Définition de TINTER

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : tin-té

DÉFINITIONS

1
Faire sonner lentement une cloche, en sorte que le battant ne frappe que d'un côté. Tinter la grosse cloche.
Nature : Absolument. On tinte à la paroisse.
On tinte un office pour avertir qu'il est au moment de commencer.
Que cette messe serait tintée par trente-trois coups distincts et séparés
de HARDUIN dans Mém. sur l'Artois, p. 200, dans POUGENS
2
Nature : V. n. Sonner lentement. La cloche de la chapelle tinte.
Voilà le sermon qui tinte, la messe qui tinte, la cloche tinte pour avertir que le sermon, la messe va commencer.
3
Il se dit d'autres petits sons comparés à ceux d'une clochette.
M. de Segrais écrivit au nom de l'Académie de Caen, pour inviter l'Académie française à décider s'il fallait dire bo-n à monter, bo-n à descendre, ou ne point faire tinter la consonne finale de bon
de D'OLIVET dans Pros. franç. III, 6
Pauvres fous, battons la campagne ; Que nos grelots tintent soudain
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Couplet.
Ah ! je voudrais qu'on entendît Tinter sur la vitre sonore Le grésil léger qui bondit
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Maud. print.
Les troupeaux dont la cloche Comme un appel lointain tintait de roche en roche
Faire tinter un verre, lui faire rendre un son en le frappant comme une cloche.
4
Frapper une clochette pour appeler.
Mes divins anges, quand vous voudrez des commentaires cornéliens, vous n'avez qu'à tinter
5
Se prolonger comme un tintement.
La même voix tintait longtemps dans mes oreilles, Et, sortant de mon coeur, m'entretenait tout bas
de Alphonse de LAMARTINE dans Destinées de la poésie.
6
L'oreille lui tinte, il entend, dans son oreille, sans qu'il y ait aucun son extérieur, un bruit pareil à celui d'une petite cloche.
Il n'a pas un moment de repos en sa vie ; Si l'oreille lui tinte, ô dieux ! tout est perdu
de Jean de LA FONTAINE dans Coupe.
On dit aussi : les oreilles lui tintent.
Les yeux s'éteignirent, les oreilles tintèrent, l'esprit se perdit, les défaillances se succédèrent, et nous crûmes qu'il touchait à la fin de sa vie et de ses douleurs
Faire tinter les oreilles de quelqu'un, lui répéter très souvent une chose.
Que, de bouche en bouche, on fasse tinter les oreilles du chancelier ; qu'on ne lui donne ni repos ni trêve ; qu'on lui crie toujours : Calas, Calas !
Sémantique : Fig. Les oreilles doivent vous avoir bien tinté, se dit pour faire entendre à une personne qu'on a beaucoup parlé d'elle en son absence.
Si les oreilles vous tintent, ne croyez pas que ce soit une vapeur, c'est que nous parlons fort de vous
Sémantique : Fig. et familièrement. Le cerveau lui tinte, il a la tête fêlée, dérangée.
D'assez bon vin chaque jour une pinte Rajustera ton cerveau qui te tinte

HISTORIQUE

1
XIIe s.
E vit tut entur lui les eveques ester ; Uns suls d'els pur le rei ne volt un mot tinter
dans Th. le mart. 41
2
XIIIe s.
Nul ne set si bien distinter, Qu'il en ose ung seul mot tinter
dans la Rose, 11100
3
XVIe s.
Mon Dieu, quel plaisir c'estoit, Quand Pelotin se grattoit, Faisant tinter sa sonnette Avec sa teste folette !
Ils sont du tout chassés par le son des clochetes qu'on y tinte
de Olivier DE SERRES dans 485

ÉTYMOLOGIE

1
Lat. tinnitare, fréquentatif de tinnire, résonner. L'ancienne langue avait une autre forme, tentir, qui est restée dans le composé retentir.

Synonymes de TINTER

Termes proches de TINTER