Définition de SERVAGE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : sèr-va-j'

DÉFINITIONS

1
Modification de l'esclavage antique et de la servitude barbare qui, commençant avec la féodalité, met le serf en jouissance d'une liberté et d'une propriété qui, bien que fort restreintes, n'en sont pas moins très réelles. Le servage n'est pas la même chose que l'esclavage.
2
Sémantique : Par extension, esclavage, servitude, en général.
Craignant de son époux la honte ou le servage
Donnez-moi ce breuvage, Par où j'éviterai la honte du servage
Tous deux [le comte et la comtesse de Roucy] rogues et glorieux à l'excès, tous deux bas jusqu'au servage devant les ministres
Tu vois régner [aux États-Unis], sans trouble et sans servage, La paix, les lois, le travail et les moeurs
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Lafayette.
3
Sémantique : Poétiquement. Amoureux servage, ou, simplement, servage, soumission entière à la femme qu'on aime.
Qu'à la fin la raison essaie Quelque guérison à ma plaie, Cela se peut facilement ; Mais que d'un si digne servage Sa remontrance me dégage, Cela ne se peut nullement
de François de MALHERBE dans V, 28
M'étant sauvé du plus rude servage Qui tint jamais un généreux courage
de Vincent VOITURE dans Poésies, Oeuv. t. II, p. 83
Clarice, unique objet qui me tient en servage
Si je vivais dessous votre servage Comme autrefois....
de Jean de LA FONTAINE dans Rich.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Cist poples est tis poples [ton peuple] e tis heritages ; kar tul menas de Egypte hors de servage e de anguisse
dans Rois, 264
2
XIIIe s.
Que Mainfrois, par sa tyrannie, avoit occupé le regne de Puille et de Sesile, et que il avoit mis les prelas et les eglises en servage
Li baron de France.... vous crient merci, que il vous preigne pitié de la cité de Jerusalem, qui est en servage des mescreans
Bien savez que tous trois de servage [je] jetai
dans Berte, VII
Servages est droit de gens, par quel aucuns est, contre nature, sougiez à aucune seignorie
dans Liv. de jost. 54
Et qui ainsis le francist [le serf], il le pert quant à soi, car de son servage est il hors
de Philippe de BEAUMANOIR dans XLV, 25
Je di que cil est foux naÿx, Qui se mest en autrui servage
de RUTEBEUF dans 128
Li apostres nous ammoneste, Que servage et treü [tribut] rendon à chel à qui nous le devon
3
XIVe s.
Franche personne, de franc ventre, sanz rachat et sanz aucun servage
dans Arch. de l'Emp. 1350, jj84, p. 500
4
XVe s.
Pourquoi nous tiennent ils en servage [Jean Balle aux paysans anglois contre les seigneurs] ?
Recepte des servaiges qui se payent au jour nostre dame de septembre ; et c'est assavoir que ceux qui sont serfs, quant ils se marient, doivent cinq sols parisis, et à leur trepas cinq sols
Il n'est riens plus serf ny de plus grand selvage que de jonne homme simple et debonnaire qui est en sujetion de femme veufve
dans Les 15 joyes de mariage, p. 177, dans LACURNE
5
XVIe s.
Amour me retient en servage
de Clément MAROT dans II, 329
Puis, mettant l'espée au poing, s'alla mesler furieusement, où il feut soubdain enveloppé et mis en pieces, se sauvant ainsi du servage
de Michel de MONTAIGNE dans II, 32
La liberté est estimée d'aucuns un souverain bien, et le servage un mal extreme

ÉTYMOLOGIE

1
Serf

Synonymes de SERVAGE

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