L'oeuvre Chansons de Pierre Jean de BÉRANGER
Ecrit par Pierre Jean de BÉRANGER
Date : 1812
Citations de "Chansons"
Utilisé pour le mot | Citation |
À | Chaque juge est un homme à moi |
À | Elle revint longtemps après ; J'étais à chanter sous la treille |
ABATIS | À la guinguette instruisant ces recrues, D'obscurs lauriers j'ai fait large abatis |
ABATTRE | Nous comparions notre France à la Grèce, Quand un pigeon vient s'abattre à nos pieds |
ABÎME | Sur cent premiers peuples célèbres, J'ai plongé cent peuples fameux Dans un abîme de ténèbres, Où vous disparaîtrez comme eux |
ABOYER | Quoique toujours, sous son empire, L'usurpateur nous ait chassés, Nous avons laissé, sans mot dire, Aboyer tous les plus pressés |
ABRI | L'arbre sacré [de la liberté] sur ce concours immense Forme un abri de rameaux toujours verts |
ABRITÉ, ÉE | Si notre accueil le touche, Si, par nous abrité, Il [l'exilé] s'endort sur la couche De l'hospitalité.... |
ABSOUDRE | De tes grandeurs tu sus te faire absoudre, France, et ton nom triomphe des revers |
ABUS | Les bons mots ne sont qu'un abus ; Pourtant, messieurs, permettez-nous d'en dire |
ABUS | Trinquer est un plaisir fort sage Qu'aujourd'hui l'on traite d'abus |
ABUS | Travailler serait un abus : J'ai cinquante écus |
ACACIA | Ses gais refrains vous égalent en nombre, Fleurs d'acacia qu'éparpillent les vents |
ACCENT | Enfin sa bouche flétrie Ose prendre un noble accent |
ACCÈS | Non, plus d'accès Aux procès ; Vidons, joyeux Français, Nos caves renommées |
ACCOLADE | Dans une accolade bien tendre Nous mêlerons nos cheveux blancs |
ACCOMPAGNER | J'irais de la pastourelle Accompagner les chansons |
ACCORD | Oui, j'irai sur les tourelles Former des accords plaintifs |
ACCROC | Il [le diable] emporte polichinelle ; Autre accroc fait à la douleur [nouvelle distraction] |
ACHAT | Faites achat d'un vin qui pousse à vivre |
ACHETER | Je gage, s'il naît un Voltaire, Qu'on emprunte pour l'acheter |
ACIER | Mourir noyé ! dit-il, lorsqu'au rivage J'entends le feu, je vois luire l'acier |
AD HOC | Proclamons la Sainte Alliance, Faite au nom de la Providence Et que signe un congrès ad hoc Entre Alger, Tunis et Maroc |
ADIEU | Que Dorval, à la roulette, à tout son or dise adieu |
ADIEU | Adieu repos ; plaisirs adieu ! |
ADJOINT | Momus a pris pour adjoints Des rimeurs d'école |
ADORÉ, ÉE | Du magister fille adorée, Par son bon coeur elle plaisait |
ADULER | Vite un prix au sot qui l'adule |
AFFADIR | Vous avez fardé la peinture ; Vous affadissez l'opéra |
AFFAIRE | Que dans mes mains pleuve de l'or, De l'or, De l'or, Et j'en fais mon affaire |
AFFAIRE | Enfin j'ai fait mes affaires, Je suis procureur du roi |
AFFICHER | Un ministre veut m'enrichir Sans qu'au Moniteur on m'affiche |
AGAÇANT, ANTE | Petite bonne agaçante et jolie |
AGACER | Au salon ou sur la pelouse, Laure, jamais ne m'agacez |
AGNUS | Il est mort [Satan] ! disent tous les moines ; On n'achètera plus d'agnus |
AGRÈS | Déjà le sort a soufflé dans les voiles, Déjà l'espoir prépare les agrès |
AÏ | [Le peuple] Pour qui nos fontaines Versent, toujours pleines, Le beaune et l'aï |
AIGLE | Qu'un fat soit l'aigle des salons, Qu'un docteur sente l'ambre.... |
AIGRETTE | Quoi Lisette, est-ce vous ? Vous avec des bijoux ! Vous avec une aigrette ! |
AIGRIR | Le vin s'aigrit dans mon gosier Chez un traiteur maussade |
AIGUILLE | Pour le théâtre ayant quitté l'aiguille |
AIGUISER | Au lieu de fades épigrammes, Qu'il aiguise un couplet gaillard |
AILE | Viens, mon coursier.... Prête sous moi des ailes à la mort |
AILE | L'automne accourt et sur son aile humide M'apporte encor de nouvelles douleurs |
AIR | C'est l'air natal qui séchera tes larmes |
AIR | Quels biens sur vous un prince va répandre ! D'abord viendra l'étiquette aux grands airs |
AIR | Vivent les grands airs Du conservatoire ! |
AJOUTER | Au poids de nos fers il [l'amour] ajoute, Elle [l'amitié] nous aide à les porter |
ALBUM | Que bien longtemps cet album vous redise Qu'un chansonnier.... Fut un moment la dupe de vos yeux |
ALCHIMISTE | Tu vas, dis-tu, vieux et pauvre alchimiste, Tirer de l'or des métaux indigents |
ALERTE | À Colin toujours alerte, Ne faites pas les yeux doux |
ALEXANDRIN | Quel trait d'orgueil ! dira la calomnie : Ferait-on plus pour des alexandrins ? |
ALGUAZIL | On rira des erreurs des grands, On chansonnera leurs agents, Sans voir arriver l'alguazil |
ALLER | Et va ton train, Gai boute-en-train |
ALLONGER ou ALONGER | Notre suisse, allongez le pas |
ALLUMETTE | Muse, de vos chansonnettes Aujourd'hui l'on va tâcher De faire des allumettes Pour ranimer ce bûcher [de l'Émile] |
ALLURE | L'intolérance, front levé, Reprendra son allure |
ALOI | Je suis un sou de bon aloi ; Mais en secret argentez-moi, Et me voilà fausse monnaie |
ALTESSE | Je vais au palais d'une altesse, Et j'achète un habit de cour |
AMBRE | Qu'un fat soit l'aigle des salons ; Qu'un docteur sente l'ambre |
AMBROISIE et quelquefois AMBROSIE | Enivrons-nous de poésie ; Elle est un reste d'ambroisie Qu'aux mortels ont laissé les dieux |
AMENDE | Dix mille francs, dix mille francs d'amende ! Dieu ! quel loyer pour neuf mois de prison ! |
AMORTIR | Ce nectar où tes feux s'amortissent |
AMOUR | Vient un danseur, nouveaux amours |
AMOUR | S'il parle à de certaines filles Dont il fit longtemps ses amours |
AMOUR | Fuyez, fuyez, oiseaux d'un noir présage ; Cette nacelle appartient aux Amours |
AMOUR | Je vous revois ; et le temps, trop rapide, Ternit ces yeux où riaient les Amours |
AMOURETTE | Que de goguettes ! Que d'amourettes ! Jamais de dettes ! Point de noeuds constants |
AMOUREUX, EUSE | Ah ! dites bien qu'amoureux et sensible, D'un luth joyeux il attendrit les sons |
AMUSETTE | Chaque siècle a son amusette |
ANCIEN, IENNE | Salut, mon ancien ! Notre ancien, qu'a donc fait l'Espagne ? |
ANGE | Soudain le jeune chevalier, à qui son bon ange est fidèle, Trompe les regards du geôlier |
ANGE | Je chante un roi devenu boeuf : Surtout la cour en fut aux anges |
ANGLOMANIE | Redoutons l'anglomanie ; Elle a déjà gâté tout |
ANIMAL | Et toi, peuple animal, Porte encor le bât féodal |
ANTICHAMBRE | Qu'un valet change ses galons, Sans changer d'antichambre |
ANTICHAMBRE | M'a-t-on jamais vu dans une antichambre T'exposer au mépris d'un grand ? |
ANTIDOTE | Contre l'humeur qui nous irrite Quels antidotes souverains [que les chansons] ! |
ANTIQUAILLE | Bien qu'après coup tous ces croquants Osent me traiter d'antiquaille |
APÔTRE | Si Bacchus, dont je suis l'apôtre, Ne m'inspire un joyeux transport |
APÔTRE | Mes bons amis, que je vous prêche à table, Moi, l'apôtre de la gaieté |
APPAREIL | Je fuis des cours le pompeux appareil |
APPELER | Jupin, de ton arrêt j'appelle ; Ta balance et tes poids sont faux |
APPÉTIT | Mon appétit s'ouvre, Et mon oeil découvre Les portes d'un Louvre En tourte arrondi |
APPÉTIT | La liberté m'enchante, Mais j'ai grand appétit |
AQUILON | [Hiver !] Ton aquilon qui murmure Ne peut troubler nos chansons |
AQUILON | Rappelez-leur que l'aquilon terrible De nos lauriers a détruit vingt moissons |
AQUILON | Mais ces hivers ont eu leurs jours de fête ; Tout ne fut pas aquilons et frimas |
ARBITRAIRE | Dons Quichottes de l'arbitraire, Allons, morbleu ! de la valeur |
ARC-EN-CIEL | Je vois.... D'un arc-en-ciel resplendir les couleurs |
ARCHE | Une arche est encor le refuge Des mortels que l'onde poursuit |
ARCHET | Jamais sceptre n'a fait sur terre Autant de bien que mon archet |
ARCHET | J'entends au loin l'archet de la folie, ô mes amis ! prolongez d'heureux jours |
ARGENTER | Je suis un sou de bon aloi, Mais en secret argentez-moi, Et me voilà fausse monnaie |
ARGUS | Du préfet je crains les argus |
ARRÊTER | Il sait qu'en peu de jours Ces flots que rien n'arrête.... |
ARTIFICE | Feu d'artifice éteint par une averse |
ASSERVI, IE | Malgré le sort qui sous sa loi Tient la vertu même asservie |
ASSIÉGÉ, ÉE | De soupçons jaloux assiégé, Dorval n'a ni bu ni mangé |
ASSIETTE | Un gourmand dans son assiette Fond le bien de ses aïeux |
ASSOMMER | Gardes, je défends qu'on l'assomme ; Vilain, dit-il, explique-toi |
ATOUR | Rosette, sous de frais atours, Courait à pied, leste et riante |
ATRABILAIRE | Aux gens atrabilaires Pour exemple donné, En un temps de misères Roger Bontemps est né |
ATTELÉ, ÉE | Dans une conque de saphir De huit papillons attelée |
ATTENDRIR | Ah ! dites bien qu'amoureux et sensible, D'un luth joyeux il attendrit les sons |
ATTERRER | Çà, mesdames, qu'en pensez-vous ? C'est à vous de juger les coups. Quoi ! ce spectacle vous atterre ! |
ATTRACTION | Fourier nous dit : .... Peuple.... Travaille, groupé par phalange, Dans un cercle d'attractions |
AUBÉPINE | . Et tout renaît, et déjà l'aubépine A vu l'abeille accourir à ses fleurs |
AUMÔNE | Quoi ! d'une charte on nous a fait l'aumône, Et sous le joug vous voulez nous courber ! |
AURÉOLE | Qui peut me dire où luit son auréole ? De son exil Dieu l'a-t-il rappelé ? |
AURORE | Mais jusqu'à sa dernière aurore, En buvant frais, s'épanouir, Mes amis, ce n'est pas vieillir |
AUTOCHTHONIE | La preuve de l'autochthonie des habitants d'Ancon [ville du Pérou] se trouve dans leurs sépultures, qui contrastent avec les coutumes asiatiques des Incas |
AUTOMNE | Soleil si doux au déclin de l'automne.... |
AUTOMNE | Qu'il coule gaiement son automne, Que son hiver soit encor loin ! |
AVALANCHE | J'ai vu cent fois l'avalanche et l'orage, L'ours et les loups fondre sur mes brebis |
AVALEUR | Chamarré de vieux oripeaux, Ce roi grand avaleur d'impôts Marche entouré de ses fidèles |
AVANT | Mais, sans esprit, faut-il mettre en avant De gais couplets qu'on répète en buvant ? |
AVOIR | Aurions-nous mieux employé la jeunesse, Vécu moins vite avec un riche avoir ? |
BACHIQUE | Je ne tiens qu'au refrain bachique Par le tournebroche annoncé |
BADAUD, AUDE | L'espoir qui le domine, C'est, chez son vieux portier, De parler de la Chine Aux badauds du quartier |
BAGATELLE | Maman dirait : craignez les bagatelles ! Le diable est fin, tremblez, Suzon |
BAGUETTE | Là j'ai la baguette des fées, à faire le bien je me plais |
BAGUETTE | De sa baguette un ou deux coups Donnaient félicité parfaite |
BAIGNER | Un captif qui voit chaque jour Voguer la plus belle des filles Sur les flots qui baignent la tour |
BAIL | De jour en jour leur ligue avare Augmenterait le prix des baux |
BÂILLER | Fi des salons où l'ennui qui se berce Bâille entouré d'un luxe éblouissant |
BAISSE | Seuls ils font la hausse et la baisse, Ont seuls tous les emprunts ouverts |
BAISSER | Mon vieil ami, quand pour nous le jour baisse, Souhaitons-nous un gai bonsoir |
BAISSER | Puis la raison, lampe qui baisse, N'a plus que des feux tremblotants |
BAL | L'autre hiver, chez un ministre, Il mena ma femme au bal |
BALAYER | Ces enfants à qui je souris, Mon pied balaiera leur poussière |
BALAYER | Quand ses lauriers [du Pinde] .... Vont balayer la fange des cachots |
BALAYEUR, EUSE | Dans la mansarde me voilà, Me voilà pauvre balayeuse |
BALAYEUR, EUSE | Comme balayeuse on me loge, Depuis quarante ans, Dans le château, près de l'horloge |
BALLE | Et d'une main que la balle a meurtrie, [Il] Berce en riant deux petits fils jumeaux |
BALLON | Sans même essayer la nacelle, Nous voyons s'enfler les ballons |
BALLOTTER | Qu'un fat soit l'aigle des salons, Qu'un docteur sente l'ambre.... Paris, enclin au trait malin, Grâce à nous les ballotte |
BAMBIN, INE | Quand nous mourons vieux ou bambin, On vend le corps au carabin |
BAN | Il ne levait de ban Que pour tirer quatre fois l'an Au blanc |
BANDEAU | Et de ses pieds on peut voir la poussière Empreinte encor sur le bandeau des rois |
BANDER | Nous allons entrer dans l'enceinte, Çà, ne me bandez pas les yeux |
BANDEROLE | C'est un ballon, voici la banderole, Et la nacelle, et le navigateur |
BANNI, IE | D'ici l'intrigue est à jamais bannie |
BARBE | Relève la gaîté française à la barbe de l'étranger |
BARBE | Quand nos dames reprennent vite Les barbes et le caraco.... |
BARBON | La colombe d'Anacréon, Dans la coupe de ce barbon, Buvait d'un vin père de la chanson |
BARDE | J'y vois de gros gardes, Cuirassés de bardes, Portant hallebardes De sucre candi |
BARREAU | Un noir cachot peut illustrer mes vers ; à ses barreaux je suspendrai ma lyre |
BARRER | Aux échanges l'homme s'exerce, Mais l'impôt barre les chemins |
BARRICADE | Ce peuple humain.... Qui t'emportait, vainqueur aux barricades, Comme un trophée, entre ses bras meurtris |
BARRIÈRE | J'ai de la fraude en pacotille Qu'à la barrière on saisirait |
BAS, BASSE | En joue il [Jupin] vous met sans qui-vive ! Mais je l'aborde chapeau bas |
BAS, BASSE | Puisque le tyran est à bas, Laissez-nous prendre nos ébats |
BAS, BASSE | À bas la cabale ! à bas ! Crier à bas les ministres |
BAS, BASSE | Le vois-tu bien, là-bas, là-bas, Là-bas, là-bas ? dit l'espérance ; Bourgeois, manants, rois et prélats Lui font de loin la révérence |
BASQUE | Mais qu'un tendron te tire par la basque, Tu lui souris |
BASTILLE | Dans une de nos cent bastilles Lorsque ma muse emménagea |
BÂT | Et toi, peuple animal, Porte encor le bât féodal |
BATAILLER | Nos fils, ne se reposant guère, Batailleront à tout propos |
BATELEUR, EUSE | Sorciers, bateleurs ou filous, Gais bohémiens, d'où venez-vous ? |
BÂTON | Bonne maman, consolez-vous, Prenez un bâton de vieillesse |
BAUME | Que sa liqueur [de la vigne] soit un baume de plus Versé par vous sur nos blessures |
BAUME | Quand la paix répand son baume Sur les maux qu'on endura |
BEAU ou BEL, BELLE | Vous vieillirez, ô ma belle maîtresse, Vous vieillirez et je ne serai plus |
BEAUTÉ | Que la beauté vous charme et vous attire ; Dans ses bras coulez tous vos jours |
BEFFROI | Ainsi toujours il prend l'heure qui sonne Pour un signal de son beffroi |
BÉGAYER | Ici ma voix, mêlée aux chants de fêtes, De la patrie a bégayé le nom |
BÉGUEULE | Fi des coquettes maniérées ! Fi des bégueules du grand ton ! |
BÉGUEULE | La liberté.... c'est une bégueule enivrée Qui, dans la rue ou le salon, Pour le moindre bout de galon, Va criant : à bas la livrée ! |
BÉQUILLE | L'Europe qui marche à béquilles, Riche goutteuse, ne croit pas à la vertu sous des guenilles |
BERCAIL | Du bercail il chassait les loups, Sans abuser de la houlette |
BERCÉ, ÉE | Par l'espoir gaîment bercés, Dansez, chantez, dansez |
BERCÉ, ÉE | Dans mon réduit où l'on voit l'indigence Sans m'éveiller assise à mon chevet, Grâce aux amours bercé par l'espérance, D'un lit plus doux je rêve le duvet |
BERCEAU | Adieu, charmant pays de France, Que je dois tant chérir ! Berceau de mon heureuse enfance, Adieu ! te quitter c'est mourir |
BERCEUSE | Oui, mon berceau me semble doux encore, Et la berceuse [l'espérance] a pourtant disparu |
BESACE | Quels biens possédait Homère ? Une besace, un bâton |
BESACE | Oui, dit l'ange, et je te fis don Des trois besaces d'un vieux moine |
BÊTE | Viens mon chien, viens ma pauvre bête ; Mange malgré mon désespoir |
BILLET | On sait, pour lire un billet doux, Quel moyen prennent nos coquettes |
BIS, BISE | J'ai faim, dit-il ; et bien vite Je sers piquette et pain bis |
BISE | Sous ses haillons où s'engouffre la bise, C'est du pain qu'elle attend de nous |
BISET | Quand deux bisets sous les armes Ramènent à Charenton Cet orateur plein de charmes |
BIVAC ou BIVOUAC | J'ai d'un géant vu le fantôme immense Sur nos bivouacs jeter un oeil ardent |
BIVAQUER ou BIVOUAQUER | Renonçant à ses marais Le cosaque Qui bivouaque, Croit sur la foi des Anglais Se loger dans nos palais |
BLANC | .... Il ne levait de ban Que pour tirer quatre fois l'an Au blanc |
BLANCHIR | Bonne maman, consolez-vous ; Vous ne blanchissez pas encore |
BLASON | D'après mon blason Je crois ma maison Plus noble ma foi Que celle du roi |
BLESSER | .... plus d'un héros Dans le soulier qui le blesse Peut regretter ses sabots |
BLEU, BLEUE | De quel éclat brillaient dans la bataille Ces habits bleus par la victoire usés ! |
BLOTTI, IE | Nos petits-fils sont si petits, Qu'avec peine dans cette glace Sous leurs toits je les vois blottis |
BLOUSER | Qui rétrograde se blouse |
BLUET ou BLEUET | Jupin ne mettrait-il en poudre Qu'une couronne de bluets ? |
BOBINE | Paul.... Craint pour le fil de nos jours Que le vin et les amours N'usent trop tôt la bobine |
BOBO | ....Force gens qui se disent malades Dès qu'un bobo cause au roi des douleurs |
BOCAGE | Jeune oiseau prenez l'essor, Égayez le bocage |
BOHÈME ou BOHÉMIEN, IENNE | Sorciers, bateleurs ou filous, Reste immonde D'un ancien monde, Sorciers, bateleurs ou filous, Gais bohémiens, d'où venez-vous ? |
BOIRE | Il [mon aïeul] but ainsi son héritage ; Que son âme soit en repos ! |
BOIRE | Buvons gaîment l'argent de mon tombeau |
BOIRE | Qu'on boive aux maîtres de la terre, Qui n'en boivent pas plus gaîment |
BOIS | Venait l'hiver, le bois manquait à l'âtre |
BON, BONNE | [La richesse] Quand elle vient sans les grandeurs, Est bonne à quelque chose |
BON, BONNE | Combien.... De milliers d'autres petits prêtres Qui portent de petits bons Dieux ! |
BONHEUR | Le vois-tu bien, là-bas, là-bas, Là-bas, là-bas ? dit l'espérance ; Bourgeois, manants, rois et prélats Lui font de loin la révérence ; C'est le bonheur, dit l'espérance |
BONNE | Petite bonne, agaçante et jolie |
BONNET | Sitôt qu'il fait un peu de bruit, Je lui mets son bonnet de nuit |
BONNET | L'homme rouge venait En sabots, en bonnet |
BONSOIR | Mon vieil ami, quand pour nous le jour baisse, Souhaitons-nous un gai bonsoir |
BORD | Faut-il sans boire abandonner ce bord [la vie] ? Priez pour moi, je suis mort, je suis mort |
BORD | De peur que je n'en gronde, Verse au moins jusqu'au bord |
BORDEAUX (VIN DE) ou vulgairement et en termes de commerce BORDEAUX | Le bordeaux, Le mursaulx, L'aï que l'on chante, Vont donc enfin m'être connus |
BORNE | Près de la borne où chaque État commence, Aucun épi n'est pur de sang humain |
BORNE | Ah ! le mauvais garnement ! Sans respect il sort des bornes |
BOTTE | Rendons leur les coups de botte Qu'Achille nous a donnés |
BOUCHE | La bouche pleine, osez-vous bien Chanter l'amour qui vit de rien ? |
BOUCHE | Servez, disais-je, à messieurs de la bouche, Versez, versez, messieurs du gobelet |
BOUCHER | L'opéra toujours Fait bruit et merveilles ; On y voit les sourds Boucher leurs oreilles |
BOUCHON | Le bouchon part, l'esprit pétille ; La décence même y babille |
BOUDOIR | Je l'avais, dès la veille, Fait fuir de ton boudoir |
BOUDOIR | Crains que la révolte ennemie Dans ton boudoir ne trouve accès |
BOUE | Lorsque la fortune à sa roue Attache mille ambitieux, Les précipite dans la boue, Ou les élève jusqu'aux cieux |
BOUFFI, IE | Ô chérubins à la face bouffie, Réveillez donc les morts peu diligents |
BOUFFI, IE | Je trouve en ce monde Où la graisse abonde, Vénus toute ronde Et l'amour bouffi |
BOUGER | Du coin d'où le soir je ne bouge, J'ai vu le petit homme rouge |
BOUILLIR | Du frêle arbuste où bout la noble séve, La moindre fleur parfume au loin les airs |
BOUILLIR | Tant burent à leur volenté Qu'à Primaut le cervel bolut |
BOUILLONNER | Vois déjà briller dans mes regards Tout le feu dont mon sang bouillonne |
BOULE | Jeté sur cette boule, Laid, chétif et souffrant |
BOULEVARD ou, orthographe qu'admet aussi l'Académie, BOULEVART | Que ma gloire s'étende Du Louvre aux boulevards |
BOUQUET | Je préside à tous les banquets, à ma fête j'ai des bouquets |
BOUQUET | Béni sois-tu, vin détestable ! Bien qu'au maître de ce banquet Des flatteurs vantent ton bouquet |
BOUQUIN | Gageons que son brodequin Nous cache un pied de bouquin |
BOURDONNER | Ne souffrons pas qu'elle bourdonne, Qu'elle bourdonne autour de nous |
BOURRELET ou BOURLET | Des sceptres étaient mes hochets ; Mon bourlet fut une couronne |
BOURRICHE | Grâce à votre bourriche pleine De gibier digne d'un glouton |
BOUSCULER | J'ai gagné la mienne [ma croix] à ces guerres Où nous bousculions tous les rois |
BOUT | D'un bout du monde à l'autre bout L'habit fait tout |
BOUTE-EN-TRAIN | Je ne veux pas qu'on me pleure, Moi le boute-en-train des fous |
BOUTE-EN-TRAIN | Eh ! va ton train, Gai boute-en-train |
BOUTEILLE | Versez d'un bordeaux réchauffant, Reste d'un vin mis en bouteilles Au baptême de votre enfant |
BOUTEILLE | Quand ces Parques, vidant bouteille, Filent nos jours sans nul souci.... |
BOUTON | Pauvres enfants ! chacun d'eux pousse, Frais comme un bouton printanier |
BOUTONNIÈRE | Pour des rubans la France entière Fut en proie à de longs débats ; La fleur des champs brille à ta boutonnière |
BOUTONNIÈRE | Vous, messieurs, qui, le nez au vent, Nobles par votre boutonnière, Encensez tout soleil levant |
BOXEUR | Voilà des boxeurs à Paris ; Courons vite ouvrir des paris |
BRACONNER | Gabrielle [la maîtresse d'Henri IV] daignait permettre Qu'on braconnât dans son canton |
BRACONNIER | Auprès de ta femme jolie Combien de braconniers voit - on ! |
BRAILLER | Nous n'irons plus dans les coulisses Brailler en choeur à l'Opéra |
BRAISE | Il [un génie qui anime et transforme la braise du feu du prisonnier] me fait voir, sur la braise animée, Des bois, des mers, un monde en peu d'instants |
BRANCHE | Plus d'une erreur passe et repasse Entre les branches d'un compas |
BRANDIR | Ce noble mortel Marche en brandissant Un sabre innocent |
BRANDON | L'intolérance est presque éteinte ; Qui rallumera ses brandons ? |
BRAQUER | Braque tes lunettes, vieux sire [Jupiter s'apprêtant à lancer son foudre], Sur le front couronné par nous.... De la candeur c'est le sourire, De la bonté c'est l'oeil si doux ; Jupin ne mettrait-il en poudre Qu'une couronne de bluets ? |
BRAS | Viens aux champs fouler la verdure, Donne le bras à ton amant |
BRAS | Bras dessus et bras dessous, S'en vont Colin et Colette |
BRASIER | Sur ce brasier souffle donc en silence, Ou d'un vieux livre interroge les mots |
BRAVO | Anglais.... Vos diplomates, vos chevaux, N'ont pas épuisé nos bravos |
BRAVO | Elle entendit une foule idolâtre La poursuivre de ses bravos |
BRILLER | C'était de mon temps Que brillait madame Grégoire |
BROC | Aux Apollons des cabarets Paye un broc de Surènes |
BROCANTEUR, EUSE | Et les brocanteurs de louanges Répétaient sur leurs harpes d'or |
BROCARD | Mais nous, qui de maints brocards Poursuivons jusqu'aux mouchards, Parlons bas |
BROCHE | Des gens enfournent ; D'autres défournent ; Aux broches tournent Veau, boeuf et mouton |
BRODEQUIN | Gageons que son brodequin Nous cache un pied de bouquin [diable] |
BRONZE | Que de cristaux, de bronzes, de colonnes, Tributs de l'amour à l'amour |
BROSSER | Depuis dix ans je te brosse moi-même, Et Socrate n'eût pas mieux fait |
BRUIT | Il mesure au bruit des combats Tout le bruit de sa renommée |
BRUIT | L'opéra toujours Fait bruit et merveilles |
BRÛLER | Si ton ardeur est extrême, Même ardeur vient me brûler |
BRÛLER | Je crois sentir les étincelles De l'amour dont Renaud brûla |
BRÛLURE | Les protestants n'ont pas trouvé D'onguent pour la brûlure |
BRUME | Si quelque brume obscurcit votre aurore, Leur disait-on, attendez le soleil |
BRUN, BRUNE | Plus d'un brun à large poitrine |
BRUN, BRUNE | En secret un brun m'accompagne ; Tout se découvre ; adieu mon roi |
BÛCHER | Un tribunal impuissant Au bûcher livra l'Émile |
BULLETIN | Songez combien j'ai fait de fois Rafraîchir la victoire ; Ça grossissait son bulletin |
BURE | Mettre un manteau de bure, Vieil ami de vingt ans |
BUSTE | Qu'un ramoneur y vende [à Paris] Mon buste pour six liards |
BUTIN | Ces juges.... De mon temps juraient que les lis [emblème des Bourbons] Seraient le butin des abeilles [emblème des Bonapartes] |
BUTINER | Mais vient l'amour et le mois qu'il préfère ; Déjà l'oiseau butine pour son nid |
BUVEUR, EUSE | Mais aux buveurs sous la tonnelle Il dit : songez bien qu'ici-bas, Même quand la vendange est belle, Le pauvre ne vendange pas |
BUVEUR, EUSE | D'autres buveurs, francs militaires, Chantent l'amour à pleine voix, Ou gaîment rapprochent leurs verres Au souvenir de leurs exploits |
ÇA | Mes enfants, dans ce village, Suivi de rois, il passa, Voilà bien longtemps de ça |
CABARET | Oui, dansez sous mon vieux chêne ; C'est l'arbre du cabaret ; Au bon temps toujours la haine Sous ses rameaux expirait |
CABARET | Quoi ! parer d'une noble image Mes petits vers de cabaret ! |
CABARET | Gaîment je reprends ma musette, Et m'en retourne au cabaret |
CABRIOLE | Minerve dans mes chansons Fait la cabriole |
CACHEMIRE | Vous devez bien quelque chose à ma belle ; D'un cachemire elle attend le cadeau |
CAFARD, CAFARDE | Peut-être un cafard qui sait peindre Jusqu'au charme de la vertu |
CAFÉ | Aux dîners d'Agathe, Au lieu de café, Vite une sonate |
CAGE | Oui, mais j'aperçois des réseaux ; En cage on mettra les oiseaux |
CAILLE | Je veux corrompre un député : Pour l'amour et la liberté Il était plus chaud qu'une caille |
CALEPIN | Pour que son nom lui survive Ah ! Prends, Clio, prends ton calepin |
CÂLIN, INE | Trompés par des flatteurs câlins, Que de rois se disent les pères D'enfants qui se croient orphelins ! |
CAMARADE | En avant ! partons, camarades, L'arme au bras, le fusil chargé |
CAMARADE | Mon camarade, Tiens, bois rasade |
CAMPAGNE | Allons, chasseur, vite en campagne, Du cor n'entends-tu pas le son ? |
CAMPAGNE | Ivre de champagne, Je bats la campagne |
CANDI | J'y vois de gros gardes Cuirassés de bardes, Portant hallebardes De sucre candi |
CANNE | Puis d'après nous [singes] le genre humain Marcha droit la canne à la main |
CANTON | Suivi de ta meute.... Chasseur, tu parcours le canton |
CAPITAINE | Écoute, mouchard, mon ami, Je suis ton capitaine |
CAPITAL, ALE | Manger rentes et capitaux, Serait doux, je l'espère |
CAPOT | D'ailleurs ton métier nous arrange, Nos amis nous ont faits capot |
CAPOT | Après une suite traîtresse De pics, de repics, de capots |
CAPRICE | Que de caprices la coquette M'a fait essuyer en six mois ! |
CAPTIF, IVE | Moi captif à la fleur de l'âge Dans ce vieux fort inhabité |
CAPUCHON | Rabelais, ce fou si sage, Lui légua par parenté Un capuchon dont l'usage En fait un sage en gaîté |
CAQUET | Croyez-moi, beautés monarchiques, Le mot vertu dans vos caquets, Ressemble aux grands noms historiques, Que devant vous crie un laquais |
CAQUETAGE | Mais bientôt un jeune seigneur M'enlève à leur doux caquetage |
CARABAS | Mon fils le baron, Quoique un peu poltron, Veut avoir des croix ; Il en aura trois ; Chapeau bas, chapeau bas ! Gloire au marquis de Carabas ! |
CARABIN | Quand nous mourons, vieux ou bambin.... On vend le corps au carabin |
CARACO | Quand nos dames reprennent vite Les barbes et le caraco |
CARACTÈRE | Grand de génie et grand de caractère |
CARÊME | Ils font de la vie un carême |
CARESSER | De mon vin ils prennent leur part, Ils caressent ma chambrière |
CARLIN | En attrapant mieux que des puces, On a vu carlins et bassets Caresser Allemands et Russes |
CARNAVAL | Depuis peu chez ma cousine, Qui jeûnait en carnaval |
CARREAU | Lorsque les carreaux de son foudre Chez nos sourds passent pour muets, Jupin ne mettrait-il en poudre Qu'une couronne de bluets ? |
CARREAU | Au parloir, témoin de mes larmes, Le roi de carreau [un homme désigné en cartomancie par cette carte] vient souvent |
CARRER | Sur un trône l'ennui se carre, Fier d'être encensé par des sots |
CARRURE | Des gentilshommes damerets Qui n'ont ni carrure ni taille |
CARTE | L'ogre a dîné ; peuples, payez la carte |
CARTE | Loin de vous Je ne puis voir sur la carte D'asile pour moi plus doux |
CARTOUCHE | Par la cartouche encor toute noircie Leur bouche est prête à flatter les tyrans |
CAS | De ce lourd carrosse on fait un en cas |
CASQUE | Gaîment frappons sots et fripons, En casque, en mitre, en cotte |
CASSETTE | Bardes que la cassette inspire, Traitez mon sujet, il plaira |
CASTEL | Vers son vieux castel, Ce noble mortel Marche en brandissant Un sabre innocent |
CAUCHEMAR | Vous tirez mon âme endormie Du cauchemar des mauvais jours |
CAUSE | La richesse que des frondeurs Dédaignent, et pour cause |
CAVE | Vidons, joyeux Français, Nos caves renommées |
CAVEAU | Bacchus a vidé son caveau Pour remplir la coupe des Parques |
CAVEAU | Au caveau je n'osais frapper ; Des méchants m'avaient su tromper |
CÉLÈBRE | Sur cent premiers peuples célèbres J'ai plongé cent peuples fameux Dans un abîme de ténèbres Où vous disparaîtrez comme eux |
CÉLÉBRER | Nous célébrons tant de faits éclatants |
CÉLIBAT | Du célibat fidèle appui, Je vois avec colère L'amour essuyer aujourd'hui Les larmes de son frère |
CENT | Joie à brûler un cent de lampions |
CEP | Les champs de Rome ont payé mes exploits, Et j'en rapporte un cep de vigne |
CEP | Il nous ferait chanter la gloire D'un sol fertile en joyeux ceps, Et l'empereur dont la mémoire Reste en honneur chez les Français |
CERCLE | C'est presque un cercle académique, Me disait maint esprit caustique |
CERCUEIL | La liberté, nourrice du génie, Voit les beaux arts pleurer sur son cercueil |
CERF-VOLANT | [La terre] cerf-volant dont la ficelle casse, Tourne en tombant, tourne et tombe toujours |
CERVEAU | Mon voisin, faible de cerveau, Ne boit jamais son vin sans eau |
CHAÎNE | C'est le conducteur de la chaîne, Ses captifs sont plus gais que lui |
CHAÎNE | Sans me lasser de vos chaînes, J'invoquerai la liberté |
CHAÎNE | Je rampe sous la chaîne Du plus modique emploi |
CHÂLE | Déjà sa main [de Lisette] à l'étroite fenêtre, Suspend son châle en guise de rideau |
CHAMAILLER | La garde et les amours Se chamaillant toujours |
CHAMARRÉ, ÉE | Les valets, troupe chamarrée, Troquant aujourd'hui leur livrée |
CHAMARRÉ, ÉE | Chamarré de vieux oripeaux, Ce roi, grand avaleur d'impôts, Marche entouré de ses fidèles |
CHAMBERTIN | J'avais de l'encens à leur vendre Après un coup de chambertin |
CHAMBRETTE | Tu veux fuir de ma chambrette, Pour courir je ne sais où |
CHAMPAGNE | Rien qu'à voir mousser le champagne |
CHANCELER | Les petits coups, selon toi, Sentent le buveur qui chancelle |
CHANGEANT, ANTE | Sur nos débris Albion nous défie, Mais les destins et les flots sont changeants |
CHANSON | Purgeons nos desserts Des chansons à boire |
CHANSONNER | On rira des moeurs des grands, On chansonnera leurs agents |
CHANSONNETTE | À moins de douze couplets, Au diable une chansonnette |
CHANSONNIER, IÈRE | Ce n'est point aux chansonniers Que la gloire en impose |
CHANTANT, ANTE | Sur un air aussi simple qu'elle Mettons des couplets bien chantants |
CHANTER | Chanter, ou je m'abuse, Est ma tâche ici-bas ; Tous ceux qu'ainsi j'amuse, Ne m'aimeront-ils pas ? Quand un cercle m'enchante, Quand le vin divertit, Le bon Dieu me dit : chante, Chante, pauvre petit |
CHANTER | En joyeux gourmands que nous sommes, Nous savons chanter un repas |
CHAPEAU | Chapeau bas ! Chapeau bas ! Gloire au marquis de Carabas ! |
CHAPEAU | Combien de gens qui déjà même Devant Robin ont chapeau bas ! |
CHAPEAU | ....Mais puisse un jour Du chapeau de la mariée Sa fille aussi coiffer l'amour |
CHAPELET | D'amis nombreux quelle troupe riante, Et de beautés quel brillant chapelet ! |
CHAPITRE | Ce chapitre que Momus fonde Chez eux manquera de doyen |
CHAR | Le char de l'opulence M'éclabousse en passant |
CHAR | L'ombre s'avance et la nuit Roule son char sur la neige |
CHAR | Ton char traîné par deux coursiers rapides |
CHARBON | Quoi ! morts tous deux ! dans cette chambre close Où du charbon pèse encor la vapeur |
CHARBONNÉ, ÉE | .... Et je retrouve encore Trois pieds d'un vers charbonnés sur le mur |
CHARGÉ, ÉE | En avant, partons, camarades, L'arme au bras, le fusil chargé |
CHARITÉ | Marchangy, ce vrai sage, M'a fait par charité Sentir de l'esclavage La légitimité |
CHARITÉ | Molière a terminé sa vie Entre deux soeurs de charité |
CHARMER | Je puis t'enseigner des prières Pour charmer la fureur des loups |
CHARMILLE | Quand d'une faible charmille Votre héritage est fermé |
CHARMILLE | À l'ombre de vertes charmilles.... Vous voulez danser aux chansons |
CHASSER | Aux maris gaîment vous chassez ; Pour vous je suis trop jeune encore |
CHAUME | Il [le roi d'Yvetot] faisait ses quatre repas Dans son palais de chaume |
CHAUME | Elle [notre gloire] épouvante encor les rois Et nous bannit des humbles chaumes |
CHAUME | Dans les palais et sous le chaume Moi, dit la soeur, j'ai de mes mains Distillé le miel et le baume.... |
CHAUMINE | Au détour d'une eau qui chemine à flots purs, sous de frais lilas, Vous avez vu notre chaumine |
CHEF | Ma famille eut pour chef Un des fils de Pépin le Bref |
CHEMINER | Au détour d'une eau qui chemine à flots purs, sous de frais lilas, Vous avez vu notre chaumine |
CHEMISE | En chemise, à la croisée, Il lui faut tendre ses lacs |
CHER, CHÈRE | Pour me régaler du plus cher [du vin le plus cher], Au beau coin m'attend dame Jeanne |
CHER, CHÈRE | On compte, avec cette masure, Un quart d'arpent, cher affermé |
CHÉRI, IE | Pour en boire un peu [de vin], mon chéri, Vends mon anneau de mariage |
CHEVALERIE | Non, d'aucune chevalerie Je n'ai le brevet sur velin |
CHEVET | Dans mon réduit où l'on voit l'indigence Sans m'éveiller assise à mon chevet |
CHEVEU | C'est mon avis, moi de qui la sagesse A fait tomber tous les cheveux |
CHIFFONNER | Et sans nuire à sa toilette, Je la chiffonne à mon gré |
CHIFFONNER | Mondor.... Devant moi te chiffonne, Sans te mettre en courroux |
CHIFFRE | Je dois vaincre ; j'ai de ma belle Et les chiffres et la couleur |
CHIMÈRE | L'âge a-t-il éteint vos désirs ? Blâmez-vous les tendres chimères ? |
CHIMISTE | La nature était mon Armide ; Dans ses jardins j'errais surpris ; Mais un chimiste moins timide Règne en vainqueur sur leurs débris |
CHOEUR | Faunes, sylvains, bacchantes et dryades, Autour de moi formez des choeurs joyeux |
CHOQUER | Et pour choquer, Nous provoquer, Le verre en main, en rond nous attaquer |
CHORUS | Oui, sur Probus, prince équitable, Il [le vin] nous souffle un chorus flatteur |
CHORUS | L'amour alors près de nos mères, Faisant chorus, battait des mains |
CHUT | Chut ! me dit-on, c'est un vrai sage, Qui dans les cours a fait naufrage |
CICATRISÉ, ÉE | Reine du monde, ô France, ô ma patrie, Soulève enfin ton front cicatrisé |
CIEL | Mais le plaisir à ma philosophie Révèle assez des cieux intelligents |
CIERGE | Elle m'a dit : tu me dois un beau cierge, Car sans mon souffle au néant tu restais |
CIMETERRE | Jamais leurs nobles cimeterres [de mes aïeux] Dans les bois n'ont fait peur aux gens |
CIRON | Mais vos défauts vont être tous sentis : C'est le ciron vu dans un microscope |
CISEAU | Atropos au fatal ciseau Sur la table tombe endormie |
CITOYEN, ENNE | Comme ils sont dodus et gras Ces bons citoyens du Maine ! |
CIVIQUE | Gloire à la garde civique, Piédestal des lois ! |
CLAIR, CLAIRE | Les bigots.... criaient tous Disant : au clair de lune Il [Guilain] fait danser les loups |
CLAIRON | C'était le clairon des barbares Qui vous annonçait nos revers |
CLAVIER | Ces jours sont loin, poursuit-elle [la fée], où ton âme, Comme un clavier, modulait tous les airs |
CLEF ou CLÉ | Qu'aisément ils [les étrangers] ouvraient les portes Dont nous avions livré les clefs |
CLINQUANT | Un chambellan qui de clinquant pétille |
CLINQUANT | Le clinquant ne vous convient plus, J'ai cinquante écus de rente |
CLOCHE | Du dîner j'aime fort la cloche, Mais on la sonne en peu d'endroits |
CLOS, CLOSE | Que nos portes restent closes, Et jusqu'au retour des roses Chauffons-nous, chauffons-nous bien |
COCAGNE | Ivre de champagne, Je bats la campagne Et vois de cocagne Le pays charmant |
COCASSE | Pierrots et paillasses, Beaux esprits cocasses, Charment sur les places Le peuple ébahi |
COCHE | Six francs et ma layette en poche, Belle nourrice de vingt ans D'Auxerre avec moi prit le coche |
COCU | On croit, j'en suis convaincu, Que vous me faites cocu |
COCU | Au sort d'être cocu son ascendant l'expose, Et ne l'être qu'en herbe est pour lui douce chose |
COCUFIER | S'il franchit la grande muraille, S'il cocufie un mandarin.... |
CODE | [Le roi d'Ivetot] .... Modèle des potentats, Prit le plaisir pour code |
COIN | L'amour, l'hymen, l'intérêt, la folie, Aux quatre coins se disputent nos jours |
COIN | Où l'ambition règne, La gaieté perd son coin |
COLÈRE | Mais quelle erreur ! non Dieu n'est point colère ; S'il créa tout, à tout il sert d'appui |
COLIBRI | S'éveillant, Babillant, Au jour qui naît et brille, Son petit corps scintille D'émeraude et d'azur Et d'or pur ; Fleur qui cherche sa tige, Le voilà qui voltige ; L'aurore en a souri ; Baisez-moi, colibri |
COLLERETTE | Dieux ! il [le dard de la mouche] perce la collerette [de Lisette] : Le sang coule ! accourez, Amours |
COLLIER | Des chiens dont le pavé se couvre, Distinguez-nous à nos colliers |
COLOMBE | Oui, reprend la sainte colombe [la soeur de charité] .... à descendre en paix dans la tombe Ma voix préparait les mortels |
COMBAT | Nos défenseurs se pressaient sur vos pas ; Les fleurs pleuvaient, et des vierges pudiques Mêlaient leurs chants à l'hymne des combats |
COMBAT | Quand le sort à ta mince étoffe Livrerait de nouveaux combats |
COMBLER | Entre ces tilleuls sans feuillage, Nous regarder comblait nos jours |
COMME | Je croyais voir le président Faire bâiller en répondant Que l'on vient de perdre un grand homme, Que moi je le vaux, Dieu sait comme |
COMME | Léandre me fait lui prêter De l'argent qu'il rend Dieu sait comme ! |
COMMENCER | Près de la borne où chaque État commence, Aucun épi n'est pur de sang humain |
COMMÈRE | On dit dans le même sens : quelle commère ! Heureux l'écot où la commère Apportait sa pinte et son verre ! |
COMMUNIQUER | Qu'un censeur bien tyrannique De l'esprit soit le geôlier, Et qu'avec son prisonnier Jamais il ne communique |
COMPAGNIE | Combien le feu tient douce compagnie ! |
COMPAGNIE | Mais que vois-je ? de bons amis Que rassemble un couvert bien mis ; Asseyez-vous, me dit la compagnie |
COMPAS | Plus d'une erreur passe et repasse Entre les branches d'un compas |
COMPÈRE | Comment vous portez-vous, compère ? Loin de les rendre à ton Crésus, Va boire avec ses cent écus, Savetier, mon compère |
COMPLIMENT | Comment, sans vous compromettre, Vous tourner un compliment ? |
COMPORTER | Si je conçois comment l'on s'y comporte [sur la terre] |
COMPTANT | Bonheur étrange ! Je bois et mange Sans un sou comptant |
COMPTE | C'est quelqu'un qui monte Apporter le compte Du restaurateur |
COMPTE | Nous trouvons aussi notre compte Avec tous les gens qui sans honte Savent dans un retour subit Changer d'habit |
COMPTER | On siffle le patriotisme ; Ce qu'on sait le mieux c'est compter |
COMPTER | Que les plaisirs vous couvrent de leurs ailes, Avec le temps vous compterez plus tard |
CONFISEUR, EUSE | Je fus bercé par tes faiseurs De vers, de chansons, de poëmes ; Ils sont, comme les confiseurs, Partisans de tous les baptêmes |
CONGÉ | Elle a pris congé Et des plaisirs et du commerce |
CONGÉ | J'ai ma pipe et vos embrassades ; Venez me donner mon congé [me voir mourir] |
CONGRÈS | Qu'en un congrès, se partageant le monde, Des potentats soient trompeurs ou trompés |
CONJURER | Des prières.... Pour conjurer des sorcières L'oeil malfaisant tourné vers nous |
CONJURER | Un homme enfin sort de nos rangs ; Il dit : je suis le dieu du monde. L'on voit soudain les rois errants Conjurer sa foudre qui gronde |
CONNAÎTRE | Moi, j'en crois ceux qui s'y connaissent, Les anciens préjugés renaissent |
CONQUE | Dans une conque de saphir, De huit papillons attelée, Elle passait comme un zéphir, Et la terre était consolée |
CONQUÉRANT | Un conquérant, dans sa fortune altière, S'est fait un jeu des sceptres et des lois |
CONQUÉRIR | Voir, c'est avoir, allons courir, Car tout voir c'est tout conquérir |
CONQUÊTE | Lise, ne fais plus de conquêtes Pour le bonheur de tes sujets |
CONQUÊTE | Mais non, c'est la coquette Du village voisin Qui m'offre une conquête En corset de basin |
CONSACRER | De Manuel pour consacrer la gloire, Prêtez secours au pauvre chansonnier |
CONSCRIT | Conscrits, au pas, Ne pleurez pas, Marchez au pas, au pas, au pas |
CONSERVE | Que Mars, Phébus, Bacchus, Minerve, Voguent avec vous de conserve |
CONSIGNE | Non, non, vous ne passerez pas, Dit le soldat, c'est ma consigne |
CONSOLÉ, ÉE | Coulez, bons vins ; femmes, daignez sourire ; Et l'univers est consolé |
CONSTANT, ANTE | Grands dieux ! combien elle est jolie ! Et pour moi ses feux sont constants |
CONTE | On aura fait quelque conte, Et de dépit transportés Peut-être ils règlent le compte De leurs infidélités |
CONTE | Nargue des vertus ! On n'en sait que faire ; Aux sots revêtus Le tout est de plaire ; De ses contes bleus L'honneur nous assomme |
CONTOUR | Je dessine à merveille Les contours de cet Apollon |
CONTREDANSE et mieux CONTRE-DANSE | Et près d'aimables étourdis à la contre-danse il répète : Comme vous j'ai dansé jadis |
COQ | Ton oeil ne peut se détacher Du vieux coq de ton vieux clocher |
COQ | Son aigle est resté dans la poudre, Fatigué de lointains exploits ; Rendons-lui le coq des Gaulois, Il sut aussi lancer la foudre |
COQUILLE | Prenons, dit-elle, prenons donc Coquilles, rosaire et bourdon |
COQUILLE | Un lycéen sortant de sa coquille |
COQUILLE | Il [Béranger] grelottait dans sa coquille, Quand d'un luth je lui fis l'octroi |
COR | Allons, chasseur, vite en campagne, Du cor n'entends-tu pas le son ? |
COR | Joyeux chasseurs d'Ille-et-Vilaine, De votre cor je prends le ton |
CORBILLARD | L'un veut guider le corbillard, Et l'autre d'un ton nasillard Me psalmodie une prière |
CORBLEU | Avec moi, corbleu ! Il [le roi] verra beau jeu |
CORDEAU | Vieux soldats de plomb que nous sommes, Au cordeau nous alignant tous |
CORDON | Portier, ce soir, gardez-vous de m'attendre ; Je veux sortir : le cordon s'il vous plaît |
CORDON | J'aime à fronder les préjugés gothiques Et les cordons de toutes les couleurs |
CORDON | Que de géants là-bas je vois paraître ! Vieux ou nouveaux, tous nobles à cordons ! |
CORDON | Ils [les maréchaux] préfèrent au cordon bleu De l'honneur l'étoile sacrée |
CORNARD | Un diable, cornard effronté, Vilains, ici guette vos belles |
CORNE | Je n'ai dormi qu'un moment, Et voilà son rudiment, Le coquin m'en fait des cornes |
CORNETTE | En rajustant sa cornette |
CORPS | Admis enfin, aurai-je alors Pour tout esprit l'esprit du corps ? |
CORSAIRE | Mes créanciers sont des corsaires |
CORSET | Moi, je crois que son corset Lui rend la taille moins fine |
CORSET | C'est la coquette Du village voisin Qui m'offre une conquête En corset de basin |
COSAQUE | Viens, mon coursier, noble ami du Cosaque, Vole au signal des trompettes du Nord |
COTEAU | En champagne, en Bourgogne, Les coteaux sont grêlés |
COTERIE | Voltaire et sa coterie Sont à l'index en Barbarie |
COTILLON | Cette fille Qui frétille N'a pourtant qu'un cotillon |
COTON | Il était un roi d'Yvetot.... Et couronné par Jeanneton D'un simple bonnet de coton |
COTTE | Gaiement frappons Sots et fripons En casque, en mitre, en cotte |