L'oeuvre Esther de Jean RACINE
Ecrit par Jean RACINE
Date : 1689
Citations de "Esther"
Utilisé pour le mot | Citation |
ABAISSÉ, ÉE | Sion, jusques au ciel élevée autrefois, Jusqu'aux enfers maintenant abaissée |
ABAISSER | Et vous, sous sa majesté sainte, Cieux, abaissez-vous |
ABANDONNER | Dites au roi, Seigneur, de vous l'abandonner |
ABANDONNER | Tout semble abandonner tes sacrés étendards |
ABATTU, UE | J'adorerais un Dieu sans force et sans vertu, Reste d'un tronc par les vents abattu, Qui ne peut se sauver lui-même |
ABÎME | Je frémis quand je voi Les abîmes profonds qui s'ouvrent devant moi |
ABOLIR | Et veulent aujourd'hui qu'un même coup mortel Abolisse ton nom, ton peuple et ton autel |
ABONDANCE | Heureux, dit-on, le peuple florissant Sur qui ces biens coulent en abondance |
ABRI | Rien ne met à l'abri de cet ordre fatal |
ABRI | À l'abri de ce trône attendez mon retour |
ABSOLU, UE | Ce Dieu maître absolu de la terre et des cieux |
ABUSER | C'est pleurer trop longtemps une mort qui t'abuse |
ACCEPTER | Il me fit d'un empire accepter l'espérance |
ACCORD | Comme autrefois David par ses accords touchants Calmait d'un roi jaloux la sauvage tristesse |
ACCOURIR | Quand verrai-je de toutes parts Tes peuples en chantant accourir à tes fêtes ? |
ACHETÉ, ÉE | Je gouverne l'empire où je fus acheté |
ACHEVER | Vérité que j'implore, achève de descendre |
ACTION | Il croit récompenser une bonne action |
ADMIRABLE | Ô spectacle ! ô triomphe admirable à mes yeux |
ADOPTER | Hélas ! ce Juif jadis m'adopta pour sa fille |
ADORABLE | Jeune peuple, courez à ce maître adorable |
ADRESSER | Les Juifs à d'autres dieux osèrent s'adresser |
ADRESSER | Je vois qu'en m'écoutant vos yeux au ciel s'adressent |
ADULTÈRE | Pour rendre à d'autres dieux un honneur adultère |
AFFECTER | ...leur majesté terrible Affecte à leurs sujets de se rendre invisible |
AFFLIGER | Son visage odieux m'afflige et me poursuit ? |
AFFRONTER | Ma prompte obéissance Va d'un roi redoutable affronter la présence |
ÂGE | Le fer ne connaîtra ni le sexe ni l'âge |
ÂGE | Que l'on célèbre ses ouvrages Au delà des temps et des âges |
AGIR | Et le ciel qui pour moi fit pencher la balance, Dans ce temps-là sans doute agissait sur son coeur |
AGITÉ, ÉE | Jeunes et tendres fleurs par le sort agitées |
AGNEAU | Le lion rugissant est un agneau paisible |
AIGRIR | Si le mal vous aigrit, que le bienfait vous touche |
AILE | Dieu que la lumière environne, Qui voles sur l'aile des vents |
AILE | Un ange du Seigneur, sous son aile sacrée, A donc conduit vos pas et caché votre entrée ? |
AIMABLE | Que le Seigneur est bon ! que son joug est aimable ! |
AIMÉ, ÉE | Ô rives du Jourdain, ô champs aimés des cieux ! |
AINSI | Ainsi donc, sans cet avis fidèle, Deux traîtres dans son lit assassinaient leur roi ? |
ALLIANCE | Avec nous tu juras une sainte alliance |
ALLUMÉ, ÉE | Lorsque des Juifs contre eux la vengeance allumée Chassa tout Amalec de la triste Idumée |
ALLUMER | Quelle guerre intestine avons-nous allumée ? |
ALLUMER | Vous avez vu quelle ardente colère Allumait de ce roi le visage sévère |
ALTIER, IÈRE | Peut-être on t'a conté la fameuse disgrâce De l'altière Vasthi, dont j'occupe la place |
AMAS | De cet amas d'honneurs la douceur passagère Fait sur mon coeur à peine une atteinte légère |
AMATEUR | Profanes amateurs de spectacles frivoles |
ÂME | Mardochée à ses yeux est une âme trop vile |
ÂME | âme de mes conseils, et qui seul tant de fois Du sceptre dans ma main as soulagé le poids |
AMERTUME | Il trouve l'amertume Au milieu des plaisirs |
AMOUR | Cette Esther, l'innocence et la sagesse même, Que je croyais du ciel les plus chères amours |
ANÉANTIR | Ainsi donc un perfide, après tant de miracles, Pourrait anéantir la foi de tes oracles ? |
ANGE | Ô Dieu.... qui voles sur l'aile des vents, Et dont le trône est porté par les anges |
ANNALES | Il s'est fait apporter ces annales célèbres Où les faits de son règne avec soin amassés Par de fidèles mains chaque jour sont tracés |
ANNONCER | Croirai-je le bonheur que ta bouche m'annonce ? |
APAISER | Daignez d'un roi terrible apaiser le courroux |
APPAREIL | Vous même avez dicté tout ce triste appareil |
APPELER | Enfin, las d'appeler un sommeil qui le fuit.... |
APPESANTI, IE | Votre main sur eux appesantie à leurs persécuteurs les livrait sans secours |
APPLAUDIR | Laissez-le s'applaudir d'un triomphe frivole |
APPRENDRE | L'histoire ou la tradition nous apprend.... Des auteurs dignes de foi nous apprennent.... Quel est donc ce secret que tu me veux apprendre ? |
APPRÊTER | Entrez et recevez l'honneur qu'on vous apprête |
APPRÊTER | Revêtons-nous d'habillements Conformes à l'horrible fête Que l'impie Aman nous apprête |
APPUYER | Et son trouble appuyant la foi de vos discours |
AQUILON | D'un souffle l'aquilon écarte les nuages, Et chasse au loin la foudre et les orages |
ARMER | Je sais que descendu de ce sang malheureux, Une éternelle haine a dû m'armer contre eux |
ARMER | De ta gloire animé, lui seul de tant de rois S'arme pour ta querelle et combat pour tes droits |
ARRÊT | Bientôt ton juste arrêt te sera prononcé |
ARRÊT | Toutes.... disputant un si grand intérêt, Des yeux d'Assuérus attendaient leur arrêt |
ASPIRER | N'aspirant qu'à troubler le repos où nous sommes |
ASSASSINER | Sans cet avis fidèle, Deux traîtres, dans son lit, assassinaient leur roi |
ASSIDU, UE | Un enfant assidu, .... Que tous les Juifs, dans Suze répandus, à prier avec vous jour et nuit assidus |
ASSIDU, UE | Compagne assidue |
ASSIÉGER | Du palais cependant il assiége la porte |
ASSURER | Ô bonté qui m'assure autant qu'elle m'honore |
ASSURER | Assure, m'a-t-il dit, le repos de ton roi |
ASSURER | En les perdant j'ai cru vous assurer vous-même |
ASTRE | Il voit l'astre qui nous éclaire |
ATOUR | L'autre, pour se parer de superbes atours, Des plus adroites mains empruntait le secours |
ATTACHÉ, ÉE | Lorsque d'un saint respect tous les Persans touchés N'osent lever leurs fronts à la terre attachés.... |
ATTEINTE | De cet amas d'honneurs la douceur passagère Fait sur mon coeur à peine une atteinte légère |
ATTENDRE | Les Juifs n'attendent rien d'un méchant tel que toi |
ATTENTAT | De ce couple perfide J'avais presque oublié l'attentat parricide |
ATTESTER | Il n'atteste jamais que leurs noms odieux [des idoles] |
ATTRAIT | De l'aimable vertu doux et puissants attraits ! |
AU DEDANS | Le glaive au dehors le poursuit, Le remords au dedans le glace |
AU DELÀ | Que l'on célèbre ses ouvrages Au delà des temps et des âges, Au delà de l'éternité |
AURORE | Comme une fleur qui n'a vu qu'une aurore |
AUSTÈRE | Jeûne austère |
AUSTÉRITÉ | Fuyez de mes plaisirs la sainte austérité |
AUTANT | Et je dois d'autant moins oublier sa vertu Qu'elle même s'oublie.... |
AUTEUR | La mort m'avait ravi les auteurs de mes jours |
AUTORITÉ | Quand la suprême autorité Dans ses conseils a toujours auprès d'elle La justice et la vérité |
AUTREFOIS | Sion, jusques au ciel élevée autrefois, Jusqu'aux enfers maintenant abaissée |
AUTRUI | Un noble coeur ne peut soupçonner en autrui La bassesse et la malice Qui ne sont point en lui |
AVANCER | Les compagnes d'Esther s'avancent vers ce lieu |
AVEC | Sa voix s'est fait entendre avec un cri terrible |
AVENIR | L'avenir l'inquiète et le présent le frappe |
AVERSION | Pour lui des Persans bravant l'aversion, J'ai chéri, j'ai cherché la malédiction |
AVEUGLÉ, ÉE | Ah ! que je crains, mes soeurs, les funestes nuages Qui de ce prince obscurcissent les yeux ; Comme il est aveuglé du culte de ses dieux ! |
BAISER | Tu le vois tous les jours, devant toi prosterné, Baiser avec respect le pavé de tes temples |
BAISER | Hé, se peut-il qu'un roi craint de la terre entière, Devant qui tout fléchit et baise la poussière.... |
BALANCE | Et le ciel, qui pour moi fit pencher la balance, Dans ce temps-là sans doute agissait sur son coeur |
BALANCE | Le Dieu vengeur de l'innocence, Tout prêt à te juger, tient déjà sa balance |
BANNIR | Mais il ne put sitôt en bannir la pensée |
BARBARE | Barbare destinée |
BARRIÈRE | Déjà, rompant partout leurs plus fermes barrières, Des débris de leurs forts il couvre ses frontières |
BAS, BASSE | Ciel ! si quelque infidèle.... |
BASSESSE | Un coeur noble ne peut soupçonner en autrui La bassesse et la malice |
BEAU ou BEL, BELLE | Ah ! Seigneur, d'une si belle vie Un si faible ennemi peut-il troubler la paix ? |
BEAUCOUP | On lui promit beaucoup, c'est tout ce que j'ai su |
BEAUTÉ | Ciel ! quel nombreux essaim d'innocentes beautés.... |
BÉNIR | Ces Juifs dont vous voulez délivrer la nature.... Ont vu bénir le cours de leurs destins prospères |
BÉNIT, ITE ou BÉNI, IE | Que béni soit le ciel qui te rend à mes voeux |
BESOIN | J'ai, pour m'expliquer, besoin de sa présence |
BIENHEUREUX, EUSE | Du séjour bienheureux de la divinité Je descends dans ce lieu par la grâce habité |
BLASPHÉMER | Et si l'impie Aman à blasphémer le nom du Tout-Puissant Voulait forcer votre bouche timide |
BOIRE | Et d'enfants à sa table une riante troupe Semblait boire avec lui la joie à pleine coupe |
BON, BONNE | Il croit récompenser une bonne action |
BORNE | Son orgueil est sans borne ainsi que sa richesse |
BOUCHE | Même le nom d'Esther est sorti de sa bouche |
BOUT | Rassemblez-vous des bouts de l'univers |
BRAS | Sion, le jour approche où le Dieu des armées Va de son bras puissant faire éclater l'appui |
BRAVER | Et bravant du démon l'impuissant artifice |
BRAVER | Tous les jours un homme.... un vil esclave D'un front audacieux me dédaigne et me brave |
BREUVAGE | C'est son breuvage le plus doux |
BRIDE | Je voudrais donc.... Qu'un seigneur éminent en richesse, en puissance, Par la bride guidât son superbe coursier |
BRISER | Il peut confondre Aman, il peut briser nos fers, Par la plus faible main qui soit dans l'univers |
BRUIT | Mes soeurs, j'entends du bruit dans la chambre prochaine |
BUT | Et mon intérêt seul est le but où tu cours |
CACHÉ, ÉE | On m'élevait alors solitaire et cachée Sous les yeux vigilants du sage Mardochée |
CACHÉ, ÉE | La vertu dans l'oubli ne sera plus cachée |
CACHER | Quel pays reculé le cache à mes bienfaits ? |
CALME | Nulle paix pour l'impie ; il la cherche, elle fuit ; Et le calme en son coeur ne trouve point de place |
CALME | Le roi, vous le voyez, flotte encore interdit ; Je sais par quels ressorts on le pousse, on l'arrête, Et fais, comme il me plaît, le calme et la tempête |
CALMER | Calmez, reine, calmez la frayeur qui vous presse |
CALOMNIE | J'inventai des ressorts, j'armai la calomnie |
CANTIQUE | Mes filles, chantez-nous quelqu'un de ces cantiques Où vos voix si souvent, se mêlant à mes pleurs, De la triste Sion célèbrent les malheurs |
CANTIQUE | Prêtres sacrés, préparez vos cantiques |
CARNAGE | Cieux, éclairerez-vous cet horrible carnage ? |
CARNAGE | Quel carnage de toutes parts ! On égorge à la fois les enfants, les vieillards, Et la soeur et le frère, Et la fille et la mère |
CE | Est-ce toi, chère Élise ? |
CE | Tout ce que ce palais renferme de mystères |
CÈDRE | Liban, dépouille-toi de tes cèdres antiques |
CÉLÉBRER | Non, non ne souffre pas que ces peuples farouches, Ivres de notre sang, ferment les seules bouches Qui dans tout l'univers célèbrent tes bienfaits |
CENDRE | À ces vains ornemens je préfère la cendre |
CESSER | Et du Dieu d'Israël les fêtes sont cessées |
CHACUN, CHACUNE | Chacune avait sa brigue et de puissants suffrages |
CHAGRIN | À la table d'Esther portez-vous ce chagrin ? |
CHALEUR | Du zèle qui pour toi l'enflamme et le dévore La chaleur se répand du couchant à l'aurore |
CHAMP | Tel qu'un ruisseau docile Va rendre tout un champ fertile |
CHAMP | Ô rives du Jourdain, ô champs aimés des cieux |
CHANGER | Un moment a changé ce courage inflexible |
CHANT | Chantons, on nous l'ordonne ; et que puissent nos chants Du coeur d'Assuérus adoucir la rudesse ! |
CHANT | Si dans nos chants ta douleur retracée.... |
CHANTER | Que son nom soit béni, que son nom soit chanté |
CHARMANT, ANTE | Tous ses jours paraissent charmants |
CHARMANT, ANTE | Les biens les plus charmants n'ont rien de comparable Aux torrents de plaisir qu'il répand dans nos coeurs |
CHARME | Et prête à mon discours un charme qui lui plaise |
CHARMER | Je ne trouve qu'en vous je ne sais quelle grâce Qui me charme toujours et jamais ne me lasse |
CHASSER | Qu'ils soient comme la poudre et la paille légère Que le vent chasse devant lui |
CHÂTIER | [Ils] Adorent dans leurs fers le Dieu qui les châtie |
CHEMIN | Prends ton chemin vers Suse |
CHER, CHÈRE | Il faut les secourir ; mais les heures sont chères ; Le temps vole.... |
CHERCHER | Pour lui des Persans bravant l'aversion, J'ai chéri, j'ai cherché la malédiction |
CHERCHER | Lasse de vains honneurs et me cherchant moi-même |
CHÉRI, IE | La nation chérie a violé sa foi |
CHOSE | Quoi ! lorsque vous voyez périr votre patrie, Pour quelque chose, Esther, vous comptez votre vie ? |
CHUTE | Et tout le peuple même avec dérision De ma chute certaine en tirait le présage |
CIEL | Jeunes et tendres fleurs par le sort agitées, Sous un ciel étranger comme moi transplantées |
CIEL | Ciel ! quel nombreux essaim d'innocentes beautés.... |
CILICE | Mais d'où vient cet air sombre, et ce cilice affreux, Et cette cendre enfin qui couvre vos cheveux ? |
CITÉ | Rebâtissez son temple et peuplez vos cités |
CLARTÉ | Venez, derrière un voile écoutant leurs discours, De vos propres clartés me prêter le secours |
CLÉMENCE | Une aveugle clémence, Loin d'arrêter le crime, en nourrit la licence |
COEUR | Avec un coeur d'airain exerçant sa puissance, J'ai fait taire les lois et gémir l'innocence |
COLÈRE | Vous avez vu quelle ardente colère Allumait de ce roi le visage sévère |
COLOMBE | C'est lui [Louis XIV] qui rassembla ces colombes timides, Éparses en cent lieux sans secours et sans guides |
COMBAT | Le Dieu que nous servons est le Dieu des combats |
COMBIEN | Tu sais combien terrible en ses soudains transports, De nos desseins souvent il rompt tous les ressorts |
COMBLE | Pour comble de gloire et de magnificence |
COMMANDER | Ce Dieu jaloux, ce Dieu victorieux Est le seul qui commande aux cieux |
COMMENCER | Ma vie à peine a commencé d'éclore |
COMMETTRE | Un roi victorieux A commis à mes soins ce dépôt précieux |
COMPAGNE | .... Venez, venez, mes filles, Compagnes autrefois de ma captivité |
COMPAGNE | Les compagnes d'Esther s'avancent vers ce lieu |
COMPARABLE | Les biens les plus charmants n'ont rien de comparable Aux torrents de plaisir qu'il répand dans nos coeurs |
COMPARAÎTRE | Les filles de l'Égypte à Suze comparurent |
COMPARER | Il faut des châtiments dont l'univers frémisse ; Qu'on tremble en comparant l'offense et le supplice |
COMPTER | Pour quelque chose, Esther, vous comptez votre vie ? |
CONCERT | Sans doute leur concert va commencer la fête |
CONDAMNABLE | Ah ! d'un si grand service oubli trop condamnable |
CONDAMNER | .... Un peuple infortuné Qu'à périr avec moi vous avez condamné |
CONDUITE | Vous pouvez du départ me laisser la conduite |
CONFIANCE | Heureux le peuple innocent Qui dans le Dieu du ciel a mis sa confiance |
CONFONDRE | Ô Dieu, confonds l'audace et l'imposture ! |
CONFORME | Revêtons-nous d'habillements Conformes à l'horrible fête Que l'impie Aman nous apprête |
CONJURER | Ils conjuraient ce Dieu de veiller sur vos jours |
CONNAÎTRE | Ne connaissez-vous pas la voix de votre époux ? |
CONNAÎTRE | Le fer ne connaîtra ni le sexe ni l'âge |
CONSEIL | Détourne, roi puissant, détourne tes oreilles De tout conseil barbare et mensonger |
CONSEIL | Approche, heureux appui du trône de ton maître, âme de mes conseils.... |
CONSPIRER | Avec ma volonté ton sentiment conspire |
CONTEMPLER | Seigneur, je n'ai jamais contemplé qu'avec crainte L'auguste majesté sur votre front empreinte |
CONTENTER | Pour contenter ses frivoles désirs, L'homme insensé vainement se consume |
CONTRAIRE | .... Allons par des ordres contraires Révoquer d'un méchant les ordres sanguinaires |
CONTRE-TEMPS | Il est des contre-temps qu'il faut qu'un sage essuie |
CONVIER | Puisque mon roi lui-même à parler me convie |
CORPS | Que de corps entassés, que de membres épars ! |
CORPS | De son corps tout sanglant le misérable reste |
CORRIGER | J'ai su de mon destin corriger l'injustice |
CÔTÉ | Moi-même, sur son trône à ses côtés assise, Je suis à cette loi comme une autre soumise |
COUCHANT, ANTE | Du zèle qui pour toi [Dieu] l'enflamme et le dévore, La chaleur se répand du couchant à l'aurore |
COULER | Heureux, dit-on, le peuple florissant Sur qui ces biens coulent en abondance ! |
COULEUR | Quelle étrange pâleur De son teint tout à coup efface la couleur ? |
COULEUR | J'inventai des couleurs, j'armai la calomnie |
COUP | Encore un coup vivez, et revenez à vous |
COUPE | Et d'enfants à sa table une riante troupe Semble boire avec lui la joie à pleine coupe |
COUPLE | De ce couple perfide J'avais presque oublié l'attentat parricide |
COUR | Enfin la cour nous hait ; le peuple nous déteste |
COURBER | Peut-être Assuérus, frémissant de courroux, Si nous ne courbons les genoux Devant une muette idole, Commandera qu'on nous immole |
COURBER | L'insolent devant moi ne se courba jamais |
COURIR | Jeune peuple, courez à ce maître adorable |
COURIR | De l'Inde à l'Hellespont ses esclaves coururent |
COURONNÉ, ÉE | Tu le vois, tous les jours devant toi prosterné, Humilier ce front de splendeur couronné |
COURONNER | Ô Dieu que la gloire couronne, Dieu que la lumière environne, Qui voles sur l'aile des vents |
COURONNER | Jamais tant de vertu fut-elle couronnée ? |
COURONNER | C'est ainsi que le roi Honore le mérite et couronne la foi |
COURROUX | Dieu parle, et d'un mortel vous craignez le courroux ! |
COURROUX | Des astres ennemis j'en crains moins le courroux |
COURS | Pleurons et gémissons, mes fidèles compagnes ; à nos sanglots donnons un libre cours |
CRAINDRE | Les rois craignent surtout le reproche et la plainte |
CRAINDRE | La gloire des méchants en un moment s'éteint ; L'affreux tombeau pour jamais les dévore ; Il n'en est pas ainsi de celui qui te craint : Il renaîtra, mon Dieu, plus brillant que l'aurore |
CRÉDIT | Princesse, en leur faveur employez mon crédit |
CRI | Pendant que tout gardait un silence paisible, Sa voix s'est fait entendre avec un cri terrible |
CRI | Sion, le jour approche où le Dieu des armées Va de son bras puissant faire éclater l'appui, Et le cri de son peuple est monté jusqu'à lui |
CRIME | Hélas ! si jeune encore, Par quel crime ai-je pu mériter mon malheur ? |
CROÎTRE | Que ce nouvel honneur va croître son audace |
CURIEUX, EUSE | Ah ! que vous enflammez mon désir curieux ! |
CYR (SAINT-) | La célèbre maison de Saint-Cyr ayant été principalement établie pour élever dans la piété un fort grand nombre de demoiselles rassemblées de tous les endroits du royaume, on n'a rien oublié de tout ce qui pouvait les rendre capables de servir Dieu dans les différents états où il lui plaira de les appeler.... Les personnes illustres qui ont bien voulu prendre la principale direction de cette maison, ....me firent l'honneur.... de me demander si je ne pourrais pas faire, sur quelque sujet de piété ou de morale, une espèce de poëme où le chant fût mêlé avec le récit, le tout lié par une action qui rendît la chose plus vive et moins capable d'ennuyer ; je leur proposai le sujet d'Esther, qui les frappa d'abord, cette histoire leur paraissant pleine de grandes leçons d'amour de Dieu et de détachement du monde au milieu du monde même |
DÉCELER | .... Ciel ! si quelque infidèle, Écoutant nos discours, nous allait déceler ! |
DÉCHIRER | Arrachons, déchirons tous ces vains ornements |
DÉDAIN | L'orgueil et le dédain sont peints sur son visage |
DÉFENDRE | Ciel ! qui nous défendra si tu ne nous défends ? |
DÉFENSE | Il prend l'humble sous sa défense |
DEGRÉ | Souvent avec prudence un outrage enduré Aux honneurs les plus hauts a servi de degré |
DÉGUISER | Quiconque ne sait pas dévorer un affront Ni de fausses couleurs se déguiser le front.... |
DÉLICE | Vous qui goûtez ici des délices si pures |
DÉLIVRANCE | Et sur mes faibles mains fondant leur délivrance |
DÉMON | Que les démons et ceux qui les adorent Soient à jamais détruits et confondus ! |
DÉMON | Et bravant du démon l'impuissant artifice, De la religion soutient tout l'édifice |
DÉPLORABLE | Déplorable Sion, qu'as-tu fait de ta gloire ? |
DÉPOSER | Du tonnerre vengeur s'en va tout embraser, Et, tranquille, à ses pieds revient le déposer |
DÉPOUILLE | Va, perds ces malheureux, leur dépouille est à toi |
DÉPOUILLER | Non, il faut à tes yeux dépouiller l'artifice |
DÉPOUILLER | Liban, dépouille-toi de tes cèdres antiques |
DÉRISION | Et tout le peuple même avec dérision Observant la rougeur qui couvrait mon visage.... |
DERRIÈRE | Venez, derrière un voile écoutant leurs discours.... |
DESCENDRE | Descends tel qu'autrefois la mer te vit descendre.... |
DESCENDRE | Il descend comme moi Du sang infortuné de notre premier roi |
DESCENDU, UE | Toi qui, de Benjamin comme moi descendue, Fus de mes premiers ans la compagne assidue |
DÉSERT | Quel climat, quel désert a donc pu te cacher ? |
DÉSIR | Pour contenter ses frivoles désirs, L'homme insensé vainement se consume |
DÉSIR | Tous vos désirs, Esther, vous seront accordés |
DÉSOLER | On verra, sous le nom du plus juste des princes, Un perfide étranger désoler vos provinces |
DÉSOLER | Quoi toujours de ce juif l'image vous désole ! |
DÉSORDRE | J'ai couru ; le désordre était dans ses discours |
DESSILLÉ, ÉE | Mes yeux sont dessillés ; le crime est confondu |
DESTINÉE | Celui par qui le ciel règle ma destinée Sur ce secret encor tient ma langue enchaînée |
DÉTACHER | Il fallut donc chercher Quelque nouvel objet qui l'en pût détacher |
DÉTESTABLE | Et le roi, qui ne sait où trouver le coupable, N'impute qu'aux seuls Juifs ce projet détestable |
DÉTESTÉ, ÉE | Et détestés partout, détestent tous les hommes |
DÉTOURNER | Tel qu'un ruisseau docile Obéit à la main qui détourne son cours |
DÉTOURNER | Détourne, roi puissant, détourne tes oreilles De tout conseil barbare et mensonger |
DEVANCER | Ce matin j'ai voulu devancer la lumière |
DÉVELOPPER | [Il] Sut de leur noir complot développer le fil |
DEVIN, INE | Entre tous les devins fameux dans la Chaldée.... |
DÉVORER | La gloire des méchants en un moment s'éteint ; L'affreux tombeau pour jamais les dévore |
DÉVORER | Du zèle qui pour toi l'enflamme et le dévore |
DÉVORER | Quiconque ne sait pas dévorer un affront,... Loin de l'aspect des rois qu'il s'écarte, qu'il fuie |
DIADÈME | Et [je] crois que votre front prête à mon diadème Un éclat qui le rend respectable aux dieux même |
DICTER | Va, ne perds point de temps ; ce que tu m'as dicté, Je veux de point en point qu'il soit exécuté |
DICTER | Vous-même avez dicté tout ce triste appareil |
DIEU | Profanes amateurs de spectacles frivoles, Dont l'oreille s'ennuie au son de mes paroles, Fuyez de mes plaisirs la sainte austérité ; Tout respire ici Dieu, la paix, la vérité |
DIEU | Ainsi du Dieu vivant la colère étincelle |
DIRE | Dites au roi, seigneur, de vous l'abandonner |
DISCERNÉ, ÉE | On verra l'innocent discerné du coupable |
DISCOURS | Oui, vos moindres discours ont des grâces secrètes |
DISPARAÎTRE | Aussitôt de la terre ils disparurent tous |
DISPERSER | Que de ton nom la terreur les disperse ! |
DISPERSER | Roi, peuple...., tout se vit disperser |
DISSIMULER | Dissimulez, Seigneur, cet aveugle courroux |
DISSIPER | Lui seul mit à vos pieds le Parthe et l'Indien, Dissipa devant vous les innombrables Scythes.... |
DISSIPER | Que peuvent contre lui [Dieu] tous les rois de la terre ? En vain ils s'uniraient pour lui faire la guerre ; Pour dissiper leur ligue, il n'a qu'à se montrer ; Il parle, et dans la poudre il les fait tous rentrer |
DIVINITÉ | Du séjour bienheureux de la divinité |
DIVISÉ, ÉE | Du reste des humains ils semblent divisés |
DOCILE | Tel qu'un ruisseau docile Obéit à la main qui détourne son cours |
DOMESTIQUE | J'ai découvert au roi les sanglantes pratiques Que formaient contre lui deux ingrats domestiques |
DONNER | Je te donne d'Aman les biens et la puissance |
DONNER | Si le roi dans l'instant, pour sauver le coupable, Ne lui donne à baiser son sceptre redoutable |
DOUCEUR | Dieu, notre Dieu sans doute a versé dans son coeur Cet esprit de douceur |
DOUX, DOUCE | Hé ! qui jamais du ciel eut des regards plus doux ? |
DURANT | Hélas ! durant ces jours de joie et de festins.... |
DURÉE | Même tu leur promis de ta bouche sacrée Une postérité d'éternelle durée |
ÉCARTÉ, ÉE | Regagnez l'Hellespont et ces bords écartés Où vos aïeux errants jadis furent jetés |
ÉCARTER | D'un souffle l'aquilon écarte les nuages |
ÉCARTER | Loin de l'aspect des rois qu'il s'écarte, qu'il fuie |
ÉCHAPPER | Incapables de tromper, Ils ont peine à s'échapper Des piéges de l'artifice |
ÉCLAIR | Ni les éclairs ni le tonnerre N'obéissent point à vos dieux |
ÉCLAIR | Hélas ! sans frissonner, quel coeur audacieux Soutiendrait les éclairs qui partaient de vos yeux ? |
ÉCLAIR | Mais plus prompt que l'éclair le passé nous échappe |
ÉCLAIRCIR | Éclaircissez ce front où la tristesse est peinte |
ÉCLAIRER | Tandis que le soleil éclaire ce perfide.... |
ÉCLAIRER | Qu'il entre ; ses avis m'éclaireront peut-être |
ÉCLATER | Est-ce Dieu, sont-ce les hommes Dont les oeuvres vont éclater ? |
ÉCLATER | Ce zèle que pour lui vous fîtes éclater |
ÉCLATER | L'or éclate en ses vêtements |
ÉCLORE | Ma vie à peine a commencé d'éclore ; Je tomberai comme une fleur Qui n'a vu qu'une aurore |
ÉDIFICE | Lui seul.... De la religion soutient tout l'édifice |
ÉDIT | Et le roi trop crédule a signé cet édit |
EFFACER | ....Quelle étrange pâleur De son teint tout à coup efface la couleur ? |
EFFRAYANT, ANTE | Quelque songe effrayant cette nuit l'a frappé |
EFFRAYER | Quel jour mêlé d'horreur vient effrayer mon âme ? |
EFFROI | Ce Juif, comblé d'honneurs, me cause quelque effroi |
EFFROYABLE | Et ce jour effroyable [le massacre des Juifs] arrive dans dix jours |
ÉGAL, ALE | Rien ne met à l'abri de cet ordre fatal, Ni le rang, ni le sexe, et le crime est égal |
ÉGAL, ALE | Ce Dieu.... Juge tous les mortels avec d'égales lois |
ÉGAL, ALE | À l'égal des Persans je veux qu'on les honore |
ÉGARER | Je ne m'égare point dans ces vastes désirs |
ÉGORGER | La nation chérie a violé sa foi.... Maintenant elle sert sous un maître étranger ; Mais c'est peu d'être esclave, on la veut égorger |
ÉLANCER | Quand son roi lui dit : pars, il s'élance avec joie |
ÉLEVER | ....Allez et faites promptement Élever de sa mort le honteux instrument |
ÉLEVER | On m'élevait alors solitaire et cachée |
ÉLOIGNER | Qu'on s'éloigne un moment |
EMBARRAS | Des embarras du trône effet inévitable |
EMBARRASSER | Un reproche secret embarrasse mon âme |
EMBRASSER | Par le salut des Juifs, par ces pieds que j'embrasse |
EMBRASSER | Pour oser de ton peuple embrasser l'intérêt |
ÉMINENT, ENTE | Un seigneur éminent en richesse, en puissance |
EMPOISONNÉ, ÉE | Et du bonheur public la source empoisonnée |
EMPOISONNER | Un je ne sais quel trouble empoisonne ma joie |
EMPORTER | D'Esther, d'Aman, qui le doit emporter ? |
EMPREINT, EINTE | L'auguste majesté sur votre front empreinte |
EMPRESSÉ, ÉE | Et de tant de mortels à toute heure empressés à nous faire valoir leurs soins intéressés |
ENCENS | Puissent jusques au ciel vos soupirs innocents Monter comme l'odeur d'un agréable encens ! |
ENCHAÎNÉ, ÉE | Le roi jusqu'à ce jour ignore qui je suis ; Celui par qui le ciel règle ma destinée, Sur ce secret encor tient ma langue enchaînée |
ENCHAÎNÉ, ÉE | Les malheurs sont souvent enchaînés l'un à l'autre |
ENCHAÎNEMENT | Par quels secrets ressorts, par quel enchaînement Le ciel a-t-il conduit ce grand événement ? |
ENCLITIQUE | En latin que est enclitique dans hominumque deumque ; et en français ce est enclitique dans : Est-ce Dieu, sont-ce les hommes Dont les oeuvres vont éclater ? |
ENDORMIR | Il s'endort, il s'éveille au son des instruments, Son coeur nage dans la mollesse |
ENDURÉ, ÉE | Souvent avec prudence un outrage enduré, Aux honneurs les plus hauts a servi de degré |
ENDURER | La terre avec horreur dès longtemps les endure [les Juifs] |
ENFANTÉ, ÉE | Dans le fond de la Thrace un barbare enfanté |
ENFLAMMÉ, ÉE | Lorsque le roi contre elle enflammé de dépit |
ENFLAMMER | Je sais combien est pur le zèle qui t'enflamme |
ENFLAMMER | Tout mon sang de colère et de honte s'enflamme |
ENFONCER | Mais Mardochée assis aux portes du palais Dans ce coeur malheureux enfonce mille traits |
ENNEMI, IE | Des astres ennemis j'en crains moins le courroux |
ENNUYER | Et vous qui vous plaisez aux folles passions, Profanes amateurs de spectacles frivoles, Dont l'oreille s'ennuie au son de mes paroles |
ENTASSÉ, ÉE | Que de corps entassés ! que de membres épars ! |
ENTENDRE | Vous, que l'on cherche Aman et qu'on lui fasse entendre Qu'invité chez la reine il ait soin de s'y rendre |
ENTRAÎNÉ, ÉE | De soins tumultueux un prince environné Vers de nouveaux objets est sans cesse entraîné |
ENTRE | Dieu tient le coeur des rois entre ses mains puissantes |
ENTRE | Ce soin d'immoler tout à son pouvoir suprême, Entre nous, avait-il d'autre objet que vous-même ? |
ENVELOPPÉ, ÉE | Le roi d'un noir chagrin paraît enveloppé |
ENVENIMÉ, ÉE | Et que reproche aux Juifs sa haine envenimée ? |
ENVI (À L') | Esther a triomphé des filles des Persans ; La nature et le ciel à l'envi l'ont ornée |
ENVIRONNÉ, ÉE | De soins tumultueux un prince environné |
ENVISAGER | Seigneur, je cherche et j'envisage Des monarques persans la conduite et l'usage |
ENVOYER | Et pour vous y conduire Assuérus m'envoie |
ÉPARS, ARSE | C'est lui qui rassembla ces colombes timides, Éparses en cent lieux sans secours et sans guides |
ÉPERDU, UE | Mes filles, soutenez votre reine éperdue, Je me meurs |
ÉPIER | Je viens pour épier le moment favorable |
ÉPLORÉ, ÉE | Au bruit de votre mort justement éplorée |
ÉPOUVANTABLE | Des plus puissants États la chute épouvantable, Quand il veut, n'est qu'un jeu de sa main redoutable |
ÉPROUVER | Sans doute qu'il voulait éprouver votre zèle |
ERRER | Le bonheur de l'impie est toujours agité ; Il erre à la merci de sa propre inconstance |
ERREUR | Ce dieu, maître absolu de la terre et des cieux, N'est point tel que l'erreur le figure à vos yeux |
ESCLAVE | Fut-il jamais au joug esclaves plus soumis ? |
ESPÉRER | Il espère revivre en sa postérité |
ESPRIT | Pareil à ces esprits que ta justice envoie, Quand son roi lui dit : pars, il s'élance avec joie |
ESPRIT | L'honneur seul peut flatter un esprit généreux |
ESPRIT | Ciel ! verra-t-on toujours par de cruels esprits Des princes les plus doux l'oreille environnée ? |
ESPRIT | Dieu, notre dieu sans doute, a versé dans son coeur Cet esprit de douceur |
ESSAIM | Ciel ! quel nombreux essaim d'innocentes beautés.... |
ESSUYER | Il est des contre-temps qu'il faut qu'un sage essuie |
ET | Quel carnage de toutes parts ! On égorge à la fois les enfants, les vieillards, Et la soeur et le frère Et la fille et la mère, Le fils dans les bras de son père |
ÉTAT | Que vous semble, mes soeurs, de l'état où nous sommes ?.... Est-ce Dieu, sont-ce les hommes Dont les oeuvres vont éclater ? |
ÉTERNEL, ELLE | L'Éternel est son nom, le monde est son ouvrage |
ÉTERNITÉ | Que l'on célèbre ses ouvrages Au delà du temps et des âges, Au delà de l'éternité |
ÉTINCELER | Ainsi du Dieu vivant la colère étincelle |
ÉTONNER | Ne faut-il pas s'étonner au contraire Qu'il en en ait si longtemps différé le salaire ? |
ÉTRANGE | Dieux puissants ! quelle étrange pâleur De son teint tout à coup efface la couleur |
ÉTRANGER, ÈRE | Étrangers dans la Perse, à nos lois opposés, Du reste des humains ils [les Juifs] semblent divisés |
ÉTRANGER, ÈRE | Ma voix ne t'est pas étrangère |
ÊTRE | Mardochée à ses yeux est une âme trop vile |
ÊTRE | Et les faibles mortels, vains jouets du trépas, Sont tous devant ses yeux comme s'ils n'étaient pas |
ÊTRE | Nos pères ont péché, nos pères ne sont plus, Et nous portons la peine de leurs crimes |
ÊTRE | Il fut des Juifs, il fut une insolente race |
ÊTRE | Que dis-je ? votre vie, Esther, est-elle à vous ? N'est-elle pas au sang dont vous êtes issue ? N'est-elle pas à Dieu dont vous l'avez reçue ? |
ÉTUDE | Je mets à les former [de jeunes filles] mon étude et mes soins |
ÉVEILLER | Il s'endort, il s'éveille au son des instruments |
ÉVEILLER | [ô roi] Il est temps que tu t'éveilles : Dans le sang innocent ta main va se plonger |
EXCÈS | Et qu'Aman soit admis à cet excès d'honneur |
EXÉCRABLE | Un exécrable Juif, l'opprobre des humains |
EXÉCRABLE | D'un infâme trépas l'instrument exécrable |
EXÉCUTÉ, ÉE | Ce que tu m'as dicté, Je veux de point en point qu'il soit exécuté |
EXPOSER | Et qui voudrait jamais s'exposer pour son roi ? |
EXPRIMER | Qui pourrait cependant t'exprimer les cabales Que formait en ce lieu ce peuple de rivales ? |
EXTERMINER | On doit de tous les Juifs exterminer la race |
EXTERMINER | Et ne pouvez-vous pas d'un mot l'exterminer ? |
FACE | Répandus sur la terre, ils [les Juifs] en couvraient la face |
FAIRE | Un roi victorieux nous a fait ce loisir |
FAIRE | Je fais comme il me plaît le calme et la tempête |
FAIT, AITE | Nous sommes tous perdus, c'en est fait d'Israël |
FAÎTE | Quand verrai-je, ô Sion ! relever tes remparts Et de tes tours les magnifiques faîtes ? |
FAMEUX, EUSE | Peut-être on t'a conté la fameuse disgrâce |
FATAL, ALE | Et sa race toujours fut fatale à la vôtre |
FATIGUER | Ce sceptre, cet empire.... fatiguent souvent leur triste possesseur |
FAVORABLE | Si jamais à mes voeux vous fûtes favorable |
FÉCOND, ONDE | Je nourris dans mon coeur la semence féconde Des vertus dont il doit sanctifier le monde |
FÉLICITÉ | Seul entre tous les grands par la reine invité, Ressentez donc aussi cette félicité |
FER | Rompez vos fers, Tribus captives, Troupes fugitives ; Repassez les monts et les mers ; Rassemblez-vous des bouts de l'univers |
FÊTE | Sion, repaire affreux de reptiles impurs, Voit de son temple saint les pierres dispersées, Et du Dieu d'lsraël les fêtes sont cessées |
FÊTE | Revêtons-nous d'habillements Conformes à l'horrible fête [le massacre] Que l'impie Aman nous apprête |
FICTION | Et vous qui vous plaisez aux folles passions Qu'allument dans vos coeurs les vaines fictions |
FIER, IÈRE | Brisa les fiers remparts et les portes d'airain |
FIER, IÈRE | Le fier Assuérus couronne sa captive |
FIÈREMENT | Lui, fièrement assis et la tête immobile |
FIGURER | Ce Dieu, maître absolu de la terre et des cieux, N'est point tel que l'erreur le figure à vos yeux |
FIL | [Il] Sut de leur noir complot développer le fil |
FILLE | Les filles de l'Égypte à Suse comparurent |
FILLE | Venez, venez, mes filles, Compagnes autrefois de ma captivité, De l'antique Jacob jeune postérité |
FLÉCHIR | Il n'a devant Aman pu fléchir les genoux |
FLÉCHIR | Et fais à son aspect que tout genou fléchisse |
FLORISSANT, ANTE | Heureux, dit-on, le peuple florissant Sur qui ces biens coulent en abondance ! |
FLOTTER | Le roi, vous le voyez, flotte encore interdit |
FOI | La nation chérie a violé sa foi |
FOIS | Ô jour trois fois heureux |
FONDER | Et sur mes faibles mains fondant leur délivrance |
FORMER | Dans un lieu séparé de profanes témoins, Je mets à les former mon étude et mes soins |
FORT, ORTE | Du débris de leurs forts il couvre ses frontières |
FORTUNE | Peut-être la fortune est prête à vous quitter |
FOUDROYER | C'est lui [Mardochée] qui, devant moi refusant de ployer, Les [les Juifs] a livrés au bras qui les va foudroyer |
FOULER | J'ai foulé sous les pieds remords, crainte, pudeur |
FOULER | Ce bandeau dont il faut que je paraisse ornée... Seule et dans le secret je le foule à mes pieds |
FRAGILE | Sur quel roseau fragile a-t-il mis son appui ? |
FRAPPÉ, ÉE | De mes faibles attraits le roi parut frappé |
FRAPPER | Quelque songe effrayant cette nuit l'a frappé |
FRAPPER | L'avenir l'inquiète et le présent le frappe |
FRAUDE | La fraude adroite et subtile Sème de fleurs son chemin |
FRÉMIR | La discorde en fureur frémit de toutes parts |
FRÉMIR | Terre, frémis d'allégresse et de crainte |
FRÉMIR | Il faut des châtiments dont l'univers frémisse |
FRÉMISSANT, ANTE | Peut-être Assuérus frémissant de courroux.... |
FRÉMISSEMENT | Et sans frémissement Je ne puis voir sa peine et son saisissement |
FRÈRE | Esther, que craignez-vous ? suis-je pas votre frère ? |
FRISSONNER | Hélas ! sans frissonner quel coeur audacieux Soutiendrait les éclairs qui partaient de vos yeux ? |
FRONT | .... Tous les jours.... un homme, un vil esclave D'un front audacieux me dédaigne et me brave |
FUGITIF, IVE | Quelle voix salutaire ordonne que je vive, Et rappelle en mon sein mon âme fugitive ? |
FUGITIF, IVE | Troupes fugitives, Repassez les monts et les mers, Rassemblez-vous des bouts de l'univers |
FUIR | Quiconque ne sait pas dévorer un affront.... Loin de l'aspect des rois, qu'il s'écarte, qu'il fuie |
FUIR | Au seul son de sa voix la mer fuit, le ciel tremble |
FUNÈBRE | Et l'enfer couvrant tout de ses vapeurs funèbres |
FURIEUX, EUSE | Faibles agneaux livrés à des loups furieux |
GARDER | Et pendant ces trois jours gardent un jeûne austère |
GARDER | Pendant que tout gardait un silence paisible.... |
GARDER | Et qui sait, lorsqu'au trône il conduisit vos pas, Si, pour sauver son peuple, il ne vous gardait pas ? |
GÉMIR | Pleurons et gémissons, mes fidèles compagnes |
GÉMIR | J'ai fait taire les lois et gémir l'innocence |
GENOU | Il n'a devant Aman pu fléchir les genoux |
GLACER | Le remords au dedans le glace |
GLOIRE | La gloire des méchants en un moment s'éteint |
GLOIRE | Ô Dieu que la gloire couronne.... Tu vois nos pressants dangers ; Donne à ton nom la victoire ; Ne souffre point que ta gloire Passe à des dieux étrangers |
GLORIFIER | Veut-il par mon trépas que je le glorifie ? |
GOÛT | Je n'ai de goût qu'aux pleurs que tu me vois répandre |
GOUVERNER | Il semblait à son gré gouverner le tonnerre |
GOUVERNER | Dans les mains des Persans jeune enfant apporté, Je gouverne l'empire où je fus acheté |
GRÂCE | Je ne trouve qu'en vous je ne sais quelle grâce Qui me charme toujours et jamais ne me lasse |
GRÂCE | Seigneur, si j'ai trouvé grâce devant vos yeux |
GRAND, ANDE | Mais à grands pas vers nous je vois quelqu'un marcher |
GRAND, ANDE | J'oserai devant lui rompre ce grand silence |
GRAND, ANDE | Vois s'il s'offre à tes yeux quelque grand de ma cour |
GROSSIR | De leur dépouille enfin grossissez vos trésors |
GUERRE | Quelle guerre intestine avons-nous allumée ? |
GUIDER | Qu'un seigneur éminent en richesse, en puissance, Par la bride guidât son superbe coursier |
HABILLEMENT | Revêtons-nous d'habillements Conformes à l'horrible fête Que l'impie Aman nous apprête |
HABIT | Et lui-même marchant en habits magnifiques |
HABITER | Dieu descend et revient habiter parmi nous |
HARMONIE | Ses criminels attentats Des plus paisibles États Troublent l'heureuse harmonie |
HAUT, AUTE | Souvent avec prudence un outrage enduré Aux honneurs les plus hauts a servi de degré |
HAUT, AUTE | Il entend les soupirs de l'humble qu'on outrage, Juge tous les mortels avec d'égales lois, Et du haut de son trône interroge les rois |
HÉRAUT | Malheureux, j'ai servi de héraut à sa gloire ! |
HERBE | Et de Jérusalem l'herbe cache les murs |
HÉRÉSIE | ....S'unissant contre toi pour l'affreuse hérésie |
HÉRITAGE | S'immoler pour son nom et pour son héritage [de Dieu], D'un enfant d'Israël voilà le vrai partage |
HEURE | Il faut les secourir, mais les heures sont chères |
HOMICIDE | Rois, prenez soin de l'absent Contre sa langue homicide [de la calomnie] |
HOMMAGE | Aux feux inanimés dont se parent les cieux, Il rend de profanes hommages |
HONNEUR | L'honneur seul peut flatter un esprit généreux |
HONNEUR | ....Que ma bouche et mon coeur, et tout ce que je suis, Rendent honneur au Dieu qui m'a donné la vie |
HONORER | C'est ainsi que le roi Honore le mérite et couronne la foi |