L'oeuvre Chansons de Pierre Jean de BÉRANGER

Ecrit par Pierre Jean de BÉRANGER

Date : 1812

Citations de "Chansons"

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ÀChaque juge est un homme à moi
ÀElle revint longtemps après ; J'étais à chanter sous la treille
ABATISÀ la guinguette instruisant ces recrues, D'obscurs lauriers j'ai fait large abatis
ABATTRENous comparions notre France à la Grèce, Quand un pigeon vient s'abattre à nos pieds
ABÎMESur cent premiers peuples célèbres, J'ai plongé cent peuples fameux Dans un abîme de ténèbres, Où vous disparaîtrez comme eux
ABOYERQuoique toujours, sous son empire, L'usurpateur nous ait chassés, Nous avons laissé, sans mot dire, Aboyer tous les plus pressés
ABRIL'arbre sacré [de la liberté] sur ce concours immense Forme un abri de rameaux toujours verts
ABRITÉ, ÉESi notre accueil le touche, Si, par nous abrité, Il [l'exilé] s'endort sur la couche De l'hospitalité....
ABSOUDREDe tes grandeurs tu sus te faire absoudre, France, et ton nom triomphe des revers
ABUSLes bons mots ne sont qu'un abus ; Pourtant, messieurs, permettez-nous d'en dire
ABUSTrinquer est un plaisir fort sage Qu'aujourd'hui l'on traite d'abus
ABUSTravailler serait un abus : J'ai cinquante écus
ACACIASes gais refrains vous égalent en nombre, Fleurs d'acacia qu'éparpillent les vents
ACCENTEnfin sa bouche flétrie Ose prendre un noble accent
ACCÈSNon, plus d'accès Aux procès ; Vidons, joyeux Français, Nos caves renommées
ACCOLADEDans une accolade bien tendre Nous mêlerons nos cheveux blancs
ACCOMPAGNERJ'irais de la pastourelle Accompagner les chansons
ACCORDOui, j'irai sur les tourelles Former des accords plaintifs
ACCROCIl [le diable] emporte polichinelle ; Autre accroc fait à la douleur [nouvelle distraction]
ACHATFaites achat d'un vin qui pousse à vivre
ACHETERJe gage, s'il naît un Voltaire, Qu'on emprunte pour l'acheter
ACIERMourir noyé ! dit-il, lorsqu'au rivage J'entends le feu, je vois luire l'acier
AD HOCProclamons la Sainte Alliance, Faite au nom de la Providence Et que signe un congrès ad hoc Entre Alger, Tunis et Maroc
ADIEUQue Dorval, à la roulette, à tout son or dise adieu
ADIEUAdieu repos ; plaisirs adieu !
ADJOINTMomus a pris pour adjoints Des rimeurs d'école
ADORÉ, ÉEDu magister fille adorée, Par son bon coeur elle plaisait
ADULERVite un prix au sot qui l'adule
AFFADIRVous avez fardé la peinture ; Vous affadissez l'opéra
AFFAIREQue dans mes mains pleuve de l'or, De l'or, De l'or, Et j'en fais mon affaire
AFFAIREEnfin j'ai fait mes affaires, Je suis procureur du roi
AFFICHERUn ministre veut m'enrichir Sans qu'au Moniteur on m'affiche
AGAÇANT, ANTEPetite bonne agaçante et jolie
AGACERAu salon ou sur la pelouse, Laure, jamais ne m'agacez
AGNUSIl est mort [Satan] ! disent tous les moines ; On n'achètera plus d'agnus
AGRÈSDéjà le sort a soufflé dans les voiles, Déjà l'espoir prépare les agrès
[Le peuple] Pour qui nos fontaines Versent, toujours pleines, Le beaune et l'aï
AIGLEQu'un fat soit l'aigle des salons, Qu'un docteur sente l'ambre....
AIGRETTEQuoi Lisette, est-ce vous ? Vous avec des bijoux ! Vous avec une aigrette !
AIGRIRLe vin s'aigrit dans mon gosier Chez un traiteur maussade
AIGUILLEPour le théâtre ayant quitté l'aiguille
AIGUISERAu lieu de fades épigrammes, Qu'il aiguise un couplet gaillard
AILEViens, mon coursier.... Prête sous moi des ailes à la mort
AILEL'automne accourt et sur son aile humide M'apporte encor de nouvelles douleurs
AIRC'est l'air natal qui séchera tes larmes
AIRQuels biens sur vous un prince va répandre ! D'abord viendra l'étiquette aux grands airs
AIRVivent les grands airs Du conservatoire !
AJOUTERAu poids de nos fers il [l'amour] ajoute, Elle [l'amitié] nous aide à les porter
ALBUMQue bien longtemps cet album vous redise Qu'un chansonnier.... Fut un moment la dupe de vos yeux
ALCHIMISTETu vas, dis-tu, vieux et pauvre alchimiste, Tirer de l'or des métaux indigents
ALERTEÀ Colin toujours alerte, Ne faites pas les yeux doux
ALEXANDRINQuel trait d'orgueil ! dira la calomnie : Ferait-on plus pour des alexandrins ?
ALGUAZILOn rira des erreurs des grands, On chansonnera leurs agents, Sans voir arriver l'alguazil
ALLEREt va ton train, Gai boute-en-train
ALLONGER ou ALONGERNotre suisse, allongez le pas
ALLUMETTEMuse, de vos chansonnettes Aujourd'hui l'on va tâcher De faire des allumettes Pour ranimer ce bûcher [de l'Émile]
ALLUREL'intolérance, front levé, Reprendra son allure
ALOIJe suis un sou de bon aloi ; Mais en secret argentez-moi, Et me voilà fausse monnaie
ALTESSEJe vais au palais d'une altesse, Et j'achète un habit de cour
AMBREQu'un fat soit l'aigle des salons ; Qu'un docteur sente l'ambre
AMBROISIE et quelquefois AMBROSIEEnivrons-nous de poésie ; Elle est un reste d'ambroisie Qu'aux mortels ont laissé les dieux
AMENDEDix mille francs, dix mille francs d'amende ! Dieu ! quel loyer pour neuf mois de prison !
AMORTIRCe nectar où tes feux s'amortissent
AMOURVient un danseur, nouveaux amours
AMOURS'il parle à de certaines filles Dont il fit longtemps ses amours
AMOURFuyez, fuyez, oiseaux d'un noir présage ; Cette nacelle appartient aux Amours
AMOURJe vous revois ; et le temps, trop rapide, Ternit ces yeux où riaient les Amours
AMOURETTEQue de goguettes ! Que d'amourettes ! Jamais de dettes ! Point de noeuds constants
AMOUREUX, EUSEAh ! dites bien qu'amoureux et sensible, D'un luth joyeux il attendrit les sons
AMUSETTEChaque siècle a son amusette
ANCIEN, IENNESalut, mon ancien ! Notre ancien, qu'a donc fait l'Espagne ?
ANGESoudain le jeune chevalier, à qui son bon ange est fidèle, Trompe les regards du geôlier
ANGEJe chante un roi devenu boeuf : Surtout la cour en fut aux anges
ANGLOMANIERedoutons l'anglomanie ; Elle a déjà gâté tout
ANIMALEt toi, peuple animal, Porte encor le bât féodal
ANTICHAMBREQu'un valet change ses galons, Sans changer d'antichambre
ANTICHAMBREM'a-t-on jamais vu dans une antichambre T'exposer au mépris d'un grand ?
ANTIDOTEContre l'humeur qui nous irrite Quels antidotes souverains [que les chansons] !
ANTIQUAILLEBien qu'après coup tous ces croquants Osent me traiter d'antiquaille
APÔTRESi Bacchus, dont je suis l'apôtre, Ne m'inspire un joyeux transport
APÔTREMes bons amis, que je vous prêche à table, Moi, l'apôtre de la gaieté
APPAREILJe fuis des cours le pompeux appareil
APPELERJupin, de ton arrêt j'appelle ; Ta balance et tes poids sont faux
APPÉTITMon appétit s'ouvre, Et mon oeil découvre Les portes d'un Louvre En tourte arrondi
APPÉTITLa liberté m'enchante, Mais j'ai grand appétit
AQUILON[Hiver !] Ton aquilon qui murmure Ne peut troubler nos chansons
AQUILONRappelez-leur que l'aquilon terrible De nos lauriers a détruit vingt moissons
AQUILONMais ces hivers ont eu leurs jours de fête ; Tout ne fut pas aquilons et frimas
ARBITRAIREDons Quichottes de l'arbitraire, Allons, morbleu ! de la valeur
ARC-EN-CIELJe vois.... D'un arc-en-ciel resplendir les couleurs
ARCHEUne arche est encor le refuge Des mortels que l'onde poursuit
ARCHETJamais sceptre n'a fait sur terre Autant de bien que mon archet
ARCHETJ'entends au loin l'archet de la folie, ô mes amis ! prolongez d'heureux jours
ARGENTERJe suis un sou de bon aloi, Mais en secret argentez-moi, Et me voilà fausse monnaie
ARGUSDu préfet je crains les argus
ARRÊTERIl sait qu'en peu de jours Ces flots que rien n'arrête....
ARTIFICEFeu d'artifice éteint par une averse
ASSERVI, IEMalgré le sort qui sous sa loi Tient la vertu même asservie
ASSIÉGÉ, ÉEDe soupçons jaloux assiégé, Dorval n'a ni bu ni mangé
ASSIETTEUn gourmand dans son assiette Fond le bien de ses aïeux
ASSOMMERGardes, je défends qu'on l'assomme ; Vilain, dit-il, explique-toi
ATOURRosette, sous de frais atours, Courait à pied, leste et riante
ATRABILAIREAux gens atrabilaires Pour exemple donné, En un temps de misères Roger Bontemps est né
ATTELÉ, ÉEDans une conque de saphir De huit papillons attelée
ATTENDRIRAh ! dites bien qu'amoureux et sensible, D'un luth joyeux il attendrit les sons
ATTERRERÇà, mesdames, qu'en pensez-vous ? C'est à vous de juger les coups. Quoi ! ce spectacle vous atterre !
ATTRACTIONFourier nous dit : .... Peuple.... Travaille, groupé par phalange, Dans un cercle d'attractions
AUBÉPINE. Et tout renaît, et déjà l'aubépine A vu l'abeille accourir à ses fleurs
AUMÔNEQuoi ! d'une charte on nous a fait l'aumône, Et sous le joug vous voulez nous courber !
AURÉOLEQui peut me dire où luit son auréole ? De son exil Dieu l'a-t-il rappelé ?
AUROREMais jusqu'à sa dernière aurore, En buvant frais, s'épanouir, Mes amis, ce n'est pas vieillir
AUTOCHTHONIELa preuve de l'autochthonie des habitants d'Ancon [ville du Pérou] se trouve dans leurs sépultures, qui contrastent avec les coutumes asiatiques des Incas
AUTOMNESoleil si doux au déclin de l'automne....
AUTOMNEQu'il coule gaiement son automne, Que son hiver soit encor loin !
AVALANCHEJ'ai vu cent fois l'avalanche et l'orage, L'ours et les loups fondre sur mes brebis
AVALEURChamarré de vieux oripeaux, Ce roi grand avaleur d'impôts Marche entouré de ses fidèles
AVANTMais, sans esprit, faut-il mettre en avant De gais couplets qu'on répète en buvant ?
AVOIRAurions-nous mieux employé la jeunesse, Vécu moins vite avec un riche avoir ?
BACHIQUEJe ne tiens qu'au refrain bachique Par le tournebroche annoncé
BADAUD, AUDEL'espoir qui le domine, C'est, chez son vieux portier, De parler de la Chine Aux badauds du quartier
BAGATELLEMaman dirait : craignez les bagatelles ! Le diable est fin, tremblez, Suzon
BAGUETTELà j'ai la baguette des fées, à faire le bien je me plais
BAGUETTEDe sa baguette un ou deux coups Donnaient félicité parfaite
BAIGNERUn captif qui voit chaque jour Voguer la plus belle des filles Sur les flots qui baignent la tour
BAILDe jour en jour leur ligue avare Augmenterait le prix des baux
BÂILLERFi des salons où l'ennui qui se berce Bâille entouré d'un luxe éblouissant
BAISSESeuls ils font la hausse et la baisse, Ont seuls tous les emprunts ouverts
BAISSERMon vieil ami, quand pour nous le jour baisse, Souhaitons-nous un gai bonsoir
BAISSERPuis la raison, lampe qui baisse, N'a plus que des feux tremblotants
BALL'autre hiver, chez un ministre, Il mena ma femme au bal
BALAYERCes enfants à qui je souris, Mon pied balaiera leur poussière
BALAYERQuand ses lauriers [du Pinde] .... Vont balayer la fange des cachots
BALAYEUR, EUSEDans la mansarde me voilà, Me voilà pauvre balayeuse
BALAYEUR, EUSEComme balayeuse on me loge, Depuis quarante ans, Dans le château, près de l'horloge
BALLEEt d'une main que la balle a meurtrie, [Il] Berce en riant deux petits fils jumeaux
BALLONSans même essayer la nacelle, Nous voyons s'enfler les ballons
BALLOTTERQu'un fat soit l'aigle des salons, Qu'un docteur sente l'ambre.... Paris, enclin au trait malin, Grâce à nous les ballotte
BAMBIN, INEQuand nous mourons vieux ou bambin, On vend le corps au carabin
BANIl ne levait de ban Que pour tirer quatre fois l'an Au blanc
BANDEAUEt de ses pieds on peut voir la poussière Empreinte encor sur le bandeau des rois
BANDERNous allons entrer dans l'enceinte, Çà, ne me bandez pas les yeux
BANDEROLEC'est un ballon, voici la banderole, Et la nacelle, et le navigateur
BANNI, IED'ici l'intrigue est à jamais bannie
BARBERelève la gaîté française à la barbe de l'étranger
BARBEQuand nos dames reprennent vite Les barbes et le caraco....
BARBONLa colombe d'Anacréon, Dans la coupe de ce barbon, Buvait d'un vin père de la chanson
BARDEJ'y vois de gros gardes, Cuirassés de bardes, Portant hallebardes De sucre candi
BARREAUUn noir cachot peut illustrer mes vers ; à ses barreaux je suspendrai ma lyre
BARRERAux échanges l'homme s'exerce, Mais l'impôt barre les chemins
BARRICADECe peuple humain.... Qui t'emportait, vainqueur aux barricades, Comme un trophée, entre ses bras meurtris
BARRIÈREJ'ai de la fraude en pacotille Qu'à la barrière on saisirait
BAS, BASSEEn joue il [Jupin] vous met sans qui-vive ! Mais je l'aborde chapeau bas
BAS, BASSEPuisque le tyran est à bas, Laissez-nous prendre nos ébats
BAS, BASSEÀ bas la cabale ! à bas ! Crier à bas les ministres
BAS, BASSELe vois-tu bien, là-bas, là-bas, Là-bas, là-bas ? dit l'espérance ; Bourgeois, manants, rois et prélats Lui font de loin la révérence
BASQUEMais qu'un tendron te tire par la basque, Tu lui souris
BASTILLEDans une de nos cent bastilles Lorsque ma muse emménagea
BÂTEt toi, peuple animal, Porte encor le bât féodal
BATAILLERNos fils, ne se reposant guère, Batailleront à tout propos
BATELEUR, EUSESorciers, bateleurs ou filous, Gais bohémiens, d'où venez-vous ?
BÂTONBonne maman, consolez-vous, Prenez un bâton de vieillesse
BAUMEQue sa liqueur [de la vigne] soit un baume de plus Versé par vous sur nos blessures
BAUMEQuand la paix répand son baume Sur les maux qu'on endura
BEAU ou BEL, BELLEVous vieillirez, ô ma belle maîtresse, Vous vieillirez et je ne serai plus
BEAUTÉQue la beauté vous charme et vous attire ; Dans ses bras coulez tous vos jours
BEFFROIAinsi toujours il prend l'heure qui sonne Pour un signal de son beffroi
BÉGAYERIci ma voix, mêlée aux chants de fêtes, De la patrie a bégayé le nom
BÉGUEULEFi des coquettes maniérées ! Fi des bégueules du grand ton !
BÉGUEULELa liberté.... c'est une bégueule enivrée Qui, dans la rue ou le salon, Pour le moindre bout de galon, Va criant : à bas la livrée !
BÉQUILLEL'Europe qui marche à béquilles, Riche goutteuse, ne croit pas à la vertu sous des guenilles
BERCAILDu bercail il chassait les loups, Sans abuser de la houlette
BERCÉ, ÉEPar l'espoir gaîment bercés, Dansez, chantez, dansez
BERCÉ, ÉEDans mon réduit où l'on voit l'indigence Sans m'éveiller assise à mon chevet, Grâce aux amours bercé par l'espérance, D'un lit plus doux je rêve le duvet
BERCEAUAdieu, charmant pays de France, Que je dois tant chérir ! Berceau de mon heureuse enfance, Adieu ! te quitter c'est mourir
BERCEUSEOui, mon berceau me semble doux encore, Et la berceuse [l'espérance] a pourtant disparu
BESACEQuels biens possédait Homère ? Une besace, un bâton
BESACEOui, dit l'ange, et je te fis don Des trois besaces d'un vieux moine
BÊTEViens mon chien, viens ma pauvre bête ; Mange malgré mon désespoir
BILLETOn sait, pour lire un billet doux, Quel moyen prennent nos coquettes
BIS, BISEJ'ai faim, dit-il ; et bien vite Je sers piquette et pain bis
BISESous ses haillons où s'engouffre la bise, C'est du pain qu'elle attend de nous
BISETQuand deux bisets sous les armes Ramènent à Charenton Cet orateur plein de charmes
BIVAC ou BIVOUACJ'ai d'un géant vu le fantôme immense Sur nos bivouacs jeter un oeil ardent
BIVAQUER ou BIVOUAQUERRenonçant à ses marais Le cosaque Qui bivouaque, Croit sur la foi des Anglais Se loger dans nos palais
BLANC.... Il ne levait de ban Que pour tirer quatre fois l'an Au blanc
BLANCHIRBonne maman, consolez-vous ; Vous ne blanchissez pas encore
BLASOND'après mon blason Je crois ma maison Plus noble ma foi Que celle du roi
BLESSER.... plus d'un héros Dans le soulier qui le blesse Peut regretter ses sabots
BLEU, BLEUEDe quel éclat brillaient dans la bataille Ces habits bleus par la victoire usés !
BLOTTI, IENos petits-fils sont si petits, Qu'avec peine dans cette glace Sous leurs toits je les vois blottis
BLOUSERQui rétrograde se blouse
BLUET ou BLEUETJupin ne mettrait-il en poudre Qu'une couronne de bluets ?
BOBINEPaul.... Craint pour le fil de nos jours Que le vin et les amours N'usent trop tôt la bobine
BOBO....Force gens qui se disent malades Dès qu'un bobo cause au roi des douleurs
BOCAGEJeune oiseau prenez l'essor, Égayez le bocage
BOHÈME ou BOHÉMIEN, IENNESorciers, bateleurs ou filous, Reste immonde D'un ancien monde, Sorciers, bateleurs ou filous, Gais bohémiens, d'où venez-vous ?
BOIREIl [mon aïeul] but ainsi son héritage ; Que son âme soit en repos !
BOIREBuvons gaîment l'argent de mon tombeau
BOIREQu'on boive aux maîtres de la terre, Qui n'en boivent pas plus gaîment
BOISVenait l'hiver, le bois manquait à l'âtre
BON, BONNE[La richesse] Quand elle vient sans les grandeurs, Est bonne à quelque chose
BON, BONNECombien.... De milliers d'autres petits prêtres Qui portent de petits bons Dieux !
BONHEURLe vois-tu bien, là-bas, là-bas, Là-bas, là-bas ? dit l'espérance ; Bourgeois, manants, rois et prélats Lui font de loin la révérence ; C'est le bonheur, dit l'espérance
BONNEPetite bonne, agaçante et jolie
BONNETSitôt qu'il fait un peu de bruit, Je lui mets son bonnet de nuit
BONNETL'homme rouge venait En sabots, en bonnet
BONSOIRMon vieil ami, quand pour nous le jour baisse, Souhaitons-nous un gai bonsoir
BORDFaut-il sans boire abandonner ce bord [la vie] ? Priez pour moi, je suis mort, je suis mort
BORDDe peur que je n'en gronde, Verse au moins jusqu'au bord
BORDEAUX (VIN DE) ou vulgairement et en termes de commerce BORDEAUXLe bordeaux, Le mursaulx, L'aï que l'on chante, Vont donc enfin m'être connus
BORNEPrès de la borne où chaque État commence, Aucun épi n'est pur de sang humain
BORNEAh ! le mauvais garnement ! Sans respect il sort des bornes
BOTTERendons leur les coups de botte Qu'Achille nous a donnés
BOUCHELa bouche pleine, osez-vous bien Chanter l'amour qui vit de rien ?
BOUCHEServez, disais-je, à messieurs de la bouche, Versez, versez, messieurs du gobelet
BOUCHERL'opéra toujours Fait bruit et merveilles ; On y voit les sourds Boucher leurs oreilles
BOUCHONLe bouchon part, l'esprit pétille ; La décence même y babille
BOUDOIRJe l'avais, dès la veille, Fait fuir de ton boudoir
BOUDOIRCrains que la révolte ennemie Dans ton boudoir ne trouve accès
BOUELorsque la fortune à sa roue Attache mille ambitieux, Les précipite dans la boue, Ou les élève jusqu'aux cieux
BOUFFI, IEÔ chérubins à la face bouffie, Réveillez donc les morts peu diligents
BOUFFI, IEJe trouve en ce monde Où la graisse abonde, Vénus toute ronde Et l'amour bouffi
BOUGERDu coin d'où le soir je ne bouge, J'ai vu le petit homme rouge
BOUILLIRDu frêle arbuste où bout la noble séve, La moindre fleur parfume au loin les airs
BOUILLIRTant burent à leur volenté Qu'à Primaut le cervel bolut
BOUILLONNERVois déjà briller dans mes regards Tout le feu dont mon sang bouillonne
BOULEJeté sur cette boule, Laid, chétif et souffrant
BOULEVARD ou, orthographe qu'admet aussi l'Académie, BOULEVARTQue ma gloire s'étende Du Louvre aux boulevards
BOUQUETJe préside à tous les banquets, à ma fête j'ai des bouquets
BOUQUETBéni sois-tu, vin détestable ! Bien qu'au maître de ce banquet Des flatteurs vantent ton bouquet
BOUQUINGageons que son brodequin Nous cache un pied de bouquin
BOURDONNERNe souffrons pas qu'elle bourdonne, Qu'elle bourdonne autour de nous
BOURRELET ou BOURLETDes sceptres étaient mes hochets ; Mon bourlet fut une couronne
BOURRICHEGrâce à votre bourriche pleine De gibier digne d'un glouton
BOUSCULERJ'ai gagné la mienne [ma croix] à ces guerres Où nous bousculions tous les rois
BOUTD'un bout du monde à l'autre bout L'habit fait tout
BOUTE-EN-TRAINJe ne veux pas qu'on me pleure, Moi le boute-en-train des fous
BOUTE-EN-TRAINEh ! va ton train, Gai boute-en-train
BOUTEILLEVersez d'un bordeaux réchauffant, Reste d'un vin mis en bouteilles Au baptême de votre enfant
BOUTEILLEQuand ces Parques, vidant bouteille, Filent nos jours sans nul souci....
BOUTONPauvres enfants ! chacun d'eux pousse, Frais comme un bouton printanier
BOUTONNIÈREPour des rubans la France entière Fut en proie à de longs débats ; La fleur des champs brille à ta boutonnière
BOUTONNIÈREVous, messieurs, qui, le nez au vent, Nobles par votre boutonnière, Encensez tout soleil levant
BOXEURVoilà des boxeurs à Paris ; Courons vite ouvrir des paris
BRACONNERGabrielle [la maîtresse d'Henri IV] daignait permettre Qu'on braconnât dans son canton
BRACONNIERAuprès de ta femme jolie Combien de braconniers voit - on !
BRAILLERNous n'irons plus dans les coulisses Brailler en choeur à l'Opéra
BRAISEIl [un génie qui anime et transforme la braise du feu du prisonnier] me fait voir, sur la braise animée, Des bois, des mers, un monde en peu d'instants
BRANCHEPlus d'une erreur passe et repasse Entre les branches d'un compas
BRANDIRCe noble mortel Marche en brandissant Un sabre innocent
BRANDONL'intolérance est presque éteinte ; Qui rallumera ses brandons ?
BRAQUERBraque tes lunettes, vieux sire [Jupiter s'apprêtant à lancer son foudre], Sur le front couronné par nous.... De la candeur c'est le sourire, De la bonté c'est l'oeil si doux ; Jupin ne mettrait-il en poudre Qu'une couronne de bluets ?
BRASViens aux champs fouler la verdure, Donne le bras à ton amant
BRASBras dessus et bras dessous, S'en vont Colin et Colette
BRASIERSur ce brasier souffle donc en silence, Ou d'un vieux livre interroge les mots
BRAVOAnglais.... Vos diplomates, vos chevaux, N'ont pas épuisé nos bravos
BRAVOElle entendit une foule idolâtre La poursuivre de ses bravos
BRILLERC'était de mon temps Que brillait madame Grégoire
BROCAux Apollons des cabarets Paye un broc de Surènes
BROCANTEUR, EUSEEt les brocanteurs de louanges Répétaient sur leurs harpes d'or
BROCARDMais nous, qui de maints brocards Poursuivons jusqu'aux mouchards, Parlons bas
BROCHEDes gens enfournent ; D'autres défournent ; Aux broches tournent Veau, boeuf et mouton
BRODEQUINGageons que son brodequin Nous cache un pied de bouquin [diable]
BRONZEQue de cristaux, de bronzes, de colonnes, Tributs de l'amour à l'amour
BROSSERDepuis dix ans je te brosse moi-même, Et Socrate n'eût pas mieux fait
BRUITIl mesure au bruit des combats Tout le bruit de sa renommée
BRUITL'opéra toujours Fait bruit et merveilles
BRÛLERSi ton ardeur est extrême, Même ardeur vient me brûler
BRÛLERJe crois sentir les étincelles De l'amour dont Renaud brûla
BRÛLURELes protestants n'ont pas trouvé D'onguent pour la brûlure
BRUMESi quelque brume obscurcit votre aurore, Leur disait-on, attendez le soleil
BRUN, BRUNEPlus d'un brun à large poitrine
BRUN, BRUNEEn secret un brun m'accompagne ; Tout se découvre ; adieu mon roi
BÛCHERUn tribunal impuissant Au bûcher livra l'Émile
BULLETINSongez combien j'ai fait de fois Rafraîchir la victoire ; Ça grossissait son bulletin
BUREMettre un manteau de bure, Vieil ami de vingt ans
BUSTEQu'un ramoneur y vende [à Paris] Mon buste pour six liards
BUTINCes juges.... De mon temps juraient que les lis [emblème des Bourbons] Seraient le butin des abeilles [emblème des Bonapartes]
BUTINERMais vient l'amour et le mois qu'il préfère ; Déjà l'oiseau butine pour son nid
BUVEUR, EUSEMais aux buveurs sous la tonnelle Il dit : songez bien qu'ici-bas, Même quand la vendange est belle, Le pauvre ne vendange pas
BUVEUR, EUSED'autres buveurs, francs militaires, Chantent l'amour à pleine voix, Ou gaîment rapprochent leurs verres Au souvenir de leurs exploits
ÇAMes enfants, dans ce village, Suivi de rois, il passa, Voilà bien longtemps de ça
CABARETOui, dansez sous mon vieux chêne ; C'est l'arbre du cabaret ; Au bon temps toujours la haine Sous ses rameaux expirait
CABARETQuoi ! parer d'une noble image Mes petits vers de cabaret !
CABARETGaîment je reprends ma musette, Et m'en retourne au cabaret
CABRIOLEMinerve dans mes chansons Fait la cabriole
CACHEMIREVous devez bien quelque chose à ma belle ; D'un cachemire elle attend le cadeau
CAFARD, CAFARDEPeut-être un cafard qui sait peindre Jusqu'au charme de la vertu
CAFÉAux dîners d'Agathe, Au lieu de café, Vite une sonate
CAGEOui, mais j'aperçois des réseaux ; En cage on mettra les oiseaux
CAILLEJe veux corrompre un député : Pour l'amour et la liberté Il était plus chaud qu'une caille
CALEPINPour que son nom lui survive Ah ! Prends, Clio, prends ton calepin
CÂLIN, INETrompés par des flatteurs câlins, Que de rois se disent les pères D'enfants qui se croient orphelins !
CAMARADEEn avant ! partons, camarades, L'arme au bras, le fusil chargé
CAMARADEMon camarade, Tiens, bois rasade
CAMPAGNEAllons, chasseur, vite en campagne, Du cor n'entends-tu pas le son ?
CAMPAGNEIvre de champagne, Je bats la campagne
CANDIJ'y vois de gros gardes Cuirassés de bardes, Portant hallebardes De sucre candi
CANNEPuis d'après nous [singes] le genre humain Marcha droit la canne à la main
CANTONSuivi de ta meute.... Chasseur, tu parcours le canton
CAPITAINEÉcoute, mouchard, mon ami, Je suis ton capitaine
CAPITAL, ALEManger rentes et capitaux, Serait doux, je l'espère
CAPOTD'ailleurs ton métier nous arrange, Nos amis nous ont faits capot
CAPOTAprès une suite traîtresse De pics, de repics, de capots
CAPRICEQue de caprices la coquette M'a fait essuyer en six mois !
CAPTIF, IVEMoi captif à la fleur de l'âge Dans ce vieux fort inhabité
CAPUCHONRabelais, ce fou si sage, Lui légua par parenté Un capuchon dont l'usage En fait un sage en gaîté
CAQUETCroyez-moi, beautés monarchiques, Le mot vertu dans vos caquets, Ressemble aux grands noms historiques, Que devant vous crie un laquais
CAQUETAGEMais bientôt un jeune seigneur M'enlève à leur doux caquetage
CARABASMon fils le baron, Quoique un peu poltron, Veut avoir des croix ; Il en aura trois ; Chapeau bas, chapeau bas ! Gloire au marquis de Carabas !
CARABINQuand nous mourons, vieux ou bambin.... On vend le corps au carabin
CARACOQuand nos dames reprennent vite Les barbes et le caraco
CARACTÈREGrand de génie et grand de caractère
CARÊMEIls font de la vie un carême
CARESSERDe mon vin ils prennent leur part, Ils caressent ma chambrière
CARLINEn attrapant mieux que des puces, On a vu carlins et bassets Caresser Allemands et Russes
CARNAVALDepuis peu chez ma cousine, Qui jeûnait en carnaval
CARREAULorsque les carreaux de son foudre Chez nos sourds passent pour muets, Jupin ne mettrait-il en poudre Qu'une couronne de bluets ?
CARREAUAu parloir, témoin de mes larmes, Le roi de carreau [un homme désigné en cartomancie par cette carte] vient souvent
CARRERSur un trône l'ennui se carre, Fier d'être encensé par des sots
CARRUREDes gentilshommes damerets Qui n'ont ni carrure ni taille
CARTEL'ogre a dîné ; peuples, payez la carte
CARTELoin de vous Je ne puis voir sur la carte D'asile pour moi plus doux
CARTOUCHEPar la cartouche encor toute noircie Leur bouche est prête à flatter les tyrans
CASDe ce lourd carrosse on fait un en cas
CASQUEGaîment frappons sots et fripons, En casque, en mitre, en cotte
CASSETTEBardes que la cassette inspire, Traitez mon sujet, il plaira
CASTELVers son vieux castel, Ce noble mortel Marche en brandissant Un sabre innocent
CAUCHEMARVous tirez mon âme endormie Du cauchemar des mauvais jours
CAUSELa richesse que des frondeurs Dédaignent, et pour cause
CAVEVidons, joyeux Français, Nos caves renommées
CAVEAUBacchus a vidé son caveau Pour remplir la coupe des Parques
CAVEAUAu caveau je n'osais frapper ; Des méchants m'avaient su tromper
CÉLÈBRESur cent premiers peuples célèbres J'ai plongé cent peuples fameux Dans un abîme de ténèbres Où vous disparaîtrez comme eux
CÉLÉBRERNous célébrons tant de faits éclatants
CÉLIBATDu célibat fidèle appui, Je vois avec colère L'amour essuyer aujourd'hui Les larmes de son frère
CENTJoie à brûler un cent de lampions
CEPLes champs de Rome ont payé mes exploits, Et j'en rapporte un cep de vigne
CEPIl nous ferait chanter la gloire D'un sol fertile en joyeux ceps, Et l'empereur dont la mémoire Reste en honneur chez les Français
CERCLEC'est presque un cercle académique, Me disait maint esprit caustique
CERCUEILLa liberté, nourrice du génie, Voit les beaux arts pleurer sur son cercueil
CERF-VOLANT[La terre] cerf-volant dont la ficelle casse, Tourne en tombant, tourne et tombe toujours
CERVEAUMon voisin, faible de cerveau, Ne boit jamais son vin sans eau
CHAÎNEC'est le conducteur de la chaîne, Ses captifs sont plus gais que lui
CHAÎNESans me lasser de vos chaînes, J'invoquerai la liberté
CHAÎNEJe rampe sous la chaîne Du plus modique emploi
CHÂLEDéjà sa main [de Lisette] à l'étroite fenêtre, Suspend son châle en guise de rideau
CHAMAILLERLa garde et les amours Se chamaillant toujours
CHAMARRÉ, ÉELes valets, troupe chamarrée, Troquant aujourd'hui leur livrée
CHAMARRÉ, ÉEChamarré de vieux oripeaux, Ce roi, grand avaleur d'impôts, Marche entouré de ses fidèles
CHAMBERTINJ'avais de l'encens à leur vendre Après un coup de chambertin
CHAMBRETTETu veux fuir de ma chambrette, Pour courir je ne sais où
CHAMPAGNERien qu'à voir mousser le champagne
CHANCELERLes petits coups, selon toi, Sentent le buveur qui chancelle
CHANGEANT, ANTESur nos débris Albion nous défie, Mais les destins et les flots sont changeants
CHANSONPurgeons nos desserts Des chansons à boire
CHANSONNEROn rira des moeurs des grands, On chansonnera leurs agents
CHANSONNETTEÀ moins de douze couplets, Au diable une chansonnette
CHANSONNIER, IÈRECe n'est point aux chansonniers Que la gloire en impose
CHANTANT, ANTESur un air aussi simple qu'elle Mettons des couplets bien chantants
CHANTERChanter, ou je m'abuse, Est ma tâche ici-bas ; Tous ceux qu'ainsi j'amuse, Ne m'aimeront-ils pas ? Quand un cercle m'enchante, Quand le vin divertit, Le bon Dieu me dit : chante, Chante, pauvre petit
CHANTEREn joyeux gourmands que nous sommes, Nous savons chanter un repas
CHAPEAUChapeau bas ! Chapeau bas ! Gloire au marquis de Carabas !
CHAPEAUCombien de gens qui déjà même Devant Robin ont chapeau bas !
CHAPEAU....Mais puisse un jour Du chapeau de la mariée Sa fille aussi coiffer l'amour
CHAPELETD'amis nombreux quelle troupe riante, Et de beautés quel brillant chapelet !
CHAPITRECe chapitre que Momus fonde Chez eux manquera de doyen
CHARLe char de l'opulence M'éclabousse en passant
CHARL'ombre s'avance et la nuit Roule son char sur la neige
CHARTon char traîné par deux coursiers rapides
CHARBONQuoi ! morts tous deux ! dans cette chambre close Où du charbon pèse encor la vapeur
CHARBONNÉ, ÉE.... Et je retrouve encore Trois pieds d'un vers charbonnés sur le mur
CHARGÉ, ÉEEn avant, partons, camarades, L'arme au bras, le fusil chargé
CHARITÉMarchangy, ce vrai sage, M'a fait par charité Sentir de l'esclavage La légitimité
CHARITÉMolière a terminé sa vie Entre deux soeurs de charité
CHARMERJe puis t'enseigner des prières Pour charmer la fureur des loups
CHARMILLEQuand d'une faible charmille Votre héritage est fermé
CHARMILLEÀ l'ombre de vertes charmilles.... Vous voulez danser aux chansons
CHASSERAux maris gaîment vous chassez ; Pour vous je suis trop jeune encore
CHAUMEIl [le roi d'Yvetot] faisait ses quatre repas Dans son palais de chaume
CHAUMEElle [notre gloire] épouvante encor les rois Et nous bannit des humbles chaumes
CHAUMEDans les palais et sous le chaume Moi, dit la soeur, j'ai de mes mains Distillé le miel et le baume....
CHAUMINEAu détour d'une eau qui chemine à flots purs, sous de frais lilas, Vous avez vu notre chaumine
CHEFMa famille eut pour chef Un des fils de Pépin le Bref
CHEMINERAu détour d'une eau qui chemine à flots purs, sous de frais lilas, Vous avez vu notre chaumine
CHEMISEEn chemise, à la croisée, Il lui faut tendre ses lacs
CHER, CHÈREPour me régaler du plus cher [du vin le plus cher], Au beau coin m'attend dame Jeanne
CHER, CHÈREOn compte, avec cette masure, Un quart d'arpent, cher affermé
CHÉRI, IEPour en boire un peu [de vin], mon chéri, Vends mon anneau de mariage
CHEVALERIENon, d'aucune chevalerie Je n'ai le brevet sur velin
CHEVETDans mon réduit où l'on voit l'indigence Sans m'éveiller assise à mon chevet
CHEVEUC'est mon avis, moi de qui la sagesse A fait tomber tous les cheveux
CHIFFONNEREt sans nuire à sa toilette, Je la chiffonne à mon gré
CHIFFONNERMondor.... Devant moi te chiffonne, Sans te mettre en courroux
CHIFFREJe dois vaincre ; j'ai de ma belle Et les chiffres et la couleur
CHIMÈREL'âge a-t-il éteint vos désirs ? Blâmez-vous les tendres chimères ?
CHIMISTELa nature était mon Armide ; Dans ses jardins j'errais surpris ; Mais un chimiste moins timide Règne en vainqueur sur leurs débris
CHOEURFaunes, sylvains, bacchantes et dryades, Autour de moi formez des choeurs joyeux
CHOQUEREt pour choquer, Nous provoquer, Le verre en main, en rond nous attaquer
CHORUSOui, sur Probus, prince équitable, Il [le vin] nous souffle un chorus flatteur
CHORUSL'amour alors près de nos mères, Faisant chorus, battait des mains
CHUTChut ! me dit-on, c'est un vrai sage, Qui dans les cours a fait naufrage
CICATRISÉ, ÉEReine du monde, ô France, ô ma patrie, Soulève enfin ton front cicatrisé
CIELMais le plaisir à ma philosophie Révèle assez des cieux intelligents
CIERGEElle m'a dit : tu me dois un beau cierge, Car sans mon souffle au néant tu restais
CIMETERREJamais leurs nobles cimeterres [de mes aïeux] Dans les bois n'ont fait peur aux gens
CIRONMais vos défauts vont être tous sentis : C'est le ciron vu dans un microscope
CISEAUAtropos au fatal ciseau Sur la table tombe endormie
CITOYEN, ENNEComme ils sont dodus et gras Ces bons citoyens du Maine !
CIVIQUEGloire à la garde civique, Piédestal des lois !
CLAIR, CLAIRELes bigots.... criaient tous Disant : au clair de lune Il [Guilain] fait danser les loups
CLAIRONC'était le clairon des barbares Qui vous annonçait nos revers
CLAVIERCes jours sont loin, poursuit-elle [la fée], où ton âme, Comme un clavier, modulait tous les airs
CLEF ou CLÉQu'aisément ils [les étrangers] ouvraient les portes Dont nous avions livré les clefs
CLINQUANTUn chambellan qui de clinquant pétille
CLINQUANTLe clinquant ne vous convient plus, J'ai cinquante écus de rente
CLOCHEDu dîner j'aime fort la cloche, Mais on la sonne en peu d'endroits
CLOS, CLOSEQue nos portes restent closes, Et jusqu'au retour des roses Chauffons-nous, chauffons-nous bien
COCAGNEIvre de champagne, Je bats la campagne Et vois de cocagne Le pays charmant
COCASSEPierrots et paillasses, Beaux esprits cocasses, Charment sur les places Le peuple ébahi
COCHESix francs et ma layette en poche, Belle nourrice de vingt ans D'Auxerre avec moi prit le coche
COCUOn croit, j'en suis convaincu, Que vous me faites cocu
COCUAu sort d'être cocu son ascendant l'expose, Et ne l'être qu'en herbe est pour lui douce chose
COCUFIERS'il franchit la grande muraille, S'il cocufie un mandarin....
CODE[Le roi d'Ivetot] .... Modèle des potentats, Prit le plaisir pour code
COINL'amour, l'hymen, l'intérêt, la folie, Aux quatre coins se disputent nos jours
COINOù l'ambition règne, La gaieté perd son coin
COLÈREMais quelle erreur ! non Dieu n'est point colère ; S'il créa tout, à tout il sert d'appui
COLIBRIS'éveillant, Babillant, Au jour qui naît et brille, Son petit corps scintille D'émeraude et d'azur Et d'or pur ; Fleur qui cherche sa tige, Le voilà qui voltige ; L'aurore en a souri ; Baisez-moi, colibri
COLLERETTEDieux ! il [le dard de la mouche] perce la collerette [de Lisette] : Le sang coule ! accourez, Amours
COLLIERDes chiens dont le pavé se couvre, Distinguez-nous à nos colliers
COLOMBEOui, reprend la sainte colombe [la soeur de charité] .... à descendre en paix dans la tombe Ma voix préparait les mortels
COMBATNos défenseurs se pressaient sur vos pas ; Les fleurs pleuvaient, et des vierges pudiques Mêlaient leurs chants à l'hymne des combats
COMBATQuand le sort à ta mince étoffe Livrerait de nouveaux combats
COMBLEREntre ces tilleuls sans feuillage, Nous regarder comblait nos jours
COMMEJe croyais voir le président Faire bâiller en répondant Que l'on vient de perdre un grand homme, Que moi je le vaux, Dieu sait comme
COMMELéandre me fait lui prêter De l'argent qu'il rend Dieu sait comme !
COMMENCERPrès de la borne où chaque État commence, Aucun épi n'est pur de sang humain
COMMÈREOn dit dans le même sens : quelle commère ! Heureux l'écot où la commère Apportait sa pinte et son verre !
COMMUNIQUERQu'un censeur bien tyrannique De l'esprit soit le geôlier, Et qu'avec son prisonnier Jamais il ne communique
COMPAGNIECombien le feu tient douce compagnie !
COMPAGNIEMais que vois-je ? de bons amis Que rassemble un couvert bien mis ; Asseyez-vous, me dit la compagnie
COMPASPlus d'une erreur passe et repasse Entre les branches d'un compas
COMPÈREComment vous portez-vous, compère ? Loin de les rendre à ton Crésus, Va boire avec ses cent écus, Savetier, mon compère
COMPLIMENTComment, sans vous compromettre, Vous tourner un compliment ?
COMPORTERSi je conçois comment l'on s'y comporte [sur la terre]
COMPTANTBonheur étrange ! Je bois et mange Sans un sou comptant
COMPTEC'est quelqu'un qui monte Apporter le compte Du restaurateur
COMPTENous trouvons aussi notre compte Avec tous les gens qui sans honte Savent dans un retour subit Changer d'habit
COMPTEROn siffle le patriotisme ; Ce qu'on sait le mieux c'est compter
COMPTERQue les plaisirs vous couvrent de leurs ailes, Avec le temps vous compterez plus tard
CONFISEUR, EUSEJe fus bercé par tes faiseurs De vers, de chansons, de poëmes ; Ils sont, comme les confiseurs, Partisans de tous les baptêmes
CONGÉElle a pris congé Et des plaisirs et du commerce
CONGÉJ'ai ma pipe et vos embrassades ; Venez me donner mon congé [me voir mourir]
CONGRÈSQu'en un congrès, se partageant le monde, Des potentats soient trompeurs ou trompés
CONJURERDes prières.... Pour conjurer des sorcières L'oeil malfaisant tourné vers nous
CONJURERUn homme enfin sort de nos rangs ; Il dit : je suis le dieu du monde. L'on voit soudain les rois errants Conjurer sa foudre qui gronde
CONNAÎTREMoi, j'en crois ceux qui s'y connaissent, Les anciens préjugés renaissent
CONQUEDans une conque de saphir, De huit papillons attelée, Elle passait comme un zéphir, Et la terre était consolée
CONQUÉRANTUn conquérant, dans sa fortune altière, S'est fait un jeu des sceptres et des lois
CONQUÉRIRVoir, c'est avoir, allons courir, Car tout voir c'est tout conquérir
CONQUÊTELise, ne fais plus de conquêtes Pour le bonheur de tes sujets
CONQUÊTEMais non, c'est la coquette Du village voisin Qui m'offre une conquête En corset de basin
CONSACRERDe Manuel pour consacrer la gloire, Prêtez secours au pauvre chansonnier
CONSCRITConscrits, au pas, Ne pleurez pas, Marchez au pas, au pas, au pas
CONSERVEQue Mars, Phébus, Bacchus, Minerve, Voguent avec vous de conserve
CONSIGNENon, non, vous ne passerez pas, Dit le soldat, c'est ma consigne
CONSOLÉ, ÉECoulez, bons vins ; femmes, daignez sourire ; Et l'univers est consolé
CONSTANT, ANTEGrands dieux ! combien elle est jolie ! Et pour moi ses feux sont constants
CONTEOn aura fait quelque conte, Et de dépit transportés Peut-être ils règlent le compte De leurs infidélités
CONTENargue des vertus ! On n'en sait que faire ; Aux sots revêtus Le tout est de plaire ; De ses contes bleus L'honneur nous assomme
CONTOURJe dessine à merveille Les contours de cet Apollon
CONTREDANSE et mieux CONTRE-DANSEEt près d'aimables étourdis à la contre-danse il répète : Comme vous j'ai dansé jadis
COQTon oeil ne peut se détacher Du vieux coq de ton vieux clocher
COQSon aigle est resté dans la poudre, Fatigué de lointains exploits ; Rendons-lui le coq des Gaulois, Il sut aussi lancer la foudre
COQUILLEPrenons, dit-elle, prenons donc Coquilles, rosaire et bourdon
COQUILLEUn lycéen sortant de sa coquille
COQUILLEIl [Béranger] grelottait dans sa coquille, Quand d'un luth je lui fis l'octroi
CORAllons, chasseur, vite en campagne, Du cor n'entends-tu pas le son ?
CORJoyeux chasseurs d'Ille-et-Vilaine, De votre cor je prends le ton
CORBILLARDL'un veut guider le corbillard, Et l'autre d'un ton nasillard Me psalmodie une prière
CORBLEUAvec moi, corbleu ! Il [le roi] verra beau jeu
CORDEAUVieux soldats de plomb que nous sommes, Au cordeau nous alignant tous
CORDONPortier, ce soir, gardez-vous de m'attendre ; Je veux sortir : le cordon s'il vous plaît
CORDONJ'aime à fronder les préjugés gothiques Et les cordons de toutes les couleurs
CORDONQue de géants là-bas je vois paraître ! Vieux ou nouveaux, tous nobles à cordons !
CORDONIls [les maréchaux] préfèrent au cordon bleu De l'honneur l'étoile sacrée
CORNARDUn diable, cornard effronté, Vilains, ici guette vos belles
CORNEJe n'ai dormi qu'un moment, Et voilà son rudiment, Le coquin m'en fait des cornes
CORNETTEEn rajustant sa cornette
CORPSAdmis enfin, aurai-je alors Pour tout esprit l'esprit du corps ?
CORSAIREMes créanciers sont des corsaires
CORSETMoi, je crois que son corset Lui rend la taille moins fine
CORSETC'est la coquette Du village voisin Qui m'offre une conquête En corset de basin
COSAQUEViens, mon coursier, noble ami du Cosaque, Vole au signal des trompettes du Nord
COTEAUEn champagne, en Bourgogne, Les coteaux sont grêlés
COTERIEVoltaire et sa coterie Sont à l'index en Barbarie
COTILLONCette fille Qui frétille N'a pourtant qu'un cotillon
COTONIl était un roi d'Yvetot.... Et couronné par Jeanneton D'un simple bonnet de coton
COTTEGaiement frappons Sots et fripons En casque, en mitre, en cotte

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