Définition de PIPER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : pi-pé

DÉFINITIONS

1
Faire entendre un petit cri, en parlant du poulet, d'un oiseau.
Jusqu'à ce que le poulet casse sa coquille, après avoir pipé ; ce qui arrive ordinairement le vingt-unième jour
Activement. Siffler.
Il [l'agouti] a la vue bonne et l'ouïe très fine ; lorsqu'on le pipe, il s'arrête pour écouter
2
S'est dit pour jouer des pipeaux.
Sémantique : Fig. Piper à.... l'emporter, par une métaphore prise de l'habileté à jouer des pipeaux (cet emploi de piper, qui a donné pimpant, n'est plus usité).
En matière de fourbe il est maître, il y pipe
Deviner des rébus, princesse, est où je pipe
de CHAUL. dans à la duchesse du Maine.
3
Fumer une pipe.
On a pipé ici
de GAVARNI dans Fourberies de femmes.
4
Contrefaire le cri de la chouette.
5
Nature : V. a. Prendre à la pipée. Piper la bécasse.
Nature : Absolument. Il n'a pas pipé un demi-quart d'heure que quatre ou cinq geais et autant de merles sont venus sur l'arbre où il pipait.
Sémantique : Fig.
En amour, il [Béranger] fut mon ouvrage ; J'ai pipé pour cet oiseleur
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Épit.
6
Sémantique : Fig. Tromper, séduire, enjoler.
[L'honneur] Nous fait suer le sang sous un pesant devoir, De chimères nous pipe, et nous veut faire accroire Qu'au travail seulement doit consister la gloire
Le présent ne nous satisfaisant jamais, l'espérance nous pipe
Le plus sage des législateurs [Socrate, dans la République de Platon] disait que, pour le bien des hommes, il faut souvent les piper
de Blaise PASCAL dans ib. III, 8
C'était un minois à piper les plus fins, j'y aurais moi-même été attrapé
Piper des écus, les escamoter d'une façon quelconque.
Rivière aime mieux aller piper quelques pistoles en Dauphiné
7
Piper des dés, les préparer pour tromper au jeu.
Piper des cartes, faire à des cartes des signes de reconnaissance.
Tromper au jeu.
Vous pipâtes au jeu, pour douze mille écus, ce jeune seigneur étranger
Nature : Absolument.
Au sortir du colysée Mazarin apprit à piper, ce qui lui attira des coups de bâton d'un orfévre de Rome appelé Moreto
8
Se piper, Nature : v. réfl. Se faire illusion, tromperie à soi-même.
Ce n'est pas l'amusement seul qu'il [le joueur] recherche.... il faut qu'il s'y échauffe et se pipe lui-même....

HISTORIQUE

1
XIVe s.
La saison de piper [prendre à la pipée] au bois as oyseaulx si commence après la Saint-Michel archange et dure tant comme les feuilles sont es arbres
dans Modus, f° CXXXII, bis
Donques porras tu piper [siffler] de trois manieres : l'une d'une feuille de fau ou d'autre arbre ; l'autre si est d'erbe que on met entre ses levres ; la tierce est d'une pipée de bois, où l'on met une teille bien parée faite d'exglantier
dans ib. verso
2
XVIe s.
L'ame se pipe elle-mesme, se dressant un faulx subject
de Michel de MONTAIGNE dans I, 21
Et nous allons quester par là une friande gloire, à piper le sot monde !
de Michel de MONTAIGNE dans IV, 220
Les sens sont pipez par l'entendement
Cartes pipées et dez pipez
de Randle COTGRAVE dans

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. pipare, siffler : comparez pipeau. Les significations sont : siffler, prendre les oiseaux en sifflant, en imitant leur cri, et, en général, tromper ; d'où piper les dés, les cartes, les falsifier.

Synonymes de PIPER

Termes proches de PIPER

Phonétiquement proche de PIPER