Définition de CONSOLATION

DÉFINITIONS - SYNONYME - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kon-so-la-sion ; en poésie, de cinq syllabes

DÉFINITIONS

1
Allégement de ce qui peine. Être privé de consolation. Écrire une lettre de consolation. J'ai de la consolation à penser que vous prenez part à mes peines.
À un si grand malheur que le mien, il ne fallait pas une moindre consolation que celle que vous m'avez donnée
Ce fut un grand bonheur pour moi de recevoir tant de consolation
de Vincent VOITURE dans ib. 20
Vous aurez la consolation qu'elle sera morte dans les formes
Tu peux me donner une dernière consolation
Il n'aura pas même la consolation de cacher sa honte
La sûreté de notre zèle, la consolation de nos dégoûts
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Myst. Purif. 1
Votre douleur même porte avec elle la plus flatteuse des consolations, le secret témoignage de ne souffrir que parce que vous avez une belle âme
L'amitié est la consolation de ceux qui se trouvent accablés par les sots et par les méchants
Ce n'est pas une médiocre consolation pour moi de voir mon opinion sur cet ouvrage si bien confirmée
2
Sujet de satisfaction ou d'allégement de peine. C'est une grande consolation pour un père de voir ses enfants se porter au bien.
Ses maladies lui ôtèrent la consolation qu'elle avait tant désirée, d'accomplir ses premiers desseins et de pouvoir achever ses jours sous la discipline de Sainte-Fare
Quand on rampe dans un petit coin de notre Occident et quand on n'a que deux jours à vivre, c'est une consolation de laisser promener ses idées dans l'antiquité et à six mille lieues de son trou
3
Raisons que l'on emploie pour consoler quelqu'un. Adresser, recevoir des consolations.
Ma consolation vous serait superflue
Les consolations indiscrètes ne font qu'aigrir les violentes afflictions
Titre de quelques ouvrages de philosophie morale. Les Consolations de Boèce.
4
La personne ou la chose même qui peut consoler.
Les malheureux dont elle fait la consolation
Vous serez ma consolation dans cette solitude
Vous ne devez vous permettre ni repos ni consolation tant que vous les verrez [vos ouailles] dans ces dispositions criminelles
de Jean-Baptiste MASSILLON dans Confér. zèle pour le salut des âmes
5
Sémantique : Terme de jeu de cartes. Fiche de consolation, celle que l'on donne en surcroît de bénéfice.
Sémantique : Fig. Fiche de consolation, dédommagement, adoucissement. On l'a envoyé en province, mais, pour fiche de consolation, on a augmenté son traitement.
Sémantique : Populairement. Débits de consolation, nom qu'on donne, par dérision, aux cabarets où l'on débite de l'eau-de-vie aux gens du peuple.

SYNONYME

1
AVOIR DE LA CONSOLATION à FAIRE QUELQUE CHOSE ; AVOIR LA CONSOLATION DE FAIRE QUELQUE CHOSE. La première phrase se dit d'une consolation que l'on se fait à soi-même, d'une chose à laquelle on attache de la consolation : J'ai de la consolation à penser que vous prenez part à mes peines. La seconde se dit d'une chose qui est vraiment une consolation par sa nature : Il vous en coûtera, sans doute ; mais il y va de ma vie, et vous aurez la consolation de m'avoir sauvé, MARMONTEL.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Les tues consolatiuns esledecerent [réjouirent] la meie aneme [âme]
dans Liber psalm. p. 138
2
XIVe s.
Or ont li cristien, à leur maleïchon, Dedens Jherusalem, en consolation, Couronné comme roy Godefroy de Buillon
dans Baud. de Seb. IV, 468
3
XVe s.
Si se continua toute celle semaine en grand consolation [réjouissance], et se continuerent les festes
4
XVIe s.
Ces promesses pleines de singuliere consolation
Une consolation commune me desconsole et m'attendrit
de Michel de MONTAIGNE dans III, 301

ÉTYMOLOGIE

1
Provenç. consolation ; espagn. consolacion ; ital. consolazione ; du latin consolationem, de consolari, consoler. Consolation, signifiant en termes de jeu les fiches de surcroît que l'on donne à celui qui gagne, vient du sens qu'a eu jadis consolation, celui de réjouissance.

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