Définition de CORBLEU

DÉFINITIONS - HISTORIQUE - ÉTYMOLOGIE -

Prononciation : kor-bleu

DÉFINITIONS

1
Sorte de juron.
Avec moi, corbleu ! Il [le roi] verra beau jeu
de Pierre Jean de BÉRANGER dans Carabas.
Par la corbleu ! gardez d'échauffer trop ma bile
M'interdire ! corbleu ! voilà donc de vos oeuvres !

HISTORIQUE

1
XIIe s.
Outre, cuivers ! li cors Deu te honnie
dans Ronc. p. 58
2
XIIIe s.
Une marastre [j] avoie, le cors Dieu la gravent
dans Berte, XLVII
Et Aliste sa fille, cui li cors Dieu maudie
dans ib. LX
Par le carbiu ! mar i fut fait
dans Lai d'Ignaur
Qu'est-ce ? dist li vilains, me diras-tu eil [autre chose] ? Par le cuer beu ! se je te tenoie, tu ne m'escaperoies hui mais
dans Chr. de Rains, 237
Por le cuer bieu, qu'avez vos fet ?
dans Ren. 9349
Por la char bieu, ne savez-vous C'onques nul bien ne sot li rous ?
dans ib. 18177
Renart, fet il, par le cuer bé, Tu m'as hui honni et gabé
dans ib. 4641
3
XVe s.
Par le corps bieu, c'est une robe, Plaine de quoy ? Charbieu, de paille ?
de François de Montcorbier, dit VILLON dans Archer de Bagnolet.

ÉTYMOLOGIE

1
Corbleu, corbieu ; altération de prononciation pour corps Dieu, c'est-à-dire corps de Dieu, Dieu en personne ; altération suggérée par le désir de ne pas mettre le nom de Dieu dans des locutions irrévérencieuses. Par le corps de Dieu est un juron fait comme sambleu (le sang de Dieu, de Jésus-Christ), morbleu (mort-Dieu, la mort de Dieu, de Jésus-Christ), ventrebleu (le ventre de Dieu). Dans corps Dieu, Dieu est au régime ; ce qui marquait le rapport que nous exprimons aujourd'hui par la préposition de, comme dans hôtel-Dieu.

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