L'oeuvre Chansons de Pierre Jean de BÉRANGER

Ecrit par Pierre Jean de BÉRANGER

Date : 1812

Citations de "Chansons"

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PINCERCes égrillards iraient d'humeur bouffonne Pincer au lit le diable et ses suppôts
PIPEREn amour, il [Béranger] fut mon ouvrage ; J'ai pipé pour cet oiseleur
PIQUÉ, ÉE....Vous fuyez devant Des gens en robe un peu sale Par vous piqués trop souvent
PIQUETTEArrose donc, fade piquette, Les fleurs peintes sur mon assiette
PITIÉFuis donc, Amour, ma couche solitaire ; Fuis ! car déjà tu souris de pitié
PLACERJ'ai placé deux de mes frères, Mes trois fils ont de l'emploi
PLANTONOu pour rabattre [le gibier], dès l'aurore, Que les amours soient de planton
PLÂTREN'est-on pas las de tous ces dieux de plâtre ? Vers l'avenir tournons enfin les yeux
PLEIN, EINEDans ce Paris plein d'or et de misère
PLEUVOIRAmis, il pleut, il pleut des lois ; L'air est malsain, j'en perds la voix
PLUIECes jours mêlés de plaisirs et de peines, Mêlés de pluie et de soleil
PLUME[Les hommes de l'ancien régime] Chez nous retrouvant leurs costumes, Avec talons rouges et plumes, Ils vont régner dans les salons
PLUMETEn toque il [le petit homme rouge] avait mis Vingt plumets ennemis
PLUSBien qu'elle ait dix ans plus que moi
POÉSIEEnivrons-nous de poésie, Nos coeurs n'en aimeront que mieux
POÉSIELa poésie enivrera le monde
POÉTIQUEAchille était poétique ; Mais morbleu ! nous l'effaçons ; S'il inspire une oeuvre épique, Nous inspirons des chansons
POINGNon, chez nous point, Point de ces coups de poing Qui font tant d'honneur à l'Angleterre
POINTDes chansons en quatre points Le froid nous désole
POINTPour goûter à point chaque mets, à table ne causez jamais
POISONDes poisons qu'un flatteur distille, C'était à qui le nourrirait
POLICELes limiers de la police Sont à craindre en ce moment
POLICEMalgré messieurs de la police, Le vaudeville est si frondeur
POLICHINELLEÀ messieurs les polichinelles Il dit : Vous en voulez, en vlà !
POLITESSEDéjà l'on me fait politesse, Déjà l'on m'attend au retour
POLITIQUEJ'aime à fronder les préjugés gothiques Et les cordons de toutes les couleurs ; Mais, étrangère aux excès politiques, Ma liberté n'a qu'un chapeau de fleurs
PORTE-BANDEAUChypre, ton vin, qui rajeunit ma verve, Me fait revoir l'enfant porte-bandeau
POTNos fils bien gros, Bien dispos, Naîtront parmi les pots, Le front taché de lie
POUCET[Mes vers] Petit poucets de la littérature, S'il vient un ogre, évitez bien sa dent
POUDRENous voyons à ses pieds [du Temps] rapides La poudre des siècles passés
POULEChantez, messieurs, faites pondre la poule ; Envahissez croix, titres, biens et rangs
POULETTEPour ma part moi j'en réponds, Oui, poulettes, Oui, coquettes....
POUPONMademoiselle Justine Met au monde un gros poupon
POUSSERFaites achat d'un vin qui pousse à vivre
POUSSERPauvres enfants ! chacun d'eux pousse Frais comme un bouton printanier
POUSSERTout en chancelant, je me pousse jusqu'au chalet de monseigneur
POUSSIÈREQuand secouerai-je la poussière Qui ternit ses nobles couleurs [du drapeau tricolore] ?
POUSSIÈREEt de ses pieds [de Napoléon] on peut voir la poussière Empreinte encor sur le bandeau des rois
POUSSIÈREÀ ceux qui de David [le peintre], hélas ! Rapportaient chez nous la poussière
PRÉCHI, PRÉCHAPuis à l'audience hors d'haleine, Il entre et soudain dit : préchi ! précha !
PRÉLEVERSur le dîner de chaque élève Le tyran des Syracusains Comme impôt chaque jour prélève Trois quarts des noix, du miel et des raisins
PRENDREVous lisez donc des chansonnettes ? Ah ! je vous y prends, monseigneur
PRENDREComment, sans vous compromettre, Vous tourner un compliment ? De ne rien prendre à la lettre Nos juges ont fait serment
PRENDREJ'ai pris goût à la république, Depuis que j'ai vu tant de rois
PRESSEL'État ayant plus d'un membre Que la presse eût fait trembler
PREUXDites surtout aux fils des nouveaux preux Que j'ai chanté la gloire et l'espérance....
PRÉVÔTFrançais, à leur sainte alliance [des corsaires barbaresques] Envoyons, pour droit d'assurance, Nos censeurs anciens et nouveaux, Et nos juges et nos prévôts
PRINTEMPSDeux saisons règlent toutes choses, Pour qui sait vivre en s'amusant : Au printemps nous devons les roses, à l'automne un jus bienfaisant
PRINTEMPSQue ma saison dernière Soit encore un printemps
PRÔNEDans votre beau discours du trône, Méchant, vous m'avez désigné ; C'est me recommander au prône
PROPAGERAssez de monde concourt à propager notre espèce
PROPHÉTISERJe prophétise avec audace ; L'avenir me sourit de loin
PROPOSMarquise enfin des plus sévères ; Elle nargue les sots propos
PROPRET, ETTESous une toile proprette Son triomphe est assuré
PROSCRIRED'abord par un arrêt sévère à jamais proscrivons l'ennui
PROVOCATEUR, TRICEChut ! mes amis ; il [un bon vin] fait jaser à table : C'est un agent provocateur
PSAUTIERToi qui prends Boileau pour psautier, Du joug je te délie
PUCEJeanne, la puce à l'oreille, Bat sa chatte que réveille La tendresse des matous
PUISSANCEMes amis, J'ai soumis L'enfer à ma puissance
PUNCHTandis que le punch s'allume, Chauffons-nous, chauffons-nous bien
PUR, UREPrès de la borne où chaque Etat commence, Aucun épi n'est pur de sang humain
PURGERPurgeons nos desserts Des chansons à boire
QUALITÉLe roi dit : je n'ai qualité Que pour guérir les écrouelles
QUARTIERBacchus m'appelle et je rentre au quartier
QUATRE-VINGTSJe croyais qu'on allait faire Du grand et du neuf, Même étendre un peu la sphère De quatre-vingt-neuf ; Mais point ! on rebadigeonne Un trône noirci
QUETaisez-vous, Lui dis-je, ou que je vous entende !
QUIAL'aveu que ma bouche octroya Mit les droits de l'homme à quia
QUI-VIVEJoyeux ami, beauté vive, Entrez tous deux sans qui-vive ! Le plaisir n'y perdra rien
QUI-VIVEN'entend-on pas le qui-vive des gardes Qui se mêle au bruit des verrous ?
QUOIUn huissier.... Qui vend table et couchette Et trouve encor de quoi Pour le roi
RABATLa jeunesse est dans notre nasse, Et les hausse-cols font place aux rabats
RAFISTOLERAux pauvres, ses bons amis, En raffistolant ses chaussures, Il disait....
RAJEUNIRLa liberté va rajeunir le monde
RALENTIRLa nuit a ralenti les heures ; Le sommeil s'étend sur Paris
RALLUMERÉteignons les lumières, Et rallumons le feu
RAMPERJe rampe sous la chaîne Du plus modique emploi
RAMPERVous rampiez tous, ô rois qu'on déifie
RANCUNEJ'ai de la rancune de prince ; Mon bon roi, vous me le paierez
RÂPERLe temps, au bruit des fêtes enivrantes, Râpait, râpait l'habit du chansonnier
RAPPELLe canon gronde aux rappels des tambours
RAPPROCHERCombien d'ennemis il [le tournebroche] rapproche Chez le prince et chez le bourgeois !
RASADEMais à sa table un financier Me verse-t-il rasade
RATQue sont aux riches les impôts ? Quelques rats de plus dans leur grange
RATOn livre encor nos auteurs Aux censeurs, aux inspecteurs, Rats de cave littéraires
RÂTELIERN'oubliez pas que je suis homme à manger à deux râteliers
REBADIGEONNERJe croyais qu'on allait faire Du grand et du neuf, Même étendre un peu la sphère De quatre-vingt-neuf ; Mais point ; on rebadigeonne Un trône noirci ! Chanson, reprends ta couronne. - Messieurs, grand merci
REBANNIRAu nom du roi, par mes cris, J'ai rebanni les proscrits
REBELLEMa robe rend mes pieds rebelles ; Un peu plus haut relevons-la
REBÉNIRLa France, oubliant ses douleurs, Le rebénira [le coq], libre et fière
RECETTETurpin répond : j'ai la recette [pour guérir le prince] D'un coeur de vierge de vingt ans ; Fleur de vingt ans, vertu parfaite, Vous rajeunira sur ma foi
RÉCHAUFFÉ, ÉETout est réchauffé Aux dîners d'Agathe : Au lieu de café Vite une sonate
RÉCITLorsque les yeux chercheront sous vos rides Les traits charmants qui m'auront inspiré, Des doux récits les jeunes gens avides Diront : quel fut cet ami tant pleuré ?
RECOMMENCERIl [Attila] s'écriait : mon règne recommence, Et de sa hache il montrait l'occident
RECOMPTERDes potentats.... osent.... Marquer, compter et recompter les âmes Que leur adjuge un triomphe sanglant
RÉCONFORTERIl suffit d'un doigt de vin Pour réconforter l'espérance
RECRUTERQuoi ! d'indignes enfants de Mars Briguaient une livrée, Quand ma muse éplorée Recrutait pour leurs étendards
REDINGOTEIl avait petit chapeau Avec redingote grise [Napoléon]
REDIREDes cadeaux si vous faites cas, Vous y trouverez à redire [vous n'en aurez pas autant que vous en espérez]
REDORERPour lui redorer sa tiare, Tu nous surchargerais d'impôts
RÉDUITDans mon réduit, où l'on voit l'indigence, Sans m'éveiller assise à mon chevet
REFESSERC'est nous qui fessons, et qui refessons Les jolis petits, les jolis garçons
RÉFLÉCHIRL'eau te réfléchit grande et belle, Ton sein forme un heureux contour
RÉFLÉCHIROui, bientôt d'un ciel pur Vos yeux, brillants d'ivresse, Réfléchiront l'azur
REFLEURIRSi je vois de nos vieux guerriers Qui n'ont plus, malgré leurs lauriers, De quoi boire à la France, Je refleuris encor leur teint
REFRAINElle a la voix juste et pure, Sait les plus joyeux refrains
RÉGALERJe veux demain, bravant la médisance, Au Cadran bleu te régaler sans bruit
RÉGENCEC'était la régence alors.... La France était folle ; Tous les hommes plaisantaient, Et les femmes se prêtaient à la gaudriole
RÉGICIDEMoi qui suis né d'un vieux sang régicide, Je fais l'aumône au dernier de nos rois
RÉGIMEQuand il s'agit de fêter Jeanne, Mon seul régime est la gaieté
RÉGIMEGourmands, cessez de nous donner La carte de votre dîner ; Tant de gens qui sont au régime Ont droit de vous en faire un crime
RÉGIMEDes bananiers, qui donnent toute l'année de longs régimes de fruits
REGISTREDe ses faits je tiens registre, C'est un homme sans égal
RÉGNERAu Parnasse, la misère Longtemps a régné, dit-on
REGRETAh ! plus, amour, tu nous causes de larmes, Plus, quand tu fuis, tu laisses de regrets
REINEReine des flots, sur ta barque rapide Vogue en chantant, au bruit de longs échos ; Les vents sont doux, l'onde est calme et limpide, Le ciel sourit : vogue, reine des flots
REJETERAh ! l'homme en vain se rejette en arrière, Lorsque son pied sent le froid du cercueil
RELANCÉ, ÉETes traits aigus [les chansons], lancés au trône même, En retombant aussitôt ramassés, De près, de loin, par le peuple qui t'aime, Volaient en choeur jusqu'au but relancés
RELEVERÔ France, ô ma patrie, Relève enfin ton front cicatrisé
RELIGIEUX, EUSEDes anciens rois quand revint la famille, Lui [Chateaubriand], de leur sceptre appui religieux, Crut aux Bourbons faire adopter pour fille La Liberté qui se passe d'aïeux
REMBRUNIRMon Esculape a renversé mon verre ; Plus de gaîté ! mon front se rembrunit
REMONTERLe sang remonte à son front qui grisonne
REMONTERAu dire du proverbe ancien, L'amitié ne remonte guère ; Bon petit-fils, je n'en crois rien, Quand je pense à vous, ma grand'mère
REMONTERQuand l'Amour.... Vient remonter ce luth fragile Que Thémis a voulu briser
REMUE-MÉNAGESa voix rauque [du petit homme rouge] en chantant présage Au château grand remue-ménage
RENAISSANT, ANTELà, devant ce péristyle, Un tribunal impuissant Au bûcher livra l'Émile, Phénix toujours renaissant
RENOMMEROn met la table au ministère ; Renommez-moi, je suis pressé
RENTEMais, dites-vous, il avait donc des rentes ! Eh ! non, messieurs ; il logeait au grenier
RENTRERDans ces instants où le coeur pense, Heureux qui peut rentrer en soi !
RENVERSERMon Esculape a renversé mon verre ; Plus de gaîté ! mon front se rembrunit
REPAIREEn vain les gardes font la ronde ; J'ai bon repaire et trois fusils
REPASIl [le roi d'Yvetot] faisait ses quatre repas Dans son palais de chaume
REPASSERPlus d'une erreur passe et repasse Entre les branches d'un compas
RÉPÉTERC'est un charme que la mémoire ; On se répète jeune ou vieux
REPICAprès une suite traîtresse De pics, de repics, de capots
RÉPONDRENe répondez plus de personne, Je veux devenir courtisan
REPOSMa bonne fée, au seuil du pauvre barde, Oui, vous sonnez la retraite à propos ; Pour compagnon, bientôt, dans ma mansarde, J'aurai l'oubli, père et fils du repos
RÉPRESSIF, IVECe maître d'humeur répressive.... Dit : je ne veux plus qu'on écrive
REPRISEÀ ton revers j'admire une reprise, C'est encore un doux souvenir
RÉPUBLIQUEJ'ai pris goût à la république, Depuis que j'ai vu tant de rois
RÉPUBLIQUEQui nous rendra, dit cet homme héroïque, Aux bords du Rhin, à Jemmape, à Fleurus, Ces paysans, fils de la république, Sur la frontière à sa voix accourus ?
RÉSEAUOui, mais j'aperçois des réseaux ; En cage on mettra les oiseaux
RÉSONNERJurons.... Que pour l'ennemi de la France Nos voix ne résonneront pas
RESSEMERPour vous [enfants] sa main [de Dieu] ressème Les champs de l'avenir
RESTAURÉ, ÉETe voilà donc restaurée, Chanson, mes amours
RETARDERZoé, votre mère, entre nous, Dirait de combien je retarde, Quand vient l'heure du rendez-vous
RETRAITEMa bonne fée, au seuil du pauvre barde, Oui, vous sonnez la retraite à propos
RETROUSSÉ, ÉECar en enfer on marque votre place ; Des noirs démons les bras sont retroussés
RETROUVERC'est un grenier, point ne veux qu'on l'ignore ; Là fut mon lit bien chétif et bien dur ; Là fut ma table, et je retrouve encore Trois pieds d'un vers charbonné sur le mur
RÊVESans vieillir, accablé de jours, La fin du monde est mon seul rêve
REVENANTRevenants, lutins, noirs esprits, Sorciers, malignes influences, à tout croire on m'avait appris
RÊVERAu printemps sous l'ombrage, Un jour mon coeur rêvait
RÊVER[Que] Bien ou mal mis, Tous amis, Dans l'ivresse endormis, Nous rêvions les vendanges
REVERDIRFrappe ! et ces bords [la Grèce], au gré du ciel vengeur, Reverdiront d'abondance et de gloire
REVERSÀ ton revers j'admire une reprise, C'est encore un doux souvenir
REVERSNostradamus.... a prédit dans ses vers, Qu'en l'an deux mil, date qu'on peut débattre, De la médaille on verrait le revers
REVÊTU, UENargue des vertus ! On n'en sait que faire ; Aux sots revêtus Le tout est de plaire
REVOLERLes dieux qu'au bel âge on adore Voudraient-ils revoler vers moi ?
RIBAMBELLEDiablotins, par ribambelle, Viennent baiser ses pieds nus
RIDELorsque les yeux chercheront sous vos rides Les traits charmants qui m'auront inspiré
RIDEAUFraîche comme on nous peint l'aurore Du jour entr'ouvrant les rideaux
RIENMes bons amis, et bien boire et bien rire N'est rien encor sans les amours
RIENRien que d'y penser, je gage Qu'il meurt presque en ce moment
RIENAh ! pour un rien, Nous laisserions finir le monde, Si nos femmes le voulaient bien
RISQUEJurons, au risque du trépas, Que pour l'ennemi de la France Nos voix ne résonneront pas
RIVERLe marteau de la tyrannie Sur les autels rive nos fers
ROBINMa mère, en illustre personne, Dédaigna robins et traitants
ROGNÉ, ÉEÀl'échelle chaque hébreu monte, Fraudant eau-de-vie et tabac, Des écus rognés dans un sac
ROIIl était un roi d'Yvetot Peu connu dans l'histoire, Se levant tard, se couchant tôt, Dormant fort bien sans gloire
ROIDansez vite, obéissez donc, Il est le roi du rigodon
ROIDIR ou RAIDIRPour m'arrêter je me roidis ; Mais le tourbillon me dit : passe
RÔLEMonsieur Judas est un drôle Qui soutient avec chaleur Qu'il n'a joué qu'un seul rôle
ROMANÉEAprès un coup de romanée, La douche ayant calmé mes sens, J'ai maudit ma muse obstinée à railler les hommes puissants
ROMANTISMEDu romantisme jeune appui, Descends de tes nuages
ROND, ONDEPour peupler la machine ronde, Qu'on est fou de mettre du sien !
ROND, ONDEPour gagner la pièce ronde
ROND, ONDECertaine personne un peu ronde Réclame ses secours savants [du médecin]
RONDLes rois boiront Tous en rond ; Les lauriers serviront D'échalas à nos vignes
RONDEEn vain les gardes font la ronde ; J'ai bon repaire et trois fusils
RONDELET, ETTEJeune, gentille et bien faite, Elle est fraîche et rondelette
RONFLANT, ANTELes yeux en l'air le bonhomme Hésiode Cherchait jadis des dieux à noms ronflants
ROSEDes roses de la tendresse Venez semer mes jours
ROSENe livre plus les roses de ta bouche Aux baisers morts d'un fantôme impuissant
ROSSERVous, pages et varlets, Guerre aux vilains, et rossez-les
RÔTIÀ son doux tic-tac [du tourne-broche] un jour les partis Signeront la paix entre deux rôtis
ROTURIER, IÈREQu'il [le drapeau tricolore] prouve encore aux oppresseurs Combien la gloire est roturière
ROUELorsque la fortune à sa roue Attache mille ambitieux
ROUILLERSur nos fers qu'il rouille Le temps écrit l'âge d'un vin si doux
ROUILLER[Mon bisaïeul] ....Laissant rouiller sa cuirasse, Joua noblement tous les jeux
ROUSSI, IELes philosophes aussi Déjà sentent le roussi
ROUTEMais une ardeur importune En route met chaque humain
ROUX, OUSSECe diable habillé d'écarlate, Bossu, louche et roux
RUBANRégner, c'est n'être point avare De lois, de rubans, de grands mots
RUBANPour des rubans la France entière Fut en proie à de longs débats
RUBICOND, ONDED'un sot à face rubiconde Ils [nos fils] feront un épicurien
RUDELas ! j'épousai bien jeune encor La liberté, dame un peu rude
RUGIRNaguère encor, toi qui vivais d'aumônes, Déjà l'orgueil rugit dans tes discours
RUINECorinne, il fut des anges révoltés.... Doux, mais fragile, un seul dans leur ruine Contre ses maux garde un puissant secours : Il reste armé de sa lyre divine
RUISSEAUSur un ruisseau rapide Vers la France entraîné, Il [l'exilé] s'assied l'oeil humide Et le front incliné
SABBATAu bruit d'une aigre trompette Le sabbat a commencé
SABLERFaute de vin d'élite, Sabler ceux du canton
SABOTAu vrai bonheur puisqu'il mène, Le sabot vaut bien l'escarpin
SABOTPlus d'un héros Dans le soulier qui le blesse Peut regretter ses sabots
SAISIRJ'ai de la fraude en pacotille Qu'à la barrière on saisirait
SAISIRPour vendre, chez le vieux Remi On saisissait avant l'aurore
SALIRFruit du travail, tout l'argent de la caisse Sans les salir a passé par ses mains
SALONLa liberté.... C'est une bégueule enivrée Qui dans la rue ou le salon, Pour le moindre bout de galon, Va criant à bas la livrée !
SALUT( peine j'ose vous promettre De vous rendre encor vos saluts
SANGLOTERQui là-bas sanglote et regarde ? Eh ! c'est la veuve du tambour
SANTÉÀ ma santé coule un vin généreux
SARCASMEOu bien, dit-il, de ce couple qui s'aime, Livrons la vie au sarcasme des cours
SATINVos pieds dans le satin N'osent fouler l'herbette
SATINDans le satin de ce boudoir, Vous souriez à mille glaces
SAUCEVous ne trouvez le laurier bon Que pour la sauce et le jambon
SAUTERNous promettons, pour cette grâce, De sauter pour les gens en place
SAUTILLERDéjà votre coeur sautille, Au nom du jeune Colin
SAUVAGEOui, je suis un pauvre sauvage Errant dans la société
SAUVAGETant par vous truis [je vous trouve] toz tens sauvage et dure
SAUVERAu toit du pauvre il [le chansonnier Béranger] répand l'allégresse, à l'opulence il sauve des ennuis
SAVOIR-VIVRELe bonheur tient au savoir-vivre ; De l'abus naissent les dégoûts
SCANDALISERQu'on chante et qu'on dise Quelque gaillardise Qui nous scandalise En nous égayant
SCELLEREn vain des baisers sans ivresse Ont scellé des serments sans foi
SCÈNEDélateur, tremble, en scène il faut me suivre
SCÈNEEn scène d'abord admirons La grâce de ces deux lurons
SCINTILLANT, ANTEÀ mes vitres scintillantes Il [l'hiver] trace des fleurs brillantes
SCINTILLERDu genre humain saluons la famille : Mais qu'ai-je dit ? pourquoi ce chant d'amour ? Aux feux des camps le glaive encor scintille....
SÉBILEMédor qui.... Entre ses dents sut prendre une sébile, Guider son maître et mendier pour lui
SEC, SÈCHEOn ne vit pas de pain sec et de gloire
SEC, SÈCHEEn moins d'un mois, pour loger ma sagesse, J'ai mis à sec un tonneau de vin vieux
SECOND, ONDENotre gloire est sans seconde ; Français, où sont nos rivaux ?
SECOND, ONDEMon fils, dit-il, tout sceptre est un grand poids : Sois mon second, prends la férule
SECOUEROui, je secouerai la poussière Qui ternit ses nobles couleurs [du drapeau tricolore]
SEIGNEURMon fils, c'est l'étoile rapide D'un très grand seigneur nouveau-né ; Le berceau qu'il a laissé vide, D'or et de pourpre était orné
SEINOui, que ses malades attendent, Il est au sein de l'amitié
SEMERQu'en ce jour la poésie Sème leurs tombeaux de fleurs
SEMERJ'ai su qu'à deux mains il semait, Sans bruit faisant l'aumône
SÉPARERSois-moi fidèle, ô pauvre habit que j'aime !.... Mon vieil ami, ne nous séparons pas
SERGENTPrès du rouet de sa fille chérie, Le vieux sergent se distrait de ses maux
SERMENTDe ne rien prendre à la lettre Nos juges ont fait serment
SERPENTERIl vient de toi ce cachet où le lierre Serpente en or, symbole ingénieux
SERVAGETu vois régner [aux États-Unis], sans trouble et sans servage, La paix, les lois, le travail et les moeurs
SERVICEJ'eus tort de vieillir au service
SERVIETTEL'amour nous fait la leçon : Partout ce dieu sans façon Prend la nappe pour serviette
SERVITEURQuel honneur ! quel bonheur ! Ah ! monsieur le sénateur, Je suis votre humble serviteur
SEULET, ETTEJe gémis d'être seulette, En prison sous le verrou
SÉVÈREMais parlons d'affaires, Beautés peu sévères
SEXEBelle Octavie.... Ton sexe faible est oublieux des crimes
SIÈCLECe bouquet vient m'annoncer Qu'un demi-siècle sur ma tête Achève aujourd'hui de passer
SIFFLERÔ vieux Denys, je me ris de ton glaive ; Je bois, je chante et je siffle tes vers
SIFFLETGai voyageur, j'ai mes pipeaux à prendre, Pipeaux qu'un sourd a traités de sifflet
SIGNERAh ! sire, vous avez signé à mon contrat de mariage
SILLONNERL'éclair sillonne le nuage, Mais il n'a point frappé vos yeux
SIMPLECe successeur de Charlemagne, De simple mérita le nom
SINÉCUREMalheureusement je n'ai pas l'amour des sinécures....
SINGEMessieurs, l'homme fut en tout temps Le singe des orang-outangs
SIREBraque tes lunettes, vieux sire [Jupiter], Sur le front couronné par nous
SOBRIQUETN'est-on pas las d'ambitions vulgaires, De sots parés de pompeux sobriquets ?
SOCIÉTÉSociété, vieil et sombre édifice, Ta chute, hélas ! menace nos abris, Tu vas crouler....
SOI-DISANTJe sais fort bien que sur moi l'on babille, Que soi-disant J'ai le ton trop plaisant
SOIFIl n'avait de goût onéreux Qu'une soif un peu vive
SOIRAu soir des ans doit sembler doux Ce chant qui nous a charmés tous
SOIRQuel est sur moi le froid qui tombe ? C'est le froid du soir de mes jours ; Promettez un rêve à ma tombe ; Muses, restez, restez, amours
SOLDATVieux soldats de plomb que nous sommes, Au cordeau nous alignant tous....
SOLEILVous, messieurs, qui, le nez au vent, Encensez tout soleil levant
SOLEILCes jours mêlés de plaisirs et de peines, Mêlés de pluie et de soleil
SOLEILD'un globe étroit divisez mieux l'espace ; Chacun de vous aura place au soleil
SOLEILDes vains honneurs trop enclin à médire, Auprès des rois je crains pour mon soleil
SOLIDAIREIl [l'esprit de corps] rend le bon sens, quoi qu'on dise, Solidaire de la sottise
SOLLICITEREnfin son charme inévitable [du vin] Sollicite un malin chanteur
SOMMERDe pardonner je vous somme, Mes enfants, embrassez-vous
SORCIER, IÈRESachez que la nuit dernière Sur un vieux balai rôti, Avec certaine sorcière, Pour l'enfer je suis parti
SORTPeu faite pour être ouvrière, Dans les cartes cherchons mon sort
SORTCrains qu'une vieille, en sa misère, Ne jette un sort sur ton printemps
SOUJe suis un sou de bon aloi, Mais en secret argentez-moi, Et me voilà fausse monnaie
SOUIl est un petit homme.... Qui sans un sou comptant Vit content
SOUBonheur étrange, Je bois et je mange, Sans un sou comptant
SOUCIMes jeunes rivaux, ma chère, Ont le ciel si gai ! Chez eux la rose foisonne, Chez moi le souci
SOUDARD ou SOUDARTTous les amours y mettent [dans mon gîte] garnison ; En vrais soudards ils y faisaient esclandre
SOUFFLEQue dis-je ? hélas ! oui, la terre s'éveille, Belle et parée au souffle du printemps
SOUFFLERQu'il lui faille en décembre Souffler, faute de bois, Dans ses doigts
SOUFFLERL'âge a soufflé sur mes croyances
SOÛLERQue.... Ce roi bigot [Louis XI], pour se soûler de crimes, Mette sa vierge entre le diable et lui
SOULEVERTout cet éclat dont la France est si fière, Tout ce savoir qui ne la défend pas, S'engloutira dans les flots de poussière, Qu'autour de moi vont soulever tes pas
SOUPÇONDe mon amour peignez, s'il est possible, L'ardeur, l'ivresse, et même les soupçons
SOUPENTEDans la soupente d'un portier, Je naquis au rez-de-chaussée
SOURIRECoulez, bons vins ; femmes, daignez sourire ; Et l'univers est consolé
SOUVENIROn rajeunit aux souvenirs d'enfance, Comme on renaît au souffle du printemps
SOUVENIRÀ ton revers j'admire une reprise ; C'est encore un doux souvenir
SPECTACLEOr cette voix sera celle d'un homme Qui, né proscrit, vieux, arrivant de Rome, Fera spectacle aux petits écoliers
SUBITOSi du trône, par occurrence, Un roi tombait, que subito On le ramène en son château
SURSAUTCes airs proscrits [les chants révolutionnaires] qui, les frappant de crainte, Ont en sursaut réveillé tous les rois
SURVENIRDans les accidents qui surviennent, Les dépouilles nous appartiennent
SYLPHE, IDEElle [la raison] niait votre existence, Sylphes charmants, peuples de l'air
SYLPHE, IDETous les plaisirs, sylphes de la jeunesse, Éveilleront sa lyre au sein des nuits
TABLEOn met la table au ministère ; Renommez-moi, je suis pressé
TABLEAvant vous sous la table Tombent deux, trois amis, Endormis
TÂCHEChanter, ou je m'abuse, Est ma tâche ici-bas
TAILLEUn temps fameux par cent batailles Mit du galon sur bien des tailles
TAMBOURNous, peuple épris en politique Du tapage et des galons d'or, Pour présider la république, Faisons choix d'un tambour-major
TAMBOURINEt rends enfin au Vaudeville Ses grelots et son tambourin
TAMBOURINERTout charlatan se tambourine
TANIÈREL'ours effrayé [l'homme du Nord] regagne sa tanière, Loin du soleil qu'il voulait disputer
TAPERQuand le vin tape L'époux qu'on drape, Que sur la nappe Il s'endort à point
TARDERTandis que dans sa mansarde Jeanne veille et qu'il lui tarde De voir rentrer son mari
TARIRSi je peins la bienfaisance Et les pleurs qu'elle tarit
TASSELachésis, emplissant sa tasse, S'écrie : Atropos dort enfin
TEMPSPrès de la beauté que j'adore Je me croyais égal aux dieux, Quand au bruit de l'airain sonore Le Temps apparut à nos yeux
TENDRONSeuls nous chasserons, Et tous vos tendrons Subiront l'honneur Du droit du seigneur
TENIRDevant ma tonne on ne viendra point dire : Pour qui tiens-tu, toi qui ne tiens à rien ?
TENTANT, ANTEAux déités, fables des vieux empires, Nous opposons des diables peu tentants
TERNIRJe vous revois, et le temps trop rapide Ternit ces yeux où riaient les amours
TERREHommes noirs d'où sortez-vous ? Nous sortons de dessous terre
THÉÂTREPour le théâtre ayant quitté l'aiguille
THÉÂTRETentez la gloire, et, dans un grand ouvrage, Pour le théâtre abdiquez les pipeaux
TIC TACÀ son doux tic tac [du tourne-broche] un jour les partis Signeront la paix entre deux rôtis
TINTERPauvres fous, battons la campagne ; Que nos grelots tintent soudain
TINTERAh ! je voudrais qu'on entendît Tinter sur la vitre sonore Le grésil léger qui bondit
TINTINVivandière du régiment, C'est Catin qu'on me nomme ; Je vends, je donne et bois gaîment Mon vin et mon rogomme ; J'ai le pied leste et l'oeil mutin, Tintin, tintin, tintin, r'lin tintin
TIRERMes amis, fâché de la peine ; Surtout ne tirez point trop bas
TOILEC'est par lui [le peintre David] que notre grandeur Sur la toile respire encore
TOILETTEJ'ai su depuis qui payait sa toilette
TOMBEMoi bien portant, quoi ! vous pensez d'avance à m'ériger une tombe à grands frais
TOMBEQuel est sur moi le froid qui tombe ? C'est le froid du soir de mes jours ; Promettez un rêve à ma tombe ; Muses, restez ; restez, amours
TOMBERQuel est sur moi le froid qui tombe ? C'est le froid du soir de mes jours
TOMBERVous avez vu tomber la gloire D'un Ilion trop insulté
TONFi des coquettes maniérées ! Fi des bégueules du grand ton !
TONNELe vin charme tous les esprits ; Qu'on le donne Par tonne
TONNEAUDiogène sous ton manteau, Libre et content, je bois et ris sans gêne, Diogène sous ton manteau, Libre et content, je roule mon tonneau
TONNELLEMais aux buveurs sous la tonnelle Il dit....
TONNERC'est Mirabeau tonnant contre la cour ; Sa voix nous crie : encore une bastille
TORDREil se tord
TÔTIl était un roi d'Yvetot, Peu connu dans l'histoire, Se levant tard, se couchant tôt, Dormant fort bien sans gloire
TOURProclamant sur son âme Les tours de Notre-Dame Centre de l'univers
TOURMais je bats la campagne ; L'ode et le vin font de ces tours
TOURELLEAh ! s'il triomphait du geôlier Qui me retient dans la tourelle, Je bénirais ce chevalier
TOURNEBROCHEJe ne tiens qu'au refrain bachique Par le tournebroche annoncé
TOURNERComment, sans vous compromettre, Vous tourner un compliment ?
TOURNERDu vin qu'a fait tourner l'orage, Un vin nouveau bientôt consolera
TOURTEMon appétit s'ouvre, Et mon oeil découvre Les portes d'un Louvre En tourte arrondi
TOURTERELLED'un lutin c'est tout l'esprit, C'est un coeur de tourterelle
TOUT, TOUTEAux sots revêtus Le tout est de plaire
TOUT, TOUTETout marchands d'habits que nous sommes, Messieurs, nous observons les hommes
TRAINQuel train vous nous meniez, morbleu !
TRAINCar le bon temps revient grand train Où les rois chantaient au lutrin
TRAINQu'il nous vienne un gai refrain, Et voilà le monde en train
TRAINFillettes, flûte et tambourin, Mettez les vendangeurs en train
TRAITD'un trait méchant se montra-t-il capable ?
TRAITERMon hôte à crédit me traite : J'ai bonne chère et vin vieux
TREILLEElle revint longtemps après ; J'étais à chanter sous la treille
TREIZEDieu ! mes amis, nous sommes treize à table, Et devant moi le sel est répandu ; Nombre fatal ! présage épouvantable, La Mort accourt, je frissonne éperdu
TREMBLERJe suis bien vieux, mais en vain ma voix tremble ; Accueillez-moi, j'aime à chanter aussi
TREMBLOTANT, ANTEPuis la raison, lampe qui baisse, N'a plus que des feux tremblotants
TRÉPASJe ne puis rien, rien pour sa délivrance : Le temps n'est plus des trépas glorieux
TRÉSORL'épouse veut encor Fuir l'époux qui l'embrasse ; Mais sur plus d'un trésor Le fripon fait main basse
TRESSERQuand tous les arts lui tressaient des couronnes, Qu'elle avait un pompeux séjour
TRIBUNEQue de périls la tribune orageuse Offre aux vertus qui l'osent affronter !
TRICHERÀ tout jeu le sort nous triche
TRICHERIEEn tricherie on le [l'Amour] dit passé maître
TRICOLORETe voilà donc restaurée, Chanson mes amours ; Tricolore et sans livrée Montre-toi toujours
TROGNEAux buveurs à rouge trogne Il dit : trinquons à grands coups
TROMPETTEJ'ose en trompette ériger mes pipeaux
TROQUERConscrits, vous ne troquerez guère Bras et jambe contre une croix [sous la Restauration]
TROUQu'un peu d'argent pleuve en mon trou, Vite il s'en va, Dieu sait par où
TROUVÈRETroubadours et trouvères Au nez des rois vidaient gaîment leurs verres
TRUFFÉ, ÉECar dans ce ventre étoffé [le parti ministériel à la chambre] Je suis entré tout truffé [ayant mangé beaucoup de truffes]
TUTELLEAu monde en tutelle, Dieux tout-puissants, quel exemple offrez-vous ?
ULTRAUltras, c'est moi qu'il faut nommer
USPuisque aux vieux us on rend leurs droits, Moi, je remonte à Charles trois
VALOIROui, je dormais sur un petit volume Qui me vaudra d'être encore étrillé
VAPEURLa presse éclaire, et le gaz illumine, Et la vapeur vole aplanir les mers
VARLETVous, pages et varlets, Guerre aux vilains, et rossez-les !
VAURIENChez nos descendants on n'aura.... Pas même un aimable vaurien
VEAUQuand le peuple hébreu dans vos fêtes Vous voit adorer son veau d'or
VÉGÉTERPrès du trône si tu grandis, Si je végète sans puissance....
VEILLEAvec raison vous méprisez nos veilles, Nos vieux récits et nos chants si grossiers
VEILLÉEAh ! rendez-moi, rendez-moi mon village Et sa veillée et ses chansons !
VEILLERVeille, ma lampe, veille encore ; Je lis les vers de Dufresnoi
VEINEOn l'applaudit, l'auteur était en veine
VÉLINNon, d'aucune chevalerie Je n'ai le brevet sur vélin
VENDANGEUR, EUSEL'aurore annonce un jour serein.... Fillettes, flûte et tambourin, Mettez les vendangeurs en train
VENDREPrêt à me vendre au ministère, Pour toi je ne puis plus chanter
VENTIl meurt, et la joie expire ! Il meurt, lui qui si souvent Nous a fait mourir de rire à son théâtre en plein vent !
VENTVous, messieurs, qui le nez au vent, Encensez tout soleil levant
VENTEL'hôtesse poussant à la vente
VENTREQue tout chantre Boive à plein ventre
VENTREAu ventre toujours fidèle, J'ai pris, suivant ma leçon, Place à dix pas de Villèle
VENTRU, UEVous paierez, sans y songer, L'étranger et les ministres, Les ventrus et l'étranger
VERDUREViens aux champs fouler la verdure, Donner le bras à ton amant
VERGOGNEVole en Pologne ; Arrachons un peuple au trépas ; Que nos poltrons en aient vergogne
VERMINEBonnet de pauvre et royal diadème Ont leur vermine ; un dieu fit cette loi
VERRETroubadours et trouvères Aux nez des rois vidaient gaîment leurs verres
VERROUIl [un mari] tient sa femme aux yeux si doux Sous triple porte à deux verrous
VERROUJe passe encor, grâce à Bridoie, Un carnaval sous les verrous
VERSERVersez, disais-je à messieurs de la bouche ; Versez, versez, messieurs du gobelet
VERT, ERTEÀ table il aime qu'on rie ; Mais parfois j'y suis trop vert
VERTUTa femme est une vertu : Ce soir tu seras battu
VERTUCe dernier mot dût-il scandaliser les vertus de salon
VIAGER, ÈREEn viager sur un coeur si fidèle Plaçons gaiement l'argent de mon tombeau
VIEIL ou VIEUX, VIEILLETout marchands d'habits que nous sommes, Messieurs, nous observons les hommes.... Dans les changements qui surviennent, Les dépouilles nous appartiennent : Toujours en grand nous calculons : Vieux habits, vieux galons
VIEIL ou VIEUX, VIEILLEEt, bonne vieille, au coin d'un feu paisible, De votre ami répétez les chansons
VIEIL ou VIEUX, VIEILLEJ'ai regret aux contes de vieille, Quand un docteur dit qu'à sa voix Les morts lui viennent à l'oreille De la vie expliquer les lois
VIELLEEt chantait au son d'une vielle Vive Henri quatre et Gabrielle !
VIERGEQue [Louis XI].... Ce roi bigot, pour se soûler de crimes, Mette sa Vierge entre le diable et lui
VIERGEElle [mon âme] m'a dit : tu me dois un beau cierge, Car sans mon souffle au néant tu restais ; Mais jusqu'à toi je n'arrivai point vierge
VIGNEBrennus disait aux bons Gaulois : Célébrez un triomphe insigne ; Les champs de Rome ont payé mes exploits, Et j'en rapporte un cep de vigne
VILAIN, AINEHé quoi ! j'apprends que l'on critique Le de qui précède mon nom ; êtes-vous de noblesse antique ? Moi, noble ? oh ! vraiment, messieurs, non.... Je suis vilain et très vilain
VILLAGEOIS, OISEHeureux villageois, dansons ; Sautez, fillettes Et garçons
VINVenez tous, passants, venez lire L'épitaphe que je me fais ; J'ai chanté l'amoureux délire, Le vin, la France et ses hauts faits
VINQu'avec son écharpe il [notre maire] vendange, Et de vin doux on la barbouillera
VINDu vin qu'a fait tourner l'orage Un vin nouveau bientôt consolera
VINDe mes vieux compagnons de gloire Je viens de me voir entouré ; Nos souvenirs m'ont enivré, Le vin m'a rendu la mémoire
VISERFrappe [Jupin] ; mais sur notre hémisphère Vise donc plus bas ou plus haut
VITREÀ mes vitres scintillantes Il [l'hiver] trace des fleurs brillantes
VITREAh ! je voudrais qu'on entendît Tinter sur la vitre sonore Le grésil léger qui bondit
VIVANDIER, ÈREVivandière du régiment, C'est Catin qu'on me nomme
VIVREJ'échangerais ce qu'il me reste à vivre Contre un des mois qu'ici Dieu m'a comptés
VIVRELa bouche pleine, osez-vous bien Chanter l'amour qui vit de rien ?
VLANVli, vlan, taisez-vous, Lui dis-je, ou que je vous entende
VOGUEREh ! vogue ma nacelle, Nous trouverons un port !
VOGUERMais, Dieu ! le vaisseau trop rapide Déjà vogue vers d'autres cieux
VOILEEt la nuit dans son voile humide Dérobe tes bords à mes yeux
VOILEOui, libre enfin, que le monde respire ; Sur le passé jetons un voile épais
VOIRVoir, c'est avoir ; allons courir
VOIRC'était la marraine d'un roi, Dont elle créait les ministres, Braves gens, soumis à la loi, Qui laissaient voir dans leurs registres
VOIRJe me voyais pendant un mois Courant pour disputer les voix
VOIXD'autres buveurs, francs, militaires, Chantent l'amour à pleine voix
VOLCANVolcan éteint sous les cendres qu'il lance, Après vingt ans, ce peuple [français] se rendort
VU, UELes juges au prévenu Disent : ni vu ni connu
YQuand déjà l'on n'y voit guère, Quand on a peine à marcher
ZÉNITHVous pouviez.... Bravant la foudre et dépassant les nues, La gloire en face, atteindre à son zénith
ZÉPHIRE ou ZÉPHYRElle passait comme un zéphyr, Et la terre était consolée
ZON-ZONZon ! flûte et basse ! Zon ! violon ! Zon ! flûte et basse ! Et violon, zon, zon !

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