, TRICE | Un bel ordre du tout, qui marque le concert des parties et l'unité d'intention de l'ordonnateur |
ORDRE | L'ordre et la règle lui tiennent lieu d'épargne ; il s'enrichit de ce qu'il a dépensé |
ORDRE | La voilà dans un nouvel ordre de choses ; la voilà sujette à de nouveaux engagements, à de nouveaux devoirs ; et son coeur, qui n'était qu'à nous, se doit maintenant à d'autres affections |
ORGANISATION | La seule différence des tempéraments a produit en eux [deux chiens] celle des caractères, comme la seule différence de l'organisation intérieure produit en nous celle des esprits |
ORTHOGRAPHE | Les premières [les provinciales] sont [pour les modes] comme des copistes ignorants et serviles qui copient jusqu'aux fautes d'orthographe |
OÙ | J'ai donné ordre à mon coureur de vous chercher où que vous soyez |
OÙ | Je compte sur vous en cette occasion ; et j'y compterais même quand vous m'aimeriez moins ; car je connais votre âme ; je sais qu'elle n'a pas besoin du zèle de l'amour où parle celui de l'humanité |
OUBLI | Je vois avec une amère confusion jusqu'où l'oubli du premier de mes devoirs m'a fait porter celui de tous les autres |
OUVRIR | Chère amie, ouvrez-moi votre maison sans crainte ; elle est pour moi le temple de la vertu |
PAIR, AIRE | Ministres suprêmes des lois dans la chambre des pairs, quelquefois même législateurs, nous rendons également justice au peuple et au roi, et nous ne souffrons point que personne dise, Dieu et mon épée, mais seulement Dieu et mon droit |
PAISIBLE | Je sens aujourd'hui combien une âme paisible est peu propre à juger des passions, combien il est insensé de rire des sentiments qu'on n'a point éprouvés |
PAISIBLE | Aimables et dignes époux ! puisse le ciel les combler du bonheur que mérite leur sage et paisible amour ! |
PALAIS | Il se met en noir pour avoir l'air d'un homme de palais |
PALPITATION | Souviens-toi des larmes délicieuses qui coulaient de nos yeux, des palpitations qui suffoquaient nos coeurs agités, des transports qui nous élevaient au-dessus de nous-mêmes, au récit de ces vies héroïques qui rendent le vice inexcusable et font l'honneur de l'humanité |
PÂMER | Ces petits fleuristes qui se pâment à l'aspect d'une renoncule |
PAMPRE | Le pampre grillé, laissant la grappe à découvert, étale aux yeux les dons du père Lyée, et semble inviter les mortels à s'en emparer |
PANIER | Les comédiens calquent les modes françaises sur l'habit romain, on voit Cornélie en pleurs avec deux doigts de rouge, Caton poudré à blanc, et Brutus en panier |
PANTELANT, ANTE | Le visage enflammé, l'estomac pantelant |
PARC | Tel est, par exemple, le parc célèbre de Milord Cobham à Slaw ; c'est un composé de lieux très beaux et très pittoresques dont les aspects ont été choisis en différents pays, et dont tout paraît naturel, excepté l'assemblage, comme dans les jardins de la Chine dont je viens de vous parler |
PARLIER, IÈRE | Quoique je ne fasse pas grand cas de toute cette philosophie parlière.... |
PARTIE | Il s'est trouvé des duos, et il a fallu hasarder d'y faire une partie |
PASSABLE | Elles [les Parisiennes] sont tout au plus passables de figure |
PASSAGER, ÈRE | Sur la route d'Italie, on rançonne assez durement les passagers |
PASSÉ, ÉE | Le public est garant d'une convention passée en sa présence |
PASSER | Mille choses que de jeunes filles se passeraient bien de savoir |
PASSION | Laure était assez belle pour faire une passion |
PATTE | Qu'est-ce que la valeur d'une patte ou d'un oignon qu'un insecte ronge ? |
PATTE-D'OIE | Les belles pattes-d'oie, les beaux arbres en parasols, en éventail ! |
PEINE | Ne trouves-tu pas que ses longues peines et l'habitude de les sentir ont rendu sa physionomie encore plus intéressante qu'elle n'était autrefois ? |
PÉNÉTRANT, ANTE | Je croyais voir son oeil pénétrant et judicieux percer au fond de mon coeur, et m'en faire rougir encore |
PENSER | Que pensez-vous qu'il m'en a coûté pour le mettre dans l'état où il est ? |
PENSER | Puisque je ne puis oublier cet infortuné, j'aime mieux en causer avec toi que d'y penser toute seule |
PENSER | Ce penser mâle des âmes fortes, qui leur donne un idiome si particulier, est une langue dont il n'a pas la grammaire |
PENTE | On s'égare un seul moment de la vie, on se détourne d'un seul pas de la droite route ; aussitôt une pente inévitable nous entraîne et nous perd : on tombe enfin dans un gouffre |
PERDRE | Comment l'amour, qui perd tant d'honnêtes femmes.... |
PERDRE | Vous aviez gagné chez les paysans, vous perdez chez les beaux esprits |
PERDRE | Va donc, douce chimère d'une âme sensible, félicité si charmante et si désirée, va te perdre dans la nuit des songes ; tu n'auras plus de réalité pour moi |
PÈRE | Tel croit être un bon père de famille, et n'est qu'un vigilant économe |
PÉRIL | Je ne méprise pas moins celui qui cherche un péril inutile, que celui qui fuit un péril qu'il doit affronter |
PESER | Pesez votre réponse avant de la faire |
PESETTE | Du mil, du tournesol, des pesettes |
PEUPLE | Il y a des peuples sans physionomie auxquels il ne faut point de peintres |
PHILOSOPHIE | Défions-nous d'une philosophie en paroles, défions-nous d'une fausse vertu qui sape toutes les vertus, et s'applique à justifier tous les vices pour s'autoriser à les avoir tous |
PIED | Ils étaient sur le pied de se faire l'un à l'autre des présents |
PLAIN, AINE | Des cascades dans des lieux plains et sablonneux |
PLAISIR | J'entends : les plaisirs du vice et l'honneur de la vertu vous feraient un sort agréable |
PLAISIR | Nous avons recherché le plaisir, et le bonheur a fui loin de nous |
PLANTER | Quand tu aurais planté là pour huit jours ton mari, ton ménage et tes marmots, ne dirait-on pas que tout eût été perdu ? |
PLAQUÉ, ÉE | On dirait que c'est du rouge artificiel plaqué comme le carmin des femmes de ce pays |
PLI | La forme, le pli, le cachet, l'adresse, tout dans cette lettre m'en rappelle de trop différentes |
POIDS | Cette nouvelle m'ôta de dessus la poitrine un poids de cinq cents livres |
POIGNANT, ANTE | Qui cause une impression vive et pénible, Bonheur, plaisirs, transports, que vos traits sont poignants ! qui peut en soutenir l'atteinte ? |
POIGNARD | C'était plonger le poignard dans le sein maternel |
POIGNÉE | Avec une poignée de monde, il rend toutes nos forces inutiles, et nous ôte partout les moyens de l'attaquer |
POINDRE | Laissez former le corps jusqu'à ce que la raison commence à poindre : alors c'est le moment de la cultiver |
POINTE | À ce compte... les discours d'un menteur deviennent des vérités, sitôt qu'ils sont soutenus à la pointe de l'épée |
POINTE | Il se mit à marcher doucement, je le suivis sur la pointe du pied |
POINTILLEUX, EUSE | Les coeurs bien occupés ne sont guère pointilleux ; et les tracasseries des amants sur des riens ont presque toujours un fondement beaucoup plus réel qu'il ne semble |
POLISSONNER | On ne les voit jamais oisifs et désoeuvrés jouer dans une antichambre ou polissonner dans la cour, mais toujours occupés à quelque travail utile |
PORTE | Faites-moi refuser votre porte |
PORTE-COL | Des boucles d'argent, un porte-col, des bas de soie |
PORTÉE | Regardez, m'a-t-il dit, ces deux chiens qui sont dans la cour : ils sont de la même portée ; ils ont été nourris et traités de même |
PORTÉE | Tous les vrais plaisirs de l'homme sont à sa portée |
PORTER | Oui, portez-lui la foi que vous m'avez jurée ; que votre coeur remplisse avec elle tous les engagements qu'il prit avec moi |
PORTER | Milord, me dit-il, en me donnant le saint nom d'ami, vous m'apprîtes à le porter |
PORTER | Le sage, se portant partout avec lui, porte aussi son bonheur |
POSSÉDÉ, ÉE | Oserait-elle respirer près de toi ? elle y serait plus mal à son aise qu'un possédé touché par des reliques |
POSSESSION | Le moment de la possession est une crise de l'amour |
POUPÉE | Toutes ces poupées sortent de chez la même marchande de modes |
POUVOIR | L'honneur d'un homme comme vous n'est point au pouvoir d'un autre, il est en lui-même et non dans l'opinion du peuple |
PRATIQUE | Je m'en tiens aux vérités lumineuses qui convainquent ma raison, aux vérités de pratique qui m'instruisent de mes devoirs |
PRÉCAUTION | Ce sont les petites précautions qui conservent les grandes vertus |
PRÊCHER | Ici finissent les sermons de la prêcheuse ; elle aura désormais assez à faire à se prêcher elle-même |
PRÊCHEUR | Charmante prêcheuse !... charmante, en vérité, mais prêcheuse pourtant |
PRÊCHEUR | À son visage, j'augure qu'elle sera grave et prêcheuse |
PRÉCOCE | La nature veut que les enfants soient enfants avant que d'être hommes ; si nous voulons pervertir cet ordre, nous produirons des fruits précoces qui n'auront ni maturité ni saveur |
PRÉFÉRER | Celui qui préfère la vérité à sa gloire peut espérer de la préférer à sa vie |
PRÉMICES | Tendres prémices d'une amitié pure et simple que nous emporterons dans le ciel |
PRENDRE | Je vous porte un habit complet à la valaisane, et j'espère qu'il vous ira bien ; il a été pris sur la plus jolie taille du pays |
PRENDRE | Aussi m'a-t-elle pris dans le plus parfait dédain |
PRÉSENCE | En les revoyant moi-même après si longtemps, j'éprouvai combien la présence des objets peut ranimer puissamment les sentiments violents dont on fut agité près d'eux |
PRÉSENT, ENTE | L'indiscrète avidité du présent nous ôtait toute ressource pour l'avenir |
PRESSE | J'entre avec une certaine horreur dans ce vaste désert du monde.... mon âme à la presse cherche à s'y répandre, et se trouve partout resserrée |
PRESSENTIMENT | La tristesse que nous leur reprochâmes le jour du concert était peut-être un pressentiment qu'ils se voyaient pour la dernière fois |
PRESSER | Non, mon ami, je me sens bien : la mort me presse, il faut nous quitter |
PRÊTER | J'ose prendre mes voeux pour de l'espoir ; l'ardeur de mes désirs prête à leur objet la possibilité qui lui manque |
PRETINTAILLE | Il ne s'agit que d'ôter de la voix les éclats et toute la pretintaille française |
PREUVE | La preuve intérieure ou de sentiment lui manque, et celle-là seule peut rendre invincibles toutes les autres |
PRÉVENIR | Tu as du penchant à te prévenir pour ou contre les gens |
PRIÉ, ÉE | J'assiste à des soupers priés où la porte est fermée à tout survenant |
PRIS, ISE | Tu es prise, pauvre cousine, tu ne peux plus t'en dédire |
PRISE | Tout décèle ses secrètes agitations ; et, si je feins de m'y tromper, c'est pour le laisser aux prises avec lui-même, et occuper ainsi une partie des forces de son âme à réprimer l'effet de l'autre |
PRIX | Il y a une grande différence entre le prix que l'opinion donne aux choses, et celui qu'elles ont réellement |
PRODIGE | Après bien des soins perdus à gâter dans les enfants les vrais dons de la nature... tous ces petits prodiges deviennent des esprits sans force et des hommes sans mérite, uniquement remarquables par leur faiblesse et par leur inutilité |
PROPOS | L'évêque a le propos galant |
PROSPÉRER | Tout nous prospère, l'ordre et la paix règnent dans notre maison |
PRUNELLE | Quelle grandeur ! quelle générosité ! ô que nous sommes petits devant lui ! conserve ce précieux ami comme la prunelle de ton oeil |
PUDIQUE | L'on peut dire que l'honneur d'une femme pudique est sous la protection spéciale de tous les gens de bien |
PUISSANCE | Puissances du ciel ! J'avais une âme pour la douleur, donnez m'en une pour la félicité |
PURETÉ | Comme vous avez la beauté des anges, vous en avez la pureté |
PUSILLANIMITÉ | Je crains cette pusillanimité meurtrière qui, à force de délicatesse et de soins, affaiblit, effémine un enfant |
QUARTIER | J'y écris maintenant cette lettre sur un quartier que les glaces ont détaché du rocher voisin |
QUE | J'étais malheureux ; que suis-je donc aujourd'hui ? |
QUE | Que vous prenez de soins superflus ! |
QUINTESSENCIÉ, ÉE | Le sentiment mis en grandes maximes générales et quintessencié par tout ce que la métaphysique a de plus subtil |
QUITTER | Faut-il quitter impoliment sans lui rien dire ? faut-il lui déclarer le sujet de ma retraite ? |
RACINE | Il [le peintre] a placé la racine des cheveux trop loin des tempes, ce qui donne au front un contour moins agréable et moins de finesse au regard |
RAILLEUR, EUSE | À considérer ces propos [des salons] selon nos idées, on aurait tort de les appeler satiriques ; car ils sont bien plus railleurs que mordants et tombent moins sur le vice que sur le ridicule |
RAISON | La froide raison n'a jamais rien fait d'illustre, et l'on ne triomphe des passions qu'en les opposant l'une à l'autre |
RAISON | La raison n'est-elle pas le préservatif de l'intolérance et du fanatisme ? |
RAISON | Mon inquiétude est en raison composée des intervalles du temps et du lieu |
RALLUMER | Vous avez trop aimé pour ne pas devenir indifférent ; on ne rallume plus la cendre qui sort de la fournaise, mais il faut attendre que tout soit consumé |
RAMASSIS | Ce ramassis de canaille ruine le maître, et corrompt les enfants dans toutes les maisons opulentes |
RAME | Le bruit égal et mesuré des rames m'excitait à rêver |
RAMPE | Elle traversa la cour en courant comme une folle, et monta si précipitamment qu'il fallut respirer après la première rampe avant d'achever de monter |
RANÇONNER | Sur la route d'Italie, on rançonne assez durement les passagers |
RANIMER | Il n'a remarqué de votre rêve que ce qui ranimait ses douleurs |
RANIMER | Il se ranime à parler de son ancien temps, de ses amours, de ses campagnes, des combats où il s'est trouvé, du courage de ses compatriotes |
RÂPÉ | Au lieu d'habits râpés et superbes comme en Italie, on voit ici des habits plus simples et toujours frais |
RAPPELER | Il s'est rappelé de vous avoir vu plusieurs fois |
RAPPORTER | L'amour de son devoir lui fait aimer tout ce qui s'y rapporte |
RASSASIER | Ton système se vérifie très bien ici ; les deux sexes gagnent de toutes manières à se donner des travaux et des amusements différents qui les empêchent de se rassasier l'un de l'autre |
REBROUSSER | Je les trouve même [vos réflexions] si fines et si justes, que j'ai rebroussé presque à l'autre extrémité de mon premier sentiment |
REBUTER | On rebute ceux qui ne sont bons que pour eux |
RECEVOIR | Depuis quand est - il vil de recevoir de ce qu'on aime ? depuis quand ce que le coeur donne déshonore-t-il le coeur qui accepte ? |
RÊCHE | Il met plus d'énergie que de grâce dans ses discours, et je lui trouve même l'esprit un peu rêche |
RÉCLAMER | Quand vous osez réclamer la nature, c'est vous seul qui bravez ses lois |
RECORDER | Moi je recorderai la leçon du bosquet de Clarens |
RECOUVRÉ, ÉE | Tout le veut ; mon coeur, mon devoir, mon bonheur conservé, ma raison recouvrée, mon état, mon mari, mes enfants, moi-même |
RECOUVREMENT | Le mari s'est chargé du recouvrement des rentes ; la femme en dirige l'emploi ; et c'est dans l'harmonie qui règne entre eux qu'est la source de leur richesse |
RECRUE | Claude doit partir pour suivre la recrue |
RÉCUSER | Elle cherchait à se tromper elle-même, et à récuser le témoignage de ses yeux |
REDAN | Je lui faisais observer les redans des montagnes dont les angles correspondants et parallèles forment dans l'espace qui les sépare un lit digne du fleuve qui le remplit |
REDEVOIR | Ce prix.... acquittera tout ce que mon coeur redoit au vôtre |
REFONDRE | C'est donc en vain qu'on prétendrait refondre les divers esprits |
RÉFORME | S'il y a quelque réforme à tenter dans les moeurs publiques, c'est par les moeurs domestiques qu'elle doit commencer |
REFROIDI, IE | Il paraît d'ailleurs un peu refroidi pour moi |
REFUS | Je n'ai pas le cour rage de décider de ta destinée ; voici le premier refus que tu reçus jamais de ton amie, et je sens bien par ce qu'il me coûte que ce sera le dernier |
REFUSER | Achèverai-je d'accabler ton pauvre coeur, ou t'offrirai-je des consolations qui se refusent au mien ? |
REGARDER | Vous regardez à de fausses convenances qui ne vous vont point |
RÉGISSEUR | Quel charme de voir de bons et sages régisseurs faire de la culture de leurs terres l'instrument de leurs bienfaits, leurs amusements, leurs plaisirs ! |
REGISTRE | Qui pourrait avoir tenu registre de tout ce qui se fit autour de toi ? |
RÈGLE | Chaque coterie a ses règles, ses jugements, ses principes qui ne sont point admis ailleurs |
RÈGNE | Le règne de l'amour est passé ; que celui de l'amitié commence |
RÉGNER | La dignité d'épouse et de mère régnait sur tous ses charmes |
REGRET | Pourquoi tant de pleurs, chère et douce amie ? pourquoi ces regrets plus grands que ta faute, et ce mépris de toi-même que tu n'as pas mérité ? |
REJAILLIR | Elles nous accablèrent d'abord de traits plaisants et fins, qui, tombant toujours sans rejaillir, épuisèrent bientôt leur carquois |
RELÂCHER | Elle va former de nouvelles chaînes qui relâcheront les doux liens de l'amitié |
RELAYER | Elle fit appeler sa femme de chambre pour relayer cette nuit la Fanchon |
RELEVER | Vaincue par les transports de sa rage, la marquise tomba malade et ne se releva plus |
REMBOURSER | Cet avantage l'a déjà remboursé de cette avance |
REMERCIÉ, ÉE | Malgré tout votre mérite, vous seriez remercié de vos soins |
REMETTRE | Ils perdent plus de temps à me remettre, qu'ils n'en auraient mis à m'expédier |
RÉMINISCENCE | Il est des souvenirs aussi redoutables que le sentiment actuel ; on s'attendrit par réminiscence ; on a honte de se sentir pleurer, et l'on n'en pleure que davantage |
REMISER | J'observai du coin de l'oeil qu'on avait détaché ma malle et remisé ma chaise |
REMPLISSAGE | Ils ne connaissent plus les choses d'effet ; ils ne font que du remplissage, ils se gâtent l'oreille et ne sont plus sensibles qu'au bruit |
RENAÎTRE | Nous renaissons, ma Julie ; tous les vrais sentiments de nos âmes reprennent leur cours ; la nature nous a conservé l'être, et l'amour nous rend la vie |
RENDRE | J'ai si peu de combats à rendre contre moi-même |
RÊNE | Les plus vastes empires, où tout se soutient par sa propre masse, et où les rênes de l'État peuvent tomber entre les mains d'un sot, sans que les affaires cessent d'aller |