Définition de ALLURE

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : a-lu-r'

DÉFINITIONS

1
Façon de marcher. Ralentir son allure. On reconnaît certaines gens à leur allure.
Il était guindé dans toutes ses allures
de Antoine HAMILTON dans Gramm. 7
Il se dit du cheval. Les trois allures naturelles du cheval sont le pas, le trot et le galop.
Sémantique : Par extension, en parlant du soleil :
Tu dois ta flamme à tout le monde ; Et ton allure vagabonde....
de François de MALHERBE dans II, 3
2
Sémantique : Fig. Marche habituelle des choses.
La monarchie avait son allure par des ressorts qu'il fallait toujours remonter
de Charles-Louis de Secondat MONTESQUIEU dans Esp. XXX, 4
L'intolérance, front levé, Reprendra son allure
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Mission.
Tournure que prend une affaire. Cela prend une mauvaise allure.
3
Conduite d'une personne dans une affaire. Son allure n'est pas franche.
Je me défie des allures des gens paresseux
de Marie de Rabutin-Chantal, marquise de SÉVIGNÉ dans 302
4
Ce jeune homme a des allures, il a quelque commerce secret de galanterie. Cette locution a vieilli.
5
Sémantique : En termes de marine, direction de la route d'un bâtiment par rapport à celle du vent ; disposition de voilure appropriée à cette route.
6
Sémantique : En termes de chasse, distance de l'empreinte des pieds de devant à celle des pieds de derrière. Allures du cerf, les endroits par où il passe.
7
Sémantique : En termes de mineur, état d'un filon dans la roche ou dans le terrain qu'il traverse.
8
Sémantique : En termes d'usine, allure d'un feu ou d'un fourneau, sa manière de se comporter dans les opérations métallurgiques.

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Si tost cum li ber fu sur sun cheval sailluz, Grant alure s'en est à la porte venuz
dans Th. le mart. 47
Sur les chiefs des trefs ki furent defors, furent faiz unes allures de set alnes [aunes] de led [large]
dans Rois, 246
Et li reis Achazias chaïd as alures amunt de une sue maisun qu'il out en Samarie, si en fud malade e mahaignez
dans ib. 844
2
XIIIe s.
Lors m'en alai grant aleüre [vitesse]
dans la Rose, 513
Dont chevaucha à toute sa bataille vers les fuians grant aleüre
de Geoffroi de VILLEHARDOUIN dans 144
Les messagers le roi ariverent au port d'Antioche et dès Antioche jusques à leur grant roy trouverent bien un an d'aleüre à chevaucher dix lieues le jor
de Jean, PRINCE DE JOINVILLE dans 262
3
XVe s.
[Il] ot belle aleure, voix d'omme de beau ton
de Christine de PISAN dans Charles V, I, ch. 17
4
XVIe s.
Dont à l'heure Thony s'en vint sur le pré grand alleure Nous accorder
de Clément MAROT dans I, 221
S'ilz alloyent de cul, vous eussiez estimé estre leur alleure naturelle
de François RABELAIS dans Pant. V, 29
L'ennemy n'osa faire contenance de les attendre, ains print le chemin pour se retirer aux grandes alleures à Verceil
de Martin DU BELLAY dans 251

ÉTYMOLOGIE

1
Aller. La forme ancienne régulière est aleüre, dont la contraction s'est faite de très bonne heure et qui suppose un bas-latin, alatura.

Synonymes de ALLURE

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