L'oeuvre Dom Juan, ou le Festin de Pierre de Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE

Ecrit par Jean-Baptiste POQUELIN, dit MOLIÈRE

Date : 1665

Citations de "Dom Juan, ou le Festin de Pierre"

Pages 1

Utilisé pour le motCitation
ÀÀ vous dire la vérité
ÀJe me sens un coeur à aimer toute la terre
ABOMINABLEAh ! quel abominable maître me vois-je obligé de servir
ABORDMais enfin cet abord ne permet plus de douter
ABUSERMoi, j'aurais l'âme assez méchante pour abuser une personne comme vous !
ACCOMMODERCela est fort agréable et fort divertissant, et je m'en accommoderais assez
ACCOMPLIRDoit-elle se mettre en peine, pourvu que j'accomplisse ma promesse ?
ACCORDMettez-nous d'accord, monsieur
ACCORDÉJe vous dis que vous ne caressiez point nos accordées
ACCUSERPour vous justifier du crime dont ma raison vous accusait....
ACCUSERJe m'accuse, moi-même, d'en avoir trop entendu
ACQUITTERJe lui ai une obligation dont il faut que je m'acquitte avant toutes choses
ADMIRABLECe que je trouve admirable, c'est qu'un homme qui s'est passé durant la vie d'une assez simple demeure, en veuille avoir une si magnifique pour quand il n'en a plus que faire
ADMIRERJ'admire ma simplicité et la faiblesse de mon coeur
AGIRÔ ciel ! puisqu'il s'agit de mort, fais-moi la grâce de n'être point pris pour un autre
AIRParlez, Don Juan, et voyons de quel air vous saurez vous justifier
AISECe que vous me dites me fait aise
ALLERAh ! maître sot, vous allez d'abord aux remontrances
ALLERLorsque l'injure a une fois éclaté, notre honneur ne va point à vouloir cacher notre honte, mais à faire éclater notre vengeance
ALLERJe gagerais presque que l'affaire va là
ALLERJ'ai une pente particulière à me laisser aller à tout ce qui m'attire
ALLERIl semble qu'il est en vie et qu'il s'en va parler
ALLUMEROui, je ne pus souffrir de les voir si bien ensemble ; le dépit alluma mes désirs
AMI, IEIl est un peu de mes amis
AMI, IEQuelque ami que vous lui soyez
AMOUREUX, EUSEQue je voie un peu vos dents, je vous prie. Ah ! qu'elles sont amoureuses !
AMOUREUX, EUSEJe souhaiterais qu'il y eût d'autres mondes pour y pouvoir étendre mes conquêtes amoureuses
AMUSERMorbleu ! je suis bien sot de m'amuser à raisonner avec vous
ANTICHAMBREParbleu ! coquins, je vous apprendrai à laisser monsieur Dimanche dans une antichambre
APPRÉHENDEREt si le ciel n'a rien que tu puisses appréhender, appréhende du moins la colère d'une femme offensée
ARDEURCette suspension d'un jour que ma reconnaissance lui demande ne fera qu'augmenter l'ardeur que j'ai de le satisfaire [l'honneur]
ARGENTTu prends pour de bon argent ce que je viens de dire
ARMEÀ voir de jour en jour les petits progrès qu'on y fait, à combattre par des transports, par des larmes et des soupirs, l'innocente pudeur d'une âme qui a peine à rendre les armes
ARRACHERBelle Charlotte, je vous aime de tout mon coeur ; et il ne tiendra qu'à vous que je vous arrache de ce misérable lieu
ASSERVI, IEêtre asservi par les lois de l'honneur au déréglement de la conduite d'autrui
ASSOTÉ, ÉEComme elle est assotée du jeune Robin
ASSURANCENe m'abusez-vous point d'un faux espoir, et puis-je prendre quelque assurance sur la nouveauté surprenante d'une telle conversion ?
ASSURERC'est en quoi je trouve la condition d'un gentilhomme malheureuse, de ne pouvoir point s'assurer sur toute la prudence et l'honnêteté de sa conduite
ATTIRERQui en choque un, se les attire tous sur les bras
AU, AUXL'endurcissement au péché traîne une mort funeste
AUTREÀ d'autres, je vous prie ; c'est moi, vous dis-je
AVENTUREJ'ai fait mes ordonnances à l'aventure
AVISSans m'en donner avis
AVISÉ, ÉEHélas ! que nous savons peu ce que nous faisons, quand nous ne laissons pas au ciel le soin des choses qu'il nous faut, quand nous voulons être plus avisés que lui
AVISERIl y avait un homme qui depuis six jours était à l'agonie, on ne savait plus que lui ordonner, et tous les remèdes ne faisaient rien ; on s'avisa à la fin de lui donner de l'émétique
AVISERJe voudrais que quelqu'un s'avisât de vous donner des coups de bâton, vous verriez de quelle manière....
AVISERVoir sa vie, son repos et ses biens dépendre du premier téméraire qui s'avisera de....
BAISSEMENTQuelque baissement de tête, un soupir mortifié, deux roulements d'yeux, rajustent dans le monde tout ce qu'ils [les hypocrites] peuvent faire
BATIFOLEREn batifolant donc, puisque batifoler y a
BEAU ou BEL, BELLEVous vous taisez exprès et me laissez parler par belle malice
BEAU ou BEL, BELLELorsqu'on en est maître une fois, il n'y a plus rien à souhaiter, tout le beau de la passion est fini
BILLEVESÉEIl traite de billevesées tout ce que nous croyons
BLESSÉ, ÉELorsque l'honneur est blessé mortellement, on ne doit point songer à garder aucunes mesures
BON, BONNEOh ! la bonne figure ! Parbleu ! le voilà bon avec son habit d'empereur romain !
BON, BONNEQuoi ! tu prends pour de bon argent ce que je viens de dire !
BONJe viens vous avertir qu'il ne fait pas bon ici pour vous
BORNEJe saurai mettre une borne à tes déréglements
BRASVoudriez-vous, madame, vous opposer à une si sainte pensée, et que j'allasse, en vous retenant, me mettre le ciel sur les bras ?
BRIDERLa crainte, en moi, fait l'office du zèle, bride mes sentiments....
BROUILLERJ'avais les plus belles pensées du monde, et vos discours m'ont brouillé tout cela
BRUIREVous voyez depuis un temps que le vin émétique fait bruire ses fuseaux
BRUITJe me divertirai à petit bruit
BRUSQUET, ETTEEt votre petit chien Brusquet, gronde-t-il toujours aussi fort, et mord-il toujours bien aux jambes les gens qui vont chez vous ?
CABALEQue si je viens à être découvert, je verrai sans me remuer prendre mes intérêts à toute ma cabale, et je serai défendu par elle et contre tous
CAMPAGNENous nous voyons obligés mon frère et moi à tenir la campagne
CAMUS, CAMUSEOui, Charlotte, je veux que Monsieur vous rende un peu camuse
CELERC'est une fort mauvaise politique de se faire celer aux créanciers
CHACUN, CHACUNELeur gloire est un flambeau qui éclaire aux yeux d'un chacun la honte de vos actions
CHANGÉ, ÉEVous me voyez bien changé de ce que j'étais ce matin
CHAT, CHATTET'as été au trepassement d'un chat, t'as la vue trouble, [dit un paysan, dans]
CHAUD, CHAUDEDame, demoiselle, bourgeoise, paysanne, il ne trouve rien de trop chaud ni de trop froid pour lui
CHERCHERLe malheur me cherche
CHERCHERVous ne trouverez pas étrange que nous cherchions d'en prendre vengeance
CHEVIRNous ne saurions en chevir [d'un chien]
CHIEN, CHIENNEEt votre petit chien Brusquet gronde-t-il toujours aussi fort, et mord-il toujours bien aux jambes les gens qui vont chez vous ?
CHOQUERCe dessein, don Juan, ne choque point ce que je dis
CIELJ'aurais une douleur extrême qu'une personne que j'ai chérie tendrement devînt un exemple funeste de la justice du ciel
CIELJe suis revenu, grâces au ciel, de toutes mes folles pensées
CIVILITÉUne visite dont je veux lui faire civilité
CLIQUETISAh ! monsieur, quel bruit ! quel cliquetis ! - Que vois-je là ? Un homme attaqué par trois autres ! La partie est trop inégale, et je ne dois pas souffrir cette lâcheté
CLÔTUREJe vous ai dérobé à la clôture d'un couvent
COEURAyons un coeur dont nous soyons les maîtres
COEURUne beauté me tient au coeur
COMMANDEURSeigneur commandeur, mon maître don Juan vous demande si vous voulez lui faire l'honneur de venir souper avec lui
COMMEJe m'étonne comme le ciel les a pu souffrir si longtemps
COMPATIRL'engagement ne compatit point avec mon humeur
CONFIDENCEJe veux bien t'en faire confidence
CONFIRMERDouter d'une trahison que tant d'apparences confirmaient
CONSCIENCEJe serais assez lâche pour vous déshonorer ? Non, non, j'ai trop de conscience pour cela
CONSCIENCEMais au moins, monsieur, ne m'allez pas tromper ; il y aurait de la conscience à vous, et vous voyez que j'y vais de bonne foi
CONSEILLERJ'en avais toutes les envies du monde, et je me suis même encore aujourd'hui conseillé au ciel pour cela
CONSÉQUENCEDes affaires de la dernière conséquence vous ont obligé à partir
CONSIDÉRATIONCet habit me met en considération
CONTRACTERTu me dis qu'il a épousé ta maîtresse ; je crois qu'il aurait plus fait pour sa passion, et que avec elle il aurait épousé, toi, son chien et son chat ; un mariage ne lui coûte rien à contracter
CONTREAssurément que vous avez raison, si vous le voulez ; on ne peut pas aller là contre ; mais, si vous ne le vouliez pas, ce serait peut-être une autre affaire
CONVERTI, IEMonsieur, que j'ai de joie de vous voir converti ! il y a longtemps que j'attendais cela, et voilà, grâce au ciel, tous mes souhaits accomplis
CÔTÉVotre dessein était-il d'aller du côté de la ville ?
COUPTu demeures surpris et changes de couleur à ce discours ; ce n'est là qu'une ébauche ; et, pour achever le portrait, il faudrait bien d'autres coups de pinceau
COUPComment ! il y avait six jours entiers qu'il ne pouvait mourir, et cela le fit mourir tout d'un coup
COUREUR, EUSEHé, mon Dieu ! je connais mon don Juan sur le bout du doigt, et connais votre coeur pour le plus grand coureur du monde
COUVERTQuand on est faite comme vous, on doit être à couvert de toutes ces sortes de craintes
CRÉANCIER, IÈREC'est une fort mauvaise politique, que de se faire celer aux créanciers
CRIERDe zélés indiscrets qui crieront en public contre eux, qui les accableront d'injures
CROIREUn Turc, un hérétique qui ne croit ni ciel, ni saint, ni Dieu, ni loup-garou
CROIREQuoi ! vous ne croyez pas au séné, ni à la casse, ni au vin émétique ? - Et pourquoi veux-tu que j'y croie ?
CRUEL, ELLEQue ma destinée est cruelle !
DAMEAh ! dame, vous m'en direz tant ! Oh ! dame, interrompez - moi donc !
DANSPour moi je ne le cèle point, je souhaite que les choses aillent dans la douceur
DELa crainte fait en moi l'office du zèle.... et me réduit d'applaudir bien souvent à ce que mon âme déteste
DÉBANDADEEt je vas à la débandade
DÉBITERVertu de ma vie ! comme vous débitez ! il semble que vous ayez appris cela par coeur, et vous parlez tout comme un livre
DÉCHARGERFaites-moi tout ce qu'il vous plaira, battez-moi, assommez-moi de coups, tuez-moi, si vous voulez, il faut que je décharge mon coeur
DÉGAINEQui, tu m'aimes d'une belle dégaine
DÉMÊLÉIl en a bien usé, et j'ai regret d'avoir démêlé avec lui
DÉMÊLERVa, va, c'est une affaire que je saurai bien démêler, sans que tu t'en mettes en peine
DEMEURECe que je trouve admirable, c'est qu'un homme qui s'est passé, durant sa vie, d'une assez simple demeure, en veuille avoir une si magnifique pour quand il n'en a plus que faire
DÉPITIl faut que je lui sois fidèle en dépit que j'en aie
DÉPORTEMENTSi vous êtes las de me voir, je suis bien las aussi de vos déportements
DERNIER, IÈREDes affaires de la dernière conséquence
DÉSAVOUERAinsi donc vous descendez en vain des aïeux dont vous êtes né, ils vous désavouent pour leur sang
DESSILLERIl [le ciel] a touché mon âme et dessillé mes yeux
DÉTERRERIl est vrai que te voilà bien, et je ne sais où tu as été déterrer cet attirail ridicule
DÉTOURC'est ce qu'il y a de bon en vous, que vous n'allez point chercher de détours
DÉTOURNERVous n'avez qu'à suivre cette route, messieurs, et détourner à main droite, vous serez au bout de la forêt
DEVOIRRessouvenez-vous que, hors d'ici, je ne dois plus qu'à mon honneur
DIABLEElle est obstinée comme tous les diables
DISGRÂCEJ'ai cru que notre mariage n'était qu'un adultère déguisé, qu'il nous attirerait quelque disgrâce d'en haut
DISPUTERUne autre fois je mettrai mes raisonnements par écrit pour disputer avec vous
DOIGTViens, maraud, viens, je te veux bien faire toucher au doigt ta poltronerie, prends garde
DOIGTJe sais mon don Juan sur le bout du doigt
DONTVous descendez en vain des aïeux dont vous êtes né, et tout ce qu'ils ont fait d'illustre ne vous donne aucun rang
DONTLa beauté me ravit partout où je la trouve, et je cède facilement à cette douce violence dont elle nous entraîne
DOUBLEJ'ai le secret de les renvoyer satisfaits [les créanciers], sans leur donner un double
DOUCEURJe souhaite fort que les choses aillent dans la douceur
DOUX, DOUCECet espoir est bien doux à des coeurs offensés
ÉBAUCHETu demeures surpris et changes de couleur à ce discours ; ce n'est là qu'une ébauche du personnage ; et, pour en achever le portrait, il faudrait bien d'autres coups de pinceau
ÉCLATANT, ANTENotre vengeance, pour être différée, n'en sera pas moins éclatante
ÉCOUTERJ'écoutais avec plaisir mille chimères ridicules qui vous peignaient innocent à mon coeur
ÉCRITUne autre fois je mettrai mes raisonnements par écrit pour disputer avec vous
EFFACERLa paysanne que je viens de quitter répare ce malheur, et je lui ai trouvé des charmes qui effacent de mon esprit tout le chagrin que....
EFFETIl faut faire et non pas dire, et les effets décident mieux que les paroles
EFFETSes paroles n'ont fait aucun effet sur vous
ÉGAL, ALEComme la partie n'est pas égale, il faut user de stratagème et éluder adroitement le malheur qui me cherche
ÉGARERJe m'étais par hasard égaré d'un frère et de tous ceux de notre suite
ÉLUDERComme la partie n'est pas égale, il faut user de stratagème et éluder adroitement le malheur qui me cherche
ÉMÉTIQUEVous voyez depuis un temps que le vin émétique fait bruire ses fuseaux [fait du bruit]
EMPÊCHERLa raison en est belle, et c'est par là qu'il s'empêcherait des choses !
EMPORTERMonsieur, cette dernière [abomination] m'emporte, et je ne puis m'empêcher de parler
ENQu'avez-vous fait pour être gentilhomme ? croyez-vous qu'il suffise d'en porter le nom et les armes ?
ENDURCISSEMENTDon Juan, l'endurcissement au péché traîne une mort funeste
ENDURERJe me veux fâcher et tu es une vilaine, toi, d'endurer qu'on te cajole
ENGAGEMENTL'engagement ne compatit pas avec mon humeur
ENGROSSERN'a-t-il pas fallu que votre père ait engrossé votre mère ?
ENJÔLEUR, EUSEQue vous autres courtisans êtes des enjôleurs
ENRAGÉ, ÉEMon maître est un vrai enragé, d'aller se présenter à un péril qui ne le cherche pas
ENSEVELIRLa belle chose de.... s'ensevelir pour toujours dans une passion
ENTRAÎNÉ, ÉEEntraîné par ses appas, je l'ai suivie jusqu'en cette ville
ENVERSJe serai défendu par elle [la cabale] envers et contre tous
ENVIEJ'aurais toute l'envie du monde de vous croire
ÉPOUSEURUn épouseur à toutes mains
ÉPUISERCette suite continuelle de méchantes affaires qui nous réduisent à toute heure à lasser les bontés du souverain, et qui ont épuisé auprès de lui le mérite de mes services et le crédit de mes amis
ÉPURÉ, ÉEIl n'a laissé dans mon coeur, pour vous, qu'une flamme épurée de tout le commerce des sens
ÉQUIPAGEElle est folle de n'avoir point changé d'habit, et de venir en ce lieu-ci, avec son équipage de campagne
ÉRIGEREt vous voulez cependant vous ériger en homme de bien
ESPRITQui font les esprits forts, parce qu'ils croient que cela leur sied bien
ÉTATJe ferais plus d'état du fils d'un crocheteur qui serait honnête homme que du fils d'un monarque qui vivrait comme vous
ÉTEINDREOui ; mais cette grâce n'éteint pas peut-être le ressentiment des parents et des amis
ÉTONNERNe vous étonnez pas si je m'informe des nouvelles de toute la famille, car j'y prends beaucoup d'intérêt
ÊTREJe crois que deux et deux sont quatre
ÊTREMais, monsieur, cela serait-il de la permission que vous m'avez donnée, si je vous disais....
ÊTREIl est en vous de l'éviter [la colère du ciel] par un prompt repentir
ÊTREC'est une lâcheté que de se faire expliquer trop sa honte
EXHALERNon, je n'ai point un courroux à s'exhaler en paroles vaines
EXPRÈSVous vous taisez exprès et me laissez parler par belle malice
FAIREJe ferai le vengeur des intérêts du ciel
FAIREIl faut faire et non pas dire ; et les effets décident mieux que les paroles
FAIREJe veux savoir vos pensées à fond et vous connaître un peu mieux que je ne fais
FAISEUR, EUSEJe n'aime pas les faiseurs de remontrances
FAIT, AITEC'est fort bien fait à vous
FAROUCHEAyons une valeur qui n'ait rien de farouche
FATIGUERCe fils, je l'obtins en fatiguant le ciel de voeux
FEINDREAinsi, monsieur, je ne feindrai point de vous dire que l'offense que nous cherchons à venger....
FIANCÉ, ÉELa personne dont je parle est une jeune fiancée, la plus agréable du monde
FOINe m'allez pas tromper, je vous prie ; il y aurait de la conscience à vous, et vous voyez comme j'y vais à la bonne foi
FONDSVous avez un fonds de santé admirable
FORCELa renommée n'en dit pas force bien
FRUITJ'ai peur que son voyage en cette ville ne produise peu de fruit
GENTILHOMMEQu'avez-vous fait dans le monde pour être gentilhomme ? croyez-vous qu'il suffise d'en porter le nom et les armes ?
GRÂCEJ'ai eu ma grâce de cette affaire. - Oui, mais cette grâce n'éteint pas peut-être le ressentiment des parents et des amis
GRIMACIER, ÈREIls donnent bonnement [les hommes sincèrement vertueux] dans le panneau des grimaciers, et appuient aveuglément les singes de leurs actions
HONNEURLorsque l'injure a une fois éclaté, notre honneur ne va point à vouloir cacher notre honte, mais à faire éclater notre vengeance
HORREURIl faut que le courroux du ciel l'accable quelque jour.... il me fait voir tant d'horreurs que je souhaiterais qu'il fût déjà je ne sais où
HUMANITÉVa, va, je te le donne pour l'amour de l'humanité
HYPOCRISIEIl n'y a plus de honte à cela maintenant : l'hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus
HYPOCRITEÔ ciel ! qu'entends-je ici ! il ne vous manquait plus que d'être hypocrite pour vous achever de tout point, et voilà le comble des abominations
HYPOCRITELa profession d'hypocrite a de merveilleux avantages : c'est un art de qui l'imposture est toujours respectée, et, quoiqu'on la découvre, on n'a rien à dire contre elle
ICIDepuis quelque temps il y a des voleurs ici autour
IMPRIMERNon, non, rien n'est capable de m'imprimer de la terreur
INDISCRÉTIONMais ne serait-ce point une indiscrétion de vous demander quelle peut être votre affaire ?
INEXPLICABLEOn disait quelquefois inexplicable, pour inexprimable : Les inclinations naissantes, après tout, ont des charmes inexplicables
INFÂMECroyez-vous que ce nous soit une gloire d'être sortis d'un sang noble, lorsque nous vivons en infâmes ?
INJURELorsque l'injure a une fois éclaté, notre honneur ne va point jusqu'à vouloir cacher notre honte, mais à faire éclater notre vengeance
JARNIDIEU et JARNIBLEU et, par ellipse, JARNIJarni, vlà où l'on voit les gens qui aiment
JARNIDIEU et JARNIBLEU et, par ellipse, JARNIJerniguienne aussi hardiment que si j'avais avalé un verre de vin
JETERJe jette des larmes de joie
JETERCe n'est plus cette done Elvire qui faisait des voeux contre vous, et dont l'âme irritée ne jetait que menace et ne respirait que vengeance
JURERJe jure le ciel que je le défendrai ici contre qui que ce soit.... et, pour adresser vos coups, il faudra que vous me perciez
JUSTIFIERParlez, don Juan, et voyons de quel air vous saurez vous justifier
LAS, LASSEÀ dire vrai, nous nous incommodons étrangement l'un et l'autre, et, si vous êtes las de me voir, je suis bien las aussi de vos déportements
LIVREVertu de ma vie, comme vous débitez ! il semble que vous ayez appris cela par coeur, et vous parlez tout comme un livre
MAINC'est un épouseur à toutes mains [prêt à épouser toutes les femmes]
MAINEOh ! parguienne, sans nous il en avait pour sa maine de fèves
MAÎTREHolà ! maître sot ; vous savez que je vous ai dit que je n'aime pas les faiseurs de remontrances
MAL, ALEQue je veux de mal à mes gens, de ne vous avoir pas fait entrer d'abord !
MAL, ALEFemmes mises à mal, maris poussés à bout, tout le monde est content
MANIÈREVous tournez les choses d'une manière qu'il semble que vous avez raison, et cependant il est vrai que vous ne l'avez pas
MARCHERAh ! monsieur, c'est un spectre, je le reconnais au marcher
MAROUFLEPeste soit du maroufle !
MÉCRÉANT, ANTEVous avez l'âme bien mécréante
MÉDECINEComment ! Monsieur, vous êtes aussi impie en médecine
MEILLEUR, EUREL'affaire presse, et le plus tôt que vous pourrez sortir d'ici sera le meilleur
MÊMEJe ne suis plus le même d'hier au soir
METTREUne autre fois je mettrai mes raisonnements par écrit pour disputer avec vous
MODEL'hypocrisie est un vice à la mode, et tous les vices à la mode passent pour vertus
MODÉRATIONMontrons de la modération.... ayons du coeur dont nous soyons les maîtres, une valeur qui n'ait rien de farouche
MONSTREApprenez enfin qu'un gentilhomme qui vit mal est un monstre dans la nature
MORGUÉMorgué ! queu mal te fais-je ?
MORGUIENNEMorguienne ! si j'avais su ça tantôt
MOTUn noble coeur au premier mot doit prendre son parti
MYRMIDONC'est bien à vous, petit ver de terre, petit myrmidon que vous êtes....
NAISSANCENe rougissez-vous point de mériter si peu votre naissance ?... non, non, la naissance n'est rien où la vertu n'est pas
NAISSANT, ANTELes inclinations naissantes ont des charmes inexplicables, et tout le plaisir de l'amour est dans le changement
NERFJe vais appeler quelqu'un, demander un nerf de boeuf, te faire tenir par trois ou quatre, et te rouer de mille coups
NET, ETTE,Vertubieu ! petit compère, que vous êtes habile à donner des assiettes nettes !
NICela n'est pas capable ni de convaincre mon esprit, ni d'ébranler mon âme
NOBLECroyez-vous.... que ce nous soit une gloire d'être sortis d'un sang noble, lorsque nous vivons en infâmes ?
NOBLESSEApprenez qu'un gentilhomme qui vit mal est un monstre dans la nature ; que la vertu est le premier titre de noblesse ; que je regarde bien moins au nom qu'on signe, qu'aux actions qu'on fait
NONPAREIL, EILLEJ'ai souhaité un fils avec des ardeurs nonpareilles
OFFENSÉ, ÉEAppréhende du moins la colère d'une femme offensée
OISEAUEt comme dit fort bien cet auteur que je ne connais pas, l'homme est, en ce monde, ainsi que l'oiseau sur la branche
Laissons-là la médecine où vous ne croyez point
OUVRIRIl m'est venu des scrupules, madame, et j'ai ouvert les yeux de l'âme sur ce que je faisais
PAIXJuan : Paix !
PALSANGUÉ ou PALSANGUIENNEPalsanguienne, ç'ai-je fait, je n'ai point la vue trouble
PARGUÉOh ! parguienne, sans nous, il en avait pour sa maine de fèves
PARMIQuelle est ton occupation parmi ces arbres ?
PAROLEIl faut faire et non pas dire, et les effets décident mieux que les paroles
PASSERCe que je trouve admirable, c'est qu'un homme qui s'est passé durant sa vie d'une assez simple demeure, en veuille avoir une si magnifique pour quand il n'en a plus que faire
PAYERQuoi ! vous voulez que je me paie d'un semblable discours ?
PÈLERIN, INESi tu connaissais le pèlerin, tu trouverais la chose assez facile pour lui
PENTEJ'ai une pente naturelle à me laisser aller à tout ce qui m'attire
PERDREIls m'ont fait pardre
PERSONNEJamais je n'ai vu deux personnes être si contents l'un de l'autre
PESTELa peste le coquin !
PEUJe t'ai fait cette confidence avec franchise, et cela m'est sorti un peu bien vite de la bouche
PEURJ'ai peur qu'elle ne soit mal payée de son amour, que son voyage en cette ville produise peu de fruit, et que vous eussiez autant gagné à ne bouger de là
PIÈCEJ'ai gravement bouté à terre quatre pièces tapées, et cinq sous en doubles
PLACEJe n'ai rien fait, monsieur, que vous n'eussiez fait à ma place
PLAIREVous plaît-il, don Juan, nous éclaircir ces beaux mystères ?
PLIANT, ANTEôtez ce pliant et apportez un fauteuil
POINTTu t'es trouvé là bien à point
POINTOn ne doit point songer à garder aucunes mesures
POURCe que je trouve admirable, c'est qu'un homme qui s'est passé, durant la vie, d'une assez simple demeure, en veuille avoir une si magnifique pour quand il n'en a plus que faire
POUVOIRLe pauvre : [Mon occupation est] de prier le ciel tout le jour pour la prospérité des gens de bien qui me donnent quelque chose. - D. Juan : Il ne se peut donc pas que tu ne sois bien à ton aise ?
PRENDREIl n'est rien d'égal au tabac.... ne voyez-vous pas bien, dès qu'on en prend, de quelle manière obligeante on en use avec tout le monde ?
PRENDRELe repentir m'a pris, et j'ai craint le courroux céleste
PRENDREJe pense qu'il ne prend pas plaisir de nous voir
PROMENERSi j'avais été en votre place, je l'aurais envoyé promener
PURGATIF, IVEJe crois que cet habit [un habit de médecin] est purgatif, et que c'est prendre médecine que de le porter
QUALITÉUn homme de sa qualité ferait une action si lâche ?
QUEAh ! mon fils, que la tendresse d'un père est aisément rappelée, et que les offenses d'un fils s'évanouissent vite au moindre mot de repentir !
QUEBon ! voilà ce qu'il nous faut, qu'un compliment de créancier
QUIUne de ces injures pour qui un honnête homme doit périr
RAILLERC'est une méchante raillerie que de se railler du ciel
RAISONIl n'y a pas moyen de lui faire entendre raison
RAISONJe m'engage à vous faire faire raison par lui
RAISONNEMENTJ'attends que ton raisonnement soit fini
RAISONNERJe suis bien sot de m'amuser à raisonner avec vous
RAJUSTERQuelque baissement de tête, un soupir mortifié, et deux roulements d'yeux rajustent dans le monde tout ce qu'ils [les hypocrites] peuvent faire
RECOMMANDATIONJ'ai l'honneur en recommandation, et j'aimerais mieux me voir morte que de me voir déshonorée
RECONNAÎTREVoilà qui est étrange, et tu es bien mal reconnu de tes soins
RÉDUIREÔ complaisance maudite, à quoi me réduis-tu !
RÉDUIRELa crainte en moi fait l'office du zèle, bride mes sentiments, et me réduit d'applaudir bien souvent à ce que mon âme déteste
RÉGALERCet époux prétendu doit aujourd'hui régaler sa maîtresse d'une promenade sur mer
REMONTRANCEVous savez bien que vous me permettez les disputes, et que vous ne me défendez que les remontrances
REMPARTJe saurai lui faire un rempart de cette même vie qu'il a sauvée
REMUERQue si je viens à être découvert, je verrai, sans me remuer, prendre mes intérêts à toute la cabale, et je serai défendu par elle envers et contre tous
RENDREVous ne vous rendez pas à la surprenante merveille de cette statue mouvante et parlante ?
RÉPARATIONVous connaissez la grandeur de l'offense que vous nous avez faite, et je vous fais juge vous-même des réparations qu'elle demande
RESSOUVENIREt vous ressouvenez que, hors d'ici, je ne dois plus qu'à mon honneur
RETARDEMENTC'est un motif pressant qui m'oblige à cette visite ; et ce que j'ai à vous dire ne veut point du tout de retardement
RETOURNERJe n'ai qu'à m'en retourner d'où je viens
REVENIRJe suis revenue, grâce au ciel, de toutes mes folles pensées
REVENU, UEOui, vous me voyez revenu de toutes mes erreurs
RHABILLERCombien crois-tu que j'en connaisse qui, par ce stratagème [l'hypocrisie], ont rhabillé adroitement les désordres de leur jeunesse... ?
RIDICULELa constance n'est bonne que pour des ridicules
RIENIl n'est rien tel en ce monde que de se contenter
ROULEMENTQuelque baissement de tête, un soupir mortifié, et deux roulements d'yeux rajustent dans le monde tout ce qu'ils [les faux dévots] peuvent faire
SARDANAPALEUn pourceau d'Épicure, un vrai Sardanapale, qui ferme l'oreille à toutes les remontrances qu'on peut lui faire, et traite de billevesées tout ce que nous croyons
SCÉLÉRAT, ATETu vois en don Juan, mon maître, le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté
SEMBLERVous tournez les choses d'une manière qu'il semble que vous avez raison
SENTIRIl n'est rien qui puisse arrêter l'impétuosité de mes désirs ; je me sens un coeur à aimer toute la terre
SENTIRJe ne me sens pas, je l'avoue ; je jette des larmes de joie ; tous mes voeux sont satisfaits
SERVIRD. Juan : Vous vous appelez ? - Charlotte : Charlotte, pour vous servir
SICe serait chose plaisante si les malades guérissaient et qu'on m'en vînt remercier
SIGNIFIANCEQuand on a de l'amiquié pour les personnes, l'on en baille toujou queuque petite signifiance
SINGERIEEt l'on fait mille petites singeries aux personnes, quand on les aime du bon du coeur
SONC'est trop d'honneur que vous me faites ; et, si j'avais su ça tantôt, je n'aurais pas manqué de les laver [mes mains] avec du son
SONGERAh ! n'allons point songer au mal qui nous peut arriver, et songeons seulement à ce qui peut donner du plaisir
SOT, OTTEHolà, maître sot ! vous savez que je vous ai dit que je n'aime pas les faiseurs de remontrances
SPECTREAh ! monsieur, c'est un spectre, je le reconnais au marcher
STRATAGÈMEComme la partie n'est pas égale, il faut user de stratagème
TABACC'est la passion des honnêtes gens ; et qui vit sans tabac n'est pas digne de vivre
TAIREC'est bien la moindre chose que je vous doive, après m'avoir sauvé la vie, que de me taire devant vous d'une personne que vous connaissez, lorsque je ne puis en parler sans en dire du mal
TENIRPour moi, je ne tiens plus à vous par aucun attachement du monde
TENIRCet attachement dont la délicatesse de mon coeur se tenait offensée
TERMELa chose en est aux termes de n'en plus faire de secret
TIRERNe rougissez-vous point de mériter si peu votre naissance ? êtes-vous en droit, dites-moi, d'en tirer vanité ?
TITREApprenez qu'un gentilhomme qui vit mal est un monstre dans la nature ; que la vertu est le premier titre de noblesse
TRACERCet éclat de leurs actions [de nos ancêtres].... nous impose un engagement de leur faire le même honneur, de suivre les pas qu'ils nous tracent, et de ne point dégénérer de leurs vertus
TRAINSi j'ai dit que je voulais corriger ma conduite et me jeter dans un train de vie exemplaire
TRAÎNERDon Juan, l'endurcissement au péché traîne une mort funeste
TRÉPASSEMENTVoire, ce m'a-t-il fait, tu as été au trépassement d'un chat, tu as la vue trouble
TROMPERMathurine à don Juan : Ne m'allez pas tromper, je vous prie, il y aurait de la conscience à vous ; et vous voyez comme j'y vais à la bonne foi
TUMULTUEUX, EUSELe ciel a banni de mon âme toutes ces indignes ardeurs que je sentais pour vous, tous ces transports tumultueux d'un attachement criminel
VALOIRCependant, avec il vaut mieux, mieux vaut, on peut mettre de : Il me vaudrait bien mieux d'être au diable que d'être à lui
VENUEJe vois bien que je vous embarrasse, et que vous vous passeriez fort aisément de ma venue
VERTUVertu de ma vie, comme vous débitez !
VERTUBLEUTout doux, s'il vous plaît ; vertubleu, petit compère, que vous êtes habile à donner des assiettes nettes !
VINQuoi ! vous ne croyez pas au séné, ni à la casse, ni au vin émétique ?
VIOLÉ, ÉECiel offensé, lois violées, filles séduites
VISAGECet amas d'actions indignes, dont on a peine, devant le monde, d'adoucir le mauvais visage
VITEJe t'ai fait cette confidence avec franchise, et cela m'est sorti un peu bien vite de la bouche
VOIRJ'ai pitié de vous voir la confusion que vous avez
VUET'as été au trépassement d'un chat, t'as la vue trouble. - Palsanguienne, ai-je fait, je n'ai point la vue trouble, ce sont des hommes
VUEÀ vue de pays, je connais à peu près le train des choses
YD. Juan : Je veux souper en repos, au moins, et qu'on ne laisse entrer personne. - Sganarelle : Laissez-moi faire, je m'y en vais moi-même

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